Le grand voyage
Lire Actes 27
Le récit du voyage de l'apôtre Paul et de ses compagnons en Actes 27 illustre le grand voyage dans lequel nous sommes tous engagés car, en vérité, tout le monde est en route vers l'éternité. Que d'orages, de tempêtes et de difficultés de toutes sortes pouvons-nous rencontrer ! Mais, si nous avons cru au Seigneur Jésus, nous avons la certitude de sa protection pour finalement parvenir au « port désiré » (Ps. 107 : 30). Là, il n'y aura plus ni vents ni tempêtes ; là, notre Sauveur nous attend. Nous jouirons de l'éternelle paix !
Déjà, les premiers vents contraires !
Peut-être, dès le début du voyage, avons-nous déjà à subir les « vents contraires » (v. 4) semblables à ceux que l'apôtre Paul a lui-même rencontrés en commençant cette longue traversée de la mer Méditerranée, entre Césarée et Rome. Nous désirons prendre une bonne décision avant de nous remettre en route, réalisant que les vents soufflent dans tous les sens. Nous nous demandons quel est le bon chemin, celui qu'il faut suivre. Alors, comme le centurion l'a fait en demandant conseil au pilote et au patron du navire, nous allons voir des personnes tenues pour instruites et avisées. Nous avons sans doute raison de chercher à recevoir les conseils de ceux qui sont susceptibles de nous indiquer le chemin à suivre pour réussir dans nos projets (Prov. 15 : 22).
N'hésitons pas cependant à écouter un frère qui a du bon sens, instruit dans la parole de Dieu. Il a peut-être déjà contribué à nous montrer le chemin du ciel. Nul doute qu'il cherchera, de tout son coeur, en se laissant diriger par l'Esprit de Dieu, à nous aider à faire des choix souvent difficiles.
Les aléas du voyage
Nous pouvons alors poursuivre notre voyage. Il s'agit d'abord simplement de contourner ce qui pourrait être comparé un peu à cette île de Crète, un obstacle de peu d'importance. Ce n'est pas, semble-t-il, un chemin difficile à emprunter, d'autant que « le vent du midi souffle doucement » (v. 13). Tout est donc, en apparence du moins, simple et facile.
En pratique, il peut s'agir par exemple d'un stage qui semble ne présenter aucun caractère inquiétant. Ne doit-il pas servir simplement à contrôler, ou peut-être à accroître nos capacités ? En somme, c'est une solution « provisoire » qui nous est proposée, une simple transition dans notre vie, dans l'attente de jours meilleurs... Cette façon de voir paraît juste ; pourtant, même pour cette petite étape, si anodine en apparence, nous avons besoin de la même protection, de la même dépendance, des mêmes prières que pour parcourir une plus longue traite. Dans ce dernier cas, nous sommes sans doute davantage sur nos gardes ! Nous craignons à juste titre qu'elle ne tarde pas à se hérisser de difficultés de toutes sortes.
Il se peut que l'on pense secrètement : le vent du midi souffle tout doucement, laissons-nous simplement porter ! Avons-nous réalisé dans quelle « fausse » direction ce vent si agréable peut nous entraîner ?
Ainsi Jonas s'engage, de sa propre volonté, sur un chemin qui descend à Joppé. Il y trouve un navire partant justement vers Tarsis, loin de l'Eternel (Jonas 1 : 3).
Le jeune homme dont parle le livre des Proverbes, en passant dans une certaine rue, se dirige délibérément à la rencontre de la femme étrangère. Celle-ci, en dépit d'une apparence religieuse va l'entraîner vers la mort : il ira après elle « comme le boeuf va à la boucherie » (Prov. 7 : 10, 14, 22) !
L'attrait exercé par le présent siècle mauvais a conduit inévitablement Démas, et tant d'autres avec lui, à la chute (2 Tim. 4 : 10).
Ainsi Jonas s'engage, de sa propre volonté, sur un chemin qui descend à Joppé. Il y trouve un navire partant justement vers Tarsis, loin de l'Eternel (Jonas 1 : 3).
Le jeune homme dont parle le livre des Proverbes, en passant dans une certaine rue, se dirige délibérément à la rencontre de la femme étrangère. Celle-ci, en dépit d'une apparence religieuse va l'entraîner vers la mort : il ira après elle « comme le boeuf va à la boucherie » (Prov. 7 : 10, 14, 22) !
L'attrait exercé par le présent siècle mauvais a conduit inévitablement Démas, et tant d'autres avec lui, à la chute (2 Tim. 4 : 10).
Soudain, la tempête
Or voici qu'à ce vent du midi qui soufflait doucement, succède subitement un vent orageux ; dans ce récit des Actes, il s'agit de l'Euroclydon, descendant violemment de l'île, apportant la tempête et provoquant une véritable catastrophe pour les navigateurs (v. 14).
A l'expérience encore toute fraîche d'une vie relativement facile, succède la triste réalité. Nous avions cru boire à longs traits à une source rafraîchissante; or, elle se révèle n'être qu'une citerne crevassée ; la voici brusquement vide ! (Jér. 2 : 13). Peut-être s'agit-il d'un « ami » avec lequel nous avons dépensé tout notre bien ? Il disparaît quand la bourse est vide et nous voilà réduits, faute de mieux, à désirer partager les gousses avec les pourceaux (Luc 15 : 16) !
Ah ! Si seulement les responsables sur ce navire avaient écouté en temps voulu l'apôtre Paul ! (v. 21). Ah ! Si nous avions su écouter les sages conseils de ce frère âgé que nous étions pourtant allés consulter !
Le naufrage
Tout à coup, il faut chercher à tout prix à sauver sa vie ! Alors, les choses que nous tenions jusqu'ici pour précieuses sont jetées à la mer pour délester le navire (v. 19, 38) ! On cherche, au prix de beaucoup d'efforts, à se rendre maître de la chaloupe, espérant encore qu'elle sera un moyen de sauvetage !
Ainsi dans l'épreuve, ce qui était considéré jusqu'alors comme indispensable, doit être abandonné, même si l'on s'efforce de sauvegarder ce qui semble utile pour rester en vie, dans un jour plus mauvais encore (Job 2 : 4).
Peut-on vraiment connaître un jour encore plus terrifiant ? Dans les circonstances relatées dans les Actes, les navigateurs sont restés quatorze jours sans manger, sans voir le soleil ni la lune (v. 20, 27). Même le ciel paraissait fermé ! Pourtant, il n'en était rien, car une voix divine se fait entendre. Elle vient dire à chaque « bien-aimé » du Seigneur : « Ne crains point » (v. 24) et l'apôtre, à son tour, peut dire à ses compagnons : « Ayez bon courage » (v. 25).
Ecoutons Celui auquel même les ténèbres ne sauraient nous cacher ! Bien que nous devions récolter ce que nous avons semé, Il ne reste jamais indifférent à nos épreuves !
Confions-nous entièrement à ce Dieu fidèle : il accomplira ses promesses. Nous aurons probablement à traverser des moments difficiles, à connaître les conséquences de notre propre volonté, les effets pernicieux de notre « moi ». Il faudra finalement tout abandonner : la barque de sauvetage, le gouvernail, les ancres ! La Parole nous avertit : « Ne t'appuie pas sur ton intelligence... Ne sois pas sage à tes propres yeux » (Prov. 3 : 5, 7) ; elle met en garde contre « l'enseignement des hommes, selon les éléments du monde » (Col. 2 : 8).
Pour apporter la délivrance, Dieu peut se servir, s'il le juge bon, des mêmes moyens qui nous ont conduits au désastre ! Il s'agira sans doute des matelots, ou bien simplement du vent ! Dans sa main, le résultat est assuré ; alors même que toute espérance d'être sauvés est perdue pour les naufragés, « tous parviennent à terre, sains et saufs » (Act. 27 : 20, 44). Certes, ce n'est pas une arrivée triomphale, loin de là ! L'ouvrage peut être consumé, mais finalement l'ouvrier est sauvé, toutefois comme à travers le feu (1 Cor. 3 : 15) !
Combien il serait préférable d'avoir une riche entrée « dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pier. 1 : 11) ! Faire un beau voyage, productif pour le Maître et pour sa joie, doit être le désir du coeur de chaque racheté (Jean 15 : 8). Alors, chemin faisant, « la chaîne » des vertus chrétiennes, commençant par la foi et couronnée par l'amour, sera visible de tous (2 Pier. 1 : 5-7) !
Recherchons le secours de Celui qui a promis sa présence aux siens, tous les jours (Matt. 28 : 20). Comptons sur Lui plutôt que sur nos « provisions », notre boussole ou même notre navire ! Recherchons diligemment sa présence !
Partout avec Jésus ! Conduit par mon Sauveur,
Que ce soit la fournaise ou la sombre douleur ;
Dans les jours de repos, de travail ou de peine,
Partout avec Jésus, où son amour me mène !
Il marche devant moi, m'encourage à Le suivre
Partout avec Jésus, pour mourir et pour vivre !
Apprenons à Lui parler comme à un Ami intime (Nom. 7 : 89). Laissons-nous former, modeler par le Maître, apprenons à dépendre de lui seul. Ayons soin de Le glorifier et de défendre ses intérêts. Ayons à coeur de Le représenter dignement durant son absence, soyons de vrais « ambassadeurs pour Christ ». Et tout à l'heure, nous pourrons l'entendre dire : « Tu as été fidèle en peu de chose... entre dans la joie de ton maître » (Matt. 25 : 21).
L'éternel salut est le prix, le but,
Vers lequel je cours ;
Seigneur, pour l'atteindre, à Toi j'ai recours. (H. et C. 82)
Auteur inconnu