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JÉSUS ASSIS DANS LE CIEL
 

Christ sur la terre, serviteur jusqu’à la mort
            Pas de repos dans le service
            Christ entrant dans le repos, ayant achevé l’œuvre
            Le ciel ouvert pour recevoir Jésus après sa résurrection
Christ à la droite de Dieu, et serviteur à toujours
            Christ assis dans la gloire de sa Personne
            Christ assis comme Souverain Sacrificateur
            Christ assis en conséquence de la perfection de son œuvre accomplie
            Christ assis, ayant achevé la course 
Jésus dans le ciel pour nous


Christ sur la terre, serviteur jusqu’à la mort

            La fin de l’évangile de Marc nous montre le Seigneur Jésus étant élevé dans le ciel et s’asseyant à la droite de Dieu (Marc 16 : 19). Il est remarquable que ce soit l’évangile du Serviteur qui nous rapporte ce fait. Dans cet évangile, nous voyons le Seigneur Jésus accomplissant fidèlement son service d’amour devant Dieu et envers les hommes. Il était le serviteur de l’Éternel, Celui dont Il avait dit par le prophète : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui mon âme trouve son plaisir » ; (És. 42 : 1) ; « Voici, mon serviteur agira sagement » (52 : 13). Il était pour Dieu serviteur de son peuple Israël, mais sa mission était beaucoup plus large et s’étendait au salut des nations (És. 49 : 6).
            Il avait pris « la forme d’esclave » (Phil. 2 : 6) et était devenu « celui que l’homme méprise... que la nation déteste », le « serviteur de ceux qui dominent » (És. 49 : 7). Il a été « méprisé et délaissé par les hommes, homme de douleurs » et Celui qui devait « porter les iniquités de plusieurs » (És. 53 : 3, 11). Jésus était venu sur la terre, non pas « pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour un grand nombre » (Marc 10 : 45). Le parfait serviteur montait à Jérusalem pour être livré aux mains des hommes, condamné et mis à mort (Marc 10 : 32-34). Après environ trois ans et demi d’un service fidèle et incessant, Il a refusé, par amour, de « sortir libre » (Ex. 21 : 5) et son service parmi les hommes s’est poursuivi jusqu’à la croix (Marc 15 : 37), dernier acte d’amour du Serviteur parfait.

                          Pas de repos dans le service

            Un bon serviteur travaille jusqu’à ce que son service soit accompli. Il ne se repose pas et reste actif tant que la volonté de son maître n’est pas faite et qu’il n’a pas achevé tout ce qui lui a été commandé. Le serviteur de l’Éternel n’a pas trouvé de repos sur la terre : « Mon père travaille… et moi aussi je travaille » (Jean 5 : 17) ; « le Fils de l’homme n’a pas de lieu où reposer sa tête » (Matt. 8 : 20). Le peu de tranquillité qu’Il a pu connaître au cours de son inlassable service n’a été que partiel et vite interrompu (Marc 4 : 38). Il a connu de longues journées de travail, étant levé longtemps avant le jour et s’occupant des malades et des démoniaques jusqu’au coucher du soleil (Marc 1 : 35, 32). Il a passé des nuits consacrées à la prière (Marc 6 : 46-47 ; Luc 6 : 12) et poursuivait son œuvre d’amour pendant le sabbat (Marc 3 : 2 ; Matt. 12 : 9-13 ; Jean 5 : 2-10…). Il disait Lui-même : « Il faut que je continue à marcher aujourd’hui, demain et le jour suivant » (Luc 13 : 33).
            Il s’asseyait parfois dans une maison où Il était reçu, ou sur la montagne, ou encore dans une barque ou sur le bord d’un puits, mais c’était pour parler à son hôte, pour enseigner les foules ou ses disciples, pour répondre aux besoins d’une âme... Et Il reprenait ensuite son chemin de Serviteur, passant « de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance » (Act. 10 : 38).

                          Christ entrant dans le repos, ayant achevé l’œuvre

            Le prophète avait dit de Lui de la part de l’Éternel : « Il ne se lassera pas, et il ne se hâtera pas, jusqu’à ce qu’il ait établi le juste jugement » (És. 42 : 4). Celui qui n’a pas connu de repos tout au long de ses années de service est allé jusqu’au bout de sa mission. Elle s’est terminée à la croix où Il a achevé l’œuvre que le Père Lui avait donnée à faire (Jean 17 : 4). Après s’être écrié « C’est accompli », Il a « baissé la tête » (19 : 30), et a trouvé enfin le repos, ayant pleinement glorifié Dieu dans son service et par son sacrifice. Il a accompli par Lui-même l’œuvre de notre salut. L’œuvre de grâce étant entièrement finie, Christ est « entré dans son repos » et s’est « reposé de ses œuvres » (Héb. 4 : 10).

                          Le ciel ouvert pour recevoir Jésus après sa résurrection

            Lorsque « la Parole devint chair » (Jean 1 : 14), le ciel s’est ouvert et Dieu est venu sur la terre dans la Personne de son propre Fils, auquel Il a formé un corps (Héb. 10 : 5). Il est venu pour habiter parmi les hommes. Il leur a fait connaître le Dieu que personne n’avait jamais vu (Jean 1 : 18), et l’amour du Père (16 : 27). Le ciel s’est ouvert à nouveau, par deux fois, sur l’homme Christ Jésus, qui a reçu le témoignage du plaisir que le Père trouvait dans son Fils bien-aimé (Marc 1 : 11 ; 9 : 7).
            Le ciel s’est ouvert encore pour recevoir Christ après sa résurrection, lorsqu’Il a été « élevé plus haut que les cieux » (Héb. 7 : 26) et s’est assis sur le trône de Dieu qui L’a accueilli en Lui disant : « Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds » (Héb. 1 : 13 – citation importante du Ps. 110 : 1, rappelée six fois dans le Nouveau Testament). Dieu a ressuscité notre Seigneur Jésus Christ d’entre les morts, et « Il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de tout pouvoir, et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme » (Éph. 1 : 20-21). Paul affirme avec force : « C’est Christ qui est mort, bien plus, qui est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous ! » (Rom. 8 : 34). De quelle gloire Dieu a glorifié Celui qui L’a glorifié dans l’œuvre de la croix !
            En conséquence de cette œuvre, le ciel est ouvert à présent pour le croyant. Il peut alors librement, par la foi, d’une part s’approcher de Dieu et de son trône de grâce (Héb. 4 : 16 ; 10 : 19-22), et d’autre part contempler la Personne du Seigneur Jésus assis dans la gloire.


Christ à la droite de Dieu, et serviteur à toujours

            Il est doux et heureux pour le racheté d’user du privilège de regarder dans le ciel ouvert pour lui et de contempler là son Sauveur et son Seigneur. L’épître aux Hébreux est appelée justement « l’épître des cieux ouverts ». Ils sont ouverts pour que nous dirigions nos regards sur Jésus qui s’y trouve. Nous sommes ainsi invités à « voir », à « fixer nos yeux », à « considérer » - ou : observer – cette Personne glorieuse (2 : 9 ; 3 : 1 ; 12 : 2, 3).
            En lisant cette épître, nous voyons que non seulement Dieu L’a invité à prendre place à sa droite, mais que le Seigneur Jésus s’est Lui-même assis à la place de l’honneur et de la puissance, sous quatre caractères différents de sa Personne ou de son œuvre. Nous contemplons dans la gloire Celui qui a pleinement accompli le service qu’Il avait sur la terre et qui a pris dans le ciel cette position de repos quant à l’œuvre qu’Il a entièrement achevée.
            Cependant, Il est toujours actif en faveur des siens sur la terre, accomplissant son service de grand souverain sacrificateur. Et, même dans la gloire dans laquelle Il va bientôt introduire les siens, Il demeure serviteur à toujours. La Parole de Dieu nous dit que pour ses rachetés, qui auront veillé et L’auront attendu pendant le temps de son absence, lorsqu’Il sera venu et les aura emmenés au ciel, « il se ceindra, les fera mettre à table (ou : les fera asseoir) et, s’avançant, il les servira » (Luc 12 : 37). « Le Serviteur parfait et glorieux servira les siens à une table éternellement dressée, où ils jouiront de son amour et de tout ce qu’est Jésus lui-même » (S. Prodhom – Évangile selon Luc). Grandeur infinie et insondable de notre Sauveur et Seigneur dans son service éternel d’amour !

                          Christ assis dans la gloire de sa Personne - « Le Fils… ayant fait par lui-même la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux » (Héb. 1 : 3)
            
Sans préambule, l’épître s’ouvre en plaçant devant nous la personne du Fils et sa grandeur suprême. Sept expressions nous présentent le Fils de Dieu dans la plénitude de la gloire de sa Personne :
                  1. Il est Celui par lequel Dieu s’est adressé sans plus aucun intermédiaire aux hommes ;
                  2. Il est le grand Dieu Créateur ; deux autres témoignages nous en sont donnés par ailleurs : dans l’épître aux Colossiens (1 : 16), Il a tout créé en tant que Premier-né (Celui qui occupe le rang le plus élevé) de la création et dans la puissance de sa Personne ; dans l’évangile selon Jean (1 : 3) Il a tout amené à l’existence en tant que « la Parole », le « Verbe » qui est de toute éternité ;
                  3. Il est le « resplendissement » de la gloire de Dieu, Celui en qui brille la lumière des perfections des attributs de Dieu ;
                  4. Il est « l’empreinte » de la substance de Dieu, c’est-à-dire la parfaite image (voir 2 Cor. 4 : 4 ; Col. 1 : 15), l’expression visible exacte de ce que Dieu est dans sa nature ;
                  5. Il est Celui qui, par la puissante de sa parole soutient toutes les choses créées par Lui-même ; Colossiens 1 : 17 nous dit que « tout subsiste par lui », c’est-à-dire qu’Il maintient toutes choses qui, sans sa parole et sa main, s’effondreraient ;
                  6. Il est celui qui a accompli l’œuvre de la purification des péchés ; Lui seul, le Fils de Dieu devenu Homme, pouvait accomplir une telle œuvre ; son sang seul, le sang de l’Agneau de Dieu, sans défaut et sans tache pouvait nous purifier de tout péché, sans qu’il n’en reste aucun devant Dieu (1 Pier. 1 : 18 ; 1 Jean 1 : 7). Il n’est pas simplement dit : « Ayant fait la purification des péchés », mais « Ayant fait par Lui-même la purification des péchés ». Les mots « par lui-même » ne figurent pas dans le texte original et ne se trouvent pas dans toutes les versions de la Bible, mais leur présence souligne la forme verbale employée en grec dans cette phrase. Notre attention est clairement attirée sur la personne de Celui qui s’est offert Lui-même en sacrifice, sur le fait que c’est le Fils de Dieu seul qui a accompli cette œuvre merveilleuse, sans aucune participation des pécheurs qui en sont les bénéficiaires ;
                  7. Il est Celui qui, dans la gloire de sa Personne, s’est assis à côté du Dieu dont la grandeur, la gloire et la dignité sont soulignées par le terme de « Majesté ». Entrant par la foi dans le ciel ouvert, nous sommes admis à contempler un homme assis à la droite même de Dieu – le côté de la puissance. Nous voyons là Celui qui, pour venir dans ce monde, a été « fait un peu moindre que les anges à cause de la souffrance de la mort », mais un homme maintenant « couronné de gloire et d’honneur » (2 : 9), dont la Personne et le nom sont « plus excellents » que les anges. Dans sa gloire, Il est « revêtu de majesté et de magnificence » par Dieu même (Ps. 21 : 5). Il possède la gloire qu’Il avait auprès du Père de toute éternité (Jean 17 : 5) et qu’Il a retrouvée comme homme, à laquelle s’ajoute la gloire que le Fils de l’homme s’est acquise par son œuvre de purification des péchés.

            Quelle vision que celle que nous avons ainsi du Fils de Dieu assis auprès de la Majesté dans toute sa gloire ! Quelle perspective que celle qui est devant nous et qu’Il a voulue pour nous ! Nous allons partager sa gloire de Fils de l’homme : « La gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai donnée, afin qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un, moi en eux, et toi en moi, afin qu’ils soient parfaitement accomplis en un, et que le monde connaisse que c’est toi qui m’a envoyé, et que tu les a aimés comme tu m’as aimé ». Nous allons aussi contempler éternellement sa gloire de Fils de Dieu : « Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où je suis, moi, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, que tu m’as donnée ; car tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jean 17 : 22-24).

                    Devant le trône du Père Où siège la Majesté,
                    
Notre œil, Seigneur, considère Ta ravissante beauté.
                    
La gloire qui te couronne, Dans sa divine splendeur,
                    
Nous illumine et rayonne Jusqu’au fond de notre cœur.

                          Christ assis comme Souverain Sacrificateur - « Nous avons un tel souverain sacrificateur qui s’est assis à la droite du trône de la Majesté dans les cieux » (Héb. 8 : 1)
            
Les grands sujets que nous présente l’épître aux Hébreux sont en rapport avec la gloire de Christ dans le ciel. Nous avons tout d’abord la grandeur de sa Personne, comme Fils de Dieu (ch. 1) et comme Fils de l’homme (ch. 2). Ensuite nous le voyons décrit comme notre grand souverain sacrificateur (ch. 3 à 7) et enfin nous sommes placés devant la grandeur du service sacerdotal et de l’œuvre de Christ (ch. 8 à 10 : 18).
            Le souverain sacrificateur se tenait toujours debout pour accomplir son service (10 : 11) et offrir des sacrifices à renouveler continuellement. Ainsi, lorsque nous voyons Éli, le souverain sacrificateur au temps des Juges (descendant d’Ithamar, fils d’Aaron), se tenant assis sur un siège près du temple de l’Éternel (1 Sam. 1 : 9), nous comprenons la déchéance du sacerdoce d’Aaron. Mais Christ, notre souverain sacrificateur dans le ciel, s’est assis à la droite de Dieu, sur son trône même – cela est répété au verset 2 du chapitre 12 – le siège de la souveraineté, de l’autorité et de la domination royales. « L’Éternel est dans le palais de sa sainteté, l’Éternel a son trône dans les cieux » ; « Dieu est assis sur le trône de sa sainteté » (Ps. 11 : 4 ; 47 : 8).
            C’est de là que le Christ ressuscité et élevé dans la gloire, établi par Dieu même « sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédec » et « selon la puissance d’une vie impérissable » (5 : 5-6 ; 7 : 17, 21 ; 6 : 20 ; 7 : 16), accomplit actuellement son service de grand souverain sacrificateur devant Dieu pour les siens.
            Les versets 26 à 28 du chapitre 7 nous montrent pourquoi le souverain sacrificateur que nous avons en Christ nous est tout à fait approprié, nous « convient » (v. 26) parfaitement :
                  - Il est « saint, exempt de tout mal, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé plus haut que les cieux » (7 : 26), cinq caractères qui témoignent de la perfection de sa Personne ;
                  - De plus Il a offert une fois pour toutes un seul sacrifice, définitif, pleinement suffisant pour répondre à toutes les exigences du Dieu saint et pourvoir à la purification des pécheurs. « Christ étant venu, souverain sacrificateur des biens à venir… est entré une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle » (9 : 11-12) ;
                  - Enfin, Il est « accompli pour l’éternité », c’est-à-dire qu’en Lui tout a été rendu parfait pour qu’Il accomplisse la fonction de grand souverain sacrificateur en faveur des siens devant Dieu (7 : 28 – voir 2 : 10 et 5 : 9)

            La position céleste de notre souverain sacrificateur devant Dieu répond à notre état de faiblesse sur la terre. Son office a pour but de nous maintenir à la hauteur de la position que son œuvre nous a acquise, de nous venir en aide dans les infirmités, et de s’occuper de nos besoins. Plusieurs passages de l’épître nous disent comment Il accomplit son service de souverain sacrificateur en faveur des siens :
                  - Il secourt ceux qui sont tentés (2 : 18) ;
                  - Il compatit à nos faiblesses (4 : 15) ;
                  - Il sauve (délivre) entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par Lui (7 : 25) ;
                  - Il intercède sans cesse pour les siens (7 : 25) ;
                  - Il paraît (Il est manifesté) pour nous devant la face de Dieu (9 : 24).

            Mais encore, par notre souverain sacrificateur, nous pouvons nous approcher de Dieu dans le ciel,
                  - d’une part pour Lui exposer nos besoins, nos difficultés, par la prière (4 : 16) ;
                  - d’autre part nous apportons par Lui à Dieu nos offrandes de louange (10 : 19-22).

                    Tes saints, dans la lutte, et de tous côtés
                    
Ici-bas en butte aux infirmités,
                    
Sont, dans le ciel même, portés sur ton cœur,
                    
Ô notre suprême Sacrificateur !

                          Christ assis en conséquence de la perfection de son œuvre accomplie - « Celui-ci, ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu » (Héb. 10 : 12)
            
L’épître aux Hébreux nous montre l’imperfection du sacerdoce d’Aaron et l’imperfection du sacrificateur lui-même (voir 9 : 6-10). Les sacrificateurs devaient offrir continuellement les mêmes sacrifices, des sacrifices qui ne pouvaient pas ôter les péchés et rendre parfaits les pécheurs, mais remettaient les péchés en mémoire devant Dieu et les laissaient sur leur conscience (10 : 3, 11). Mais, « Christ étant venu… » (9 : 11-14), tout change et tout est désormais parfait - quelle perfection dans le seul et unique sacrifice du Seigneur Jésus ! « Nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes » ; « par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés ».
            Nous remarquons, dans les versets 10 à 14 du chapitre 10, le contraste dans les expression employées pour nous parler d’une part de l’office du sacrificateur sous l’ancienne alliance, et d’autre part de ce qui concerne Celui qui est notre grand souverain sacrificateur :
                  - le sacrificateur se tenait debout, il offrait souvent les mêmes sacrifices qui ne pouvaient jamais ôter les péchés ;
                  - Christ a offert un seul sacrifice pleinement efficace et Il s’est assis à perpétuité, c’est-à-dire continuellement (expression que l’on ne trouve que dans l’épître aux Hébreux, à trois reprises : 7 : 3 ; 10 : 12, 14).

            Ce chapitre 10 nous dit encore pourquoi Dieu s’est incarné dans la Personne du Fils et pour quelle raison Jésus est venu sur la terre. Nous apprenons que :
                  - le sacrifice annuel du grand jour des propitiations (Lév. 16) ne pouvait pas purifier le pécheur (v. 1-2) ;
                  - le sang de tous les animaux offerts en sacrifice sous la loi de Moïse n’avait aucune puissance pour ôter les péchés (v. 4).

            C’est pourquoi Jésus s’est présenté Lui-même – « Voici, je viens », dit-Il (v. 7, 9) - et Dieu Lui a formé un corps (v. 5) afin qu’Il puisse, par l’offrande de Lui-même, être ce seul et parfait sacrifice qui satisferait une fois pour toutes à toutes les exigences divines concernant la question du péché, et qui sanctifierait et rendrait parfaits les pécheurs.
            Jésus a été l’antitype, ou plutôt la pleine réalisation, des différents types des sacrifices - des offrandes présentées à Dieu - qui nous sont décrits dans le livre du Lévitique (ch. 1 à 5). Ces différents sacrifices parlent tous de la « seule offrande » faite par Jésus Christ.
            « L’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes » (10 : 10) ayant pleinement répondu, d’une part à la sainteté et à la justice de Dieu et d’autre part aux besoins des pécheurs, Celui qui a offert cet unique et parfait sacrifice peut ainsi de plein droit prendre place à la droite de Dieu à toujours ; il n’est aucunement besoin qu’Il se lève à nouveau pour offrir un autre sacrifice. « Il est entré une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle » (9 : 12) ; « Il a été manifesté une [seule] fois pour l’abolition du péché par son sacrifice » ; Il a « été offert une [seule] fois pour porter les péchés de plusieurs » (9 : 26b, 28 ; en contraste avec 9 : 25-26a). Il a Lui-même posé le sceau sur la perfection de son œuvre lorsqu’Il s’est écrié, après les trois heures de l’abandon sur la croix : « C’est accompli » (Jean 19 : 30).
            Quelle sérénité, quelle sécurité pour les croyants lorsqu’ils dirigent leurs yeux vers le ciel et y voient leur Sauveur assis à la droite de Dieu en conséquence de la perfection du sacrifice qu’Il a offert pour les péchés : nous avons la pleine assurance que nos péchés ont été expiés à toujours et que Dieu ne s’en souviendra plus jamais (8 : 12 ; 10 : 17). La présence d’un Homme dans le ciel est la totale garantie qu’aucun péché ne subsiste plus devant les yeux de Dieu.

                    Nous te contemplons dans la gloire, ô cher Sauveur,
                    
Goûtant les fruits de ta victoire, puissant Sauveur !
                    
Pour toujours dans le sanctuaire, à la droite de Dieu ton Père,
                    
Toi qui descendis sur la terre, humble Sauveur !

                          Christ assis, ayant achevé la course - « Jésus… à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu » (Héb. 12 : 2)
            
Dans ce dernier passage, nous ne voyons pas Christ dans l’acte de s’asseoir sur le trône de Dieu. Nous le contemplons assis là, dans la position glorieuse qu’Il occupe.
            Au chapitre 11, nous avons une liste de témoins de la foi de l’Ancien Testament. Ils ont montré leur foi par leurs œuvres (Jac. 2 : 18b) et la foi les a soutenus dans les épreuves. L’exemple donné par ces témoins et tous ceux qui, de tout temps, ont marché dans ce même chemin d’obéissance et de dépendance, devrait nous stimuler pour la course qui est devant nous. Notre course de croyants a un but, qui est Jésus Lui-même dans le ciel. Pour « gagner » la course, il y a un secret qui nous est révélé : c’est de garder les yeux fixés sur le but, c’est de courir vers Lui sans détourner nos regards à droite ou à gauche.
            Si nous regardons Jésus assis dans le ciel, nous Le voyons comme Celui qui a vécu et accompli la vie de la foi en perfection, qui a couru la course sans faiblir jusqu’à son terme et l’a remportée. Il est allé jusqu’à la croix sans dévier de son chemin, sans jamais se détourner du but que Dieu Lui avait fixé. Il avait « dressé sa face résolument » - « comme un caillou » (Luc 9 : 51, 53 ; És. 50 : 7) pour se rendre à Jérusalem, où Il devait souffrir et être mis à mort (Marc 10 : 32-34). Il a supporté toutes les souffrances que la croix impliquait :
                  - les souffrances d’être « compté parmi les transgresseurs », « les iniques » (És. 53 : 12 ; Luc 22 : 37), entre deux malfaiteurs ;
                  - les terribles souffrances physiques de la crucifixion, les clous dans ses mains et ses pieds ;
                  - les souffrances de la honte et de l’opprobre, lorsqu’Il était là, élevé de la terre, objet de la contemplation, de la moquerie, des injures de la part de ceux qui étaient autour de la croix ou qui passaient devant le « spectacle » (Luc 23 : 48) de la croix (Matt. 27 : 39-44 ; Ps. 22 : 6-8, 12-13, 17 ; 69 : 7, 10). Ces souffrances, son cœur plein d’amour les a ressenties profondément, dans la haine que les hommes Lui ont montrée, l’entière contradiction que ces hommes pécheurs ont manifestée à son égard, leur adversité en réponse à son amour (Héb. 12 : 3 ; Ps. 38 : 19-20 ; 69 : 4 ; 3-4a) ;
                  - mais surtout les souffrances que son âme très sainte a connues au moment de l’abandon de son Dieu fort. L’intensité extrême d’une telle souffrance que personne ne peut comprendre sinon Dieu, s’est concentrée dans le cri douloureux de la neuvième heure de la croix : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? »

            La joie qui était devant Lui et à cause de laquelle Il a enduré la croix comporte de multiples aspects. Si nous pouvons parler ainsi, elle est à la mesure de la tristesse qui a envahi son âme au jardin de Gethsémané – une tristesse « jusqu’à la mort » (Marc 14 : 34). Rappelons ici simplement deux passages de l’Écriture : « Tu me feras connaître le chemin de la vie ; ta face est un rassasiement de joie, il y a des plaisirs à ta droite pour toujours » ; « sa gloire est grande dans ta délivrance ; tu l’as revêtu de majesté et de magnificence. Car tu l’as mis pour bénédictions à toujours ; tu l’as rempli de joie par ta face » (Ps. 16 : 11 ; 21 : 6).
            En réponse à l’œuvre de la croix, aux souffrances, à l’abandon, à la mort, Dieu « l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire » (1 Pier. 1 : 21), l’ayant « exalté par sa droite Prince et Sauveur » (Act. 5 : 31), le faisant asseoir sur son propre trône.
            Celui que nous avons vu comme le parfait Serviteur dans l’évangile selon Marc a été « exalté et élevé, et placé très haut » (És. 52 : 13). Celui qui s’est anéanti Lui-même, puis s’est abaissé jusqu’à la mort de la croix, « Dieu l’a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom » (Phil. 2 : 9).

                    Tu fus seul sur la croix, buvant la coupe amère,
                    
Sans qu’un cœur vînt répondre à ton cri douloureux ;
                    
Maintenant exalté sur le trône du Père,
                    
De ta louange, ô Christ, retentissent les cieux.

                    De ton Dieu si la face, à cette heure suprême,
                    
Se détourna de toi, le Fils de son amour,
                    
Ton front, meurtri jadis, a ceint le diadème,
                    
Où resplendit sa gloire au céleste séjour.


Jésus dans le ciel pour nous

            C’est ce Jésus qui est ainsi présenté comme l’objet de notre contemplation déjà sur la terre, en attendant que nous le voyions au ciel face à face, lorsque nous Lui serons rendus semblables, à sa venue. Les circonstances de notre pèlerinage sont souvent difficiles – le Seigneur le sait, Lui qui, homme dans ce monde, « a été tenté en toutes choses de façon semblable à nous, à part le péché ». Depuis le ciel, Il compatit à nos faiblesses, Il sympathise à nos infirmités, Il nous aide et nous secourt, nous « sauve entièrement », intercédant devant Dieu en notre faveur (7 : 25). Il nous porte sur ses épaules puissantes et sur son cœur plein d’amour (voir Ex. 28 : 12, 29-30). Il paraît « maintenant pour nous devant la face de Dieu », « miséricordieux et fidèle » (9 : 24 ; 2 : 17) dans son service de souverain sacrificateur en notre faveur.
            Levons nos yeux et considérons sa Personne glorieuse assise au plus haut des cieux. Sur la terre, Il a servi, Il a souffert, Il est mort, mais maintenant dans le ciel Il est vivant à toujours, vainqueur et glorifié auprès de Dieu. Qu’une telle vision nous élève au-dessus des souffrances et des difficultés du temps présent, et nous rende capable de poursuivre la course – vers Lui !


Ph. F.  - janvier 2021