LA DEUXIEME EPITRE AUX THESSALONICIENS (1)
Introduction
2 THESSALONICIENS : chapitre premier
1- Salutations : v. 1-2
2- Sujets d'actions de grâces : v. 3-4
3- La justice de Dieu envers l'église et envers le monde : v. 5-9
2 THESSALONICIENS : chapitre premier
1- Salutations : v. 1-2
2- Sujets d'actions de grâces : v. 3-4
3- La justice de Dieu envers l'église et envers le monde : v. 5-9
Dans sa première lettre, l'apôtre Paul avait apporté des encouragements et de la consolation à ses frères et soeurs de Thessalonique. Il avait présenté à ces jeunes croyants les précieuses vérités concernant la venue du Seigneur pour les siens et il les avait rassurés quant au sort des croyants qui étaient déjà passés par la mort (1 Thes. 4 : 15-18).
Peu de temps après, l'apôtre leur adresse cette deuxième épître, car ils sont bouleversés par les persécutions et les tribulations qu'ils doivent endurer. De faux enseignements ont été introduits parmi eux et ont jeté le trouble dans les esprits ; une confusion tend à se créer entre la venue du Seigneur pour chercher les siens et sa venue en gloire pour établir son règne. De plus, les désordres déjà signalés par l'apôtre (1 Thes. 5 : 14) se sont aggravés (2 Thes. 3 : 10).
Le but de l'apôtre, en écrivant à nouveau à ces Thessaloniciens qui souffrent, est donc de les affermir dans la foi afin qu'ils ne tombent pas dans le piège tendu par les faux docteurs.
Cette courte épître contient des indications précises concernant les événements prophétiques qui se dérouleront entre la venue du Seigneur pour chercher les siens (2 : 1) et le jour de sa manifestation au monde (2 : 8). Ce sera cette période des jugements dont parle l'Apocalypse (chapitres 6 à 19) et que Jésus mentionne dans son discours prophétique (Matthieu 24 ; Marc 13 ; Luc 21) .
Alors que la première épître évoquait la joie et les résultats de la conversion, la deuxième nous entretient davantage des progrès de la foi au travers des épreuves.
Après la partie doctrinale (chapitre 1 et 2 : 1-12), la partie pratique (à partir du verset 13 du chapitre 2) contient des exhortations à tenir ferme les enseignements reçus, ainsi qu'un avertissement concernant une fâcheuse tendance à la paresse qui caractérisait certains croyants de Thessalonique.
Comme dans la première épître, Paul s'associe avec Silvain et Timothée pour écrire une deuxième fois aux Thessaloniciens. Ces deux serviteurs avaient oeuvré avec l'apôtre durant son séjour à Thessalonique (Act. 17 : 1-4). Avec Paul, ils continuaient à rendre grâces et à prier en faveur des Thessaloniciens (v. 3, 11).
La lettre est adressée à tous les vrais croyants de Thessalonique, qui formaient alors l'église (ou l'assemblée) de cette ville. L'assemblée de Thessalonique est « en Dieu notre Père et dans le Seigneur Jésus Christ » (v. 1). Cette précieuse relation est fondée sur l'oeuvre du Seigneur à la croix ; après sa résurrection, Il a dit à Marie de Magdala : « Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17). L'apôtre souhaite pour ses frères et soeurs de Thessalonique une appréciation toujours plus grande de l'étroite relation qui les unit à « Dieu le Père » (1 Thes. 1 : 1). Ici, l'expression employée par Paul est : « Dieu notre Père ».
Dans la première épître, la salutation était accompagnée du souhait : « grâce et paix à vous ». Par contre ici, Paul mentionne la source des salutations : « de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ! » (v. 2). L'apôtre fait connaître à ces jeunes croyants qui souffrent l'intérêt que leur portent les Personnes divines.
Cette expression « grâce et paix » caractérise les lettres de Paul. La grâce de Dieu est mentionnée d'abord : le croyant doit la connaître avant de jouir d'une pleine paix intérieure. La grâce est prodiguée par Dieu lui-même (v. 12) ; elle est le moyen par lequel Dieu donne au chrétien une « consolation éternelle » et une « bonne espérance » (2 : 16).
La paix de Dieu accorde la sérénité qui permet d'affronter les difficultés. Elle « surpasse toute intelligence et garde nos coeurs et nos pensées dans le Christ Jésus » (Phil. 4 : 7). Elle peut être goûtée au sein de l'épreuve. C'est le « Seigneur de paix lui-même » qui la donne, « toujours » et « en toute manière » (3 : 16).
L'apôtre Paul mentionne fréquemment, en particulier au début de ses épîtres, ses actions de grâces à Dieu pour les assemblées (Rom. 1 : 8 ; 1 Cor. 1 : 4 ; Eph. 1 : 16 ; Phil. 1 : 3 ; Col. 1 : 3 ; 1 Thes. 1 : 2).
Malgré le constat de quelques troubles dans l'assemblée de Thessalonique (2 : 2 ; 3 : 6), Paul et ses compagnons remercient Dieu ; ils considèrent cette forme de prière comme une obligation envers Lui (« nous devons toujours grâces à Dieu » - v. 3). N'avaient-ils pas déjà obtenu une réponse à leur prière mentionnée dans la première épître (3 : 10-12) ? La foi et l'amour des Thessaloniciens avaient nettement progressé et leur patience dans les souffrances qu'ils enduraient était remarquable : elle constituait un profond sujet de reconnaissance pour l'apôtre qui y voyait un signe de vitalité spirituelle de l'assemblée.
2.1 : La foi et l'amour
Dans la première épître, l'apôtre avait désiré « suppléer » à ce qui manquait à la foi des Thessaloniciens (1 Thes. 3 : 10) ; maintenant, leur foi augmentait « beaucoup » (elle avait progressé au-delà de toute mesure).
Paul avait exhorté ces croyants à « abonder et à surabonder en amour les uns envers les autres » (1 Thes. 3 : 12) ; cette exhortation avait porté du fruit car désormais l'amour de « chacun » d'eux, « l'un pour l'autre, abondait » (v. 3). Cet amour réciproque prouvait bien leur appartenance à Christ, comme disciples (Jean 13 : 35).
2.2 : La patience
Le mot « patience » a ici le sens de persévérance, d'endurance. Dès le début de leur vie chrétienne, les Thessaloniciens avaient reçu la Parole accompagnée de grandes tribulations, mais avec la joie de l'Esprit Saint (1 Thes. 1 : 6). La foi et la patience qu'ils manifestaient dans les persécutions et les tribulations étaient telles que Paul pouvait « se glorifier » d'eux dans les assemblées (v. 14).
Paul était en mesure d'apprécier les persécutions supportées par ses frères puisque lui-même en avait subi de la part des Juifs (Act. 13 : 50 ; 1 Thes. 2 : 15). Il pouvait donc rendre témoignage, dans les assemblées de Dieu, à leur sujet (v. 4). Déjà, dans sa première lettre, il s'était glorifié des Thessaloniciens devant le Seigneur (1 Thes. 2 : 19).
Sachons relever le bien produit par Dieu chez d'autres chrétiens, d'abord devant Lui ; mais ne pouvons-nous pas en rendre témoignage aussi devant nos frères, sans toutefois user de flatterie ?
Il est remarquable de voir que Paul s'attache à montrer d'abord le côté positif, celui de la foi des Thessaloniciens, avant d'aborder des aspects négatifs (en relevant des erreurs qui se répandaient dans l'assemblée).
2.3 : Pas de mention de l'espérance
Qu'étaient devenues maintenant, chez les Thessaloniciens, l'espérance et la joie de l'Esprit Saint (1 Thes. 1 : 3, 6) ? L'apôtre ne les mentionne plus ici, mais il place devant les coeurs de ses lecteurs des vérités propres à ranimer ces sentiments.
La persécution, qui avait sévi à Thessalonique, avait obligé l'apôtre à interrompre son séjour dans cette ville (Act. 17 : 10) ; ces jeunes croyants étaient restés fermes dans la foi, mais Satan attaquait maintenant d'une autre manière en leur faisant croire que les persécutions qu'ils subissaient prouvaient que le jour du jugement était arrivé.
En réalité, ils étaient appelés à souffrir pour le royaume de Dieu : c'est par « beaucoup d'afflictions » qu'il faut y entrer, affirmaient les apôtres en exhortant d'autres chrétiens (Act. 14 : 22). Les souffrances ne sont pas le moyen d'être rendus dignes au royaume de Dieu : elles sont plutôt une sorte de sceau sur les croyants, manifestant qu'ils le sont. « Celui qui ne prend pas sa croix et ne vient pas après moi, n'est pas digne de moi » (Matt. 10 : 38), avait déclaré le Seigneur. Ainsi, Pierre et les autres apôtres « se réjouissaient d'avoir été estimés dignes de souffrir des opprobres pour le nom de Christ » (Act. 5 : 41).
3.1 : Le « juste jugement de Dieu » envers sa maison
En 1 Pierre 4 : 17, nous lisons : « le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu ». Ce jugement est « juste » (v. 5) ; Dieu permet les tribulations afin de purifier son peuple, le ramener à lui et le former. Ainsi, Il poursuivait un but en faisant passer les Thessaloniciens par la souffrance : prouver la réalité de leur foi et démontrer qu'ils étaient dignes de régner avec Christ. Lorsqu'Il apparaîtra, la preuve sera donnée que Dieu est juste - comme Il l'aura été en permettant l'épreuve - car alors Il donnera aux siens le repos dans la révélation de Jésus Christ (v. 7).
Dans sa première épître, l'apôtre Pierre encourage les croyants juifs de la dispersion qui souffraient pour Christ :
- ces souffrances, leur dit-il, constituent l'épreuve de la foi « pour un peu de temps », elles produiront la louange, la gloire et l'honneur dans la révélation de Jésus Christ (1 Pier. 1 : 6-7)
- c'est une chose « digne de louange » que de supporter des afflictions et de souffrir injustement par conscience envers Dieu (1 Pier. 2 : 19)
- ceux qui souffrent pour la justice sont bienheureux (1 Pier. 3 : 14)
- l'Esprit de gloire et de Dieu repose sur ceux qui sont insultés pour le nom de Christ (1 Pier. 4 : 14)
- ceux qui subissent des tribulations provenant de l'opposition de Satan seront rendus accomplis, affermis, fortifiés et établis sur un fondement inébranlable (1 Pier. 5 : 8-10).
3.2 : La justice de Dieu envers le monde
L'apôtre parle maintenant de ceux qui « font subir la tribulation » (v. 6) : c'est « une chose juste devant Dieu » que ces persécuteurs subissent eux-mêmes le jugement de Dieu. Si pour un temps ils en sont épargnés, leur rétribution suivra inexorablement : ils connaîtront le « châtiment d'une destruction éternelle », loin de la présence de Dieu (v. 9).
Alors, ils devront reconnaître, lors de la révélation du Seigneur, que ce qui a été infligé aux croyants, l'a été personnellement au Seigneur. Saul de Tarse, persécutant les chrétiens, a entendu le Seigneur lui dire : « Saul ! Saul ! Pourquoi me persécutes-tu ? » Act. 9 : 4).
Au verset 7, l'événement dont parle Paul (la « révélation du Seigneur Jésus du ciel ») est son apparition (ou épiphanie), distincte de sa venue (parousie) pour enlever les saints (1 Thes. 4 : 15-17). Ici, il s'agit de sa venue en gloire et en puissance avant l'établissement de son règne : cette apparition n'est pas le jour du Seigneur, mais un événement qui prend place durant cette période, à la fin de la grande tribulation.
4.1 : Le jour du Seigneur
Paul avait déjà mentionné le jour du Seigneur dans la première épître (1 Thes. 5 : 2-3). Ce jour est présenté maintenant sous deux caractères révélant la gloire du Seigneur :
- Il sera glorifié par le jugement qui s'abattra sur le monde (v. 8-9)
- Il sera admiré lorsqu'Il apparaîtra avec tous ceux qui auront cru (v. 10).
Le jour du Seigneur ne pouvait pas être arrivé, comme l'insinuaient les faux docteurs (2 : 2). L'apôtre avait exhorté les Thessaloniciens à servir et à attendre le Seigneur qui allait les « délivrer de la colère qui vient » (1 : 10). Il présente ici, ainsi que dans le deuxième chapitre, plusieurs arguments pour réfuter l'erreur de ceux qui prétendaient que les tribulations que connaissaient les croyants étaient le signe que le jour du Seigneur était là :
- le Seigneur viendra, mais ce ne sera pas pour prendre les siens, mais avec les siens ; ceux-ci auront été « épargnés de l'heure de l'épreuve » (Apoc. 3 : 10) ; leur « rassemblement » auprès du Seigneur (2 : 4) aura donc précédé « le jour du Seigneur ».
- le Seigneur ne viendra pas pour éprouver les siens – le tribunal de Christ aura d'ailleurs déjà eu lieu -, mais pour être glorifié en eux ; ils connaîtront déjà le repos éternel : celui-ci leur sera déjà acquis lors de la révélation du Seigneur (le texte ne dit pas lors de la révélation, mais dans la révélation – v. 7), puisqu'il commence dès l'enlèvement de l'Eglise (Jean 14 : 1-3 ; 1 Thes. 4 : 17).
- il faut que l'inique soit révélé et que l'iniquité soit parvenue à son comble pour que le Seigneur paraisse comme juge (2 : 3).
4.2 : La vengeance s'exerçant sur les impies
Lors de l'apparition publique du Seigneur décrite dans ces versets, la vengeance tombera sur ceux qui ne connaissent pas Dieu et sur ceux qui n'obéissent pas à l'évangile :
- ce sont des hommes des nations (1 Thes. 4 : 5) qui auront endurci leur coeur, ne voulant pas reconnaître Dieu malgré le témoignage (fourni par la création) de sa puissance éternelle et de sa divinité (Rom. 1 : 19-20)
- ce sont aussi des Juifs qui auront refusé la grâce de Dieu (Rom. 10 : 3, 16, 21).
Tous ces hommes impies auront affaire au Seigneur : Il ne sera pas pour eux le rémunérateur de ceux qui le recherchent (Héb. 11 : 6), mais le Dieu des rétributions (Jér. 51 : 56).
La vengeance et la rétribution appartiennent à Dieu seul (Deut. 32 : 35). Il n'appartient pas au croyant de se venger (Rom. 12 : 19), mais le Seigneur peut le faire contre quelqu'un qui fait tort à son frère (1 Thes. 4 : 6).
Par la voix du prophète Esaïe, l'Eternel disait à l'égard de Sion : « la vengeance vient, la rétribution de Dieu ! » (Es. 35 : 4). Le Seigneur les exercera avec ses armées célestes (les « anges de sa puissance »), « en flammes de feu » (v. 8). Le feu, signe de la présence du Dieu saint (Ex. 3 : 2), est également l'image du jugement divin (Héb. 10 : 27).
« Le châtiment d'une destruction éternelle de devant la présence du Seigneur et de devant la gloire de sa force » (v. 9), telle est la vengeance du Seigneur. Ce n'est pas une mort qui puisse mettre simplement un terme à la vie, avec la pensée d'une annihilation. C'est l'éloignement éternel de Dieu, la « peine d'un feu éternel » (Jude v. 7), une éternité dans les tourments, dans le « feu inextinguible, là où leur ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas » (Marc 9 : 44-47).
Quel avertissement est donné ici à tous ceux qui ont rejeté le salut de Dieu ! Aucun homme, s'il ne s'est pas repenti, ne pourra échapper à cette destruction éternelle. La présence du Seigneur et la gloire de sa force (v. 9) précipiteront les impies dans le malheur éternel. Alors, Celui qui aura été l'« homme de douleurs » (Es. 53 : 3) apparaîtra dans toute sa gloire pour le châtiment de ceux qui n'auront pas cru. Leur ruine définitive sera confirmée lors du jugement dernier (Apoc. 20 : 12-13).
4.3 : L'Eglise triomphante
Le verset 10 présente le côté positif du jour du Seigneur : Il sera « glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru ». Les Thessaloniciens avaient cru et souffraient pour le Seigneur. Ils faisaient donc partie de ceux qui seront glorifiés avec Lui (Rom. 8 : 17). Alors, le Seigneur sera vu avec les siens par ses adversaires, qui seront contraints de Le reconnaître comme Fils de Dieu. Les saints refléteront la gloire de Christ car ils lui auront été rendus semblables (1 Jean 3 : 2).
Si nous sommes croyants, nous attendons la venue du Seigneur (la « bonne espérance par grâce » -Tite 2 : 13a) ; mais nous devons aussi attendre et aimer son apparition (Tite 2 : 13b ; 2 Tim. 4 : 8), parce que le Seigneur sera glorifié dans ce jour-là.
Selon le rappel fait par Paul à la fin du verset 10 (« notre témoignage envers vous a été cru »), les Thessaloniciens n'avaient rien à craindre quant au jour du Seigneur : en dépit des suggestions de l'ennemi, ils avaient l'assurance qu'ils seraient présents avec le Seigneur lors de son apparition en gloire.
Le chapitre se termine par la prière que Paul, Silvain et Timothée formulaient pour les Thessaloniciens en raison de circonstances difficiles qu'ils traversaient. Ils désiraient que Dieu les juge « dignes de l'appel » et qu'Il accomplisse « tout le bon plaisir de sa bonté et l'oeuvre de la foi en puissance « (v. 11).
Les Thessaloniciens devaient témoigner de toutes les richesses de l'évangile dans le monde et ainsi se montrer (être estimés) dignes de leur appel glorieux. Ils devaient être stimulés afin que Dieu accomplisse en eux le « plaisir de sa bonté ». Tout dépendait de la grâce de Dieu envers eux (sa bonté) et résultait de l'action du Saint Esprit, et non de quelque mérite qu'ils aient pu avoir. L' « oeuvre de foi » était accomplie par la puissance de Dieu qui agissait en eux.
C'est ainsi que Christ peut être glorifié dans ses saints sur la terre, en attendant qu'Il le soit en eux lors de son apparition. C'est « la grâce de Dieu et du Seigneur Jésus » (v. 12) qui seule peut opérer en nous, croyants, pour que dès maintenant Christ soit glorifié dans nos vies et que, bientôt, nous soyons glorifiés dans le Seigneur lors de l'apparition de sa gloire.
Que cette prière de l'apôtre soit aussi la nôtre, afin que le nom du Seigneur soit glorifié dans notre marche chrétienne !