LES ÉPÎTRES DE PIERRE (1 Pierre 3)
1 PIERRE 3 : Une conduite sainte dans le foyer et en public
L’épouse chrétienne, la femme vertueuse, et l’attention affectueuse du mari (v. 1-7)
La conduite et le témoignage des chrétiens fidèles suivant le sentier de la bénédiction (v. 8-16)
La souffrance du croyant et celle de Christ (v. 17-18)
L’Esprit Saint agissant au temps de Noé (v. 19-20)
La bonne conscience du croyant (v. 21-22)
1 PIERRE 3 : Une conduite sainte dans le foyer et en public
On est frappé de voir comment Pierre, dans ses épîtres, considère toujours les difficultés de la vie de l’enfant de Dieu ; il suggère comment avancer pour glorifier Dieu au milieu d’elles. Cette remarque s’applique spécialement à ce chapitre.
L’épouse chrétienne, la femme vertueuse, et l’attention affectueuse du mari (v. 1-7)
« De même, vous, femmes, soyez soumises à votre propre mari afin que, si même il y en a qui n’obéissent pas à la Parole, ils soient gagnés, sans parole, par la conduite de leur femme, ayant observé la pureté de votre conduite dans la crainte » (v. 1-2).
L’apôtre Pierre commence à s’adresser aux époux dans le cadre de leur foyer. Il suppose que beaucoup de femmes ont un mari incroyant. Le Seigneur a recommandé à l’épouse d’être soumise ; elle est cependant en droit de se demander si elle doit obéir à un mari incrédule. Que devrait-elle faire au cas où il exigerait quelque chose qui déshonorerait le Seigneur ? La réponse est claire, car le chrétien ne doit pas déshonorer Christ.
La question de la table du Seigneur peut survenir entre eux et le mari pourrait empêcher sa femme de s’y rendre. La réunion à la table du Seigneur n’étant pas un ordre, mais un privilège accordé au croyant, le devoir de la femme est de se soumettre jusqu’à ce que Dieu lui montre le chemin, ce qu’Il fera en son temps. Le principe de la soumission demeure et nous ne pouvons aller contre la Parole du Seigneur sans que le jugement suive tôt ou tard. Attendons-nous à Lui pour écarter la difficulté. Le Seigneur espère que le mari sera « gagné » par la conduite de sa femme ; plus d’un mari a été converti par le témoignage tacite de sa femme qui cherchait à plaire à Dieu. Dans une « conduite dans la crainte », le croyant éprouve le danger de dépasser la parole du Seigneur, et craint de mal témoigner pour Lui.
« Vous dont la parure ne doit pas être extérieure : cheveux richement tressés, ornements d’or, vêtements recherchés, mais l’être caché du cœur, dans la parure incorruptible d’un esprit doux et paisible qui est d’un grand prix devant Dieu ; car c’est ainsi que jadis se paraient les saintes femmes qui espéraient en Dieu : elles étaient soumises à leur mari, comme Sara obéissait à Abraham, l’appelant seigneur ; et vous êtes devenues ses enfants en faisant le bien, sans vous laisser troubler par aucune frayeur » (v. 3-6).
Il y a ici une allusion à la mode, car il n’y a rien de plus changeant que la mode ; mais soyons possesseurs de la seule chose qui a un prix devant Dieu : « un esprit doux et paisible ». Nos vêtements même doivent convenir à Dieu, car tout Lui appartient : esprit, âme et corps sont à Lui, nous devons vivre pour Dieu et marcher devant Lui.
Pierre suggère aux épouses juives l’exemple de Sara dont elles étaient descendantes par naissance ; elles le devenaient moralement en servant Dieu comme la femme d’Abraham qui était soumise à son mari et manifestait une réserve respectueuse dans son foyer.
« De même, vous, maris, vivez avec elles selon la connaissance, ayant égard à leur nature plus délicate, féminine, leur portant honneur, comme étant aussi ensemble héritiers de la grâce de la vie, pour que vos prières ne soient pas interrompues » (v. 7).
Si la femme doit se soumettre à son mari, celui-ci doit lui rendre l’honneur ; il lui convient de la chérir et de prendre soin d’elle parce qu’elle lui a été donnée par Dieu. Les deux sont ensemble « héritiers de la grâce », ils possèdent la vie qui vient de Christ ; qu’ils veillent donc à ce que rien ne vienne empêcher leurs prières.
Le secret de la puissance ne dépend pas de la réunion de prière publique, mais du fait de cultiver l’esprit de prière quand nous sommes un ou deux ensemble. C’est un grand principe dans l’Écriture, et rien n’unit aussi bien que de s’agenouiller ensemble.
La conduite et le témoignage des chrétiens fidèles suivant le sentier de la bénédiction (v. 8-16)
« Enfin, soyez tous d’un même sentiment, pleins de sympathie, fraternels, compatissants, humbles ; ne rendez pas mal pour mal, ni outrage pour outrage, mais au contraire bénissez, parce que vous avez été appelés à ceci, c’est que vous héritiez de la bénédiction » (v. 8-9).
Ces mots s’adressent à des personnes de sentiments et d’intérêts divers ; mais l’apôtre recommande que nous ayons de l’amour entre nous, de la sympathie les uns pour les autres, et que nous soyons humbles.
Nous rencontrons le mal parce que nous traversons un monde mauvais, mais le privilège de l’enfant de Dieu est de ne pas rendre le mal pour le mal (Rom. 12 : 17), mais de rendre le bien pour le mal. Il est appelé à hériter de la bénédiction, mais aussi à apporter la bénédiction aux autres.
« Car celui qui veut aimer la vie et voir d’heureux jours, qu’il garde sa langue de mal, et ses lèvres de proférer la tromperie ; qu’il se détourne du mal et fasse le bien ; qu’il recherche la paix et qu’il la poursuive ; car les yeux du Seigneur sont sur les justes, et ses oreilles sont attentives à leurs supplications ; mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal » (v. 10-12).
Cette citation du Psaume 34 prouve la manière dont Pierre, par l’Esprit de Dieu, s’appuyait sur les diverses parties de l’Écriture : au chapitre 1, il avait cité la loi ; au chapitre 2 les prophètes, et ici, les Psaumes. Il les place devant nous pour nous présenter le gouvernement moral de Dieu sur son peuple dans ce monde.
Aucun chrétien ne doit se permettre de parler à tort et à travers (Éph. 5 : 4) ; s’il le fait, il ne peut pas être heureux, ni être une lumière ; au contraire, il vivra des jours sombres et tristes parce qu’il se permet une chose que le Seigneur n’autorise pas.
Cherchons la paix et poursuivons-la ; notre cœur doit s’appliquer à la rechercher en traversant ce monde, et si quelqu’un veut semer du trouble, soyons prêts à répondre : Non, je cherche la paix.
Si mon cœur est droit devant le Seigneur, je ne reculerai pas ; la présence de Dieu nous préserve de l’Ennemi. La dépendance et la prière sont une nécessité, et si nous marchons dans un chemin droit, le Seigneur sera attentif à nos prières. Dans un tel chemin droit, les yeux du Seigneur sont sur nous et ses oreilles nous écoutent ; la présence du Seigneur est le résultat d’une marche qui convient à Dieu. Nous n’avons pas à craindre la puissance ou les ruses de Satan.
« Et qui est-ce qui vous fera du mal, si vous êtes devenus imitateurs de celui qui est bon ? Mais si même vous souffrez pour la justice, vous êtes bienheureux ; « ne craignez pas leur crainte, et ne soyez pas troublés, mais sanctifiez le Seigneur - le Christ - dans vos cœurs ». Soyez toujours prêts à répondre à quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous, mais avec douceur et crainte, gardant une bonne conscience, afin que, sur les points où ils médisent de vous comme de gens qui font le mal, ceux qui calomnient votre bonne conduite en Christ soient confus » (v. 13-16).
Nous rencontrons le mal ou l’épreuve, mais si nous marchons avec le Seigneur, qui peut faire du mal ? On ne fait pas du tort à ceux qui font le bien, mais à ceux qui font le mal. Puis Pierre cherche à nous rassurer comme Paul réconfortait les Thessaloniciens, quand ils traversaient des épreuves. « Sanctifiez le Seigneur - le Christ -dans vos cœurs ». Il n’est pas dit : « le Seigneur Dieu » ; c’est Celui que Dieu a exalté comme Messie et qu’Il a fait asseoir à sa droite.
Nous sommes capables de donner la raison de notre espérance ; l’espérance, dans l’Écriture, n’est jamais incertaine, mais c’est une attente sûre (Héb. 6 : 19). Nous devrions pouvoir donner une raison précise, mais nous avons à répondre « avec douceur et crainte », d’une manière qui exclue toute légèreté et qui fasse apprécier l’immense faveur de Dieu envers nous pécheurs.
Nous avons à garder une bonne conscience, afin que ceux qui calomnient notre bonne conduite en Christ soient confus. Si je n’ai pas une bonne conscience, je suis absolument sans force, je ne peux pas rencontrer Satan, ni l’homme ; mais je peux rencontrer Dieu, Lui confesser mon péché, parce que je trouverai sa miséricorde, et sa grâce me pardonnera. Paul dit : « Je m’exerce moi-même à avoir toujours une conscience sans reproche » (Act. 24 : 16). Conscience et communion ne travaillent pas ensemble. Si je suis en communion avec Dieu, je suis occupé de Lui ; si j’ai une conscience exercée, je suis occupé de moi. Le bouclier de la foi est la confiance en Dieu ; la cuirasse de la justice est la chose pratique, l’assurance que je n’ai pas fait une chose que Dieu ne puisse approuver.
La souffrance du croyant et celle de Christ (v. 17-18)
« Car il vaut mieux, si telle était la volonté de Dieu, souffrir en faisant le bien, qu’en faisant le mal. Car aussi Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort en chair, mais vivifié par l’Esprit » (v. 17-18).
Cela paraît une chose très difficile, et pourtant c’est ce que Christ a fait. Le résultat glorieux de ses souffrances sur la croix pour mes péchés est de m’amener devant Dieu, non pas au ciel ou dans la gloire, mais à Dieu, dans la propre personne bénie de Christ.
L’Esprit Saint agissant au temps de Noé (v. 19-20)
« C’est aussi par l’Esprit qu’il alla prêcher aux esprits qui sont en prison, qui ont été autrefois désobéissants, quand la patience de Dieu attendait dans les jours de Noé, tandis que se construisait l’arche, dans laquelle un petit nombre, soit huit personnes, furent sauvées à travers l’eau » (v. 19-20).
Ces croyants juifs, en petit nombre, étaient souvent injuriés à cause de leur foi en un Christ qui ne vivait pas sur la terre. Il n’était pas non plus présent, lorsqu’Il envoya son Esprit prêcher aux jours de Noé. Huit personnes alors ont été sauvées. Le petit troupeau avec Noé était formé de justes ; le monde d’alors était mauvais, le jugement l’a surpris, comme il surprendra la masse de la nation juive.
« Il alla prêcher prêcher aux esprits qui sont en prison ». Beaucoup de chrétiens croient que le Seigneur, entre la crucifixion et la résurrection, est descendu en enfer et, pendant le temps où son Esprit était absent du corps, a prêché en enfer aux esprits qui avaient désobéi au temps de Noé. Mais il est très étrange que le Christ prêche uniquement aux désobéissants du temps de Noé et abandonne tout le reste. Il n'aurait pas été assez particulier quant à son auditoire, je le crois, s'il était allé là-bas, mais je ne crois pas qu'il l'ait fait. Il dit ailleurs : « Tu ne laisseras pas mon âme dans l’hadès » (Ps. 16 : 10). Que son âme soit entrée dans le hadès est certain d'après cette Écriture, mais nous devons garder à l'esprit que « hadès » est une condition, non un endroit. Il y a un hadès des morts bienheureux, ainsi qu'un hadès des morts méchants. Dans le premier, Jésus est passé sans aucun doute, car Il a dit au brigand mourant : « Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis », et finalement, Il a dit : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23 : 43-46). Nous pouvons conclure en toute certitude que l’hadès où Il est allé n'était pas la « prison » dans laquelle les esprits des impies du temps de Noé sont enchaînés.
J. N. Darby a écrit : « Dans la Genèse nous lisons : « Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec l’homme, mais ses jours seront cent vingt ans» (6 : 3) ; ce qui veut dire que l’Esprit de Dieu lutterait dans le témoignage de Noé, pendant 120 ans, et pas plus longtemps. C'était la prédication de la justice et du jugement à venir. Or, il serait extraordinaire que ce n’ait été qu’avec ces hommes-là seuls (car il n’est parlé que de ceux-là), que le Seigneur ait lutté en témoignage après leur mort. De plus, nous pouvons remarquer, qu’en considérant cette expression comme signifiant l’Esprit de Christ en Noé, nous ne faisons qu’employer une phrase bien connue de Pierre car, comme nous l’avons lu au début de l’épître, c’est lui qui a dit : « L’Esprit de Christ, qui était en eux (les prophètes)... » (1 : 11) ». L’Esprit de Christ, qui avait permis aux prophètes de l’Ancien Testament de prophétiser, parlait, par le moyen de Noé, aux incrédules qui étaient sur la terre pour leur annoncer le salut. Les esprits de ces hommes sont maintenant en prison parce qu’ils ont été désobéissants à la parole de Dieu : ils n’ont pas écouté l’Esprit de Christ en Noé (comp. 2 Pier. 2 : 5-9).
F. B. Hole a écrit aussi : « Par l’Esprit, Christ a prêché avant le déluge à ceux qui sont maintenant des esprits en prison : ils étaient des hommes et des femmes qui marchaient sur la terre au temps de Noé, et l’Esprit de Christ leur parlait par la bouche de Noé. Ils ont été désobéissants, d’où leur emprisonnement actuel en hadès, le monde invisible. L’Esprit de Christ parlait par les prophètes de l’Ancien Testament (1 Pier. 1 : 11). Il parla aussi par Noé. Si quelqu’un doute sur l’explication correcte de notre passage, qu’il lise Ephésiens 2 : 13-18 : le pronom il du verset 17 - « il est venu » - représente indubitablement le Seigneur Jésus. L’expression « vous qui étiez loin » désigne les Gentils, c’est-à-dire les nations, et « ceux qui étaient près », les Juifs. Le passage déclare alors que, ayant enduré la croix, le Seigneur Jésus « est venu, et a annoncé la bonne nouvelle de la paix » aux nations. Quand ? Comment ? Jamais personnellement. Il a fait cela seulement par la bouche des apôtres et d’autres qui étaient remplis de son Esprit. C’est exactement la même figure de langage qui est utilisée à la fois dans ce passage d’Éphésiens 2 et dans celui de 1 Pierre 3 : 18-19 ».
L’apôtre introduit ce sujet pour deux raisons. Les croyants juifs étaient si peu nombreux qu’ils étaient méprisés par le reste de la nation, et à cause du fait que Christ n’était pas corporellement avec eux. Pierre cherchait à les réconforter en leur montrant que, aux jours de Noé, huit personnes seulement étaient justes, et l’Esprit de Christ prêchait parmi eux, bien qu’il ne fût pas présent lui-même. Il fait ensuite allusion à notre condition présente, comme croyants, du fait que le Seigneur a été ressuscité d’entre les morts.
La bonne conscience du croyant (v. 21-22)
« Et c’est la figure correspondante qui vous sauve aussi maintenant : le baptême - non l’enlèvement de la saleté de la chair, mais la demande à Dieu d’une bonne conscience - par la résurrection de Jésus Christ, qui est à la droite de Dieu (étant allé au ciel), anges, autorités et puissances lui étant soumis » (v. 21-22).
L’eau, qui représente la mort du monde, a sauvé Noé ; ce n’est pas le baptême qui sauve, mais ce dont il est la figure.
Par la demande d’une bonne conscience, une âme désire savoir comment elle peut se tenir devant Dieu en justice. Ce n’est pas une purification du mal faite par nous-mêmes, mais Christ est mort pour nos péchés. Christ est mort et a ôté nos péchés, et le baptême est le signe de la mort ; comme Noé, le croyant est placé de l’autre côté de la mort et du jugement. En regardant en haut, nous voyons Christ ressuscité, dans le ciel, les anges même Lui sont soumis. Le chrétien voit Christ assis dans la gloire, lui-même se trouve de l’autre côté de la mort et du jugement, assis en Christ à la droite de Dieu.
D'après W. T. P Wolston
A suivre