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LA PREMIERE EPITRE DE PIERRE (2)
 

1 PIERRE : chapitre premier (suite)
          3- L'obéissance des enfants de Dieu : v. 14-21
          4- La manifestation pratique de l'amour fraternel : v. 22-25
 
 
1 PIERRE : chapitre premier (suite)
 
 
 
            3- L'obéissance des enfants de Dieu : v. 14-21
 
 
                        L'apôtre Pierre encourage les croyants juifs à montrer par leur marche qu'ils attendent la « grâce apportée à la révélation de Jésus Christ » (v. 13), la grâce d'être avec Lui, semblables à Lui, pour toujours.
 
                        Il les exhorte, en attendant la « miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle » (Jude v. 21), à obéir à la vérité, en suivant un chemin de sainteté ; il leur rappelle quel a été le prix de leur rachat : le sang précieux de Christ (v. 19).
 
 
                        3.1 : Une sainte conduite
 
            Le rôle capital de l'obéissance des enfants de Dieu est montré dans ce chapitre :
                        - les croyants sont élus... pour l'obéissance (v. 2)
                        - ils sont exhortés à être des enfants d'obéissance (v. 14)
                        - l'obéissance à la vérité est le moyen de « purifier » leur âme (v. 22).
 
            Obéir, c'est faire la volonté de Dieu ; celle-ci nous conduira à marcher, non selon nos « convoitises d'autrefois », mais dans la sainteté pratique. Avant de connaître Dieu, étant encore « dans l'ignorance », nous avons accompli notre propre volonté en satisfaisant nos désirs impies ; mais, comme enfants, nous sommes maintenant appelés à une marche « digne de Dieu qui nous a appelés à son propre royaume et à sa propre gloire » (1 Thes. 2 : 12), là où tout est pureté inaltérable.
 
            Pour les Israélites, la fête des pains sans levain suivait l'offrande de la Pâque (Ex. 12 : 27 ; 13 : 7) : pour les chrétiens, cette fête qui durait une semaine parle de la sainte conduite de ceux qui ont été rachetés par le sang de Christ (v. 18-19 ; Apoc. 1 : 5).
 
            L'appel à la sainteté (v. 6 : « soyez saints, car moi je suis saint ») n'est pas un simple commandement ; il résulte de notre relation vitale avec Dieu. La sainteté est une exigence absolue de Dieu : Il nous associe avec lui-même (Lév. 19 : 2). Sous la loi, comme sous la grâce, ceux qui sont en relation avec Dieu doivent être saints.
 
 
            Dans cette épître, l'apôtre Pierre parle à plusieurs reprises de la conduite :
                        - « soyez saints dans toute votre conduite » (1 : 15)
                        - « vous avez été rachetés de votre vaine conduite » (1 : 18)
                        - « ayez une conduite honnête » (2 : 12)
                        - « femmes... la pureté de votre conduite » (3 : 1-2)
                        - « votre bonne conduite en Christ » (3 : 16).
 
            Afin de soutenir les siens dans une conduite qui soit agréable à Dieu, Jésus Christ intercède pour eux auprès du « Père saint » (Jean 17 : 11, 17-20). Dieu agit avec amour et fidélité envers ses enfants en les soumettant à sa discipline : « celui que le Seigneur aime, il le discipline ». Il désire le faire « participer à sa sainteté » et l'exhorte à « poursuivre la paix avec tous, et la sainteté » (Héb. 12 : 6, 10, 14).
 
            Le croyant ne doit pas oublier qu'il a affaire non seulement à Christ qui l'a appelé, mais à Dieu qu'il « invoque comme Père » (v. 17). Il a le privilège de s'adresser à Lui par la prière afin d'être dirigé et protégé. Il se place dans sa lumière et fait appel à son amour. Il connaît Dieu comme Celui qui « juge selon l'oeuvre de chacun », qui apprécie toutes choses sans partialité ; tout est parfaitement mesuré avec une balance divine (Deut. 10 : 17). Celui qui « sonde le coeur » et « éprouve les reins » (Jér. 17 : 10) connaît la source et les motifs profonds de toutes nos actions.
 
            Il ne s'agit pas, dans le verset 17, du jugement final de l'âme (un jugement qui a été « donné au Fils » –Jean 5 : 22), mais du gouvernement de Dieu à l'égard de ses enfants. Il s'applique à la vie chrétienne du racheté, pour le temps de son séjour sur la terre ; la crainte qui doit caractériser sa conduite est fondée sur la connaissance de sa relation avec son Père qu'il cherche à honorer. Cette crainte n'est pas servile, elle témoigne au contraire de l'attachement, du respect, de la confiance dus à Celui qui l'a racheté de sa vaine conduite au prix du sang de Jésus.
            La jouissance de la grâce de Dieu conduit à une sainte crainte et produit le désir d'honorer le Seigneur par une marche et un service fidèles (Jos. 24 : 14 ; Ps. 130 : 4). « Il est bon que le coeur soit affermi par la grâce (Héb. 13 : 9).
 
            Lecteurs chrétiens, réalisons cette crainte de déplaire à notre Père qui tient constamment les yeux sur nous : ainsi nous serons préservés de l'offenser ou de nous égarer.
 
 
                        3. 2 : Rachetés par le sang précieux de Christ
 
            L'apôtre Pierre va maintenant placer devant les coeurs des croyants le plus puissant motif pour mettre en pratique les exhortations des versets 13 à 17 : « vous avez été rachetés… par le sang précieux de Christ » (v. 18-19).
 
            La conduite du peuple d'Israël sous la loi n'est pas qualifiée de mauvaise, mais de « vaine » : il a été démontré qu'il était incapable de se soumettre à la loi divine. Sa culpabilité ayant été établie, une rançon devait être payée pour son rachat.
            Des métaux précieux, comme l'argent ou l'or, symbolisaient le rachat de l'âme (Ex. 30 : 11-16 ; 38 : 25-28 ; Nom. 31 : 50-54) ; mais il a fallu un don infiniment plus précieux pour obtenir une « rédemption éternelle » (Héb. 9 : 12). La seule rançon que Dieu pouvait accepter, Il l'a lui-même fournie : l'Agneau de Dieu a été offert en sacrifice pour ôter le péché du monde (Jean 1 : 29). Tel a été le prix payé par Dieu pour acquérir l'Assemblée : « le sang de son propre Fils » (Act. 20 : 28). Nous comprenons que l'Ecriture l'appelle « le sang précieux de Christ ». Son efficace est telle que le monde entier pourrait être racheté si tous les hommes acceptaient le don de Dieu : « le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1 : 7 ; 2 : 2).
           
            Avons-nous apprécié pour nous-mêmes la valeur du sang de Christ ? Nous pourrons le faire dans la mesure où nous aurons reconnu notre immense culpabilité devant Dieu. Ce qui compte avant tout, c'est l'appréciation de Dieu lui-même ; l'adjectif « précieux » (que l'apôtre Pierre utilise 6 fois dans ses épîtres : 1 Pier. 1 : 7 ; 1 : 19 ; 2 : 4 ; 2 : 6 ; 2 Pier. 1 : 4) traduit ici toute la satisfaction du coeur de Dieu trouvée dans le « sang du Christ, qui par l'Esprit éternel, s'est offert lui-même à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14).
 
 
                        3.3 : L'agneau de Dieu
 
            Les versets 19 à 21 nous font contempler le chemin de l'Agneau de Dieu :
 
                        - L'agneau « préconnu dès avant la fondation du monde » (v. 19) :
 
            La Parole de Dieu révèle ce que Dieu préparait pour l'homme « avant que le monde fût » (Jean 17 : 5). Dieu présente le Fils de son amour, l'unique moyen par lequel il allait réaliser ses conseils : l' « agneau sans défaut et sans tache » qui allait venir dans le monde pour y être immolé. Les croyants apprennent qu'ils ont été « élus » en Christ « avant la fondation du monde » (Eph. 1 : 4-5).
 
            Avant d'être offert, l'agneau de la Pâque devait être mis en garde pendant quatre jours (Ex. 12 : 6) : ainsi, était préfiguré ce que Dieu s'était proposé à l'égard de Christ, son Agneau.
 
                        - L'agneau « manifesté à la fin des temps » (v. 20) :
                         
            Le sacrifice de victimes offertes selon la loi de Moïse annonçait celui de la sainte Victime. Afin d'amener « plusieurs fils à la gloire », Dieu allait « consommer le chef de leur salut par des souffrances » (Héb. 2 : 10). Il a été livré selon Son dessein arrêté et Sa préconnaissance (Act. 2 : 23) ; selon le choix de l'amour divin, « ce que sa main et son conseil avaient déterminé à l'avance » s'est  accompli (Act. 4 : 28).
 
            Christ a été manifesté « à la fin des temps » (aux derniers temps) :après avoir exercé une longue patience en mettant l'homme à l'épreuve, Dieu a présenté son offrande pour le péché. Il demande alors à tout homme de se repentir et de croire en Jésus.
 
            L'apôtre Pierre rappelle aux chrétiens juifs que c'était pour eux que cette oeuvre de Christ avait été accomplie (« pour vous ») ; et que c'était par Christ (« par lui ») qu'ils croyaient en Dieu, leur foi étant fondée sur la puissance de Dieu qui a ressuscité Jésus d'entre les morts.
 
                        - L'agneau ressuscité et glorifié (v. 21) :
 
            Tout homme qui « confesse de sa bouche Jésus comme Seigneur et croit dans son coeur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts » est sauvé (Rom. 10 : 9).
            Ainsi est obtenue la certitude de la justification que possèdent tous ceux qui peuvent dire : « nous croyons en celui qui a ressuscité d'entre les morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » (Rom. 4 : 25).
            Leur espérance est désormais en Dieu : « en sorte que votre foi et votre espérance fussent en Dieu ».
            Leur foi est dans le Dieu qui peut ressusciter les morts ; ils vivent dans la foi au Fils de Dieu qui les a aimés et qui s'est livré lui-même pour eux (Gal. 2 : 20) ; il sont appelés à vivre pour Celui qui pour eux est mort et a été ressuscité (2 Cor. 5 : 15).
            Leur espérance est dans un Dieu qui peut donner la gloire. Cette gloire sera bientôt dévoilée aux yeux de tous ceux qui ont cru (Jean 17 : 24).
 
 
 
             4- La manifestation pratique de l'amour fraternel : v. 22-25
 
 
                              Le témoignage chrétien rendu à la gloire de Dieu par les « enfants d'obéissance » est caractérisé par la sobriété et la pureté de leur conduite, selon l'enseignement des versets 13 à 17, suivi du rappel du prix de leur rachat (v. 18-21).
                        L'apôtre Pierre exhorte maintenant les croyants à manifester l'amour fraternel, un amour ardent (v. 22), à l'image de celui dont ils ont été aimés. Il leur rappelle qu'ils ont été « régénérés » par la Parole de Dieu, vivante et permanente (v. 23) ; génératrice de la vie dans l'âme du chrétien, elle y opère ensuite pour produire les fruits de la grâce de Dieu, fruits qui demeurent pour l'éternité en contraste avec la brièveté de notre vie terrestre (v. 24).
 
 
                        4.1 : L'affection fraternelle
 
            L'apôtre s'adresse à des « enfants d'obéissance » (v. 14) qui sont en relation avec le Père, parce qu'ils ont été rachetés par le sang précieux de Christ (v. 18-19). Ils étaient auparavant « désobéissants, asservis à diverses convoitises » (Tite 3 : 3), mais ils connaissent maintenant la vérité de Dieu qui les sanctifie (Jean 17 : 17, 19). Ils sont en pratique purifiés des souillures qui les corrompaient autrefois (anciens désirs, mauvaises pensées, sentiments dégradants…). L'amour est versé dans leur coeur par le Saint Esprit qui agit par la Parole dans leur âme (Rom. 5 : 5). Les caractères divins, l'amour et la vérité, sont reproduits dans leur marche (1 Cor. 13 : 6 ; 1 Jean 3 : 18).
            La marche dans « l'obéissance à la vérité » a été réalisée en perfection par Christ. Il n'avait pas besoin que l'obéissance à la vérité purifie son âme, car la vérité le gouvernait ; Lui-même était « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14 : 6).
 
            L'obéissance a la Parole nous conduira à aimer nos frères : « ayant purifié vos âmes par l'obéissance à la vérité, pour que vous ayez une affection fraternelle sans hypocrisie… (v. 22). Nous donnerons ainsi la preuve que nous aimons Dieu et que nous lui obéissons : « Par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c'est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements » (1 Jean 5 : 2).
 
            L'affection fraternelle a été pleinement manifestée par les premiers chrétiens : « la multitude de ceux qui avaient cru était un coeur et une âme » (Act. 4 : 32). Les Thessaloniciens étaient « enseignés de Dieu » à s'aimer l'un l'autre, mais l'apôtre Paul les exhorte encore à ce sujet, afin qu'ils fassent de plus en plus de progrès dans la manifestation de  l'amour fraternel (1 Thes. 4 : 9, 10).
 
            L'amour auquel Pierre exhorte les croyants est un amour « ardent », d'un « coeur pur ». Sans doute est-il facile d'aimer les personnes aimables, mais il s'agit ici de l'amour même dont Dieu nous a aimés alors que nous étions « haïssables » (Tite 3 : 3). Dieu désire que les siens soient animés d'un tel amour.
            Il nous paraît peut-être impossible d'aimer certains croyants en raison de leur caractère extrêmement difficile ou de la méchanceté de leur comportement envers nous. L'apôtre nous montre que si nous sommes nés de nouveau, nous devons les aimer parce qu'ils sont rachetés comme nous-mêmes et parce que Dieu nous a donné la faculté d'exercer notre amour envers tous.
 
            L'affection pour nos frères et soeurs est-elle exempte d'hypocrisie ? Si notre coeur est véritablement étreint par l'amour de Christ (2 Cor. 5 : 14), nous aimerons nos frères d'un coeur pur. Il y aura une réalité intérieure, et non une apparence d'amour. Objets de l'amour de Dieu, lavés dans le sang de Christ, nous suivrons ensemble le chemin tracé par le Seigneur. Nous aurons un « égal soin les uns des autres » (1 Cor. 12 : 25) ; nous nous exhorterons (encouragerons) « l'un l'autre chaque jour » (Héb. 3 : 13). Nous apprendrons aussi à nous supporter et à nous « servir (être esclaves) l'un l'autre » (Gal. 5 : 13). Enfin, si c'est nécessaire, nous devrons nous reprendre avec douceur et dans un esprit de grâce (Gal. 6 : 1).
 
            Un « amour sans hypocrisie » faisait partie de ce qui caractérisait la marche de l'apôtre Paul et de ses compagnons et les recommandait comme serviteurs de Dieu (2 Cor. 6 : 4, 6). Paul exhorte les chrétiens à Rome à manifester un tel amour : « Que l'amour soit sans hypocrisie » (Rom. 12 : 9).
 
 
                        4. 2 : La Parole de Dieu, semence de vie
 
            Comme Juifs, les croyants auxquels s'adresse l'épître étaient issus d'une semence corruptible : ils appartenaient à un peuple pécheur et condamné. Mais, maintenant par la nouvelle naissance, ils avaient reçu une nouvelle nature. La semence qui l'avait produite, la Parole de Dieu, est vivante et permanente (v. 23).
 
                        - La Parole de Dieu est vivante :
 
            Elle est une source de vie et de purification. L'Esprit de Dieu l'applique à l'âme pour son renouvellement (Tite 3 : 5), car l'homme naturel ne peut être amélioré. Le croyant est un être régénéré par la grande miséricorde de Dieu (v. 3).
            L'homme nouveau est né de Dieu : « si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création » (2 Cor. 5 : 17). Etant l' « ouvrage » de Dieu, il a été « créé dans le Christ Jésus pour les bonnes oeuvres que Dieu a préparées à l'avance » (Eph. 2 : 10), et il est appelé à louer Dieu (Ps. 102 : 18).
 
                        - La Parole de Dieu demeure éternellement :
 
            Semence vivante, la Parole de Dieu est aussi « permanente ». Aujourd'hui, comme au temps des apôtres, la Parole de Dieu apporte le salut aux âmes qui la reçoivent. En dépit des efforts de l'homme pour la détruire, elle reste intacte et se montre victorieuse de toutes les attaques de l'Ennemi.
             C'est à cette Parole que les destinataires de l'épître devaient demeurer attachés. N'est-ce pas aussi notre sauvegarde, chrétiens ? Ne nous laissons pas séduire par Satan qui cherche depuis toujours à mettre la Parole de Dieu en doute (Gen. 3 : 1) et à en affaiblir la portée dans nos coeurs. Soyons de « ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11 : 28).
 
            La vie et les relations qui résultent de la nouvelle naissance sont aussi permanentes que la Parole de Dieu elle-même. L'homme régénéré entre dans une vie que la mort ne peut pas atteindre et qui ne prendra jamais fin.
            Ce qui provient de l'homme, au contraire, est corruptible, comme l'exprime le prophète Esaïe (40 : 6-8) que cite l'apôtre Pierre aux versets 24 et 25 : « Toute chair est comme l'herbe », elle disparaît comme l'herbe et sa gloire comme la fleur de l'herbe. Mais le prophète proclame en même temps que la Parole de Dieu demeure à toujours !
 
 
 
 
            Ce premier chapitre de l'épître établit la vraie position des croyants qui tirent leur origine de Christ ressuscité et glorifié. En contraste avec leur condition précédente en tant que Juifs, ils sont appelés à réaliser dans leur marche le caractère d'un peuple de pèlerins, en dehors de tout ce qui constitue une religion terrestre.