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FAUT-IL CRAINDRE UN NAUFRAGE ?
 

Quelques étapes de la vie de Paul (ch. 9 à 26)
Le voyage maritime conduisant Paul à Rome (ch. 27)
Quelques leçons à retenir du récit de ce naufrage
 

            Luc, le médecin bien-aimé (Col. 4 : 14) est l’auteur d’un Evangile, mais aussi des Actes des Apôtres. Conduit par le Saint Esprit lors de la rédaction de ce livre, Luc donne une large place au service missionnaire de l’apôtre Paul. Avant de considérer le récit du chapitre 27 pour en tirer de précieux enseignements, nous rappellerons brièvement ce que les chapitres précédents nous rapportent au sujet de la vie et du service de Paul.
 

Quelques étapes de la vie de Paul (ch. 9 à 26)

                           La conversion de Saul

            Saul de Tarse était « Hébreu des hébreux » (Phil. 3 : 5), il appartenait à la secte la plus exacte des Pharisiens. C’était un grand ennemi des chrétiens. Mais il est arrêté au cours de ses exactions, sur la route de Damas, par Jésus lui-même. Il est jeté à terre par une grande lumière venue du ciel et il est seul à entendre la réponse à sa question : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Act. 9 : 3-9).
            Désormais, sa vie a définitivement changé. Aveugle, Il est conduit par la main dans la ville. Solitaire, Il jeûne durant trois jours ; il s’humilie devant Dieu, se convertit et s’adonne à la prière (v. 11).
            Il reçoit la visite d’Ananias, tenu au courant des intentions du Seigneur à l’égard de Saul : « Va ; car cet homme est un instrument que je me suis choisi pour porter mon nom devant les nations, et les rois et les fils d’Israël, car je lui montrerai tout ce qu'il doit souffrir pour mon nom » (v. 15-16). Ananias obéit, lui impose les mains et dit : « Saul, frère, le Seigneur Jésus qui t’est apparu… m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli de l’Esprit Saint ».

                           La formation de Paul et ses premiers voyages missionnaires

            Saul se lève ; il est baptisé, mange, et reprend des forces. Il reste quelques jours avec les frères à Damas, prêche Jésus à l’étonnement général !
            Une longue période de formation va suivre, dans le désert d’Arabie, puis à Tarse, sa ville natale. C’est à Antioche, avec Barnabas que Saul sera bientôt appelé « Paul ». Il reçoit la main d’association de cette assemblée (Act.13 : 1-3). Envoyés par l’Esprit Saint, ils font ensemble un long voyage parmi les nations.
            L’apôtre fera ainsi trois voyages missionnaires, au cours desquels les souffrances et l’opposition ne feront pas défaut, comme l’avait annoncé le Seigneur.
            Rappelons par exemple ce qui s’est passé à Philippes. Paul et Silas, battus et couverts de plaies, sont en prison avec Silas, ils trouvent encore la force de chanter et de se réjouir dans le Seigneur (16 : 22-34).

                           Paul à Jérusalem

            Finalement, Paul est désigné expressément, par le Seigneur, pour se rendre à Rome et y rendre témoignage. Mais il décide de passer par Jérusalem ; c’était un fâcheux détour (Act. 21). Paul est pris dans un engrenage : Il fréquente le temple, se soumet aux rites du culte, avec le désir de plaire à ses frères Juifs… qui en retour, cherchent à le tuer !
            Il est arraché à la violence de leur foule par l’intervention d’un chiliarque, commandant de la garnison romaine. Citoyen romain, Paul restera prisonnier durant plusieurs années, à l’abri de la haine tenace de ses frères juifs (ch. 22).
            Il est conduit à la forteresse où la nuit suivante, le Seigneur se tient près de lui et dit : « Aie bon courage ; de même que tu as rendu témoignage à Jérusalem de ce qui me concerne, il faut que tu rendes témoignage aussi à Rome » (23 : 11).

                           A Césarée

            Paul sera bientôt envoyé à Césarée, sous bonne escorte. Là, son témoignage sera fidèle devant les gouverneurs et les rois : Festus, Félix, Agrippa, Bérénice, Drusille, et toute leur cour réunie.
            Il fallait que l’apôtre comparaisse devant Néron. Un long et difficile voyage maritime allait avoir lieu. Le Seigneur seul peut nous conduire au « port désiré » (Ps. 107 : 30). Restons appuyés sur ses promesses toujours fidèles ; elles ne passeront jamais. Il faut de la foi et du courage si l’on doit faire face à la mort ou… à un orage très violent.


Le voyage maritime conduisant Paul à Rome (ch. 27)

            Luc était présent dans ce voyage, sans être d’abord mentionné. C‘est la première fois, dans ce livre, qu’il écrit : « nous ». Mais la façon intelligente et ordonnée d’agencer le récit montre que seul un témoin oculaire pouvait en être capable. Nous apprenons par 2 Tim. 4 : 11 que Luc a partagé l’emprisonnement de Paul à Rome. Etant médecin, il veillait certainement sur la santé de Paul.
            L’apôtre avait été confié par les Romains à un centurion nommé Jules, de la cohorte Auguste. Luc, à la présence toujours discrète, écrit qu’il avait été décidé que « nous ferions voile pour l’Italie » (v. 1). Un Macédonien, Aristarque, les accompagnait (v. 2). A Myra, ils changent de navire ; celui-ci voulait se rendre en Italie.
            La navigation était déjà pénible, le vent contraire. Le voyage devenait fort périlleux. Paul pensait au salut de ses compagnons de voyage et les avertissait des dangers qu’il pressentait et qui touchaient même à leurs vies (v. 10) ! Mais ils ne l’écoutaient pas, et se fiait plutôt au pilote qui voulait se rendre à Phénice, en Crète. C’est un danger de se fier davantage aux conseils et à l’opinion de l’homme qu’aux directions de la Parole et du Saint Esprit.
            Le vent soufflant ensuite doucement, ils sont incités à poursuivre le voyage. Cependant, peu après, un vent d’ouragan, appelé Euraquilon, descend violemment sur eux. Leur navire est entraîné à la dérive. Leur chaloupe est hissée difficilement à bord et ils cherchent à sécuriser le bateau. Mais ils sont emportés par une houle sévère venue de l’océan (v.14-17).
            Violemment battus par la tempête, ils jettent une partie de leur cargaison à la mer, et trois jours après, les agrès du navire. L’ouragan, toujours aussi ardent les harcèle durant plusieurs jours. Luc écrit : « Dès lors, tout espoir d’être sauvés nous échappait » (v. 18-20).
            Paul, toujours appuyé sur le Seigneur, rapporte à ses compagnons de voyage qu’il a eu une vision d’ange. Celui-ci lui a dit qu’ils pouvaient être sauvés, lui précisant que « Dieu lui avait accordé la vie de tous ceux qui étaient avec lui » (v. 24). L’apôtre devait comparaître devant Néron ; seul leur navire serait détruit ! Il ajoute : « Courage, donc, hommes ! Car j’ai confiance en Dieu. Il en sera exactement comme l’ange m’a dit. Mais il nous faut échouer sur quelque île… ». Ils approchaient, en effet, sans le savoir, de celle de Malte. Ils jettent quatre ancres de la poupe, en souhaitant la venue du jour ! Mais des matelots cherchaient à s’enfuir. Et Paul avertit le centurion que pour être sauvés, il fallait rester dans le bateau. Les soldats interviennent et coupent les cordes de la chaloupe, la laissant tomber à la mer (v. 30-32).
            Alors Paul les encourage tous à se nourrir, ce qu’ils n’avaient pas fait depuis quatorze jours ! Il leur donne l’exemple, prend du pain, rend grâces devant tous et se met à manger. Ceux qui se trouvaient à bord - 276 personnes - prennent courage et suivent son exemple. Ils allègent encore plus le bateau, en jetant du froment à la mer.
            Ils voient déjà la terre et s’en approchent de plus en plus. Le bateau se rompt (v. 39-41). Les soldats veulent tuer les prisonniers, mais le centurion, qui désirait sauver Paul, les en empêche (v.42-43). Ils regagnent tous la côte, sains et saufs. Certains sont capables de nager, d’autres se servent de planches ou des débris du navire (v.44).


Quelques leçons à retenir du récit de ce naufrage

                            L’ange qui est apparu à Paul sur le navire

            Cela nous rappelle le moment où le Seigneur est apparu à ses disciples en marchant sur les eaux. Il ne nous abandonne jamais, mais à l’heure du danger, Il nous apparaît pour notre réconfort. Ce n’est pas toujours sous la forme d’un ange, mais de façon à réconforter notre âme et à ôter nos craintes. Toutes choses le servent (Ps 119 : 91). Il a disposé le cœur des habitants de Malte à entourer de soins tous ces pauvres naufragés, trempés et à bout de force, durant dix mois. C’était de leur part une longue hospitalité, pleine de bonté.

                           La pleine confiance de l’apôtre en Dieu

            « Je crois Dieu - ou : j’ai mis ma confiance en Lui – et je sais que la chose arrivera comme il m’a été dit » (v. 25). Ces mots, dans leur simplicité, sont le langage de la foi. Nous lisons par ailleurs qu’Abraham crut Dieu. C’est la première mention de la foi dans l’Ecriture. Les hommes de Ninive ont aussi cru Dieu et ils ont été les objets de sa miséricorde.
            Que chacun d’entre nous adhère à ces paroles de l’apôtre. Beaucoup disent : « Je crois en Dieu ». Croire en son existence est certes une bonne chose, mais ce n’est pas la même chose si nous pouvons dire : « Je crois Dieu ». Il ne faut pas seulement croire à l’existence d’un Dieu Créateur mais accepter d’écouter et de croire chacune de ses paroles. C’est ce qui nous permet de rester tranquilles même au sein de l’orage.
            Quelle assurance nous est donnée par la foi : « je sais » ! Tout ce que Dieu a dit, sa main l’accomplira. La foi se repose sur la grandeur de Dieu. Paul dira : «… je sais qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder ce que je lui ai confié, jusqu’à ce jour-là » (2 Tim. 1 : 12).
            A ceux qui traversent actuellement une tempête, Dieu leur dit : Ne craignez pas ! Laissez de côté les doutes et dites : « Je crois Dieu »

                           Rendre grâces devant tous

            « Et quand il eut dit ces choses, ayant pris du pain il rendit grâces à Dieu devant tous… » (v. 35). Un témoignage est ainsi rendu aux choses les plus élémentaires de la foi devant les autres : nous recevons les aliments nécessaires à notre survie de la main de Dieu ! A Lystre, il avait déjà rappelé aux incrédules que le Dieu vivant leur avait donné du ciel « des pluies et des saisons fertiles, remplissant vos cœurs de nourriture et de joie » (Act. 14 : 17).
            Le Seigneur lui-même n’a-t-il pas rendu grâces devant tous en relation avec la nourriture ? (voir Matt. 15 : 36).

                           L’éternelle sécurité des croyants et leur responsabilité

            Nous apprenons par la Parole que tous ceux qui sont « dans leurs péchés » sont retenus par crainte de la mort, en esclavage par l’ennemi pendant toute leur vie (Héb.2 : 15). Mais cette crainte peut disparaître par la foi. L’aiguillon de la mort, c’est le péché (1 Cor. 15 : 56). Mais Christ est mort pour nos péchés, la mort n’est donc plus un aiguillon pour tous les croyants. Les saints font face sans crainte à la mort depuis des siècles, à cause de leur foi en Dieu.
            Aux voyageurs terrifiés, il est annoncé que personne ne perdra sa vie durant ce naufrage (v. 22). Plus tard, il est précisé que ceux qui quitteraient le navire ne pourraient pas être sauvés, ce qui mettait l’accent sur leur responsabilité.

                           Des rocs sur lesquels notre foi peut se briser

            Les épîtres de Paul signalent plusieurs obstacles à la vie de foi des croyants :
                    - La foi mise de côté (1 Tim.1 : 19) ;
                    - L’amour de l’argent (1 Tim. 6 : 10) ;
                    - La connaissance, faussement, ainsi nommée (1 Tim. 6 : 20- 21) ;
                    - L’amour du monde (2 Tim. 4 : 10) ;
                    - Notre chair qui n’est pas mortifiée (1 Cor. 9 : 27)

                           Une illustration de l’histoire de l’Église

            On a pu voir dans ce vaisseau, jouet de la tourmente, l’image de l’Eglise ici-bas. Partie par un temps favorable, elle n’a pas tardé à rencontrer le vent des épreuves et des persécutions que Satan a soulevées contre elle. Le manque de nourriture, une période de profondes ténèbres, puis une autre avec de dispositions qui se voulaient prudentes - tout cela est arrivé parce que la voix des apôtres dans la Parole n’a pas été écoutée. Le jour approche et avec lui, le naufrage final de la chrétienté professante (le navire). Mais le Seigneur connaît ceux que le Père lui a donnés (2 Tim. 23 :19 ; Jean 17 : 12).

 

Ph. L - 04-03-2020