NOTES SUR LE LIVRE DE LA GENESE : chapitres 1-11 : 26 (2)
2- La sentence divine : v. 14-21
3- L'homme chassé d'Eden : v. 22-24
GENESE : chapitre 4
1- Abel et Caïn, le culte du vrai Dieu et la religion de l'homme : v. 1-16
2- Le monde organisé sans Dieu : v. 17-24
3- La lignée des adorateurs : v. 25-26
3- L'homme chassé d'Eden : v. 22-24
GENESE : chapitre 4
1- Abel et Caïn, le culte du vrai Dieu et la religion de l'homme : v. 1-16
2- Le monde organisé sans Dieu : v. 17-24
3- La lignée des adorateurs : v. 25-26
Dieu avait tout préparé pour le bien et le plaisir de l'homme qui pouvait manger « librement de tout arbre du jardin » (2 : 16). Mais le serpent, Satan lui-même, va s'introduire insidieusement dans ce jardin de délices et entraîner la chute de l'homme.
1.1 : Le serpent (v. 1a)
Incarné dans le serpent, l'animal le plus rusé de tous les animaux des champs, Satan apparaît. « Il est menteur dès le commencement… père du mensonge » (Jean 8 : 44). Sa propre chute a précédé celle de l'homme (Ezé. 28 : 13-17). L'orgueil est la « faute du diable » (1 Tim. 3 : 6). Il est appelé le « grand dragon », le « serpent ancien » ; il est celui qui « séduit la terre habitée tout entière » (Apoc. 12 : 9 ; 20 : 2).
D'autres titres redoutables lui sont donnés : « le tentateur » (Matt. 4 : 3 ; 1 Thes. 3 : 5), « le chef du monde » (Jean 14 : 30), le « dieu de ce siècle » (2 Cor. 4 : 4). Mais c'est un ennemi qui a été vaincu par Christ à la croix.
Satan a cherché à s'exalter lui-même pour être comme Dieu, par usurpation : c'est l'inverse de ce que Christ a fait lorsqu'Il est venu sur la terre (Phil. 2 : 8).
1.2 : La séduction de la femme (v. 1b-5)
Le serpent a réussi à séduire Eve par sa ruse (2 Cor. 11 : 3), sachant qu'elle était plus faible et vulnérable que l'homme (1 Tim. 2 : 14 ; 1 Pier. 3 : 7).
Satan vient jeter le doute sur la révélation divine et ébranler la confiance de la femme en l'amour de Dieu. Eve écoute le tentateur et engage, pour sa perte, le dialogue avec lui. Si elle s'était reposée simplement sur la Parole de Dieu et sur la bonté du Créateur, elle aurait résisté à l'influence du raisonnement pervers du Méchant.
Si nos coeurs ne sont pas fermement attachés à la Parole, nous sommes en danger d'être vaincus par Satan !
« Quoi, Dieu a dit ? » (v. 1b) : n'est-ce pas la question de tous les raisonneurs ? La foi, au contraire, affirme : Dieu a parlé, je crois en sa parole. Jésus lui-même, lors de la tentation, répondra à Satan : « Il est écrit... » et « Va-t'en, Satan » (Matt. 4 : 4, 7, 10).
Au lieu de citer avec précision le commandement de Dieu, Eve l'interprète. Ce qu'elle dit manifeste qu'elle n'a pas gardé intégralement la Parole de Dieu dans son coeur (v. 3 ; Ps. 119 : 11) :
- l'arbre qui est au milieu du jardin est l'arbre de vie et non celui de la connaissance du bien et du mal (2 : 9)
- Dieu avait dit : « Tu n'en mangeras pas » (2 : 17) et non : « vous n'y toucherez point », car l'homme devait cultiver le jardin
- Dieu avait dit : « Tu mourras certainement (2 : 17) et non « de peur que vous ne mourriez ».
Soyons en garde contre ceux qui falsifient la Parole (2 Cor. 4 : 2 ; 1 Thes. 2 : 3,5) ; n'y ajoutons et n'en retranchons rien (Deut. 4 : 2 ; 12 : 32 ; Prov. 30 : 6 ; Apoc. 22 : 18-19). Toute la Parole est la vérité (Jean 17 : 18) ; elle doit « habiter en nous richement » (Col. 3 : 16).
Après avoir installé le doute dans le coeur d'Eve, Satan ajoute à ses dires une parole mensongère : « vous ne mourrez point certainement » (v. 4). Puis il sape la gloire morale de Dieu aux yeux de la femme (v. 5) ; il la rend méfiante envers Dieu et la fait douter de l'amour divin. Enfin, il suscite l'orgueil et la convoitise dans le coeur humain : « vous serez comme Dieu connaissant le bien et le mal ». Toutefois, Satan se garde bien d'annoncer les conséquences de cette double connaissance : l'homme n'aura aucune capacité pour pratiquer le bien et il n'aura aucune force pour surmonter le mal.
La femme se laisse convaincre par la parole du serpent, au lieu de lui résister, en se montrant « ferme dans la foi » (1 Pier. 5 : 9), et en consultant d'abord son mari. Elle succombe à la tentation : « la convoitise, ayant conçu, enfante le péché » (Jac. 1 : 14-15).
Selon 1 Jean 2 : 16, la convoitise revêt trois aspects (v. 6) :
- la « convoitise de la chair » : Eve vit que l'arbre était « bon à manger »
- la « convoitise des yeux » : l'arbre était un « plaisir pour les yeux »
- l' « orgueil de la vie » : l'arbre était désirable pour « rendre intelligent ».
Ce sont également ces trois choses que Satan a présentées au Seigneur lors de la tentation. Le Seigneur était dans le jeûne et dans un désert, alors qu'Eve était dans un jardin de délices ; Il était Dieu, mais dans son entière soumission à Dieu, Il a répondu par la Parole de Dieu.
1.3 : Le péché de l'homme (v. 6-7)
La femme prend alors le fruit défendu et en donne à son mari, afin que lui-même en mange (v. 6).
Adam était responsable de tenir ferme le commandement divin ; c'est vers lui que sa femme aurait dû se tourner au moment de la séduction. Mais elle a alors quitté sa position de dépendance et a été trompée.
Adam n'a pas été trompé (1 Tim. 2 : 14), mais il tombe lui aussi dans la transgression en acceptant l'offre de sa femme (v. 17). Ayant conscience de ce qu'il fait, la responsabilité de la désobéissance à Dieu lui est attribuée : « par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort » (Rom. 5 : 12).
Satan avait fait miroiter à Adam et Eve qu'ils seraient « comme Dieu » (v. 5), connaissant le bien et le mal. Leurs yeux sont maintenant ouverts pour constater leur propre nudité (2 : 25) qu'ils tentent aussitôt de cacher. Ils sont devenus esclaves de Satan.
1.4 : La peur de Dieu (v. 8-13)
Le premier effet de la conscience du bien et du mal acquise par Adam et Eve est de les troubler et de les effrayer. Ils cherchent à fuir le regard de Dieu en se cachant (v. 8 ; Job 31 : 33). L'homme pécheur, à leur suite, tentera en vain d'échapper à l'oeil divin (Ps. 139 : 7-12).
Dieu appelle d'abord Adam, le responsable, le chef de la femme : « Où es-tu ? » (v. 9). Adam reconnaît sa nudité devant Dieu, mais cherche à se disculper : « la femme que tu m'as donnée... elle, m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé » (v. 12). Il rejette ainsi indirectement la responsabilité de sa chute sur Dieu lui-même (« la femme que tu m'as donnée »), au lieu de confesser sincèrement sa faute.
L'Eternel s'adresse ensuite à Eve : « qu'est-ce que tu as fait ? » (v. 13). La femme répond avec sincérité : elle reconnaît que le serpent l'a séduite (2 Cor. 11 : 3). Elle ne cherche pas, comme son mari, à se disculper. Aussi la sentence à son égard sera-t-elle teintée de miséricorde divine.
Après ces interrogations adressées à Adam et à Eve, Dieu va maintenant prononcer ses sentences. La malédiction de Dieu tombe sur Satan. La communion du Créateur avec ses créatures est rompue, mais le Dieu sauveur a devant Lui le sacrifice de son Fils, qui seul pourra sauver le pécheur et le revêtir de justice.
2 .1 : Le jugement sur Satan (v. 14-15).
Le serpent marchera sur son ventre et mangera la poussière tous les jours de sa vie (v. 14 ; Es. 65 : 25). La semence de la femme (le Seigneur lui-même) lui brisera la tête (v. 15) ; c'est ce qui s'est produit à la croix, car Christ a brisé la tête du serpent et la puissance du mal : son talon a été brisé, sa vie a été « ôtée de la terre » (Act. 8 : 33). Mais par la victoire définitive du Fils de Dieu sur Satan, le problème du bien et du mal a été résolu.
Face au péché de l'homme, Dieu a apporté la grâce ; le croyant peut dire en vérité : « Qu'est-ce que Dieu a fait ? » (Nom. 23 : 23). L'oeuvre de destruction voulue par Satan a donné à Dieu l'occasion de réaliser une oeuvre de grâce, de lumière et d'amour.
2.2 : La sentence prononcée sur la femme (v. 16)
Dieu annonce à la femme trompée par Satan que sa descendance sera assurée dans la souffrance (Ps 48 : 6). Toutefois, sa foi pourra trouver, au moment de l'enfantement, le soutien divin qui donne la vie (Jean 16 : 21). Le salut de Dieu viendra par la « semence de la femme » (Christ).
Le désir de la femme, qui a agi dans l'indépendance de son mari, sera tourné désormais vers son mari ; elle devra rester dépendante de lui et sous sa protection. L'épouse terrestre de Christ, Israël, sera tournée vers son Messie, « l'objet du désir des femmes » (Dan. 11 : 37). Son épouse céleste, l'Eglise, est présentement tournée vers son céleste Epoux et peut dire : « Viens ! » (Apoc. 22 : 17).
2.3 : La sentence prononcée sur l'homme (v. 17-19)
Adam, responsable du couple, était le plus responsable ; il aurait dû obéir et ne pas être « rebelle à la voix de l'Eternel » (1 Rois 13 : 26). Le jugement divin va concerner la terre : désormais, le sol produira « des épines et des ronces ». Pour l'existence de l'homme sur la terre, le travail devient pénible ; la nature est marquée par le sceau du péché et l'homme doit lutter sans répit (Ecc. 3 : 9-10).
Dieu humilie les hommes par le travail (Ps. 107 : 12) ; ils en ressentent toute la vanité s'il est accompli sans Dieu (Ecc. 1 : 2-3). Toutefois, pour le croyant, le travail peut être effectué « paisiblement » (2 Thes. 3 : 6-15).
Le Seigneur, couronné d'épines, a pris sur lui les conséquences de la malédiction prononcée ici (v. 18), après avoir été un « homme qui laboure la terre » (Zach. 13 : 5). Par son sacrifice, toute trace de ce que le péché a introduit sera ôtée de la terre. La mort, salaire du péché, sera annulée (Apoc. 21 : 4-5).
2.4 : Une porte d'espérance (v. 20-21)
Le jugement annoncé par l'avertissement de Dieu (2 : 17) est confirmé : « tu retourneras à la poussière » (v. 19). La mort est inéluctable (1 Chr. 29 : 13 ; Ecc. 3 : 20-21 ; 12 : 7) : alors, l'esprit retourne à Dieu.
Pour l'incrédule, il s'ensuit la mort éternelle. Pour le croyant, le jugement de Dieu est tombé sur le Seigneur à la croix ; Il a « annulé la mort et a fait luire la vie et l'incorruptibilité par l'évangile (2 Tim. 1 : 10).
En donnant le nom d'Eve (« vivre ») à sa femme, Adam s'empare de la promesse du verset 15. Dieu répond à sa foi en revêtant l'homme et la femme de vêtements de la peau d'une victime de substitution : ainsi est annoncé le sacrifice sanglant de son Fils. Le croyant est revêtu de « salut » et de « justice » (Es. 61 : 10 ; Rom. 3 : 24). C'est ce que comprend Abel, mais Caïn ne le comprend pas.
L'accès de la présence de Dieu est fermé à l'homme. Son retour au paradis terrestre est interdit : « la lame de l'épée » barre tout accès à l'arbre de vie (v. 24). Ainsi la grâce de Dieu évite que la vie de l'homme se perpétue dans le péché et la misère, sans remède.
L'homme est placé à « l'orient du jardin d'Eden », vers le soleil levant : c'est de l' « Orient d'en haut » (Luc 1 : 78) que viendront la lumière et l'espérance. Le seul chemin qui conduira l'homme repentant au « paradis de Dieu » sera frayé par la mort et la résurrection de Jésus Christ (Apoc. 2 : 7). Le Seigneur est « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14 : 6) ; pour nous, chrétiens, la réalité du paradis nous est réservée dans l'avenir, mais nous pouvons déjà en goûter spirituellement les bénédictions par le sacrifice de Christ, en entrant librement dans la présence de Dieu (Héb. 10 : 19).
Le péché est entré dans le monde : dès lors, tout homme, dès sa naissance, est « constitué pécheur ». Caïn et Abel le sont l'un et l'autre ; toutefois, Abel, en vertu de son offrande agréée par Dieu, peut être « constitué juste » (Rom. 5 : 19).
La Genèse présente en germe les différents aspects du comportement de l'homme. Ainsi, Caïn présente l'homme religieux du monde, tandis qu'Abel montre le vrai croyant.
1-1 : Les deux fils d'Adam et d'Eve (v. 1-2)
Les deux enfants d'Adam et d'Eve sont nés hors d'Eden et sont placés, l'un comme l'autre, sous les conséquences de la chute. Leur nature est pécheresse, née de la chair et non de l'Esprit (Jean 3 : 6). La foi manifestée par Adam suite à la promesse du Seigneur (3 : 20) n'est pas transmissible, mais les conséquences de la désobéissance sont héréditaires : « tel qu'est celui qui est poussière, tels aussi sont ceux qui sont poussière » (1 Cor. 15 : 48).
En appelant son premier fils Caïn (« acquisition »), Eve croit peut-être trouver en lui la réponse faite à la semence de la femme. Mais elle devra reconnaître son erreur : la semence promise ne sera pas soumise aux lois de la nature humaine, mais donnée de Dieu. Sans doute désabusée, Eve appellera donc son deuxième fils Abel (« vanité »).
1-2 : Les deux offrandes (v. 3-4)
« Par la foi, Abel offrit à Dieu un plus excellent sacrifice que Caïn, et par ce sacrifice, il a reçu le témoignage d'être juste, Dieu rendant témoignage à ses dons » (Héb. 11 : 4). Abel n'était pas meilleur que son frère, mais conscient d'être pécheur, il a offert à Dieu un sacrifice sanglant : « les premiers-nés de son troupeau et de leur graisse » (v. 4). Quant à Caïn, rempli de lui-même et de ses oeuvres, il apporte les fruits d'un sol maudit (3 : 17). Pourtant, Dieu lui offre les ressources pour être agréé (v. 7).
Le sang des « premiers-nés » du troupeau d'Abel représente la vie que Christ a « laissée » à la croix (Jean 10 : 17) ; la « graisse » parle de l'offrande de la parfaite personne de Jésus.
Nous voyons deux lignées d'hommes apparaître ici :
- ceux qui, selon la manière dont Dieu s'est révélé, l'adorent et se prosternent devant lui pour lui rendre gloire : c'est la lignée de la foi
- ceux qui ne reçoivent pas le témoignage de Dieu et adorent selon l'imagination de leur coeur : c'est la lignée de l'incrédulité
1-3 : La grâce de Dieu offerte à Caïn (v. 5-7)
Dieu n'a pas eu égard à l'offrande de Caïn ; celui-ci, très irrité, est jaloux parce que l'offrande de son frère a été agréée et non la sienne. Dieu veut alors l'amener à reconnaître son erreur. Une voie de salut lui est offerte : « si tu fais bien, ne seras-tu pas agréé ? » (v. 7a). Le « bien », c'est se soumettre à la pensée de Dieu et lui obéir.
La fin du verset 7 a un double sens (le mot hébreu, pour « péché » signifie à la fois « péché » et « sacrifice pour le péché ») :
- si Caïn s'endurcit, il offense Dieu et commet un péché évident
- s'il reconnaît qu'il s'est trompé, un sacrifice pour le péché est à sa portée (« couché à la porte ») : il lui est possible d'être restauré.
1-4 : Le meurtre d'Abel (v. 8).
Caïn ne se repent pas, malgré l'offre de restauration et de salut offerte par Dieu. Jaloux et irrité contre son frère, il va lever sa main contre lui et le tuer. « Pour quelle raison le tua-t-il ? Parce que ses oeuvres étaient mauvaises et que celles de son frère étaient justes » (1 Jean 3 : 12).
C'est la haine de Caïn pour Abel qui l'a poussé au meurtre. « Celui qui hait son frère est un meurtrier » (1 Jean 3 : 15).
La mort d'Abel évoque plusieurs aspects de la mort du Seigneur. Depuis la terre, le sang d'Abel réclamait la vengeance et de ce fait, Caïn est un coupable sans pardon. Le sang de Jésus Christ qui a coulé de son côté percé annonce la grâce pour les pécheurs et ouvre l'accès de la cité céleste (Jean 19 : 34 ; Héb. 12 : 22-24).
1-5 : Le châtiment de Caïn (v. 9-15)
La terre crie vengeance et appelle à la malédiction de Caïn à cause de son crime. Sa réponse à la question de l'Eternel ne manifeste aucun remords chez ce meurtrier (v. 9).
Le châtiment de Caïn est prononcé : « Tu es maudit de la terre... » (v. 11) : c'est la troisième fois depuis le commencement du livre qu'une malédiction est prononcée (3 : 14 ; 3 : 17).
Caïn est effrayé par les conséquences de son péché, beaucoup plus que par le péché lui-même. Son coeur endurci et séduit par Satan ne croit plus en la possibilité du pardon divin (v. 13) ; pourtant celui-ci aurait pu lui être encore accordé au moyen d'un sacrifice tel que celui qu' Abel avait offert.
1-6 : La fuite de Caïn (v. 16)
Caïn devient alors errant sur la terre. Il a peur de mourir à son tour (Job 15 : 20-4), mais le temps de la vengeance n'est pas encore venu (9 : 5-6). Il est poursuivi, non par le remords, mais par la voix de sa conscience qui ne peut être étouffée.
Caïn n'a pas compris que la bonté de Dieu le poussait à la repentance (Rom. 2 : 4). Son chemin l'a conduit vers le malheur (Jude v. 11). Combien de personnes tentent de réduire au silence la voix de leur conscience ! Elles s'agitent et s'étourdissent, refusant d'entendre la voix « du sang d'aspersion qui parle mieux qu'Abel » (Héb. 12 : 24).
Le Seigneur Jésus seul peut parler de salut, de paix et de pardon : « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs » (Héb. 4 : 7).
Ces versets montrent la descendance de Caïn organisant le monde pour y vivre de la manière la plus agréable possible, sans Dieu, et sur une terre maudite.
2-1 : Le monde en germe dans la descendance de Caïn (v. 17-22)
Devenu « errant et vagabond sur la terre » (v. 14), Caïn bâtit, loin de Dieu, une ville qu'il nomme du nom de son fils : Hénoc (v. 17). La recherche systématique de la gloire de l'homme caractérise cette lignée de Caïn qui s'installe dans le monde en le façonnant selon ses propres goûts, en l'agrémentant pour se passer de Dieu. Quelle vaine gloire que de vouloir marquer de son empreinte un monde sans Dieu ! (Ps. 49 : 11). Les noms des hommes qui s'inscrivent sur la terre où ils ont vécu ne sont que le sceau de leur vanité.
Ne sont-ils pas nombreux ceux qui, suivant le chemin de Caïn, veulent améliorer le monde ? Ce chemin où l'on cherche à s'étourdir, à trouver du bien-être par les progrès techniques, le tout accompagné d'une prétendue religion, faite pour exalter l'homme. Chacun est absorbé par son activité, qu'il soit sédentaire ou nomade, habitant les champs ou la ville.
La terre qui était alors souillée du sang du juste Abel, l'est bien plus encore aujourd'hui par le sang du Fils de Dieu ; il justifie l'Eglise mais condamne le monde.
En prenant deux femmes (v. 19), Lémec méprise l'ordre divin concernant le mariage. Il sera imité par la suite dans un monde où règne le désordre familial.
Le tableau des versets 20-22 évoque celui du monde actuel qui a mis à mort Jésus, le vrai Abel : comme si rien ne s'était passé, on continue à vivre sur une terre industrieuse où se sont développées les différentes activités humaines manifestant l'intelligence de l'homme fait à la ressemblance de Dieu.
2-2 : La prophétie de Lémec (v. 23-24)
Lémec justifie sa violence et sa vengeance devant ses femmes en disant : « Si Caïn est vengé sept fois, Lémec le sera soixante-dix sept fois » (v. 24). Avec arrogance, il tourne ainsi en dérision la Parole de Dieu (v. 15).
Les versets 12 à 16 et 24 évoquent la condition du peuple juif, coupable et meurtrier de son Messie. Dispersé sur la terre, mais gardant son identité, il sera persécuté jusqu'à la grande tribulation. Elle précèdera la délivrance de ses ennemis, dont il sera vengé.
Eve a un autre fils qu'elle appelle Seth (« assigné », ou mis à la place d'Abel). Elle trouve en lui une consolation ; toutefois, la véritable consolation sera éprouvée par Seth, dont le fils s'appellera Enosh (« homme mortel »). Abel, l'enfant que « Caïn a tué », s'appelait vanité. Son successeur est mortel. Aucune espérance ne peut reposer sur le devenir d'une telle race. Mais les ressources sont trouvées en Dieu : « Alors on commença à invoquer le nom de l'Eternel » (v. 26).
Une lignée, mise à part, est conservée : c'est celle de Seth. Elle est héritière selon les conseils de Dieu. Le premier pas dans le chemin de la foi est de se reconnaître pécheur et perdu, un homme « mortel ». Puis en invoquant le nom du Seigneur, on est sauvé et l'on devient un adorateur (Rom. 10 : 13-14).
Dans cette lignée de la foi, Abraham à Béthel (Gen. 12 : 8), David à Morija (1 Chr. 21 : 26), Elie au Carmel (1 Rois 18 : 24) invoqueront l'Eternel devant l'autel du sacrifice.
Avec Seth, engendré « à la ressemblance d'Adam (5 : 3), commence donc cette lignée de la foi. L'homme pécheur est l'objet de la grâce de Dieu, car Dieu n'est jamais surmonté par le mal : « là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Rom. 5 : 20).