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LE DEUXIÈME LIVRE DES ROIS (21-25)


DÉCLIN DE LA ROYAUTÉ DE JUDA (suite) : 2 ROIS 21 à 23
            CHAPITRE 21 : Les règnes de Manassé et d’Amon
                      Manassé, l’apostat (v. 1-9)
                      L’Éternel avertit le roi (v. 10-15)
                      Attitude du roi à l’égard de son peuple (v. 16-18)
                      Le court et triste règne d’Amon (v. 19-26)
            CHAPITRE 22 : Le règne de Josias (1)
                      Début du règne de Josias (v. 1-2)
                      Réparation du temple (v. 3-7)
                      Le livre de la loi retrouvé (v. 8-14)
                      Message d’Hulda (v. 15-20)
            CHAPITRE 23 : Le règne de Josias (2) – le règne de ses fils
                      La lecture du livre de la loi de l’Éternel (v. 1-3)
                      Le jugement de l’idolâtrie (v. 4-20)
                      La Pâque à l’Éternel (v. 21-23)
                      Fin de la vie de Josias (v. 24-30)
                      Le règne de Joakhaz (v. 31-33)
                      Le début du règne de Jehoïakim (v. 34-37)

 
NEBUCADNETSAR EMMÈNE JUDA EN CAPTIVITÉ : 2 ROIS 24 et 25 
            
CHAPITRE 24 : Infidélité des derniers rois de Juda
                      La fin du règne de Jehoïakim (v. 1-7)      
                      Le règne de Jehoïakin 
(v. 8-16)
                      Le règne de Sédécias (v. 17-20)
            
CHAPITRE 25 : Derniers jugements
                      Le jugement de Sédécias et des siens (v. 1-7)
                      Le pillage du temple (v. 8-21)
                      Guedalia
 (v. 22-26)
                      Préfiguration du redressement du peuple (v. 27-30)


DÉCLIN DE LA ROYAUTÉ DE JUDA (suite) : 2 ROIS 21 à 23

                        CHAPITRE 21 Les règnes de Manassé et d’Amon

                                    Manassé, l’apostat (v. 1-9)

            Au règne d’un roi fidèle succède celui d’un roi impie, Manassé. Souvent une période de réveil est suivie d’une marche plus rapide dans le chemin du déclin.
            Les sept premiers versets montrent que Dieu juge d’abord un homme d’après ses actions envers Lui et non d’après sa conduite à l’égard de ses semblables.
            À douze ans, le Seigneur montrera son intérêt pour le temple et la parole de Dieu (Luc 2 : 42-49). Au même âge, Manassé manifeste son mépris à l’égard du temple et profane ce qui est sacré.
            Manassé régnera 55 ans. C’est le règne le plus long de toute la royauté. Cette longévité n’est pas le signe d’une approbation divine, mais elle met en évidence toute la patience de Dieu.
            Le nom de Manassé signifie « oubli ». Joseph avait ainsi appelé son fils pour rendre grâces à Dieu qui lui avait fait oublier toute sa peine (Gen. 41 : 51). En donnant ce nom à son fils, Ézéchias voulait probablement bénir l’Éternel de lui avoir fait oublier la détresse liée à l’invasion de son pays par Sankhérib et son accablement lorsqu’il avait été malade. Mais ce nom de Manassé traduit aussi l’oubli par ce jeune roi de l’Éternel, le Dieu de son père. En effet, il prend le contre-pied de la fidélité d’Ézéchias son père. On tremble en pensant à la responsabilité de ceux qui ont eu le privilège d’être enseignés dans une famille croyante et qui ensuite se sont détournés.
            Manassé agit d’une manière particulièrement profane. En installant l’idolâtrie dans le temple même de l’Éternel (v. 4, 7), il fait un pas de plus dans l’iniquité, par rapport à ses prédécesseurs idolâtres. Il préfigure ce que fera l’Antichrist, plus tard, lorsqu’il introduira l’image de la bête romaine dans le temple de Dieu (Matt. 24 : 15). L’histoire du roi apostat nous enseigne que lorsqu’un homme pervertit la voie que Dieu lui assigne, il se livre obligatoirement à l’emprise de Satan (v. 6). Au mépris des injonctions sans équivoque de la Parole de Dieu, il sert Satan (Lév. 18 : 21 ; 19 : 31).
            Combien est poignant le rappel des promesses faites à David et à Salomon (v. 7, 8) ! Selon ses compassions, l’Éternel désirait que son peuple n’erre plus loin de sa terre. Manassé le fait errer en l’entraînant dans sa propre méchanceté (v. 9). Quelle influence exerçons-nous sur ceux qui nous sont confiés ?
             « Plus que les nations » (v. 9) : on a dit que lorsqu’un enfant de croyants méprise les privilèges reçus, il est capable de faire pire que des gens sans éducation religieuse (1 Cor. 5 : 1).

                                    L’Éternel avertit le roi (v. 10-15)

            Malgré ce triste tableau du premier paragraphe (v. 1-9), l’Éternel manifeste encore toute sa patience. Il parle par ses serviteurs, avertissant du jugement avant de l’exercer. Son désir est de produire une repentance parmi son peuple. L’Éternel fait référence au jugement sur Samarie (v. 13).
            Un cordeau sert à tester la rectitude d’une ligne, le plomb la verticalité d’un mur. L’Éternel utilise ces deux images pour dire qu’il a fait la preuve de la conduite dévoyée d’Israël et de ses rois. Juda était donc plus responsable que les dix tribus, sachant que la même iniquité produirait le même jugement.
            À partir du verset 14, ce n’est plus seulement les chefs mais le peuple lui-même qui est mis en cause. La fin du verset 15 indique que l’iniquité qui s’affiche ouvertement au temps de Manassé et qui motive sa colère, était latente depuis la sortie d’Égypte, presque mille ans auparavant.

                                    Attitude du roi à l’égard de son peuple (v. 16-18)

            L’abandon de l’Éternel rend Manassé sanguinaire. S’il méprise l’Éternel, il méprise également son peuple. Au lieu de prendre soin de lui, il répand du sang innocent jusqu’à en remplir Jérusalem. Quand l’homme naturel a un pouvoir, il s’en sert pour opprimer (Jér. 15 : 4).
            Le passage parallèle du deuxième livre des Chroniques (ch. 33) laisse pourtant filtrer un rayon dans la vie si sombre de Manassé. Dans la détresse, il prie, s’humilie. À cause de Celui qui criera en vain sur la croix, la prière de Manassé est exaucée. Dieu se laisse fléchir et le délivre.
            Manassé s’endort après 55 ans d’un règne détestable. Ses abominations sont écrites dans le livre des Chroniques. Rien de ce que nous avons fait, dit ou pensé, n’est oublié devant Dieu. Que cela nous rende sérieux et nous fasse marcher soigneusement (Éph. 5 : 15).

                                    Le court et triste règne d’Amon (v. 19-26)

            Amon succède à Manassé pendant deux ans. Si Manassé n’a pas suivi le bon exemple de son père Ézéchias, Amon lui, suit le mauvais exemple de Manassé. Le contact du mal corrompt, mais celui du bien ne bonifie pas (Agg. 2 : 12-13).
            Amon abandonne l’Éternel. La repentance de son père, mentionnée dans les Chroniques, ne l’arrête pas. Imiter le mal est naturel ; imiter le bien requiert une mobilisation du cœur et de la conscience.
            Le roi est assassiné chez lui, par ses propres serviteurs. Cela montre la haine qu’il avait suscitée autour de lui. Ses actes aussi sont consignés dans le livre des Chroniques. Il est enterré non pas dans les sépulcres des rois, mais au même endroit que son père, dont il a imité la détestable conduite.


                        CHAPITRE 22 Le règne de Josias (1)

                                    Début du règne de Josias (v. 1-2)

            Nous avons ici le deuxième et dernier réveil de Juda avant sa déportation à Babylone. Il est amené par un petit garçon de huit ans. Dieu se glorifie dans ce qui est humainement petit et insignifiant.
            Josias et Cyrus sont les seuls hommes de l’Ancien Testament qui sont désignés nommément à l’avance par des prophètes (1 Rois 13 : 2 ; És. 45 : 1). Le premier appartient au peuple de Dieu, l’autre aux nations ; cela montre la précision des prophéties de la Parole, et comment Dieu tient dans sa main aussi bien l’avenir d’Israël que celui des nations.
            Est-ce sa mère Jedida (« bien-aimée ») qui a influencé le jeune roi ? Peut-être a-t-elle été en bénédiction à son fils, en réalisant l’amour de Dieu à son égard.
            Peut-être aussi que Josias qui a six ans à la mort de Manassé, a été frappé par la repentance de son grand-père.
            Mais quels que soient les moyens dont Dieu se sert, c’est sa grâce souveraine qui suscite ce roi fidèle. Son nom signifie : « l’Éternel donne » ou « l’Éternel soutient ».
            Avant de parler de ce que Josias a fait, l’Éternel parle du chemin moral qu’il suit par rapport à Lui. Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel (v. 2). Comme pour Ézéchias, la référence de sa fidélité, c’est David, image du Seigneur. Christ est le modèle de tout enfant de Dieu.
            Josias ne s’écarte ni à droite ni à gauche (v. 2). Ne peut-on pas dire aujourd’hui qu’à droite, il y a des tenants de la vérité qui campent, sans le Seigneur, sur une position doctrinale juste, et qu’à gauche, au nom d’un amour qui n’est pas celui du Seigneur, on méprise la doctrine en se laissant aller à un laxisme coupable (Jos. 1 : 7 ; 23 : 6 ; Prov. 4 : 27) ? C’est en Jésus seul que l’amour et la vérité ont été parfaitement équilibrés. C’est en restant, de cœur, attachés à sa Personne que, comme Josias, nous serons gardés dans son chemin.

                                    Réparation du temple (v. 3-7)

            L’intérêt de Josias se porte vers la maison de l’Éternel. Il ne s’agit pas, pour lui, de reconstruire à neuf le temple ruiné, mais d’en réparer les brèches. La ruine de la chrétienté attire la sollicitude du croyant fidèle et attentif.
            Quel remarquable témoignage donnent les ouvriers ! Chacun a son service spécifique (les charpentiers, les constructeurs, les maçons…). Cette diversité a un but commun : la réparation de la maison de l’Éternel (1 Cor. 12 : 4-7). Ils agissent fidèlement et ont la pleine confiance de leur Maître. Le Seigneur a confié à chacun des siens un service à accomplir. Le but, c’est l’édification de la maison de Dieu, qui est aujourd’hui l’Assemblée.

                                    Le livre de la loi retrouvé (v. 8-14)

            Ce qui caractérise ce second réveil, c’est qu’on retrouve le livre de la loi. Il était perdu à cause de la légèreté des précédents rois infidèles. Leur mauvaise conduite était la conséquence de leur désobéissance à l’injonction de l’Éternel : « Il l’aura près de lui ; et il y lira tous les jours de sa vie » (Deut. 17 : 19). Aujourd’hui, le seul guide du croyant reste l’Écriture. Que le Seigneur nous donne d’y puiser chaque jour les enseignements indispensables pour marcher à sa gloire.
            En voyant le zèle du roi à réparer le temple, l’Éternel, qui désire instruire les siens, permet qu’Hilkija trouve le livre de la loi. Quelle communion heureuse entre les serviteurs du roi ! Hilkija trouve le livre et le confie à Shaphan, qui l’apporte et le lit au roi.
            L’attitude de Josias en entendant la Parole de Dieu montre que son coeur est tourné vers l’Éternel. Quelques années plus tard, on lira aussi la Parole à son fils Jehoïakim. Mais si Josias déchire ses vêtements, montrant ainsi que sa conscience est atteinte, Jehoïakim, lui, coupera le livre et le jettera au feu, manifestant ainsi un profond endurcissement (Jér. 36 : 23). Rempli de crainte devant le sérieux de la Parole entendue, il cherche humblement la pensée de Dieu. Qu’importe son opinion personnelle ! Il ne prétend pas pouvoir connaître lui-même l’application pratique de ces paroles et envoie consulter l’Éternel. Nous avons besoin de nos frères pour être enseignés par leur ministère tant oral qu’écrit.

                                    Message d’Hulda (v. 15-20)

            Hulda la prophétesse est là comme exemple pour encourager toute croyante pieuse qui reste à la place que Dieu lui a assignée, et à qui Il peut révéler sa pensée. À cause de sa position de femme, il n’était pas convenable qu’Hulda se présente devant le roi pour lui communiquer la pensée de l’Éternel. De même la piété de Debora, la prophétesse, la conduit à faire appel à Barak, estimant que ce n’était pas le rôle d’une femme de se mettre en avant (Jug. 4 : 4-9). Le livre des Actes parle des quatre filles de Philippe qui prophétisaient. Lorsque Paul séjourne là, ce n’est à aucune d’elles que la prophétie concernant l’apôtre est confiée. Il faut qu’Agabus descende de Judée pour annoncer ce qui allait arriver à Paul (Act. 21 : 9-11).
            « Dites à l’homme… » (v. 15) : Hulda ne tient pas compte de la position du roi ; elle le désigne comme « l’homme ». Devant Dieu, les distinctions sociales s’estompent (Néh. 1 : 11).
            Le réquisitoire qui est rapporté à Josias montre que, malgré la fidélité du roi, l’Éternel ne révisera pas son jugement sur Juda. Pourtant, pour celui dont le cœur a été touché, il y a un message de grâce. Combien l’Éternel a été sensible à l’humiliation et à la contrition que Josias a manifestées (v. 19). Il sera recueilli avant le jugement (És. 57 : 1-2). Si le monde dans lequel nous sommes encore est voué à un jugement sans appel, la foi peut saisir les promesses qui lui sont faites (Apoc. 3 : 10).


                        CHAPITRE 23 Le règne de Josias (2) – le règne de ses fils

                                    La lecture du livre de la loi de l’Éternel (v. 1-3)

            Josias comprend l’importance du livre de la loi et réalise le bien qu’il a reçu de sa lecture. Aussi désire-t-il en faire bénéficier d’autres. Il assemble les anciens et tous les habitants de Juda et de Jérusalem à la maison de l’Éternel. Lui-même se tient debout (v. 3), montrant ainsi le respect qui convient à l’écoute de la Parole de Dieu.
            Son attitude indique également sa détermination à la mettre en pratique. L’alliance qu’il renouvelle le confirme. Pour une alliance, il faut deux parties. D’une part, Dieu fait des promesses et s’engage à les tenir. D’autre part, l’alliance fait appel à la responsabilité et à la capacité de l’homme d’en remplir les conditions. Juda est encore sous le régime de la loi, qui a démontré l’incapacité de l’homme à faire quoi que ce soit pour Dieu.

                                    Le jugement de l’idolâtrie (v. 4-20)

            La lecture de la loi de Dieu porte des fruits. Conséquent avec ce qu’il entend, Josias débarrasse d’abord le temple de l’idolâtrie que ses prédécesseurs impies y avaient introduite. Le fait que le roi commence par le temple, montre qu’il est soucieux, avant tout, du déshonneur jeté sur le nom de l’Éternel (Ézé. 9 : 6 ; 1 Pier. 4 : 17). L’Esprit de Dieu se plaît à souligner en détail la manière dont ce roi pieux extirpe l’idolâtrie de Juda. Cette longue énumération montre l’ampleur de l’éloignement de l’Éternel. Tout ce jugement du mal est l’heureuse conséquence de la lecture de la Parole de Dieu. Quel effet a-t-elle sur notre propre vie ?
            En démolissant l’autel de Béthel, Josias s’attaque à la racine du mal. Il supprime les hauts lieux consacrés à l’Éternel (v. 8, 15). C’est l’accomplissement de la prophétie prononcée contre l’autel de Jéroboam (1 Rois 13 : 2). Josias épargne la sépulture du prophète qui avait annoncé ce jugement. Il reconnaît le service confié autrefois au prophète, malgré ses manquements.

                                    La Pâque à l’Éternel (v. 21-23)

            Ce n’est que lorsque Juda a été purifié que Josias donne l’ordre de célébrer la Pâque. Cette fête à l’Éternel nécessite un état moral approprié. Bien que le récit soit bref par rapport à celui qui nous est relaté dans le deuxième livre des Chroniques (ch. 35), cette Pâque est caractérisée par ces mots : « comme il est écrit dans le livre de l’alliance » (v. 21). Le livre retrouvé par Hilkija est aussi à l’origine de cette Pâque.
            C’est une des huit Pâques présentées dans la Parole de Dieu (voir Ex. 12 ; Nom. 9 ; Jos. 5 ; 2 Chr. 30 et 35 ; Esd. 6 ; Luc 22 ; Ézé. 45).

                                    Fin de la vie de Josias (v. 24-30)

            Comme dans toutes nos vies, la séparation du monde est progressive. Au verset 24, d’autres abominations sont jugées. Avant de clore le récit de la fidélité du roi à se séparer du mal, nous trouvons la mention : « afin d’effectuer les paroles de la loi, écrites dans le livre que Hilkija, le sacrificateur, avait trouvé dans la maison de l’Éternel » (v. 24). Que le Seigneur nous donne, à l’image de Josias, de chercher sa pensée dans l’Écriture, qu’elle pénètre nos cœurs et transperce nos consciences pour que nous la mettions en pratique.
            C’est la Parole qui a dirigé Josias ; aussi l’Éternel lui rend-il un beau témoignage au verset 25. Personne avant lui n’avait rompu de façon si catégorique avec les idoles, pour s’attacher à l’Éternel.
            Malheureusement, personne, après lui, ne suivrait son exemple. Si, par sa fidélité, le roi pieux a retardé le jugement, il ne sera pas abrogé pour autant. Tué par le Pharaon Neco, Josias meurt à 39 ans. Quelle serait l’appréciation de Dieu sur notre vie si elle s’arrêtait maintenant ? C’est l’âge où Ézéchias, malade, avait demandé un sursis de vie de 15 ans. Sans doute Josias a-t-il eu tort de chercher à s’interposer entre le Pharaon et le roi d’Assyrie. S’il avait observé la même attitude qu’Abram sur la montagne (Gen. 14), il ne se serait pas mêlé des disputes des rois de ce monde (Prov. 26 : 17).

                                    Le règne de Joakhaz (v. 31-33)

            Trois fils de Josias et un de ses petits-fils vont se succéder sur le trône de Juda avant la déportation à Babylone.
            Si l’Éternel se plaît à parler en détail de la fidélité de Josias, il n’a que peu de chose à dire de Joakhaz, son fils. Bien que ne régnant que trois mois, il trouve pourtant le temps de faire le mal et de prendre le contre-pied de l’attitude de son père. Le bon exemple de son père ne lui a servi à rien. La foi n’est pas héréditaire. L’Éternel lui parle ; le Pharaon Neco le tient captif, loin de son trône, jusqu’à sa mort en Égypte (Jér. 22 : 10-12).

                                    Le début du règne de Jehoïakim (v. 34-37)

            Le nouveau roi, Eliakim - dont le nom signifie « celui que Dieu établit » - est, en fait, établi par le Pharaon Neco. Bien que Neco ait tué son père, Eliakim lui est soumis. Celui-ci lui change même son nom en Jehoïakim. Ce Pharaon, à qui il doit son trône, lui fait lever des impôts. Il dépouille le peuple au lieu de le nourrir. Le chapitre se termine sur l’appréciation de l’Éternel au sujet de la vie de ce roi, qui résonne comme un triste refrain : « Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel » (v. 37).


NEBUCADNETSAR EMMÈNE JUDA EN CAPTIVITÉ : 2 ROIS 24 et 25

                         CHAPITRE 24 Infidélité des derniers rois de Juda

                                    La fin du règne de Jehoïakim (v. 1-7)

            Ne marchant pas dans la dépendance de l’Éternel, Jehoïakim est ballotté d’une servitude à l’autre. Après avoir été soumis au Pharaon, le voilà serviteur de Nebucadnetsar. Mais ces circonstances difficiles, au lieu d’atteindre son cœur et de lui rappeler les ressources que son père Josias avait trouvées en l’Éternel, l’amènent à se révolter contre le roi de Babylone. La contestation et l’insoumission caractérisent le monde ; leurs racines sont dans chacun de nos cœurs.
            Les incursions des Chaldéens, des Syriens, de Moab et d’Ammon ne sont pas seulement des avertissements invitant Jehoïakim à la repentance, mais déjà le prélude du jugement prononcé sur Juda. La référence de l’infidélité est la mauvaise conduite de Manassé. L’accent est mis sur le sang innocent qu’il a répandu. Combien l’Éternel est sensible à l’injustice commise envers son peuple (voir Zach. 2 : 8) ! L’influence chaldéenne éclipse celle de l’Égypte. C’est cette puissance que Dieu a choisie pour châtier son peuple.
            Ce n’est pas faute d’avoir été averti que Jehoïakim se détourne de l’Éternel. Jérémie parle sérieusement à ce roi impie (Jér. 22 : 13-19). Même en tuant Urie, le prophète, Jehoïakim n’empêchera pas que la parole de ce serviteur s’accomplisse (Jér. 26 : 20-24).
            Laissant derrière lui le souvenir de ses infidélités, ce triste règne s’achève et Jéhoïakim meurt sans être regretté. Il sera enterré comme un âne (Jér. 22 : 19).

                                    Le règne de Jehoïakin (v. 8-16)

            Désigné sous le nom de Conia par Jérémie, le fils de Jehoïakim, Jehoïakin, ne lui succède que trois mois (Jér. 22 : 24-30). Le nom de sa mère est donné : Nehushta. Il semble pourtant que le peuple soit dans un tel état qu’avoir une mère venant de Jérusalem ne garantisse plus une éducation pieuse. L’a-t-elle incité à se soumettre au gouvernement de Dieu sur lui ? Ce qui est sûr, c’est qu’elle accompagne le roi lorsqu’il se rend à Nebucadnetsar, venu au siège de Jérusalem (v. 12). Elle subit les conséquences de l’impiété de son fils ; elle part en captivité avec toute la maison du roi. Combien différente était l’attitude de David ! Bien que chassé « comme une perdrix sur les montagnes », plutôt que de penser à lui-même, il cherche à épargner les siens (1 Sam. 22 : 3-4). Il est l’image de Celui qui se soucie de sa mère, alors même qu’Il est cloué sur la croix (Jean 19 : 26).
            Après la capitulation de Jehoïakin, le temple est pillé. Quelle scène navrante ! Tout ce qui avait été accumulé patiemment par des mains pieuses tombe entre des mains profanes.
            Puis c’est la déportation à Babylone. Il y a bien longtemps que la déportation de son peuple a été annoncée comme châtiment de l’infidélité suprême d’Israël (Lév. 26 : 33). Elle comporte trois étapes :
                    – La première (v. 1), rapportée plus en détail dans le deuxième livre des Chroniques (36 : 6-7) et par le prophète Daniel (1 : 1-2), a eu lieu du temps de Jehoïakim. Elle est caractérisée par un premier pillage du temple.
                    – La deuxième, nous l’avons ici. Elle met un terme au règne éphémère de Jehoïakin. C’est la première fois qu’un événement est daté selon l’année du règne de Nebucadnetsar et non selon le règne du roi de Juda (v. 12). Le temps des nations s’ouvre, alors qu’Israël est mis de côté. Cette période dure encore et ne cessera que lorsque Dieu renouera des relations avec son peuple Israël, après l’enlèvement par le Seigneur des croyants qui constituent l’Église.
            Dirigés par un roi pieux, 7 000 hommes forts et vaillants auraient pu combattre pour l’Éternel, mais ils sont transportés à Babylone au service des Chaldéens (v. 14, 16). Des artisans (charpentiers, forgerons - v. 14,16) que le pieux Josias avait employés à la réparation du temple (22 : 6), s’en vont servir Nebucadnetsar.
                    – La troisième étape mettra un terme au règne de Sédécias. Elle est décrite dans le deuxième livre des Chroniques (36 : 18-20).

                                    Le règne de Sédécias (v. 17-20)

            Le dernier roi de Juda est établi par Nebucadnetsar. Ce troisième fils que Josias avait appelé Matthania, c’est-à-dire « don de l’Éternel » ne profitera pas plus que ses frères de l’exemple de son père. L’Éternel, qui emploie qui Il veut, parle à ce roi, par le moyen du nom que lui donne Nebucadnetsar : Sédécias, « L’Éternel est juste ». En effet, l’Éternel est juste dans le jugement que les Chaldéens font peser sur Juda et sur son roi.
            Deux invasions ont déjà dépouillé la ville et le temple de l’Éternel. Mais, dans sa folie, Sédécias ne trouve rien de mieux à faire que de se révolter contre l’Éternel. Le second livre des Chroniques nous apprend que Nebucadnetsar l’avait fait jurer par Dieu (36 : 13). Sédécias ne craint pas de parjurer le serment de fidélité qu’il avait fait au nom de Dieu en se révoltant. Quel déshonneur pour le nom de l’Éternel ! C’est donc une rébellion aussi vis-à-vis de l’Éternel ; elle précipitera la fin du royaume de Juda.


                        CHAPITRE 25 : Derniers jugements

                                    Le jugement de Sédécias et des siens (v. 1-7)

            Sédécias récolte les fruits de sa révolte. Voyant la trahison de celui qu’il a lui-même établi, Nebucadnetsar assiège Jérusalem pendant un an et demi avant de la prendre. Sédécias a donc eu plus d’une année pour réfléchir et reconnaître la main de l’Éternel dans ses circonstances. C’est justement pendant ce délai que le prophète Jérémie l’a particulièrement averti (Jér. 38 : 14). Mais Sédécias préfère écouter des propos davantage à son goût, même s’ils ne sont pas vrais (Jér. 27 : 9-15). Jérémie avait engagé Sédécias à se rendre aux Chaldéens. En le faisant, Sédécias aurait montré de la soumission au jugement que Dieu envoyait. Il aurait également sauvé sa vie et épargné Jérusalem de l’incendie.
            Son endurcissement cause sa perte. Une brèche est faite dans le rempart de la ville affamée. Tout espoir s’évanouit. Sédécias et les hommes de guerre s’enfuient. On comprend l’exaspération du roi de Babylone, obligé de marcher pour la troisième fois contre Jérusalem. Nebucadnetsar sera peu enclin à l’indulgence vis-à-vis de son vassal révolté. Fait prisonnier, le massacre de ses enfants est la dernière scène que voit Sédécias. Pourtant, même si on extermine sa descendance, Dieu veille pourtant sur ses promesses faites autrefois à David (1 Rois 8 : 25 ; Jér. 33 : 17), et préservera la postérité de Jehoïakin (1 Chr. 3 : 17).

                                    Le pillage du temple (v. 8-21)

            Le temple édifié par Salomon, autrefois si glorieux, est la proie des flammes, ainsi que toutes les grandes maisons de Jérusalem. Tout le peuple qui pouvait représenter une force et qui n’avait pas été emmené avec Jehoïakin, s’en va à Babylone. Il ne reste que les pauvres du pays (Soph. 3 : 12).
            Le navrant pillage du temple est alors décrit. C’est le matériau qui constitue les ustensiles qui intéresse les Chaldéens et non leur usage : « ce qui était d’or, en or » (v. 15).
                    - Les deux colonnes d’airain, édifiées à l’entrée du temple par Salomon, sont détruites. L’une s’appelait « Boaz » - « en lui est la force » ; l’autre, « Jakin » - « il établira » (1 Rois 7 : 21). Comme il n’y a plus de foi pour saisir leur signification spirituelle, l’Éternel permet que les Chaldéens les emportent.
                    - La « mer d’airain » (v. 13), symbole de purification dont on avait oublié le sens, quitte aussi Jérusalem.
                    - La justice et le jugement, dont parlent les socles d’airain (v. 16), ont été abandonnés par l’impiété de Juda (Ps. 89 : 14) : ces socles partent à Babylone.
                    - Combien la description des chapiteaux est navrante ! Des grenades se trouvaient, bien en vue, au sommet des deux colonnes (v. 17). Le peuple n’avait pas porté de fruit pour Dieu. Le pillage qu’en font les Chaldéens en est le témoignage.
                    - La royauté a disparu. Le sacerdoce disparaît à son tour, lorsque les deux premiers sacrificateurs sont tués (v. 21). Ce jugement consacre l’échec de l’une et l’autre de ces deux fonctions établies par l’Éternel, pour le bien d’Israël. Elles ne refleuriront, à la gloire de Dieu, que dans la personne de Christ (voir Zach. 6 : 13).

                                    Guedalia (v. 22-26)

            Sur le reste du peuple, le roi de Babylone établit alors Guedalia, fils d’Akhikam, fils de Shaphan. C’est Shaphan, le scribe, qui avait apporté et lu au roi Josias le livre de la loi qu’Hilkija avait trouvé dans le temple (22 : 8). Son fils, Akhikam, est parmi ceux que Josias envoie pour consulter l’Éternel (22 : 12). C’est lui aussi qui avait protégé Jérémie qu’on voulait tuer (Jér. 26 : 24).
            Quant à son fils Guedalia, Jérémie semble avoir eu confiance en lui (Jér. 40 : 6). Il est un homme de paix qui réconforte le peuple venu vers lui (v. 24) et qui accepte le jugement de Dieu sur Jérusalem.
            Malgré le terrible jugement qui vient d’avoir lieu, l’homme naturel ne manifeste que révolte et meurtre. Accompagné de dix hommes, Ismaël, fils de Nethania, assassine Guedalia et son entourage (v. 25). Sans doute a-t-il été conduit par un égoïsme jaloux et encouragé par le soutien des Ammonites (Jér. 40 : 14). Lui-même, étant de la race royale, ne pouvait supporter que Guedalia ait été placé à la tête du peuple. Son acte sauvage contre celui qui cherchait à apaiser les esprits, achève de disperser Juda. On s’enfuit en Égypte, craignant la colère des Chaldéens.

                                    Préfiguration du redressement du peuple (v. 27-30)

            Le livre se ferme sur une scène plus encourageante. Dieu incline le cœur du nouveau roi de Babylone (Prov. 21 : 1), et permet qu’il use de grâce envers Jehoïakin. Voulait-il par là récompenser l’attitude de ce roi qui s’était rendu, plutôt que de résister jusqu’au bout comme Sédécias (24 :12) ? Ou bien son emprisonnement a-t-il conduit Jehoïakin à se repentir comme Manassé ? Cette scène est un signe avant-coureur de ce que l’Éternel fera quelques années plus tard, en réveillant l’esprit de Cyrus, roi de Perse, pour qu’un reste de son peuple puisse remonter à Jérusalem (Esd. 1 : 1-4). Son désir reste de bénir son peuple. Le jugement est « son œuvre étrange » et « son travail inaccoutumé » (És. 28 : 21). Aussi n’est-ce pas la faillite de la royauté qui clôt ce livre, mais la grâce de Dieu qui veut encore bénir son peuple malgré toute l’infidélité qu’il a montrée.


D’après « Sondez les Écritures » (vol. 14)