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Adoption comme fils


Lecture : Luc 15 : 15-32, Matthieu 17 : 1-5, 14-17, 24-27

L’histoire de deux fils (Luc 15)
L’adoption comme fils (Matt. 17)
 

          Dans chacun des quatre évangiles, le Seigneur Jésus est introduit comme Fils :
                  - Dans l’évangile de Matthieu, Il est le fils de David, fils d’Abraham (1 : 1). Dans le chapitre 2, la parole du Seigneur, annoncée par le prophète Osée, Lui est appliquée : « J’ai appelé mon fils hors d’Egypte » (Os. 11 : 1). Christ est le vrai Israël, dont Dieu avait dit au Pharaon : « Laisse aller mon fils pour qu’il me serve » (Ex. 4 : 22). Dieu veut être servi par des fils.
                  - Dans l’évangile de Marc, où Jésus est présenté comme le serviteur de Dieu, Il est désigné Fils de Dieu dès le premier verset : le serviteur est le Fils. Dieu a beaucoup de serviteurs, des myriades d’anges, « esprits administrateurs envoyés pour servir » (Héb.1 : 14), mais Il a seulement un Fils et une compagnie de fils pour le servir éternellement dans l’Esprit d’adoption (comme fils).
                  - Dans l’évangile de Luc, la naissance de Jésus est annoncée à Marie en ces termes : « Celui qui naîtra, saint, sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1 : 35) et, en Jean, Nathanaël le reconnaît comme « le Fils de Dieu » (Jean 1 : 49). Qu’Il soit vu sous son caractère de Messie (Matthieu), de serviteur (Marc), de sacrificateur (Luc), Il doit être Fils. En Israël, les sacrificateurs (fils de Lévi) étaient pris à la place des premiers-nés (Nom. 3 : 41). Dieu veut une assemblée des premiers-nés (Héb. 12 : 23) entourant le « premier-né parmi beaucoup de frères » (Rom. 8 : 29).
                  - Dans l’évangile de Jean, Christ vient dans la dignité de sa Personne. Il est le Fils. Ephésiens 1 nous apprend que Dieu nous a prédestinés à être des fils par adoption (Eph.1 : 5). Il veut nous amener dans la famille, l’assemblée des premiers-nés. Le premier-né en Israël recevait une double part de l’héritage ; il se différenciait en cela de tous les autres fils – « de toute famille (mot qui, en grec, dérive de Père) dans les cieux et sur la terre » (Eph. 3 : 15). Beaucoup de chrétiens ne revendiquent pas cette dignité : ils sont heureux d’avoir leurs péchés pardonnés et d’être un jour dans le ciel comme serviteurs.


L’histoire de deux fils (Luc 15)

            Dans ce chapitre de l’évangile de Luc, nous trouvons l’histoire de deux fils. Aucun d’eux n’appréciait la dignité de sa position. « Le plus jeune dit à son père : Père, donne-moi la part du bien qui me revient » (Luc 15 : 12). En Israël, un fils pouvait ainsi demander sa part. Celui-ci n’avait pas une grande appréciation de la maison paternelle. Il y en a beaucoup qui pensent ainsi aujourd’hui : Pourquoi être chrétien ? Le monde a tant de choses à offrir. Satan a 6000 ans d’expérience et il sait ce qui répond aux convoitises de notre cœur naturel et ce qui l’attire. Le monde est attirant pour le cœur naturel (1 Jean 2 : 15-17).
            Le jeune fils pense : je peux mieux me débrouiller seul, sans l’aide de mon père. Et il part dans un pays éloigné. Il a beaucoup d’argent et trouve beaucoup d’amis. Chez son père il recevait tout ; maintenant, dans le monde, on lui demande tout. Et puis, dans ce pays, survient la famine. Il est démuni, accepte un travail peu payé. « Personne ne lui donnait rien » (v. 16), à lui qui avait tout donné. Il apprend le vrai caractère de ce monde.
            Alors le fils pense à la maison du père, revient à lui-même et dit : « Je me lèverai, je m’en irai vers mon père et je lui dirai : Père, j’ai péché… ». Il arrive à un vrai jugement de lui-même. Il faut arriver à un vrai jugement quant à ce monde, mais surtout à un jugement quant à soi-même. Il revient à soi d’abord, au père après.
            Il a préparé un petit discours. Le père le voit de loin, court et se jette à son cou et le couvre de baisers. Le fils lui dit : « J’ai péché… je ne suis plus digne d’être appelé ton fils » (v. 21). Il s’était proposé d’ajouter : « traite-moi comme l’un de tes ouvriers » (v. 19), mais le père ne lui en laisse pas le temps.
            « Apportez dehors la plus belle robe, et l’en revêtez », dit le père à ses esclaves (v. 22). Non, il n’entrera pas dans la maison comme serviteur, il n’a plus aucune prétention. Le père le couvre du symbole de l’amour éternel, puis met des sandales à ses pieds, ce qui parle de la dignité de fils. Dieu veut des personnes dans sa maison qui aient des sandales aux pieds. Les Juifs pouvaient bien citer les Ecritures : « Ote tes sandales de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte » (Ex.3 : 5 – cf. Jos.5 : 15), mais, lorsque le premier-né entre dans la maison, cela n’est pas nécessaire ; il est dans la présence du père. L’anneau au doigt parle de richesse.
            Ensuite, « ils se mirent à faire bonne chère » (v. 24). Au moment du retour du fils, le père avait à changer les idées du fils pour qu’elles correspondent à ses propres pensées. Le fils aîné avait les deux-tiers de tout ce qui appartenait au père, mais malgré cela il n’était jamais dans la maison du père et ne savait pas ce qui s’y passait. Pour savoir ce qui s’y passe, il appelle un serviteur.
            Le fils aîné n’avait jamais été dans un pays éloigné, il était resté géographiquement près de son père, tout en s’en tenant moralement très éloigné. Il est à l’image d’hommes religieux qui jouissent de certains avantages et de leur relation avec le vrai Dieu, qui occupent une position publique de profession de la connaissance de Dieu, mais qui ne connaissent ni le cœur de Dieu, ni les ressources, ni les provisions du Père, ni sa miséricorde ; ils désirent faire bonne chère avec leurs amis (v. 29).
            Alors que le plus jeune fils fait bonne chère avec son père, les relations du fils aîné se trouvent en dehors de la maison du père – c’est la position actuelle de la chrétienté. C’est aussi une image des conditions respectives des Juifs et des nations. Mais ces choses sont aussi une leçon pour nous : occupons-nous effectivement la place et la position de fils ? Connaissons-nous le cœur du Père et les désirs du Père pour nous ?


L’adoption comme fils (Matt. 17)

            Au début du chapitre (v.1-5), nous voyons la dignité et la grandeur du Fils : « Mon fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ».
            Dans les versets 14 à 21, c’est le tableau d’un autre père et d’un autre fils. Mais ici le fils est lunatique (il souffre de crises à caractère épileptique) ; cela brise le cœur du père. Il décrit les conditions de son fils avec précision.
            A la fin du chapitre (v. 24-27), le Seigneur reprend la même question avec Pierre. Pierre avait été à la meilleure université ; il aurait dû apprendre beaucoup sur la « position de fils ». Il répond aux receveurs des didrachmes : Oui, mon maître paye cet impôt ; mais ce n’était pas vrai. - Au verset 25, quand Il arrive à la maison, Jésus ne veut pas exposer Pierre publiquement et lui dit : Pierre, le roi taxe-t-il ses propres fils ou les étrangers ? - Les étrangers, répond Pierre. Ce qui est vrai pour les hommes est vrai pour Dieu : les fils sont libres ! Pierre ne connaissait pas la liberté des fils. Nous sommes souvent comme lui : nous aimons venir devant Dieu comme des pécheurs, comme des serviteurs, mais pas comme des fils.
            L’adoption (comme fils) est centrée dans la personne de Christ. Combien Il était dans l’intimité du Père ! C’est de Lui que nous avons à apprendre ce qu’est cette position de fils.
                  - Moïse et Elie sont des personnages importants, mais de Moïse il est dit qu’il a été fidèle dans la maison de Dieu comme serviteur seulement ; mais Christ, comme Fils sur cette maison (Héb. 3 : 5-6).
                  - Pierre était occupé de Moïse et d’Elie (Matt. 17 : 5). Nous pouvons apprendre beaucoup d’Elie, mais jamais il ne pourra nous apprendre quelque chose de Dieu comme Père. La relation de Père à fils est une relation particulière au christianisme. Pierre dit : « Faisons ici trois tentes ». Il était heureux de vivre avec Moïse et Elie.
          Il s'agissait de serviteurs remarquables : Moïse, le seul homme enterré par Dieu Lui-même ; Elie, le seul homme entré vivant dans le ciel dans un tourbillon. Il y avait des choses intéressantes à entendre de leur bouche, mais Dieu, en parlant depuis le ciel et désignant son Fils, dit : « Ecoutez-le », Lui, mon Fils bien-aimé.
            Le cas du lunatique constituait un grand test pour les disciples : ils ne pouvaient le guérir. Mais quand Jésus vient dans nos circonstances, tout est différent. Le fils est recouvré par son père, comme le fils prodigue de Luc 15. Quelle joie fut celle du père voyant son fils guéri ! Quelle leçon pour Pierre ! Et pourtant, il ne semble pas en avoir profité. Quand il est entré dans la maison, Jésus a dû le regarder avec désappointement. Il n’avait pas appris la leçon de la « position de fils » : « L’esclave ne demeure pas dans la maison pour toujours ; le fils y demeure pour toujours. Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jean 8 : 35-36).
            Dieu veut remplir sa maison de fils semblables au Premier-né, ressemblant à Christ ; Il veut voir Christ en eux. Ce sera notre position et notre état dans l’éternité (Rom. 8 : 29 ; 1 Jean 3 : 2). Mais Dieu désire que nous entrions pratiquement dans l’appropriation de cette vérité aujourd’hui (Eph.1 : 5), c’est-à-dire apprécier la grandeur de cette position et apprendre à y vivre.

                        Heureuse liberté d’enfants devant leur Père !
                                
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                        Ton cœur voulait des fils unis au Fils lui-même :
                        
Tu nous as, tendre Père, à jamais adoptés.
                        
Notre vie est liée à Celui que tu aimes,
                        
A Jésus dans le ciel, l’Homme ressuscité.
 

N. Short - D’après une méditation de la Parole de Dieu (juin 1997)