La foi d’Abraham
L’obéissance de la foi
Première séparation d’Abraham
Deuxième séparation
Troisième séparation
Quatrième séparation
Cinquième séparation
Abraham, un exemple pour notre foi
« Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit pour s’en aller au lieu qu’il devait recevoir en héritage ; et il s’en alla, sans savoir où il allait. Par la foi, il vint séjourner dans la terre de la promesse comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes avec Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse ; car il attendait la cité qui a les fondements, dont Dieu est l’architecte et le constructeur…Tous ceux-là sont morts dans la foi, sans avoir reçu ce qui était promis, mais ils l’ont vu de loin et salué ; ils ont reconnu qu’ils étaient étrangers et de passage sur la terre. Car ceux qui parlent ainsi montrent clairement qu’ils recherchent une patrie ; en effet, s’ils s’étaient souvenus de celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner ; mais, en fait, ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste ; c’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’eux, d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité. Par la foi, Abraham, mis à l’épreuve, a offert Isaac ; et celui qui avait reçu les promesses offrit son fils unique, à l’égard de qui il avait été dit : « En Isaac te sera appelée une descendance » : il avait estimé que Dieu pouvait le ressusciter même d’entre les morts, d’où aussi, de manière figurée, il le reçut » (Héb. 11 : 8-10 ; 13-19).
Abraham, le père de tous ceux qui croient
Abraham était d’un côté le père de tout le peuple d’Israël ; il était aussi par sa foi, spirituellement, le père de tous ceux qui croient au Seigneur Jésus (voir Romains 4). Il est, pourrait-on dire, la personne ayant la plus grande foi dans toute la Bible. C’est aussi une raison pour laquelle il est appelé le père des croyants. Il est notre père à nous qui croyons. Il est la personne qui a eu la plus grande foi. Justement ce passage de l’épître aux Hébreux nous le montre, nous confirme qu’il a fait des choses extraordinaires, et tout cela par la foi.
Hébreux 11, le chapitre de la foi
Toutes les portions de ce chapitre sont caractérisées par la foi. Et cette foi, c’est celle qui est manifestée tout au long du chemin du croyant. Il y a une foi qui est nécessaire pour devenir croyant. C’est la foi qui sauve. Mais ici il ne s’agit pas de la foi qui sauve – nous avons été sauvés par la foi au Seigneur Jésus - , mais c’est la foi tout au long du chemin de la foi. C’est la confiance et l’obéissance continuelles du croyant tant qu’il est sur la terre. La loi exigeait seulement l’obéissance : Faites ces choses et vous recevrez la récompense. La foi est aussi obéissance, comme nous la trouvons déjà dans le verset 8 : « Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit ». La loi exigeait seulement l’obéissance, mais la foi du croyant aujourd’hui est caractérisée par l’obéissance et par la confiance. Ces deux choses sont des caractéristiques de notre vie : confiance dans un Dieu qui nous aime, qui a donné son Fils dans son amour pour nous, mais aussi obéissance. Seulement, la différence entre l’obéissance légale et l’obéissance du chrétien est que la loi exigeait l’obéissance pour arriver au but : Obéissez, faites ces choses, et la conséquence sera telle et telle. L’obéissance était pour ainsi dire le chemin vers Dieu et personne ne pouvait achever ce chemin parce que nous sommes tous des pécheurs comme aussi le peuple d’Israël. Tandis que l’obéissance de la foi est le fruit de la foi, le fruit de notre confiance dans le Seigneur Jésus. Nous sommes nés de nouveau et la nouvelle nature, la nouvelle vie, désire, comme fruit, obéir à Celui qui l’a sauvée. C’est une grande différence.
Abraham est caractérisé par l’obéissance. C’est la première chose qui nous est dite de cette personne. C’était l’obéissance en suivant et en exécutant la volonté de Dieu. Cette obéissance d’Abraham a été caractérisée pendant toute sa vie par des séparations.
La première séparation était : Quitte ton père, quitte la maison paternelle, quitte ta parenté, quitte ton pays (Gen. 12 : 1). Qu’est-ce qu’Abraham a fait ? Il a accompli cette demande partiellement. Nous ne savons pas exactement les raisons pour lesquelles il a quitté son pays mais il n’a pas quitté sa parenté et son père. Il a pris son neveu Lot (Gen. 12 : 4). Dieu avait dit : Sors, abandonne le lien qui te lie à cette terre, les liens naturels. Combien de fois on a fait connaissance de chrétiens qui ont dû faire exactement cela. La famille ne voulait rien savoir du Seigneur Jésus et la séparation était nécessaire parce qu’il s’agit de choses naturelles que Dieu a placées dans la vie des hommes, les liens familiaux. Il faut une telle séparation dans certains cas, c’est pourquoi le Seigneur dit : « Celui qui aime père ou mère plus que moi n'est pas digne de moi » (Matt. 10 : 37). Cela ne veut pas dire qu’on se méfie de son père ou de sa mère, mais il s’agit d’obéir plus au Seigneur qu’aux parents. C’est un choix, pas une haine naturelle. Mais il s’agit de préférer suivre le Seigneur plutôt que de suivre les parents et la famille. Abraham a essayé d’accomplir cette expression de la volonté de Dieu, mais il l’a fait partiellement. Les conséquences en ont été qu’il a dû attendre à Charan jusqu’à ce que son père soit mort (Gen. 11 : 31-32).
Abraham l’étranger
Abraham a toujours amené Lot avec lui. C’est ce qui a nécessité la deuxième séparation. Dans le chapitre 13, il dit à Lot : « Sépare-toi, je te prie, d’avec moi » (v. 9), parce qu’il y avait des différences, des difficultés entre les bergers d’Abraham et ceux de Lot. Abraham avait de la miséricorde pour son neveu. C’était un sentiment naturel et très respectable. Mais Dieu avait simplement dit à Abraham : Quitte… Il ne s’agit pas ici du message de l’évangile. Il s’agit de la responsabilité de chaque croyant vis-à-vis du Seigneur. On ne peut pas dire que Dieu ne voulait pas que Lot se convertisse. Ce n’est pas la pensée. Lot était un croyant. Nous ne voyons pas cela dans l’Ancien Testament mais dans le Nouveau Testament : dans la 2e épître de Pierre, il nous est dit à trois reprises, comme si Dieu devait souligner ce fait incroyable, que Lot était un homme juste (2 Pier. 2 : 7-8). Il a tourmenté son âme juste, il a parlé de choses qu’il voyait à Sodome. Combien de chrétiens tourmentent leurs âmes par les choses qu’ils voient parce qu’ils ne se sont pas séparés ! Lot était un homme qui n’était pas séparé du monde. Abraham était étranger, Lot ne l’était pas. « Je suis étranger » : c’est la première chose qu’il dira quand il cherchera un sépulcre pour sa femme Sara : « Et Abraham se leva de devant son mort ; et il parla aux fils de Heth, disant : Je suis étranger... » (23 : 3-4). Il a clairement confessé son caractère, il n’a pas dit comme Lot : Je suis l’un de vous. Non. Il s’est clairement déclaré comme étranger, ce qu’il était. Et son caractère d’étranger se montre par le fait qu’il habitait toujours sous une tente. Les autres personnes avaient des maisons. Cela ne veut naturellement pas dire que nous n’avons pas à posséder une maison, mais il s’agit du caractère. Lui n’avait pas une maison, il habitait dans une tente.
Étrangers sur la terre et citoyens des cieux
Une tente est une demeure passagère. On peut la dresser, on peut la plier, on peut la dresser de nouveau. C’était le caractère d’Abraham et c’est notre caractère, on le verra aussi plus tard dans notre passage : « étrangers et gens de passage » (v. 9 ; 1 Pier. 2 : 11). Nous n’avons pas de droit ici-bas sur la terre. On parle toujours des droits des hommes, mais nous n’avons pas de droits des hommes, nous vivons par la grâce. Quelqu’un qui vit par la grâce n’exprime jamais ses droits parce que cela est en contradiction avec la grâce. Nous sommes des étrangers.
Abraham était un étranger parce qu’il venait d’Ur des Chaldéens, et de Charan. Mais nous, nous sommes des étrangers parce que nous n’appartenons pas à ce monde non plus. Nous sommes nés de Dieu. La naissance naturelle nous a faits hommes, mais la naissance nouvelle nous a faits enfants de Dieu et par cela nous sommes des étrangers ; nous n’appartenons pas à ce monde qui est seulement né naturellement. Le Seigneur nous a amenés dans sa mort. Notre vieil homme a été crucifié. Notre position comme homme naturel a trouvé sa fin à la croix. Avec Christ notre vieil homme a été crucifié. Nous avons été ressuscités avec Christ : nous sommes placés dans une nouvelle sphère de vie. Ce n’est plus cette terre, ce monde dans lequel nous sommes des ressuscités. Nous sommes ressuscités pour le ciel. L’épître aux Éphésiens nous porte plus loin. Nous sommes déjà assis avec Christ dans les lieux célestes. Donc, de plusieurs points de vue, la Parole nous désigne comme étrangers. C’est pourquoi Pierre dit : « Je vous exhorte, comme étrangers et gens de passage... » (1 Pier. 2 : 11). Les étrangers ce sont ceux qui vivent dans un pays, mais qui n’y ont aucun droit ; n’oublions jamais cela. Abraham était étranger. Nous sommes des étrangers et la démocratie désire toujours nous tirer dans ses chaînes : vous devez faire entendre votre voix, autrement vous négligez la démocratie, nous dit-on. - Or, nous n’avons rien à faire là. Le Seigneur peut venir maintenant. Où seront alors nos droits ? Le monde attend des centaines d’années, ils ont la crainte de la catastrophe climatique. Cela ne nous concerne pas, parce que nous attendons le Seigneur et Il peut nous enlever d’un moment à l’autre ; tous nos droits imaginés seront passés. Nous sommes des étrangers, et c’est une des choses qu’Abraham nous démontre.
Séparation et miséricorde
Alors Abraham devait se séparer de celui qu’il voulait protéger. Il voulait protéger Lot, mais ce n’était pas possible ; il devait se séparer de lui. Mais cette séparation est aussi pleine de grâce au moment où Lot s’est finalement éloigné d’Abraham. Ce n’est pas Abraham qui s’est séparé, mais Lot. Il a choisi le terrain où il voulait avoir ses troupeaux et Abraham est resté. Mais au moment où Lot entrait dans le danger, Abraham avait de la miséricorde envers lui et il lui est venu en aide (Gen. 14). Donc ce n’était pas une séparation dure, mais une séparation qui est toujours liée et caractérisée par la miséricorde envers le pauvre Lot qu’Abraham a sauvé de ses ennemis.
Séparation pour suivre le Seigneur
La troisième séparation était celle d’avec Ismaël et d’Agar. C. H. Mackintosh a écrit une série d’articles dans un petit livre : « Les séparations divines ». Il explique dans ce livre toutes ces séparations qu’Abraham a vécues. Il est très instructif pour nous de voir que la vie de foi est caractérisée par des séparations. Nous tous, nous connaissons un peu cela. Mais notre nature hait ces séparations. Elle veut toujours se lier avec le monde et avec la nature, et aussi la famille. Mais si la famille nous empêche de suivre le Seigneur, il y a nécessairement séparation.
L’attente patiente de la foi
Abraham avait agi charnellement. Il avait reçu la promesse de Dieu qu’il aurait un fils qui deviendrait le père d’une grande nation. Mais il avait déjà 90 ans et il attendait toujours. Alors sa chair, son intelligence agissent. Sa femme, Sara, n’était pas meilleure. « Va, je te prie, vers ma servante (Agar) ; peut-être me bâtirai-je une maison par elle », dit-elle à son mari (16 : 2). Mais c’était la volonté propre. Ce n’était pas la promesse de Dieu, ce n’était pas l’attente patiente qui doit caractériser aussi notre foi. La foi, ce n’est pas seulement une pensée, pas seulement un mot, mais dans la vie de foi il faut patienter, très souvent. Abraham n’a pas su patienter. Donc, d’Agar naît un fils à Abraham ; mais Ismaël est-il le fils promis ? Non, ce n’était pas la descendance promise, parce que c’était le fruit de la propre volonté.
Abraham se sépare d’Agar et d’Ismaël
Dieu dit donc à Abraham : Tu dois te séparer de ton fils et de la mère de ton fils, Ismaël. Et cela a été très dur pour Abraham parce que c’était son propre fils ; mais il l’a fait. Abraham ne voulait pas ! Il luttait, il y avait quelque chose dans son intérieur qui résistait à accomplir la volonté de Dieu. Alors Dieu dit : « Dans tout ce que Sara t’a dit, écoute sa voix » (21 : 12). Et Abraham l’a fait. C’est un encouragement pour les sœurs ; leur jugement spirituel peut avoir la même valeur que celui d’un frère.
Seulement la place de la femme doit toujours être gardée. Dans 1 Pierre 3 il est dit aux hommes et aux femmes de respecter et de suivre le comportement divinement prescrit. Il est dit aux femmes qu’elles doivent avoir du respect pour leur mari : « De même, vous, femmes, soyez soumises à votre propre mari afin que, si même il y en a qui n’obéissent pas à la Parole, ils soient gagnés, sans parole, par la conduite de leur femme, ayant observé la pureté de votre conduite dans la crainte, vous dont la parure ne doit pas être extérieure : cheveux richement tressés, ornements d’or, vêtements recherchés, mais l’être caché du cœur, dans la parure incorruptible d’un esprit doux et paisible qui est d’un grand prix devant Dieu ; car c’est ainsi que jadis se paraient les saintes femmes qui espéraient en Dieu : elles étaient soumises à leur mari, comme Sara obéissait à Abraham, l’appelant seigneur » (v. 1-6). Lorsque Dieu a parlé à Abraham, Il a vu que Sara s’est mise à rire. Dieu avait dit : « Sara aura un fils » (Gen. 18 : 14). Alors elle a dit : Comment est-ce possible ? Moi, je suis vieille et « mon seigneur aussi est âgé ». - C’est la seule fois où cette expression figure dans l’Ancien Testament, mais elle exprime l’attitude de soumission et de respect de cette femme envers son mari. Dans le Nouveau Testament, le Saint Esprit dit encore que Sara appelait Abraham « seigneur ». Combien nous voyons qu’il est nécessaire de lire la Parole exactement et en profondeur et de ne pas seulement la parcourir, car alors nous ne comprenons pas les profondeurs de cette Parole.
Donc Abraham devait se séparer de son propre fils Ismaël qui a aussi reçu une bénédiction, mais pas comme Isaac.
Le sommet de la foi d’Abraham
Abraham devait encore se séparer d’Isaac : « Par la foi, Abraham, mis à l’épreuve, a offert Isaac » (Héb. 11 : 17). Même les enfants peuvent comprendre qu’Abraham a offert son fils Isaac, même s’il ne l’a pas fait effectivement. Il voulait être obéissant à Dieu. Et c’est l’épreuve de Dieu envers son ami. Trois fois dans la Parole Abraham est appelé ami de Dieu, ce qui n’est le cas d’aucune autre personne (2 Chr. 20 : 7 ; És. 41 : 8 ; Jac. 2 : 23). Dieu parlait à Moïse comme à un ami (Ex. 33 : 11), mais ici Abraham était l’ami de Dieu. Et il avait la plus grande foi imaginable ! La foi qui l’a conduit sur le chemin vers Canaan était déjà grande, pour quitter son pays à 75 ans. Alors qu’il était déjà un homme âgé, il a quitté tout ce qu’il avait, tout son environnement et a obéi à la voix de Dieu.
Mais cette épreuve, en Genèse 22, lorsque Dieu a demandé qu’il sacrifie son fils, c’était le plus grand sacrifice. Pour un homme naturel, des parents peuvent imaginer cela. Je crois que la plupart diraient : Je ne pourrai pas le faire. Abraham l’a fait. « Par la foi, Abraham, étant éprouvé ». C’était la plus grande épreuve qu’un homme puisse subir : il « a offert Isaac ». La Parole déclare cela comme un fait accompli. Il l’a offert - mais il ne l’a pas fait. Dieu a regardé dans le cœur, ce que nous ne pouvons pas faire et Il a vu qu’Abraham n’a pas dit : Je ne peux pas faire cela, mais plutôt, en soumission : Ta volonté sera accomplie - comme le Seigneur Jésus l’a fait en perfection. - Est-ce que c’était de la dureté de cœur ? Est-ce que c’était une soumission légaliste à la volonté de Dieu ? - Non. C’était la foi : « Par la foi, Abraham, mis à l’épreuve, a offert Isaac ; et celui qui avait reçu les promesses offrit son fils unique, à l’égard de qui il avait été dit : «En Isaac te sera appelée une descendance » (Héb. 11 : 17-18).
« Il avait estimé que Dieu pouvait le ressusciter même d’entre les morts »
Et maintenant l’explication, qui tient dans ces mots : « il avait estimé ». C’est là l’explication. Qu’est-ce qu’Abraham a estimé ? Il a estimé : Dieu m’a promis un fils, à mon âge. Il m’a promis un pays où je suis maintenant, même si j’y suis comme un étranger. Dieu m’a promis que ce fils deviendra le père d’une grande nation. - Abraham a tout cru avec soumission. Et il a estimé que si ce même Dieu qui lui avait promis ce fils et le lui avait donné, et qui maintenant exigeait de sacrifier ce fils, il n’y avait qu’une seule réponse : ce Dieu qui était un Dieu de vérité, ressusciterait ce fils. C’est là l’estimation qu’il a faite. Ce n’était pas une révélation de la part de Dieu, c’était l’estimation de la foi. L’estimation naturelle aurait été : Je ne peux pas le faire. Dieu ne peut pas exiger que je mette à mort mon fils. J’ai déjà perdu le premier, Ismaël (le fils selon la nature). Et maintenant je dois perdre mon fils promis ? Impossible !
Mais Abraham a estimé par la foi et cela, c’est d’une grande beauté : voir ce vieil Abraham, peut-être sur les genoux, et disant : Je le ferai parce que j’ai confiance en toi, ô Dieu, que tu me le redonneras. - Et Il l’a fait. Et cette foi a été récompensée à 100 %. Il n’a pas dû mettre à mort son fils. Au moment où il lève la main pour le tuer, Dieu lui dit : Je vois que tu es soumis, que tu es obéissant. Tu n’as pas besoin de le tuer. - Ainsi, pour Dieu, la volonté du cœur est la même chose que l’action de nos mains. Quelle beauté ! Mais c’était la plus grande, la plus profonde épreuve qu’un homme puisse subir, et Abraham est passé à travers cette épreuve avec succès. Dieu a reconnu et apprécié cette foi et cette obéissance d’Abraham en lui redonnant son fils qu’il avait en effet offert, même si le sacrifice n’a pas été accompli. « De manière figurée », il a reçu Isaac comme s’il avait été ressuscité d’entre les morts (Héb. 11 : 19).
La foi ou les sentiments
Nous voyons dans cette personne d’Abraham un exemple pour nous, pour notre foi. Combien faible est notre foi ! Et Dieu a de la miséricorde pour notre faiblesse ; notre Seigneur et aussi notre souverain sacrificateur a de la miséricorde pour nos faiblesses. Il ne nous méprise pas quand notre foi n’est pas à la hauteur de celle d’Abraham. Mais Il nous encourage pour agir aussi par la foi, même si notre intelligence dit le contraire - l’intelligence et, très souvent, nos sentiments. Les sentiments prennent parfois une place qui ne leur est pas due, j’ose le dire. Tout le monde, le monde entier, vit par les sentiments. Mais, spirituellement et bibliquement, les sentiments naturels d’un homme sont un des plus grands empêchements pour la foi parce qu’ils sont incontrôlables. Ce sont des choses qui surgissent dans notre cœur et on dit : Je ne peux rien faire contre cela.
Soumission à la volonté de Dieu
Mais on peut se mettre à genoux et dire : Seigneur, donne-moi l’intelligence de voir si ce sentiment est un sentiment bon de ta part ou un sentiment charnel qui m’éloigne de toi. - Alors nous pouvons soumettre notre intelligence et nos sentiments à la volonté de Dieu. Cela nous donne de la force spirituelle. Ce ne sont pas les choses extérieures, les choses apparentes et connues, qui font une impression, pour ainsi dire, à Dieu. Combien de personnes ont su ce qu’Abraham a fait sur cette montagne de Morija ? Les serviteurs n’en savaient rien et il ne semble pas qu’Abraham ait proclamé : Je vais sacrifier mon fils. - Ce sont des choses qui se sont passées dans la tranquillité et même dans une atmosphère cachée. La foi ne cherche pas la publicité. Mais Dieu a donné une publicité biblique à cet évènement qui nous parle jusqu’à aujourd’hui.
Obéissance et confiance de la foi
Cette épreuve et le fait qu’Abraham l’a traversée avec un tel succès est une image de ce que notre Père éternel a réalisé en donnant son Fils. En Romains 8 il est probablement fait allusion à cet évènement : Dieu « n’a pas épargné son propre Fils » (v. 32). Pourquoi le Saint Esprit dit-il cela ? Était-il nécessaire que ce soit écrit ? « Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? ». Pourquoi le Saint Esprit a-t-il mentionné l’expression : « qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous » ? S’il avait supprimé l’expression « qui n’a pas épargné », le sens aurait été le même, mais c’est sans doute une allusion à Morija où il a été permis à Abraham d’épargner son fils. « N’étends pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien » (Gen. 22 : 12), parce que je vois maintenant que tu es obéissant. - Mais Dieu n’a pas épargné son Fils, notre Seigneur, mais Il l’a donné pour nous et avec Lui Il nous donnera et Il nous a donné déjà toutes choses. Donc Abraham est caractérisé par cette obéissance et cette confiance. Les deux ensemble font la foi, caractérisée par cette énergie spirituelle qui nous est présentée par cette séparation.
Le paradis de Dieu
La dernière séparation d’Abraham est celle d’avec sa femme, Sara (ch. 23). Elle est morte avant lui et il a mené deuil sur elle. Mais après quelque temps nous voyons qu’il s’est levé de devant son mort (v. 3) - celle qui l’avait accompagné toute sa vie. Mais il savait qu’il avait encore des choses à faire. Il ne savait pas grand chose de l’état des âmes après la mort. C’était le shéol, une chose un peu indistincte. On ne connaissait pas à cette époque la différence entre le paradis et l’hadès. C’est le Seigneur qui a tiré le voile avec l’histoire de Lazare et de l’homme riche (Luc 16). C’est là, pour la première fois, que le rideau a été un peu levé pour montrer le sort des âmes. Le Seigneur a dit au brigand converti : « Tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23 : 43). Mais le fait que les âmes de ceux qui sont morts comme pécheurs sont dans l’hadès était révélé seulement par le Seigneur dans ce récit de Luc 16.
Paul pouvait dire pour cette raison : j’ai « le désir de partir et d’être avec Christ, car c’est, de beaucoup, meilleur » (Phil. 1 : 23). Mais Abraham ne connaissait pas ces détails et pourtant il a mené deuil et il s’est levé de devant son mort.
Un témoignage
La première chose qu’Abraham a dit aux fils de Heth, c’est : « Je suis étranger » (Gen. 23 : 4). C’est aussi un des traits caractéristiques d’Abraham qui est un exemple pour nous. Est-ce que je me sens comme un étranger dans ce monde ? Est-ce que mes collègues, mes voisins, savent que je suis chrétien ? C’est l’explication de beaucoup de choses.
Il y a quelques jours, j’ai entendu l’histoire d’un incrédule qui travaillait comme peintre dans un hôpital ; il y avait là une infirmière qui se distinguait de toutes les autres. Son attitude avait beaucoup impressionné le peintre. Et à la fin de son séjour, il lui a posé la question : Quelle est votre secret pour vivre ainsi ? - Elle a alors rendu témoignage. Après avoir quitté le chantier, pendant trois ans, le peintre a prié, parce que son cœur était inquiet : il demandait que Dieu lui permette de retrouver cette jeune femme. Un jour, il l’a rencontrée d’une manière merveilleuse. Il s’est converti à cause du comportement de cette sœur qui avait su témoigner autour d’elle pour le Seigneur.
Abraham, un exemple pour notre foi
Notre comportement comme étrangers joue un rôle très important dans notre vie. Et nous ne nous rendons pas assez compte de notre responsabilité de ne pas témoigner artificiellement du Seigneur, de faire comme si. Non ! C’est quelque chose de spirituel mais naturel, que les gens voient que nous sommes une race d’étrangers. C’est très beau et je connais quelques autres exemples où le comportement d’un chrétien a conduit à la conversion d’un incrédule. Le monde veut exercer son influence sur nous. Mais si nous sommes des étrangers comme Abraham, nous pouvons suivre ses traces et apprendre énormément de cet homme qui était un croyant avec beaucoup moins de connaissance que nous. Il n’avait pas la Bible. On peut dire - et c’est vrai : Dieu lui a parlé personnellement, Il lui est apparu. Mais nous avons la Parole de Dieu, parfaite, et aussi la vie d’un Abraham qui nous est proposée comme exemple pour notre foi : lui-même a cru en Dieu, a obéi à Dieu et Lui a fait confiance. Que le Seigneur nous donne aussi ces qualités, à chacun individuellement, et aussi pour nous tous ensemble !
A. R. - D’après une méditation (février 2020)