LES COMBATS DU CHRÉTIEN (2)
Les artifices du diable
Les fausses doctrines
La conformité au monde
Comment échapper à ces artifices de Satan ?
Différents passages du Nouveau Testament évoquant le combat chrétien et les armes que Dieu fournit
Romains 13 : 11-14
1 Thessaloniciens 5 : 4-10
2 Timothée 2 : 3-5
2 Corinthiens 10 : 3-6
2 Corinthiens 6 : 4, 7
Hébreux 4 : 12
1 Corinthiens 9 : 24-27
L’épître aux Éphésiens nous enseigne que nous avons affaire avant tout aux « artifices du diable » (6 : 11). Ceux-ci sont bien plus dangereux pour nos âmes que ses violences.
La principale de ses ruses est de nous faire redescendre dans l’atmosphère dont il est le Chef et qu’il domine à son gré. En agissant ainsi, il réussit à avoir prise sur nous, car le monde est un vaste système social, politique et religieux dont Satan est le Prince et dont Dieu est absent. Ce système que nous devrions traverser comme étrangers, nous entrons à chaque instant en contact avec lui, et de là à nous y associer il n’y a qu’un pas.
Le moyen employé par l’Ennemi pour nous priver de la jouissance du pays céleste sera toujours de nous intercepter le ciel et de cacher Christ à notre vue en rabaissant notre christianisme à la terre et en l’accommodant au monde.
L’une des manœuvres perfides du « chef de l’autorité de l’air », consiste en fausses doctrines qu’il répand parmi les chrétiens et par lesquelles il ruine leur espérance céleste. On en trouve de nombreux exemples dans les épîtres de Paul :
- 1 Corinthiens 15 : 12 : les faux docteurs disaient « qu’il n’y avait pas de résurrection de morts ». C’était la vieille erreur des Sadducéens. Cette doctrine qui amenait fatalement les âmes à nier la résurrection de Christ, les privait de la jouissance du pays céleste, que cette résurrection nous a acquise.
- 2 Timothée 2 : 18 : Hyménée et Philète enseignaient que la résurrection avait déjà eu lieu et cette doctrine néfaste établissait pour l’éternité l’Église, ou la famille de Dieu, sur la terre.
- 2 Thessaloniciens 2 : 2 : les séducteurs annonçaient que le jour du Seigneur était là et, en transportant ainsi le chrétien au milieu de la scène future du jugement, ils lui enlevaient l’espérance de la venue de Christ qui aurait dû précéder ce jour pour introduire les rachetés dans le ciel.
Lorsque Satan ne réussit pas à détourner les enfants de Dieu par de fausses doctrines, il n’est pas à bout de ses ressources et possède des moyens plus vulgaires, plus terre à terre, de dérober le ciel à nos yeux et à nos cœurs. Il nous persuade souvent que le christianisme consiste, avant tout, à nous bien conduire, à ne nous mêler que modérément aux distractions du monde, à partager ses œuvres charitables, à remplir ce qu’il appelle ses devoirs religieux. De cette manière, les chrétiens, tout en menant une vie correcte, mais qui ne leur attirera jamais la haine du monde, rabaissent leur christianisme du ciel sur la terre. Ils ont perdu la qualité de combattants et se sont si bien accommodés à leur condition, qu’il faut souvent des circonstances exceptionnelles, telles que leur lit de mort, pour que l’on découvre en eux quelques traces de la vie céleste.
Dans cette condition d’abaissement spirituel, l’Ennemi n’a pas de peine à associer complètement ses victimes avec le milieu dans lequel elles se trouvent et à leur faire aimer le monde et ses convoitises. Leur christianisme terrestre est ainsi devenu un christianisme mondain, n’ayant pour but que les bénédictions terrestres, si précieuses du reste et si importantes, que Dieu accorde à la piété et négligeant « la promesse de la vie à venir », ils se sont laissés peu à peu attirer, comme « le juste Lot » par les délices du péché et ne sont souvent sauvés que « comme à travers le feu ».
Comment échapper à ces artifices de Satan ?
Nous sommes appelés, pour échapper à ces artifices, à user de vigilance et de sobriété et à employer pour les combattre toutes les armes que Dieu nous fournit.
C’est ici que nous entrons dans le sujet qui forme le titre de cet écrit, mais avant de l’aborder dans l’épître aux Éphésiens, il nous importe de passer en revue un certain nombre d’autres passages qui traitent du même sujet.
Différents passages du Nouveau Testament évoquant le combat chrétien et les armes que Dieu fournit
« Nous connaissons le temps actuel : c’est déjà l’heure de nous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru ; la nuit est très avancée et le jour s’est approché ; rejetons donc les œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme en plein jour, sans orgies ni abus de boisson, sans impudicités ni débauches, sans esprit de querelle ni de jalousie. Mais revêtez le Seigneur Jésus Christ et ne prenez pas soin de la chair pour satisfaire ses convoitises ».
Ce passage considère la nuit de ce monde - caractérisée par l’absence du Christ qui est « la lumière du monde » (Jean 8 : 12) - comme très avancée. Le jour est près de paraître. Ce jour est le salut, encore futur, qui est plus près de nous que lorsque nous avons cru. Ce salut, nous l’atteindrons à la venue de Celui que nous attendons comme Sauveur. Il nous faut donc nous « réveiller du sommeil ». Ce dernier n’est pas précisément qualifié de chose mauvaise en soi, comme en 1 Thessaloniciens 5 : 7 et en Éphésiens 5 : 14, mais plutôt comme l’influence du milieu dans lequel on se trouve. Aussi n’est-il pas parlé de notre sommeil, mais du fait que la nuit, consacrée au sommeil, est déjà près de finir. Il est temps de n’avoir en vue autre chose que le lever du jour, le salut.
En prévision de cet événement, nous avons deux devoirs à remplir :
- Le premier est de rejeter les œuvres des ténèbres, comme un vêtement de nuit dont on se dépouille. Quand nous vivons au milieu des ténèbres, nous ne sommes pas à l’abri de leurs œuvres. Nos pensées et notre activité sont en danger de revêtir plus ou moins les caractères du milieu dans lequel nous vivons. Voilà ce que nous avons d’abord à secouer loin de nous.
- Le deuxième est de revêtir les armes de la lumière. C’est le vêtement du jour. Ce vêtement est celui d’un guerrier. Le jour doit nous trouver déjà en armes, dans une attitude qui soit en accord avec lui et en opposition complète avec les ténèbres et leurs œuvres.
Quand Satan rencontre les armes de la lumière, il ne peut rien entreprendre contre nous. Elles impriment à notre conduite un cachet d’honnêteté qui est en accord avec le jour auquel nous appartenons. La lumière revêtue par le croyant est une arme contre toutes les œuvres des ténèbres par lesquelles Satan cherche à déconsidérer la conduite chrétienne. De fait, revêtir les armes de la lumière, c’est revêtir pratiquement le Seigneur Jésus Christ (v. 14). C’est de cette manière que, depuis son départ, nous sommes devenus « la lumière du monde » (Matt. 5 : 14).
« Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que le jour vous surprenne comme un voleur ; car vous êtes tous fils de la lumière et fils du jour ; nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres. Ainsi donc, ne dormons pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres ; car ceux qui dorment dorment la nuit, et ceux qui s’enivrent s’enivrent la nuit ; mais nous qui sommes du jour, soyons sobres, ayant revêtu la cuirasse de la foi et de l’amour et, pour casque, l’espérance du salut. Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus Christ, qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui ».
Nous trouvons ici une pensée quelque peu différente de celle que nous venons de voir en Romains 13. Ici le chrétien n’est pas dans les ténèbres et n’a pas de contact avec la nuit, aussi l’apparition du jour du Seigneur ne peut pas le surprendre comme un voleur. Il est donc exhorté à ne pas dormir comme les autres qui n’ont ni connaissance de Christ, ni espérance (voir 1 Thes. 4 : 13 ; 5 : 6). Deux choses caractérisent ces « autres » : le sommeil et l’ivresse, qui appartiennent à la nuit. Ils ont l’inconscience du danger dans lequel ils se trouvent, inconscience qui caractérise leur état de mort morale. De plus, ils s’enivrent par la satisfaction de leurs convoitises qui les asservissent à Satan et leur font perdre tout sentiment de leur responsabilité envers Dieu.
En présence de ces ténèbres, l’enfant de Dieu, fils de la lumière et fils du jour, est exhorté à être sobre. Il doit garder sa pleine clarté et liberté d’esprit, fruit de l’absence des convoitises qui entraînent et asservissent le monde et font de lui la proie de Satan. Cela le met nécessairement en lutte avec les éléments par lesquels l’Ennemi cherche à l’attirer. Cette lutte est une lutte défensive. Par elle le chrétien est gardé de tomber dans les pièges qui lui sont tendus. Il n’a ici que deux pièces d’armure, mais elles lui suffisent parfaitement. Ce qu’elles représentent : la foi, l’amour et l’espérance, caractérise au premier chapitre de cette épître (v. 3) l’activité et la vie pratique du chrétien. Comme armure, ces vertus caractérisent le combat.
Dans la lutte qu’un adversaire plein de ruses entreprend contre le croyant, il cherche à l’atteindre en deux endroits vulnérables :
- Il peut s’emparer du cœur, siège des affections, et lui infliger de mortelles blessures. Il nous fait donc mettre notre cœur à l’abri derrière une cuirasse composée de ces deux choses : la foi et l’amour ; nous garantissons notre cœur des coups de l’Adversaire par la foi, par les yeux de l’âme attachés à Christ, car la foi nous donne comme objet cette personne bénie. L’amour est le second caractère de la cuirasse. Il est ici la conscience que nous sommes aimés. La foi nous donne Christ comme objet, l’amour le fait habiter dans nos cœurs. Toutes les flèches de Satan ne peuvent atteindre une félicité pareille. Irai-je abandonner un objet aussi parfait, aussi excellent, une joie, une jouissance de Lui aussi élevée, pour les boissons enivrantes et empoisonnées que le monde vient m’offrir ?
- Mais s’il ne peut atteindre le cœur, Satan cherchera à atteindre la tête, siège des pensées, pour la détourner de son objet. Le casque, l’espérance, garde nos pensées entièrement attachées à Christ, comme Celui dont nous attendons la venue. La réalisation de notre espérance sera l’acquisition du salut. Cette dernière nous est assurée, puisque c’est à elle que Dieu nous a destinés, et non à la colère. Le dessein de Dieu à notre égard s’accomplira. Actuellement la colère est derrière nous, car elle s’est épuisée à la croix en tombant sur l’Agneau de Dieu ; mais l’espérance est devant nous et ce salut qu’elle nous assure nous allons l’acquérir, car il ne pourra jamais nous être enlevé.
Aucune flèche de Satan ne peut atteindre de semblables réalités. Elles sont basées sur l’œuvre de Christ qui est mort pour nous afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec Lui. Nous avons cela maintenant en Lui. Les mots : « nous vivions ensemble avec Lui » unissent aujourd’hui dans une vie commune avec lui les saints vivants et les saints délogés. Il ne s’agit pas, comme au chapitre 4, verset 17, des saints qui seront réunis ensemble, ressuscités et transmués, dans un jour futur, à la venue du Seigneur, mais de ce qui leur est acquis présentement.
« Soyez sobres, veillez ; votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, étant fermes dans la foi ».
Nous retrouvons ici l’exhortation contenue dans les passages précédents. Devant les assauts de l’Ennemi, deux conditions morales sont nécessaires, sans lesquelles le chrétien ne peut remporter la victoire : « Soyez sobres, veillez ».
- Être sobre : Ne pas s’enivrer, ne pas dormir, seraient des qualités purement négatives, mais Dieu les veut positives chez les siens. On pourrait boire modérément sans s’enivrer ; être sobre va beaucoup plus loin. La sobriété est la qualité d’un homme qui, par caractère, n’aime pas les boissons enivrantes.
- Veiller : On pourrait, sans dormir profondément, ne pas être assez éveillé pour éviter de se laisser surprendre.
Ce passage ne nous entretient pas des ruses et séductions de Satan, si dangereuses, parce qu’elles nous environnent de toutes parts, guettant le côté faible de notre défense ; mais nous y trouvons le dernier effort de l’Ennemi. Il en fut de même de notre Sauveur qui, au commencement de son ministère, rencontra tous les artifices du diable, puis, à la fin, à Gethsémané, le lion rugissant qui cherchait à le dévorer. Au désert, Il a été vainqueur par la simple soumission à la Parole ; à Gethsémané par l’entière soumission à la volonté de Dieu. Aussi a-t-Il été sauvé hors de la mort, quand le lion croyait lui avoir broyé les os.
On ne trouve dans ce passage qu’une seule arme, la cuirasse de la foi, mais pleinement suffisante pour anéantir tout l’effort de l’Ennemi : « Résistez-lui, étant fermes dans la foi ». Nous trouvons la même exhortation dans l’épître de Jacques : « Soumettez-vous donc à Dieu (c’est l’obéissance de la foi). Résistez au diable (c’est le bouclier de la foi), et il fuira loin de vous » (4 : 7). Quelle place unique, immense, est donnée ici à la foi ! Cette seule arme défensive suffit pour mettre en fuite l’ennemi le plus formidable.
« Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ. Personne, servant comme soldat, ne s’embarrasse dans les affaires de la vie, afin de plaire à celui qui l’a enrôlé. De même, l’athlète n’est pas couronné s’il n’a pas lutté selon les règles ».
Ce qui caractérise un bon soldat de Jésus Christ, c’est de prendre sa part des souffrances. On ne peut aller à la guerre en « s’embarrassant des affaires de cette vie ». Elles sont considérées dans ce passage, non comme une boisson enivrante, mais comme un encombrement, comme une entrave à notre marche, comme un fardeau qui empêche le libre usage de nos armes. Ce qui nous fait déposer ce fardeau, c’est le désir de plaire au Chef aimé et respecté qui nous a enrôlés pour la guerre. L’amour est le véritable motif qui nous fait « rejeter tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement » (Héb. 12 : 1).
Nous trouvons ensuite les règles du combat. Il ne s’agit plus du combat en bataille rangée, mais de la lutte des athlètes dans le stade, selon l’image employée par l’apôtre Paul (1 Cor. 9 : 24). Les chrétiens sont donnés en spectacle au monde. Il s’agit de remporter le prix, d’être vainqueur, « couronné ». On ne peut le faire qu’en se soumettant aux règles établies. Il faut donc, non seulement un cœur libre de fardeaux, mais encore l’observation rigoureuse de la volonté divine. Pour vaincre, nous ne devons ni enfreindre cette volonté, ni la devancer, ni nous donner des lois à nous-mêmes, mais combattre patiemment et consciencieusement selon les directions de Dieu, consignées dans sa Parole, jusqu’à ce que nous ayons remporté le prix de l’effort.
Ici le soldat est pourvu de son armure, mais Satan cherche à le retarder par un bagage inutile. Il est gardé de subir une défaite par l’affection pour son Chef. En 1 Pierre 5, nous avons trouvé la foi, ici l’amour, en 1 Thessaloniciens 4, les deux ensemble.
« Même en marchant dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair ; les armes de notre guerre, en effet, ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses, renversant les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, amenant toute pensée captive à l’obéissance du Christ, étant prêts à punir toute désobéissance ».
Ce passage décrit le combat de l’apôtre Paul. Accusé de marcher selon la chair, il montre que ses armes de guerre n’étaient pas charnelles, mais que leur puissance était spirituelle, venant de Dieu, d’abord pour détruire toute hauteur qui s’élevait contre la connaissance de Dieu, ensuite, pour punir les désobéissants. Ce dernier cas relevait du pouvoir exceptionnel confié à l’apôtre inspiré, car Dieu dit : « À moi la vengeance ; moi je rendrai, dit le Seigneur » (Rom. 12 : 19). L’expression : « la destruction des forteresses » fait penser à Jéricho (Jos. 6), et nous renseigne sur la qualité des armes offensives, mais purement spirituelles. D’abord la foi en la parole de Dieu qui a fait faire au peuple, pendant sept jours, le tour de la ville, et sept fois encore le septième jour, pour que la patience ait son œuvre parfaite. Le combat de l’apôtre était donc le combat de la foi contre l’obstacle que Satan mettait sur son chemin. L’obstacle était effrayant, mais non pas aux yeux de la foi. Les trompettes du témoignage servaient encore d’armes à Israël ; enfin la présence de Christ – l’arche – au milieu du peuple était le gage infaillible d’une puissance à laquelle rien ne pouvait résister. Telles étaient les armes de l’apôtre. En opposant la puissance de Dieu à celle de l’Ennemi, il amenait les âmes captives à l’obéissance du Christ.
« Nous nous recommandons comme serviteurs de Dieu… par la parole de la vérité, par la puissance de Dieu, en usant des armes de justice de la main droite et de la main gauche ».
Ici nous rencontrons de nouveau les armes dont l’apôtre se servait dans le combat. Il avait la Parole de Dieu, mais quel effet aurait-elle produit, sans la puissance de Dieu ? Pour pouvoir faire usage de cette puissance, l’apôtre avait des armes personnelles : « les armes de justice de la main droite et de la main gauche », c’est-à-dire l’épée et le bouclier, armes offensive et défensive, qui sont appelées des armes de justice. La justice est ici la justice pratique. Notre combat offensif ou défensif ne peut avoir aucun résultat sans la justice qui est l’absence de péchés dans notre conduite et dans nos voies. Il faut une bonne conscience pour entreprendre la lutte, sinon la puissance de Dieu manquera. Dans une conscience pure, la Parole rencontre toujours la puissance de Dieu pour en faire l’application.
« La parole de Dieu est vivante et opérante, plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants : elle atteint jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur ».
Nous trouvons dans ce passage, comme nous le verrons en Éphésiens 6, la Parole de Dieu, arme offensive de l’Esprit, pareille à « une épée à deux tranchants », mais ici l’épée n’est pas employée pour combattre l’ennemi extérieur, elle est tournée contre nous-même, ou plutôt, c’est notre vieil homme qui est l’ennemi. Cette image nous reporte en quelque mesure à Galates 5 : 16-17 dont nous avons parlé précédemment. La Parole nous sonde et nous transperce afin que nous apprenions à discerner en nous ce qui est de la chair et ce qui est de l’Esprit, et que nous soyons en état de nous juger nous-même. Ce jugement est douloureux et pénible, mais l’âme, une fois connue et sondée, ayant goûté les bénédictions qui suivent le jugement d’elle-même, n’a plus qu’un désir, c’est que l’action sanctifiante de la Parole se continue envers elle jusqu’au bout de la traversée du désert. « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon cœur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » (Ps. 139 : 23-24).
« Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul reçoit le prix ? Courez de manière à le remporter. Tout athlète s’impose un régime strict ; eux, pour recevoir une couronne corruptible ; mais nous, pour en recevoir une incorruptible. C’est donc ainsi que je cours, non pas à l’aveuglette ; c’est ainsi que je combats, non comme frappant l’air ; mais je mortifie mon corps et je l’asservis, de peur qu’après avoir prêché à d’autres, je ne sois moi-même réprouvé (ou : disqualifié) ».
C’est encore dans le sens de Galates 5 et d’Hébreux 4 qu’a lieu ici le combat chrétien. Pour vaincre l’Ennemi du dehors, il nous faut une lutte réelle avec nous-même, sans hypocrisie ou faux semblants. Pour que le combat avec Satan soit efficace, je dois commencer par la mortification de mon corps, me tenant continuellement « comme mort au péché, mais comme vivant à Dieu » (Rom. 6 : 13) ; car c’est un danger terrible de prêcher, d’annoncer la Parole, sans l’état pratique qui y correspond.
Ayant passé en revue les principaux passages qui nous parlent des armes du chrétien, nous aborderons dans le prochain article le chapitre des Éphésiens qui, d’une manière beaucoup plus détaillée que tout autre, va nous entretenir des diverses pièces de cette armure de Dieu que le croyant doit revêtir.
D’après H. Rossier - « Messager évangélique » - année 1920
À suivre