L’ECCLÉSIASTE ET LES RÉPONSES DU NOUVEAU TESTAMENT (2)
LE TRAVAIL (Lire : Ecc. 1 : 3 ; 2 : 18-23 ; 4 : 4-8 ; 6 : 7)
Quel profit a l'homme de son labeur dont il se tourmente sous le soleil ? (1 : 3 ; 3 : 9)
Que nous dit le Nouveau Testament du travail ?
Ouvriers du Seigneur
LE TRAVAIL (Lire : Ecc. 1 : 3 ; 2 : 18-23 ; 4 : 4-8 ; 6 : 7)
Quel profit a l'homme de son labeur dont il se tourmente sous le soleil ? (1 : 3 ; 3 : 9)
Telle est la première question que se pose l’Ecclésiaste : l’homme a-t-il un profit quelconque de tout son travail et du tourment qu’il apporte ? Le travail est-il une bénédiction ou une malédiction ?
Certains s’en réfèrent à Genèse 3 pour nous affirmer qu’il est une malédiction. Voyons le texte : « ... maudit est le sol à cause de toi ; tu en mangeras en travaillant péniblement tous les jours de ta vie. Et il te fera germer des épines et des ronces, et tu mangeras l’herbe des champs. À la sueur de ton visage tu mangeras du pain » (Gen. 3 :17-19) La malédiction est sur le sol, non sur l’homme ; le travail n’est pas la conséquence du péché, mais la peine dans le travail : « Tu en mangeras péniblement... ». Les épines et les ronces, non l’activité de l’homme, résultent de la chute : en Eden Dieu avait placé Adam pour « cultiver » le jardin et le garder. Il en mangeait alors « librement » le fruit ; dorénavant, « à la sueur de son visage » il aura du pain.
Le travail en soi n’est donc pas une malédiction découlant de la chute, au contraire. Il suffit de penser combien est démoralisé l’homme au chômage ou condamné à la prison solitaire, pour se rendre compte de quelle bénédiction il est privé en n’ayant rien à faire. Le travail, ordonné à Adam encore innocent, apporte une satisfaction, non seulement par l’activité qu’il procure, mais parce qu’il permet de produire, de créer, d’être utile.
Pourtant l’Ecclésiaste en vient à nous dire : « J’ai haï tout le travail auquel j’ai travaillé sous le soleil... Qu’est-ce que l’homme a de tout son travail, et de la poursuite de son cœur, dont il s’est tourmenté sous le soleil ? Car tous ses jours sont douleur, et son occupation est chagrin ; même la nuit son cœur ne repose pas. Cela aussi est vanité » (2 : 18, 22-23).
Plus loin le Prédicateur déclare : « Tout le labeur et toute l’habileté dans le travail, n’est qu’une jalousie de l’un contre l’autre » (4 : 4). Il y a, certes, une concurrence saine et utile ; mais il existe aussi cet acharnement qui non seulement veut produire quelque chose, mais démolir ce que les autres font, ou les entraver dans leur action.
Et face à la mort, Salomon s’écrie : « Quel profit a l’homme d’avoir travaillé pour le vent ? » (5 : 16). « Tout le travail de l’homme est pour sa bouche et cependant son désir n’est pas satisfait », constate-t-il (6 : 7).
Pourquoi l’Ecclésiaste arrive-t-il à une conclusion si désespérée ? C’est qu’il considère le travail d’un point de vue purement égoïste, dans le seul but d’un profit personnel, sans se soucier des autres, ni chercher à les aider. L’au-delà lui étant fermé, la mort mettant pour lui fin à tout, que reste-t-il d’une vie de labeur et de peines, sinon la vanité et la poursuite du vent ?
Et pourtant le Prédicateur ne recommande pas la paresse. C’est « le sot qui se croise les mains » (4 : 5). « À cause de la paresse, la charpente s’affaisse ; et à cause des mains lâches, la maison a des gouttières » (10 : 18).
Dans les Proverbes, Salomon stigmatise à plus d’une reprise le paresseux. Il va à la chasse, mais ne se donne pas la peine de rôtir ce qu’il a chassé (12 : 27) ; il prend prétexte de l’hiver pour ne pas labourer, et lors de la moisson, il n’aura rien (20 : 4) ; il enfonce sa main dans le plat, mais il est si las qu’il ne la ramène pas à sa bouche ! (19 : 24) À quoi bon sortir de sa maison, car, dit-il, « il y a un lion là dehors, je serai tué au milieu des rues ! » (22 : 13) Toute excuse est bonne pour sommeiller un peu, croiser les mains pour dormir, et pendant ce temps les chardons et les orties envahissent la vigne et le champ (24 : 30-34).
Pour l’Ecclésiaste, le travail a quand même quelque avantage. L’homme se réjouit « dans son travail » (2 : 10 ; 5 : 19), il a une réelle satisfaction à accomplir une œuvre, à avoir la santé et la force de le faire. Il nous dit aussi que « le sommeil est doux pour celui qui travaille » (5 : 12), tandis que le rassasiement du riche ne le laisse pas dormir. De s’être fatigué, surtout à un travail physique, procure un bon repos.
Le Psaume 107 contient aussi un principe à retenir : « Il a humilié leur cœur par le travail » (v. 12), c’est-à-dire la peine dans le travail. Celui qui ne travaille pas, parce qu’il n’en a pas besoin, est fier, souvent hautain, satisfait de lui-même ; il suffit d’avoir dû travailler, de s’être rendu compte que rien ne va tout seul, pour être un peu moins vaniteux et apprendre en une mesure l’humilité !
Mais la conclusion de l’Ecclésiaste reste extrêmement pessimiste : « Pour qui donc est-ce que je me tourmente et que je prive mon âme de bonheur ? Cela aussi est une vanité et une ingrate occupation ». Il en arrive à une telle constatation, parce que, dans le cadre qu’il s’est donné « sous le soleil », il ne pense qu’à lui-même, à son profit personnel, et pas à autrui. L’esprit du Samaritain qui se penche sur le blessé pour le secourir, lui est entièrement étranger (Luc 10 : 33-35) ; il n’a pas encore entendu la parole du Seigneur Jésus : « Il est plus heureux de donner que de recevoir » (Act. 20 : 35).
Que nous dit le Nouveau Testament du travail ?
Lisons les textes fondamentaux de 1 Thessaloniciens 4 : 11-12 et 2 Thessaloniciens 3 : 6-13.
L’apôtre met en contraste le travail et le désordre : « Nous apprenons que certains parmi vous marchent dans le désordre : ils ne travaillent pas du tout, mais se mêlent de tout » (2 Thes. 3 : 11). « Si quelqu’un ne veut pas travailler, souligne-t-il, qu’il ne mange pas non plus ! » (v. 10), assertion reprise par le communisme pour ses fins propres (que ne pourrait-on tirer de la Bible !), mais qui, sous la plume de l’apôtre, signifie que celui qui est capable de travailler n’a pas le droit de manger, s’il néglige l’activité nécessaire.
D’après nos passages, dans quel but travailler ?
Tout d’abord, pour « n’être pas à charge » selon que l’apôtre en donne le modèle (2 Thes. 3 : 8). Il s’agit de « manger son propre pain », pourvoir à ses propres besoins, si l’on est en âge de le faire et qu’on ait la santé. Le mari doit aussi « nourrir » son épouse (Éph. 5 : 29) ; celui qui a une famille est tenu de pourvoir à tout ce qui lui est nécessaire : « Mais si quelqu’un n’a pas soin des siens et spécialement de ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu’un incrédule » (1 Tim. 5 : 8) - verset particulièrement sévère ! S’il y a des veuves dans la famille, spécialement si la mère veuve ne peut subvenir à ses besoins, il importe que les enfants « rendent à ceux dont ils descendent les soins qu’ils en ont reçus » (1 Tim. 5 : 4). L’apôtre ajoute : « Si un fidèle ou une fidèle a des veuves, qu’il les assiste et que l’assemblée n’en soit pas chargée » (v. 16).
Le chemin normal est que le jeune homme, formé pour une profession par l’apprentissage ou par les études, se mette à pourvoir lui-même à ses besoins. S’il désire fonder un foyer, Proverbes 24 : 27 lui dit : « Prépare ton ouvrage au dehors, et mets en état ton champ, et après bâtis ta maison ». Même si cela n’est pas très « moderne », cela reste l’enseignement fondamental de la Parole, quoique les circonstances varient infiniment, et que le Seigneur puisse conduire à des situations particulières tel ou tel des siens.
1 Thessaloniciens 4 : 12 nous donne un double but du travail : « N’avoir besoin de personne », qui se recouvre avec ce que nous venons de dire et « marcher honorablement envers ceux de dehors », témoignage que le chrétien est appelé à rendre dans ce monde.
Être oisif conduit au désordre. En 1 Timothée 5 : 13, la jeune veuve est mise en garde contre ce danger : aller de maison en maison, être oisive, causeuse, se mêlant de tout, disant des choses qui ne conviennent pas. Il y a une discipline personnelle que vous enseigne le travail, la ponctualité nécessaire, la méthode, la persévérance ; un chrétien travaillant avec laisser-aller, ou « à la petite semaine », en gémissant sur tout et sur tous, ne rend pas un bon témoignage.
Le travail auquel chacun se consacrera est très varié. Combien il importe, avant de s’engager dans une carrière, d’avoir affaire avec le Seigneur pour discerner le chemin où Il désire nous voir marcher. Il est si difficile de changer de profession une fois qu’on en a embrassé une.
Un problème se pose pour les jeunes chrétiennes. Il est normal, d’après ce que nous venons de dire, qu’une jeune fille célibataire, une fois formée pour une occupation précise (plus spécialement celles où l’amour et l’influence chrétienne peuvent se déployer), subvienne à ses propres besoins, à moins qu’elle ne soit appelée à rester dans le cadre de la famille, pour y apporter une aide.
Une femme mariée peut-elle, selon la Bible, travailler au dehors pour un gain ? Nous ne pensons pas que la Parole nous donne des indications formelles à cet égard. Sans doute, la place première de l’épouse est-elle au foyer, afin d’être pour son mari « l’aide qui corresponde », mais les époques et l’entourage varient, et il y a tant d’occasions de remplir au dehors une fonction utile.
En revanche, quant à la mère de famille, la Parole est très claire, en relevant le bon témoignage qu’une veuve peut avoir laissé : élever des enfants, exercer l’hospitalité, laver les pieds des saints, secourir des affligés, s’appliquer à toute bonne œuvre (1 Tim. 5 : 10). Remarquons l’ordre de ces cinq occupations. Tout d’abord élever des enfants, non pas les laisser grandir et se développer à leur guise, mais les « élever dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur » (Eph. 6 : 4). Puis exercer l’hospitalité, et une hospitalité d’autant plus attentive qu’il s’agit des « saints » dont elle a lavé les pieds, soin que le pharisien avait négligé d’offrir au Seigneur Jésus en Luc 7 - et qui comporte aussi, selon Jean 13, une signification morale. L’activité déborde le cercle du foyer, en secourant ceux qui sont dans l’affliction, et en s’appliquant à toute bonne œuvre ; mais remarquons que ces deux dernières occupations viennent après les premières : une femme chrétienne ne saurait négliger ses enfants pour se consacrer à des « œuvres » extérieures. Un tel programme ne laisse pas beaucoup de temps à une activité supplémentaire en vue d’un gain ; sans doute les circonstances sont-elles extrêmement diverses. Telle mère de famille sera appelée peut-être à contribuer aux frais du ménage ou à collaborer avec son époux ; mais elle aura à bien « peser le chemin de ses pieds » (Prov. 4 : 26), afin que ni les enfants, ni le témoignage n’en souffrent. En disant cela, nous n’oublions pas nos sœurs de la campagne et le dur labeur qui souvent leur incombe ; ni celles dont le mari a une santé insuffisante pour pourvoir lui-même à tous les besoins du ménage.
Ce travail, tel que l’apôtre le préconise, doit s’accomplir « paisiblement » (1 Thes. 4 : 11 ; 2 Thes. 3 : 12), chose bien difficile à réaliser à notre époque de tension extrême, et de développement accéléré. Deux versets des Proverbes nous aident peut-être à comprendre la portée de ce « paisiblement ». Non pas relâchement dans l’effort, mais diligence, selon Proverbes 22 : 29 ; diligence ne veut pas dire âpreté : « Ne te fatigue pas pour acquérir des richesses » (Prov. 23 : 4). Non pas l’acharnement au travail pour absolument arriver, absolument acquérir, mais le soin et l’attention apportés à la tâche quotidienne. S’adressant à l’agriculteur, mais s’appliquant à tous, Proverbes 27 : 23-24 nous dit : « Connais bien la face de ton menu bétail, veille sur tes troupeaux ; car l’abondance n’est pas pour toujours, et une couronne dure-t-elle de génération en génération ? ». Plus d’un jeune a pensé pouvoir se reposer sur une certaine prospérité léguée par son père ou son grand- père à la ferme ou à l’entreprise familiale, et en a négligé les soins nécessaires, oubliant qu’« une couronne ne dure pas de génération en génération ! ».
Et l’on ne saurait se prévaloir de l’exhortation à « travailler paisiblement » pour refuser de faire des heures supplémentaires ! L’apôtre Paul ne nous dit-il pas qu’il travaillait jour et nuit pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses compagnons (2 Thes. 3 : 8) ? Nous n’oublierons pas, pour autant, que le jour hebdomadaire de repos a été institué par Dieu bien avant la Loi. Si nous, chrétiens, avons passé du sabbat au premier jour de la semaine, jour de la résurrection du Seigneur Jésus, la pensée divine n’en subsiste pas moins, et l’on doit bien mettre en question s’il est sage pour un croyant de se dédier le dimanche à un travail séculier, non indispensable, à moins qu’il ne soit obligatoire de par sa profession.
De même, la septième année de relâche (Lév. 25 : 1-7) nous apprend à mettre à part, non pas peut-être un an tous les sept, mais quelques semaines chaque année, pour des vacances suffisantes, où l’on ait l’occasion, plus que de coutume, de s’asseoir aux pieds de Jésus pour Le laisser parler.
Le travail du chrétien est magnifiquement ennobli par l’exhortation de Colossiens 3 : « Quoi que vous fassiez, faites-le de cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes...c'est le Seigneur Christ que vous servez » (v. 23-24). Le labeur d’un esclave était particulièrement démoralisant. Il n’en retirait pour lui-même aucun profit, aucun gain, et pourtant l’apôtre leur donne cette exhortation. Dans toute tâche -service de ménage, travail à la ferme, heures parfois longues passées à l’atelier ou au bureau -, ce verset doit toujours s’imposer à nous : « Quoi que vous fassiez, faites-le de cœur, comme pour le Seigneur ». Il n’y aura alors ni acharnement, ni âpreté. Nous saurons apporter toute diligence et soins à la tâche confiée. Le chrétien ne travaille pas simplement les heures nécessaires pour mériter sa paie, mais il a en vue de « servir le Seigneur Christ ».
La Parole relève encore un autre but du travail : « Que celui qui volait ne vole plus, mais plutôt qu’il travaille en faisant de ses propres mains ce qui est bon, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin » (Éph. 4 : 28). Travailler afin d’avoir de quoi donner, à qui cela s’adresse-t-il ? À celui qui précédemment volait ! Quel changement merveilleux apportent la grâce et la nouvelle naissance. Celui qui jouait d’astuce pour prendre le bien des autres, aura maintenant la joie, en travaillant de ses propres mains, de secourir ceux qui sont dans la peine. Il rejoint l’exemple de l’apôtre qui pouvait dire : « Je vous ai montré en toutes choses qu’en travaillant ainsi, il nous faut secourir les faibles » (Act. 20 : 35).
Dans les Actes et dans les Épîtres, les exemples abondent de personnes appelées par le Seigneur, « recommandées à sa grâce » par leurs frères, qui consacrent tout leur temps à son service, pour répondre aux besoins des assemblées, ou diffuser l’évangile. Un tel appel implique, comme le dit Paul à Timothée, que « personne, servant comme soldat, ne s’embarrasse dans les affaires de la vie » (2 Tim. 2 : 4). Comment sera-t-il pourvu à la subsistance de ces ouvriers ? 1 Corinthiens 9 et Galates 6 : 6 sont parfaitement clairs à ce sujet. Celui qui est enseigné dans la Parole doit faire participer à tous les biens temporels celui qui enseigne. C’est même un « droit » ouvert à celui-ci (voir 1 Cor. 9 : 12) - non pas que l’ouvrier du Seigneur doive s’en prévaloir, mais celui qui bénéficie de son service se souviendra de l’obligation qui lui incombe. Le Seigneur l’avait déjà dit en Matthieu 10 : 10 : « L’ouvrier est digne de sa nourriture ».
Le serviteur du Seigneur travaillera-t-il moins, parce qu’il est engagé dans une activité spirituelle, que ses frères occupés dans le domaine matériel ? Laissons parler Paul : « J’ai travaillé beaucoup... non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi » (1 Cor. 15 : 10). « Dans les travaux bien davantage... en peine et en labeur, en veilles souvent... » (2 Cor. 11 : 23, 27). Personne ne devrait s’engager dans l’œuvre du Seigneur en pensant qu’il aura une vie plus facile que dans le travail séculier ; au contraire, s’il est fidèle, il fera la même expérience que l’apôtre, et tant d’autres après lui.
Si, dans des conditions bien précises, le Seigneur appelle certains des siens à consacrer tout leur temps à son œuvre si diverse dans ce monde, ne sommes-nous pas tous invités à y participer ? « Mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur » (1 Cor. 15 : 58). Ces paroles s’adressent à chacun. Nous en avons des cas pratiques dans Romains 16. Quatre des sœurs que l’apôtre fait saluer nous en donnent l’exemple : « Marie... a beaucoup travaillé pour vous... Tryphène et Tryphose... travaillent dans le Seigneur... Persis... a beaucoup travaillé dans le Seigneur ». Il ne nous est pas dit ce qu’a été leur utilité particulière, le Seigneur le sait ; mais leur activité abondante est relevée. Dans Colossiens 4 : 17, Archippe est rappelé à l’ordre : « Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu l’accomplisses ».
Chacun de nous est appelé à participer à cette œuvre du Seigneur dans ce monde, activité envers les âmes avant tout, mais aussi bienfaisance et service de la miséricorde (voir Jac. 2 : 16 ; Rom. 12 : 8).
Nous nous garderons d’oublier, d’autre part, qu’aucune activité dans le service du Seigneur ne sera profitable si nous n’avons su d’abord nous asseoir aux pieds du Maître. On ne peut pas donner sans avoir reçu : « Séparés de Moi, vous ne pouvez rien faire », a dit Jésus (Jean 15 : 5).
La vie est courte ; quelle est la proportion de notre temps consacré à notre travail et à l’œuvre du Seigneur ? À chacun d’y répondre ! Les circonstances sont fort diverses ; la situation d’un célibataire, d’un père ou d’une mère de famille, diffèrent sensiblement. Rappelons encore une fois que, si tout travail séculier peut être fait pour le Seigneur selon Colossiens 3, il n’en reste pas moins qu’il y a une œuvre du Seigneur en faveur des siens, en faveur des âmes perdues, en pensant à tous les besoins qui nous entourent, œuvre placée devant chacun de nous. (Éph. 2 : 10).
Considérons le Seigneur Jésus lui-même. Pendant les années obscures de sa vie, notamment de 12 à 30 ans, qu’a-t-il fait ? La Parole est muette, sauf à nous dire qu’il était « le charpentier ». (Marc 6 : 3). Il a travaillé de ses propres mains. Il a connu la peine dans le travail, puisqu’Il s’est soumis volontairement aux conséquences du péché : « L’homme m’a acquis comme esclave dès ma jeunesse » (Zach. 13 : 5). Et dans son ministère, quelle activité incessante ! Il se levait longtemps avant le jour pour prier solitaire ; ensuite Il allait de village en village, annonçant la Parole de Dieu ; le soir, après avoir enseigné et nourri les foules, on L’emmenait fatigué dans une nacelle, où, malgré l’orage, Il dormait sur un oreiller (Marc 4 : 38). À midi, lassé du chemin, Il s’asseyait sur la fontaine ; mais la fatigue ne l’empêchait pas d’engager la conversation avec une pauvre femme, pour l’amener à la lumière et à la vie (Jean 4).
« Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille » (Jean 5 : 17). « Il me faut faire les œuvres de celui qui m’a envoyé, tandis qu’il est jour : la nuit vient, où personne ne peut travailler » (Jean 9 : 4). La nuit vient... Jusqu’au retour du Seigneur, la porte est ouverte, les occasions sont là, bonnes œuvres préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles. Dans un autre sens, pour chacun de nous, si Dieu nous reprend à Lui, « la nuit vient ». Veuille le Seigneur nous accorder d’être fidèles dans le travail qu’Il place devant nous « tandis qu’il est jour ». Encore une fois, les circonstances sont bien variées, le Seigneur les connaît toutes ; mais Il est puissant et plein d’amour pour diriger chacun des siens dans le chemin de la vie, afin qu’au jour des récompenses, Il puisse lui dire : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en ce qui est peu... entre dans la joie de ton maître » (Matt. 25 : 21).
D'après G. André
A suivre