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JÉSUS CHRIST, NOTRE MODÈLE (2)


Voici un nouvel article dont l’objet est de nous occuper de la personne de Christ, notre parfait modèle.

SUIVRE SES TRACES (1 Pier. 2 : 21-23 ; Matt. 11 : 29-30)
            « Ses traces » (1 Pier. 2 : 21-23)
            « Apprenez de moi » (Matt. 11 : 29-30)

 

SUIVRE SES TRACES (1 Pier. 2 : 21-23 ; Matt. 11 : 29-30)

            « Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude ; qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas l’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (1 Pierre 2 : 21-23).
            « Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est facile à porter et mon fardeau est léger » (Matt. 11 : 29-30).

            Le Seigneur Jésus Christ est le grand thème de toutes les Écritures, mais chaque passage présente un aspect particulier de sa Personne ou de son œuvre. Les passages cités ci-dessus attirent notre attention d’une manière bénie sur l’humble grâce qui caractérisait son chemin de souffrance comme Homme parfaitement dépendant.
            Dans le premier passage, l’apôtre Pierre nous exhorte à suivre ses traces ; dans le deuxième, le Seigneur lui-même nous invite à apprendre de Lui. Bienheureux celui qui écoute cette exhortation et qui répond à son invitation pleine de grâce. Cependant, pour le réaliser, nous devons nous demander : quelles sont ces traces que nous sommes exhortés à suivre, et que devons-nous apprendre de Lui ?
 

                        « Ses traces » (1 Pier. 2 : 21-23)

            Écoutons d’abord l’exhortation de l’apôtre. Un certain jour de l’histoire de Pierre, le Seigneur a dit à son disciple restauré : « Toi, suis-moi » (Jean 21 : 23). Maintenant, ce commandement est transmis par l’apôtre à chacun de nous lorsqu’il dit : « Suivez ses traces ». Cette parole est souvent appliquée d’une manière vague et floue dans la chrétienté, même par des croyants sincères. Et même des personnes non converties s’appliquent à tort cette parole en pensant qu’il suffit aux hommes de suivre les préceptes du sermon sur la montagne (voir Matt. 5 : 1 à 8 : 1 ; Luc 6 : 17 à 7 : 1) pour être de bons chrétiens, et obtenir ainsi le salut de leur âme.
            Dans le passage où se trouve cette exhortation, nous comprenons immédiatement que ces paroles sont adressées à des croyants puisque l’apôtre peut leur dire : « Vous vous réjouissez d’une joie ineffable et glorieuse, recevant ce qui est le but de votre foi, le salut de l’âme » (1 Pier. 1 : 8-9). Il est donc évident que ce passage n’exhorte pas un pécheur à suivre les traces de Christ afin d’obtenir le salut. Sans la mort expiatoire de Christ et la foi en son sang précieux, il n’y a pas de salut pour le pécheur sans ressource. L’Écriture sainte ne confond jamais son œuvre avec ses traces.
            
L’exhortation à suivre ses traces est donc clairement adressée à des croyants, et elle a un sens très précis. Nous apprenons quel est ce sens en considérant les quatre empreintes de pas distinctes qui nous sont présentées ici. Il est évident que nous ne pouvons pas accomplir (et nous n’y sommes pas appelés) une grande partie de ce que le Seigneur a fait pendant sa vie merveilleuse. Il a opéré des œuvres puissantes, même ressuscité des morts, et a parlé comme aucun homme n’a parlé. Nous ne sommes pas exhortés à le suivre en cela. Cependant, tous les croyants, des plus jeunes jusqu’aux plus âgés, sont exhortés à le suivre dans les quatre traces de pas ci-dessous.

                                    Ne pas commettre de péché

            Premièrement, il nous est rappelé qu’il « n’a pas commis de péché ». Nous savons qu’il « a passé de lieu en lieu, faisant du bien » (Act. 10 : 38), et cette épître nous exhorte plusieurs fois à faire des « bonnes œuvres » et à faire « le bien ». Mais ici l’exhortation est formulée négativement : en suivant ses traces, nous ne devons pas commettre de péché. Quoi qu’il arrive, quelles que soient les circonstances que nous rencontrons, que nous ayons à souffrir le rejet, la maladie ou les insultes, nous ne devons pas pécher. Il est comparativement assez facile de faire le bien en prenant soin d’autrui ; mais ayant encore la chair en nous, il est parfois difficile de ne pas pécher. Il est plus difficile de ne pas pécher dans des circonstances éprouvantes que de faire du bien lorsque tout va bien. Le Seigneur était parfait en toutes circonstances et quelles que soient les nôtres, nous devons suivre ses traces dans le but de refléter ses caractères, sans pécher. Il vaut mieux souffrir l’injustice que de pécher, se laisser prendre son manteau que de renier le caractère de Christ.

                                    Ne pas prononcer de fraude

            Deuxièmement, nous lisons : « dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude » (voir És. 53 : 9). Bien que durement éprouvé par des hommes iniques, aucune de ses questions ni de ses réponses, ni aucun des mots qui ont franchi ses lèvres n’a été entaché du moindre soupçon de fraude. Hélas, chez nous, il peut arriver que la méchanceté et l’envie se cachent derrière des paroles « lisses comme le beurre » et « douces comme l’huile » (Ps. 55 : 21). Chez Lui, aucune arrière-pensée n’était dissimulée sous de belles paroles.
            La fraude était dissimulée dans la question apparemment innocente des pharisiens lorsqu’ils demandaient : « Est-il permis de payer le tribut à César, ou non ? », car nous lisons qu’ils essayaient « de le prendre au piège dans ses paroles » (Matt. 22 : 15-18). Puisque la chair est encore en nous, il ne nous arrive que trop facilement de tendre des pièges à ceux qui nous entourent par des paroles aimables ou par des questions apparemment innocentes. Hélas, il est même possible de nous critiquer l’un l’autre par des paroles adressées à Dieu dans une prière publique. Laissons-nous stimuler par cette exhortation à suivre les traces de Celui dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude.

                                    Ne pas rendre l’outrage ni menacer

            Troisièmement, il nous est rappelé que lorsqu’on « outrageait » le Seigneur, Il « ne rendait pas l’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas ». En présence d’injures, de fausses accusations ou d’affirmations malveillantes, Il restait muet.
            Lorsqu’Il était faussement accusé devant le sanhédrin, Il « gardait le silence ». Aux accusations des Juifs devant Pilate, « il ne répondit rien ». A Pilate lui-même, Il ne « répondit pas même un seul mot » (Matt. 26 : 63 ; 27 : 12-14). Lorsque Hérode l’interrogea longuement, Il « ne lui répondit rien » (Luc 23 : 9). Si nous voulons suivre ses traces, combien il est bon de garder le silence en présence de paroles injurieuses, d’où qu’elles viennent. Dans d’autres passages, le chrétien est appelé à vaincre, exhorter et même reprendre, mais jamais à outrager ni menacer.

                                    Se remettre à Dieu

            Quatrièmement, il est dit qu’Il « se remettait à celui qui juge justement ». Ne pas commettre de péché, ne pas prononcer de fraude, garder le silence en présence d’injures ont un caractère négatif. La dernière empreinte de pas est positive. Garder le silence en présence d’injures ne signifie pas qu’aucune réponse ne sera donnée au mal, mais que nous laissons Dieu y répondre.
            Nous ne devons jamais chercher à exécuter la vengeance dans sa main. « À moi la vengeance ; moi je rendrai, dit le Seigneur ; et encore : Le Seigneur jugera son peuple » (Héb. 10 : 30). Il nous appartient donc de suivre les traces du Seigneur et de nous attendre à Celui qui juge justement lorsque nous subissons des injures. Souvenons-nous de cette parole : « Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère, car il est écrit : À moi la vengeance ; moi je rendrai, dit le Seigneur » (Rom. 12 : 19). Et nous pouvons aussi nous rappeler les paroles du prophète : « L’Éternel est bon pour ceux qui s’attendent à lui, pour l’âme qui le cherche. C’est une chose bonne qu’on attende, et dans le silence, le salut de l’Éternel » (Lam. 3 : 25-26).

                                    Une chose importante

            Voici donc les quatre empreintes de pas que le Seigneur a tracées en perfection, et que nous sommes appelés à suivre. Dans ces traces, il n’y a pas un mot concernant la prédication, ou toute autre forme de service qui ferait de l’impression sur le monde ou qui nous mettrait en valeur aux yeux du peuple de Dieu. Inconsciemment, nous pourrions nous dire que ces exhortations : éviter de faire du mal, ne prononcer aucune fraude, garder le silence face aux injures et nous attendre à Dieu, ne sont pas grand-chose. En somme, cela paraît un peu décevant. Toutefois, si nous les mettons en pratique et que nous suivions ses traces, il s’ensuivra certainement que nos frères ne seront pas déçus par nous. Si nous pouvions seulement suivre ces quatre empreintes, les autres pourraient cependant voir en nous la chose la plus merveilleuse qu’on puisse voir dans ce monde : un homme semblable à Christ.
            Que Dieu nous préserve de rabaisser la valeur d’un service fidèle pour Christ. Mais n’oublions pas que nous pouvons voyager dans le monde entier pour le ministère et annoncer la parole à des milliers de personnes ; notre nom peut être bien connu dans les cercles religieux et notre service mentionné dans leurs publications – et pourtant tout cela n’a que peu de valeur aux yeux de Dieu si ces quatre empreintes de pas font défaut. Rappelons-nous que nous pouvons « parler dans les langues des anges »… et n’être rien (1 Cor. 13 : 1-2). Ainsi, dans le jour à venir, il est possible que bien des prédications qui avaient été très appréciées par nos frères, soient réduites en poussière et en cendres, alors que la moindre manifestation de Christ dans nos vies, même si nous l’avons oubliée, brillera dans toute sa beauté et recevra sa pleine récompense. Les pas effectués sur ses traces ne nous assureront pas une reconnaissance publique sur la terre aujourd’hui, mais ils nous conduiront loin dans le royaume de gloire à venir. Il est utile de nous souvenir de cette parole : « Mais beaucoup de premiers seront derniers ; et les derniers seront les premiers » (Marc 10 : 31).


                        « Apprenez de moi » (Matt. 11 : 29-30)

            Si nous voulons mettre en pratique l’exhortation à « suivre ses traces », écoutons cette parole du Seigneur : « Apprenez de moi ». Pour apprendre de Lui nous devons contempler « celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs » (Héb. 12 : 3)
            Dans les premiers chapitres de l’évangile selon Matthieu, le Seigneur Jésus nous est présenté au milieu du peuple d’Israël. Nous Le voyons manifester la grâce et la puissance tout autour de Lui, soulageant les hommes de tous les poids qui les accablaient. Il guérissait les malades, donnait à manger à ceux qui avaient faim, vêtait ceux qui étaient nus, délivrait du pouvoir de Satan, pardonnait les péchés et ressuscitait les morts. En retour, ils s’opposaient à Lui sans cause, comme en témoignent ces passages : « Ils m’ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amour » (Ps. 109 : 5). « Ils se moquaient de lui » et ils disaient : « C’est par le chef des démons qu’il chasse les démons » ; « Voici un mangeur et un buveur » (Matt. 9 : 25, 34 ; 11 : 19).
            Comment s’est-Il comporté en face de la contradiction des pécheurs, de la haine rejetant son amour et du mal se moquant de sa bonté ? Il s’est « adonné à la prière » (Ps. 109 : 4). Au lieu de se retourner contre ses adversaires et de rendre l’outrage à ceux qui L’outrageaient, Il se tourne vers Dieu en prière et se remet à Celui qui juge justement.
            Dans cette scène merveilleuse de Matthieu 11 – qui nous présente la réaction d’Israël à ses œuvres puissantes parmi le peuple – nous pouvons aussi considérer comment le Seigneur se comporte lorsqu’Il est méprisé et rejeté des hommes. Nous voyons qu’Il se tourne vers son Père, et nous L’entendons Lui dire : « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (Matt. 11 : 26). Il se soumet entièrement à la volonté de son Père et reçoit tout de sa main.

                                    Prendre son joug

            Nous entendons alors notre parfait modèle disant : « Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi ». Dans les Écritures, le joug est toujours un symbole de la soumission à la volonté d’un autre. Du début à la fin de son chemin dans le monde, le Seigneur, homme parfait, était prêt à faire la volonté du Père. En venant dans le monde, Il pouvait dire : « Voici, je viens pour faire ta volonté » (Héb. 10 : 9). En marchant dans ce monde, Il disait : « Je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 6 : 38). Il disait encore : « Je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean 8 : 29). Sur le point de quitter le monde, voyant la croix devant Lui, Il pouvait dire : « Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22 : 42).
            Nos petites difficultés, aussi douloureuses et éprouvantes qu’elles puissent être parfois, ne sont rien en comparaison de ce que le Seigneur a dû endurer. Mais quelles que soient nos circonstances, nous sommes exhortés à prendre le joug du Seigneur et à nous soumettre paisiblement à tout ce qui est permis par le Père.

                                    Débonnaire et humble

            De plus, le Seigneur dit : « Apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ». Il n’était pas seulement humble et débonnaire dans son comportement, mais Il était humble de cœur. Il est relativement facile de produire devant les hommes un comportement convenable, mais pour que l’état du cœur, que seul le Seigneur discerne, soit réellement bon, il est indispensable de se tourner vers Lui par la prière et de nous soumettre à la volonté du Père. Par nature, nous ne sommes ni débonnaires ni humbles. Au lieu de céder avec douceur, nous nous opposons aux autres ; au lieu d’être petits à nos propres yeux, nous sommes enclins à être satisfaits de nous-mêmes. Afin de corriger ces tendances naturelles, le Seigneur nous occupe de Lui, en disant : « Apprenez de moi ». En fixant nos yeux sur Lui, en admirant ses merveilleuses qualités, nous serons « transformés en la même image » (2 Cor. 3 : 18). Nous deviendrons moralement semblables à Celui que nous contemplons. Le fait que nous sommes si peu comme Lui montre que nos cœurs sont trop peu occupés de Lui – et combien peu nous avons appris de Lui.

                                    Conclusion

            Si nous prenons son joug sur nous et que nous apprenons de lui, nous trouverons le repos de nos âmes. En nous préoccupant des circonstances contraires que nous rencontrons, en nous offusquant des insultes qui nous sont lancées, en faisant l’expérience de l’infidélité de faux amis et de la méchanceté de personnes jalouses, en tout cela nous ne trouverons pas de repos pour nos âmes. Mais si nous nous soumettons à ce que le Père permet, avec le secours de l’Esprit de Christ pour manifester sa débonnaireté et son humilité, en apprenant de Lui, nous jouirons de la paix qui caractérisait le Seigneur dans un monde en perpétuelle agitation.
            Si nous prenons son joug et nous soumettons ainsi à la volonté du Père, en suivant ses traces, ne commettant pas de péché, parlant sans fraude, restant silencieux en face des injures et nous remettant à Dieu, nous ferons l’expérience de son aide. Et, avec son aide, en communion avec lui, nous constaterons la vérité de sa parole : « Mon joug est facile à porter et mon fardeau est léger ».

            Nous réaliserons alors, en méditant ces passages, que Pierre ne nous exhorte pas à suivre un chemin impossible, et que le Seigneur ne nous demande pas d’apprendre des leçons impossibles. Le Seigneur nous exhorte à apprendre de Lui : à nous soumettre à la volonté du Père, avec la débonnaireté qui pense aux autres, et avec l’humilité qui ne pense pas à soi-même.


H. Smith - « Messager évangélique » (année 2017 p. 197-206)

 

A suivre