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Tire-moi : nous courrons après toi (Cant. 1 : 4) 


Le désir de la bien-aimée : vivre près de celui qu’elle aime
La sécurité et la joie de la communion retrouvées près du Bien-aimé
La déclaration d’amour du Bien-aimé
Défaillance et restauration de l’amour
Le témoignage de l’amour à la fin du voyage
 

            La lecture de ce livre du Cantique des cantiques nous fait peut-être éprouver que notre vie spirituelle est plutôt languissante. Que convient-il de faire devant cet état anormal ? Commençons par demander au Seigneur de nous tirer. C’est le seul moyen pour être rendus capables de courir après Lui. L’Eternel dit  : « Je les tirais avec des cordes d’homme, avec des liens d’amour » (Osée 11 : 4). Pour venir à Jésus - ou y revenir -, il faut que notre Père en Jésus nous tire (Jean 6 : 44).
            Un autre livre de la Parole de Dieu (l’Ecclésiaste), qui est aussi du roi Salomon, en vient à cette conclusion que le monde ne peut pas combler un vide dans le cœur humain. Un écrivain chrétien affirme que ce vide est « en forme de Dieu ». Or justement, en parcourant ce Cantique, nous avons le désir de souligner qu’il présente - en figure - l’amour éternel, insondable de Christ. L’enseignement de ce livre peut s’appliquer aux besoins actuels du chrétien. En route pour sa vraie patrie céleste, il traverse en étranger ce monde, domaine de Satan, qui n’est qu’un désert trompeur.

 

Le désir de la bien-aimée : vivre près de celui qu’elle aime

            Il faut commencer par rappeler qu’il s’agit dans ce Cantique des relations futures du Roi avec son épouse terrestre. Avant qu’Il ne vienne régner sur la terre (1 Cor. 15 : 25), les affections de son peuple Israël seront ranimées et répondront à celles du vrai Salomon.
            Dans les versets 5 et 6 du premier chapitre, nous avons un exemple à suivre. Il faut faire la confession sans réserve de nos fautes, reconnaître notre culpabilité. Comment pouvons-nous en arriver à dire : «  Je suis noire, mais je suis agréable » ? ». Notre ressource est révélée par ces versets : Dieu « nous a rendus agréables dans le Bien-aimé. En lui nous avons la rédemption par son sang, le pardon des fautes, selon les richesses de sa grâce » (Eph. 1 : 6-7).

                        Sortir sur les traces du troupeau du Bien-aimé

            Cherchons comme la bien-aimée à apprendre où trouver le Berger ; notre désir est de vivre en sa compagnie. « Dis-moi, toi qu’aime mon âme, où tu pais ton troupeau, où tu le fais reposer à midi » (Cant. 1 : 7). Au moment où la chaleur est parfois torride, on éprouve le besoin de se tenir à l’abri dans Son ombre. Retenons la réponse claire que reçoit cette demande : pour trouver ce chemin qui conduit vers Lui, il nous faut « sortir sur les traces du troupeau », et le cas échéant, faire paître nos chevreaux « près des habitations des bergers » qui ont mission de veiller sur eux (v. 8).
            Le Bien-aimé montre très souvent combien Il est attaché à sa bien-aimée (v. 8, 15 …). Il emploie des termes de plus en plus forts, faisant ainsi ressortir que son amour pour elle est illimité !
            Si l’on s’éloigne de Lui ou si l’on devient paresseux, quelle merveilleuse grâce : son amour ne change pas ! Tous ceux qui font partie de « l’épouse de Christ », et se trouvent encore sur la terre, en font souvent la merveilleuse expérience !

                        Des images montrant l’intimité entre le roi et sa bien-aimée

            Pour les chrétiens, le Bien-aimé, le roi, c’est Christ. Il est comparé au pommier, le meilleur des arbres fruitiers. Au chapitre 8, il est précisé que c’est sous le pommier que sa bien-aimée a été réveillée (v. 5).
            Leur intimité grandit, il doit en être ainsi entre un racheté et son Sauveur. « Il m’a fait entrer dans la maison du vin » – le vin est une figure de la joie ; « sa bannière sur moi, c’est l’amour » (2 : 4). Sommes-nous, comme elle, « malades d‘amour » (v. 5) ?
            « Quand le roi est à table, mon nard exhale son odeur » (1 : 12)  Cette bien-aimée porte continuellement sur son cœur, pour se souvenir de lui, un « sachet parfumé de myrrhe » ! Ses vêtements en sont imprégnés et partout où elle va, cette odeur se répand (v.13 ; 2 Cor. 2 : 14-16). Les enfants de Dieu doivent être en tout lieu, en toute circonstance, les témoins fidèles du Seigneur, la bonne odeur de Christ.
            Peut-Il nous comparer à « un lis entre les épines » (2 : 2) ? Le contraste est grand entre les épines, sortant d’un sol maudit (Gen. 3 : 18) et ces lis. Quelle joie pour le Seigneur de voir ses lis s’ouvrir. On peut contempler un trait de Sa beauté morale. Christ est-il notre vie (Phil. 1 : 21) ?


La sécurité et la joie de la communion retrouvées près du Bien-aimé

                        La voix du Bien-aimé

            Quel écho les paroles suivantes doivent-elles éveiller dans le cœur de tous ceux qui l’aiment : « La voix de mon bien-aimé ! le voici qui vient, sautant sur les montagnes… semblable à la gazelle, ou au faon des biches » (2 : 8-9).
            Notre Bien-aimé demande à tous ceux qui se tiennent dans les fentes du rocher, figure de Christ : « Montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix » (v. 14). Entend-Il la nôtre ?
            La communion peut se perdre rapidement et ne se retrouver qu’après de longs exercices ! Aux deux appels « Lève-toi » (v. 10, 13), le Seigneur ne reçoit pas de réponse. Il nous invite à veiller et prier. Enfants de Dieu, craignons de dormir, attendons avec ferveur, la venue prochaine du Seigneur. Que notre désir soit celui qu’exprime un cantique : « Qu’Il nous trouve sans reproche, publiant ses vertus ».

                        « Dans les fentes du rocher »

            Réfugié dans le Rocher, on est à l’abri des souillures et des dangers qui foisonnent (v. 14). Restons le plus longtemps possible « à couvert dans la loge » (Ps. 27 : 5 ; Ps. 31 : 20).
            Méfions-nous beaucoup des petits renards prédateurs, toujours prêts à ravager nos vignes en fleur (Cant. 2 : 15). Or, si une fleur disparaît, la promesse d’un fruit s’envole ; et ce fruit aurait pu glorifier le Père (Jean 15 : 8).
            Ne tolérons plus ce que nous avons considéré peut-être « sans importance » ; ce péché gâterait de plus en plus notre communion avec le Seigneur, qui serait vite interrompue. Prenons garde : le lit est parfois associé dans l’Ecriture à la paresse (voir Marc 4 : 21) ; même s’il est dit ailleurs qu’au cours d’une maladie, Dieu peut « transformer » tout le lit de son racheté (Ps. 41 : 3).
            On peut « chercher » sans la trouver la communion avec Celui que l’on aime, mais, à genoux si possible et dans le recueillement de notre chambre, nous la retrouverons.

                        « Je l’ai saisi et je ne l’ai pas lâché »

            Il est impossible de goûter Sa présence dans le brouhaha d’une ville, où règne la corruption (Cant. 3 : 2-3). Hélas, ceux qui sont pourtant appelés ici des « gardes » ne connaissent pas personnellement le Seigneur ; ils ne peuvent donc pas nous être en aide dans nos recherches pour Le retrouver.
            Si nous fuyons les mauvaises compagnies (1 Cor. 15 : 33), nous retrouverons le Seigneur. Il faut alors Le saisir et ne plus Le lâcher (3 : 4), jusqu’au moment d’entrer dans la maison du Père. Si, au cours de nos recherches, nous nous trompons de direction, le Seigneur, dans son amour, nous fera retrouver le bon chemin.

                        Un parfum pour Dieu

            Même dans le « désert » - ce qu’est le monde pour le chrétien -, un parfum peut s’élever vers Dieu. Le seul qui Lui plaît est celui de Jésus. La myrrhe parle de ses souffrances, l’encens, de ses perfections morales. Toutes sortes de poudres de marchands suggèrent les activités quotidiennes du Seigneur (Cant. 3 : 6). Dieu a été glorifié, à chaque pas, tout au long de sa vie ici-bas.
            Le Saint Esprit veut nous guider, à chaque instant, dans une véritable adoration. Ainsi nous présentons au Père une ou plusieurs des perfections de son Bien-aimé. « Tout dans sa Personne adorable est grandeur, amour et beauté », dit un cantique.


La déclaration d’amour du Bien-aimé

                        « Viens avec moi du Liban »

            Le Bien-aimé fait la description détaillée des beautés de celle qu’il aime (4 : 1-8). Le Seigneur considère chacune de ses brebis avec ravissement, Nos regards sont-ils fixés sur Jésus seul (Héb. 12 : 2) ? Ou sommes-nous attirés par les attraits trompeurs du monde, le Liban représente un de ses aspects.
            Dans ce cas, le danger est grand ; on peut ne pas discerner les tanières des lions - ou les léopards sournois. Le Seigneur cherche alors avec bonté à nous convaincre de nous en éloigner : « Viens avec moi du Liban » (v. 8).

                        Le jardin du bien-aimé

            Si nous aimons le Seigneur de tout notre cœur (Matt. 22 : 39), nous aurons le désir d’être cette « fontaine scellée » à laquelle Lui seul peut venir et boire, ou encore un « jardin clos » (Cant. 4 : 12) où rien d’étranger ne peut s’introduire. Toutes les fleurs qui s’y trouvent, tous les fruits, tous les parfums, Lui sont donc entièrement réservés !
            Cependant, pour que les aromates s’exhalent, il faut parfois que souffle le vent de l’épreuve ou les brises du midi (v.16). C’est ainsi seulement que notre Bien-aimé peut entrer dans son jardin et y trouver tout ce qu’Il désire !
            Il cueille des fruits. Il les goûte et les partage avec ses amis, qui sont invités à manger et à boire abondamment son vin et son lait (5 : 1) ! Chers frères, chères sœurs, telle est notre précieuse part quand nous sommes réunis autour de Lui !
            Une vigilance constante est indispensable pour qu’un bon état intérieur se maintienne chez un racheté. Sinon le Saint Esprit est attristé au milieu des saints réunis en Assemblée (Eph. 4 : 30).


Défaillance et restauration de l’amour

                        « Je dormais, mais mon cœur était réveillé »

            Au moment où Jésus vient frapper à la porte de notre cœur, nous sommes parfois très lents avant de Lui ouvrir. Nous présentons toutes sortes d’objections. Notre égoïsme et notre nonchalance latentes se manifestent. Ce Cantique des cantiques en montre les conséquences (5 : 2-8). Avec tristesse, faute d’avoir été reçu, le Seigneur va plus loin. Mais, avec soulagement, nous voyons parfois toute l’énergie que peut déployer un croyant - conduit par le Saint Esprit - dans sa hâte de retrouver la communion avec son Seigneur !

                        « Toute sa personne est désirable »

            Avons-nous une ardeur dans nos affections semblable à celle de la bien-aimée ? Elle ne trouvait pas de termes assez forts, de comparaisons assez éloquentes pour décrire la beauté de son fiancé - bientôt son époux - à ceux qu’elle rencontre au cours de ses recherches pour le retrouver !
            Il faut confesser que, nous aussi, nous montons parfois aux cieux et descendons ensuite vite dans les abîmes (Ps. 107 : 26). L’Eternel seul peut nous en tirer et Il le fait !
            Lecteurs chrétiens, si quelqu’un nous interroge à l’égard du Seigneur Jésus, sommes-nous préparés à lui répondre avec foi et clarté ? Relisons la belle déclaration faite par Pierre à Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matt. 16 : 16).
            Interrogés pour expliquer à notre interlocuteur ce que notre Bien-Aimé est de plus pour nous qu’un autre bien-aimé, savons-nous répondre, conduits par le Saint Esprit ? Savons-nous parler de son amour, de sa puissance ; de son abaissement et de son obéissance ? « Toute sa Personne est désirable » (Cant. 5 :16). Pouvons-nous chanter : « A Toi, Jésus, nul n’est semblable, Toi seul est la vérité ! » ?

                        « Nous le chercherons avec toi »

            Les filles de Jérusalem, dont il est souvent question au cours de ce livre, sont vraiment touchées par cette ardente description. Elles lui demandent : «  De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné ? ». Surtout, elles ajoutent : « Nous le chercherons avec toi » (6 : 1) ! C’est l’exemple du résultat heureux d’un témoignage fidèle. Elle leur dit aussi - avec humilité, mais assurance - que le désir du Bien-aimé est tourné vers elle !
            Rendre témoignage devant des hommes que le Seigneur aime tous ses rachetés pour l’éternité, n’est pas de la prétention. Rappelons les paroles d’un autre cantique : « Sa grâce en notre cœur jamais ne cessera. Il est notre espoir, notre bonheur suprême ».
            Que la beauté morale de l’Assemblée, qui est un reflet de celle de Jésus, puisse préparer les incroyants autour de nous à recevoir l’évangile. Mais cette beauté est appréciée avant tout par notre Seigneur. Il a les yeux sur l’Assemblée : Il l’a aimée jusqu’à la mort.


Le témoignage de l’amour à la fin du voyage

                        Les fruits exquis pour le bien-aimé

            Le bien-aimé appelle encore son épouse « ma parfaite » (5 : 2), car Il lui a pardonné son indifférence et retenu seulement une chose : elle n’a pas eu honte de Lui ! Que voit le Seigneur dans son Assemblée ? Les perfections dont Il l’a lui-même revêtue (lire Ezé. 16 : 7-14).
            Avons-nous, nous aussi confessé son Nom en public ? A son tour, Il reconnaît hautement, devant Dieu, que nous lui appartenons (Matt. 10 : 32).
            La louange coule-t-elle aisément de nos bouches vers notre Bien-aimé (Cant. 7 : 9) ? « A nos portes il y a tous les fruits exquis, nouveaux et anciens ». Sont-ils entièrement réservés à notre Bien-aimé ? Dans ce cas, nous pourrons Lui dire avec amour : « Je les ai gardés pour toi » (v. 13) !
            Les affections de l’Eglise, à laquelle tous les enfants de Dieu appartiennent, sont caractérisées par leur sérénité. Elle jouit avec Christ de relations fermement établies.

                        L’amour parfait

            Il n’y a plus pour nous de « si », ni de verbe au conditionnel (voir Cant. 8 : 1, 2), comme durant l’économie mosaïque. Nos noms sont gravés « en gravure de cachet » sur les épaules et le cœur de notre souverain sacrificateur (v. 6 ; Ex. 28 ; 11-12, 29). Nous avons part à « l’amour parfait qui chasse la crainte » (1 Jean 4 : 18).
            C’est à la croix que nous avons appris à connaître cet amour dans son expression suprême. Présentement, sa bien-aimée céleste, l’Eglise - à laquelle nous désirons que tous nos lecteurs appartiennent - monte du désert, appuyée sur son Bien- aimé.
            Aujourd’hui, c’est notre voix, celle de nos cœurs, que le Seigneur désire entendre. Avec l’Esprit, l’Epouse Lui répond : « Amen, viens, Seigneur Jésus » (v. 14 ; Apoc. 22 : 17, 20). 


Ph. L - 15/02/2020