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PSAUME 143

Un appel au secours par la justice et la bonté de Dieu


Supplication adressée au Dieu juste (v. 1-2)
L’oppression de l’ennemi (v. 3-6)
Le refuge est en Dieu (v. 7-10)
La justice et la bonté de Dieu (v. 11-12)
La délivrance finale et la louange universelle à Dieu
 

            Le cinquième et dernier livre des Psaumes place devant nous la restauration finale d’Israël dans son unité, le retour du peuple dans sa terre (Psaumes des degrés), la louange universelle (Psaumes 145 à 150), l’aboutissement des voies de Dieu.
            Les Psaumes 137 à 145 nous rappellent les souffrances, les afflictions et les détresses du résidu pieux d’Israël, mais nous y voyons aussi sa foi en l’Éternel.
            Dans les Psaumes 140 à 143, tous de David, le psalmiste se trouve dans des situations particulièrement éprouvantes et douloureuses (l’une de ces circonstances nous est donnée dans l’en-tête du Psaume 142). Il est la proie de l’homme mauvais et violent (Ps. 140 : 1, 4, 11), du méchant (Ps. 140 : 4, 8 ; 141 : 10), des « ouvriers d’iniquité » (Ps. 141 : 4, 9), des persécuteurs (Ps. 142 : 6), de ses ennemis (Ps. 143 : 3, 9, 12). Alors il se tourne vers sa seule ressource, vers Celui qui peut le délivrer, il crie et il supplie l’Éternel (Ps. 140 : 1 ; 141 : 1 ; 142 ; 1 ; 143 : 1, etc.).
            Les circonstances dans lesquelles David a écrit le Psaume 143 ne nous sont pas données, mais le serviteur de l’Éternel se trouve certainement dans une grande détresse intérieure. Il est beau de voir comment, dans cette situation extrême, il se tourne vers son Dieu, recherchant en Lui seul l’aide et le secours dont il a tant besoin, et s’appuyant sur la justice et la bonté de Dieu.
            En lisant ce psaume, nous pouvons en retirer un enseignement moral, pour nous chrétiens qui traversons le monde comme des étrangers, et connaissons aussi des difficultés de tous ordres car « ce n’est pas ici un lieu de repos » (Mich. 2 : 10). Mais, comme David autrefois, nous nous confions en Dieu pour nous garder et nous protéger, et dans le Seigneur Jésus pour nous accompagner et aussi nous « sauver entièrement » (jusqu’à l’achèvement) car, paraissant « pour nous devant la face de Dieu » dans le ciel (Héb. 9 : 24), Il est « toujours vivant afin d'intercéder » pour les siens (7 : 25).


Supplication adressée au Dieu juste (v. 1-2)

                        « Éternel ! écoute ma prière ; prête l’oreille à mes supplications ; dans ta fidélité réponds-moi dans ta justice » (v. 1)

            Avant même d’exprimer quel est son besoin, la raison de sa prière, le psalmiste supplie l’Éternel de l’écouter. « Celui qui a planté l’oreille n’écoutera-t-il pas ? » (Ps. 94 : 9) ; les oreilles de notre Dieu sont toujours ouvertes pour entendre le cri des justes (Ps. 34 : 15). David fait appel à la fidélité et à la justice de l’Éternel afin d’obtenir une réponse à sa prière et à ses supplications. Dans une autre « prière de David » en un temps de détresse, il adressera à l’Éternel une prière confiante, mêlée de supplications et de cris : « Éternel ! prête l’oreille à ma prière, et sois attentif à la voix de mes supplications. Au jour de ma détresse, je crierai vers toi, car tu me répondras » (Ps. 86 : 6-7).
            Il se confie dans le Dieu dont Moïse pouvait dire autrefois dans son cantique : « C’est un Dieu fidèle… il est juste et droit » (Deut. 32 : 4). La façon dont Dieu agit envers les siens, que ce soit en grâce ou en jugement, est caractérisée par la vérité et la justice. Il est ce Dieu qui dit à son racheté : « Je ne te laisserai pas et je ne t’abandonnerai pas ». Et l’enfant de Dieu, s’appuyant alors sur la promesse divine et rempli de confiance, peut dire : « Le Seigneur est mon aide ; je ne craindrai pas : que me fera l’homme ? » (Héb. 13 : 5-6). Au Psaume 118, cité en Hébreux 13, le psalmiste dit : « L’Éternel est pour moi entre ceux qui me secourent » (v. 7). Et l’épître aux Romains confirme : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (8 : 31). Nous avons avec nous le Dieu puissant, le Dieu qui nous aime, le Dieu dont la fidélité est immuable (2 Tim. 2 : 13) et dont toutes les voies sont justice (Deut. 32 : 4). Il ne permet pas que les siens soient tentés au-delà de ce qu’ils peuvent supporter, et Il connaît parfaitement nos limites humaines ; c’est pourquoi, « avec la tentation il fera aussi l’issue, afin que vous puissiez la supporter » (1 Cor. 10 : 13). Si notre foi doit être mise à l’épreuve (1 Pier. 1 : 7), toutefois Il en connaît l’issue par avance et c’est Lui qui la produira, pour Sa gloire et pour la bénédiction finale des siens.

                        « Et n’entre pas en jugement avec ton serviteur, car devant toi nul homme vivant ne sera justifié » (v. 2)

            Le psalmiste a la conscience de n’être qu’un pécheur devant Dieu – devant Lui « il n’y a pas de juste, non pas même un seul » (Rom. 3 : 11). David sait que sa propre justice n’est que comme « un vêtement souillé » (És. 64 : 6) ; elle ne lui permet pas de se tenir devant le Dieu juste et saint. C’est pourquoi il Lui demande de ne pas entrer en jugement avec lui, car il serait alors justement condamné. Job, préoccupé par cette question, pouvait demander : « Comment l’homme sera-t-il juste devant Dieu ? » (Job 9 : 1), et il avoue : « Si je me justifiais, ma bouche me condamnerait » (v. 20).
            Mieux que David en son temps, nous pouvons réaliser que notre justification vient de Dieu seul et de l’œuvre accomplie par le Seigneur Jésus : le croyant est justifié par la grâce de Dieu et par la rédemption accomplie par Christ (Rom. 3 : 24), par la puissance du sang de Jésus et la puissance de son nom (Rom. 5 : 9 ; 1 Cor. 6 : 11), sur la base de la foi (Rom. 5 : 1 ; Phil. 3 : 9) et sans œuvres de sa part (Rom. 3 : 28). Notre seule justice devant Dieu - mais elle est parfaitement sûre - c’est Christ Lui-même, Lui qui « nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption » (1 Cor. 1 : 30). Dieu est juste, Lui seul, et c’est Lui qui justifie (Rom. 8 : 33) et Il déclare juste celui qui met sa foi en Jésus (Rom. 3 : 26, 30).


L’oppression de l’ennemi (v. 3-6)

                        « Car l’ennemi poursuit mon âme, il foule ma vie par terre ; il me fait habiter dans des lieux ténébreux, comme ceux qui sont morts depuis longtemps » (v. 3)

            Dans la première partie de sa vie, avant son règne, David a connu ce que c’était, que d’être poursuivi par ses ennemis, dont Saül avait été l’un des plus acharnés. Il avait cherché à le prendre pour le mettre à mort à plusieurs reprises (1 Sam. 19 : 2, 10-12, 15 ; 20 : 31 ; 23 : 8, 25-26 ; 24 : 3 ; 26 : 2, 20). Ainsi, David recherchera bien souvent le secours de Dieu pour être délivré de ceux qui le pourchassaient : « Sauve-moi de tous ceux qui me poursuivent, et délivre-moi » (Ps. 7 : 1) ; « Délivre-moi de la main de mes ennemis et de ceux qui me poursuivent » (Ps. 31 : 15 ; voir encore Ps. 35 : 1-3, etc.).
            Ici, il exprime maintenant le sujet de sa détresse, les circonstances qui le poussent à se tourner vers Dieu pour en être délivré. L’ennemi le prive de la lumière de la face de Dieu qui éclairait son âme, de la source de la vie. Son âme persécutée entre dans une profonde dépression.
            Nous trouvons un verset semblable à celui-ci dans les Lamentations de Jérémie. Dans le chapitre 3 de ce livre, nous entrons un peu dans les souffrances qu’a connues le Christ sur la croix, lorsqu’Il était amené là par l’obéissance à la volonté de Dieu : « Il m’a conduit et amené dans les ténèbres, et non dans la lumière » (v. 2). Lui qui était la lumière et la vie (Jean 1 : 4) a été amené par Dieu Lui-même dans les ténèbres et dans la mort. Lors des trois heures si sombres de la croix, durant lesquelles des ténèbres avaient envahi la terre (Matt. 27 : 45), Il a ressenti profondément la détresse de la mort : « Il m’a fait habiter dans des lieux ténébreux, comme ceux qui sont morts depuis longtemps » (v. 6).
            Ayant connu une telle épreuve, une telle souffrance, Il comprend parfaitement la détresse des siens (És. 63 : 9) ; Il entre en sympathie avec eux dans ces circonstances douloureuses (Jean 11 : 35), et Lui peut nous en délivrer comme Il nous a délivrés de la puissance de la mort et de celui qui en avait le pouvoir (Héb. 2 : 14).
            Si nous connaissons la détresse dans notre âme suite à des circonstances éprouvantes, l’opposition, peut-être même la persécution, tournons-nous vers notre Dieu, « qui nous a délivrés d’une si grande mort et qui nous délivre ; en lui nous avons mis notre espérance qu’il nous délivrera aussi encore » (2 Cor. 1 : 10).

                        « Et mon esprit est accablé en moi, mon cœur est désolé au-dedans de moi » (v. 4)

            Tout l’« homme intérieur » du psalmiste est atteint par le désarroi causé par l’ennemi : son âme - ses sentiments (v. 3), mais aussi son esprit et son cœur… Les ténèbres qui l’enveloppent l’accablent, l’atteignent au plus profond de son être : son esprit, par lequel l’homme peut entrer en contact avec Dieu, est abattu au-dedans de lui ; son cœur, centre des affections, est dévasté.
            Nous pensons aux souffrances intérieures qui ont été celles du Seigneur Jésus lorsqu’Il était crucifié entre deux malfaiteurs. Son cœur si sensible, son âme sainte, son esprit, ont été profondément blessés par la méchanceté de ses ennemis. Nous lisons ce qui peut être l’expression de sa douleur intense dans plusieurs psaumes, par exemple : « les détresses de mon cœur se sont agrandies » (Ps. 25 : 17) ; « mon âme est rassasiée de maux » (Ps. 88 : 3) ; « mon esprit était accablé en moi » (Ps. 142 : 3).
            Un croyant peut connaître une situation si difficile qu’il a le sentiment que rien ni personne ne peut l’aider à en sortir. Dans son angoisse, il peut en arriver à dire comme l’apôtre qui avait connu une grande affliction : « [je suis excessivement chargé, au-delà de [mes] forces, au point que [j’ai] même désespéré de vivre] » (voir 2 Cor. 1 : 8).

                        « Je me souviens des jours d’autrefois, je pense à tous tes actes, je médite les œuvres de tes mains » (v. 5)

            Dans un tel état d’esprit, quelle est la ressource du croyant ? Il peut dire, comme l’apôtre Paul encore : « nous sommes dans les afflictions de toute manière, mais non pas dans la détresse ; dans la perplexité, mais non pas sans ressource » (2 Cor. 4 : 8). Le psalmiste ici se tourne vers Dieu ; ses pensées, la méditation de son cœur l’occupent des actes grandioses et des œuvres merveilleuses accomplis par Dieu. Il se souvient de ce que Dieu a fait, de Sa sagesse et de Sa puissance manifestées par « les œuvres de ses mains », en création (Ps. 102 : 25), mais aussi en délivrance pour les siens (Ex. 14 : 21-31).
            Asaph, dans un jour de détresse, a eu les mêmes sujets de réflexion que David. Il dira, dans ses méditations de la nuit : « Je pense aux jours d’autrefois, aux années des siècles passés… Je me souviendrai des œuvres de Jah ; car je me souviendrai de tes merveilles d’autrefois, et je penserai à toute ton œuvre et je méditerai tes actes » (Ps. 77 : 5, 11-12). Il considère la grandeur de Dieu, les merveilles qu’Il a accomplies et sa puissance, son bras qui a racheté son peuple (v. 14-15) et l’a fait sortir de l’esclavage de l’Égypte « à main forte et à bras étendu ».
            Dans l’épreuve et la détresse, il est bon que les pensées des saints se tournent vers Dieu, le Dieu sage et bon qui a montré tant de fois dans le passé les merveilles de ses actes de puissance et de délivrance envers les siens. Notre Dieu est fidèle et ne change pas, ni « l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons » (Éph. 1 : 18). Cette même puissance de Dieu se déploie aussi en nous, nous fortifiant par son Esprit « quant à l’homme intérieur » (Éph. 3 : 16), notre âme et notre cœur étant ainsi « renouvelés de jour en jour » (2 Cor. 4 : 16). En toutes circonstances, mais particulièrement dans celles qui sont difficiles, nous pouvons apporter nos prières et nos supplications devant notre Dieu qui, en réponse immédiate, « gardera [nos] cœurs et [nos] pensées dans le Christ Jésus » (Phil. 4 : 6-7). Ainsi la confiance de l’âme éprouvée se fortifiera en son Dieu. Elle pourra dire, comme David dans un autre psaume : « Notre cœur se réjouira en lui, puisqu’en son saint nom nous avons mis notre confiance. Que ta bonté, ô Éternel ! soit sur nous, selon que nous nous sommes attendus à toi » (Ps. 33 : 21-22).

                        « J’étends mes mains vers toi ; mon âme, comme une terre altérée, a soif de toi. Sélah » (v. 6)

            Son esprit est « brisé », son cœur « accablé » et son âme est altérée, « asséchée » ; elle éprouve une grande soif de Dieu - « Mon âme crie après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant » (Ps. 42 : 1-2). Il se trouve comme dans un désert brûlant et il aspire à trouver son refuge et son rafraîchissement en Dieu dans la « terre des vivants » (Ps. 142 : 5). Dans sa soif intense, son âme « crie après Dieu », sa seule ressource.
            Nos pensées se tournent à nouveau vers notre Seigneur Jésus qui, aux heures de la croix, a pu dire : « Ma vigueur est desséchée comme un têt, et ma langue est attachée à mon palais » (Ps. 22 : 15) ; « J’ai soif » (Jean 19 : 28). Il a connu la soif physique, étant crucifié pendant des heures dans la chaleur de l’après-midi ; mais, bien plus intensément encore, son âme avait soif de la communion avec son Dieu dont Il a été séparé pendant les trois heures de l’expiation. Cette soif de la présence de Dieu a été celle que David a éprouvée dans le désert de Juda : « Mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride et altérée, sans eau » (Ps. 63 : 1). Telle a été la part de Christ – dans une mesure incomparable - lors de la solitude et des souffrances de la croix.
            Le psalmiste élève alors ses mains vers Dieu, dans l’attitude de la prière (Ps. 88 : 9 ; 1 Tim. 2 : 8). Il recherche le rafraîchissement, le repos de son âme épuisée auprès de Dieu. Le Seigneur Jésus appelle les âmes fatiguées à se tourner vers Lui, à venir à Lui pour trouver le repos que Lui seul peut donner (Matt. 11 : 28). Si le monde est un désert aride pour le croyant, un lieu desséché où ne se trouvent que « des citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau » (Jér. 2 : 13), il y a toutefois une ressource en Dieu et une réponse de sa part : « … Ils étaient affamés et altérés ; leur âme défaillait en eux, alors ils crièrent à l’Éternel dans leur détresse, [et] il les délivra de leurs angoisses… il a rassasié l’âme altérée » (Ps. 107 : 5, 9). La grande soif exprimée par Agar (Gen. 21 : 16-19), celle de Samson (Jug. 15 : 16-19), ou encore de la femme de Samarie (Jean 4 : 14-15), ont toutes reçu une réponse de la grâce divine en rafraîchissement et en repos pour l’âme.
            Jésus est la source qui désaltère toute âme qui vient à Lui. Il est Celui qui rafraîchit l’âme lassée dans le chemin, comme aussi Celui qui est la source de la vie éternelle : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive » (Jean 7 : 37) ; « À celui qui a soif, je donnerai, moi, gratuitement, de la fontaine de l’eau de la vie » (Apoc. 21 : 6) ; « Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie » (Apoc. 22 : 17). Que de douces invitations à venir au Sauveur pour avoir la vie, mais aussi pour trouver auprès de Lui le soulagement lorsque l’âme croyante a besoin d’être ranimée !
            Le psalmiste fait maintenant une pause (Sélah), occupée par ses méditations. « C’est une chose bonne qu’on attende, et dans le silence, le salut de l’Éternel » (Lam. 3 : 26).


Le refuge est en Dieu (v. 7-10)

                        « Éternel ! hâte-toi, réponds-moi ! mon esprit défaut en moi. Ne me cache pas ta face ! autrement je serai semblable à ceux qui descendent dans la fosse » (v. 7)

            Le psalmiste reprend sa supplication à l’Éternel. Il éprouve le besoin d’une prompte réponse car il sent que son esprit défaille. Son esprit accablé est maintenant épuisé, il éprouve ce qu’est la traversée de « la vallée de l’ombre de la mort » (Ps. 23 : 4), cette mort qui lui semble si proche. Si le Dieu vivant reste loin de lui, s’Il ne lui répond pas, ce sera pour lui comme ceux qui ne connaissent pas Dieu et descendent dans « la fosse de destruction » (És. 38 : 17). Il sent ses limites prêtes d’être atteintes ; il n’y a plus de force en lui, il ressent que sa vie « touche au shéol » – même s’il ne dit pas que c’est Dieu qui le conduit là, comme Héman l’exprimait (voir Ps. 88 : 3-6).
            Mais David lui-même dira : « Je n’ai pas vu le juste abandonné… l’Éternel… n’abandonnera pas ses saints ; ils seront gardés à toujours » (Ps. 37 : 25, 28). Jamais celui qui Le recherche dans la détresse ne sera abandonné de Dieu (Ps. 9 : 10 ; 55 : 22). Certainement, la réponse et le secours viendront. Nous désirons une prompte intervention de notre Dieu, mais elle arrivera « au moment opportun », le moment défini par la sagesse de Dieu afin qu’Il soit glorifié et que celui qui est venu à Lui avec confiance par la prière reçoive de sa part miséricorde et grâce (Héb. 4 : 16). Apprenons à être patients dans l’attente de sa réponse et elle produira l’« œuvre parfaite » que Dieu veut accomplir en nous pour notre propre perfection et satisfaction (Jac. 1 : 4).
            Dans son désespoir, David éprouve l’ardent désir de la présence de Dieu, de contempler Sa face, qui est pour le croyant « un rassasiement de joie » (Ps. 16 : 11 – voir 21 : 6b : « tu l’as rempli de joie par ta face »), la source de la vie : « Ta face est le salut » (Ps. 42 : 5), sa force (Ps. 105 : 4). C’est pourquoi le cœur du croyant répond à l’appel de Dieu à Le rechercher par la prière : « Mon cœur a dit pour toi : Cherchez ma face. Je chercherai ta face, ô Éternel ! » (Ps. 27 : 8).
            Voir la face de Dieu c’est éprouver sa présence, jouir de sa communion. Contempler la face de Christ dans le ciel, c’est voir la lumière qui brille dans les ténèbres et qui resplendit dans le cœur. Contempler sa gloire, c’est être transformé à son image, de gloire en gloire (2 Cor. 4 : 6 ; 3 : 18).

                        « Fais-moi entendre dès le matin ta bonté, car en toi j’ai mis ma confiance ; fais-moi connaître le chemin où j’ai à marcher, car c’est à toi que j’élève mon âme » (v.8)

            À présent, David demande deux choses à l’Éternel : entendre dès le matin Sa bonté et connaître le chemin où il a à marcher.
            Au début de sa prière, il a ardemment souhaité voir la face de Dieu. Il demande maintenant à « l’entendre » par la manifestation de sa bonté envers lui. S’appuyant sur le fait qu’il a placé sa confiance en Dieu, David sollicite Sa bonté à son égard. Il connaît son Dieu comme Celui qui est bon, dont la bonté « demeure à toujours » (Ps. 136). Il a pu écrire dans l’un de ses psaumes : « Goûtez et voyez que l’Éternel est bon ! » (Ps. 34 : 8), car il en a fait l’expérience à plusieurs reprises dans sa vie.
            Au matin, les ténèbres disparaissent et la lumière revient ; alors la bonté de Dieu se fait « entendre » pour celui qui a l’oreille ouverte pour être enseigné, comme l’était « chaque matin » le parfait Serviteur de l’Éternel (És. 50 : 4). Si nous sommes prêts à écouter Dieu, Il nous fera certainement « entendre » sa bonté au début de chacune de nos journées. Le matin, on se lève, on dispose sa prière devant Dieu (Ps. 5 : 3), puis on reprend le chemin d’une nouvelle journée.
            Le désir du psalmiste – et c’est sa seconde demande - est alors de marcher dans le chemin tracé par Dieu pour lui. Il ne cherche pas son propre chemin (És. 53 : 6), mais parce qu’il « élève son âme » vers Dieu et le recherche, il recevra la connaissance du chemin de vérité et de bénédiction : « Enseigne-moi ton chemin ; je marcherai dans ta vérité » (Ps. 86 : 11) ; « Bienheureux... ceux dans le cœur desquels sont les chemins frayés » (Ps. 84 : 5), tracés pour eux par Dieu et qu’ils suivent dans l’amour pour Lui.
            Dieu se plaît à répondre à la prière de celui qui désire se laisser diriger par Lui. Il l’enseigne et le conseille par sa Parole, Il le guide dans un chemin où Il apprend à Le connaître toujours mieux. Celui qui le craint recevra instruction de Sa part pour discerner ce chemin (Ps. 25 : 12). Que notre désir soit celui qui animait Moïse, ce grand serviteur de Dieu, dont la prière était : « Fais-moi connaître, je te prie, ton chemin (tes voies), et je te connaîtrai » (Ex. 33 : 13). La connaissance du chemin qu’a suivi et tracé pour nous notre Seigneur Jésus Christ nous amènera à mieux le connaître, Lui, et c’est le chemin dans lequel nous trouverons la bénédiction.

                        « Éternel ! délivre-moi de mes ennemis ! c’est vers toi que je me réfugie. » (v. 9)

            Le psalmiste en appelle une troisième fois à l’Éternel et à son secours (voir v. 1, 7). Lui seul peut le délivrer de ceux qui sont plus forts que lui, qui l’oppressent, qui l’écrasent par terre pour le tuer (v. 3). Il élève ses mains et aussi les yeux pour chercher le secours qui vient d’en haut, de l’Éternel (Ps. 121 : 1-2). Il sait que « la délivrance est de l’Éternel » (Jon. 2 : 10) et il la demande ardemment.
            David avait étendu ses mains vers Dieu, son secours (v. 6) ; il se met en mouvement maintenant vers Lui, son refuge. Il avait déjà fait l’expérience de la protection de Dieu lorsque Saül cherchait à le mettre à mort ; au Psaume 59, il dit : « Tu m’as été une haute retraite et un refuge au jour où j’étais dans la détresse » (v. 16). Dans une autre circonstance éprouvante, fuyant devant Saül, il pourra demander instamment à Dieu d’user de grâce envers lui pour le protéger : « Use de grâce envers moi, ô Dieu ! use de grâce envers moi ; car en toi mon âme se réfugie, et sous l’ombre de tes ailes je me réfugie, jusqu’à ce que les calamités soient passées » ; et Dieu a répondu : « Il a envoyé des cieux, et m’a sauvé » (Ps. 57 : 1, 3). Nous avons, dans le Psaume 57, cette belle image des « ailes » de l’Éternel, qui évoquent sa protection étendue sur les siens : « sous ses ailes, tu auras un refuge » (Ps. 91 : 4, voir Ps. 17 : 8 ; 36 : 7…). Au Psaume 142, peut-être dans les mêmes circonstances qu’au Psaume 57 (voir l’en-tête), David réalise qu’il n'y a de refuge pour son âme accablée qu’en l’Éternel (v. 4-5). Dans une autre circonstance encore, où il était accablé dans son âme, il pourra écrire : « Tu me conduiras sur un rocher qui est trop haut pour moi. Car tu m’as été un refuge, une forte tour, de devant l’ennemi » (Ps. 61 : 2-3). Au Psaume 62, où il exprime toute sa confiance en Dieu – son rocher, sa haute retraite – il dira : « le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu » et il encouragera d’autres à trouver eux aussi leur refuge en Lui (Ps. 62 : 7-8). Enfin, au Psaume 144, il bénit l’Éternel qui est « celui en qui je me réfugie » (v. 2).
            David n’a pas oublié les nombreuses occasions dans lesquelles il avait trouvé la protection de son Dieu et, se trouvant à nouveau à la merci de ses ennemis, il cherche un sûr abri auprès de Lui.
            Pour nous aussi, si nous éprouvons les attaques de l’ennemi de nos âmes, sachons venir vers notre Dieu et nous placer sous sa protection, sachant que « Dieu est notre refuge et notre force, un secours dans les détresses, toujours facile à trouver. C’est pourquoi nous ne craindrons point… » (Ps. 46 : 1-2).

                        « Enseigne-moi à faire ce qui te plaît, car tu es mon Dieu ; que ton bon Esprit me conduise dans un pays uni. » (v. 10)

            David fait ici une nouvelle demande. Il a de grands besoins pour son âme, et il n’hésite pas à solliciter son Dieu. – « Demandez et il vous sera donné » (Matt. 7 : 7) ; « Demandez, et vous recevrez » (Jean 16 : 24). Jacques nous avertit : « Vous n’avez pas, parce que vous ne demandez pas » (Jac. 4 : 2). Si nous voulons obtenir des réponses à nos prières, demandons avec foi et instance (Jac. 1 : 6 ; 5 : 17).
            Désirer faire ce qui plaît à Dieu – c’est bien son motif : « car tu es mon Dieu » - est une demande qui Lui est agréable. Demander à être « rempli de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur afin de lui plaire à tous égards » (Col. 1 : 9-10) est une prière qui est conforme à la volonté de Dieu pour les siens et que ceux qui connaissent Dieu comme leur Dieu peuvent faire monter vers Lui. Soyons confiants que si nous demandons par la prière quelque chose selon sa volonté, Il nous écoute, et alors « nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées » (1 Jean 5 : 14-15). Le Seigneur Jésus, l’homme de prière par excellence sur cette terre, pouvait dire : « Je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean 8 : 29). Que Celui qui « opère en nous et le vouloir et le faire » (Phil. 2 : 13) enseigne chacun de nous par son bon Esprit à faire ce qui Lui plaît, pour sa gloire et pour sa joie !
            Le psalmiste poursuit sa prière et demande à être conduit par le « bon Esprit » de Dieu dans un pays uni – ou : de droiture. C’est dans ce pays que l’on contemple la gloire, la majesté de l’Éternel (És. 26 : 10). C’est le pays vers lequel le Saint Esprit conduit le fidèle par le chemin de Dieu, un chemin de fidélité, droit, uni, aplani, que le pied foule sans risquer de trébucher (Ps. 27 : 11 ; 26 : 12 ; Jér. 31 : 9).
            La bonté est un caractère de Dieu qui découle de son amour et il est souvent parlé de la bonté de Dieu dans l’Écriture - les Psaumes en sont remplis (voir Ps. 5 : 7 ; 31 : 16, 19, 21, etc.). Le Seigneur Jésus est Celui dont on s’approche parce qu’on a goûté sa bonté (1 Pi. 2 : 3 ; voir Prov. 19 : 22). On trouve aussi ce qualificatif de « bon » appliqué à l’Esprit Saint, Personne divine : David l’emploie ici, et Néhémie dira au sujet de ce que Dieu a fait pour son peuple d’Israël : « Tu leur donnas ton bon Esprit pour les rendre intelligents » (Néh. 9 : 20).
            Les croyants de la période de la grâce ont l’Esprit Saint avec eux et en eux, et c’est par Lui qu’ils vivent (Gal. 5 : 25), marchent (v. 16), sont conduits (v. 18). Être conduit par l’Esprit est ce qui caractérise ceux qui portent ce titre glorieux de « fils de Dieu » (Rom. 8 : 14). N’aurions-nous pas le même désir que David : être conduits par le bon Esprit de Dieu ?


La justice et la bonté de Dieu (v. 11-12)

                        « À cause de ton nom, ô Éternel ! fais-moi vivre ; dans ta justice, fais sortir mon âme de la détresse. » (v. 11)

            Il n’y a pas ici d’astérisque qui marque un changement dans le psaume, comme aux versets 3, 7, mais nous arrivons dans ces deux derniers versets à la conclusion de la prière du psalmiste, qui crie une fois de plus à l’Éternel, faisant appel à sa justice et à sa bonté (voir v. 1, 8). Le verset 11 peut être lu ainsi : « À cause de ton nom, ô Éternel, fais-moi vivre ! Dans ta justice, fais sortir mon âme de la détresse ! ».
            Le psalmiste implore le nom de l’Éternel pour avoir la vie ; il implore Sa justice pour être sorti de détresse. Il fait appel au nom de l’Éternel, car le racheté peut se confier en son Dieu dont il connaît la justice et la puissance, qui seul peut le faire vivre, le libérer du fardeau qui l’accable, le consoler et lui rendre la joie. Dans une autre circonstance, David, délivré par l’Éternel, pourra exprimer sa reconnaissance à Dieu, car « tu as fait remonter mon âme du shéol ; tu m’as rendu la vie » (Ps. 30 : 3). Celui à qui le psalmiste fait appel est l’Éternel, vivant à toujours ; Il est « le Dieu vivant », Celui qui « fait mourir et fait vivre ; Il fait descendre au shéol et en fait monter » (1 Sam. 2 : 6) ; « Il sauve et il délivre » (Dan. 6 : 27) ; Il est « le Dieu de toute consolation, qui nous console à l’égard de toute notre affliction » (2 Cor. 1 : 3-4). David sait, par la foi en Lui, que Dieu répondra à son cri de détresse et le délivrera : « Les justes crient, et l’Éternel entend, et il les délivre de toutes leurs détresses » (Ps. 34 : 17).
            L’expression « fais-moi vivre » a aussi le sens de « conserve-moi la vie » (voir Gen. 7 : 3). Le croyant place son espérance « dans le Dieu vivant qui est le conservateur de tous les hommes, surtout des fidèles » (1 Tim. 4 : 10). Notre vie, nos « temps » sont en la main de notre Dieu (Ps. 31 : 15) et nous pouvons nous confier en Lui pour tous nos jours jusqu’en la vie éternelle qu’Il nous a promise (Tite 1 : 2).
            Dieu délivrera David de la détresse, parce qu’il Lui appartient et parce qu’Il est parfaitement juste. « À cause de son nom », son Dieu le conduira et le fera marcher « dans des sentiers de justice » (Ps. 23 : 3). « Ne crains pas, car je t’ai racheté ; je t’ai appelé par ton nom ; tu es à moi… Car moi, je suis l’Éternel, ton Dieu… ton sauveur » (És. 43 : 1, 3).

                        « Et, dans ta bonté, extermine mes ennemis, et détruis tous ceux qui oppriment mon âme ; car je suis ton serviteur. » (v. 12)

            David a fait appel à la fidélité, de Dieu (v. 1), à sa justice (v. 1, 11), à son nom (v. 11), et de nouveau (voir v. 8) à la bonté de Dieu. Il sollicite enfin l’intervention de Dieu en sa faveur au motif qu’il est son serviteur (voir Ps. 116 : 16). C’est la quatrième fois dans la prière du psalmiste qu’il emploie la conjonction « car » (v. 8 – 2 fois ; v. 10 ; v. 12), par laquelle il donne la raison pour laquelle il implore son Dieu afin qu’Il agisse envers lui en justice et en bonté (Ps. 119 : 124). Le serviteur de Dieu est celui qui s’engage à Lui obéir et à faire ce qui Lui plaît, dans l’obéissance. Pour être un bon serviteur de notre Maître, nous avons besoin, comme David le demandait à Dieu, de regarder à Lui afin qu’Il nous enseigne à faire sa volonté (v. 10) et que son Esprit nous conduise (v. 11).
            Cette demande de la destruction des ennemis nous rappelle que nous ne sommes pas dans la même période que celle dans laquelle David vivait, ni dans celle que le résidu de Juda connaîtra dans un temps à venir. Le chrétien du temps de la grâce ne peut pas, bien sûr, s’associer à une telle demande. Le Seigneur Jésus a dit à ses disciples : « Vous avez entendu qu’il a été dit : ‘’Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi’’. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent ; ainsi vous serez les fils de votre Père qui est dans les cieux » (Matt. 5 : 43-45). Les principes du Royaume des cieux sont tout à fait différents des commandements de la Loi. Christ les a réalisés en perfection lorsqu’Il était sur la terre et les chrétiens d’aujourd’hui doivent à leur tour les mettre en pratique.


La délivrance finale et la louange universelle à Dieu

            Le psaume se termine. Dans le psaume suivant, un cantique de délivrance monte déjà vers Dieu (v. 9-10). David n’est plus qu’à un pas de la délivrance finale qui amènera la louange remplissant le Psaume 145, comme elle déborde aussi de ceux qui concluent ce livre. Dans les Psaumes 146 à 150, on trouve plus de 30 fois l’expression : « Louez Jah ! » (Alléluia) ou des appels à la louange. Il en sera de même pour le résidu, à la fin de la grande tribulation, lorsque le Seigneur Jésus, venu Lui-même du ciel pour les délivrer de tous leurs ennemis, se fera reconnaître à eux et instaurera son règne millénaire
            Nous qui avons connu, par l’œuvre de Jésus, la délivrance de notre état de pécheurs morts dans nos fautes et dans nos péchés, nous faisons dans le chemin l’expérience des délivrances que le Seigneur nous accorde dans nos circonstances. Et nous pouvons avec une grande joie et pour sa gloire, offrir « sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb. 13 : 15).


Ph. F. avril 2022