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Les manifestations spirituelles
 
 
 
            Il est important de connaître le but pour lequel les dons spirituels ont été donnés à l'assemblée, ainsi que leur sphère d'action. Dans 1 Corinthiens 14 : 12, il est écrit : « …Puisque vous désirez avec ardeur les dons de l'Esprit, cherchez à en être abondamment doués pour l'édification de l'assemblée ». Ces dons n'ont pas été accordés dans le but d'étonner les autres, mais en vue de l'utilité (1 Cor. 12 : 7). L'exercice « supposé » des dons qui ne tend pas à l'édification mutuelle (Rom. 14 : 19), est une source de distraction pour l'assemblée, une occasion pour la chair ; « le moi » cherche à se produire en spectacle, à se mettre en valeur là où ce qui est de l'homme devrait normalement ne pas se manifester. On comprend ainsi pourquoi l'apôtre Paul demandait à ceux qui parlaient en d'autres langues à Corinthe et qui ne pouvaient pas comprendre, de se taire simplement, en l'absence d'un interprète (1 Cor. 14 : 28) ; il était inutile de continuer puisque personne n'était édifié par un tel langage. Il est donc préférable de « prononcer cinq paroles avec son intelligence que dix mille paroles en langue » (cf. 1 Cor. 14 : 19), de peur d'être « barbare » aux yeux des autres (v.11).
 
            Pour se faire une idée précise sur l'action du Saint Esprit ou sur les manifestations spirituelles, soulignons quelques caractéristiques de l'Esprit Saint. D'après 2 Timothée 1 : 7, le Saint Esprit est un esprit de puissance (1 Cor. 12), d'amour (1 Cor. 13), et de conseil ou de sobre bon sens (1 Cor. 14). Ces trois chapitres de la première lettre de Paul aux Corinthiens forment un tout, une trilogie. Ils doivent donc être considérés ensemble pour éviter toute forme de déséquilibre dans notre conception des dons spirituels. Si le chapitre 12 nous présente la puissance de l'Esprit à travers les dons, le chapitre 13 nous indique l'esprit dans lequel ces dons doivent s'exercer : dans l'amour. Le chapitre 14 nous montre la façon dont il faut exercer ces dons, dans l'ordre et non dans l'anarchie : « Car Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints » (1 Cor. 14 : 33).
 
            Signalons en passant que la liste des dons que nous trouvons dans 1 Corinthiens 12 est représentative et non exhaustive. Ceux qui pensent qu'il n'y a que neuf dons de grâce se trompent, car d'autres sont cités ailleurs, dans Romains 12 : 4-8 par exemple. A ce privilège d'avoir un don spirituel s'attache une grande responsabilité que nous ne devons pas ignorer (cf. 1 Pier. 4 : 10-11).
            Très souvent, bon nombre de ceux qui se basent uniquement sur 1 Corinthiens 12 pour parler des dons spirituels, ne tiennent pas compte de 1 Corinthiens 14, ce qui occasionne inévitablement un déséquilibre doctrinal dans l'appréciation de ce sujet. A titre d'exemple, prenons le cas du parler en langues (1 Cor. 12 : 10b). En parlant de l'usage de ce don dans 1 Corinthiens 14 : 27-28, la Bible interdit clairement à plus de trois personnes de parler en d'autres langues au cours d'une même réunion ; ceux qui le pouvaient (deux ou trois au plus) devaient le faire à tour de rôle et non en même temps. C'est tout à fait le contraire de ce qui se fait habituellement dans des rassemblements pentecôtistes où toute l'assemblée « prie » en langues, sans interprétation, oubliant ce qui est clairement dit dans les Ecritures, à savoir que « tous ne parlent pas en langues » (1 Cor. 12 : 30). Cette ambiance électrique, que les charismatiques de tous bords recherchent passionnément, est loin de l'atmosphère paisible qui devrait prévaloir dans une réunion d'assemblée. L'exercice des dons doit se faire avec bienséance et avec ordre (1 Cor. 14 : 40). C'est le commandement du Seigneur !
 
            Pour revenir sur le caractère temporel ou non de certains dons, soulignons d'abord le fait que la puissance de Dieu est invariable et cela, quel que soit le temps : « Dieu est le même, Jésus est le même » (Héb. 1 : 12 ; 13 : 8). Il faut toutefois reconnaître – à la lumière des Ecritures – que Dieu n'agit pas de la même façon en tout temps, dans toutes les dispensations. Cette lecture est sans ambiguïté ! Abraham, le père de la foi, a certainement expérimenté la puissance de Dieu dans sa vie, mais, pas de la même manière ou dans la même mesure que Noé, Moïse, Elie ou tant d'autres. Si Elisée, par exemple, a eu l'occasion de faire des miracles (2 Rois 4 : 1-7, 32-37), cela n'a pas été le cas de Jean-baptiste (Jean 10 : 41), un homme que le Seigneur Jésus a qualifié comme étant le « plus grand » parmi ceux qui sont nés de femme (Matt. 11 : 11). Cependant, bien que chacun ait servi le même Dieu en des périodes différentes - un Dieu Tout-puissant qui ne change pas - ces deux serviteurs de Dieu n'ont pas accompli les mêmes oeuvres, leurs expériences n'ont pas été identiques.
 
            Juste une petite réflexion quant au caractère temporel de certains dons, en prenant le cas des apôtres (Eph. 4 : 11). Dieu les a utilisés comme des architectes de sa maison, pour poser les fondements de l'Eglise (1 Cor. 3 : 10 ; Eph. 2 : 20). Du fait que le fondement a été posé une fois pour toute, durant la période apostolique, et que ce fondement demeure (cf. 2 Tim. 2 : 19), nous n'avons pas à poser d'autres fondements (1 Cor. 3 : 11). Ceci nous amène à comprendre que le ministère apostolique – au sens strict ou néo-testamentaire du terme – n'est plus actuel. La poursuite de l'édification de la maison de Dieu se fait avec le service des évangélistes, des pasteurs, des docteurs, sans oublier la contribution de certains dons de grâce. C'est ainsi que celui qui distribue doit le faire « avec simplicité », celui qui est à la tête doit « conduire soigneusement » ; celui qui exerce la miséricorde doit le faire « joyeusement »... (Rom. 12 : 8).
 
            Il est triste de constater aujourd'hui, à cause de l'ignorance de l'homme et de la méchanceté de Satan, l'émergence de soi-disant nouveaux apôtres qui sont en réalité des faux apôtres (comparer Apoc. 2 : 2 et 2 Cor. 11 : 13). Avec ces imposteurs autoproclamés, l'Eglise est envahie par de nouvelles doctrines. L'examen de certains dons nous amène à une conclusion similaire ; c'est le cas du parler en langues : un signe donné pour les incrédules juifs (cf. 1 Cor. 14 : 22) qui, à cette époque-là, admettaient difficilement que les gens d'entre les nations puissent maintenant faire partie du peuple de Dieu, privilège exclusif des Juifs avant la Pentecôte (Act. 10 : 44-46). Le Dieu des Hébreux était devenu le Dieu de quiconque croit que Jésus est le Messie, le Fils du Dieu vivant. Des hommes poussés par l'Esprit Saint ont magnifié Dieu en d'autres langues, dans les langues de ceux qui étaient considérés comme des impurs, celles des nations qui, jusque-là, ne pouvaient pas avoir une relation avec le Dieu vivant. (cf. Act. 2 : 1-12). Le Dieu de toute éternité venait de mettre un terme au monopole des Juifs en tant que seul peuple de Dieu. Cette grâce dans laquelle nous sommes est la « vraie grâce de Dieu » ! (1 Pier. 5 : 12). « En vérité,…Dieu ne fait pas acception de personnes, mais en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice, lui est agréable » (Act. 10 : 34-35).
 
 
            En dehors du parler en d'autres langues, la Parole nous rapporte le fait que certaines personnes ont aussi prophétisé (Act. 19 : 6). Si le parler en langues nous est présenté comme un signe pour les incrédules, la prophétie, elle, est un signe pour ceux qui croient (1 Cor. 14 : 22). Sachons toutefois que le baptême de l'Esprit n'est pas une expérience spirituelle renouvelable, qui a lieu peu de temps après ou bien au moment de la conversion. On confond souvent le fait d'être rempli du Saint Esprit (la plénitude de l'Esprit), avec le baptême du Saint Esprit. Celui-ci a lieu une fois pour toutes, alors que la plénitude de l'Esprit est une expérience spirituelle renouvelable qui correspond à un état spirituel donné. Plus d'une fois, il est dit au sujet d'Etienne qu'il était « plein de l'Esprit Saint » (Act. 6 : 5 ; 7 : 55). Mais, nulle part dans la Bible, il n'est question d'une personne qui ait été baptisée du Saint Esprit à plusieurs reprises. Contrairement au baptême du Saint Esprit, lorsque le Saint Esprit remplit le croyant, il le fait de l'intérieur et non de l'extérieur, puisque le croyant est censé être déjà l'habitation de Dieu par l'Esprit (1 Cor. 3 : 16 ; 6 : 19 ; 2 Cor. 6 : 16 ; Eph. 2 : 22).
 
            Le but du baptême du Saint Esprit n'est pas de rendre le croyant apte au service – bien que le Saint Esprit puisse aussi jouer ce rôle – mais plutôt de faire de cet homme régénéré, un membre à part entière du corps de Christ. C'est ce que déclare l'apôtre Paul au sujet du baptême de l'Esprit : « Car aussi nous avons été baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ; et nous avons tous été abreuvés pour l'unité d'un seul esprit » (1 Cor. 12 : 13).
 
            Dire qu'un chrétien n'est pas baptisé du Saint Esprit sous-entend que ce dernier ne fait pas partie du corps de Christ, ce qui est évidemment impossible puisqu'il est chrétien (converti, né de nouveau, sauvé). Tous les véritables chrétiens sont baptisés du Saint Esprit et nous n'avons pas besoin de signes particuliers pour admettre cela, comme ce fut le cas au début de l'Eglise. Si, à cette époque, certains chrétiens avaient de la peine à saisir le mystère du Christ (Eph. 3 : 1-12), cette vérité est compréhensible aujourd'hui dans la chrétienté. La conversion d'un gentil (païen) ne devrait pas nous étonner et nous n'avons pas besoin d'un signe particulier pour admettre une telle réalité.
 
 
                                                                                                                        Ch. Mga