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LE LIVRE DU PROPHÈTE SOPHONIE (1)


INTRODUCTION
            L’auteur et son temps
            Son message
            Résumé du livre
Plan du livre du prophète Sophonie
CHAPITRE PREMIER - Jugement universel
            Le jugement du monde entier (v. 1-3)
            Un jugement qui détruira tous ceux qui font le mal en Juda (v. 4-13)
            Le « jour de l’Éternel » (v. 14-18)

 

INTRODUCTION

                        L’auteur et son temps

            Sophonie est le dernier des prophètes avant que Juda parte en captivité. Son nom signifie : « celui que l’Éternel cache », « celui qu’il garde précieusement » (ou « protège »). Son ascendance est établie jusqu’à la quatrième génération, ce qui est exceptionnel dans l’Écriture. C’est probablement pour indiquer qu’il est d’origine royale. Selon le premier verset, il est l’arrière-petit-fils d’Ézéchias, ce roi pieux.
            Il vit dans les jours de Josias, un autre roi pieux de Juda. C’est donc un contemporain de Jérémie, de Nahum et de Jonas. Sa prophétie se situe pendant la réforme entreprise par ce roi, c’est-à-dire entre la douzième et la dix-huitième année de son règne (entre 630 et 620 avant Jésus Christ). Le temple avait déjà dû être purifié, car le message de Sophonie montre que le culte s’y déroulait. Pour mieux saisir les paroles du prophète, il faut comprendre le caractère des temps dans lesquels il vivait et l’état de Juda. La grande réforme, alors en cours, a été suivie par un déclin plus marqué encore, de sorte que Juda est tombé dans l’apostasie. Cette réforme ne toucha qu’une petite partie du peuple. La masse soupire après les idoles et les abominations familières qu’elle a été forcée de laisser de côté (1 : 4). L’Éternel déclare : « Juda la perfide, n’est pas revenue à moi de tout son cœur, mais avec mensonge » (Jér. 3 : 10).


                        Son message

            Comme dans les autres « petits prophètes », le jugement est d’abord annoncé. Des exhortations à la repentance suivent. Des promesses de gloire y sont jointes pour le résidu (reste fidèle) du peuple, après le jour de l’Éternel, quand le Seigneur régnera sur toute la terre.
            Sophonie proclame que le jugement à venir n’épargnera personne, Juda et Jérusalem n’en seront pas préservés. Cette chute de Jérusalem préfigure « le jour de l’Éternel », encore à venir. C’est également le « jour » dont Abdias et Joël parlent, mais ici, c’est le thème principal du prophète Sophonie, qui le mentionne avec une emphase particulière.


                        Résumé du livre

            Dans le premier chapitre, le jour de l’Éternel est décrit comme un jour de fureur, de détresse et d’angoisse. Avec le chapitre 2, commencent les exhortations. La nation est appelée à se repentir et à rechercher l’Éternel, en sorte qu’Il cache les siens au jour de sa colère. Puis Sophonie annonce que le jugement n’épargnera pas les îles. Enfin, le dernier chapitre montre comment le Seigneur jugera les impies au milieu de son peuple. Le résidu juif pieux apprend ainsi les intentions divines. Il attendra sa venue au milieu de la tourmente.
            Suit le joyeux message du salut en faveur des élus. Nés de nouveau, ils formeront un résidu affligé et pauvre, un peuple séparé du mal qui se confiera en Dieu. Alors retentiront des cantiques : « Exulte, fille de Sion ; pousse des cris, Israël ! » (3 : 14). L’Éternel a éloigné les jugements. Il est désormais au milieu de son peuple en la personne de Christ.


Plan du livre du prophète Sophonie

            Première partie :
                  Jugement universel : ch. 1

            Deuxième partie :
                  Le malheur fondra sur tous : ch. 2 à 3. 7

            Troisième partie :
                    Jugements futurs sur les nations, précédant la bénédiction messianique du royaume : ch. 3. 8-20


CHAPITRE PREMIER - Jugement universel

                        Le jugement du monde entier (v. 1-3)

            Dès les premiers mots, le ton de la prophétie surprend par sa vivacité. L’Éternel annonce qu’Il va envoyer une destruction terrible sur la terre, pour punir les hommes. Tout sera détruit : hommes et bêtes, jusqu’aux oiseaux des cieux et aux poissons de la mer - les animaux de toute la création sont liés à l’homme et participent aux conséquences du péché. Cette énumération détaillée doit provoquer la terreur devant l’universalité du jugement. Dieu mettra ainsi fin aux idoles et à leurs adorateurs. Il ne s’agit pas seulement du pays d’Israël, d’autres passages de ce livre le confirment (1 : 17 ; 2 : 4-5, 8, 12, 14). Plus loin, les îles des nations sont également mentionnées (2 : 11).
            Ces prophéties ont eu un accomplissement partiel dans le passé, mais le grand jour de l’Éternel – celui du jugement d’Israël et de toutes les nations - est encore à venir : les prophètes, puis le Seigneur Jésus lui-même et enfin les apôtres en ont parlé. Déjà décrit comme imminent au temps de Sophonie, il l’est plus encore aujourd’hui. Toutefois, n’oublions pas que, pour le croyant, il est précédé par la venue de Christ, selon sa promesse (2 Pier. 3 : 2-4).

                        Un jugement qui détruira tous ceux qui font le mal en Juda (v. 4-13)

            Les versets 4 à 6 soulignent la cause de ce jugement destructeur : l’aggravation de l’idolâtrie. Elle atteint ceux qui étaient de vrais croyants. D’abord grossière et extérieure, elle est devenue plus raffinée et intérieure.
            La main du Seigneur sera étendue sur le « reste de Baal », et sur les Camarim, ces sacrificateurs idolâtres officiant sur les hauts lieux (2 Rois 23 : 5). Ils seront complètement détruits (v. 4).
            Baal signifie « seigneur » ou « possesseur ». Son culte se liait à des pratiques immorales. Au verset 5, il est aussi question d’autres formes d’idolâtrie, toujours en faveur aujourd’hui parmi les nations dites « civilisées ».
                  – Il y avait, parmi le peuple d’Israël, ceux qui se prosternaient sur les toits devant l’armée des cieux. On étudiait déjà le mouvement des astres, avec la prétention insensée de prédire ainsi l’avenir. L’astrologie est une pratique ancienne qui est condamnée par Dieu comme une idolâtrie (2 Rois 21 : 3 ; Jér. 8 : 2 ; 19 : 13).
                  – D’autres juraient par leur idole Malcom (probablement Moloch) et se prosternaient aussi devant l’Éternel ! Ils oubliaient ainsi l’injonction de la loi : « Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face » (Deut. 5 : 7 ; 2 Rois 17 : 32-41).
                  – D’autres, enfin, étaient ouvertement incrédules et Sophonie de conclure au verset 7 : « Fais silence, devant le Seigneur, l’Éternel ! car le jour de l’Éternel est proche » et devant lui toute bouche sera fermée (Rom. 3 : 19).

            Les versets 8 à 13 décrivent ce qu’il adviendra de tous ceux qui font le mal : « Je punirai » (v. 8-9, 12). Dieu a préparé un grand souper et il a convié ses invités (Apoc. 19 : 17-18). Il punira :
                  – « tous ceux qui se vêtent de vêtements étrangers ». Ces hommes affichaient leur déloyauté envers l’Éternel en adoptant des manières de se vêtir en usage au milieu des nations idolâtres. La convoitise chez Acan d’un beau manteau de Shinhar (Jos. 7 : 21) fut, d’ailleurs, le premier péché public en Israël. À cet égard, quel est notre comportement vestimentaire à nous qui, aujourd’hui, faisons profession de servir Dieu (Rom. 12 : 2 ; 1 Pier. 3 : 3 ; 1 Tim. 2 : 9) ?
                  – « tous ceux qui sautent par-dessus le seuil ». C’était une pratique superstitieuse, le seuil étant considéré comme hanté par des divinités néfastes : il fallait éviter d’y marcher (1 Sam. 5 : 5). Satan se cache perfidement pour mieux séduire, en particulier sous la forme de la superstition. Même des « chrétiens » en viennent, de nos jours, à se fier aux horoscopes, aux talismans, à « toucher du bois » pour se préserver, prétendent-ils, d’événements désagréables. Gardons-nous de tels pièges, rejetons avec une sainte énergie les vaines spéculations de l’esprit humain (1 Tim. 6 : 20-21 ; 2 Tim. 2 : 16-17, 23 ; Tite 3 : 9).

            En Matthieu 12. 43-45, les paroles du Seigneur Jésus lui-même nous donnent un tableau frappant de l’idolâtrie future parmi les Juifs. Ici, l’esprit immonde est l’idolâtrie. Les Juifs, depuis la déportation, ont abandonné l’idolâtrie, l’esprit immonde ayant momentanément quitté la maison juive. Mais il y retournera (peut-être par le biais de la drogue et de la musique) et leur dernier état sera pire que le premier. Ils adoreront l’homme de péché, un chef-d’œuvre de Satan. Il prendra place, à la fin des temps, dans le temple de Dieu (2 Thes. 2 : 3-10).
            Jérusalem sera soigneusement fouillée avec des lampes, à la recherche de ces personnes qui disent dans leur cœur : « L’Éternel ne fera ni bien ni mal » (v. 12 ; Job 22 : 17 ; Jér. 5 : 12). Ils ne se reposeront plus « tranquilles sur leurs lies », complètement indifférents et satisfaits d’eux-mêmes (Jér. 48 : 11). Le vin nouveau doit d’abord être transvasé de tonneau en tonneau, jusqu’à ce qu’il devienne clair, dépouillé, toute sa lie s’étant peu à peu déposée. La lie est le dépôt qui reste au fond d’un récipient. L’image signifie donc : ne pas avoir été épuré par l’épreuve. Le Seigneur sait ce qu’il fait quand Il nous remue et nous arrache à notre nonchalance (Ps. 119 : 67).
            L’état moral des Juifs au moment de la réforme entreprise par Josias, que Sophonie ne mentionne pas, préfigure leur état final.

            Quelqu’un a écrit au sujet du verset 12 - « Je fouillerai Jérusalem avec des lampes » : Rien ne peut échapper à l’œil scrutateur de Dieu. Il sait tout. Il voit tout. « Si je dis : Au moins les ténèbres m’envelopperont, - alors la nuit est lumière autour de moi. Les ténèbres même ne sont pas obscures pour me cacher à toi, et la nuit resplendit comme le jour, l’obscurité est comme la lumière » (Ps. 139 : 11-12). Dieu sonde même le plus profond de nos cœurs et de nos pensées : « L’Éternel sonde tous les cœurs et discerne toutes les imaginations des pensées » (1 Chr. 28 : 9). « Il n’existe aucune créature qui soit cachée devant lui, mais tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4 : 13). Puissions-nous être davantage conscients de ces « lampes » de Dieu qui fouillent les coins les plus obscurs de nos cœurs, et que cela ait un effet sanctifiant sur notre marche et sur nos pensées.

                        Le « jour de l’Éternel » (v. 14-18)

            Dans le Nouveau Testament, le « jour de l’Éternel » est appelé le « jour du Seigneur » (1 Thes. 5 : 2 ; 2 Thes. 2 : 2 ; 2 Pier. 3 : 10). Il ne désigne pas une journée de 24 heures, mais la période qui commence avec l’apparition de Christ en gloire avec les siens. Le Seigneur viendra alors pour exercer le jugement sur les nations et établir son glorieux règne de paix (Matt. 25 : 31-34 ; Apoc. 19). Le jour du Seigneur sera précédé par l’apostasie totale de la chrétienté et la venue de l’Antichrist, « l’homme de péché » (2 Thes. 2 : 3). Les jugements qui accompagneront le jour du Seigneur surprendront alors les hommes comme un voleur dans la nuit (1 Thes. 5 : 4 ; 2 Pier. 3 : 10).
            Ce « jour de l’Eternel » est décrit en détail dans ces versets de Sophonie, comme le fait aussi le prophète Joël dans le chapitre 2 de son livre. La voix de l’Éternel sera entendue (Ps. 29 : 3-9 ; Es. 66 : 6). « L’homme vaillant poussera là des cris amers » (v. 14), réalisant, dans ce jour de détresse et d’angoisse, qu’il est incapable de se mettre à l’abri de la tempête : « Ils marcheront comme des aveugles, car ils ont péché contre l’Éternel » (v. 17). Comparons cela avec ce que disent d’autres versets à ce sujet (Joël 3 ; Amos 5 : 18-20 ; 8 : 9).
            « Leur argent ni leur or ne pourra les délivrer » (v. 18). Car « par le feu de sa jalousie », en présence de l’idolâtrie, tout le pays sera subitement détruit par l’Éternel.

            Au sujet du verset 17 - « Ils ont péché contre l’Eternel » -, on a écrit : Aujourd’hui des personnes qui se disent chrétiennes aimeraient bannir ce mot « péché » de notre vocabulaire. Elles s’imaginent qu’avec les immenses progrès des connaissances et des sciences, l’homme s’améliore de plus en plus et tend à la perfection. Le tableau de l’iniquité de Jérusalem et de Juda que nous peint Sophonie suffit à nous convaincre qu’il n’en est rien ; bien au contraire.


D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 13)

 

A suivre