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GETHSÉMANÉ
 

La dépendance absolue de l’Homme de douleurs
Les disciples n’ont pas pu veiller une heure avec Jésus
La preuve suprême du dévouement de Jésus au Père
 

            « Christ, durant les jours de sa chair, ayant offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort (hors de la mort), et ayant été exaucé à cause de sa piété, bien qu’il fût Fils, a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert. Et, parfaitement accompli, il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur du salut éternel, étant salué par Dieu souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec » (Héb. 5 : 7-10).

            C’est avec crainte que nous nous tenons sur ce qui est une « terre sainte » (voir Ex. 3 : 5). La Parole nous permet d’entrevoir le combat spirituel du Seigneur, avant de monter à la croix. Il est évoqué dans l’évangile de Matthieu (26 : 36-46). Il est suivi, jusqu’au verset 56, du récit de son arrestation. Tout se passe dans le jardin de Gethsémané - ce qui signifie : « pressoir à huile » - au pied de la montagne des Oliviers.
            Il faut comparer ce récit de Matthieu avec ceux de Marc 14 : 32-42, de Luc 22 : 30-46 et de Jean 18 : 1-18. Ce dernier fait d’abord allusion à la présence du Seigneur dans ce jardin de Gethsémané, et s’arrête longuement sur les pénibles détails de son arrestation.


La dépendance absolue de l’Homme de douleurs

            Dans Matthieu 26, Jésus dit d’abord à ses disciples : « Asseyez-vous ici, jusqu’à ce que je sois allé prier là-bas » (v. 36). Ils sont huit à s’asseoir à cet endroit. Jésus prend avec Lui Pierre et les deux fils de Zébédée (Jacques et Jean). Ils avaient été témoins de sa puissance en résurrection (Luc 8 : 51). Ils font avec Lui un peu plus de chemin. Jésus les invite à entrer dans la communion de ses souffrances.
            Jésus commence à être attristé et très angoissé. Il est cet « Homme de douleur, sachant ce que c’est que la langueur » (Es. 53 : 3). Il dit à ses trois disciples : « Mon âme est saisie de tristesse jusqu’à la mort ; restez ici et veillez avec moi » (v. 37-38). Il s’en va ensuite encore plus loin, tombe sur sa face, et demande dans sa prière : « Mon Père, si c’est possible, que cette coupe passe loin de moi ; toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux » (v. 39). Sa dépendance est absolue.
            L’expression familière dont Il se sert montre sa profonde affection pour son Père. Les circonstances si douloureuses qu’Il traverse n’y changent rien. Jésus s’écrie : « Abba Père » - Père chéri (Marc 14 : 36 ; Rom. 8 : 16 ; Gal. 4 : 6). Il est parfaitement conscient que leur communion va être interrompue ! Mais son amour pour le Père se traduit par une obéissance absolue.
            La prière est la seule vraie ressource du Seigneur dans ces moments. Pour les disciples, c’est également l’heure d’une épreuve sans pareille qui s’approche et le Seigneur aimerait qu’ils puisent eux-mêmes à la même source : qu’ils prient !

            Le chapitre 22 de l’évangile de Luc, apporte quelques précisions. Le médecin bien-aimé décrit Jésus « à genoux » (v. 41). Un ange du ciel Lui apparaît pour le fortifier (v. 43). Le Seigneur prie très instamment, la face contre terre.
            Jésus revient vers les disciples et les trouve assoupis. La fatigue, l’émotion, la tristesse, sont-elles à l’origine de cette triste attitude ? Dieu le sait.

                        Tu vins, Jésus, pour nous sauver,
                        
Aucun des tiens ne peut sonder
                        
Gethsémané, ce lieu profond,
                        
Où tu pressentais l’abandon,
                        
Et de la croix
                        
L’ombre et l’effroi.


Les disciples n’ont pas pu veiller une heure avec Jésus

            Le Seigneur dit à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ? Veillez et priez » (Matt. 26 : 40). Il répète trois fois ici cette recommandation importante. Que fallait-il craindre ? « Afin que vous n’entriez pas en tentation ; l’esprit est prompt, mais la chair est faible » (v. 41). Cette douce remontrance concernait les trois disciples – nous tous aussi. Jésus s’adresse à Pierre, car ce disciple lui avait fait récemment de belles promesses. Or elles s’avéraient caduques (Luc 22 : 33).
            Jésus s’éloigne à nouveau et déclare dans sa prière : « Mon Père, s’il n’est pas possible que ceci passe loin de moi sans que je le boive, que ta volonté soit faite » (Matt. 26 : 42). C’est de sa part la pleine acceptation de la coupe que Dieu lui présentait.
            Revenu vers ses trois disciples, Il les trouve encore endormis, « car leurs yeux étaient appesantis ». Il les laisse et s’éloigne. Il prie alors une troisième fois son Père dans les mêmes termes (v. 43-44).
            Puis Il retourne vers le petit cercle de ses disciples, le plus intime, et leur dit : «  Dormez dorénavant et reposez-vous ; voici, l’heure est arrivée et le Fils de l’homme est livré entre les mains des pécheurs. Levez-vous, allons ; voici, celui qui me livre s’est approché » (v. 45-46).
            Que Dieu nous garde d’avoir nos cœurs assoupis. On semble parfois devenir presque insensible devant ses souffrances à nulles autres pareilles. Il faut y être attentif quand nous chantons en assemblée, sur un sujet si élevé. Chanter trop fort, à ce moment-là, serait vraiment inconvenant.


La preuve suprême du dévouement de Jésus au Père

            La volonté de son Père était toujours les délices du Fils (Ps. 40 : 8). Or il Lui fallait maintenant subir une double et terrible épreuve. Il devait accepter l’abandon de Dieu - moment infiniment triste pour le cœur du « Bien-aimé » - et Il devait porter le péché en son corps sur le bois et passer ensuite par la mort - ce « salaire du péché ». Une mort sans pareille devait être la part de cet Homme parfait !
            L’évangile de Luc parle aussi de l’angoisse du combat. Ce combat était si intense, que sa sueur est devenue semblable à des grumeaux de sang, qui tombaient sur la terre (Luc 22 : 44).
            Déjà, son âme avait été troublée à l’approche de la croix. Jésus s’était demandé : « Et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ; mais c’est pour cela, pour cette heure, que je suis venu. Père, glorifie ton nom » (Jean 12 : 27). Il était pleinement soumis, Il réalisait - par avance - tout ce que comportait le chemin qu’Il suivait et Il mesurait les terribles souffrances qui en faisaient partie !
            Satan faisait encore tous ses efforts pour le détourner du chemin de la Croix. En vain, car le Fils avait accepté la coupe de la main du Père : « Que ta volonté soit faite » ! Il voulait l’accomplir, du moment que le Père qu’Il aimait l’avait trouvé bon devant Lui (Ps. 40 : 8 ; Jean 14 : 31).
            Judas, qui le livrait, pendant ce temps, ne dormait pas. Il s’approche de ce jardin où il était souvent allé avec Jésus. Il est accompagné d’une troupe hétéroclite, armée de bâtons et d’épées.
            La manière dont le Seigneur leur parle est de toute beauté. Il sortait pourtant à peine d’un terrible combat spirituel. Mais en présence de ces hommes remplis de haine, Il montre toute sa patience et sa grâce (Luc 22 : 51). Il leur dit, avec un calme parfait : « Si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci » (Jean 18 : 7) !
            Alors tous ses disciples l’abandonnent et s’enfuient. Les adversaires de Jésus se saisissent d’un jeune homme qui s’était mis à suivre Jésus. Il était enveloppé d’un fin tissu de lin : il l’abandonne et s’enfuit, nu. Il est peut-être une image de la « profession chrétienne » qui ne peut pas résister à l’épreuve.

            Que nos âmes soient pénétrées de l’immensité de l’amour du Seigneur. Qu’elles soient remplies de reconnaissance, en sorte que l’adoration s’élève vers le Père et le Fils (Jean 5 : 23).


Ph. L le 05. 02. 2020
 

                        Pour sauver des méchants, le Prince de vie
                        
Subit tous les tourments et l’ignominie.
                        
Gloire au Fils du Très-Haut !
                        
Gloire à toi, saint Agneau !

                        Nous te louons, Seigneur, Toi dont la souffrance
                        
Nous acquit paix, bonheur, pleine délivrance.