L’ÉCRITEAU DE LA CROIX DE JÉSUS CHRIST
Les récits des Évangiles
L’inscription sur l’écriteau
Jésus
Le Nazaréen
Le roi des Juifs
Gloire, honneur et louange à Jésus, notre Sauveur
« Ils avaient placé au-dessus de sa tête le motif écrit de sa condamnation : Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs » (Matt. 27 : 37).
« L’écriteau portant le sujet de son accusation portait écrit : Le roi des Juifs » (Marc 15 : 26).
« Il y avait aussi au-dessus de lui un écriteau : Celui-ci est le roi des Juifs » (Luc 23 : 38).
« Pilate fit aussi un écriteau qu’il plaça sur la croix, avec cette inscription : Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs. Cet écriteau, beaucoup de Juifs le lurent, parce que le lieu où Jésus avait été crucifié était près de la ville ; il était rédigé en hébreu, en grec et en latin » (Jean 19 : 19-20).
Les Évangiles nous rapportent tous les quatre cet événement si grand en conséquence pour l’humanité et pour Dieu Lui-même, qu’a été la crucifixion de notre Seigneur. Chaque évangéliste nous donne des détails propres au récit inspiré qu’il a été donné d’écrire à ces « saints hommes de Dieu… poussés par l’Esprit Saint » (2 Pier. 2 : 21).
Parmi les faits qui ont marqué ces moments particulièrement solennels où la créature a rejeté et mis à mort son Créateur venu du ciel vers elle en amour pour lui apporter le salut de Dieu en grâce, il est mentionné que, sur la croix du Seigneur Jésus, au-dessus de sa tête, on pouvait voir un écriteau qui donnait le motif de sa condamnation à mort. C’était une coutume des Romains de faire connaître ainsi publiquement le motif de l’exécution des crucifiés.
Matthieu nous apprend que, arrivés à Golgotha, les soldats du gouverneur ont proposé à Jésus une boisson composée de vinaigre mêlée de fiel (ou : du vin mêlé de myrrhe – Marc 15 : 23) qu’on donnait aux suppliciés pour atténuer les terribles souffrances physiques de la crucifixion ; mais Jésus l’a refusée. Il a alors été crucifié, puis les soldats se sont partagé ses vêtements. Il nous est dit qu’alors « ils placèrent au-dessus de lui son accusation écrite ». Enfin deux brigands sont crucifiés avec Lui, « un à la droite et un à la gauche » (Matt. 27 : 35-38).
Marc ajoute que cela a eu lieu à la troisième heure du jour, c’est-à-dire neuf heures du matin selon notre façon de compter les heures. Puis il mentionne « l’écriteau concernant le sujet de son accusation » et précise que deux brigands sont crucifiés avec Jésus, à ses côtés, afin de montrer qu’il a été « compté parmi les iniques » (Marc 15 : 22-27).
Luc nous dit que, arrivé « au lieu appelé Crâne », Jésus est crucifié, ainsi que les malfaiteurs. Il nous donne alors la première des sept paroles que le Seigneur a prononcées sur la croix, merveilleuse parole de grâce adressée à son Père en faveur de ceux même qui clouaient le Seigneur de gloire sur une croix d’infamie : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ». L’évangéliste nous montre ensuite le partage des vêtements de Jésus, le peuple regardant ce qui se passait, les railleries des chefs et les moqueries des soldats. Il mentionne alors simplement ce fait : « il y avait aussi au-dessus de lui un écriteau : Celui-ci est le roi des Juifs » (Luc 23 : 33-38).
Jean nous montre Jésus sortant de Jérusalem chargé de la croix (Jean 19 : 17), puis crucifié avec « deux autres », Lui étant « au milieu ». Nous apprenons alors que c’est Pilate, le gouverneur romain, qui « fit aussi un écriteau, qu’il plaça sur la croix ». L’inscription portée sur l’écriteau nous est donnée, ainsi que le fait que « beaucoup de Juifs le lurent ». Jean ajoute que les Juifs contestent cette inscription auprès de Pilate, mais ce dernier ne leur concédera pas la modification demandée.
Chacun des évangélistes donne un texte différent de l’inscription figurant sur l’écriteau placé sur la croix de notre Sauveur. Tout ce qui s’est passé dans ces moments où Jésus « a enduré la croix, ayant méprisé la honte » (Héb. 12 : 2), où l’homme pécheur, inique et méchant a cloué le Seigneur Jésus sur une croix et l’a fait mourir, a été « selon le dessein arrêté et la préconnaissance de Dieu » (Act. 2 : 23). Hérode et Ponce Pilate, les principaux sacrificateurs et les chefs du peuple, les nations et le peuple d’Israël, tous n’ont fait que « ce que [la main de Dieu] et son dessein avaient déterminé à l’avance » afin que cela s’accomplisse (Act. 4 : 27-28). Aussi, Pilate n’a-t-il écrit que ce que Dieu a permis qu’il écrive, et les Juifs n’ont pas pu faire changer cette écriture qui rendait en fait un témoignage éclatant à la gloire de Celui qui était « crucifié en faiblesse » (2 Cor. 13 : 4). Et les différentes rédactions que nous donnent les évangélistes nous « permettent de mieux comprendre les qualités, les perfections, les souffrances, les gloires du Seigneur, et… sont de nature à mettre, dans nos cœurs et sur nos lèvres, pour l’éternité, un quadruple cantique d’adoration, en harmonie avec la divine splendeur des quatre évangiles » (P.F. Regard).
Jean précise que le lieu de la crucifixion - « le lieu du Crâne », ou « Golgotha » - était « près de la ville » ; ceux qui étaient venu pour voir ce « spectacle » et ceux « qui passaient par là » ont donc pu lire l’écriteau que Pilate avait fait placer au-dessus de la tête de Jésus. Tous pouvaient le comprendre, car il était rédigé dans les langues parlées en ce temps-là par la population qui habitait Jérusalem : hébreu, grec et latin (Jean 19 : 19-20). Ceux qui ne savaient pas lire parmi la foule nombreuse de toutes classes sociales qui se pressait là, pouvaient certainement demander à d’autres de leur lire ce qui expliquait la condamnation de cet homme mis à mort par les terribles souffrances de la crucifixion, ce supplice réservé aux esclaves, aux pires des malfaiteurs et à ceux qui créaient des émeutes (voir Marc 15 : 7). La place occupée par Jésus aurait dû être celle de Barabbas, brigand et meurtrier. Cette accusation, placée là en dérision par l’homme, proclamait cependant devant tous qui était véritablement ce crucifié innocent des fausses accusations portées contre Lui et qui n’avait « rien fait qui ne doive pas se faire » (Luc 23 : 41). Pilate, le gouverneur, rendra lui-même un triple témoignage à l’innocence de « ce juste » (Jean 18 : 38 ; 19 : 4, 6 ; voir Matt. 27 : 24).
Chacun des quatre textes de l’écriteau mentionne « le roi des Juifs » ; deux fois il est écrit « Jésus », et Jean précise « Jésus le Nazaréen ». Chaque inscription désigne notre adorable Sauveur que nous voyons là souffrant et mourant, Celui qui, « à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte » (Héb. 12 : 2), le Christ qui nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous » sur la croix, « comme offrande et sacrifice à Dieu en parfum de bonne odeur » (Éph. 5 : 2) et qui nous a rachetés de la malédiction de la Loi. Il est « devenu malédiction » sur le bois de la croix afin que nous recevions la bénédiction en Lui (Gal. 3 : 13-14). Ces expressions touchent nos cœurs car elles nous parlent de Lui, de ce qu’Il a été sur cette terre, Lui, l’envoyé du Père, la Parole faite chair, Dieu fait homme pour donner Sa vie pour la gloire de Dieu et le salut des hommes.
Jean précise (Luc aussi, dans certaines versions) que l’inscription de l’écriteau était en trois langues. Chacune de ces langues correspond à un caractère de chacun de trois évangiles :
- Marc, l’évangile du serviteur : l’inscription d’une façon générale ;
- Matthieu, l’évangile du Messie, du Roi d’Israël : l’inscription en Hébreu (ou araméen, la langue nationale ou la langue parlée) ;
- Luc, l’évangile du Fils de l’homme : l’inscription en Grec ;
- Jean, l’évangile du Fils de Dieu : l’inscription en Latin.
Nous nous proposons de détailler un peu chacun des trois titres figurant sur cet écriteau : Jésus, le Nazaréen, le roi des Juifs. Que le Seigneur dirige nos regards vers sa Personne adorable et son œuvre merveilleuse, Lui qui, sur la croix a « souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort en chair » (1 Pier. 3 : 18).
« Celui-ci est Jésus » : par cette inscription, le crucifié est bien identifié et distingué des deux brigands crucifiés en même temps que Lui. Lors de sa venue au milieu des hommes, « le monde ne l’a pas connu » (Jean 1 : 10), mais à la croix son nom d’homme sur la terre est porté à la connaissance de tous. Quel témoignage à sa Personne comme à l’œuvre qu’Il accomplissait alors ! Le nom rend témoignage à la personne qui le porte : Jésus, l’homme élevé sur une croix, des clous plantés dans ses mains et ses pieds (Ps. 22 : 16b), est bien « l’Éternel Sauveur », le salut de l’Éternel, ainsi que l’ange Gabriel l’avait déclaré à Marie : « Tu enfanteras un fils et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut » (Luc 1 : 31-32). Et « un ange du *Seigneur » dira à Joseph : « Elle [Marie] enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés » (Matt. 1 : 21).
Et c’est ainsi que le Fils de Dieu a été appelé à sa naissance parmi les hommes (Luc 2 : 21), lorsqu’Il est venu sur la terre dans l’abaissement le plus profond, né dans une famille pauvre et n’ayant eu comme berceau qu’une mangeoire pour les animaux (Luc 2 : 7). Puis Il a été « l’enfant Jésus », rempli de sagesse et sur lequel reposait la faveur de Dieu, soumis à ses parents, mais dès son jeune âge « aux affaires de son Père », et avançant « en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes (Luc 2 : 43, 40, 47, 49, 51, 52).
À l’âge d’environ 30 ans (Luc 3 : 23), Il entre dans son service, qui va durer un peu plus de trois ans. Selon sa généalogie, on estime que Jésus est le fils de Joseph, de David, de Juda, d’Abraham, de Seth et d’Adam, mais aussi de Dieu (Luc 3 : 23 :38).
« Plein de l’Esprit Saint » (Luc 4 : 1), Il connaît au désert une tentation de 40 jours de la part du diable, sans manger pendant tout ce temps. Dans des conditions aussi difficiles, l’Homme parfait et dépendant remporte la victoire sur l’Ennemi par la Parole de Dieu là où Adam avait failli en tout point dans des conditions qui lui étaient pourtant extrêmement favorables (Luc 4 : 4 : 13).
Ayant ainsi « lié l’homme fort », Jésus va maintenant « piller ses biens » (Matt. 12 : 29). Il retourne en Galilée « dans la puissance de l’Esprit » (Luc 4 : 14) et, à partir de là, son ministère commence. Dans la synagogue de Nazareth, Il lit dans le livre d’Ésaïe la prophétie qui Le concerne et qui s’accomplissait par Lui : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres ; il m’a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue ; pour renvoyer libres ceux qui sont opprimés, pour proclamer l’an agréable du Seigneur » ; et Il ajoute : « Aujourd’hui, cette Écriture, telle que vous l’entendez, est accomplie » (Luc 4 : 18-21).
Alors Jésus passe « de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu était avec lui » (Act. 10 : 38). Il va de ville en ville pour annoncer le royaume de Dieu et prêcher dans les synagogues (Luc 4 : 43-44 ; 6 : 6 ; 8 : 1). Il accomplit de nombreuses choses glorieuses (Luc 13 : 17) et beaucoup de miracles de grâce, ressuscitant même des morts (Marc 5 : 35-43 ; Luc 7 : 11-17 ; Jean 11 : 38-44). « Jésus le Nazaréen », « Jésus, le Fils de David », guérit un aveugle à Jéricho (Luc 18 : 35-43). Il apporte le salut à Zachée et à sa maison ; cet homme « cherchait à voir Jésus, qui il était » et il était monté sur un arbre « pour voir Jésus » (Luc 19 : 1-10). Il parle de sa mort et des résultats glorieux de son œuvre à des Grecs qui avaient demandé à Philippe : « Nous désirons voir Jésus » (Jean 12 : 20-24).
Cependant, sa face est tournée résolument vers Jérusalem (Luc 9 : 51) où, comme Il l’annonce à ses disciples : « Il faut que le fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il soit mis à mort et qu’il soit ressuscité le troisième jour » (Luc 9 : 22 ; voir 17 : 25 ; 18 : 31-34 ; 24 : 7, 44). Mais les disciples ne comprennent pas ces paroles de Jésus (Luc 18 : 34) et ne peuvent envisager ce que serait sa part à la fin de son service (voir Matt. 16 : 21-23). Jésus reste seul avec la perspective des souffrances et de la mort de la croix, sans trouver en eux sympathie et consolation. Seul son Père est avec Lui, dans une communion constante (Jean 8 : 16 ; 16 : 32). Montant à Jérusalem, Il marche devant ses disciples qui Le suivent dans la crainte (Marc 10 : 32).
Le jour de la Pâque arrive, et Jésus groupe les douze autour de Lui, dans la chambre haute où tout est apprêté. Il leur dit : « J’ai fortement désiré de manger cette pâque avec vous, avant que je souffre » (Luc 22 : 15). C’était en effet la dernière Pâque – la septième que nous trouvons dans l’Écriture depuis Exode 12. Christ, l’antitype de l’agneau de la Pâque, Lui qui est « notre pâque », allait être sacrifié (1 Cor. 5 : 7). Mais cette Pâque, anticipation de la mort du Seigneur, est remplacée par Lui-même par le souvenir de sa mort qui doit être annoncée parmi ses rachetés jusqu’au moment de son retour (1 Cor. 11 : 23-26).
Puis Jésus se rend avec ses disciples jusqu’au mont des Oliviers où Il entre dans un jardin où Il avait coutume de de rendre (Luc 22 : 39). Son âme sainte est alors « saisie de tristesse jusqu’à la mort » (Marc 14 : 34). Il « tombe sur sa face », Il « se jette contre terre » (Matt. 26 : 39 ; Marc 14 : 35) et Il offre, « avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver [hors] de la mort » (Héb. 5 : 7). À Gethsémané, dans une entière soumission à la volonté de son Père, Il accepte de sa main la terrible coupe remplie de la colère de Dieu contre le péché, coupe qu’Il boira tout entière sur la croix durant les heures de l’expiation, lorsqu’Il sera « fait péché pour nous » (2 Cor. 5 : 21). Il prie à trois reprises, avec une intensité telle que sa sueur devient comme des grumeaux de sang coulant sur la terre (Luc 23 : 44). Rappelons les paroles de Jésus, qui dira, dans son obéissance entière à la volonté de son Père, s’étant relevé vainqueur du combat qu’il vient de livrer par la prière : « La coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ? » (Jean 18 : 11). Il n’était pas possible que cette coupe passe loin de Lui sans qu’Il la boive, car son sacrifice était le seul moyen par lequel Dieu pouvait être glorifié et le pécheur perdu, sauvé. Notre Sauveur bien-aimé, Jésus notre Seigneur, a été « livré pour nos fautes » (Rom. 4 : 25).
Mais voici une grande foule qui vient vers Lui, « avec des épées et des bâtons » (Matt. 26 : 47), afin de s’emparer de Lui par la force et comme s’Il était un brigand (Luc 22 : 52), Lui qui, tout au long de sa vie, avait fait « toutes choses bien » (Marc 7 : 37) ! Sa parole les renverse tous par terre (Jean 18 : 6). Il n’a besoin ni des épées des disciples, le maladroit Pierre à leur tête, ni même de douze légions d’anges pour Le délivrer (Marc 14 : 49 ; Matthieu 26 : 51-54) ; ce ne sont pas les hommes qui le prennent, mais Lui-même qui se livre volontairement. Et en cela aussi, les Écritures devaient être accomplies.
Jésus déclare à ceux qui étaient venus contre Lui : « C’est maintenant votre heure et le pouvoir des ténèbres » (Luc 22 : 53). Et tout au long de cette nuit sans fin, Il va souffrir de la part des hommes : jugement inique, faux témoignages cherchant à le faire condamner, insultes et paroles blessantes, coups, crachats, rien n’est épargné au saint Fils de Dieu. Il est enfin condamné à mort par sa créature pour avoir confessé qu’Il était véritablement le Fils de Dieu (Matt. 26 : 64-66 ; Marc 14 : 62-64 ; Luc 22 : 70-71). Le gouverneur romain, Pilate, Le fait fouetter et « le livre à leur volonté », « pour être crucifié » (Luc 23 : 25 ; Marc 15 : 15).
Conduit à Golgotha, Jésus est alors cloué sur une croix entre deux malfaiteurs. Il est neuf heures du matin. Pendant trois heures, outre les intenses souffrances physiques de la crucifixion et la soif, Il va souffrir de la part des hommes, supportant leurs regards, leurs mépris, leurs moqueries, leurs injures, la honte et l’opprobre. Il n’y a que méchanceté à son égard dans ceux qui sont assemblés autour de Lui (Ps. 22 : 12-13, 16-17). Puis, vers midi, des ténèbres envahissent la terre pendant trois heures (Matt. 27 : 45). La croix disparaît aux regards des hommes. Jésus se retrouve absolument seul, abandonné même de son Dieu fort (Ps. 22 : 1), portant durant trois heures infinies pour Lui nos innombrables péchés devant le Dieu saint et juste « qui a les yeux trop purs pour voir le mal » (Hab. 1 : 18). Il subit alors le terrible courroux de Dieu contre le péché, jusqu’à la « neuvième heure » (15 heures), à l’issue de laquelle Il peut dire enfin : « C’est accompli » (Jean 19 : 30). Puis, en pleine paix, Il remet son esprit entre les mains de son Père – « Ayant dit cela, il expira » (Luc 23 : 46).
Deux de ses disciples, Joseph d’Arimathée et Nicodème, vont prendre soin du corps de Jésus mort sur la croix et le déposer dans un tombeau neuf, dans lequel personne n’avait jamais été mis (Jean 19 : 38-42). « Il a été avec le riche dans sa mort » (És. 53 : 9). Une pierre est roulée devant l’ouverture puis, comme le sabbat va commencer, tous quittent le jardin.
Enfin, le troisième jour, à l’aube du « premier jour de la semaine » (Matt. 28 : 1 ; Marc 16 : 2 ; Luc 24 : 1 ; Jean 20 : 1), Jésus est ressuscité. Marie de Magdala - la première -, les femmes venues au tombeau pour l’embaumer, Pierre et Jean, les disciples qui se rendaient de Jérusalem à Emmaüs, les disciples assemblés - tous sont témoins de la résurrection de Jésus. Pendant 40 jours après sa résurrection, Il apparaîtra aux siens et se présentera vivant devant eux (Act . 1 : 3) ; plus tard, il sera rendu témoignage que Jésus a été vu vivant par plusieurs autres, et « plus de cinq-cents frères à la fois » (1 Cor. 15 : 6).
Conduits par Jésus à Béthanie, les disciples sont témoins de l’élévation de Jésus au ciel alors que, « levant les mains en haut, il les bénit » (Luc 24 : 50-51). Maintenant, les rachetés peuvent dire, contemplant par la foi Jésus dans la gloire du ciel : « Nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la souffrance de la mort, couronné de gloire et d’honneur, en sorte que, par la grâce de Dieu, il goutât la mort pour tout » (Héb. 2 : 9).
Et bientôt, Jésus Lui-même va venir chercher tous ceux qui auront cru en Lui et auront été sauvés pour vivre éternellement avec Lui au ciel. Les morts en Lui, aussi bien que les vivants, entendront son appel puissant à partir « à sa rencontre en l’air » (1 Thes. 4 : 16-18). C’est « par Jésus qu’est la résurrection d’entre les morts », ainsi que l’annonçaient Pierre et Jean au peuple (Act. 4 : 2), parce que Jésus crucifié est le même Jésus qui, ayant glorifié Dieu par sa mort a été ressuscité par Dieu.
Aujourd’hui, les croyants rendent hommage avec reconnaissance et joie à Jésus Christ, leur Seigneur ; mais bientôt, l’univers entier, « tout genou des êtres célestes, terrestres et infernaux », devra se plier devant Celui qui porte le nom de Jésus (Phil. 2 : 9-11).
Jésus, Fils Bien-aimé du Père, qui t’es abaissé jusqu’à nous,
À tous les enfants de lumière, que ton saint Nom est grand et doux !
À toi, Jésus, nul n’est semblable, car toi seul est la vérité.
Tout, dans ta Personne adorable est amour, grandeur et beauté.
Dès ici-bas, d’un cœur fidèle, que nous vivions, Jésus, pour toi,
T’offrant toujours, remplis de zèle l’hommage saint de notre foi. (H&C. n° 164)
Jésus est né à Bethléhem de Judée (Matt. 2 : 1), comme cela avait été annoncé par le prophète Michée bien des années auparavant (Mich. 5 : 2 ; voir Matt. 2 : 3-6). Mais, après la fuite en Égypte à cause d’Hérode qui cherchait à mettre à mort le petit enfant, Joseph, de retour en Israël, est averti par un ange de se rendre en Galilée dans une ville appelée Nazareth, « de sorte que soit accompli ce qui avait été dit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen » (Matt. 2 : 13-23).
Jésus était donc bien de la ville méprisée de Nazareth, en Galilée, et pouvait justement être appelé Nazaréen (voir Matt. 2 : 23). Lui-même a été « méprisé et délaissé par les hommes » (És. 53 : 3). Lorsque Philippe trouvera Nathanaël et lui dira : « Nous… avons trouvé… Jésus, le fils de Joseph, qui est de Nazareth », Nathanaël répondra : « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? » (Jean 1 : 45). Mais Jésus était aussi et surtout Nazaréen dans le sens de Celui qui était volontairement et entièrement consacré à l’Éternel, « séparé [pour être] à l’Éternel », selon la loi du Nazaréen (Nom. 6 : 1-8).
Celui qui, sous la Loi, faisait le vœu de « se séparer afin d’être à l’Éternel », devait respecter strictement trois commandements : il devait s’abstenir de boire du vin et de manger du raisin, même pas un pépin ; il devait laisser pousser ses cheveux sans les couper, renonçant ainsi à toute dignité naturelle (comp. 1 Cor. 11 : 14) ; il ne devait avoir aucun contact avec un mort, même de sa famille proche. S’il faillissait sur un seul de ces points durant la période de son vœu, son nazaréat était perdu.
Mais Jésus, le parfait Nazaréen, n’avait pas besoin de ces signes extérieurs qui distinguaient un Nazaréen de Dieu. Il a bu du vin (Luc 7 : 33 ; 22 : 18) ; Il devait avoir les cheveux un peu longs comme les portaient les Juifs à cette époque, mais certainement pas aussi longs que ceux d’un Nazaréen séparé pour être à l’Éternel selon la Loi ; Il a pris par la main la fille morte de Jaïrus pour la ressusciter (Marc 5 : 41). Mais toute sa vie d’homme sur la terre manifestait les caractères d’une parfaite séparation « à l’Éternel ». Sa joie était en dehors des joies de ce monde, Il la trouvait en Celui qui était toujours devant Lui (Ps. 16 : 8-9) et dans ce que Dieu Lui-même estimait bon (Luc 10 : 21) ; même dans la souffrance, qu’Il a connue tout au long de sa vie, Il trouvait sa joie dans la communion avec son Père. Il demeurait constamment dans la pensée de plaire non pas à Lui-même, mais à Dieu, et de faire Sa volonté (Jean 8 : 29 ; 4 : 34). Sa vie a été une vie de pleine dépendance et de confiance en Dieu (voir Ps. 16 : 1a ; Jean 11 : 6). Sa Personne sainte et pure ne pouvait être souillé ; Il pouvait toucher un lépreux sans être atteint par cette maladie et la mort n’avait aucune prise sur Lui. Jésus, et Lui seul, a pleinement réalisé ce qui était demandé au Nazaréen : « Pendant tous les jours de sa consécration (ou : séparation) à l’Éternel, il sera saint » (Nom. 6 : 5).
Il était parfaitement saint, mis à part pour Dieu et séparé de tout mal, et « le nazaréat de son Dieu était sur sa tête » (Nom. 6 : 7). Il était celui que le prophète Ésaïe avait annoncé comme le « rejeton (ou : netser, d’où vient le nom nazaréen) du tronc d’Isaï », la « branche » (ou : netser) qui devait fructifier et sur laquelle l’Esprit de l’Éternel devait reposer, la « racine d’Isaïe » qui rassemblera les nations sous sa bannière (És. 11 : 1, 10).
Lorsque les soldats et les gardes armés viennent s’emparer de Jésus au jardin de Gethsémané, Lui-même s’avance et leur demande : « Qui cherchez-vous ? Il lui répondirent : Jésus le Nazaréen. Jésus leur dit : C’est moi » (Jean 18 : 5). Quelle grandeur dans la Personne de Celui qui, comme homme était un Nazaréen méprisé, mais était en même temps le Fils de Dieu, le Tout-puissant qui renverse ses adversaires par une parole (Ps. 27 : 2). Mais Il s’avance devant ses ennemis, mettant à l’abri les siens et répondant au titre méprisé de Nazaréen par lequel Il est appelé une seconde fois (v. 7-8).
Les disciples qui descendaient de Jérusalem à Emmaüs avaient connu « Jésus le Nazaréen » ; à leurs yeux, Il était un prophète puissant en œuvre et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple » (Luc 24 : 19). Mais lorsque Jésus s’est montré à eux au moment de la fraction du pain, c’est au Seigneur qu’ils rendront témoignage devant les onze et leurs compagnons (v. 24 : 34).
L’apôtre Pierre, rempli de l’Esprit Saint, parlera du nom de « Jésus Christ le Nazaréen, lui que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité d’entre les morts » et déclarera devant tous les principaux sacrificateurs : « Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a pas non plus sous le ciel d’autre nom qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faut être sauvés » (Act. 4 : 10, 12). Quel témoignage à son Seigneur Pierre rend ici, lui qui, peu de temps auparavant avait nié connaître « Jésus le Nazaréen » (Matt. 26 : 71-72) !
Ce terme de mépris qui a été associé au Seigneur Jésus est en réalité un titre de gloire qui témoigne de la profonde humilité du Fils de Dieu devenu Homme pour être le Sauveur du monde par son sacrifice à la croix. C’est le nom de Celui que Dieu Lui-même a accrédité devant les hommes (Act. 2 : 22), le nom de Celui qui a rendu la vue à Bartimée (Marc 10 : 27-52) ; le nom par lequel Pierre accomplira un miracle en faveur d’un infirme (Act. 3 : 6 : 4 : 10).
Lorsque Saul de Tarse, pensant « qu’il fallait tout mettre en œuvre contre le nom de Jésus le Nazaréen » (Act. 26 : 9), cherchait à détruire les premiers chrétiens, il ne savait pas qui Il était. Mais il est arrêté sur le chemin de Damas par Celui qui va se faire connaître à lui comme étant justement « Jésus le Nazaréen, que tu persécutes » (Act. 22 : 8). La vérité capitale de l’unité du corps de Christ est ainsi révélée à celui qui allait devenir l’apôtre Paul. Celui que les Juifs (auxquels s’adressait alors Paul en Actes 26) avaient méprisé et rejeté, est la Tête glorieuse de ce corps dont tous les chrétiens sont les membres (Éph. 1 : 22 ; 1 Cor. 12 : 27).
Fait remarquable, le nazaréat du Seigneur Jésus ne se termine pas à la fin de son chemin sur la terre. Glorifié dans le ciel, l’Homme céleste se sanctifie - Il se « met à part » - Lui-même, dans une pleine consécration à Dieu pour les siens qui sont sur la terre, afin qu’ils demeurent eux-mêmes dans la sanctification par la puissance de la vérité de sa Personne et de la Parole de Dieu (Jean 17 : 19, 17). H. Smith a écrit : « Le Seigneur prend cette place à part dans la gloire afin de devenir un Objet pour attirer nos cœurs hors de ce présent siècle ». Le Nazaréen céleste est Celui qui « sanctifie ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 2 : 11), agissant avec puissance dans les cœurs des siens jusqu’au jour où Il établira son royaume millénaire (Matt. 26 : 29) et que son nazaréat prendra alors fin (comp. Nom. 6 : 20b.
Peu de temps après la naissance de Jésus, des mages viennent de l’Orient pour rendre hommage « au roi des Juifs qui a été mis au monde » (Matt. 2 : 2). Ce roi, contrairement aux rois de la terre, n’était pas né dans un palais de la capitale du pays, au milieu des acclamations de son peuple. Il était venu au monde dans une étable de la petite ville de Bethléem, dans la plus absolue pauvreté et ignoré de tous. Mais Dieu conduit ces étrangers à son peuple afin qu’ils viennent se prosterner devant le petit enfant et Lui offrir des cadeaux royaux (Matt. 2 : 11). Hérode, ce descendant d’Ésaü qui régnait alors sur la Judée, cherche alors à mettre à mort ce nouveau roi dont il craint qu’Il lui porte ombrage. Ainsi, dès son entrée dans le monde, le roi des Juifs est rejeté et menacé de mort. Joseph et Marie, avertis divinement, se retirent en Égypte avec l’enfant Jésus. Une prophétie le concernant s’accomplit alors : selon la parole de Dieu, son Fils devait être « appelé hors d’Égypte » (Osée 11 : 1 ; Matt. 2 : 15), et c’est à Nazareth de Galilée que Joseph et Marie reviendront avec l’enfant Jésus. Le roi sera appelé Nazaréen, selon une autre prophétie (Matt. 2 : 23 - peut-être la prophétie de És. 11 : 1) et apprendra dans cette ville le métier de charpentier, qu’Il exercera jusqu’à l’âge d’environ 30 ans.
Ensuite, le roi des Juifs devient l’humble et infatigable serviteur de l’Éternel, approuvé et soutenu par Lui (És. 42 : 1 ; 49 : 5-7 ; 52 : 13) ; on Le voit à l’œuvre particulièrement tout au long de l’évangile selon Marc. Est-il possible de résumer le service de Celui qui « parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’évangile du royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple » (Matt. 4 : 23) ? L’apôtre Pierre présentera à Corneille et à ceux qui étaient avec lui « présents devant Dieu, « Jésus, qui était de Nazareth, comment Dieu l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance, lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu était avec lui. Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait au pays des Juifs et à Jérusalem » (Act. 10 : 38-39). Et Jean ajoute, en conclusion de son évangile : « Il y a aussi beaucoup d’autres choses que Jésus a faites, : si elles étaient rapportées une à une, je ne pense pas que le monde même pourrait contenir les livres qui seraient écrits » (Jean 21 : 25).
À la fin de son ministère sur la terre, comme les jours de son élévation au ciel s’accomplissaient (Luc 9 : 51), Jésus se dirige vers Jérusalem, « la ville du grand roi » (Ps. 48 : 2), mais « la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés » et qui n’a pas voulu de Lui (Luc 13 : 33-35). Il sait qu’Il va être livré pour être condamné à mort et être crucifié (Luc 24 : 21). Mais Il rentre dans la ville comme roi, « le roi qui vient au nom du *Seigneur », « le roi d’Israël » (Luc 19 : 38 ; Jean 12 : 13). Une grande foule sort à sa rencontre avec des rameaux de palmiers (image du triomphe paisible du règne à venir de Christ). Jésus est alors assis sur un ânon et la prophétie prononcée plus de 500 ans auparavant par Zacharie s’accomplit : « Ne crains pas, fille de Sion ; voici, ton roi vient, assis sur le petit d’une ânesse » (Jean 12 : 14-15 ; Zach. 9. 9). Quel témoignage puissant et merveilleux est alors rendu devant les Juifs au fils de David, au roi des Juifs méprisé et rejeté !
Mais quelques jours plus tard Jésus est amené prisonnier devant le gouverneur Pilate et les Juifs demandent qu’Il soit mis à mort. Pilate, interrogeant Jésus, Lui demande s’il est bien le roi des Juifs, et Jésus le lui confirme (Marc 15 : 2 ; Jean 18 : 33-37). C’est pourquoi, en proposant aux Juifs de relâcher un prisonnier, comme c’était la coutume lors de la fête, Pilate leur dit : « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? » (Marc 15 : 9 ; Jean 18 : 39). Mais eux s’obstinent à ne pas vouloir Le reconnaître comme leur roi et ils répondent : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » ; devant leur roi, ils s’écrient d’une seule voix : « À mort, à mort ! crucifie-le ! » (Jean 19 : 15). Ils demandent que Barabbas, le brigand, soit relâché et que Jésus, leur roi dont ils refusaient qu’Il règne sur eux (Luc 19 : 14), soit mis à mort (Jean 18 : 40). Quel horrible aveuglement chez ce peuple, conduit par Satan et poussé par les chefs religieux qui avaient décidé de faire mourir Jésus et accepté l’argent de la trahison de Judas (Luc 22 : 2-5) ! Mais quel amour et quelle grâce de la part de Jésus qui demandera à son Père, au moment où Il sera mis en croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23 : 34) !
Lorsque les soldats romains frappent Jésus qui a été livré à leur méchanceté, ils l’appellent en dérision « roi des Juifs » (Matt. 27 : 29 ; Jean 19 : 3). Ils se moquent du roi des Juifs et l’humilient : ils mettent un roseau (image de la faiblesse) dans sa main en guise de sceptre, ils le revêtent d’un manteau écarlate (ou de pourpre, la couleur royale (Marc 15 : 17) et placent une couronne d’épines (fruit d’un sol maudit) sur sa tête (Matt. 27 : 28-29). Puis ils l’emmènent au lieu appelé Golgotha pour le crucifier. Ils placent « au-dessus de sa tête le motif écrit de sa condamnation », qui le désigne comme étant « le roi des Juifs ». Les principaux sacrificateurs des Juifs, refusant jusqu’à la fin de reconnaître Jésus comme leur roi, tentent de s’opposer à ce que cette mention figure sur l’écriteau de la croix, mais Dieu ne le permet pas et Pilate leur déclare : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit » (Jean 19 : 21-22). Puis deux brigands sont crucifiés à ses côtés (Matt. 27 : 37), comme pour souligner qu’Il était, Lui aussi, un transgresseur (És. 53 : 12). Dans la honte et l’opprobre, mourant sur une croix d’infamie, le roi des Juifs est définitivement rejeté par son peuple.
Mais Dieu avait décrété, quant au gouvernement futur du monde : « J’ai oint mon roi sur Sion » (Ps. 2 : 6). Et une autre Écriture confirme la parole divine : « Il faut qu’il règne » (1 Cor. 15 : 25). Cela implique la résurrection du roi des Juifs, sa glorification à la droite de Dieu dans le ciel, puis son apparition en puissance et en gloire pour le jugement et la destruction de ses ennemis afin de régner sur toute la terre. Il paraîtra aux yeux de son peuple et aux yeux de tous comme « le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs » (Apoc. 19 : 11-16). Il viendra, accompagné des armées célestes, pour établir son royaume en puissance, un royaume qui durera mille ans (Apoc. 20 : 4b) et dans lequel le Fils de l’homme gouvernera avec justice et paix, Lui le vrai Melchisédec (Héb. 7 : 2-3) – « Voici, un roi régnera en justice » (És. 32 : 12). Et les saints glorifiés régneront avec Lui (2 Tim. 2 : 12).
Le résidu fidèle, délivré de ses ennemis, contemplera « le roi dans sa beauté » (És. 33 : 17) et dira : « L’Éternel est pour nous magnifique… l’Éternel est notre juge, l’Éternel est notre législateur, l’Éternel est notre roi » (v. 21-22). Ils verront la beauté magnifique du roi, décrite par avance par les fils de Coré dans le Psaume 45. Chaque année du règne millénaire de Christ, les nations monteront à Jérusalem pour adorer le roi (Zach. 14 : 6). Rois et nations rendront honneur au Roi des rois : « Les rois de Tarsis et des îles lui apporteront des présents, les rois de Sheba et de Seba lui présenteront des dons. Oui, tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront » (Ps. 72 : 11-12).
Ce que l’ange avait annoncé à Marie autrefois s’accomplira alors : « Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume » (Luc 1 : 32-33 – voir encore les six mentions du règne et de la domination du Fils de l’homme en Dan. 2 : 44 ; 4 : 3, 34 ; 6 : 26 ; 7 : 14, 27).
Gloire, honneur et louange à Jésus, notre Sauveur
Celui qui est venu du ciel sur la terre n’a pas été accueilli par les siens (Jean 1 : 11) ; le Messie d’Israël, le roi des Juifs, a été rejeté ; l’homme de Nazareth a été méprisé. Les hommes ne Lui ont donné qu’une crèche à sa venue dans le monde et une croix pour le quitter. Mais Dieu Lui a donné la gloire et nous le voyons maintenant par la foi, couronné de gloire et d’honneur (Héb. 2 : 7), à la droite de la Majesté divine (1 : 3). Bientôt, nous allons contempler Sa beauté et Sa gloire, face à face dans le ciel où Il va introduire Lui-même ceux pour lesquels Il a souffert et donné sa vie sur la croix.
Nous aimerions conclure avec quelques extraits d’une méditation sur le sujet qui nous a occupé dans ces quelques lignes. Qu’ils puissent diriger nos pensées et nos cœurs vers la Personne de notre Seigneur et Sauveur, afin que Lui soient rendu de nos cœurs reconnaissants, honneur, gloire et louange dès maintenant et à toujours.
« La teneur de l’inscription conservée par Matthieu est précieuse à méditer. Le roi des Juifs, rejeté de son peuple et du monde, se trouve, sur le bois maudit, en butte à tous les outrages des méchants. Mais le Dieu souverain du ciel et de la terre, à travers la raillerie des faibles humains, proclame publiquement, du haut même de la croix ignominieuse où le Messie, Sauveur du monde, est élevé entre deux brigands, les droits authentiques et la gloire royale de son Fils Jésus ! ».
« L’absence d’une généalogie de Jésus Christ au début de l’évangile selon Marc et celle d’une rédaction typique de l’inscription sur la croix au chapitre 15, se trouvent en plein accord avec la nature particulière de ce texte qui montre, lui aussi, la personne et l’activité de notre Sauveur, sous [l’] aspect qui est propre à l’évangile selon Marc. Tout, dans l’évangile selon Marc, comme dans les trois autres évangiles… invite dès ici-bas le croyant à l’adoration, et à l’adoration perpétuelle ».
« Par la belle inscription conservée dans l’évangile selon Luc, Dieu… rend à la face du monde un témoignage éclatant à la gloire de son Fils, à l’honneur du Roi des rois, à la louange du Sauveur de tous les hommes. Et, par le douloureux sacrifice du Seigneur, Dieu manifeste sa grâce adorable à tous ».
« L’écriteau de la croix, dans la rédaction donnée par l’évangile selon Jean… proclame, avec une puissance singulière, toute la valeur de la Personne de notre Sauveur à la fois dans son ignominie et dans sa gloire… [cette inscription] unit officiellement, ce qu’il y a de plus méprisé et ce qu’il y a de plus élevé ici-bas, le plus profond abaissement et la plus haute gloire, l’humiliation complète de cet homme de Nazareth en qui l’évangéliste montre le Créateur de toutes choses », le Dieu du ciel manifesté en chair, et la dignité souveraine de celui qui, condamné à mort et mis en croix, demeure cependant le roi d’Israël, le Roi des rois et le Seigneur de ceux qui commandent ! ‘’Le salut vient des Juifs’’ ; et la royauté du ‘’Messie d’Israël’’, ‘’Sauveur du monde’’ (Jean 4 : 22, 25-26, 42) domine, pour ainsi dire, la croix » (P.F. Regard – Le titre de la croix).
Ô Roi des rois, ceint de puissance, qui vas paraître en ta beauté,
Tu fus ici, dans la souffrance, haï de tous et rejeté !
À toi notre hommage, à toi sans partage, louange dans l’éternité !
Ô Jésus, Prince de la vie, cloué sur un infâme bois,
Dans une souffrance infinie, tu subis la mort de la croix !
Reçois notre hommage, qu’à toi d’âge en âge, s’élèvent nos cœurs et nos voix !
Brillant de gloire et de lumière, tu vas venir en ta splendeur,
Et, dans le ciel et sur la terre, tu régneras, Christ et Seigneur.
Mais déjà notre âme, Jésus, te proclame, Fils de Dieu, puissant Rédempteur ! (H&C. n° 218)
Ph. Fuzier – juillet 2022