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Communion et service


Se séparer du mal pour « invoquer le Seigneur d’un cœur pur »
Poursuivre « la justice, la foi, l’amour, la paix »
Servir « devant Dieu et le Seigneur Jésus Christ »
Continuer à proclamer que Dieu est un Dieu Sauveur
Convaincre, reprendre, exhorter, avec toute patience et doctrine (2 Tim. 4 : 2)
Que le serviteur reconnaisse les droits du Seigneur sur lui


            Les parties du Nouveau Testament qui décrivent les derniers jours mettent clairement en évidence le fait que les sphères de la communion et du service ne sont pas les mêmes. La seconde épître à Timothée fait apparaître cela tout spécialement ; et comme elle est écrite pour ceux des serviteurs du Seigneur qui désirent être « fidèles », elle est d’une valeur exceptionnelle parce qu’elle nous guide quant à ces importantes questions.
 

Se séparer du mal pour « invoquer le Seigneur d’un cœur pur »

            La première chose à considérer concernant l’homme fidèle est de savoir comment il se situe par rapport au témoignage du Seigneur ; « ne pas avoir honte du témoignage du Seigneur » (2 Tim. 1 : 8), et « se présenter à Dieu, approuvé » (2 : 15) prendra le pas sur toute autre chose. Ensuite, viendra la communion avec d’autres – avec « ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur » (v. 22). Pour une telle communion, il doit s’être purifié de ceux qui ne sont pas fidèles à la vérité concernant la Personne et l’œuvre de Christ, ou qui d’une manière ou d’une autre renient notre très sainte foi. 2 Timothée 2 nous encourage à penser que ceux qui agissent ainsi ne manqueront pas de compagnie ; ils en trouveront d’autres qui se seront aussi purifiés eux-mêmes d’associations impures, et marcheront avec ceux-là. Le lien qui unit de telles personnes est un lien positif, c’est le Seigneur Lui-même ; ils « invoquent le Seigneur d’un cœur pur ». Mais cela n’est pas possible sans la séparation du mal.
            Il est significatif que le Seigneur, juste avant de parler pour la première fois de la vérité concernant son Assemblée (Matt. 16 : 12, 18), mette en garde contre le levain des pharisiens et des sadducéens. Ces levains sont l’orgueil et l’iniquité ecclésiastique et doctrinale, qui contaminent plus ou moins tout ce qui est en contact avec elles. « Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Cor. 15 : 33), et la vérité concernant Christ et son Assemblée ne peut être maintenue d’une main, alors que l’autre s’agrippe à ce qui détruit la vérité. Ce qui est pur ne purifie pas ce qui est corrompu, mais est rapidement corrompu lui-même. De cela découle l’exhortation : « Qu’il se retire (ou : s’écarte) de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2 Tim. 2 : 19) . Qu’il se purifie lui-même des vases à déshonneur en se séparant d’eux (v. 20). Mais le lien qui unit dans la communion doit être un lien positif ; une simple séparation du mal n’est pas une garantie que nos pieds sont dans le chemin de la vérité. Notre séparation doit être vers le Seigneur, sans quoi elle sera de peu de valeur à ses yeux ; s’il en est autrement, elle risque de tendre vers l’orgueil, qui gâtera à la fois la communion et le service.


Poursuivre « la justice, la foi, l’amour, la paix »

            En même temps que cette séparation pour le Seigneur, il doit y avoir de la diligence et de l’énergie pour poursuivre « la justice, la foi, l’amour, la paix » (2 Tim. 2 : 22). Ces choses constituaient les plus beaux traits de l’Église dans la fraîcheur de son premier amour pour Christ. Ils étaient alors l’habitude générale et la vie pratique des croyants – l’atmosphère même dans laquelle les disciples vivaient, se réjouissaient et prospéraient. Hélas, les principes et objectifs mondains ont si largement supplantés ces divines qualités dans la maison de Dieu ! Mais manifestons de la diligence en tendant vers ces choses, et tenons-les ferme, avec un constant exercice de cœur et de conscience. Béni soit Dieu, ils ne sont pas hors de portée de qui que ce soit, ou de tous ; mais c’est seulement dans la séparation du mal et dans la fidélité au Seigneur qu’on peut les tenir ferme.
            Les premiers jours de l’Eglise sont comparables au temps où tout Israël se rassembla vers David à Hébron, et le fit roi ; alors que ces derniers jours sont semblables au temps où David fuyait devant Absalon ; en ce temps-là les Keréthiens et les Peléthiens et les Guitthiens se montrèrent fidèles à David. Leur amour pour David était ce qui les unissait ; ils voulaient partager sa réjection, et rester attachés à lui envers et contre tout. Ils ne formaient pas une nouvelle compagnie ; ils étaient seulement fidèles à ce qui était dès le commencement – fidèles à l’alliance qui avait été faite 30 ans auparavant à Hébron. Ainsi ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur ne forment rien de nouveau lorsqu’ils marchent ensemble ; ils ne font que retourner à ce qui était au commencement, et trouvent dans le jour le plus sombre ce qu’il était pour son Eglise dans le jour le plus glorieux. Le Seigneur est le lien qui les unit. Voilà la communion, et elle exige que nous soyons sans compromis envers ce qui constitue une traîtrise envers Lui.


Servir « devant Dieu et le Seigneur Jésus Christ »

            Mais la sphère du service est beaucoup plus large que cette sphère de la communion : cela nous emmène au chapitre 4 de cette même épître. Combien l’adjuration avec laquelle ce chapitre s’ouvre est solennelle : « Je t’adjure devant Dieu et le Christ Jésus - qui va juger vivants et morts -, et par son apparition et par son règne : prêche la Parole : insiste que l’occasion soit favorable ou non, convaincs, reprends, exhorte, avec toute patience et doctrine » (2 Tim. 4 : 1-2). Ce n’est pas devant ses frères que l’homme fidèle doit servir le Seigneur, comme si c’était eux qui pouvaient déterminer quand et où il devrait servir. Ceci ferait de lui le serviteur des hommes, et le placerait sous un joug de servitude. Ce n’est pas non plus sa propre volonté qui est le standard, comme s’il était son propre juge : ce serait de l’indépendance ; mais son service doit être devant Dieu et le Seigneur Jésus Christ, qui examinera attentivement tout ce qui aura été fait en son nom, lorsque ce sera accompli, selon son propre et parfait standard.
            A quel haut niveau se trouve ainsi placé tout vrai service, et à quelle lumière pénétrante est-il soumis ! Qui pourrait, en ayant conscience de la gravité de ces choses, servir avec légèreté ? Ou faire des compromis avec la vérité qu’il est appelé à prêcher ? Ou l’accommoder aux idées des hommes pour acquérir de la popularité ? Ou cacher la vérité par crainte des hommes ? Ou même limiter la sphère de son service pour tenir compte des idées préconçues de ses frères ? Le service du Seigneur est sacré ; il est placé sous Son autorité, et quiconque s’y engage en est responsable, et Lui rendra des comptes à ce sujet. Cette pensée amène le serviteur exercé sur ses genoux, et le courbe devant Dieu qui connaît tout, et devant le Seigneur qui éprouvera tout. Alors les hommes et le temps sombreront dans leur propre insignifiance ; ou deviendront simplement les objets et les occasions pour mener à bien la précieuse tâche qui est confiée au serviteur, tâche qui se situe au-delà des ordres et de l’autorité de l’homme.


Continuer à proclamer que Dieu est un Dieu Sauveur

            Notre communion doit être marquée par la pureté ; notre service doit s’exercer là où se trouve le besoin. « Fais l’œuvre d’un évangéliste » (2 Tim. 4 : 5) s’applique à ce dernier point. Peu importe si ceux qui professent le christianisme abandonnent la vérité ou s’y opposent ; peu importe à quel point la multitude devient sans piété et indifférente aux droits de Dieu ; l’homme fidèle continuera à proclamer le fait que Dieu est un Dieu-Sauveur, que le précieux sang de Jésus est la grande preuve de son amour, et son œuvre expiatoire le fondement sur lequel Dieu peut justifier et bénir même le pire des hommes. Ces chrétiens qui affaiblissent l’évangile, ou disent qu’il n’est pas l’objet de leur intérêt ou de leur témoignage, ou qui se constituent en petits cercles choisis pour étudier la Parole dans le but de justifier la position qu’ils ont prise, ne font que démontrer combien ils sont devenus infidèles au précieux « dépôt » qui leur était confié (2 Tim. 1 : 14) et combien leur foi a succombé à la pression du grand nombre. Le serviteur du Seigneur doit rechercher les incroyants. Si l’amour de Dieu remplit son cœur, il le fera. Il fera face à des déceptions, des refus, de l’opposition et de la persécution ; les prières, les larmes et les exercices de cœur seront sa part, mais ayant reçu ce dépôt de la part du Seigneur il sera soutenu par la grâce qui vient de Lui et ne fléchira pas : en effet le péché, le chagrin, la mort et les flammes de l’enfer sont les mêmes que lorsque le Seigneur les dévoilait. Le monde ne peut pas satisfaire les âmes des hommes ; leurs cœurs sont vides, souvent brisés, et Christ est mort pour eux. Dieu les désire ardemment ; la vie leur est offerte ; le ciel est ouvert pour eux ; « il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent » (Luc 15 : 7), et Dieu est glorifié dans sa nature même par le salut de chacun d’entre eux.


Convaincre, reprendre, exhorter, avec toute patience et doctrine (2 Tim. 4 : 2)

            A certains est particulièrement confié le service de l’évangélisation ; qu’ils exercent leur don à tout moment et partout où l’occasion se présente – que l’occasion soit favorable ou non ; cependant ils doivent, de même que tous ceux qui veulent servir le Seigneur comme des hommes fidèles, s’adresser aussi à ceux qui professent le nom du Seigneur. Ils doivent « prêcher la Parole » -- convaincre, exhorter, reprendre avec toute patience et doctrine. Ceci ne veut-il pas dire qu’ils doivent apporter la Parole dans les cercles mêmes où elle rencontre de l’opposition ? Comme ils ne sont pas appelés à « convaincre et reprendre » ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur, ils doivent le faire là où se trouvent ceux qui « détournent leurs oreilles de la vérité » (v. 4). Ils doivent aller vers eux s’ils veulent s’acquitter de la tâche que Dieu lui a confiée. N’est-il pas clair que le serviteur, soumis à la direction du Seigneur, doit saisir chaque occasion et pénétrer par chaque porte ouverte en donnant une preuve certaine du ministère qu’il a reçu ?
            Mais quelle sagesse, quel courage faudra-t-il pour cela ! Comme il est facile pour des « fous de faire irruption là où les anges craignent de pénétrer », et après avoir fait irruption, de proclamer leur propre folie plutôt que la vérité de Dieu. Si l’on n’est pas appuyé sur le Seigneur, le courage peut défaillir, on peut délayer la vérité pour plaire à son entourage, ou être entraîné à être en communion avec ce qui est haïssable pour Dieu. Mais si, selon l’épître de Jude, tout en nous « édifiant sur notre très sainte foi » avec ceux qui partagent la même pensée, nous voulons en arracher d’autres hors du feu (Jude 20-23), nous devons aller à eux, comme les anges allèrent à Sodome pour arracher Lot de cette cité condamnée – les tirer hors de ces doctrines qui détruisent l’âme, et des plaisirs mondains dans lesquels la chrétienté se vautre en compagnie du monde – odieux pour nous comme l’était la souillure de Sodome pour les anges envoyés là-bas pour la délivrance de Lot.
            Le prophète désobéissant, en 1 Rois 13, est un exemple et un avertissement pour nous. Il a été envoyé pour proclamer la Parole de l’Éternel contre l’autel idolâtre de Béthel. Fidèle jusque-là, il a ensuite été amené là-bas à se trouver en communion avec quelqu’un qui proclama être un prophète tout comme lui ; c’est ainsi que son service arriva à un terme soudain et triste sous le jugement de Dieu.


Que le serviteur reconnaisse les droits du Seigneur sur lui

            Je n’insiste pas sur la « liberté » du serviteur du Seigneur ; c’est un terrain d’un niveau trop bas pour que l’homme fidèle s’y place ; il a trop le goût de l’esprit socialiste du jour, et pourrait facilement dégénérer en ce que « chacun fait ce qui est bon à ses yeux » (Jug. 17 : 16 ; 21 : 25) . Mais j’insiste sur les droits du Seigneur sur ses serviteurs. La seule liberté que possède un serviteur du Seigneur est la liberté vis-à-vis de tout autre joug afin d’être l’esclave de son Maître, ce qui après tout est une glorieuse liberté. Il ne peut pas obéir à deux maîtres (Matt. 6 : 24), mais doit être libre de toute entrave pour servir Celui qui l’a enrôlé comme soldat (2 Tim. 2 : 4). Il doit être à la disposition de son Maître.
            Le Seigneur est en dehors de Laodicée (voir Apoc. 3 : 20), et le serviteur fidèle, par loyauté envers Lui, doit l’être aussi. Il ne peut avoir aucune communion avec ce qui exclut son Seigneur, mais doit être prêt à heurter à la porte fermée, si le Seigneur se plaît à l’utiliser ainsi, ou à apporter un message d’amour fidèle et patient à quiconque a des oreilles pour entendre à l’intérieur. Certains de ceux qui appartiennent à la maison de Dieu sont dispersés dans des lieux étranges de la chrétienté, et le serviteur fidèle et sage sera sur le qui-vive pour leur apporter une portion de nourriture au « temps convenable » (Luc 12 : 42) de la part de son Seigneur. En tant que serviteur il a une unique obligation, elle est envers son Maître. Qu’il s’acquitte de cela, et il ne portera pas atteinte à la communion.
            On peut se demander si, dans la grande organisation de la chrétienté, la vérité tout entière serait tolérée. Eh bien, il ne peut y avoir de compromis et, là où la vérité n’est pas admise, il y a une porte fermée. Mais là où la vérité n’est pas connue, et où l’on ne s’y oppose pas, celui qui est fidèle et sage pourrait trouver une porte ouverte. De plus il y a des cercles dans lesquels on jouit d’une mesure de lumière, et où le Saint Esprit a opéré ; l’homme de Dieu n’ignorera pas cela ou ne le minimisera pas, mais le reconnaîtra et l’approfondira comme il pourra. L’œuvre de Dieu est une ; elle approche de sa pleine réalisation. Heureux seront ces serviteurs que le Seigneur, quand il viendra, trouvera faisant fructifier diligemment pour Lui ce qui leur a été confié (Luc 19 : 13), travaillant dans des milieux variés, cherchant sur « les chemins » et « le long des haies » des invités pour le festin (Luc 14 : 23, tout en conservant leurs vêtements non souillés par la chair (Jude 23).


J.T. MAWSON