Retenir ses lèvres
Lecture proposée : Nombres 20 : 1-13
Au lieu de parler au rocher comme Dieu l’avait demandé (v. 7-8), Moïse lève sa main et frappe le rocher de son bâton, une fois et deux fois (v. 11). Son bouillonnement intérieur, longtemps contenu, explose dans cette douzaine de mots non pesés : « Écoutez, rebelles ! Vous ferons-nous sortir de l’eau de ce rocher ? » (v. 10).
Est-il possible que Moïse, cet homme d’une douceur extrême (Nom. 12 : 3), se laisse aller de cette manière à une explosion de colère, après une longue vie de patience exemplaire ?
Ce manquement nous est rappelé dans les Écritures afin que nous prenions garde de ne pas tomber dans une faute semblable. Ce n’est que pour un instant que Moïse a laissé aller ses lèvres sans contrôle, mais les mots enflammés qu’il a prononcés sont là pour toujours. Pendant un petit moment, il n’a pas été sur ses gardes, il n’a pas veillé, et sa langue non bridée a prononcé une phrase malheureuse qui lui a coûté le refus de l’entrée dans le pays promis. Des hauteurs du Pisga, il a pu contempler ce pays découlant de lait et de miel, mais l’Éternel l’a empêché d’y entrer (Deut. 34 : 4).
Il pourrait te sembler que c’est une punition très sévère pour une faute relativement petite. Mais « parler légèrement des lèvres » (Ps. 106 : 33) n’était pas une petite faute. Plus celui qui commet une faute occupe une position élevée, plus elle est grave. Mais ce que je désire spécialement placer devant toi est l’extrême importance d’une vigilance continuelle. C’est ce que nous enseigne cette histoire.
Lis attentivement ce que Jacques écrit au sujet de la langue (Jac. 3 : 1-12). Les paroles hâtives prononcées dans la colère peuvent provoquer des dégâts irréparables. Et cela arrive quand on n’y pense pas. On a l’impression, à tort ou à raison, qu’on nous a adressé une parole blessante, et avant que l’on s’en rende compte, notre indignation s’enflamme, des paroles déplacées sont prononcées – que peu de temps après on regrette. Mais le mal est fait.
Apprends, je t’en supplie, à contenir ta colère. Et si tu as manqué, pleure sur ta folie et sur tes fautes dans la présence de Dieu. Demande-Lui son aide pour contrôler tes passions et tes élans naturels. Et si tu es en colère, refuse énergiquement d’ouvrir tes lèvres pour prononcer quelque chose. Reste calme, de peur que tu ne parles légèrement de tes lèvres.
Le livre des Proverbes dit : « Celui qui retient ses lèvres est sage » (10 : 19) ; « Celui qui a de la connaissance retient ses paroles, et un homme qui a de l’intelligence est d’un esprit froid » (17 : 27).
Au-dessus de tout, que « la douceur et la bonté du Christ » te soit en exemple ! (2 Cor. 10 : 1). Il a été « débonnaire et humble de cœur ». Apprends de lui (Matt. 11 : 29).
D’après W. J. Hocking