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DES CHOSES TROP GRANDES ET TROP MERVEILLEUSES


Des choses trop difficiles pour Dieu ?
Des œuvres trop merveilleuses pour nous
Des choses trop hautes
Une juste proportion
 

Des choses trop difficiles pour Dieu ?

            Abraham, Job, Jérémie et beaucoup d’autres ont fait l’expérience de la puissance infinie de Dieu en secours, en délivrance, dans l’accomplissement des promesses divines. La foi croit que Dieu peut tout et elle s’appuie sur la puissance de Dieu - qu’Il a déployée d’une manière extraordinaire dans la résurrection du Seigneur Jésus et dont Il use envers ceux qui croient en Lui. Paul priait pour que les saints à Éphèse connaissent « l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, selon l’opération de la puissance de sa force, celle qu’il a déployée dans le Christ en le ressuscitant d’entre les morts » (Éph. 1 : 19). Connaissons-nous la puissance de Dieu envers nous, en avons-nous fait l’expérience dans les situations de notre vie de croyants, en mettant notre foi en Lui ? Sa main n’est jamais « trop courte » et sa force ne peut manquer (És. 50 : 2 ; Nom. 11 : 23) pour se déployer en puissance envers les siens, particulièrement lorsque les obstacles rencontrés dans le chemin leur paraissent insurmontables et que leur foi est alors mise à l’épreuve.

            Genèse 18 : 14 – « L’Éternel dit à Abraham : … Y a-t-il quelque chose qui soit trop difficile pour l’Éternel ? »
                    En Genèse 18, l’Éternel vient visiter Abraham et lui annonce que Sara aura un fils. Abraham et Sara sont tous les deux trop âgés selon la nature pour qu’une telle chose arrive, et Sara le réalise bien sans le dire ouvertement devant Dieu (v. 11-12). Mais alors l’Éternel, qui lit dans les cœurs, dit : « Y a-t-il quelque chose qui soit trop difficile pour l’Éternel ? », et Il rappelle à nouveau sa promesse. Dieu place devant Abraham et Sara un exercice de foi entière en Lui, car il leur faut croire que ce qui est humainement impossible s’accomplira par la volonté et selon la promesse de Dieu. Celle qui avait « ri en elle-même » par incrédulité montrera sa foi et rira de joie et de reconnaissance à l’âge de 90 ans, à la naissance de son fils Isaac (21 : 6).
            D’Abraham il est dit qu’il a cru Dieu : « espérant contre toute espérance, il crut… sans faiblir dans la foi, il n’eut pas égard à son propre corps déjà comme mort (il avait environ cent ans), ni à l’état de mort du sein de Sara ; et il ne mit pas en doute par incrédulité la promesse de Dieu, mais il fut fortifié dans la foi, donnant gloire à Dieu, étant pleinement convaincu que ce que Dieu a promis, il est puissant aussi pour l’accomplir » (Rom. 4 : 17-21).
            Abraham figure parmi les grands témoins de la foi que nous présente l’épître aux Hébreux, mais Sara également : « par la foi, Sara elle aussi reçut la force de fonder une postérité, bien qu’elle en ait passé l’âge, parce qu’elle estima fidèle celui qui avait promis » (Héb. 11 : 11). Et il est ajouté : « C’est ainsi que d’un seul homme, déjà comme mort, sont nés des gens nombreux comme les étoiles du ciel et comme le sable du rivage de la mer, qui ne peut pas se compter » (v. 12).
            Abraham aura appris à connaître la puissance de Dieu et par la foi il offrira son fils unique en holocauste, car il savait qu’il ne serait pas trop difficile pour Dieu de le ressusciter ; « il avait estimé que Dieu pouvait le ressusciter même d’entre les morts, d’où aussi, de manière figurée, il le reçut » (Héb. 11 : 19).
            Ce remarquable homme de foi a été appelé par l’Écriture « le père de tous ceux qui croient » (Rom. 4 : 11). Que sa foi en Dieu et en sa puissance nous soit en exemple afin que nous placions notre confiance en Lui dans toutes les circonstances de notre vie, nous souvenant toujours que l’amour est dans son cœur et la force en son bras.

            Jérémie 32 : 17-18, 26-27 – « Ah, Seigneur Éternel ! voici, tu as fait les cieux et la terre par ta grande puissance, et par ton bras étendu ; aucune chose n’est trop difficile pour toi. Tu uses de bonté envers des milliers de générations… Et la parole de l’Éternel vint à Jérémie, disant : Voici, je suis l’Éternel, le Dieu de toute chair ; quelque chose est-il trop difficile pour moi ? »
                    Le chapitre 32 de ce livre nous parle de foi et d’espérance dans un temps bien sombre pour Juda et douloureux pour le prophète de l’Éternel. La prise de Jérusalem et la déportation du peuple avaient été annoncées par Jérémie et ce que Dieu a décrété s’accomplit certainement (Nom. 23 : 19). Nebucadretsar assiège la ville, qui tombera l’année suivant le récit de ce chapitre. Le prophète Jérémie a été enfermé dans la cour de la prison par le roi de Juda, Sédécias, parce qu’il annonçait la prise de la ville par le roi de Babylone.
            Et c’est à ce moment que l’Éternel envoie Hananeël vers Jérémie afin qu’il achète son champ à Anathoth, la ville du prophète, dans le pays de Benjamin (Jér. 1 : 1). Reconnaissant que c’était la volonté de l’Éternel (v. 8), Jérémie accomplit toutes les formalités d’achat avec son cousin et Baruc, sous les yeux des témoins qui signent la lettre d’achat (v. 10-12).
            Dans de telles circonstances, c’était bien un acte de foi et d’espérance que d’acheter un champ dans le pays : les Chaldéens étaient aux portes de Jérusalem ! Mais la parole de l’Éternel avait dit : « On achètera encore des maisons, et des champs, et des vignes, dans ce pays » (v. 15, 43-44). La foi du prophète s’empare de cette promesse et, se tournant vers son Dieu dans la prière, il peut affirmer au sujet du grand Dieu Créateur des cieux et de la terre : « Aucune chose n’est trop difficile pour toi » (v. 17). Il évoque la puissance que Dieu a déployée pour faire sortir son peuple hors d’Égypte et les faire entrer en Canaan. Mais il doit faire mention de l’infidélité du peuple qui est la cause de la venue des Chaldéens en jugement de la part de Dieu contre ce peuple qui s’était détourné de Lui – « ils n’ont point écouté ta voix, et n’ont pas marché dans ta loi » (v. 23). Alors Jérémie interroge Dieu : Pourquoi m’as-tu fait acheter ce champ dans le pays ? (v. 25). Il y a là pour lui une difficulté et il l’apporte à l’Éternel.
            Jérémie reçoit une réponse complète et précise de la part de son Dieu, qui ne cache rien à son serviteur (voir Amos 3 : 7). Il reprend les paroles même du prophète, confirmant qu’il n’y a rien qui soit trop difficile pour Lui, tout en rappelant à Jérémie que Lui, l’Éternel - le Dieu d’éternité - est aussi « le Dieu de toute chair » (v. 27) ; sa puissance se déploie envers les hommes. S’Il livre la ville aux Chaldéens, si Jérusalem va être brûlée et ses habitants déportés, toutefois, par sa puissance, Il fera revenir son peuple dans ce lieu (après une captivité de 70 ans – voir 25 : 11 ; 29 : 10, Dan. 9 : 2). Il fera alliance avec eux (v. 40), et les établira de nouveau dans leur pays. Aucune de ces choses n’est trop difficile pour le Dieu tout-puissant (voir 2 Chr. 36 : 22-23 ; Esd. 1 : 1-4). Par ces paroles l’Éternel encourage son serviteur et fortifie sa foi.
            N'oublions pas que nous avons affaire au même Dieu que celui de Jérémie. Même si nos circonstances sont contraires, si l’avenir paraît sombre à nos yeux et si nous ne voyons pas de solution à nos difficultés, mettons notre foi et notre espérance dans le Dieu tout-puissant et ses pensées à notre égard - « pensées de paix et non de mal, pour vous donner un avenir et une espérance », nous dit-Il (Jér. 29 : 11). Nous savons – c’est l’assurance de notre foi – que si beaucoup de choses nous paraissent difficiles, voire impossible pour nous qui ne sommes que des hommes, elles ne le sont pas pour notre Dieu : « Si c’est une chose difficile aux yeux du reste de ce peuple, en ces jours-là, serait-ce difficile aussi à mes yeux ? dit l’Éternel des armées » (Zach. 8 : 6 ; voir Marc 10 : 27). « Pour la foi rien n’est impossible au grand Dieu dont nous dépendons » (J. Koechlin). Recevons dans nos cœurs, pour notre affermissement et notre bénédiction, cette exhortation du Seigneur Lui-même : « Ayez foi en Dieu » (Marc 11 : 22).

            Job 42 : 2 – « Je sais que tu peux tout, et qu’aucun dessein n’est trop difficile pour toi ».
                    Dans ce dernier chapitre du livre de Job, l’Éternel a achevé le travail qui était nécessaire chez son serviteur. Il l’a amené à se connaître lui-même et à le connaître Lui, comme le Dieu qui justifie par la grâce. C’est une chose à laquelle l’homme ne peut pas parvenir par lui-même et il faut l’intervention de Dieu pour son éducation. L’épreuve à laquelle Job a été soumis lui a appris qu’il n’y avait rien de bon en lui, que sa propre justice (29 : 14) devait être manifestée et jugée devant Dieu.
            Alors qu’il avait affirmé : « Qu’il me pèse dans la balance de justice, et Dieu reconnaîtra ma perfection » (31 : 6), il dit maintenant : « J’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (42 : 6) ; alors qu’il avait osé dire : « Tu t’es changé pour moi en ennemi cruel » (30 : 21), il confesse : « J’ai donc parlé, et sans comprendre, de choses trop merveilleuses pour moi, que je ne connaissais pas » (42 : 3). Quel travail merveilleux accompli par Dieu dans son serviteur ! Le voici maintenant dépouillé de lui-même et capable alors de voir le Dieu de grâce dont il avait seulement entendu parler (42 : 5). Il a compris que si le Dieu juste permet la souffrance chez le croyant droit et fidèle, c’est dans le but de le purifier et de l’instruire.
            Lorsque Dieu Lui-même s’adresse à Job (38-41), « du milieu du tourbillon » (38 : 1 ; 40 : 1), Il place devant lui la grandeur de la création puis Sa propre grandeur de Créateur. Job comprend enfin que rien n’est trop difficile pour ce Dieu puissant, mais « plein de compassion et miséricordieux » (Jac. 5 : 11) et il prend sa vraie place devant Lui (42 : 6).
            Le croyant peut réaliser, mieux encore que Job, que tout ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu :
                  - en rapport avec la création, telle que nous la voyons apparaître à la parole de Dieu dans le récit de Genèse 1 ;
                  - en rapport avec la « nouvelle création » (2 Cor. 5 : 17), dont la source est l’amour de Dieu et le fondement la mort et la résurrection du Fils de Dieu.
            Le dessein de Dieu était d’amener « de nombreux fils à la gloire » (Héb. 2 : 10). Mais il était impossible que des hommes pécheurs puissent être introduits dans la présence du Dieu saint. C’est pourquoi, afin d’accomplir ses plans d’éternité et de gloire, Dieu a dû donner son Fils unique, Le soumettre aux souffrances du jugement et de la mort, et l’abandonner dans ce moment terrible. Christ, par sa mort sur la croix, a expié nos péchés et ôté le péché de devant les yeux de Dieu. Il est ainsi devenu parfaitement et éternellement accompli et établi pour être le « chef de notre salut », « l’auteur du salut éternel » (Héb. 2 : 10 ; 5 : 9) pour tous ceux qui croient en Lui.
            En considérant ce que Dieu a fait, nous adorons notre grand Dieu et Sauveur. Sans comprendre l’infini de son amour, nous nous prosternons dans nos cœurs devant Lui, nous Lui rendons gloire et nous nous écrions comme Job : « Je sais que tu peux tout et qu’aucun dessein n’est trop difficile pour toi » !


Des œuvres trop merveilleuses pour nous

            En vérité, est-ce que ce ne sont pas là des choses « trop grandes et trop merveilleuses pour nous » (Ps. 131 : 1) ? Nous entrons si peu dans les pensées et les voies de Dieu qui sont si élevées au-dessus des nôtres (És. 55 : 8) !
            Nous trouvons plusieurs passages dans la Parole de Dieu, notamment dans les psaumes, où l’adverbe « trop » est employé par le fidèle qui se sent dépassé par les œuvres si nombreuses, si grandes et si merveilleuses de Dieu envers lui. Il réalise à la fois ce qu’il est sur la terre, dans sa petitesse, dans son chemin, ses difficultés, ses épreuves, et ce qu’est Dieu dans le ciel, sa grandeur et sa bonté envers ses enfants qui s’attendent à Lui et se confient en Lui.

            Psaume 40 : 5 - « Tu as multiplié, toi, Éternel mon Dieu, tes œuvres merveilleuses et tes pensées envers nous ; on ne peut pas les arranger devant toi. Si je veux les déclarer et les dire – elles sont trop nombreuses pour les raconter ».
                    Nous ne considérerons pas ce psaume dans son application à Jésus dans sa venue ici-bas, sa vie de perfection devant Dieu sur la terre, ses souffrances à cause du péché, sa délivrance et sa résurrection de la part de l’Éternel.
            Nous l’examinerons sous son aspect historique, dans l’expérience qui a conduit David à l’écrire et l’a amené à la belle déclaration du verset 5. Il contemple et énumère ce que Dieu a fait pour lui alors qu’il traversait une douloureuse période de sa vie. Son fils Absalom avait usurpé la royauté et le roi David, contraint de quitter Jérusalem, avait gravi en pleurant la montée des Oliviers (2 Sam. 15 : 30). Il avait été maudit par Shimi (16 : 5-11). Il s’était tourné vers son Dieu dans la prière et la supplication : « Et moi, je suis affligé et pauvre : le Seigneur pense à moi. Tu es mon secours et celui qui me délivre. Mon Dieu ! ne tarde pas » (Ps. 40 : 17).
            Et Dieu s’est souvenu de son serviteur et a fait annuler le conseil d’Akhitophel afin que le mal vienne sur Absalom (17 : 14). Ainsi les hommes de David ont vaincu le peuple d’Israël qui s’était rallié à Absalom et ce dernier a été tué par Joab (18 : 7, 14). David a repassé le Jourdain et il est retourné à Jérusalem où se trouvait l’arche de l’Éternel, chère à son cœur.
            Dieu ayant entendu le cri de son serviteur et l’ayant sorti du « puits de la destruction », les pieds de David sont à nouveau fermement établis sur un roc (Ps. 40 : 1-2). Objet d’une grande délivrance, il peut faire monter vers Dieu la louange (v. 3). Il exalte alors les pensées et les œuvres de Celui qui a agi d’une telle manière envers lui, et lui a accordé un tel secours et de telles bénédictions. Il s’écrie : « Tu as multiplié, toi, Éternel mon Dieu, tes œuvres merveilleuses et tes pensées envers nous ; on ne peut pas les arranger devant toi. Si je veux les déclarer et les dire - elles sont trop nombreuses pour les raconter » (v. 5). Les pensées d’amour de Dieu envers nous et ses œuvres de grâce, qui se sont manifestées en Jésus Christ, sont très grandes et très nombreuses. Nous ne pouvons ni les comprendre, ni les sonder, ni les énumérer et les mettre toutes en ordre devant notre Dieu.
            David parlera dans le Psaume 139 des merveilleuses pensées de Dieu envers les siens et montrera combien ces pensées de grâce et d’amour sont précieuses au racheté. Que de telles pensées nous occupent et soient chères à nos cœurs ! Elles nous conduiront à nous réjouir en notre Dieu et à proclamer la grandeur de son nom (Ps. 40 : 16).

            Psaume 139 : 6« Connaissance trop merveilleuse pour moi, si élevée que je n’y puis atteindre ».
                    
Dans ce psaume, David réalise que Dieu sonde jusqu’au plus profond de sa personne, de ses pensées et de sa marche. Il comprend qu’il n’est pas possible d’être caché aux yeux du Dieu omniscient (v. 1-6), omniprésent (v. 7-12) et omnipotent (v. 13-16). Il prend conscience de l’immense grandeur d’un tel Dieu, s’incline devant Lui et désire qu’Il sonde sa conscience et son cœur, afin que tout mal soit ôté de son cœur et qu’il puisse être conduit dans le chemin béni qui mène à Dieu (v. 23-24).
            Comme David autrefois, le croyant est amené à reconnaître que Dieu connaît tout de lui dès avant sa naissance (v. 15-16), qu’Il le connaît « à fond » (1 Cor. 13 : 12), bien mieux qu’il ne peut se connaître lui-même. Dieu sait ce que je pense, Il connaît la façon dont je me conduis, dont je marche - « Il connaît la voie que je suis », dira Job (23 : 10). Il connaît mes paroles avant que je les prononce, alors qu’elles sont encore dans mon cœur. Il connaît tout ce que je suis et tout ce qui me concerne (Ps. 139 : 1-4). Le croyant, qui réalise quelque peu combien la connaissance de Dieu est grande, demeure dans l’admiration et confesse alors humblement qu’une telle connaissance divine, bien au-dessus de toute connaissance humaine, est « trop merveilleuse » pour lui.
            L’homme sans Dieu n’a pas de connaissance de Dieu et va jusqu’à nier que Dieu ait de la connaissance (Ps. 73 : 11) ! Mais la connaissance que Dieu a de toutes choses est infinie et parfaite (Job 12 : 16 ; 37 : 16). Le croyant sait que sa connaissance du Dieu éternel est limitée (Job 36 : 26), qu’il ne peut connaître « qu’en partie » (1 Cor. 13 : 12), mais il désire faire des progrès dans la connaissance de son Sauveur et Seigneur (2 Pier. 3 : 18).
            Certainement, « ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (1 Cor. 2 : 9), ces pensées de Dieu, aussi élevées au-dessus des pensées de l’homme que le ciel est élevé au-dessus de la terre (És. 55 : 9), nous ne pouvons pas en faire « la somme », les compter ; nous comprenons que c’est impossible pour nous (Ps. 139 : 17-18). Avec Jacob, nous confessons humblement, en nous inclinant devant ce Dieu si grand « Je suis trop petit pour toutes les grâces et pour toute la vérité dont tu as usé envers ton serviteur » (Gen. 32 : 10).
            Nous souvenir des œuvres grandes et merveilleuses de Dieu et méditer sur ces choses est une occupation bénie (Ps. 105 : 5, 2 ; voir Job 37 : 14-24), mais cela nous maintient dans l’humilité devant l’Auteur de toutes choses. David nous enseigne encore à cet égard dans un autre psaume, le Psaume 131.

            Psaume 131 : 1« Éternel ! mon cœur n’est pas hautain, et mes yeux ne s’élèvent pas ; et je n’ai pas marché en des choses trop grandes et trop merveilleuses pour moi ».
                    Les Cantiques des degrés nous montrent la marche ascendante du croyant, qui le conduit de la détresse et de l’appel à Dieu pour être délivré (Ps. 120) jusqu’à l’entrée dans la maison du Père et l’exhortation à bénir l’Éternel (Ps. 134). Au Psaume 130, il a été conduit au jugement de lui-même et à la confession de ses péchés. Cela l’introduit dans une position d’humilité, son âme est disposée au renoncement, ce qui est exposé au psaume suivant.
            Le croyant, qui reconnaît la grandeur de Dieu et sa propre petitesse, apprend trois choses essentielles pour une marche fidèle avec le Seigneur : l’humilité (v. 1) ; la soumission (v. 2) ; la confiance (v. 3). Tout cela conduit à une entière dépendance de Dieu. Ce sont des qualités que le Seigneur Jésus, comme homme, a manifestées en perfection à la gloire de son Dieu. Quant à nous, nous devrions désirer atteindre à ce que David exprime ici, l’état heureux d’une âme qui aime Dieu et trouve sa satisfaction en Lui sans rien désirer d’autre.
            Le cœur de l’incrédule est par nature orgueilleux et hautain. C’est l’un des tristes caractères des hommes des derniers temps (2 Tim. 3 : 2). C’est quelque chose qui est insupportable à Dieu et qu’il hait (Ps. 101 : 5 ; Prov. 6 : 16). Aussi les hommes hautains et prétentieux seront abaissés devant Lui. La Parole nous dit : « L’orgueil va devant la ruine, et l’esprit hautain devant la chute » (Prov. 16 : 18). Cependant, elle nous dit encore : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles » (Jac. 4 : 6) ; « Quiconque s’élèvera sera abaissé ; et quiconque s’abaissera sera élevé » (Matt. 23 : 12).
            David prend la place qui convient devant Dieu, une place d’humilité. Il connaît sa mesure devant Lui et ne s’élève pas dans ce qui est trop grand et trop merveilleux pour qu’il puisse prétendre le comprendre et y marcher. « Il n’est pas au pouvoir de l’homme qui marche de diriger ses pas » (Jér. 10 : 23)
            Son cœur n’est pas rempli d’orgueil et de fierté ; il sait que le cœur naturel de l’homme est « trompeur par-dessus tout et incurable » (Jér. 17 : 9). Il ne lève pas les yeux pour considérer les autres avec arrogance et mépris, car il sait que « l’élévation des yeux et un cœur qui s’enfle… est péché » (Prov. 21 : 4), et « les yeux des hautains seront abaissés » (És. 5 : 15).
            Sa marche est simple et droite, dans les voies de Dieu (voir 1 Rois 11 : 38). Dieu dit par Akhija, le prophète, au sujet de David : « il marchait après moi de tout son cœur » (1 Rois 14 : 8). Un autre prophète nous déclare ce que Dieu attend simplement de nous : « Qu’est-ce que l’Éternel recherche de ta part, sinon que tu fasses ce qui est droit, que tu aimes la bonté, et que tu marches humblement avec ton Dieu ? » (Mich. 6 : 8).
            Nos affections pour Christ et l’humilité nous conduiront à marcher après Lui dans un chemin « frayé » (Ps. 84 : 5), tracé par Lui dans nos cœurs et pour nos pas. Ainsi, un cœur attaché à sa Personne (Act. 11 : 23), des yeux fixés sur Lui (Héb. 12 : 2) et une marche semblable à la sienne, dans l’amour et la lumière, dans l’humilité, la douceur et la patience (1 Jean 2 : 6 ; Éph. 5 : 2, 8 ; 4 : 1-2 ; 5 : 15), c’est ce qui nous gardera de toute prétention quant à être « quelque chose » (Gal. 6 : 3).

            Proverbes 30 : 18-19 - « Trois choses sont trop merveilleuses pour moi, et il en est quatre que je ne puis connaître : le chemin de l’aigle dans les cieux, le chemin du serpent sur le rocher, le chemin d’un navire au cœur de la mer, et le chemin de l’homme vers la jeune fille ».
                    Nous avons déjà considéré les « œuvres merveilleuses » de Dieu, ces « œuvres trop grandes » et « trop nombreuses » pour que nous puissions les raconter (Ps. 40 : 5 ; 131 : 1). Parmi les œuvres innombrables de Dieu, Agur en propose quatre à notre méditation. Ce sont là des choses inscrutables. Aucun de ces chemins qu’il place devant nous n’a de trace que l’on peut discerner par nous-même, que ce soit dans le ciel, sur la terre, sur la mer, ou dans ce qui dirige l’homme vers celle que le Seigneur a préparée pour lui. Ce sont des chemins que Dieu seul connaît et dans lesquels c’est Lui qui dirige.
            Soyons attentif à ne pas suivre « notre propre chemin » (És. 53 : 6), un chemin de propre volonté, dans l’indépendance de Dieu. Le croyant vit et marche par la foi, suivant un chemin qu’il ne voit pas mais dans lequel Dieu le dirige par sa parole : « Ta parole est une lampe à mon pied, et une lumière à mon sentier » (Ps. 119 : 105) ; « le commandement est une lampe et l’enseignement une lumière » (Prov. 6 : 23). David pouvait demander à son Dieu, dans sa prière du Psaume 86 : « Tu es grand, et tu fais des choses merveilleuses ; tu es Dieu, toi seul. Éternel ! enseigne-moi ton chemin ; je marcherai dans ta vérité ; unis mon cœur à la crainte de ton nom » (Ps. 86 : 11).
            Considérant ces choses que nous ne pouvons comprendre, nous nous confions entièrement en Dieu pour nous conduire dans le chemin de la vie sur la terre – et particulièrement dans le choix d’un conjoint, si important que nous ne pouvons que regarder à Dieu pour conduire l’homme vers celle qu’Il lui a destinée pour être « l’aide qui lui corresponde » (Gen. 2 : 18).
            Jésus Christ Lui-même est le chemin (Jean 14 : 6), pour le salut de notre âme et pour nous conduire vers le ciel. Que notre prière à notre Dieu soit celle de Moïse autrefois : « Fais-moi connaître, je te prie, ton chemin, et je te connaîtrai, afin que je trouve grâce à tes yeux » (Ex. 33 : 13). Demeurons dans la crainte de Dieu et la dépendance, pour recevoir son enseignement quant au chemin que nous devons suivre pour l’honorer (Ps. 25 : 12 ; 32 : 8). Marcher dans le chemin qu’Il a tracé pour nous est notre bénédiction (Ps. 84 : 5) et il nous conduit vers le ciel, vers Jésus Christ.


Des choses trop hautes

            Psaume 61 : 2-3 – « Du bout de la terre je crierai à toi, dans l’accablement de mon cœur ; tu me conduiras sur un rocher qui est trop haut pour moi (ou : plus haut que moi). Car tu as été pour moi un refuge, une forte tour, de devant l’ennemi ».
                    Le Psaume 61 est encore un psaume de David. Il nous présente le cri d’un cœur accablé, la réponse de Dieu et la reconnaissance qu’elle produit chez le croyant. L’âme abattue se tourne vers Dieu - « Je crierai à toi » -, mais avec confiance en ce qu’Il fera pour elle – « tu me conduiras sur un rocher » - et la certitude de sa réponse – « tu m’as entendu ».
            Dans les circonstances les plus difficiles, la fidélité et la bonté de Dieu viennent au secours de l’affligé. Il est le Dieu qui « peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons » (Éph. 3 : 20), et Il place son racheté sur un terrain sûr, inébranlable et hors de portée des flots de l’épreuve ou de l’atteinte de l’Ennemi. Ce rocher trop haut ne nous parle-t-il pas de la présence même du Dieu tout-puissant et « haut élevé » (Ps. 138 : 6), qui élève les siens jusqu’à Lui, les plaçant ainsi sur un abri que ni l’homme ni le mal ne peuvent atteindre ? Dieu est Lui-même pour les siens un rocher, un refuge, une forte tour ; sa tente est dressée sur eux et ses ailes les recouvrent. Tout cela nous parle du secours et de la protection que le croyant peut ainsi trouver auprès de son Dieu ! Là, dans sa présence, la crainte, l’accablement, les cris, font place à la joie et la louange (Ps. 61 : 8).
            Dieu est le Rocher du croyant. Il est sa sûreté dans toutes les circonstances du pèlerinage terrestre, comme autrefois Il avait été avec son peuple Israël dans le désert : « ils buvaient d’un Rocher spirituel qui les accompagnait : et le Rocher était le Christ » (1 Cor. 10 : 4). Et non seulement Il nous rafraîchit et nous accompagne, mais aussi Il nous place sur le sommet élevé du Rocher lorsque nous sommes accablés par des circonstances difficiles et que nous crions à Lui.
            A la fin du désert, Moïse prononcera un beau cantique devant toute la congrégation d’Israël, dans lequel il exaltera Celui qui est le Rocher de son peuple – tel est son nom - : « Il est le Rocher, son œuvre est parfaite » (Deut. 32 : 4) ; Il est le Rocher du salut d’Israël (v. 15), celui qui l’a engendré (v. 18), le Rocher qui les a protégés de leurs ennemis (v. 31), Celui duquel provient toute bénédiction et toute protection pour son peuple.
            Quelle assurance pour le croyant d’avoir en Christ son Rocher ! Il trouve en Lui une pleine sécurité, parce qu’Il a été le rocher frappé pour nous en jugement (Ex. 17 : 1-7 ; És. 53 : 8b), et parce que le rocher nous parle aussi de résurrection (Ps. 40 : 2). De Lui découlent pour le racheté de nombreuses bénédictions, qui sont imagées par l’eau, l’huile, le miel (Ex. 17 : 6 ; Jug. 15 : 19 ; Deut. 32 : 13 ; Job 29 : 6 ; Ps. 81 : 16b). Il est sa protection et sa sécurité dans les difficultés du chemin.

            Proverbes 24 : 7 – « La sagesse est trop haute pour le fou, il n’ouvrira pas la bouche dans la porte ».
                    A la porte de la ville, là où se tiennent les sages, le fou n’a pas sa place et il restera muet car il ne peut connaître la sagesse. Celui qui n’a pas la connaissance de Dieu ne peut pas parler de Lui avec intelligence. Dieu devra dire aux amis de Job : « Vous n’avez pas parlé de moi comme il convient » (Job 42 : 7-8). Leurs discours n’apportaient aucune vraie réponse à Job et le condamnaient (Job 32 : 3), sans l’aider à voir ce que Dieu voulait lui enseigner par l’épreuve.
            Le croyant est appelé à rechercher la sagesse, à l’acquérir (Prov. 4 : 5), à la demander à Dieu, qui la lui donnera s’il en manque (Jac. 1 : 5 ; Prov. 2 : 6). Soyons attentifs à ce que nous dit la sagesse « Bienheureux l’homme qui m’écoute, veillant à mes portes tous les jours, gardant les poteaux de mes entrées ! Car celui qui m’a trouvée a trouvé la vie, et acquiert faveur de la part de l’Éternel » (Prov. 8 : 34-35).
            La sagesse, qui est Christ Lui-même (Prov. 8 : 22-31 ; 1 Cor. 1 : 24 ; 2 : 7), nous appelle à l’écouter et à la connaître. Si nous la possédons, nous pourrons en porter les sept caractères : « la sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite paisible, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie » (Jac. 3 : 17). Combien ces manifestations de la sagesse de Dieu ont brillé dans la personne de Christ, dans toute sa vie sur la terre ! Que nous désirions en être remplis afin d’avoir un bon témoignage devant Dieu et les hommes (Act. 6 : 3 ; Col. 4 : 5), de Le glorifier dans nos paroles, parlant toujours de Lui « comme il convient », devant les incrédules et devant les croyants !


Une juste proportion

            Exode 16 : 18 – « …Et ils mesurèrent à l’omer : et celui qui avait beaucoup, n’eut pas trop ; et celui qui avait peu, n’en manqua pas ; ils avaient recueilli, chacun en proportion de ce qu’il mangeait ».
                    Le Seigneur Jésus n’est pas seulement notre Rocher, un sûr abri, mais Il est aussi notre nourriture spirituelle. L’eau dont Israël avait besoin lui était donnée par le « Rocher spirituel » (1 Cor. 10 : 4) mais la nourriture quotidienne nécessaire lui était donnée par la manne. Dieu pourvoyait à tout pour le voyage de son peuple à travers le désert et la manne était « le pain que l’Éternel vous a donné à manger » (Ex. 16 : 15). L’Israélite trouvait là ce dont son corps avait besoin pour vivre dans le désert, mais la manne lui avait été donnée aussi « afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais... de tout ce qui sort de la bouche de l'Eternel » (Deut. 8 : 3).
            Le Seigneur Jésus est la nourriture spirituelle dont le croyant a besoin, nécessaire pour sa vie de foi et sa croissance spirituelle.
            Dans l’évangile selon Jean, le Seigneur Jésus nous montre qu’Il est en fait Lui-même le seul pain donné par Dieu pour la vie éternelle, et aussi pour la vie quotidienne sur la terre. « Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim » ; « Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel » … (Jean 6 : 35, 51 - lire Jean 6 : 29-35 ; 48-58). Par son sacrifice, nous obtenons la vie (v. 53), mais l’entretien de cette vie et le maintien de la communion avec Lui nécessitent que nous nous « nourrissions » sans cesse de Christ, c’est-à-dire que nous nous approprions par la foi ce qu’Il est (v. 56).
            De la même manière que chaque Israélite récoltait chaque jour la portion exacte qui couvrait ses besoins quotidiens, le croyant aujourd’hui trouve une mesure divine pour se nourrir de Christ selon son propre besoin. Nous ne pouvons pas avoir « trop » de Christ pour notre journée, nous ne pouvons pas non plus « manquer » de Christ.
            Soyons occupés de Lui, « nourrissons-nous » de sa Personne, par la lecture de la Bible. La lecture et la méditation de la Parole de Dieu qui nous entretient du Seigneur Jésus (Jean 5 : 39) aura sur nous le même effet que sur le prophète Jérémie : « Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées ; et tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur » (Jér. 15 : 16).

       « Célébrez l’Éternel, invoquez son nom ; faites connaître parmi les peuples ses actes !
       Chantez-lui, chantez-lui des cantiques ! Méditez toutes ses œuvres merveilleuses.
       Glorifiez-vous de son saint nom : que le cœur de ceux qui cherchent l’Éternel se réjouisse !
       Recherchez l’Éternel et sa force, cherchez continuellement sa face ;
       Souvenez-vous de ses œuvres merveilleuses qu’il a faites, de ses prodiges, et des jugements de sa bouche » (Ps. 105 : 1-5).


Ph. Fuzier – mars 2021