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LE MYSTÈRE DE LA PIÉTÉ


Piété et conduite dans l’Assemblée de Dieu
Le mystère
La piété
Dieu a été manifesté en chair
Dieu a été justifié en Esprit
Dieu a été vu des anges
Dieu a été prêché parmi les nations
Dieu a été cru dans le monde
Dieu a été élevé dans la gloire
Une vie de piété à la gloire de Dieu

 

            « Incontestablement, le mystère de la piété est grand : Dieu a été manifesté en chair, a été justifié en Esprit, a été vu des anges, a été prêché parmi les nations, a été cru dans le monde, a été élevé dans la gloire » (1 Tim. 3 : 16).


Piété et conduite dans l’Assemblée de Dieu

            Dans la première lettre que l’apôtre Paul écrit à celui qu’il appelle avec affection son « enfant dans la foi » (1 : 1), il exprime le désir pressant que Timothée sache « comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant » (3 : 15). De même, pour chaque croyant, il est de toute importance de bien savoir quel doit être son comportement dans l’assemblée, afin que Dieu y soit honoré et glorifié et qu’il y ait de la bénédiction dans le rassemblement. C’est ce qui amène Paul à présenter dans le verset suivant, le « mystère - ou : le secret - de la piété ». En effet, notre conduite dans l’assemblée de Dieu dépend de la piété que nous manifestons envers Lui et si dans le rassemblement local chacun vit de piété, il y aura de la bénédiction dans l’assemblée.
            Dans le verset 16, nous avons six courtes propositions qui nous dévoilent le « grand mystère de la piété ». Elles ouvrent devant nous les richesses insondables de la Personne du Fils de Dieu, dans son humanité parfaite, depuis sa venue sur la terre jusqu’à son retour dans la gloire du ciel.
            Le « mystère de la piété » s’ouvre en nous faisant connaître que Dieu est venu du ciel sur la terre, qu’Il a été vu des hommes, comme étant Lui-même un homme, mais l’Homme-Dieu ; il se clôt en nous révélant que cet Homme divin a quitté la terre et est entré dans la gloire du ciel. Entre ces deux phases nous apprenons quelles ont été les conséquences de sa venue parmi les hommes.


Le mystère

            Nous trouvons de nombreux « mystères » dans l’Écriture. Ils se trouvent tous dans le Nouveau Testament, et c’est l’apôtre Paul qui en évoque le plus grand nombre, lui qui se présente aux Corinthiens comme « administrateur des mystères de Dieu » (1 Cor. 4 : 1).
            Par définition, un mystère est un secret, quelque chose de caché, quelque chose que l’on ne connaît pas, que l’on ne comprend pas. Cependant, les mystères dont nous parle la Parole de Dieu, qui ont toujours été cachés depuis un très lointain passé, sont révélés maintenant à ceux qui appartiennent à Dieu, aux croyants de la période de la grâce, pour leur édification et leur bénédiction.
            En effet, nous pouvons lire ce que Paul écrit au sujet de certains de ces mystères :
                    - Le mystère de l’union en un seul corps de Christ et de ses rachetés : « la révélation du mystère à l’égard duquel le silence a été gardé dès les temps éternels (mais il a été manifesté maintenant et, par des Écrits prophétiques, il a été donné à connaître à toutes les nations, selon le commandement du Dieu éternel en vue de l’obéissance de la foi) » (Rom. 16 : 25-26) ;
                    - Le « mystère du Christ », du fait que les nations seraient « d’un seul corps », le corps de Christ : « Ce mystère, en d’autres générations, n’a pas été donné à connaître aux fils des hommes, comme il a été maintenant révélé à ses saints apôtres et prophètes par l’Esprit ». Il ajoute : « cette grâce [m’] a été donnée… de mettre en lumière devant tous l’administration du mystère tenu caché de tout temps (dès les siècles) en Dieu qui a tout créé » (Éph. 3 : 6, 8-9) - les « saints apôtres et prophètes » du Nouveau Testament nous ont dévoilé ce secret de la part de Dieu ;
                    - Le mystère de Christ demeurant dans les saints qui forment un seul corps : « le mystère tenu caché dès les siècles et dès les générations… a été maintenant manifesté à ses saints. Dieu a voulu leur faire connaître quelle est la richesse de la gloire de ce mystère parmi les nations : Christ en vous, l’espérance de la gloire » (Col. 1 : 26-27).
            Parmi ces nombreux mystères, celui que Paul dévoile à Timothée dans sa première épître est qualifié de « grand » ; il emploiera la même expression pour parler du merveilleux mystère de l’union de Christ et de l’Assemblée (voir Éph. 5 : 32). Qui pourrait contester ou contredire la grandeur d’un tel « mystère » ? Il est grand, en effet, car il nous occupe directement de la Personne infiniment grande et insondable du Fils de Dieu, de Celui qui est « Dieu sur toutes choses, béni éternellement » (Rom. 9 : 5). Le Seigneur Jésus Lui-même a dit : « Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Matt. 11 : 27), mais nous sommes invités, par la révélation de ce secret de Dieu, à apprendre à connaître, dans notre faible mesure, quelque chose de la Personne de Celui qui a été sur la terre la pleine révélation de Dieu à l’homme. C’était le désir ardent de l’apôtre Paul : « Le connaître, Lui… » (Phil. 3 : 10). Que ce soit aussi le nôtre, en attendant le jour où, voyant notre Sauveur et Seigneur face à face, nous Le connaîtrons alors pleinement (1 Cor. 13 : 13) !


La piété

            Le mystère de la piété concerne la Personne du Fils de Dieu devenu homme. Dans ce monde il y a eu ainsi un homme « approuvé de Dieu » (Act. 2 : 12) à cause de la perfection de sa Personne et de sa vie. Le Seigneur Jésus a été le « khasid » - le saint, l’homme pieux – dont nous parlent plusieurs psaumes (Ps. 4 : 3 ; 16 : 10 ; 89 : 19). Ce terme a été traduit par « parfait, intègre » en 2 Sam. 22 : 26 (voir aussi la note g en 2 Chr. 6 : 42). La vie du Seigneur Jésus sur la terre est le modèle de la vie de piété envers Dieu. Nous pouvons découvrir dans les évangiles ce qu’a été cette vie parfaite du Seigneur Jésus, que Dieu a sanctionnée Lui-même en ouvrant le ciel sur Lui et en déclarant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3 : 17 ; 17 : 5).
            L’homme pieux est celui qui connaît Christ comme « le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 5 : 20), « venu en chair » sur la terre et maintenant glorifié comme Homme dans le ciel. Pour le croyant, la piété est une relation vivante et constante avec Dieu, caractérisée par la crainte de Lui déplaire dans ses actes, ses paroles, le respect envers Sa divinité et la confiance en un Dieu d’amour et de puissance.
            Une vie de piété, c’est une vie qui prend pour modèle le Seigneur Jésus, qui est occupée de Lui, le cœur et les pensées étant « gardés » en Lui (Phil. 4 : 7b) ; elle est forte dans l’attachement qu’elle porte à la Personne du Seigneur Jésus. C’est aussi une vie de communion personnelle avec le Père et son Fils Jésus Christ (1 Jean 1 : 3), qui se manifeste par la dépendance (la prière) et l’obéissance à la Parole de Dieu, l’acceptation de la volonté de Dieu à notre égard. La piété implique la foi envers Dieu et la séparation d’avec le monde.
            La piété, avec la satisfaction de ce que Dieu nous donne, est donc un grand gain pour le croyant (1 Tim. 6 : 6). Puissions-nous l’estimer ainsi, et que notre désir soit, en réponse à l’amour dont nous avons été et sommes aimés, de vivre une vie de piété devant Dieu et notre Seigneur Jésus. Elle a la précieuse « promesse de la vie présente et de la vie à venir » (1 Tim. 4 : 8) ; elle fait partie de la glorieuse chaîne des caractères chrétiens qui, partant de la foi et allant jusqu’à l’amour, conduisent par chacune de ces qualités ajoutées l’une à l’autre, à la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ (2 Pier. 1 : 5-8).
            Il a été écrit, en relation directe avec le passage de 1 Timothée 3 : 16 : « Le mystère de la piété n'est pas un ensemble de doctrines, c'est la connaissance d'une Personne à laquelle sont liées les affections du cœur renouvelé. La piété ne peut être produite en dehors de cette connaissance de ‘’Dieu manifesté en chair...‘’. Tel est le ‘’secret’’, le seul secret d'une vie de piété, qui conduira à la réalisation pratique de ce qu'est effectivement l'assemblée : ‘’la colonne et le soutien de la vérité’’ » (voir l’article « Mystères » de P. Fuzier – dans « Sujets » rechercher à « Mystère » ).


Dieu a été manifesté en chair

            Après avoir décrit dans les premiers versets de son évangile, la grandeur et la gloire de « la Parole », dont l’existence et la divinité sont éternelles, Celui qui a tout créé, Celui qui est la vie et la lumière (Jean 1 : 1-4), l’apôtre Jean nous présente Dieu manifesté en chair : « Et la Parole devint chair et habita au milieu de nous (et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité » (Jean 1 : 14). Quel contraste entre « la Parole » et « la chair », entre la divinité éternelle du Fils de Dieu et le fait qu’Il soit « devenu chair », qu’Il ait « participé au sang et à la chair », de la même manière que nous (Héb. 2 : 14), qu’Il ait été un homme « semblable » à ses frères « à tous égards » (Héb. 2 :17) ! Quelle grandeur dans son abaissement jusqu’à nous !
            Jean nous dit encore : « Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, Lui, l’a fait connaître » (Jean 1 : 18). Le Dieu « qui habite la lumière inaccessible, lui qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir » (1 Tim. 6 : 16), a été vu de sa créature sur la terre, dans la Personne du Fils de Dieu incarné. Il a revêtu notre humanité, « le sang et la chair », mais pas notre nature déchue, « la chair et le sang » - il n’y avait « pas de péché en lui » (1 Jean 3 : 5). N’est-ce pas là un insondable et merveilleux mystère, que Dieu nous fait connaître dans sa grâce ?
            La Parole de Dieu nous présente plusieurs passages par lesquels elle place devant nos yeux et nos cœurs ce fait mystérieux et merveilleux de l’incarnation du Fils de Dieu Lui-même :
                   - 1 Jean 1 : 1-2. Au début de sa première épître, Jean pourra faire part de son émerveillement, disant au sujet de Celui qui est « la vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée », qu’il l’avait entendue, vue, contemplée et touchée. Dieu Lui a formé un corps - Il est devenu homme ; Il Lui a creusé des oreilles – Il est devenu le parfait serviteur (Héb. 10 : 5 ; Ps. 40 : 6). Comme cela a été dit fort justement : Il est devenu ce qu’Il n’était pas, sans cesser d’être ce qu’Il était (J.N. Darby) – devenu homme sans cesser d’être Dieu ;
                   - Colossiens 1 : 15 : 17. L’apôtre Paul place devant les Colossiens les gloires du « Fils de l’amour du Père », le Dieu Tout-puissant, par qui « tout a été créé », Lui qui « est avant tout », par qui et en qui « tout subsiste » ; Il est « l’image du Dieu invisible » et en Lui Dieu a été vu ; Il a été un homme parmi les hommes sur cette terre de péché - mais « en lui, toute la plénitude s’est plu à habiter », c’est-à-dire Dieu dans la nature absolue de son Être ;
                   - Hébreux 1 : 2-5. L’auteur de cette épître nous présente dans les tout premiers versets Celui en et par qui Dieu nous a parlé. Il est Celui par lequel « Dieu a fait les mondes », Il est « le resplendissement » de la gloire de Dieu, « l’empreinte » de ce que Dieu est. Le Fils de Dieu qui « soutient tout par la parole de sa puissance », est venu jusqu’à nous depuis le ciel de la présence éternelle de Dieu, comme homme afin de faire « par lui-même la purification des péchés » ;
                   - Phil. 2 : 6-8. L’apôtre Paul encore, exhorte les croyants de Philippes à l’humilité et leur présente comme parfait modèle Celui qui, « étant en forme de Dieu » est descendu du ciel, de la présence éternelle de Dieu ; Il s’est Lui-même anéanti, « prenant la forme d’esclave », puis, trouvé dans cette condition d’homme dans laquelle Il est entré et a vécu sur la terre, Il s’est Lui-même abaissé, « étant devenu obéissant jusqu’à la mort de la croix ».
            Le Fils de Dieu manifesté en chair a ainsi été un petit enfant (Luc 2 : 27), « né de femme » (Gal. 4 : 4), un enfant (Luc 2 : 40 ; 43, 48), un adulte (Luc 3 : 23). Il a vécu sur la terre environ 33 ans, à la vue des hommes.
            Il a accepté de naître de femme comme tous les hommes depuis Caïn, de n’avoir qu’une mangeoire pour animaux pour y être déposé à son entrée dans le monde. Il est venu dans un foyer pauvre et a vécu Lui-même dans la pauvreté (Luc 2 : 24 - comp. Lév. 12 : 8 ; 2 Cor. 8 : 9). Il n’a eu aucun endroit sur la terre pour se reposer (Luc 9 : 58). Il a été connu sur cette terre comme le charpentier qui a travaillé de Ses propres mains ; un homme au milieu des hommes, mais méprisé, rejeté, pour lequel on n’a pas eu d’estime et duquel on s’est détourné (És. 53 : 2-3).
            Comment se fait-il que Dieu ait été « manifesté en chair » ? C’était, si l’on peut dire, l’ultime moyen par lequel Dieu a voulu parler aux hommes. Il avait autrefois, « à bien des reprises et de bien des manières, parlé aux pères par les prophètes » (Héb. 1 : 2), mais ils n’avaient pas écouté ; ils s’étaient détournés de Dieu et l’avaient abandonné.
            Mais Dieu, qui est grand en patience et en bonté, riche en miséricorde et en amour, a voulu s’adresser aux hommes une dernière fois. Il l’a fait en envoyant son Fils unique sur la terre, au milieu des hommes – Il « avait encore un unique Fils bien-aimé » et Il dit : « Que ferai-je ? J’enverrai mon fils bien-aimé » (Marc 12 : 6 ; Luc 20 : 13). Dans l’évangile selon Jean, le Seigneur souligne à de nombreuses reprises, qu’Il était « l’envoyé » de Dieu, du Père : « Dieu… a … envoyé son Fils dans le monde… afin que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3 : 17 ; voir 4 : 34 ; 5 : 23 ; etc. – environ 40 fois). Jésus Christ « venant en chair », c’est la pleine manifestation de l’amour de Dieu envers les hommes (Jean 3 : 16 ; 1 Jean 4 : 9-10).
            Il a été l’homme selon le cœur et la pensée de Dieu, l’homme selon son propos et son dessein éternel. S’Il a été « celui que l’homme méprise, celui que la nation déteste, le serviteur de ceux qui dominent ». Il a été devant Dieu « mon serviteur que je soutiens, mon élu [en qui] mon âme trouve son plaisir », le serviteur de l’Éternel « qui agira sagement » (És. 49 : 7 ; 42 : 1 ; 52 : 13).
            Il est bon pour nous que nous lisions les évangiles. Nous y découvrons à chaque page Celui qui est « Dieu manifesté en chair ». « Nous pouvons le contempler successivement comme Fils dans le sein du Père ; - Parole faite chair et manifestant Dieu ; - Fils de Dieu, Christ, Fils de l’homme, Fils de David, Jésus de Nazareth, Serviteur, Envoyé, Sanctifié, Donné de Dieu, Scellé du Père, Agneau et, enfin, ressuscité, élevé au ciel et glorifié. C’est avec de tels titres et sous de tels caractères que les évangiles nous le présentent » (J.G.-Bellett). Dans la contemplation du Seigneur Jésus sous ses différents aspects, que nous présentent les quatre évangélistes, le grand mystère de « Dieu manifesté en chair » nous est révélé. Nous apprenons ainsi ce qu’Il a été dans sa vie et sa marche sur la terre, dans son œuvre glorieuse et sa résurrection, et notre vie de piété en est affermie.


Dieu a été justifié en Esprit

            Le monde n’a pas connu Jésus (Jean 1 : 10) ; Il a été méprisé, haï, rejeté, et mis à mort sur une croix comme un malfaiteur ; Il a été « compté parmi les transgresseurs » (És. 53 : 12) ; Il a été estimé « puni, frappé de Dieu, et humilié » (És. 53 : 4). Telle a été l’appréciation des hommes envers le Fils de Dieu. Ils ont montré une totale injustice envers sa Personne. Étant des pécheurs devant Dieu, ils avaient besoin d’être sauvés et justifiés et ils ne pouvaient l’être que par la foi en Jésus Christ et par sa grâce, par l’œuvre de la rédemption (Rom. 3 : 22-26). Le Seigneur Jésus, quant à Lui, homme parfait, n’avait pas à être justifié dans le sens d’être rendu juste, car Il était le Juste (Act. 7 : 52 ; Jac. 5 : 6 ; 1 Jean 2 : 1).
            Le Saint Esprit se plaît à montrer à la foi qui considère la Personne du Fils de Dieu sur la terre, qu’Il a toujours été l’homme juste, depuis qu’Il a été « manifesté en chair » jusqu’à ce qu’Il soit « élevé dans la gloire ». La parfaite justice du Fils de l’homme a été continuellement démontrée. La puissance du Saint Esprit agissait en Lui et par Lui et attestait ainsi qu’Il était juste devant Dieu et les hommes. Le prophète Ésaïe avait annoncé bien des siècles avant la venue du Fils de Dieu sur cette terre que : « L’Esprit de l’Éternel reposera sur lui, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel » (És. 11 : 2).
            L’être saint qui devait naître de Marie a été conçu de l’Esprit Saint (Matt. 1 : 20). L’Esprit Saint est descendu sur Lui au baptême de Jean, avant qu’Il entre dans son ministère (Luc 3 : 22). Il était « plein de l’Esprit Saint » et conduit par Lui dans le désert pour y être tenté par le diable pendant quarante jours (Luc 4 : 1-2). L’évangile du Roi nous dit qu’Il a été « emmené dans le désert par l’Esprit » (Matt. 4 : 1) et l’évangile du Serviteur nous dit : « Aussitôt l’Esprit le pousse dans le désert » (Marc 1 : 12). Chacune de ces expressions convient parfaitement au caractère de l’évangile dans lequel elle se trouve, mais elles nous présentent toutes le Seigneur Jésus comme un homme dépendant de l’Esprit. À l’issue de la tentation, après avoir remporté la victoire sur l’Adversaire, Jésus retourne en Galilée « dans la puissance de l’Esprit » (Luc 4 : 14) et commence à enseigner dans les synagogues. A Nazareth, Il se lève pour lire, et Il ouvre le livre du prophète Ésaïe, dans lequel Il était écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonne nouvelles » (Luc 4 : 18).
            La vie tout entière du Fils de l’homme est caractérisée par la puissance de l’Esprit dont Il avait été oint par Dieu ; Il allait de lieu en lieu, faisant du bien à tous ceux qu’Il rencontrait, et Dieu était avec Lui (Act. 10 : 38). Celui qui était « séparé des pécheurs » était manifesté dans tout ce qu’Il faisait, comme agissant et parlant par l’Esprit (Matt. 12 : 28 ; Jean 3 : 34), et sa perfection comme Homme était ainsi démontrée. L’absence de péché en Lui dans un monde où le péché abondait, était attestée dans toute sa vie par la puissance de l’Esprit Saint et la surabondance de la grâce. Il a été dit de Lui : « Jésus était ‘’justifié en Esprit’’. Il n’avait aucun pas à refaire, pas une parole à rétracter. En toutes choses, il pouvait se justifier avec justice » (J.G. Bellett).
            Et s’Il a été justifié en Esprit dans toute sa vie, Il l’a été aussi dans l’offrande de Lui-même à Dieu, s’étant offert « par l’Esprit éternel », en un sacrifice que Dieu a pleinement agréé (Héb. 9 : 14).
            Enfin, dans sa résurrection d’entre les morts, Il a été « démontré Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de Sainteté, par la résurrection des morts » (Rom. 1 : 4). L’apôtre Pierre confirme que s’il a été « mis à mort en chair », Il a été « vivifié par l’Esprit » (1 Pier. 3 : 18).
            Considérons ainsi la perfection du Fils de Dieu devenu chair, qui a été « justifié en Esprit » dans toute sa vie sur la terre, dans ses actes et ses paroles, dans son œuvre expiatoire et dans sa résurrection. N’est-Il pas digne de l’adoration de nos cœurs, qui se réjouissent en un Sauveur parfait ?


Dieu a été vu des anges

            Tout ce qui concerne la Personne bénie du Seigneur Jésus fait l’objet de l’intérêt profond des anges qui se penchent sur ces choses pour les regarder attentivement (1 Pier. 1 : 12). C’est ainsi que, dans les évangiles, nous les voyons témoins de ce qui Le concerne à diverses occasions :
                   - C’est un ange qui annonce aux bergers le « grand sujet de joie », la bonne nouvelle qui sera pour tout le peuple : « Aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur ». Et, à cette nouvelle, apparaît « une multitude de l’armée céleste » qui loue Dieu et Lui rend gloire (Luc 2 : 10-14). Lorsque Jésus est entré dans le monde par sa naissance, les anges ont pu contempler leur Créateur ;
                   - C’est un ange du Seigneur (l’Éternel) dont le nom nous est donné, l’ange Gabriel, qui a le privilège d’annoncer quel sera le nom qui devra être donné au saint Enfant qui va naître – Jésus (salut de l’Éternel), Emmanuel (Dieu avec nous), Fils du très haut, Fils de Dieu (Matthieu 1 : 21 ; Luc 1 : 31, 32, 35 ; 2 : 21) ;
                   - Des anges sont là, après la tentation au désert, pour servir Jésus (Matt. 4 : 11). Quelle chose extraordinaire pour eux, de venir servir leur Créateur qui a pris la forme d’un homme, étant « fait un peu moindre que les anges » (Héb. 2 : 7) ; ils ne l’avaient jamais servi ainsi jusqu’à ce jour.
                   - A Gethsémané, Jésus est seul. Il a pris avec Lui trois disciples (Pierre, Jean et Jacques) et comptait sur leurs prières dans ces instants si difficiles à traverser pour Lui ; mais Il les trouve endormis de tristesse (Luc 22 : 45). Lui-même, éloigné d’eux d’environ un jet de pierre, se tourne vers son Père par la prière (v. 41). Dans ce moment, l’effroi et l’angoisse sont tels pour Lui que sa sueur devient « comme des grumeaux de sang qui tombent sur la terre » (v. 44). Il envisage alors la croix, et son âme sainte et pure est saisie d’effroi à la pensée qu’Il va être « fait péché », et que dans ce même moment, Il va être abandonné de son Dieu – souffrance indicible pour Lui ; c’est alors qu’un ange vient pour Le soutenir et le fortifier (Luc 22 : 43-44).
                   - Des anges sont présents au tombeau du Seigneur Jésus, pour témoigner de sa résurrection auprès des femmes et leur rappeler les paroles qu’Il leur avait dites avant la croix, annonçant ses souffrances, sa mort, mais aussi sa résurrection (Luc 24 : 4-7) ; ils confient aux femmes venues au tombeau de Jésus la bonne nouvelle de la résurrection de Jésus à transmettre aux disciples, et un message particulier pour Pierre qui avait renié son Seigneur (Matt. 28 : 7 ; Marc 16 : 7). Ils assurent ici leur service « en faveur de ceux qui vont hériter du salut » (Héb. 1 : 14).
             Avons-nous, quant à nous, le désir de « regarder de près » dans tout ce qui concerne la Personne de notre Sauveur et Seigneur Jésus Christ ? Le contemplons-nous avec adoration dans tout ce qu’Il a été sur la terre, de sa naissance à sa résurrection ? Quelle occupation heureuse et bénie pour tout croyant que de regarder à Jésus marchant ici-bas à la gloire de Dieu Son Père, dans un chemin dans lequel Il nous appelle à Le suivre.


Dieu a été prêché parmi les nations

            Jésus est venu sur la terre « chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19 : 10). Il a annoncé l’Évangile, mais Il est Lui-même l’Objet de cette bonne nouvelle du salut qu’Il a commencé à annoncer lorsqu’Il était dans le monde. Puis elle a été prêchée encore, et confirmée par ceux qui avaient été témoins de ce qu’ils avaient vu et entendu (Héb. 2 : 3-4), et cet évangile est encore annoncé aujourd’hui dans le monde entier.
            Dès le début de son ministère, Jésus prêchait la repentance : « Dès lors, Jésus commença à prêcher et à dire : Repentez-vous, car le royaume de Dieu s’est approché » (Matt. 4 : 17). Nous lisons un peu plus loin dans le même passage : « Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, proclamant (ou : prêchant) l’évangile du royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple » (v. 24). Cela faisait partie de sa « mission » envers Israël. Le Seigneur Jésus était venu pour « les brebis perdues de la maison d’Israël », mais Il devait être aussi « une lumière des nations » (Matt. 15 : 24 ; És. 49 : 6). Il répondra à la grande foi d’une femme cananéenne (Matt. 15 : 28), à la foi très grande d’un centurion romain (8 : 10, 13), comme à celle de tous ceux d’Israël qui sont venus à Lui conscients de leur état de péché et avec un grand besoin de salut.
            Il a été rejeté et mis à mort par son peuple qui n’a pas reçu ses paroles et n’a pas cru en Lui ; ce refus de se repentir a été confirmé par la lapidation du fidèle témoin, Étienne (Act. 7). Alors Jésus a été annoncé aux nations, et cependant encore aux Juifs qui voudraient entendre, par le moyen de l’apôtre Paul tout particulièrement (Act. 26 : 17-18 ; Gal. 2 : 7). Dès sa conversion, il a « prêché Jésus… disant que Lui est le Fils de Dieu » (Act. 9 : 20). Le sujet de sa proclamation était « Christ crucifié, pour les Juifs une occasion de chute, pour les nations folie, mais pour ceux qui sont appelés, aussi bien Juifs que Grecs, Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » (1 Cor. 1 : 23-24). Paul pourra écrire aux croyants de Colosses, au sujet de l’évangile qu’ils avaient entendu de lui : « l’évangile qui a été prêché dans toute la création sous le ciel » (Col. 1 : 23).
            L’incrédulité d’Israël est l’occasion pour les Gentils (les nation non juives) de recevoir le salut qui leur est présenté en Christ, et prêché durant le temps de la grâce, « jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée » (Rom. 11 : 25). Dans sa miséricorde, Dieu propose son grand salut en Jésus Christ à tous les hommes sans aucune distinction (Rom. 11 : 32). Qu’il y en ait encore beaucoup qui croient en Lui aujourd’hui !


Dieu a été cru dans le monde

            « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé », a dit Paul au gardien de la prison de Philippes qui lui demandait : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » (Act. 16 : 30-31).
            Jésus a été cru « dans le monde ». Peu nombreux ont été ceux qui ont cru en Lui lorsqu’Il était sur la terre, Dieu manifesté en chair, alors que les hommes ont pu Le voir et entendre ses paroles ; néanmoins, Il était présenté au monde afin que le monde le reçoive, croie et soit sauvé (Jean 3 : 17 ; 1 Jean 4 : 14). « A tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu » (Jean 1 : 12).
            Il ne s’agit pas d’une croyance éveillée par les miracles accompli par le Seigneur Jésus. Au sujet de ceux qui avaient cru de cette manière, sans que la foi soit « mêlée » avec ce qu’ils avaient vu, l’évangile nous dit : « Jésus lui-même ne se fiait pas à eux » (Jean 2 : 24). Mais il s’agit de la foi qui croit qu’Il était le Fils de Dieu, qui croit en son œuvre de rédemption accomplie à la croix pour le salut des pécheurs, qui croit en sa mort et sa résurrection. Ceux qui l’ont vu et entendu et qui ont ajouté foi à ce qu’ils ont saisi de sa Personne, ont cru en Lui à salut.
            Aujourd’hui, l’évangile est encore, par la grâce de Dieu, « prêché parmi les nations » et proclamé dans le monde entier. Ainsi, ceux qui, sans distinction de race, de langue, de peuple, de nation, et sans avoir vu Jésus, ajoutent foi à ses paroles et croient en Lui, sont sauvés – « En effet, l’Écriture dit : Quiconque croit en Lui ne sera pas confus. Car il n’y a pas de différence entre Juif et Grec, le même Seigneur de tous étant riche envers tous ceux qui l’invoquent ; en effet, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Rom. 10 : 11-13).
            Dans un monde essentiellement ennemi de Dieu et de son Christ, c’est la joie du croyant d’avoir cru au Seigneur Jésus, ayant reconnu son Sauveur et son Seigneur dans Celui dont le monde dans son ensemble n’a pas voulu. « Croyant en lui, bien que maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d’une joie ineffable et glorieuse, recevant ce qui est le but de votre foi, le salut de l’âme » (1 Pier. 1 : 8-9).


Dieu a été élevé dans la gloire

            Plusieurs passages du Nouveau Testament nous présentent ce fait mystérieux pour ceux qui ne croient pas, mais que la foi reçoit pleinement et avec joie :
                    - « Le Seigneur donc… fut élevé dans le ciel et s’assit à la droite de Dieu » (Marc. 16 : 19).
                    - « Il les mena dehors jusque vers Béthanie, puis, levant les mains en haut, il les bénit. Et il arriva, qu’en les bénissant, il fut séparé d’eux et fut élevé dans le ciel » (Luc 24 : 50-51).
                    - « Après avoir dit ces paroles, il fut élevé de la terre… une nuée le reçut et le déroba à leurs yeux » (Act. 1 : 9).
                    - L’apôtre Pierre, dans son premier discours, devant environ 120 disciples, emploie lui aussi ce même terme en parlant du Seigneur Jésus qui « a été élevé au ciel d’avec nous » (Act. 1 : 22)
                    - L’auteur de l’épître aux Hébreux dirige nos yeux vers le Seigneur Jésus, notre souverain sacrificateur dans le ciel, nous assurant qu’« un tel souverain sacrificateur nous convenait, … élevé plus haut que les cieux » (Héb. 7 : 26).
            Les hommes ont « élevé » le Fils de l’homme sur une croix (Jean 8 : 28 ; 12 : 32), et Il l’a accepté pour notre salut, mais le Seigneur Jésus ressuscité a été « élevé » dans le ciel, a « traversé les cieux » (Héb. 4 : 14), est « monté au-dessus de tous les cieux » (Éph. 4 : 10), pour entrer dans la gloire et s’asseoir sur le trône de Dieu.
            Hénoch a marché avec Dieu pendant 300 ans (Gen. 5 : 22) ; il a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu, et il a été enlevé et n’a pas vu la mort (Héb. 11 : 5). Le prophète Élie, dans un moment de découragement, avait demandé la mort pour son âme (1 Rois 19 : 4). Dieu n’a pas exaucé cette prière, car Il avait en vue quelque chose de bien meilleur pour son serviteur : Élie a été enlevé d’avec Élisée et il est monté au ciel dans un char de feu (2 Rois 2 : 3, 5, 10-11).
            Mais Christ est le seul homme qui a été élevé dans la gloire. Il l’a été en vertu de Son œuvre à la croix, accomplie à la gloire de Dieu, qui a été pleinement satisfait quant à sa sainteté et sa justice. C’est pourquoi Dieu l’a élevé très haut et L’a glorifié auprès de Lui. Non seulement le Seigneur Jésus a retrouvé, comme l’homme qu’Il est désormais à toujours, la gloire de Fils éternel de Dieu qu’Il avait de toute éternité auprès du Père et qu’Il avait quittée pour venir servir, souffrir et mourir sur la terre, mais aussi, à cette gloire s’ajoute désormais celle qu’Il s’est acquis comme Fils de l’homme et dans laquelle Il entre dans le ciel, accueilli là par Dieu Lui-même. Comme homme, ressuscité et glorifié après son séjour sur la terre, Il vit éternellement dans le ciel.


Une vie de piété à la gloire de Dieu

            Dieu, dans sa grâce envers nous, a voulu nous donner à connaître la Personne de son Fils bien-aimé en nous révélant dans sa Parole le « grand mystère de la piété ». Méditons sur l’abaissement suprême du Fils de Dieu devenu homme, sa vie parfaite sur la terre, sa mort sur la croix et sa glorieuse résurrection. Notre vie de piété en sera enrichie et affermie, à la gloire et à l’honneur de notre Dieu et Père et de notre Seigneur Jésus Christ, et pour notre bénédiction présente et éternelle.


Ph. F – juin 2021


        Quel prix a pour ton cœur, ô Père, Jésus, le Fils de ton amour !
        
De la piété, le grand mystère, nourrit notre foi chaque jour.

        Sur les sentiers de cette terre, sa joie était de te servir.
        
Et de la crèche au mont Calvaire, en Lui tu trouvas ton plaisir.

        Ton Fils unique a fait connaître ta grâce, ô Dieu, ta vérité ;
        
Dans la splendeur de tout ton Être, tu fus alors manifesté.

        Sa vie était l’offrande pure, sa mort le parfum excellent
        
De l’homme saint dans sa nature, parfaitement obéissant.

        Couronné de gloire suprême, Il est ta joie et ton repos ;
        
Il nous a préparé Lui-même une place avec Lui là-haut.