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Siméon ou Simon


Siméon dans l’Ancien Testament
          Le caractère de l’homme dans la chair
          Corruption et violence
          Pas de bénédiction sans une vraie repentance
D’autres « Simon » dans le Nouveau Testament
          Simon, homme juste et pieux : (Luc 2 : 25-35)
          Simon le lépreux : (Marc 14 : 3)
          Simon, le pharisien : (Luc 7 : 40)
          Simon, père de Judas Iscariote : (Jean 12 : 4 ; 13 : 26)
          Simon, Cyrénéen : (Matt. 27 : 32 ; Marc 15 : 21)
          Simon, le magicien : (Act. 8 : 9)
          Simon, corroyeur : (Act. 9 : 43 ; 10 : 6)     
          Simon Pierre
 

            Par bien des exemples, la Parole de Dieu met le nom d’une personne en relation avec son caractère moral (Jér. 20 : 3). Le nom de Simon ou Siméon (Act. 15 : 14 ; 2 Pier. 1 : 1) désigne des hommes marqués par leur caractère naturel, c’est-à-dire des pécheurs opposés à Dieu. Mais la signification de ce nom contient aussi une promesse : en effet, Siméon est le nom donné par Léa, femme de Jacob, à son second fils, et ce nom signifie : « entendu » (Gen. 29 : 33)


Siméon dans l’Ancien Testament

                        Le caractère de l’homme dans la chair

            Sous l’emprise d’une énergie charnelle, Siméon prend son épée et avec son frère Lévi, massacre tous les hommes de la ville cananéenne dont Hamor et Sichem étaient les princes (Gen. 34 : 25-29). En vengeant ainsi dans le sang l’honneur de leur sœur Dina, ils ne recueillent ni l’approbation de leur père (v. 30), ni celle de l’Éternel.
            Bien qu’inflexible sur la liaison de sa sœur avec un Cananéen, Siméon épousera lui-même plus tard une Cananéenne (46 : 10-11). Son attitude charnelle manifeste l’absence totale d’un réel exercice de séparation pour l’Éternel. Ne risquons-nous pas aussi parfois d’agir, ayant apparemment de bonnes raisons, mais sans être pour autant dirigé par notre Seigneur et sans que notre cœur et notre conscience ne soient engagés ? Face à une situation conflictuelle entre des croyants, un frère d’autrefois disait : Ne me dites pas quel parti a raison, mais dites-moi lesquels sont humiliés.
            Dans ses dernières paroles prophétiques à ses douze fils, Jacob stigmatise l’attitude de Siméon et de Lévi, en disant : « Siméon et Lévi sont frères. Leurs glaives ont été des instruments de violence.
            Mon âme, n'entre pas dans leur conseil secret ; ma gloire, ne t'unis pas à leur assemblée ! Car dans leur colère ils ont tué des hommes, (ou : « l’homme »), et pour leur plaisir ils ont coupé les jarrets du taureau. Maudite soit leur colère, car elle a été violente ; et leur furie, car elle a été cruelle ! Je les diviserai en Jacob, et les disperserai en Israël » (Gen. 49 : 5-7).

                        Corruption et violence

            Si le comportement de Ruben manifeste la corruption (voir Gen. 49 : 4), l’attitude de Siméon et Lévi caractérise la violence. Corruption et violence, voilà les tristes et constantes composantes de notre monde depuis le début de l’histoire de l’humanité en général et du peuple d’Israël en particulier (voir Gen. 6 : 11).
            Dans sa grâce, l’Éternel va parler à Siméon et Lévi. Ce n’est pas un hasard si Joseph garde Siméon prisonnier en Égypte (Gen. 42 : 24). La Parole ne nous dit pas combien de temps Siméon est resté captif entre les deux voyages de ses frères vers l’Égypte. L’Éternel lui a ménagé un temps de réflexion. En a-t-il tiré des leçons salutaires ? Cette captivité a-t-elle touché son cœur et sa conscience ? Malheureusement, rien ne nous montre dans la suite de son histoire que sa conscience ait été touchée.

                        Pas de bénédiction sans une vraie repentance

            Lévi, le compagnon de violence de Siméon, montrera par son attitude qu’il a jugé son comportement meurtrier passé.
            À deux reprises sa tribu agira de la part de l’Éternel :
                  - d’abord, le jugement sur le veau d’or qu’exerceront les fils de Lévi ne sera plus l’effet d’un zèle charnel, et leur attitude spirituelle recueillera l’approbation de l’Éternel (Ex. 32 : 26) ;
                  - plus tard, à Baal-Péor (Nom. 25 : 6-15), un descendant de Lévi, Phinée, frappera Zimri, un prince issu de la tribu de Siméon, et détournera le courroux divin.

            En revanche, le comportement de Zimri, dans cette affaire de Baal-Péor, manifestera que cette tribu ne s’est pas démarquée ni repentie du zèle charnel de leur père.
            À l’instar de Jacob mourant (Gen. 49), Moïse va prononcer une bénédiction sur les tribus d’Israël (Deut. 33). La tribu de Siméon est passée entièrement sous silence ; pas de bénédiction pour cette tribu qui ne se repent pas. Lors du premier dénombrement (Nom. 1 : 23), la tribu de Siméon comptait 59 300 guerriers. Mais lors du deuxième dénombrement, ses effectifs ont diminué de plus de la moitié (26 : 12). Cela illustre ce verset des Proverbes : « Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point, mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra miséricorde » (28 : 13).

            Il en va de même pour nous : si nous ne voulons pas nous repentir de ce qui déshonore notre Seigneur dans notre vie, nous perdrons quelque chose de la bénédiction dont le Seigneur veut toujours enrichir les siens.

            L’Ancien Testament présente donc un triste et sombre tableau concernant Siméon. Le régime de la Loi qui sollicite la responsabilité de l’homme dans la chair ne peut que le condamner.


D’autres « Simon » dans le Nouveau Testament

            Ce nom était très courant du temps où le Seigneur était sur la terre, comme nous le voyons dans les évangiles et les Actes. Souvent, nous trouvons ainsi souligné le lien entre ce nom de « Siméon » et le caractère de l’homme dans la chair.

                        Siméon, homme juste et pieux : (Luc 2 : 25-35)

            Contrairement à Anne (v. 36), la tribu d’origine de Siméon n’est pas indiquée. Ce vieillard est une image du résidu pieux d’Israël que Dieu tirera de son peuple infidèle aux derniers jours. Après un long travail de conscience et de cœur, une partie d’entre eux sera toute disposée à accueillir son Messie. Ce résidu fidèle n’est-il pas l’exaucement de la promesse ? Rappelons que Siméon signifie « entendu ». Labouré par la terrible épreuve lors de la grande tribulation, son cri s’élèvera vers le ciel : « Jusques à quand ? » - expression si fréquente dans les Psaumes (6 : 3 ; 13 : 1) et qui manifeste la profonde détresse du résidu. Sa supplication sera entendue ; Christ apparaîtra pour délivrer son peuple restauré.
            De la même manière, Siméon attend la consolation d’Israël (v. 25 ; voir Es. 40 : 1). Avec quelle émotion le vieillard prend-il le petit enfant dans ses bras dans le temple ! Dans ce jeune enfant, il reconnaît à l’avance Celui qui est le salut de son peuple et la bénédiction des nations.

                        Simon le lépreux : (Marc 14 : 3)

            La demeure de Marthe, Marie et Lazare est désignée comme la maison de Simon, le lépreux. Était-il le père de cette fratrie et avait-il été enlevé à l’affection des siens par cette terrible maladie ? Sans nous perdre en conjectures, nous remarquons simplement que son nom de Simon est associé à la lèpre, qui est toujours dans l’Écriture l’image du péché.

                        Simon, le pharisien : (Luc 7 : 40)

            Ce pharisien est l’image de l’homme naturellement religieux et qui n’a que du mépris pour les exercices de cœur et de conscience de la femme pécheresse qui entre chez lui. Il invite bien le Seigneur, mais de façon formelle, sans que cela soit le fruit d’un travail intérieur. La grâce qui fait déborder le cœur de la femme pécheresse laisse le sien complètement froid.

                        Simon, père de Judas Iscariote : (Jean 12 : 4 ; 13 : 26)

            La filiation de Judas, le traître, est celle de l’homme dans la chair. Hermétique aux paroles de grâce qu’il a pu entendre durant des années de la bouche même du Seigneur et témoin insensible des actes de bonté déployés par le Sauveur, Judas ne se détournera pas du chemin de la perdition.

                        Simon, Cyrénéen : (Matt. 27 : 32 ; Marc 15 : 21)

            Cet homme a été contraint de porter la croix du Seigneur. Le Seigneur invite les siens à prendre leur croix et à réaliser ainsi leur mort avec Lui. C’est ce qu’Il a proposé au jeune homme riche en Marc 10 : 21, et Il nous y invite aussi. Mais Simon y a été contraint. Cette obligation suggère toutes les contraintes et les règles que les religions humaines imposent à l’homme naturel, en oubliant que le vrai motif de la vie chrétienne est la réponse du cœur du racheté à l’amour de son Sauveur (2 Cor. 5 : 14-15).

                        Simon, le magicien : (Act. 8 : 9)

            L’homme naturel, orgueilleux, est toujours enclin à se tourner vers la puissance de Satan, fuyant ainsi l’amour du Sauveur. Impressionné et étonné par la puissance du Saint Esprit (v. 13), Simon croit lui aussi. Mais de quelle foi s’agit-il ? Déjà dans l’évangile, plusieurs crurent en Lui, mais le Seigneur relativise cette « foi » qui s’attachait davantage à ses miracles qu’à lui-même (voir Jean 2 : 23-24). De même, Jésus a dit à des Juifs qui avaient pourtant cru en Lui : «  Vous avez pour père le diable » (Jean 8 : 31, 44). Rien ne semble avoir remplacé chez Simon le magicien son désir d’étonner et de s’attacher la foule par des manifestations extraordinaires pour sa propre gloire.

                        Simon, tanneur : (Act. 9 : 43 ; 10 : 6)

            L’apôtre Pierre a demeuré dans la maison de cet homme, près de la mer. C’est là qu’il a eu la vision d’un vase comme une grande toile, descendant du ciel. Cette vision met en évidence l’observation formelle de la Loi à laquelle Pierre restait encore attaché. La Loi s’adresse à la chair et non pas à la vie nouvelle que chaque croyant a reçue de Christ.
            Quittant cet endroit marqué par une observance légale, Pierre se rend chez Corneille, un non-Juif, non plus dans la sphère d’une religion qui s’adresse à l’homme dans la chair, mais vers des gens des nations sur lesquels le Saint Esprit descendra.

                        Simon Pierre

            Deux disciples du Seigneur portaient ce nom : Simon Pierre et Simon le Cananéen ou Zélote (Matt. 10 : 4 ; Marc 3 : 19 ; Luc 6 : 16 ; Act. 1 : 13). C’est du premier que nous désirons parler maintenant.
            Déjà Jacob avait reçu un nouveau nom après sa rencontre avec l’Ange de l’Éternel (Gen. 32 : 28 ; Osée 12 : 4-5). Lorsque Simon rencontre Jésus, Celui-ci lui donne un nouveau nom : « Jésus, l'ayant regardé, dit : Tu es Simon, le fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (ce qui se traduit par : Pierre) » (Jean 1 : 42)
            Désormais, rien dans sa vie ne peut être comme avant sa rencontre avec le Seigneur. Son nouveau nom lui est confirmé en Matthieu 16 : 18. Sur le moment , Simon Pierre n’a probablement pas mesuré la portée de sa nouvelle identité. Pourtant, lorsque le Saint Esprit sera venu, son nom de « Pierre » - ou « une pierre » - prendra pour lui tout son sens. Il parlera dans sa première épître, non seulement des « pierres vivantes » (en étant une lui-même, et chaque croyant avec lui), mais surtout de la « pierre maîtresse de l’angle » qui est Christ, fondement de la maison de Dieu (Matt. 16 : 16 ; 1 Pier. 2 : 4-8).
            Pourtant, si le Seigneur a changé son identité, Pierre reste encore Simon ; l’homme naturel reste présent en lui, toujours prêt à agir. Il en est de même pour chaque croyant ; nous avons tous reçu une nouvelle identité en Christ, pourtant notre vieil homme (notre ancienne identité) est toujours là, prêt à se manifester.
            Trois scènes des évangiles manifestent la nature charnelle de Simon. Le Seigneur s’adressera alors à lui, non pas sous son nouveau nom de Pierre, mais en l’appelant Simon :
                  - La prière du Seigneur pour son disciple
                            
« Le Seigneur dit encore : Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; mais moi, j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères. » (Luc 22 : 31-32).
            Sept personnes dans la Parole sont appelées par leur nom exprimé deux fois, quatre dans l’Ancien Testament et trois dans le Nouveau : Abraham ! Abraham ! (Gen. 22 : 11) ; Jacob ! Jacob ! (Gen. 46 : 2) ; Moïse ! Moïse ! (Ex. 3 : 4) ; Samuel ! Samuel ! (1 Sam. 3 : 10) ; Marthe, Marthe, (Luc 10 : 41) ; Simon, Simon, (Luc 22 : 31) ; Saul ! Saul ! (Act. 9 : 4)
            Satan n’a de prise que sur l’homme charnel. C’est en agissant sur la confiance que Simon avait dans ses affections pour Christ que Satan pouvait le faire tomber. Simon Pierre ne manquait pas d’affection pour son Seigneur, mais il ne se connaissait pas lui-même. Ainsi, il a été la proie de Satan qui l’a conduit à renier son maître. Avec quelle sollicitude le Seigneur prie pour son malheureux disciple ! Il sait que sa chute est non seulement nécessaire, mais salutaire, afin que Pierre apprenne à se défier de lui-même. Sa foi risquait de défaillir et le Seigneur prie pour cela. Étant encore pour très peu de temps sur la terre, Il anticipe déjà le service qu’il remplit actuellement pour chacun de ses rachetés ; Il est notre intercesseur auprès du Père (Rom. 8 : 34).
            Bien que nous soyons des enfants de Dieu, nous avons tous notre « Simon » en nous, prêt à déshonorer notre Seigneur. Ne sommes-nous pas capables de reniements tout aussi graves que celui de Simon Pierre ?

                  - À Gethsémané
                            
« Jésus vient, et les trouve endormis ; il dit à Pierre : Simon, tu dors ? Tu n'as pas pu veiller une heure ? » (Marc 14 : 37)
            Quelle tristesse pour le Seigneur de se trouver tout seul face à la terrible souffrance qui étreint son cœur à Gethsémané !
            « Simon, tu dors ? » Simon, l’homme dans la chair, ne peut pas entrer dans la douleur de Christ dans ces instants. Il n’y a que l’Esprit de Dieu agissant sur la nature divine qui peut nous faire sentir ce qui a étreint le cœur de l’homme de douleur dans la détresse de Gethsémané. Notre cœur est-il sensible aux souffrances et à la mort de notre Seigneur ? Un sommeil spirituel peut si facilement nous rendre insensible et indifférent à ce qu’Il a enduré par amour pour nous.

                  - Après la résurrection du Seigneur
                            
« Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ceux-ci ne m’aiment ? Il lui dit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime » (Jean 21 : 15)
            À trois reprises, le Seigneur va sonder le cœur de son disciple. Il l’appelle, non par le nom qu’Il lui a lui-même donné, mais par son ancien nom : « Simon », le nom de l’homme dans la chair. À aucun moment, il ne lui parle des circonstances de son reniement. Le Seigneur remonte aux motifs profonds qui ont amené sa chute : sa confiance en son amour pour son maître. Lorsque nous déshonorons le Seigneur, c’est toujours l’état de notre cœur qui est en cause avant n’importe quelle circonstance extérieure. Labouré trois fois par la question du maître : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? », il répond dans la vérité de son état intérieur et s’en remet à l’appréciation de son maître et à sa grâce : « Seigneur, toi tu sais tout, tu sais que je t’aime », ou « que j’ai de l’affection pour toi » (v. 15-17).

            Par ses deux noms accolés, Simon Pierre a beaucoup à nous dire sur l’existence en nous de ces deux natures. Si Simon nous parle de la chair que tout croyant traîne avec lui jusqu’à son dernier souffle, Pierre parle de notre identité en Christ.
            Que notre Seigneur fasse que nous vivions selon l’identité qu’Il nous a acquise par son œuvre à la croix et que notre « vieux Simon » soit tenu dans la mort.


B. Durst