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Encouragement aux parents chrétiens



            Être parent n’est jamais chose facile. Être un parent chrétien est une chose encore plus sérieuse et chargée de responsabilité, comme le réalisent sans doute ceux de nos lecteurs qui se trouvent dans une telle relation.


Les enfants ont la même nature déchue que leurs parents

            Prenons le cas de parents chrétiens avec de jeunes enfants. Ils se rendent compte que, par hérédité, leurs enfants possèdent la même nature déchue (la chair) qu’ils savent être en eux-mêmes, avec probablement un fort penchant pour les passions et les péchés qu’ils savent, à leur chagrin et à leur honte, s’être particulièrement développés dans leur propre cas. Pour eux-mêmes, ils ont fait l’heureuse expérience de la grâce de Dieu et de l’œuvre régénératrice du Saint Esprit en eux ; ils possèdent par conséquent la nouvelle nature et, par l’Esprit qui leur a été donné en tant que croyants, ils savent qu’ils sont « en Christ ». Ils ne peuvent pourtant pas encore rien affirmer de cela chez leurs enfants, et ils sont très conscients que la nouvelle naissance et la foi en Christ ne se transmettent pas de parent à enfant. Voilà la situation : une situation qui a bien de quoi provoquer de profonds et sérieux exercices de cœur.
            Il n’est pas rare qu’on observe avec étonnement le spectacle de jeunes gens qui deviennent notoirement impies alors qu’ils sont pourtant issus de foyers éminemment pieux ; et on suggère parfois, en suivant les arguments et les insinuations des trois amis de Job, que cela s’expliquerait par quelque grave péché, ou quelque grave carence dans l’éducation des parents. Mais on ne s’étonne plus si l’on se souvient de ce que nous venons de dire sur la présence de la chair - et aussi de ce que ceux qui, sans conversion, seraient devenus les pires pécheurs, alors qu’une fois convertis, ils deviennent les saints les plus dévoués. Les enfants héritent de leurs parents la nature adamique, avec, probablement, une accentuation d’un ou plusieurs vilains traits particuliers qui, sans la grâce de Dieu, auraient été au premier plan chez leurs parents ; il en sera ainsi jusqu’à ce que la grâce intervienne aussi pour eux.
            Mais les parents chrétiens ont-ils des raisons de s’attendre réellement à une telle intervention de la grâce ? Au milieu de leurs exercices et même de leur angoisse de cœur, peuvent-ils se reposer dans l’attente confiante d’une œuvre de Dieu qui, en son temps, opérera une grande et salutaire délivrance pour leurs enfants bien-aimés ?
            Nous pouvons répondre à cette importante question en nous référant à plusieurs récits des évangiles.


Des occasions où le Seigneur Jésus a été approché par un parent en faveur d’un enfant

                        La fille de Jaïrus (Matt. 9 ; Marc 5 ; Luc 8)

            Cette jeune fille avait douze ans ; elle entrait donc tout juste dans l’âge de responsabilité. Son père était un chef de synagogue. Pour sa fille, la catastrophe imminente était celle de la mort.
            Dans son affliction, Jaïrus trouve sa ressource en faisant appel au Seigneur. Il est exaucé, et pourtant la mort de son enfant n’est pas évitée selon ce que, sans doute, il attendait avec plus ou moins de foi. Les circonstances se sont conjuguées pour faire obstacle, et le Seigneur ne les a pas modifiées.
            Mais l’appel de Jaïrus n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Sa prière a été exaucée avec une plénitude de puissance qui a dépassé la foi du père, et la jeune fille a été rendue à la vie. 

                        La fille de la femme cananéenne (Matt. 15 ; Marc 7)

            Le parent ici était un Gentil (non-Juif), issu d’une race maudite. Le Seigneur lui-même était sur les côtes de Tyr et de Sidon, une forteresse du diable (voir Ézé. 28 : 11-19).
            Cette fille était gravement tourmentée par un démon. La pauvre femme, bien qu’une paria, un simple « chien », apporte le cas de son enfant à Jésus. Elle n’est pas écoutée sur le champ. Le Seigneur se sert de l’intensité de son affliction pour opérer dans son âme un état salutaire d’honnêteté, d’humilité et de confession.
            Cette femme cananéenne prend sa vraie place et exprime incidemment sa foi dans l’étendue de la générosité du Seigneur qui pouvait déborder envers elle. Alors elle obtient la pleine satisfaction du désir de son cœur dans la délivrance de sa fille.
            Son appel a été efficace. Elle a été entendue.

                        Le fils souffrant de crises à caractère épileptique (Matt. 17 ; Marc 9 ; Luc 9)

            En l’absence du Seigneur qui était sur la montagne de la transfiguration, l’homme a d’abord amené le garçon aux disciples, qui n’ont pas réussi à le guérir. L’échec des disciples a fait réfléchir sur la puissance du Maître. Puis, ne sachant que trop bien la méchanceté et l’obstination particulières du démon qui tenait son garçon en esclavage, le père s’approche du Seigneur avec une foi faible et branlante, disant : « Si tu peux  quelque chose, viens à notre aide, ayant compassion de nous » (Marc 9 : 22).
            Cela a donné au Seigneur l’occasion de démontrer deux choses :
                    - Tout d’abord, sa puissance suprême, qui dépasse toute possibilité d’affrontement par l’adversaire. Le démon fait le pire de ce qu’il pouvait, comme s’il allait détruire sa pauvre enveloppe d’argile en la quittant et en faisant ce qu’il était pourtant obligé de faire ; cependant le Seigneur relève le garçon et le remet à son père en parfaite santé.
                    - Deuxièmement, le seul « si » qui pouvait être introduit dans l’affaire, concernait la foi du parent qui avait fait la demande adressée à la grâce et à la puissance du Seigneur. « Jésus lui dit : Le « Si tu peux », c’est : Crois ! Tout est possible à celui qui croit » (Marc 9 : 23). Cette grande déclaration pleine d’encouragement est faite en se référant à la demande du parent à Jésus d’obtenir la délivrance et la bénédiction de son enfant.

                         Des petits enfants amenés à Jésus (Matt. 19 ; Marc 10 ; Luc 18)

            Ce cas est également d’un intérêt particulier. Les enfants en question étaient très jeunes. Ils sont qualifiés de « petits enfants ». Il n’est pas dit avec précision qui les avait amenés. Dans chaque évangile, le récit est mis sous forme impersonnelle. Il est probable que ce sont leurs parents qui les ont amenés à Jésus ; s’ils ont été apportés par d’autres, cela ne fait que rendre plus remarquable l’accueil que le Seigneur leur a réservé. Les disciples, en outre, étaient positivement hostiles à cette demande, et pourtant Jésus, « après les avoir serrés dans ses bras, posa les mains sur eux et les bénit » (Marc 10 : 16).

                        Les fils de Zébédée (Matt. 20)

            La mère des fils de Zébédée s’approche de Jésus avec ses fils. Ils n’étaient plus jeunes, mais adultes. Ils n’étaient pas étrangers au Seigneur Jésus, car ils étaient des disciples reconnus, des apôtres choisis, en fin de période d’instruction par Jésus en personne. La requête formulée par leur mère ne concernait pas une délivrance ou une bénédiction d’ordre physique ou spirituel ; elle avait trait à leur avancement et à leur honneur dans le royaume à venir de gloire. L’orgueil naturel de la mère et le plaisir qu’elle prenait dans ses fils, cherchaient à être satisfaits auprès du Seigneur, et ils ont été refusés ! 

                        Le fils de la veuve de Naïn (Luc 7)

            Ce cas présente des caractéristiques particulières. Le fils mort était un adulte, fils unique de sa mère, et elle était veuve. Il n’est pas rapporté que la pauvre femme, veuve et éplorée, ait lancé un quelconque appel quand les deux foules se sont croisées - un homme mort au centre de l’une, le Christ, le Prince de la vie, au centre de l’autre. Pourtant, bien qu’aucun appel au secours ne soit sorti de ses lèvres, bien qu’elle n’ait eu peut-être aucune conscience de la véritable identité de Celui qui est le Vivant, Lui-même l’a vue. « Ému de compassion envers elle », Il lui dit : « Ne pleure pas » (v. 13). Il s’approche et touche la civière, et ceux qui la portent s’arrêtent. Jésus dit alors : « Jeune homme, je te dis, lève-toi ! » (v. 14). Et celui qui était mort se soulève, s’assied et commence à parler. « Et Jésus le donna à sa mère » (v. 15).
            Touché dans son infinie compassion par la vue des lamentations d’une mère, se rajoutant au chagrin d’une veuve, le Seigneur a agi sans que rien ne Lui soit demandé. Et sa puissance, toujours au service de sa compassion, a opéré une délivrance à laquelle la veuve ne s’attendait pas, et a séché ses larmes.

                        Le fils d’un officier du roi (Jean 4)

            À Capernaüm, le fils d’un officier de la cour du roi était malade. Son père, ayant entendu dire que Jésus était venu en Galilée, vient Lui demander de venir voir son fils qui va mourir (v. 47). Ici encore, nous trouvons les plaidoyers de la foi : le père se rend personnellement auprès de Jésus et Le supplie de venir guérir son fils. La vraie foi a besoin d’être mise à l’épreuve. La masse incrédule n’était satisfaite que par des signes et des prodiges, et la foi qui repose simplement sur des manifestations visibles n’est pas du tout une vraie foi. Mis à l’épreuve, l'officier redouble de supplications et reçoit la parole : « Va, ton fils vit » (v. 50). C’est là que sa foi triomphe, car, sans la moindre manifestation visible, l’homme prend le Seigneur au mot et s’en va aussitôt chez lui,. En chemin, il rencontre ses serviteurs qui lui apportent la joyeuse nouvelle de la guérison de son fils - guérison miraculeusement soudaine à l’heure même où Jésus avait prononcé la parole de puissance à son sujet. Il n’est pas étonnant que l’officier ait alors cru, ainsi que toute sa maison (v. 53) ! Ce qu’il faut noter, c’est qu’il avait déjà cru auparavant, car la foi consiste à prendre le Seigneur au mot - croire ce qu’Il dit parce qu’Il le dit


Les raisons de s’attendre à l’intervention de Dieu pour nos enfants

            Nous avons brièvement passé en revue ces sept exemples des évangiles. Ne nous donnent-ils pas une réponse sûre et solide à notre question initiale. Oui, chaque parent chrétien a des raisons de s’attendre à ce que Dieu intervienne dans la bénédiction de ses enfants.
                  - Votre enfant est-il en bas âge ? Le Seigneur Jésus a pris des tout jeunes enfants dans ses bras et les a bénis.
                  - S’agit-il d’une fille ou d’un fils affligé par la puissance du diable, ou proche de la mort, ou effectivement mort, ou même un fils adulte dont la mort veut s’emparer comme sa proie, et insensible à tout ce qui est autour de lui ? Dans chaque cas, Jésus a entendu et a opéré la délivrance.
                  - Il est vrai que dans un cas, il y a eu du retard, il a été permis que les circonstances fassent obstacle.
                  - Dans un autre cas, il a fallu que s’opère d’abord un travail de jugement de soi honnête dans l’âme de la mère affligée.
                  - Une autre fois, il a fallu réprimander avec douceur la foi faible et branlante du père angoissé.
                  - Dans une autre occasion encore, il a fallu mettre à l’épreuve une foi très authentique pour qu’elle se manifeste plus nettement.
                  - Toutes ces démarches spirituelles auprès des parents ont nécessité un certain délai. Pourtant, dans tous les cas, le cri a été entendu et il y a été abondamment répondu.

            Il y a eu cependant une exception, d’autant plus remarquable que les demandeurs étaient déjà disciples et serviteurs du Seigneur avant de faire leur demande. Ils ont été, en effet, les seuls des sept dont on peut affirmer cela, et ils ont été les seuls à rencontrer un refus ! Ah, mais ils n’étaient pas venus pour la bénédiction, la guérison et la délivrance, mais pour des honneurs et du prestige ! C’est là que réside le secret de leur déception, et c’est pourquoi cette seule exception est l’exception qui confirme la règle.


Un précieux encouragement

            Nous qui sommes des parents chrétiens, nous pouvons donc avec confiance nous mettre à genoux pour apporter le cas de nos enfants au Seigneur.
            Si nous les amenons avec le désir de les mettre en valeur et de les glorifier, afin que notre orgueil et notre plaisir naturels en eux soient renforcés par leur distinction dans ce monde-ci ou dans le monde à venir, nous n’avons aucune  raison de nous attendre à ce que le Seigneur agisse.
            Si nous les amenons pour que leur besoin désespéré soit satisfait et que leur bénédiction soit accomplie, le Seigneur nous entendra. Les circonstances diverses de notre côté ne seront pas un obstacle. Nous pouvons être Juifs ou Gentils, gens de petite foi faible ou de foi défectueuse ou de foi forte ; ou nous pouvons être tellement accablés de chagrin que nous ne faisons entendre aucun appel audible - peu importe. Les enfants peuvent être jeunes ou déjà âgés, affligés dans leur esprit ou dans leur corps, ou sans aucune affliction - c’est la même chose. Il délivrera. Il bénira. Il le fera en son temps, de manière à exercer spirituellement et à bénir le parent aussi bien que l’enfant ; cela peut entraîner du retard, mais Il le fera, et le fera avec tendresse, les prenant même dans ses bras d’amour pour les bénir.
            Jésus n’est plus sur la terre, pour que le cœur angoissé des parents puisse crier devant Lui : « Maître, je t’en supplie, regarde mon fils» - ou « ma fille ». Il est exalté dans les cieux et dispose de toute la puissance. Mais Il n’a pas changé dans ses compassions ni dans tout le reste : « Jésus Christ est le Même, hier, et aujourd’hui, et éternellement » (Héb. 13 : 8). Par conséquent, il sera répondu à votre cri par Christ qui n’a pas changé, de la même manière immuable. N’est-ce pas suffisant ?


D’après F. B. Hole – extrait de "Scripture Truth" (vol. 18)