La maison de Dieu
2 Chroniques 2 à 7
Lecture proposée : 2 Chroniques 2 : 1-14, 17-18 ; 3 : 1-9, 15-17 ; 4 : 1-2, 5-8, 11-22 ; 5 : 1 ; 7 : 11
La préparation de la maison de l’Éternel
Une maison grande et merveilleuse pour le nom de l’Éternel
L’adoration dans la maison de Dieu
L’encens continuel
Les pains de proposition
Les holocaustes
Des serviteurs pour travailler à la construction de la maison
La maison construite la quatrième année du règne de Salomon
Quelques composants de la maison de Dieu
Le portique
Les colonnes
L'autel d'airain
Des objets d'airain et d'or
L’action et la conduite du Saint Esprit
Ces chapitres du deuxième livre des Chroniques nous présentent la construction de la maison de l’Éternel par Salomon. Nous sommes frappés de voir la correspondance qu’il y a entre la construction de cette maison de l’Éternel et l’Assemblée, l’habitation de Dieu par l’Esprit.
Quand on construit une maison, on a besoin d’un architecte, d’un terrain, de matériaux... On doit savoir comment on va installer et orner l’intérieur de la maison. Il faut la commencer, il faut aussi l’achever. Avec quel soin Dieu nous a donné ce dont nous avons besoin pour savoir comment sa maison doit être bâtie. Les nombreux détails donnés dans l’Écriture montrent que dans la maison de Dieu, tout compte ; il n’y a rien d’insignifiant, rien qui soit sans intérêt. Mais aussi tout est sous la direction de Dieu qui donne ses instructions pour tout ce qui concerne la construction et le fonctionnement de la maison. Rien n’est laissé à l’appréciation et à la direction de l’homme. Tel est le premier enseignement que nous trouvons dans ces passages.
La préparation de la maison de l’Éternel
Dans ce deuxième livre des Chroniques, nous voyons Salomon bâtir la maison, alors que dans le premier, il ne s’agit pas de la construction de la maison, mais de la préparation de sa construction. C’est David qui prépare les matériaux nécessaires pour cette maison. Quand nous considérons David et Salomon, dans tout ce que la Parole de Dieu nous donne, nous les voyons souvent comme des exemples, des hommes de Dieu, des serviteurs, avec leurs qualités, mais aussi avec toutes les faiblesses qui ont pu les caractériser.
Dans ces passages concernant la construction de la maison, nous voyons aussi David et Salomon unis dans une même pensée, comme types respectivement de Dieu le Père et du Seigneur Jésus.
Nous lisons dans le premier livre des Chroniques : « David dit : C’est ici la maison de l’Éternel Dieu, et c’est ici l’autel pour l’holocauste d’Israël. Et David ordonna de rassembler les étrangers qui étaient dans le pays d’Israël, et il établit des tailleurs de pierres pour tailler des pierres de taille, pour bâtir la maison de Dieu. Et David prépara du fer en abondance, pour les clous pour les battants des portes et pour les assemblages, et de l’airain en abondance, sans poids, et des bois de cèdre sans nombre, car les Sidoniens et les Tyriens amenèrent à David des bois de cèdre en abondance. Car David dit : Salomon, mon fils, est jeune et délicat, et la maison à bâtir pour l’Éternel doit être très grande en renom et en beauté dans tous les pays ; ainsi je préparerai pour elle ce qu’il faut, et David le prépara en abondance avant sa mort » (22 : 1-5). David ne pouvait donc pas bâtir la maison de l’Éternel. La raison nous est donnée ensuite : « La parole de l’Éternel vint à moi, disant : Tu as versé beaucoup de sang, et tu as fait de grandes guerres ; tu ne bâtiras point une maison à mon nom, car tu as versé beaucoup de sang sur la terre devant moi » (v. 8).
Cette maison, ce n’est que Salomon qui pouvait la bâtir : « Voici, un fils te naîtra ; lui, sera un homme de paix ; et je lui donnerai du repos de tous ses ennemis tout à l’entour ; car son nom sera Salomon. Et en ses jours je donnerai paix et tranquillité à Israël. Lui, bâtira une maison à mon nom ; et il me sera pour fils, et moi je lui serai pour père ; et j’affermirai le trône de son royaume sur Israël pour toujours » (v. 9-10).
Dans le deuxième livre des Chroniques, il nous est dit que Salomon bâtit cette maison quand il se fortifia et qu’il eut pleine autorité sur son royaume. C’est une pensée fondamentale. La maison de Dieu ne peut être bâtie qu’à partir du moment où le Seigneur est glorifié. C’est sur cette base-là que la maison de Dieu est bâtie. Sans doute c’est l’œuvre accomplie à la croix qui est à la base de toutes les bénédictions que le Seigneur a pu répandre et dispenser. Mais il fallait que le Seigneur Jésus soit ressuscité, glorifié, qu’il monte au ciel et que le Saint Esprit descende sur la terre, pour que l’histoire de l’Église sur la terre puisse commencer (voir Act. 2). Nous voyons déjà cette magnifique correspondance entre la construction du temple réalisée par Salomon, et non par David. Salomon, le roi de gloire, nous parle de la gloire que le Seigneur Jésus a présentement dans le ciel.
Une maison grande et merveilleuse pour le nom de l’Éternel
Une même pensée chez David et Salomon
« Lui (Salomon), bâtira une maison à mon nom ; et il me sera pour fils, et moi je lui serai pour père » (1 Chr. 22 : 10). Cette relation étroite entre David et Salomon est soulignée. Elle nous parle de la relation combien bénie et heureuse, merveilleuse, parfaite, entre Dieu le Père et le Seigneur Jésus, le Fils. Il est frappant de voir que tous les enseignements que David donne sont repris par Salomon : il y a une même pensée chez David et chez Salomon. Nous retrouvons cette communion étroite entre le Père et le Fils.
Nous lisons cette parole de David : « La maison à bâtir pour l’Éternel doit être très grande en renom et en beauté dans tous les pays » (1 Chr. 22 : 5). Et que dit Salomon ? « La maison que je bâtis sera grande ; car notre Dieu est grand au-dessus de tous les dieux... car la maison que je bâtis sera grande et merveilleuse » (2 Chr. 2 : 5, 9). C’est un enseignement capital que nous devons retenir en nous souvenant de la période où cela a été écrit. Les livres des Chroniques, d’Esdras et de Néhémie, ont été écrits à une période tardive, alors que les livres des Rois ont été écrits beaucoup plus tôt. Les livres des Chroniques, d’Esdras et de Néhémie, concernent le résidu qui remonte de la captivité de Babylone à Jérusalem. A ce moment-là ce reste fidèle est marqué, comme tous les résidus, par la faiblesse et la petitesse. Dans un temps de faiblesse et de petitesse, on pourrait considérer que la maison de Dieu est ce qu’elle est, et qu’on la bâtit comme on peut la bâtir, que sa dimension, son importance n’est pas quelque chose de capital. Si on bâtissait la maison de Dieu quand le peuple est dans sa plus grande splendeur, on pourrait penser qu’on devrait avoir une maison qui sera digne du peuple, qui correspondra à l’état du peuple. Eh bien, la Parole de Dieu nous enseigne autre chose : la maison de Dieu est toujours la même, elle est toujours grande, merveilleuse. Elle est toujours belle aux yeux de Dieu.
Sans doute, devons-nous la voir aussi avec toutes les taches et toutes les rides que nous avons pu y introduire ; nous ne devons pas les oublier. Cela doit nous amener à nous humilier, à confesser tous nos manquements. Mais nous n’avons pas à nous nourrir de la ruine de l’Église. Nous devons la voir telle que Dieu la voit, dans toute la beauté qu’elle a aux yeux de Dieu. Plus nous la verrons ainsi, en pensant au prix qu’elle a pour le cœur du Seigneur, plus il y aura dans nos cœurs le désir de nous y trouver d’une manière convenable devant Dieu, plus nous aurons à cœur de vivre tout ce que Dieu nous enseigne concernant sa maison en particulier.
« Salomon résolut de bâtir une maison pour le nom de l’Éternel » (2 Chr. 2 : 1). Quel profond désir avait Salomon de bâtir une maison pour l’Éternel ! Si nous transposons cela à la personne de Christ, nous pourrions penser que le Seigneur Jésus (le roc sur lequel l’assemblée est bâtie, qui en est le fondement et Celui qui en donne l’accroissement) a bâti cette maison parce qu’il fallait le faire ? Non. Il y avait cet ardent désir dans le cœur du Seigneur Jésus de bâtir cette assemblée, de l’avoir sans doute pour Lui, pour son épouse et aussi pour que ce soit l’habitation de Dieu, déjà présentement sur la terre. Cela était nécessaire, mais pour nos cœurs, cela rehausse la valeur et le prix de la maison de Dieu.
Des hommes, objets de la grâce de Dieu, employés pour bâtir la maison
Quand Salomon décide de bâtir cette maison, il mentionne ceux qui vont travailler avec lui et participer à la vie de cette maison. Nous avons ceux qui sont employés par Salomon pour bâtir cette maison. Leur nombre est donné (2 Chr. 2 : 2, 17-18). Il est dit au verset 17 : « tous les hommes étrangers qui étaient dans le pays d’Israël », et ils seront encore mentionnés un peu plus loin au chapitre 8 : « Tout le peuple qui restait des Héthiens, et des Amoréens, et des Phéréziens, et des Héviens, et des Jébusiens, qui n’étaient pas d’Israël, leurs fils qui étaient restés après eux dans le pays et que les fils d’Israël n’avaient pas détruits, Salomon les assujettit aux levées, jusqu’à ce jour » (v. 7-8). Quels sont ces hommes que Salomon emploie pour apporter les matériaux pour bâtir la maison ? On aurait pu penser que Salomon allait prendre des hommes de renom. Il prend des étrangers, tous ces habitants qui étaient dans le pays de Canaan avant que Josué entre dans le pays avec le peuple. A quoi étaient-ils destinés ? Au jugement de Dieu. Ne voyons-nous pas là toute la grâce de Dieu qui, pour sa maison, prend ceux qui étaient des êtres indignes, étrangers, haïssables et ne méritant que le jugement de Dieu, mais objets de sa grâce ? Il est remarquable de voir déjà dans l’Ancien Testament que Dieu nous présente cette grâce et agit avec miséricorde envers ceux qui en sont totalement indignes.
Une maison pour tous les hommes, et pour le nom de l’Éternel
Il s’agit ici de la construction de la maison de Dieu, mais aujourd’hui l’assemblée, depuis le début de son histoire, n’est pas une habitation réservée au peuple d’Israël. C’est une maison qui est pour Israël, pour les étrangers, pour les nations. Le mur mitoyen de clôture a été détruit (Éph. 2 : 14). Dans cette maison, il y a de la place pour tous les hommes, pour tous ceux qui se reconnaissent pécheurs, qui sont au bénéfice du sang versé à la croix par le Seigneur Jésus.
« Voici, je bâtis une maison pour le nom de l’Éternel, mon Dieu, pour la lui consacrer, pour faire fumer devant lui l’encens de drogues odoriférantes, et pour l’arrangement continuel des pains, et pour les holocaustes du matin et du soir, des sabbats, et des nouvelles lunes, et des jours solennels de l’Éternel, notre Dieu » (2 : 4). Salomon avait discerné le caractère de cette maison : une maison grande, une maison de renom. Va-t-il dire : Je bâtis cette maison parce que je serai fier d’avoir réalisé une telle construction ; je vais pouvoir montrer à tous ceux qui sont autour de moi ce dont je suis capable et faire de cette maison un lieu où on parlera de moi ? - Non. Quelle sagesse de la part de Salomon ! Il construit cette maison pour que tout soit pour Dieu. C’est encore une pensée que nous avons à retenir, à garder dans nos cœurs. L’assemblée est l’habitation de Dieu sur la terre. C’est la maison de Dieu. Ce n’est pas notre maison. Ce n’est pas pour que nous venions dans l’assemblée en nous conduisant selon nos propres pensées, pour mettre en avant quoi que ce soit de nous. La maison de Dieu, l’habitation de Dieu - que ce soit ici la construction de cette maison sur la terre, ou que ce soit l’habitation de Dieu, l’assemblée - est toujours le lieu où Dieu demeure, qui appartient à Dieu, où les droits de Dieu doivent être reconnus, où Il doit être honoré et trouver sa joie. C’est le lieu où Il habite, où Il a du repos ; c’est le lieu où Il est adoré. Dieu voulait un peuple qui l’adore et pour cela, Il a préparé une maison.
L’adoration dans la maison de Dieu
Avec quelle intelligence Salomon va faire fumer devant l’Éternel l’encens de drogues odoriférantes, procéder à l’arrangement continuel des pains, et offrir les holocaustes du matin et du soir (2 Chr. 2 : 4) ! Que pouvons-nous trouver comme enseignement dans ces trois services que Salomon a eu à cœur pour la maison de Dieu ?
L’encens continuel consiste à parler à Dieu. Quand, dans la maison de Dieu, nous parlons à Dieu, que pouvons-nous Lui dire ? Nous pouvons Lui apporter la louange, nous pouvons lui apporter nos prières. La louange, nous l’avons davantage dans les holocaustes ; mais cela est vrai sans doute aussi dans l’encens, cette odeur agréable qui monte vers Lui.
C’est aussi la prière. La prière, c’est placer devant Dieu les besoins de tous ceux qui sont éprouvés, qui connaissent des difficultés. Il y a une manière de s’adresser à Dieu dans la prière, de Lui parler des uns et des autres. Pour savoir comment nous devons le faire d’une manière qui soit agréable à son cœur, nous devons considérer l’exemple du Seigneur et voir en particulier, en Jean 17, comment Il parlait des siens à Dieu le Père : « J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du monde ; ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole. Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m’as donné vient de toi ; car les paroles que tu m’as données, je les leur ai données, et ils les ont reçues ; et ils ont vraiment connu que je suis sorti d’auprès de toi, et ils ont cru que c'est toi qui m’as envoyé » (v. 6-8). Quelle beauté dans ces paroles du Seigneur ! Il parle à Dieu le Père des saints comme Dieu les voit. Nous avons besoin de nous souvenir de cela, de ce que nous sommes aux yeux de Dieu. Sans doute, sommes-nous des étrangers, objets de la grâce divine, nous qui étions voués au jugement. Mais le Seigneur a payé le prix de ce jugement. Nous en sommes épargnés. Maintenant Dieu nous voit d’une autre manière.
Parmi tous les matériaux que David avait préparés (1 Chr. 22), il y avait des pierres et des pierres précieuses, des pierres de très grand prix. C’est ainsi que nous sommes, chacun de nous croyants, aux yeux de Dieu, des pierres de très grand prix ; non pas que nous ayons en nous-même quelque valeur, mais parce que Dieu nous voit à travers la personne du Seigneur Jésus. Voilà le prix que nous avons aux yeux de Dieu. Il nous a vus de toute éternité, Il nous a donnés au Seigneur Jésus qui nous a rachetés par son sang versé à la croix (1 Pier. 1 : 19). Nous, des êtres aussi indignes, nous avions une place aussi grande dans le cœur de Dieu et dans le cœur du Seigneur Jésus, de toute éternité ! C’est ainsi que nous pouvons faire monter vers Dieu un encens qui Lui soit agréable.
Il est ensuite question de « l’arrangement continuel des pains ». Sur la table, il devait y avoir les pains de proposition. Ces pains représentent tous les croyants vus à travers la personne du Seigneur Jésus, possédant la vie éternelle qu’Il nous a acquise par son œuvre. Nous avons la même vie que celle que le Seigneur possède, la vie éternelle. Sans doute Lui-même l’a manifestée dans la perfection, et nous, nous la manifestons à un degré bien inférieur. Nous ne jouissons que dans une faible mesure, une mesure partielle, de la vie éternelle, de la communion avec Dieu et avec le Fils. Mais c’est cette vie éternelle qui est la nôtre. Et c’est ainsi que nous sommes ces pains qui sont placés sur la table que Dieu veut voir avec une pleine satisfaction. Cette vie nous est donnée pour que nous la manifestions, non pas pour que nous en recherchions quelque bénéfice pour nous-même. Elle nous est donnée pour que nous honorions Dieu. C’est ce que nous avons encore en Jean 17 : « Ils sont à toi (et tout ce qui est à moi, est à toi ; et ce qui est à toi est à moi), et je suis glorifié en eux » (v. 10). Le Seigneur Jésus nous laisse sur la terre, afin qu’en manifestant, dans la puissance du Saint Esprit, la vie divine qui nous est donnée, Il soit glorifié en nous. C’est notre responsabilité d’honorer ainsi le Seigneur, de Le glorifier. C’est ce qu’Il attend de chacun de nous, et s’Il nous demande quelque chose, cela est tout à fait possible. Jamais le Seigneur ne demande aux siens quelque chose d’impossible. Tout ce qu’Il nous demande, c’est ce que nous pouvons réaliser, parce que Lui-même nous donne les ressources et la force.
Il s’agit du sacrifice qui était offert. C’est sur cette base-là que nous pouvons nous approcher de Dieu, parce qu’un sacrifice parfait a été offert. Ce sacrifice, c’est aussi ce qui monte en bonne odeur, ce sont les gloires excellentes de la Personne du Seigneur Jésus qui sont présentées à Dieu.
Des serviteurs pour travailler à la construction de la maison
Nous trouvons ensuite les ouvriers qui sont appelés à travailler. Salomon fait cette demande à Hiram, roi de Tyr : « maintenant envoie-moi un homme habile à travailler » (2 Chr. 2 : 7). Tous les matériaux qui peuvent être utilisés par ces hommes sont mentionnés. Retenons ce caractère : « un homme habile à travailler ». Nous sommes tous des serviteurs, avec des services différents. Mais le Seigneur n’emploie que des serviteurs qualifiés. Sans doute, par nous-mêmes, nous ne sommes que des esclaves inutiles, incapables de quoi que ce soit, mais cette formation, cette habileté, le Seigneur nous la donne quand nous nous approchons de Lui, quand nous écoutons ce qu’Il nous dit, quand nous gardons sa Parole. Nous avons là encore besoin d’avoir à cœur, de désirer être des serviteurs habiles à travailler dans ce que le Seigneur place devant nous.
Une nourriture abondante pour le cœur
« Et voici, je donnerai à tes serviteurs, les coupeurs, qui abattront les bois, vingt mille cors de froment battu, et vingt mille cors d’orge, et vingt mille baths de vin, et vingt mille baths d’huile » (v. 10). Salomon qui avait à cœur de faire fumer l’encens, de placer les pains sur la table, d’offrir des holocaustes, employait des ouvriers habiles qui devaient être nourris.
Pour que tous les services puissent être accomplis, aussi bien la louange que la vie dans laquelle le Seigneur est glorifié, nous avons besoin de nourriture. Cette nourriture, c’est le Seigneur qui nous la donne. Elle est pure, non frelatée. Il la donne en abondance, à la mesure de chacun. Le Psaume 104 nous dit : « le vin… réjouit le cœur de l’homme, faisant reluire son visage avec l’huile ; et avec le pain il soutient le cœur de l’homme » (v. 15). Nous avons besoin à la fois de ce pain (qui soutient, nourrit et fortifie), et du vin et de l’huile. Ces aliments servent à nous faire grandir, à nous faire prospérer, mais ils touchent aussi le cœur de l’homme. Ici, il y a une application plus directe pour le peuple d’Israël. Pour nous la pensée reste la même. La nourriture dont nous avons besoin, c’est pour qu’elle nourrisse notre cœur. C’est dans la mesure où il est nourri qu’il pourra y avoir de la croissance spirituelle.
Le verset 15 du Psaume 104 mentionne le pain. Ici, il est question de l’orge et du froment battu (2 Chr. 2 : 10). Ce pain est produit à partir d’un froment battu, ce qui nous montre que cette nourriture préparée doit être séparée de toute mauvaise alimentation. Dans ce monde il y a bien des voix qui se font entendre et qui veulent nourrir nos esprits et notre intelligence par une nourriture frelatée qui n’est pas la Parole de Dieu. Nous avons besoin de faire la distinction et de fermer nos oreilles et nos cœurs à toutes ces nourritures qui ne peuvent que nous éloigner du Seigneur Jésus. Il faut faire cette séparation entre la bonne parole et la nourriture qui ne peut que nous faire du mal.
Dans ces deux passages (2 Chr. 2 : 10 ; Ps. 104 : 15), le vin et l’huile sont mentionnés. Ils nous parlent du secours du Saint Esprit. Nous avons besoin d’une nourriture solide, et de la puissance du Saint Esprit pour appliquer cette nourriture à nos cœurs, et nous enrichir dans la connaissance de la personne du Seigneur Jésus. Nous avons besoin de ce que la Parole appelle « le pur lait intellectuel » (1 Pier. 2 : 2). Ce pur lait intellectuel est étroitement associé à cette pensée : « si toutefois vous avez goûté que le Seigneur est bon » (v. 3). Plus nous goûterons que le Seigneur est bon, plus nous nous nourrirons de la Parole de Dieu ; alors, le Saint Esprit agira dans nos cœurs et nous fortifiera dans notre foi. Attachons-nous à la Personne du Seigneur Jésus et vivons près de Lui.
La maison construite la quatrième année du règne de Salomon
A Jérusalem, sur la montagne de Morija
« Salomon commença de bâtir la maison de l’Éternel à Jérusalem, sur la montagne de Morija, où l’Éternel était apparu à David, son père, sur l’emplacement que David avait préparé dans l’aire d’Ornan, le Jébusien. Et il commença de bâtir le second jour du second mois, en la quatrième année de son règne » (2 Chr. 3 : 1-2). David avait acheté cette aire à Ornan le Jébusien, sur la montagne de Morija. Il en avait payé le prix. Il avait discerné que c’était le lieu où la maison de Dieu devait être bâtie. Nous savons ce que représente cette montagne de Morija dont il est question en Genèse 22. L’Éternel y a envoyé Abraham pour qu’il offre son fils Isaac en sacrifice. Nous savons comment l’Éternel a épargné Isaac. Cette montagne est le lieu où le sacrifice est offert et nous savons ce qui est dit à son sujet : « En la montagne de l’Éternel il y sera pourvu » (Gen. 22 : 14). C’est Dieu qui pourvoit au sacrifice sur cette montagne qui évoque le lieu où le sacrifice est offert. C’est sur cette base-là que la maison peut être bâtie. Ce lieu est appelé une aire, l’endroit où l’on sépare le bon grain de la balle. Nous avons encore cette pensée de la totale séparation du mal qui convient pour bâtir la maison de l’Éternel, comme pour tout ce qui concerne la vie du croyant sur la terre - la séparation de ce qui est selon Dieu de ce qui n’est pas selon Dieu.
La grâce de Dieu qui nous fait connaître sa pensée
« Il commença de bâtir le second jour du second mois, en la quatrième année de son règne » (2 Chr. 3 : 2). Salomon a régné quatre ans avant de commencer à bâtir. Pourquoi a-t-il attendu quatre ans ? Peut-être la réponse se trouve-t-elle dans le premier chapitre de ce livre des Chroniques. Nous y voyons Salomon qui va à Gabaon où il a un autel et qui offre un sacrifice dans ce lieu. Que dire de ce que fait Salomon à ce moment-là ? Jamais David n’avait dit à Salomon d’aller à Gabaon, jamais David n’était allé à Gabaon. Salomon y va , il offre un sacrifice. Ce sacrifice est accepté par Dieu, mais ce n’était pas exactement la pensée de l’Éternel. Ce qui est merveilleux, c’est la grâce avec laquelle Il accompagne Salomon. Il lui dit : « Demande ce que tu veux que je te donne » (2 Chr. 1 : 7). Nous savons quelle réponse sage Salomon a faite à cette demande de l’Éternel et combien il a été béni. Salomon, avec toute sa bonne volonté, offre un sacrifice à l’Éternel, mais pas exactement dans les conditions que Dieu lui demandait, mais nous voyons toute la grâce de Dieu qui accepte ce sacrifice qui Le réjouit sans doute. Il va manifester sa grâce en bénissant abondamment Salomon, et pour autant la pensée de Dieu n’était pas celle-là.
Il a fallu quatre ans à Salomon pour discerner quel était le véritable lieu où la maison devait être bâtie. Ne nous arrive-t-il pas de perdre quelquefois des semaines, des mois, des années, parce que nous avons pensé agir d’une manière qui était convenable, mais elle était plus convenable à nos yeux qu’aux yeux de Dieu ? Il faut toute la grâce de Dieu pour nous conduire, pour nous accompagner et pour ouvrir nos yeux, afin que nous puissions répondre exactement à sa pensée. Nous avons toujours besoin de rechercher la pensée de Dieu, pour nous garder d’introduire quelque raisonnement humain. Dès que nous ajoutons quelque chose de notre nature à la pensée de Dieu, nous nous égarons et nous ne répondons pas à ce que Dieu attend de nous.
Il est question ensuite des dimensions de la maison : « la longueur, en coudées, d’après l’ancienne mesure » (3 : 3). Nous devons retenir aussi cette pensée, c’est que la mesure de la maison de Dieu est celle qui est donnée au commencement. La maison de Dieu est toujours la même. Elle ne change pas. Nous avons besoin d’être gardés de vouloir introduire quelque pensée nouvelle dans la maison de Dieu. C’est un danger de nos jours de vouloir interpréter la Parole de Dieu, l’associer avec quelque comportement du temps présent, avec ce que nous pouvons entendre dans le monde, et vouloir actualiser la Parole de Dieu. La Parole de Dieu ne s’actualise pas, elle est toujours d’actualité. Elle ne change pas. Nous avons besoin de conserver cette ancienne coudée.
Quelques composants de la maison de Dieu
Dans cette maison de Dieu, il y avait plusieurs objets. Le premier qui est mentionné, c’est le portique. Il était d’une dimension exceptionnelle. Il avait cent-vingt coudées de hauteur (2 Chr. 3 : 4) et dominait la maison elle-même. Faisons bien la distinction entre ce qui est à l’extérieur de la maison et ce qui est à l’intérieur. Le portique était à l’extérieur de la maison. Pour entrer dans la maison il fallait passer par le portique. On le voyait de loin puisqu’il avait une hauteur qui était largement supérieure à celle de la maison. De quoi cela nous parle-t-il ? N’est-ce pas du témoignage que nous avons à rendre ? Qu’est-ce qui va nous attirer, qu’est-ce qui va attirer des personnes vers la maison de Dieu aujourd’hui, si ce n’est ce qu’elles peuvent voir sans entrer dans la maison ? Que vont-elles voir ? Ce témoignage rendu aussi bien par les paroles que par la conduite et par la vie. C’est cela qui attire, et c’est ainsi que d’autres peuvent entrer dans la maison de Dieu.
Il est question à la fin du chapitre de « deux colonnes » (v. 15). Cette maison de Dieu est grande, elle est magnifique, les dimensions en sont données ; puis il y a ces deux colonnes qui sont là pour montrer aussi ce qu’est cette maison. Que nous est-il dit dans la première épître à Timothée, concernant la maison de Dieu ? Elle est « la colonne et le soutien de la vérité » (3 : 15). Garder et maintenir, c’est ce qui est illustré ici par ces deux colonnes. Dans la Parole, chaque fois que nous trouvons ce nombre deux, il est question du témoignage. C’est déjà ce que le Seigneur enseignait dans l’évangile de Matthieu : « Là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d’eux » (18 : 20). Il suffit de deux témoins pour que le témoignage soit rendu. Ce témoignage est là, il nous montre la valeur, la solidité de la maison.
Pour que cette maison de Dieu soit vue dans toute sa beauté, dans toute sa grandeur, on a besoin d’un portique pour attirer, on a besoin qu’un témoignage soit rendu à la solidité de cette maison. Alors que veut dire ce témoignage ? Est-ce qu’il faut être grand, être fort, puissant ? Faut-il avoir une belle apparence extérieure ? Est-ce un témoignage est réservé à quelques-uns ? Nous trouvons un exemple de ces deux colonnes dans le livre des Actes. « Pierre et Jean montaient au temple à l’heure de la prière, la neuvième, au moment où l'on portait un homme infirme de naissance, qu'on installait tous les jours à la porte du temple appelée la Belle, pour demander l’aumône à ceux qui entraient dans le temple. Voyant Pierre et Jean sur le point d'entrer dans le temple, il leur demandait l’aumône. Mais Pierre fixa les yeux sur lui, ainsi que Jean, et dit : Regarde-nous. Et il les regardait attentivement, s’attendant à recevoir d'eux quelque chose. Mais Pierre dit : Je ne possède ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne : Au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche.Puis il le saisit par la main droite, et le fit lever : à l’instant, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes ; d'u bond il fut debout et se mit à marcher ; il entra avec eux au temple, marchant, sautant, et louant Dieu » (3 : 1-8). Voilà Pierre et Jean qui accompagnent cet homme boiteux, et qui sont des colonnes. Ils n’avaient en eux-mêmes aucune force, mais c’était au nom de Jésus Christ le Nazaréen qu’ils pouvaient rendre témoignage et c’est cela qui faisait d’eux des colonnes et qui a attiré cet homme. C’est toujours le nom du Seigneur Jésus qui attire : Il est Celui qui attire et qui a la puissance.
Il est question aussi d’un « autel d’airain » (2 Chr. 4 : 1). Cet autel d’airain était à l’extérieur, dans la cour, à l’entrée du parvis. Il avait la même dimension que le lieu très saint de la maison : la longueur et la largeur, de « vingt coudées ». Que pouvons-nous retenir de cet enseignement ? A l’autel d’airain, le sacrifice était offert, c’est là que la sainteté et la justice de Dieu étaient satisfaites. C’était par là qu’il fallait passer pour pouvoir entrer dans la maison de Dieu. Le lieu très saint était le lieu où Dieu se tenait. Pour pouvoir s’approcher de Dieu, il fallait passer par l’autel d’airain. Le fait que cet autel d’airain avait la même dimension que le lieu très saint nous montre cette pensée merveilleuse dans le cœur de Dieu d’associer cet autel, ce chemin pour venir à lui, au lieu où Dieu se trouve. Plus nous jouirons du sang versé à la croix, de la sainteté de Dieu, de la grandeur de Dieu, plus nous pourrons nous tenir dans le lieu très saint pour jouir de la grâce de Dieu. Elle sera étroitement connue, goûtée, dans la mesure où nous discernons la sainteté de Dieu.
Les versets 11 à 18 de 2 Chr. 4 mentionnent les objets d’airain élaborés par Huram ; tous ces objets sont placés à l’extérieur. Dans les versets 19 à 22, il s’agit d’objets en or qui sont élaborés par Salomon lui-même et qui sont à l’intérieur du temple. Il y a dans ces deux types d’objets, un enseignement d’une importance capitale.
L’airain nous parle du jugement, tandis que l’or nous parle de ce qui est divin. L’airain nous parle de la séparation du mal d’avec le bien, de tout ce qui concerne le côté moral ; l’or nous parle de ce qui est divin, du côté spirituel.
Nous avons besoin de nous pencher sur cet enseignement, de le retenir et d’y revenir : pour nous approcher de Dieu, nous devons toujours commencer par le côté moral. C’est dans la mesure où tout ce qui est de la vieille nature, de ce qui est mal, est jugé, confessé, abandonné, que nous pouvons progresser et venir vers le côté spirituel. Il est remarquable de voir que c’est Huram qui s’occupe de la construction des objets en airain et qu’il le fait sous l’autorité de Salomon : « Et Salomon fit tous ces objets en grand nombre, car on ne rechercha pas le poids de l’airain » (v. 18). Si le côté de l’airain nous parle du côté moral, tout ce qui est l’état du cœur qui doit être jugé, confessé, c’est toujours en reconnaissant la seigneurie du Seigneur Jésus. C’est Lui qui a tous les droits sur nos cœurs et c’est pour manifester ce qu’Il est que nous avons besoin d’être dans cet état moral où on vient près de Lui pour goûter ce qu’Il est. Cela, c’est ce que nous goûtons à l’extérieur de la maison, ce qui caractérise notre vie continuelle, tous les jours, le témoignage que nous avons à rendre. Et puis il y a ce qui est intérieur, c’est le côté spirituel. Qu’est-ce que ce côté spirituel ? C’est jouir d’une communion étroite avec Dieu dans le lieu où il se trouve. Nous ne pouvons jouir de cette communion que dans la mesure où tout ce qui est de la chair est mis de côté.
L’action et la conduite du Saint Esprit
« Or le Seigneur est l’esprit ; mais là où est l’Esprit du Seigneur, il y a la liberté. Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire de Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3 : 17-18). C’est tout ce travail d’objets en or que l’apôtre Paul place devant nous par ces versets. Dans la mesure où nous avons jugé ce qui est de la chair, nous pouvons nous approcher de Dieu, nous tenir là où Dieu se trouve. Pour cela, nous sommes conduits par le Saint Esprit. : « là où est l’Esprit du Seigneur, il y a la liberté ». Quand le Saint Esprit peut agir dans toute sa liberté, dans toute sa puissance, il nous amène à avoir les mêmes pensées que Dieu, les mêmes pensées que le Seigneur sur toutes choses. C’est la grande bénédiction pour nous d’avoir ce privilège de pouvoir connaître les pensées de Dieu et d’avoir les mêmes pensées que Dieu sur toutes choses et en particulier sur tout ce qui concerne l’habitation de Dieu, la maison de Dieu et la vie dans la maison de Dieu. Non seulement cette action de l’Esprit nous amène à avoir la pensée de Dieu, mais il nous transforme en la même image, il nous amène à ressembler à la personne du Seigneur Jésus, à refléter quelque chose de sa personne. On peut dire que c’est la bénédiction suprême, quand ayant mis de côté tout ce qui est de notre vieille nature, alors conduits par le Saint Esprit, nous pouvons refléter quelque chose de la personne du Seigneur Jésus.
Nous voyons combien ces deux pensées sont étroitement liées. Le désir de nos cœurs, c’est de venir dans la maison de Dieu, dans l’assemblée, de venir dans les réunions d’assemblée pour apporter la louange, écouter la Parole, et présenter à Dieu les prières qui conviennent. Mais notre conduite, notre vie dans l’assemblée est étroitement liée à notre vie de tous les jours. Ne pensons pas que quand nous franchissons la porte du local, d’un seul coup le Saint Esprit va mettre en ordre toute notre vie et nous allons honorer Dieu et Lui apporter la louange qu’il désire, si pendant toute la semaine nous avons été préoccupés par bien d’autres choses. Nous comprenons les sollicitations que dans le temps présent on peut avoir dans son travail, dans sa vie familiale, dans sa vie professionnelle, à l’école. Toutes ces difficultés, le Seigneur les connaît et Il nous aide à les vivre et à les traverser. Mais ce qui doit être devant nous, c’est cet ordre moral premièrement pour pouvoir goûter cet ordre spirituel, c’est-à-dire avoir la même pensée que Dieu et refléter quelque chose de la personne du Seigneur Jésus.
Souvenons-nous que pour tous les croyants, leur corps est le temple du Saint Esprit. Le Saint Esprit habite en nous. Le Saint Esprit est une Personne divine. Nous sommes exhortés à ne pas le contrister, à ne pas l’attrister. Soyons bien conscients que le Saint Esprit n’agit en nous avec toute la puissance qui est la sienne - car le Saint Esprit n’a pas perdu de puissance, il a toujours la même puissance – que dans la mesure où nous le laissons agir, c’est-à-dire lorsque notre état moral est en accord avec sa présence. Plus nous serons vigilants quant à notre état moral, plus le Saint Esprit pourra agir et nous transformera en la ressemblance de la personne du Seigneur Jésus, et plus nous pourrons répondre à ce que le Seigneur, à ce que Dieu attend de nous, spécialement dans sa maison.
D’après M-H. M (mars 2015)