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MON ATTENTE EST EN TOI

(Ps. 39 : 7)

 

Le fidèle restant muet, dans le silence (v. 1-4)
La brièveté de la vie et la vaine agitation de l’homme (v. 5-6)
La soumission du psalmiste et son attente en Dieu (v. 7-11)
L’ardente prière de David (v. 12-13)
 

PSAUME 39 - Psaume de David, envoyé au chef de musique, Jeduthun (1 Chr. 16 : 42).

            1 - J’ai dit : Je prendrai garde à mes voies, afin que je ne pèche point par ma langue ; je garderai ma bouche avec une muselière pendant que le méchant est devant moi.
            
2 - J’ai été muet, dans le silence ; je me suis tu à l’égard du bien ; et ma douleur à été excitée.
            
3 - Mon cœur s’est échauffé au-dedans de moi ; dans ma méditation, le feu s’est allumé, j’ai parlé de ma langue :
            
4 - Eternel ! fais-moi connaître ma fin, et la mesure de mes jours, ce qu’elle est ; je saurai combien je suis fragile.
            
5 - Voici, Tu m’as donné des jours comme la largeur d’une main, et ma durée est comme un rien devant toi. Certainement, tout homme qui se tient debout n’est que vanité. Sélah.
            
6 - Certainement l’homme se promène parmi ce qui n’a que l’apparence ; certainement il s’agite en vain ; il amasse des biens, et il ne sait qui les recueillera.
            
7 - Et maintenant, qu’est-ce que j’attends, Seigneur ? Mon attente est en toi.
            
8 - Délivre-moi de toutes mes transgressions ; ne me livre pas à l’opprobre de l’insensé.
            
9 - Je suis resté muet, je n’ai pas ouvert la bouche, car c’est toi qui l’as fait.
            
10 - Retire de dessus moi ta plaie : je suis consumé par les coups de ta main.
            
11 - Quand tu châties un homme, en le corrigeant à cause de l’iniquité, tu consumes comme la teigne sa beauté : certainement, l’homme n’est que vanité. Sélah.
            
12 - Ecoute ma prière, ô Eternel ! et prête l’oreille à mon cri ; ne sois pas sourd à mes larmes, car je suis un étranger, un hôte, chez toi, comme tous mes pères.
            
13 - Détourne tes regards de moi, et que je retrouve ma force, avant que je m’en aille et que je ne sois plus.

Dans ce psaume, David se tait devant ses adversaires, même s’il ressent un feu intérieur dans son cœur. Puis il s’en remet à Dieu, acceptant sa discipline et sachant que Lui seul peut le délivrer. Enfin, il demande à Dieu de lui faire retrouver sa force jusqu’au terme de sa vie.


Le fidèle restant muet, dans le silence (v. 1-4)

            David se garde d’accuser ses adversaires, de répondre à la chair par la chair : « je garderai ma bouche avec une muselière pendant que le méchant est devant moi… Je suis resté muet, je n’ai pas ouvert la bouche » (v. 1b, 9). Pour refréner la volonté propre chez un croyant, Dieu doit parfois se servir de la « bride » et du « mors » (Ps. 32 : 9). L’Esprit impose silence à la nature afin que la vie nouvelle puisse porter des fruits et parler. Nous qui avons tant de peine à nous taire, en particulier quand on nous fait du tort, pensons souvent, à ce sujet, à l’exemple parfait de l’Agneau qui n’a pas ouvert sa bouche (Ps. 38 : 13 ; Es.53 : 7).
            Job a fait une expérience semblable : après avoir cherché longuement à se justifier, il finit par déclarer : « Voici, je suis une créature de rien… je mettrai ma main sur ma bouche » (Job 39 : 37).


La brièveté de la vie et la vaine agitation de l’homme (v. 5-6)

            « Tu m’as donné des jours comme la largeur d’une main, et ma durée est comme un rien devant toi » (v. 5), dit le psalmiste. Job déclare : « Mes jours s’en vont plus vite qu’un coureur… Ils passent rapides comme des barques de jonc, comme un aigle qui fond sur sa proie » (9 : 25-26). Notre existence est brève ; or nous pouvons la gaspiller follement ; tant de personnes s’agitent « en vain » pour « amasser des biens » (v. 6 ; Ecc. 2 : 21-23).
            Il faut prêter attention aux quatre « certainement » de ce psaume (v. 5, 6, 11). Non seulement l’homme n’est que vanité, mais il se promène parmi ce qui n’a que de l’apparence ! Sur la scène de ce monde, le « drame humain » va s’achever, les personnages et le décor vont bientôt être mis de côté : « La figure de ce monde passe » (1 Cor. 7 : 31). Ce qui est ferme, vrai, impérissable, appartient au domaine céleste, invisible (1 Pier. 1 : 4).


            Le verset 6 nous met en garde contre trois dangers fréquents : on peut s’habituer dans notre esprit à nous promener au milieu de ce qui n’a que l’apparence, à beaucoup s’agiter inutilement, et aussi à amasser des biens qui vont se « dissoudre » sur la terre (2 Pier. 3 : 11). Ces trois graves erreurs sont faites en même temps chez une personne, ou se manifestent séparément.
            Dieu est le seul observateur fiable. Il connaît dans son détail la vie de chacun. Or, parfois celle-ci peut devenir, sous notre impulsion, une sorte de « spectacle permanent » pour ceux qui nous entourent, comme un « show » perpétuel. On cherche, par exemple, à mettre en évidence un trait de son caractère, qui n’est pas pourtant le meilleur. On peut aussi afficher une activité débordante, l’étaler même le plus possible ; il peut s’agir de vues politiques ou religieuses, au demeurant plutôt saugrenues. Il n’y a rien de valable ni de vrai dans tout cela ! Ce n’est qu’une sorte de rideau de « fumée », qui montre au début un certain attrait, mais s’avère rapidement « superficiel ».
            La vie d’autres personnes se caractérisera par une inquiétude permanente. Elles ne sont jamais « paisibles », ni satisfaites, encore moins heureuses. Il y a toujours dans leur imagination quelque chose de terrible qui se prépare, une catastrophe à l’horizon. Elles ne sont occupées que de choses qui les rendent anxieuses, fébriles. Elles ont des soucis continuels au sujet de leurs biens, de leurs amis, de leur activité, de leurs enfants ou de leurs employés. Elles ont pourtant souvent des conditions de vie que beaucoup d’autres envieraient, mais elles sont perpétuellement tourmentées. Alors, au lieu de se souvenir des bénédictions reçues du Seigneur dans le passé et de se réjouir des grâces que Dieu leur accorde dans le présent, elles « anticipent » les épreuves à venir et s’inquiètent sans raison.
            On peut rencontrer également d’autres personnes bien différentes : elles se montrent décidées, adroites, affairées, habiles en affaires, capables de trouver de la nourriture, là où d’autres restent sur leur faim. Leur vie est très remplie, leur esprit est toujours occupé à concevoir de nouveaux projets : elles « amassent des biens », sans savoir qui les recueillera.
            Toutes ces personnes ne réalisent pas à quel point l’éternité s’approche et nous concerne tous. On peut vivre ainsi « sous le soleil », selon l’expression employée par Salomon dans l’Ecclésiaste (29 fois). Inspiré par l’Esprit de Dieu pour écrire ce livre, le Prédicateur (v. 1) donne des avertissements qui ont été corroborés par son expérience personnelle dans tous les domaines qu’il a pu approcher. Après tant d’expériences, choisies à sa guise, il doit conclure que « tout est vanité » ici-bas (12 : 8).


La soumission du psalmiste et son attente en Dieu (v. 7-11)

            Un croyant désireux de rester fidèle comprend qu’il n’a rien à attendre sur la terre et se pose une question essentielle : « Et maintenant, qu’est-ce que j’attends, Seigneur ? » (v. 7a). Pouvons-nous répondre avec droiture, comme David : « Mon attente est en toi » (v. 7b).
            Plongé dans ce monde troublé, chaque enfant de Dieu est appelé à scruter ses voies à la lumière de la Parole. Il découvre que son cœur espérait posséder certaines choses dans un monde où tout est vanité. Nos vrais biens sont cachés dans le ciel ; c’est vers ces possessions éternelles que nos regards doivent rester tournés (voir Col. 3 : 1-3).
            Notre cœur naturel ressemble à celui de cet infirme qui, à la porte du temple à Jérusalem, regardait ceux qui passaient. Il espérait recevoir une aumône de l’un d’entre eux. Il la demande à deux disciples : Pierre et Jean. Or ils avaient beaucoup mieux à lui donner, « au nom de Jésus Christ » (Act. 3 : 1-7).
            Nous espérons parfois recevoir une consolation, un réconfort, un peu de joie de la part des autres. Cela nous aiderait dans nos circonstances difficiles. Mais cet espoir d’un soulagement de leur part est souvent déçu. Seul, Jésus nous console vraiment et tarit nos larmes !
            Il faut constater que beaucoup de « petites choses » absorbent parfois nos pensées. Il suffit d’un changement survenu dans nos plans, d’une variation soudaine des prévisions climatiques, de l’arrivée d’une lettre peu agréable, de la lecture plutôt décevante d’un livre… Des choses banales ont ainsi parfois un grand effet sur notre humeur, nous devenons acariâtres. Chrétiens, mes frères, veillons davantage sur nos pensées (voir Phil. 4 : 8-9) : Christ doit en être le centre ! Il est pour notre âme si souvent assoiffée la source intarissable de rafraîchissement.
            Il est utile de se poser souvent cette question : « Qu’est-ce que j’attends ? Il en découlera peut-être de l’humiliation, mais nous serons conduits à nous juger sans complaisance devant le Seigneur.


L’ardente prière de David (v. 12-13)

            « Ecoute ma prière, ô Eternel ! et prête l’oreille à mon cri ; ne sois pas sourd à mes larmes » (v. 12a). La prière est la grande ressource du croyant dans toutes les circonstances ; elle peut devenir un cri, comme ici pour David, et même être accompagnée de larmes. Dieu recueille les larmes de ses rachetés dans ses vaisseaux (voir Ps. 56 : 8). Le prophète Esaïe a rapporté à Ezéchias la parole de l’Eternel : « J’ai entendu ta prière, j’ai vu tes larmes... » (Es. 38 : 5).
            Ici, David réalise, comme Abraham, qu’il est « un étranger » sur la terre, mais un hôte » chez l'Eternel (v. 12b). La foi, dans tous les temps et dans toutes les circonstances a su se réfugier en Dieu lui-même. Le psalmiste a conscience, comme Moïse l’a exprimé, que Dieu est « notre demeure de génération en génération» (Ps. 90 : 1).
            Un commentateur de la Bible a écrit : « C'est en Dieu lui-même, que nous trouverons la force pour Le glorifier même dans nos peines, avant que nous soyons retirés d'ici-bas, car nous passons rapidement et il n'y a que ce temps si court qui nous est accordé pour le faire » (Alf. Guignard) .
            Ami lecteur, en vous tournant du côté qui vous attire « sous le soleil », vous ne trouvez pas un lieu où reposer votre tête ! La foi seule peut trouver à s’appuyer sur ce qui est sûr, ferme et éternel ; elle nous fait entrer dans une région située « au-dessus du soleil ». Là, se trouve Celui qui est assis sur le Trône, à la droite de Dieu. Il dit : « Je marche dans le chemin de la justice, au milieu des sentiers de juste jugement, pour faire hériter les biens réels à ceux qui m’aiment, et pour remplir leurs trésors » (Prov. 8 : 20-21). Seul Jésus peut satisfaire tous les besoins de la conscience et du cœur.
            Celui qui a connu d’abord Christ sur la croix comme son Sauveur, peut Le contempler ensuite sur le trône. Il possède alors tout ce qui répond à tous ses besoins - pour le temps et l’éternité.


            Le psalmiste s’était donc interrogé : « Et maintenant, qu’est-ce que j’attends, Seigneur ? » et il a pu répondre : « Mon attente est en toi ». Il faut avoir de précieuses certitudes avant de pouvoir parler ainsi ! Si nous avons de telles dispositions intérieures, nous ne chercherons certainement pas à donner aux autres une impression trompeuse et ne nourrirons pas non plus des inquiétudes injustifiées.
            Bientôt pour toujours dans la maison du Père, nous y verrons le Seigneur dans toute sa gloire ; nous serons rendus conformes à son image, durant l’éternité. Il faut donc nous demander si nous n’avons pas encore des liens dans le monde, dans le domaine de Satan. Avons-nous bien réalisé que la venue du Seigneur du ciel aura lieu « en un clin d’œil » (1 Cor. 15 : 52). Cette venue doit avoir des incidences visibles à tous, dans notre façon de vivre et de concevoir l’avenir ! Ce fut le cas de Noé, prédicateur de justice, son attitude « parlait » durant tout le temps qu’il a bâti l’arche. Puis-je dire à Jésus que toute mon espérance est en Lui , car je suis, de cœur, séparé du présent siècle mauvais ? Je recevrai la force nécessaire venue d’en haut, et resterai en communion avec les choses éternelles, invisibles.

 

Ph.L le 08. 01. 2020

 

     La fin de toute chose est proche ; 
     Les plus belles ne durent pas.

     L’heureuse éternité s’approche,
     Où les épreuves d’ici-bas
     Feront place à la jouissance
     Du repos final du grand jour.
     La foi, dès lors, et l’espérance
     Prendront fin, mais non pas l’amour.