Le livre du prophète Habakuk
Son message à la lumière du Nouveau Testament
Le prophète Habakuk
La marche par la vue et la marche par la foi
Les questions d’Habakuk et la réponse de l’Éternel
Demeurer tranquille et écouter les paroles de l’Éternel
Comprendre par la foi - « le juste vivra par sa foi »
Les cinq « malheur »
L’effet de la parole de Dieu sur Habakuk
Le prophète Habakuk est l’un des petits prophètes de l’Ancien Testament ; il n’est pas très connu, et pourtant son message est toujours d’actualité. Qu’est-ce qu’il nous dit aujourd’hui ? Quel est son message à la lumière du Nouveau Testament ?
L’époque où il a vécu
Nous savons très peu de choses sur ce prophète. Nous connaissons son nom et le fait qu’il était prophète, mais aucun autre détail sur sa personne, sur ses parents, sur l’endroit où il a vécu, n’est donné. Il faut vraiment déduire de son livre même à quelle époque il a vécu. Dans ce sens il est un peu semblable au prophète Malachie qui est aussi introduit tout simplement par son nom et seul le contexte du message nous donne quelques indices quant à la période où il a vécu.
Dans ce livre d’Habakuk il est parlé des Chaldéens (1 : 6). Cela donne une indication et nous montre que le prophète a vécu dans le temps où les Chaldéens sont venus pour emmener Juda en captivité. C’était donc à peu près dans l’année 605 avant notre ère ; d’autres détails nous montrent que les Chaldéens avaient alors déjà vaincu l’Assyrien. Ils ont effectivement remporté la victoire sur Ninive dans l’année 612. Donc, entre 612 et 605 avant notre ère, ce prophète a prononcé les paroles que nous trouvons dans ce livre.
La signification de son nom
Le nom d’Habakuk n’est pas facile à traduire. Luther l’a traduit par « embrasser ». On peut aussi dire « étreindre ». Si on peut interpréter ainsi son nom, cela suggère qu’il était une personne qui avait avant tout un amour profond pour le peuple de Dieu, et aussi pour son Dieu Lui-même. Mais, dans le sens du mot « étreindre », si on traduit ainsi son nom, on voit qu’il est troublé, notamment dans ce premier chapitre, et que, dans une certaine mesure, il lutte avec Dieu. Il a ces questions qu’il pose à Dieu et on voit, particulièrement dans les deux premiers chapitres, que le prophète dialogue avec Dieu.
Un dialogue avec l’Éternel et une prière
Dans les versets 2 à 4 du chapitre 1, c’est le prophète qui parle. Dans les versets 5 à 11, c’est Dieu qui répond à ses questions. Et puis, du verset 12 jusqu’au début du chapitre 2, c’est de nouveau le prophète qui parle et qui pose des questions. A partir du verset 2 du chapitre 2, c’est Dieu qui répond, tout d’abord directement au prophète ; puis, à partir du verset 6, nous avons une allégorie donnée en rapport avec ce que sera la fin des Chaldéens.
Au début de ce livre, nous avons donc un dialogue entre le prophète et Dieu. C’est intéressant parce que normalement les prophètes transmettaient un message de la part de Dieu au peuple, ce que nous ne voyons pas vraiment avec Habakuk. Il n’avait pas de message directement de la part de Dieu à donner au peuple. Il parle plutôt à Dieu au sujet du peuple et Lui pose ses questions, avec toute la perplexité, en cherchant une réponse auprès de Lui.
Ajoutons que le chapitre 3 est une prière d’Habakuk. C’est comme un psaume qui nous est donné - notamment les versets 3 à 15 - où le prophète s’exprime. Le livre se termine sur une note assez différente du commencement.
La marche par la vue et la marche par la foi
Le livre du prophète Habakuk est cité plusieurs fois dans le Nouveau Testament. On a une citation du verset 5 du premier chapitre dans les Actes des apôtres (13 : 41). Et la seconde partie du verset 4 du chapitre 2 est citée trois fois dans le Nouveau Testament.
Cette dernière citation est le verset clé de ce prophète : « le juste vivra par sa foi ». Nous voyons tout de suite que ce verset, qui exprime le message du prophète, est vraiment d’une grande actualité aussi pour les croyants du temps de la grâce, du temps du Nouveau Testament. Dans le temps de l’Ancien Testament on peut dire qu’en général la foi ne jouait pas un très grand rôle. Elle est bien sûr mentionnée, elle était importante sans aucun doute ; mais la relation entre Dieu et son peuple était surtout par le moyen de choses visibles. Il y a eu le tabernacle tout d’abord, puis le temple à Jérusalem et tout le service qui se réalisait là. Il s’agissait de choses visibles pour le peuple d’Israël, pour les croyants du temps de l’Ancien Testament.
Cela a complètement changé dans le temps du Nouveau Testament. Nous lisons dans la deuxième épître aux Corinthiens, qui nous donne vraiment la base sur laquelle vivent les croyants aujourd’hui : « nous marchons par la foi, non par la vue » (5 : 7). On peut dire que les croyants de l’Ancien Testament ont, dans une large mesure, marché et vécu, par la vue et pas tellement par la foi. Mais dans le Nouveau Testament c’est vraiment par la foi. En lisant l’épître aux Hébreux, nous voyons que ces croyants ont eu besoin d’apprendre cela : ce ne sont plus les choses visibles, ce n’est plus le temple, le service au temple, mais que c’est par la foi qu’il faut vivre ; et la foi, avant tout, en Celui qui est maintenant à la droite de Dieu, le Seigneur Jésus.
A cause de ce verset (2 : 4), on a appelé Habakuk le prophète de la foi. Cela ne veut pas dire qu’il était toujours sur la hauteur de la foi. On peut même dire qu’il était sceptique au chapitre 1. Il n’était pas incrédule, pas du tout, mais il avait ses doutes, il avait ses questions. Et Dieu lui a montré que le juste vit par la foi, il a eu besoin de l’apprendre. Combien c’est important aussi pour nous, de réaliser vraiment cela et de le mettre en pratique, de marcher par la foi, comme nous l’avons vu en 2 Cor. 5 : 7, et non par la vue. Habakuk était un homme qui n’était pas du tout superficiel ; c’était un homme qui réfléchissait, un homme exercé par l’état qui se manifestait là devant lui en Israël, en Juda, à Jérusalem. Il a vu des choses et il a parlé de ce qu’il a vu à son Dieu. Il l’a fait en posant des questions à Dieu.
Les questions d’Habakuk et la réponse de l’Éternel
Pourquoi Dieu n’intervient-Il pas ?
« Jusques à quand, Éternel, crierai-je, et tu n’entendras pas ? Je crie à toi : Violence ! et tu ne sauves pas. Pourquoi me fais-tu voir l’iniquité, et contemples-tu l’oppression ? » (1 : 2-3). Ce que le prophète voyait devant lui, c’était cela : la violence, l’oppression, la contestation ; toutes ces choses étaient devant ses yeux. Cela nous montre que l’état du peuple de Dieu n’était pas bon. Il dit : Dieu, es-tu es indifférent au mal qui est là ? Pourquoi n’interviens-tu pas ? Pourquoi ? Je ne comprends pas. - Ce mot « pourquoi ? » sortait facilement des lèvres du prophète Habakuk. On le retrouve aussi au verset 13 avec la deuxième série des questions qu’il pose. On voit donc avec ces questions qu’il vient à son Dieu. C’est absolument positif : il cherche une réponse auprès de Dieu. Les premières questions sont en rapport avec le sujet : Dieu, pourquoi es-tu indifférent ? - Il lui semblait que c’était le cas. Le prophète attendait que Dieu intervienne. Sous quelle forme ? On ne le trouve pas. Peut-être le prophète a-t-il désiré que Dieu donne un réveil à son peuple. C’était la grâce de Dieu qui avait donné des réveils au temps des rois, sous Josaphat, sous Ézéchias, sous Josias, et peut-être Habakuk avait-il vécu quelque chose de ce temps de Josias, le dernier réveil. Maintenant le déclin était de nouveau connu : la violence, l’oppression et l’iniquité, tout cela se manifestait. Habakuk désirait peut-être un réveil et il a pensé : Dieu, tu dois intervenir en jugement. Tu ne peux pas laisser les choses aller comme cela. Où est le juste jugement ?
Réponse de l’Éternel : le jugement vient
Alors Dieu répond à ses questions et dit : Habakuk, je vais intervenir. Il n’y a pas de réveil, mais il y a le jugement qui vient. Et ce jugement vient par les Chaldéens. - Dieu donne lui-même la description des Chaldéens, la plus cruelle des nations (v. 5-11). Elle se résume ainsi : « cette puissance qu’il a, est devenue son dieu ! » (v. 11). On voit leur orgueil ; ils étaient puissants, ils ont vaincu beaucoup de peuples, même les plus forts : l’Assyrien et un peu plus tard aussi l’Égypte. Leur puissance est devenue leur dieu. Dieu le dit et on voit que cela a provoqué encore plus de questions de la part du prophète. Si le peuple d’Israël a commis l’iniquité, a fait du mal, et si Dieu doit intervenir en jugement, pourquoi utilise-t-Il les Chaldéens ? Pour châtier son peuple, pour exercer la discipline.
Habkuk n’a pas compris cela. C’était trop difficile et il pose donc de nouveau des questions à Dieu en rapport avec les Chaldéens. Mais avant d’en arriver là, nous pouvons voir le message de ce prophète à la lumière du Nouveau Testament.
« Voyez parmi les nations, et regardez, et soyez stupéfaits ; car je ferai en vos jours une œuvre que vous ne croirez pas, si elle vous est racontée » (1 : 5). Ce verset est cité dans le Nouveau Testament, en Actes 13. C’est le premier voyage missionnaire de l’apôtre Paul, et il donne un discours dans la synagogue d’Antioche de Pisidie (v. 16-41). Paul connaissait bien le livre du prophète Habakuk. Il en a souvent cité des versets, directement ou indirectement. Le message de Paul dans la synagogue d’Antioche se termine ainsi : « Quiconque croit est justifié par lui. Prenez donc garde qu’il ne vous arrive ce qui est dit dans les Prophètes : «Voyez, arrogants, étonnez-vous et disparaissez ; car moi, je fais une œuvre en vos jours, une œuvre que vous ne croiriez pas, si quelqu’un vous la racontait » (v. 39-41). Il est intéressant de voir que Paul cite ce verset dans la version des Septante. En effet on pourrait traduire différemment aussi en Habakuk 1 : 5. Notre texte dit : « Voyez parmi les nations, et regardez et soyez stupéfaits ». Si on change juste une lettre, comme c’est le cas dans la version des Septante, le texte dit : « Vous les traîtres, regardez et soyez stupéfaits ». C’est vraiment une toute petite différence. En hébreu c’est une seule lettre qui change et qui donne ce sens : « Voyez, vous les traîtres et regardez ».
Dans le message au peuple comme dans le Nouveau Testament, Dieu parle de l’œuvre qu’Il fait, « une œuvre en vos jours, que vous ne croiriez pas si quelqu’un vous la racontait ». En effet Habakuk parle des Chaldéens qui venaient sur le peuple, et peut-être aussi de ce jugement littéral qui était amené sur les Juifs, notamment par les Romains en Israël. Le temple a été détruit en l’année 70. Dieu est intervenu pour châtier son peuple et a suscité non seulement les Chaldéens, mais plus tard aussi les Romains. C’est l’intervention de Dieu en jugement. En rapport avec le jugement que Dieu permet, le prophète Ésaïe dit : « l’Éternel se lèvera… pour faire son œuvre, son œuvre étrange, et pour accomplir son travail, son travail inaccoutumé » (28 : 21).
Un cœur endurci
Peut-être y a-t-il encore un sens supplémentaire à mentionner. Nous le voyons dans les Actes des apôtres. Paul a tout d’abord présenté l’évangile aux Juifs et comme ils n’ont pas cru, il s’est tourné vers les nations. Et le peuple juif est jugé aussi, dans ce sens qu’ils ne peuvent pas vraiment comprendre le message. C’est un jugement sévère de Dieu. Dans le prophète Ésaïe, nous lisons au chapitre 29 : « L’Éternel a répandu sur vous un esprit de profond sommeil... je ferai une œuvre merveilleuse envers ce peuple : la sagesse de ses sages périra, et l’intelligence de ses intelligents se cachera » (v. 10, 14). Dans ce sens, le sommeil c’est ne plus comprendre le message parce qu’ils ont refusé d’écouter Dieu.
Si l’homme refuse le message de l’évangile, il y a un moment où son cœur est endurci et quand l’homme endurcit son cœur, nous lisons que Dieu le fait aussi par la suite, et un cœur endurci ne peut plus saisir le message. C’est quelque chose de bien solennel. Faisons attention ! Dieu parle une fois, deux fois et peut-être qu’Il vous a parlé beaucoup plus de fois. Il y a un moment où le cœur s’endurcit. On ne peut plus écouter. C’est quelque chose de bien solennel. Soyons prêts à vraiment accepter le message quand Dieu parle à nos cœurs et à nos consciences !
Nouvelles questions d’Habakuk
Souvent les messages de l’apôtre Paul se sont terminés avec un appel à la conscience. C’est le cas aussi ici, avec l’appel à la conscience du peuple.Ce sont donc les premiers points de ce message à la lumière du Nouveau Testament. Dieu a envoyé les Chaldéens, un peuple qui était cruel, ce qui fait que le prophète pose d’autres questions. Il est intéressant de remarquer qu’il pose cette deuxième série de questions dans la deuxième partie du verset 13. Nous voyons qu’il se tourne vers Dieu, et cela montre cette relation que le prophète avait avec son Dieu : « Toi, n’es-tu pas de toute ancienneté, Éternel, mon Dieu, mon Saint ? » (v. 12) N’est-ce pas touchant de voir comment il parle de Dieu ? Il est son Dieu, il est son Saint. On voit cette piété que le prophète avait, cet attachement à Dieu. Avec liberté, il pose ses questions pour avoir une réponse. Mais son Dieu, son Saint, il l’appelle aussi le Rocher à la fin du verset 12 et il dit : Il a « les yeux trop purs pour voir le mal » (v. 13a). Il avait une appréciation de la sainteté de Dieu, c’est très clair.
Habakuk demande maintenant : « Pourquoi contemples-tu ceux qui agissent perfidement, et gardes-tu le silence quand le méchant engloutit celui qui est plus juste que lui ? » (v. 13b). C’est comme s’il disait : Éternel, comment peux-tu amener les Chaldéens pour discipliner ton peuple, pour châtier ton peuple ? Ils sont pires que ton peuple. Je ne comprends plus. Comment est-ce possible ? Pourquoi fais-tu cela ? - Alors il n’est pas seulement inquiet quant à cette indifférence qu’il constate, mais il dit : Dieu, si c’est vraiment comme cela, tu ne sembles pas cohérent dans ce que tu fais. Comment peux-tu agir de cette manière-là ? - On voit comment Habakuk est tourmenté par ces questions. Il les pose et il cherche une réponse de la part de Dieu.
Demeurer tranquille et écouter les paroles de l’Éternel
Dieu avait répondu déjà une fois, mais le prophète trouve qu’Il est trop silencieux. « Pourquoi… gardes-tu le silence ? » Parfois effectivement, nous avons des sentiments un peu semblables quand nous pensons que Dieu n’intervient pas, ne parle pas assez clairement. Peut-être n’avons-nous pas fait attention lorsque Dieu a parlé. Dieu a révélé bien des choses. De notre côté il faut rester tranquilles et cela nous l’avons au début du chapitre 2.
Le prophète « sur la tour »
« Je me placerai en observation et je me tiendrai sur la tour, et je veillerai pour voir ce qu’il me dira, et ce que je répliquerai quand il contestera avec moi » (2 : 1). Le prophète se place en observation, il se tient sur la tour. Il se place là comme une sentinelle pour écouter maintenant ce que Dieu veut lui dire. Il devient tranquille. On lit dans le prophète Ésaïe, au chapitre 30 : « Dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force » (v. 15). C’est une leçon très importante, une leçon que le prophète a dû apprendre : se tenir tranquille devant Dieu. C’est plus facilement dit que réalisé. Parfois, peut-être pas pour des raisons aussi nobles que le prophète, on est tourmenté, on est troublé, on a des questions, on est agité. Rester tranquille devant Dieu, ce n’est pas toujours facile ; mais, avec l’aide du Seigneur, il faut prendre cette place, et Lui demander de nous aider à être tranquilles devant Lui pour vraiment écouter.
Il faut aussi être tranquille pour prier. Si nous sommes trop agités, nos prières ressemblent à celles d’Habakuk avec les questions qu’il a posées. Dieu désire que nous soyons tranquilles afin que Lui puisse nous parler. Ensuite, nous pouvons aussi prier et nous voyons cela avec le prophète au chapitre 3 dont les prières ont un autre caractère.
Le message de la Parole stimule le croyant
Habakuk dit encore : « ce que je répliquerai quand il contestera avec moi » (2 : 1). On voit encore cette attitude de lutte avec Dieu. Mais cela va changer maintenant : « L’Éternel me répondit et dit : Écris la vision et grave-la sur des tablettes, afin que celui qui la lit puisse courir. Car la vision est encore pour un temps déterminé, et elle parle de la fin, et ne mentira pas. Si elle tarde, attends-la, car elle viendra sûrement, elle ne sera pas différée. Voici, son âme enflée d’orgueil n’est pas droite en lui ; mais le juste vivra par sa foi » (v. 2-4). C’est une réponse merveilleuse que Dieu lui donne. Il doit maintenant écrire sur des tablettes la vision que Dieu donne, et c’est « afin que celui qui la lit puisse courir ». On peut traduire aussi différemment la fin du verset 2. La version allemande a la même traduction que Louis Second qui dit : « afin qu’on la lise couramment », ou « facilement ». C’est une pensée qui est juste, comme aussi celle de notre texte.
Mais on voit tout d’abord cette pensée qu’on peut lire couramment. Il fallait donc écrire très clairement afin que ce soit facilement lisible. C’est cela que Dieu désirait. Il a voulu que ce soit bien écrit afin qu’on puisse facilement le lire. Dans le Deutéronome, on trouve la même chose : écrire sur des tablettes afin qu’on puisse facilement lire le message. Maintenant notre texte dit : « afin que celui qui la lit puisse courir ». On voit que le message doit avoir un effet sur la personne qui le lit. Le message doit être en mouvement, il doit courir. C’est quelque chose qui est aussi important pour nous. Nous entendons la Parole. Le message doit avoir un effet sur nos vies, il doit nous stimuler pour courir la course de la foi, pour continuer le chemin jusqu’à ce que nous arrivions au but. Il ne doit pas nous laisser indifférents et inactifs. Il faut effectivement se lever, il faut courir, courir le chemin qui est devant nous.
Le règne à venir
« La vision est encore pour un temps déterminé, et elle parle de la fin, et ne mentira pas » (2 : 3a). Ici Dieu indique au prophète que la réponse qu’Il donne n’est pas seulement en rapport avec ce qui est immédiat, c’est-à-dire le fait que les Chaldéens arrivent, qu’ils vont détruire Jérusalem ; or, plus tard, bien sûr, le Chaldéen sera aussi jugé. Mais Dieu dit que cette vision parle de la fin et ne mentira pas ; elle est certaine, mais elle parle de la fin. Cela nous le trouvons dans la suite du chapitre 2 : « Car la terre sera pleine de la connaissance de la gloire de l’Éternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer » (v. 14), un verset que nous trouvons également en Ésaïe 11 : 9, et qui nous parle dans les deux cas du règne millénaire du Seigneur Jésus, quand il y aura vraiment de l’ordre, quand la justice sera sur la terre.
Ce temps viendra. On voit beaucoup d’iniquité, de désordres, aujourd’hui. Il y a un temps pour cette terre où vraiment l’ordre sera établi, et cela par le Seigneur Jésus. C’est vraiment merveilleux et la Parole est très claire là-dessus.
Dieu parle donc à son prophète de ce qui aura lieu plus tard, du temps du règne millénaire, le « temps de la fin ». Il « ne mentira pas ». Dieu parle, Il dit clairement qu’il y a un accomplissement à ce qu’Il dit. « Si elle tarde, attends-la, car elle viendra sûrement, elle ne sera pas différée » (v. 3b). S’il faut du temps avant que l’accomplissement arrive, alors il faut attendre. L’accomplissement arrive sûrement et ne sera pas différé. En effet, nous attendons toujours ; nous voyons une deuxième attitude qui doit nous caractériser : pas seulement courir la course de la foi, mais aussi attendre.
Celui qui vient
Dans l’épître aux Hébreux, ce verset 3 est cité : « Car encore très peu de temps, et celui qui vient viendra, et il ne tardera pas » (Héb. 10 : 37). On est un peu étonné en lisant cette citation du verset 37 parce qu’on a même de la peine à reconnaître exactement le texte d’Habakuk. On a là quelque chose de remarquable, parce qu’on n’a pas seulement le texte hébreu de l’Ancien Testament qui était traduit en grec à peu près 200 ans avant notre ère dans la version des Septante qui est souvent citée dans le Nouveau Testament ; mais bien sûr, on a le texte du Nouveau Testament. On a trois textes au fond, mais avec des différences.
Ce que nous voyons en Hébreux 10 : 37, c’est que Dieu a dirigé les écrivains du Nouveau Testament pour changer légèrement le texte. Quel est le changement ? Le texte de la version des Septante, comme le texte hébreu c’est : la vision, attends-la, elle viendra sûrement. Mais le Nouveau Testament ne dit pas : la vision vient, mais Il viendra. C’est le Seigneur lui-même. Cela devient un nom du Seigneur Jésus : Il est « Celui qui vient ». C’est tellement beau !
Nous n’attendons pas l’accomplissement d’une vision, d’une prophétie, mais ce que nous attendons c’est le Seigneur Lui-même. Nous attendons une personne, la personne du Seigneur Jésus. C’est introduit avec ces mots : « Car encore très peu de temps ». C’est peut-être une autre citation de l’Ancien Testament, car en Ésaïe 26 nous avons exactement les mêmes mots au verset 20, où c’est traduit par : « Cache-toi pour un petit moment, jusqu’à ce que l’indignation soit passée ». Dans les deux cas, c’est-à-dire dans le texte dans la version des Septante et dans le Nouveau Testament en Hébreux 10, c’est vraiment encore très, très peu de temps. Combien il est touchant que la venue du Seigneur Jésus soit ainsi placée devant nous comme quelque chose qui se réalise immédiatement.
Nous ressentons tous, et peut-être encore plus cette année que l’année passée, que la venue du Seigneur est vraiment immédiate. On voit avec les événements autour de nous que le Seigneur vient très bientôt. Il est Celui qui vient et nous L’attendons. Oui, nous courons, mais après nous attendons Celui qui vient. Ce message du prophète Habakuk est très parlant pour nous les croyants du temps du Nouveau Testament qui sommes appelés à servir le Seigneur Jésus, mais aussi à L’attendre des cieux. Sa venue ne sera pas différée. La certitude de l’accomplissement est là. Il va venir.
Comprendre par la foi - « le juste vivra par sa foi »
« Or le juste vivra de foi ; et : Si quelqu’un se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui » (Héb. 10 : 38). Ici, nous avons le verset 4 d’Habakuk 2 et nous voyons que comme dans la version des Septante l’ordre est inversé. On a dans notre texte tout d’abord « le juste vivra de foi » et seulement après nous lisons : « Si quelqu’un se retire » (celui dont l’âme est enflée). Dans Habakuk 2 : 4, c’est écrit dans l’ordre inverse. Ce qui est intéressant, c’est que ce verset « le juste vivra par sa foi » se trouve donc dans le Nouveau Testament trois fois dont l’une ici, dans le verset 38 d’Hébreux 10. La vie de la foi, c’est cela dont Dieu parle à son prophète. En d’autres termes, Dieu dit à Habakuk : Quant à mes voies avec mon peuple, avec les nations, écoute : tu ne peux pas résoudre tout cela. Mais fais une chose : fais-moi confiance, vis par la foi.
La foi est capable vraiment de faire confiance à Dieu, de vraiment compter sur Lui qui mène toutes choses à bonne fin. C’est cette confiance que nous pouvons avoir en Dieu. Dieu comprend, Il sait ce qu’Il fait. Il ne nous demande pas de comprendre toutes choses, mais Il désire que nous ayons cette confiance et cette foi en Lui. C’est par la foi, nous dit Hébreux 11, que nous comprenons (v. 3). Ce n’est pas que nous comprenons toutes choses, avant de croire Dieu. Non. Nous avons cette confiance en Dieu et ainsi nous comprenons bien des choses, même s’il y a des questions qui restent ouvertes aussi pour nous. La solution au problème qui a tourmenté Habakuk, c’est vraiment cet appel à la confiance en Dieu. C’est ainsi que nous devons vivre.
Il est intéressant de considérer que ces quelques paroles - « le juste vivra par sa foi » - forment en hébreu une phrase avec trois mots : le juste - par la foi - vivra.
Hébreux 10 : 38 : la vie
Le Nouveau Testament met l’accent en Hébreux 10 sur le troisième mot de ce verset. Dans Hébreux 10, c’est par la foi que nous vivons. Nous pouvons vivre ainsi. Notre relation avec Dieu, notre marche est par la foi, mais ainsi nous vivons. Que le Seigneur nous aide en cela ! Tout d’abord courir - et nous courons avec patience la course qui est devant nous (Héb. 12 : 2), nous attendons celui qui vient et nous vivons par la foi. Ce sont ces trois leçons que Habakuk 2 place au début devant nos cœurs. Que le Seigneur nous aide à les mettre en pratique : courir, attendre, vivre, et cela donc par la foi, cette confiance en Dieu.
Romains 1 : 17 : le juste
Le verset 4 d’Habakuk 2 est cité aussi dans l’épître aux Romains : « Car la justice de Dieu y est révélée (dans l’évangile) sur la base de la foi, pour la foi, ainsi qu’il est écrit : «Or le juste vivra de foi» » (1 : 17) C’est le résumé que l’apôtre Paul donne en rapport avec le message de l’évangile et de la justification dans cette première partie de l’épître aux Romains.
Nous remarquons tout de suite que l’accent est mis particulièrement sur le juste, celui qui est justifié et cela sur la base de la foi et non pas sur la base des œuvres. L’épître aux Romains nous montre donc que pour être bénéficiaire de l’œuvre du Seigneur Jésus et pour être justifié, de notre côté il faut de la foi. Il nous dit aussi que le motif de Dieu pour agir, c’est bien sûr sa grâce. Nous sommes « justifiés gratuitement par sa grâce » (Rom. 3 : 24). C’est le motif de Dieu, ce pour quoi Il a agi. Il est plein de grâce et en même temps Il agit toujours en accord avec ce qu’Il est. C’est la justice de Dieu. Dieu agit justement c’est-à-dire en accord avec son caractère, avec ce qu’Il est. Troisièmement, nous lisons en Romains 5 : nous sommes « justifiés sur la base de la foi » (v. 1), mais ensuite : « justifiés par son sang » (v. 9). Le sang de Christ est la base sur laquelle Dieu peut agir et nous justifier. Cette phrase « le juste vivra de foi » est comme le mot d’ordre de la Réforme où vraiment les réformateurs ont clairement réalisé que c’est par la foi qu’on peut être justifié devant Dieu.
Galates 3 : 11 : la foi
Ici l’accent est mis sur la foi. La foi est vraiment la base. « Que par la Loi personne ne soit justifié devant Dieu, cela est évident, parce que : « Le juste vivra de foi ». La loi n’est pas sur le principe de la foi, mais : « Celui qui aura fait ces choses vivra par elles ». Donc ici c’est le contraste entre la foi et la Loi, c’est-à-dire les œuvres. Pour être vraiment justifié, il faut de la foi, pas des œuvres. C’est un verset bien important, où l’accent est légèrement différent, et où la foi est toujours centrale. C’est quelque chose qui est solide, c’est quelque chose qu’il est aussi important de réaliser pour nous ; parfois, dans le langage courant, on parle de la foi comme de quelque chose qui est incertain. Mais dans la Bible ce n’est pas du tout le cas. On trouve ce mot pour la première fois en Exode 17 quand Moïse est sur la montagne pour prier pour Israël qui combat contre Amalek. Et pour assurer que les bras de Moïse soient solides, la Parole utilise le même mot qui est traduit par foi, quelque chose qui est solide. «Ses mains furent fermes » (v. 12b). C’est la foi, ce fondement pour nous, ce fondement pour notre justification et aussi pour toute notre vie.
Ah ! sans la marche de la foi,
Ma vie est languissante ;
Mais, ô mon Sauveur, c’est en toi,
En ta vertu puissante,
Qu’est mon asile et mon recours ;
Et tu me montres tous les jours
Ta faveur éclatante.
Dans les versets 6 à 20 du chapitre 2, on a une allégorie. Cinq fois le malheur est prononcé (v. 6, 9, 12, 15, 19). C’est effectivement quelque chose qui est exprimé par les nations que les Chaldéens ont assujetties, mais la Parole de Dieu montre ici que les Chaldéens seront jugés. Malheur à qui ? C’est le voleur tout d’abord (v. 6), mais d’autres choses sont mentionnées par la suite et toujours suivies par un « car ». Dieu donne la réponse en utilisant ce mot (v. 8, v. 11, v. 14, v. 17). Et à la fin du v. 20, ce n’est pas un « car », c’est aussi tout à fait remarquable. Ce que Dieu dit répond aussi aux questions que le prophète a eues, par exemple : « jusques à quand ? » question posée deux fois par le prophète (1 : 2 ; 2 : 6b). Il y a un moment où Dieu intervient, il y a une justice et combien c’est important. Dieu n’est pas injuste. Il y a un juste jugement de sa part.
On a ces réponses de Dieu avec une vue vers l’avenir et maintenant, tout à la fin, nous lisons : « L’Éternel est dans le palais de sa sainteté : … que toute la terre fasse silence devant lui ! » (v. 20). Dieu a le contrôle, Il est dans le palais de sa sainteté. Ce n’est pas le temple ici, mais vraiment Dieu sur son trône. « Que toute la terre fasse silence devant lui ! » Habakuk a dû apprendre à être silencieux et maintenant il est dit : « que toute la terre fasse silence devant lui ! »
L’effet de la parole de Dieu sur Habakuk
« Prière de Habakuk, le prophète. Sur Shiguionoth. Ô Éternel, j’ai entendu ce que tu as déclaré, et j’ai eu peur. Éternel, ravive ton œuvre au milieu des années ; au milieu des années, fais-la connaître. Dans la colère, souviens-toi de la miséricorde ! » (3 : 1-2). C’est la prière d’Habakuk, ce n’est pas tout le chapitre, mais ce verset 2. On voit comment il parle avec Dieu maintenant. Ce n’est pas de la même manière qu’auparavant. Maintenant, il est calme. Le silence est là. Il voit Dieu dans son palais, il est calme devant lui. Il dit : « Ô Éternel, j’ai entendu ce que tu as déclaré », j’ai entendu tes paroles dans tout ce chapitre 2, j’ai entendu que tu vas intervenir en jugement aussi contre les Chaldéens. Il ajoute : « j’ai entendu ce que tu as déclaré, et j’ai eu peur ». Il est tranquille, silencieux.
On voit qu’au chapitre 1 c’est le prophète qui parle, qui pose ses questions. Il trouve que Dieu garde le silence. Ce n’était pas tout à fait juste et maintenant il admet : tu as parlé. Dieu a déclaré ses pensées et lui il est silencieux, il est calme. Il dit même : « j’ai eu peur ». On voit que la Parole a un effet sur lui, il tremble devant ce que Dieu a dit.
On le trouve encore aussi plus fort au verset 16 : « J’entendis, et mes entrailles tremblèrent ; à la voix que j’ouïs mes lèvres frémirent, la pourriture entra dans mes os, et je tremblai sous moi-même pour que j’eusse du repos au jour de la détresse ». C’est un petit peu similaire, cela correspond à ce qu’on a déjà ici au verset 2. On lit en Ésaïe 66 : « Mais c’est à celui-ci que je regarderai : à l’affligé, et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole » (v. 2). On voit cela ici avec Habakuk. Il a entendu, il a peur, il tremble devant la parole de Dieu.
L’œuvre de Dieu
Ensuite Habakuk dit : « Éternel, ravive ton œuvre au milieu des années ; au milieu des années, fais-la connaître » (3 : 2b). Remarquons cette expression « au milieu des années ». Cela correspond aussi à notre temps, si l’on peut dire ainsi. Il y a un début, il y a une fin. Au fond, par la suite nous voyons le début, c’est la délivrance que Dieu a opérée pour son peuple pour le faire sortir de l’esclavage en Égypte. Il y a des allusions très claires, à partir du verset 3, à cette délivrance d’Israël ; ce que Dieu a fait dans le passé pour son peuple est rappelé, comment il a traversé la mer Rouge. Le prophète est occupé de cela mais aussi avec la fin. On a déjà vu la gloire millénaire au verset 3 : « Sa magnificence couvre les cieux, et sa louange remplit la terre ». De nouveau ce lien avec l’avenir est fait. Le passé, l’avenir, et au milieu des années le prophète désire que Dieu ravive son œuvre.
Bien sûr c’est très vaste, mais nous pouvons aussi l’appliquer à nos jours. Nous désirons que Dieu ravive son œuvre. Il a encore son œuvre, ne l’oublions pas. Nous pensons à ce que Dieu opère encore aujourd’hui, aussi à travers la pandémie. Même les autorités suisses ont clairement admis qu’il y a plus de gens qui vont à l’église, il y a plus d’intérêt pour les questions concernant la foi et la relation avec Dieu. Au-delà de ce que Dieu fait dans ce pays, il y a ce que Dieu fait encore dans ce monde.
Pensons à l’œuvre de Dieu, notamment encore en Chine. Le nombre des églises de maison est croissant. Ce sont des croyants souvent peu fondés dans la Parole, mais beaucoup appartiennent au Seigneur. Pour ceux que Dieu appelait au temps des Actes, au début du temps de la grâce, c’était merveilleux ; mais encore aujourd’hui, beaucoup se tournent vers le Seigneur. Il est important d’avoir les yeux ouverts sur ce que Dieu opère aussi hors de nous. Il y a encore des âmes qui sont attirées vers le Seigneur Jésus. C’est un sujet de reconnaissance. Et nous pouvons prier comme le prophète a prié. Il y a aussi cette demande : « dans la colère, souviens-toi de la miséricorde ! » Dieu intervient en jugement, mais Il est aussi miséricordieux et Il utilise souvent les circonstances pour attirer des âmes à Lui.
On a donc ce psaume, jusqu’au verset 15. Il n’est pas toujours facile d’en comprendre les paroles, mais il parle de la grandeur de Dieu et rappelle comment Dieu est intervenu dans le passé ; nous voyons ce que cela signifie aussi pour aujourd’hui, pour fortifier la foi.
La joie malgré le déclin
« Car le figuier ne fleurira pas, et il n’y aura point de produit dans les vignes ; le travail de l’olivier mentira, et les campagnes ne produiront pas de nourriture ; les brebis manqueront dans le parc, et il n’y aura pas de bœufs dans les étables ; mais moi, je me réjouirai en l’Éternel, je m’égayerai dans le Dieu de mon salut. L’Éternel, le Seigneur, est ma force ; il rendra mes pieds pareils à ceux des biches, et il me fera marcher sur mes lieux élevés. Au chef de musique. Sur Neguinoth » (3 : 17-19). Ainsi se termine ce message du prophète Habakuk. Le prophète voit qu’il y a un déclin : le figuier ne fleurit pas, le produit des vignes n’est pas là, « le travail de l’olivier mentira ». Sans entrer dans le côté typologique de ces arbres, nous voyons que ce message parle des bénédictions que Dieu avait promises à son peuple autrefois. Nous lisons déjà cela dans le livre du Deutéronome (8 : 8). Le fruit de ces arbres était un fruit de la bénédiction de Dieu pour son peuple. Ici il dit : si tout cela manque, s’il n’y a pas des signes extérieurs qui nous montrent ton approbation, ô mon Dieu, même si c’est le cas, je me réjouirai en toi. - C’est absolument remarquable ! Quel encouragement pour nous ! Certainement ceux parmi nous qui sont les plus avancés en âge se souviennent - peut-être un peu d’une manière nostalgique - du passé, quand les rassemblements étaient plus grands, alors que beaucoup de personnes avaient écouté la Parole et suivaient le Seigneur Jésus. Nous remarquons que nous vivons dans des jours de déclin. Alors que ferons-nous ? Prenons l’attitude du prophète Habakuk. Il a dit : « mais moi, je me réjouirai en l’Éternel ».
Nous voulons de nouveau regarder ces versets à la lumière du Nouveau Testament. Revenons à l’apôtre Paul. Il a annoncé l’évangile, des milliers ont cru et à la fin de son ministère, nous arrivons à la deuxième épître à Timothée. Que voit-il ? Le déclin. « Tous ceux qui sont en Asie… se sont détournés de moi » (1 : 15). C’est comme ce que dit Habakuk ici. « Les brebis manqueront dans le parc, et il n’y aura pas de bœufs dans les étables ». Il y a du déclin et l’apôtre a vu cela aussi. Il était en prison. Et déjà, lors de son premier emprisonnement à Rome, il écrit aux Philippiens et il voit comment les choses se passent. Il voit que l’évangile est prêché, mais pas pour les bons motifs. Cependant il se réjouit de ce que l’évangile est proclamé. Que dit Paul en Philippiens 3 « Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur » (v. 1), et au chapitre 4 : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (v. 4). C’est cela que l’apôtre Paul a fait dans la prison. Il voyait le déclin, il voyait que les choses n’allaient pas bien et que faisait-il ? Il se réjouissait dans le Seigneur !
La force est en Dieu
C’est quelque chose que nous pouvons faire aussi : regarder en haut par la foi vers le Seigneur, nous réjouir en lui. En Lui nous trouvons de la joie, en contemplant sa Personne, ce qu’Il est, ce que sont ses gloires, ce qu’Il a fait et ce qu’Il fera encore. Que de sujets de reconnaissance aussi pour nous, et même de motifs pour nous égayer dans le Dieu de notre salut ! Nous trouvons sept fois cette expression « le Dieu de mon salut » dans l’Ancien Testament. La première fois c’est dans le Psaume 18 (v. 46), la dernière fois ici dans Habakuk 3 : 18. Alors le prophète se réjouit en Dieu..
Il dit ensuite : « L’Éternel, le Seigneur, est ma force ». Nous pensons à l’apôtre Paul en Philippiens 4. : « Je peux tout en celui qui me fortifie » (v. 13). En Lui il a trouvé la joie mais aussi la force. Encore une fois, c’est presque comme des citations de ces versets 18 et 19 d’Habakuk 3 que nous trouvons dans le Nouveau Testament (Phil. 3 et 4). On a une personne, un apôtre Paul, devant nous, qui a fait des expériences un peu similaires à celles du prophète. Et on le voit sur la hauteur de la foi en parlant ainsi et en trouvant en son Dieu, en son Seigneur, sa joie et aussi la force. Nous pensons à ce verset de Néhémie 8 : « La joie de l’Éternel est votre force » (v. 10). La joie dans le Seigneur est liée à la force pour le chemin.
Courir vers Christ
A la fin de son livre, on voit Habakuk sur la hauteur : « Il rendra mes pieds pareils à ceux des biches, et il me fera marcher sur mes lieux élevés » (v. 19). Au chapitre 1 il était en bas, vraiment découragé, troublé. On voit que par la foi Dieu amène son prophète sur ces hauteurs, « mes pieds pareils à ceux des biches », qui sautent, qui courent... Ainsi nous pouvons continuer le chemin, aller droit au but, pour être bientôt avec le Seigneur.
« Au chef de musique. Sur Neguinoth », un instrument à cordes. La louange s’élève de son cœur. Il était triste, mais Dieu dirige ses regards en haut et on voit la joie qui est là et la louange qui s’élève de son cœur. Le Seigneur désire aussi nous amener là et vraiment opérer dans nos cœurs afin que la louange s’élève aussi de nos cœurs vers Lui. Que le Seigneur bénisse sa Parole, et qu’Il nous encourage par elle.
Je la connais cette joie excellente
Que ton Esprit, Jésus, met dans un cœur ;
Je suis heureux, oui, mon âme est contente,
Puisque je sais qu’en toi j’ai mon Sauveur.
Ah ! que mon âme, en parcourant sa voie,
S’égaie, ô Dieu, dans ta communion ;
Oui, que mon cœur plein de force et de joie,
De ton Esprit goûte en paix l’onction.
D’après B. Schmidt (déc. 2020)