Courir avec patience et persévérance
Rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, courons avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus… (Héb.12 : 1-2).
Essayons d’imaginer cette scène : Voici quelqu’un qui va partir en voiture. Il se met au volant, démarre et commence à rouler. Puis il serre le frein à main !
Les conséquences d’un tel geste sont évidentes : la voiture ne pourra jamais rouler à pleine vitesse et le moteur consommera beaucoup plus de carburant ; la conduite deviendra dure et pénible ; les freins arrière surchaufferont très vite et le véhicule ne pourra plus fonctionner correctement ; les roues pourront même se bloquer...
Ce scénario te fait probablement sourire : Il faut vraiment être stupide pour faire cela ! Mais si nous transposons cette anecdote dans notre vie de chrétien, nous sommes obligés d’admettre que cela arrive plus facilement que nous ne l’aurions pensé.
Tel jeune chrétien a jusqu’ici bien progressé spirituellement. Et tout d’un coup il n’avance plus tellement. Son développement spirituel stagne. Pendant les réunions son esprit est absent, son intérêt pour les choses de la foi décline. Le voici, le chrétien au frein à main serré !
D’autres sont dans un état encore plus alarmant. Non seulement leur vie de foi est au ralenti, mais encore leurs relations avec leurs frères et sœurs dans la foi commencent à « grincer ». Ils se distancent, ou bien ils ont tout le temps quelque chose à critiquer. Certains trouvent à redire à chacun de leurs semblables. C’est évident, les roues sont en tout cas en surchauffe …
Te reconnais-tu dans ces exemples ? Réfléchissons maintenant aux causes d’une vie chrétienne entravée. Deux points s’imposent assez rapidement : négligence de la prière et de la lecture de la Bible. Cela se confirme dans la plupart des cas. Et pourtant ils ne sont souvent que les conséquences visibles de causes plus profondes. Ces dernières sont nombreuses. Nous en traiterons deux qui ont certainement donné du fil à retordre à plusieurs d’entre nous.
Chargé par des péchés
Cultives-tu dans ta vie quelque chose dont tu sais pertinemment que c’est un péché aux yeux de Dieu ? Tu as probablement l’impression que tu ne pourrais pas vivre sans cela. Et pourtant, ta conscience n’est pas tranquille. Une mauvaise conscience est un frein puissant. Elle nous prive de cette liberté intérieure qui nous permettrait de vivre pour le Seigneur et de le servir. En plus, notre Seigneur ne peut pas nous bénir et nous remplir de sa force spirituelle si nous restons attachés à des choses qui ne lui plaisent pas. Nous attristons l’Esprit Saint. On a dit à ce propos que l’Esprit Saint ne pouvait pas opérer par nous mais qu’il était obligé de s’occuper de nous-mêmes afin de nous faire prendre conscience de notre état et de nous remettre d’aplomb.
Alors, comment faire pour desserrer ce frein ? Confesse à Dieu, ton Père, tout ce qui ne va pas dans ta vie et demande au Seigneur Jésus avant tout la force et la détermination pour abandonner les péchés confessés. Demande-lui un cœur obéissant et recherche activement la communion avec Lui. Tu la trouveras en lisant souvent la Bible et en lui parlant dans la prière. Ce ne sera pas de trop, car les tentations et les rechutes te guettent ! La coupure sera d’autant plus difficile s’il s’agit de péchés qui collent à toi comme des habitudes.
Si d’autres personnes sont mises en cause par tel ou tel péché une confession complète devant eux est inévitable. Cela coûte énormément ! Pourtant, la vraie paix est à ce prix. Tout doit être réglé. Quelle libération de vivre sans mauvaise conscience ! La vie spirituelle peut à nouveau se dérouler sans entrave.
A part cela, il y a aussi des choses dont nous n’avons pas conscience et qui ne sont pourtant pas bonnes. Au roi David déjà il importait beaucoup qu’il n’y ait aucun frein dans sa vie. Il demandait à Dieu : « Sonde-moi … et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin » (Ps. 139 : 23-24). « Purifie-moi de mes fautes cachées » (Ps.19 :12). Si, à ta demande, Dieu te montre quelque chose, procède comme indiqué ci-dessus. Mais si tu ne peux rien discerner, sois tranquille, et ne rumine pas des heures durant.
Ressentiments contre des frères et sœurs
Voici un autre domaine où nos freins peuvent complètement se bloquer : Dans la famille de la foi apparaissent parfois des points de friction. Nous sommes tous imparfaits. A plus ou moins long terme, quand on vit assez proche les uns des autres, les occasions ne manquent pas pour que des sentiments d’agacement se développent. Des habitudes, des manies, des traits de caractère de mon prochain peuvent finir par m’aller sur les nerfs. Ou bien, quelqu’un a fait à mon égard une remarque maladroite voire blessante, il a manqué de considération ou m’a même ignoré. On pourrait allonger presqu’à l’infini la liste des « tape-nerfs », qu’ils soient justifiés ou non.
Veillons dès nos jeunes années à nos relations avec nos frères et sœurs. Si nous laissons s’accumuler petit à petit des éléments qui pèsent et divisent, nous perdrons notre liberté envers eux et serons plus facilement portés à la critique. L’influence sur la communion avec eux ne se fera pas attendre. Comment puis-je, par exemple, adorer le Seigneur Jésus et Dieu le Père ensemble avec des croyants si mon cœur est rempli de ressentiments contre eux ? Comment de tels sentiments peuvent-ils être compatibles avec une vraie communion spirituelle ? Serait-il possible qu’ils aillent jusqu’à m’enlever même l’envie de participer à la cène du Seigneur ?
Le danger est bien réel de cultiver dans notre for intérieur des différends personnels durant des années, voire des décennies, sans chercher de solution. Il y a eu des cas où une cause futile est devenue le point de départ d’une querelle grave causant des ravages douloureux parmi les croyants. Les choses se sont envenimées pour la seule raison qu’à la base subsistaient durant des années des problèmes non-résolus qui ont fini par ressurgir de manière d’autant plus violente ! Quel déshonneur pour notre Seigneur !
Pour revenir à notre illustration du début : La perte par frottement annule pratiquement la puissance du moteur. Il y aurait pourtant moyen d’éviter un certain nombre de problèmes si nous étions d’accord de renoncer à notre propre droit par amour pour notre frère (comp. Rom. 14 :19).
Colossiens 3 : 12-15
C’est l’un des passages bibliques qui te donne de précieuses indications pour contribuer à une vie d’ensemble positive :
- v. 12 : Dieu désire que nous soyons humbles. Cela commence par ne pas se donner trop d’importance. Cela nous aide à réagir avec plus de douceur au comportement des autres, à ne pas s’offusquer pour tout et pour rien et à supporter avec plus de patience les faiblesses de nos semblables.
- v. 13a : N’est pas péché tout ce qui m’énerve chez mon prochain. Souvent il s’agit de faiblesses ou de défaillances humaines. N’oublions pas que nos propres manies et faiblesses exercent aussi constamment la patience de notre entourage. Cela nous aide à être plus indulgents envers les autres. Nous sommes appelés à nous porter et nous supporter réciproquement.
- v. 13b : Si c’est un péché qui est à la base de problèmes entre croyants il faut régler la chose sans tarder. C’est le seul moyen d’empêcher qu’un problème se corse ou prenne plus d’ampleur. Ne cherche pas à savoir à qui la faute ! Fais le premier pas. Va vers lui et cherche à régler la question. Si la faute se trouve chez l’autre et qu’il la confesse, sois prêt à lui pardonner sans réserve, car le Seigneur l’a fait aussi à ton égard. Ou bien t’a-t-il gardé rancune pour quoi que ce soit ?
- v. 14 : Le Seigneur Jésus aime ton frère/ta sœur autant que toi. Tu peux les aimer de l’amour que le Seigneur Jésus te prodigue chaque jour. L’amour t’aide aussi à supporter et à pardonner bon nombre de choses. A propos, l’amour divin n’est pas à confondre avec la sympathie : c’est une ferme décision dans mon cœur de chercher le bien de mon prochain, même s’il ne me donne aucun motif pour le faire.
- v. 15 : Christ nous a acquis la paix avec Dieu. De ce fait, toutes tes décisions et tes actions devraient tendre à garder la paix entre tous. Il nous est demandé de poursuivre la paix (c’est-à-dire en y mettant toute notre énergie) tout en ayant constamment la sainteté de Dieu devant nos yeux (Hébr.12 : 14).
- v. 15b : N’avons-nous pas toutes les raisons d’être reconnaissants pour chaque frère, chaque sœur que le Seigneur a placé à nos côtés ? Nous ne sommes pas laissés seuls pour parcourir le chemin de la foi. Nous avons le privilège de pouvoir nous entre-aider, nous soutenir et nous aimer. Il vaut la peine de penser que nous vivrons ensemble « durant » l’éternité - dans la maison du Père. Veux-tu vraiment attendre ce moment pour vivre en bon terme avec chacun ?
Qu’il s’agisse des « freins » mentionnés ou d’autres encore, il est primordial de les éliminer si nous voulons courir notre course chrétienne avec la force et persévérance.
Frank Steuber - « Folge mir nach »