SE PROMENER
Promenades heureuses
Promenades malheureuses
Jugements de Dieu
Se promener, pour un homme, consiste à se déplacer çà et là. Selon le cas, des « promenades » peuvent être bonnes et utiles - ou dangereuses, et parfois mauvaises. Considérons ensemble quelques-unes des promenades dont parle la Parole de Dieu.
DIEU
« Ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu qui se promenait dans le jardin au frais du jour. » (Gen. 3 : 8)
Dieu avait placé Adam dans le jardin d’Éden, ce jardin de délices, pour le cultiver et le garder. Quel honneur ! Il pouvait manger librement du fruit de tout arbre du jardin, à l’exception de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, sous peine de mourir (Gen. 2 : 15-17). Il semble que Dieu avait l’habitude de venir se promener dans ce jardin pour converser avec l’homme. Quel privilège béni pour Adam et Ève ! Hélas, après avoir désobéi, quand il entend la voix de Dieu, ce couple a peur et se cache (Gen. 3 : 8). Dès lors, l’homme sera chassé du jardin et privé de cette douce et libre communion avec son Créateur.
Deux personnes, Job et un psalmiste, évoquent l’omnipotence et la grandeur de Dieu en ces termes : « Il se promène dans la voûte des cieux » (Job 22 : 14) et « il fait des nuées son char ; il se promène sur les ailes du vent » (Ps. 104 : 3). Quelle majesté !
ABRAM
Dieu avait appelé Abram à quitter son pays, sa parenté et la maison de son père, pour se rendre dans le pays qu’Il lui montrerait. Après un long voyage, Abram parvient dans le pays des Cananéens, où l’Éternel lui promet qu’Il le donnera à sa descendance.
La tente et l’autel du patriarche mettent en évidence son double caractère de pèlerin et d’adorateur. Il séjourne à Béthel qui signifie « maison de Dieu ». Quelle bénédiction que d’habiter ainsi dans la présence divine ! Après une descente fâcheuse en Égypte, qui ne sera pas sans conséquences, Abram revient habiter en Canaan et il est restauré. Dieu lui donne l’ordre de se lever et de se promener en long et en large dans ce pays. C’est ainsi qu’il vient habiter sous les chênes de Mamré, près d’Hébron - qui signifie « communion » - (Gen. 12 et 13). Quel exemple pour nous ! N’avons-nous pas à nous promener de long en large dans le pays promis, c’est-à-dire contempler par la foi, sonder et posséder les bénédictions spirituelles dont nous sommes bénis dans les lieux célestes (Eph. 1 : 3).
MARDOCHEE
Au livre d’Esther, nous voyons le peuple juif sous le gouvernement de Dieu, assujetti à Assuérus, le roi Perse. Cependant, Dieu veille sur son peuple ; sa main invisible conduit les événements et dispose les cœurs ! Une jeune Juive, Esther, est choisie comme candidate susceptible de devenir reine.
Mardochée, le cousin d’Esther, avait recueilli cette orpheline et l’avait élevée. Quand Esther est emmenée, il s’assied à la porte du palais et « chaque jour Mardochée se promenait devant la cour de la maison des femmes, pour savoir comment Esther se trouvait et ce qu’on faisait à son égard » (Est. 2 : 11).
Mardochée avait un but précis. Conscient de sa responsabilité, il veillait toujours sur Esther. Avons-nous le désir de veiller sur nos frères et sœurs pour assurer leur bien-être ? Mardochée discernait que cette situation était permise par la providence de Dieu (4 : 14b) ; aussi encourage-t-il Esther à agir, malgré le risque pour elle d’y perdre la vie.
Dieu honore ceux qui le craignent. Dans sa providence, Il va conduire toutes choses pour que Mardochée, le Juif humilié, soit « promené » dans les rues de la ville, sur le cheval royal, vêtu des vêtements royaux (ch. 6). A la fin, « Mardochée, le Juif, devient le second après le roi Assuérus, et il est « grand parmi les Juifs et agréable à la multitude de ses frères, cherchant le bien de son peuple et parlant pour la paix de toute sa race. » (Est. 10 : 3). N’est-ce pas une figure de Christ qui s’est abaissé lui-même et que Dieu a élevé très haut, Lui donnant un nom au-dessus de tout nom ? (Phil. 2 : 8-11).
SHADRAC, MESCHAC ET ABED-NEGO
Pour donner un centre religieux aux peuples disparates sur lesquels il règne, Nebucadnetsar dresse une statue colossale en or (Dan. 3). Cette idole devait être l’objet d’une vénération universelle.
Shadrac, Meschac et Abed-Nego, les compagnons de Daniel, refusent absolument de se prosterner devant elle et se confient entièrement en Dieu. Ce roi cruel les fait lier et jeter dans une fournaise chauffée sept fois plus que d’habitude, au point que ceux qui les ont fait monter meurent sous l’ardeur du feu (v. 22-23). Mais Nebucadnetsar se lève bientôt précipitamment ; consterné, il dit à ses serviteurs : « je vois quatre hommes déliés, se promenant au milieu du feu, et ils n’ont aucun mal ; et l’aspect du quatrième est semblable à un fils de Dieu » (v. 25).
Quelle merveilleuse promenade, lorsque, au sein de l’épreuve, on peut jouir de la présence du Seigneur à ses côtés ! Un cantique exprime ceci :« Au plus fort de l’orage, tu te tiens près de moi, ranimant mon courage et soutenant ma foi ».
Alors le roi se lève et il appelle lui-même « ces serviteurs du Dieu très-haut » à sortir de la fournaise. Ils le font aussitôt et chacun peut constater que seuls leurs liens ont été consumée par le feu !
PAUL
Paul et ses compagnons d’œuvre se trouvaient ensemble en Troade (Act. 20 : 13). Ses compagnons le devancent, ayant fait ce trajet avec un navire à Assos, où ils devaient le prendre à bord. Car Paul avait ainsi ordonné ayant l’intention d’aller à pied. Il les rejoint à Assos (v. 14) . C’est l’occasion que la Parole nous fournit de souligner le bienfait d’une marche seul à pied avec le Seigneur. Ce n’était pas à proprement parler une promenade, traversant une région infestée de brigands, mais des moments inoubliables avec Celui qui désire se tenir près de nous et qui est notre sauvegarde.
SATAN
Lorsque Job vivait sur la terre, les fils de Dieu se sont présentés devant Dieu, et Satan (l’accusateur) s’est joint à eux. L’Éternel lui a demandé : « D’où viens-tu » ? ». Satan a répondu : « De courir çà et là sur la terre et de m’y promener » (Job 1 : 7).
Or ses « promenades » et sa course « çà et là » ont en réalité un but précis : nuire aux hommes ou les détruire. Il cherche par son activité à s’opposer au Dieu d’amour. L’apôtre Pierre nous avertit : « Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer. Résistez-lui, étant fermes dans la foi » (1 Pier. 5 : 8-9). Rôder, en cherchant une proie, montre le but précis des « promenades » de Satan.
DAVID
Une promenade inhabituelle du roi David se terminera par la chute la plus cruelle de sa vie. Au lieu de rester, comme d’habitude, au combat avec ses soldats, il décide de rester à Jérusalem pour s’y reposer !
« Il arriva, au temps du soir, que David se leva de dessus son lit de repos et se promena sur le toit de la maison du roi, et, du toit, il vit une femme qui se lavait et la femme était très belle à voir » (2 Sam. 11 : 2). Cette promenade oisive va le conduire à l’adultère.
Cette chute de David est pour nous un avertissement solennel. Un croyant, même pieux, a un cœur ouvert à toutes les convoitises, à celle des yeux en particulier. L’oisiveté et la paresse sont des occasions dont l’Ennemi de notre âme se saisit pour nous faire tomber. S’il faut constater que notre résistance aux assauts du diable a baissé, hâtons-nous de réapprendre à veiller et à prier sans cesse. Près de Lui, nous sommes bien gardés !
LES MÉCHANTS
David fait remarquer que « les méchants se promènent de toutes parts quand la bassesse est élevée parmi les fils des hommes » (Ps. 12 : 8). Une telle ambiance corrompue facilite l’accomplissement de leurs méfaits.
Asaph est profondément troublé en voyant que l’activité des méchants est apparemment couronnée de succès. Il déclare : « Ils placent leur bouche dans les cieux, et leur langue se promène sur la terre » (Ps. 73 : 9).
Jérémie, quant à lui, se lamente et dit : « Notre cœur est abattu… à cause de la montagne de Sion qui est désolée : les renards s’y promènent. » (Lam. 5 : 17-18). Ces lamentations expriment la douleur du prophète devant la prise de Jérusalem et sa destruction. Le Seigneur dit aux pharisiens, au sujet d’Hérode qui voulait le tuer : « Allez, dites à ce renard… » (Luc 13 : 32). A cause de la ruine, l’Ennemi a tout loisir de se promener dans le lieu où Dieu a mis la mémoire de son nom – qui, pour nous, est l’Assemblée ! N’avons-nous pas lieu de nous en humilier ? Par ailleurs, « les petits renards ravagent les vignes en fleurs » (Cant. 2 : 15) ; cette image suggère les « convoitises charnelles », qui font la guerre à l’âme (1 Pier. 2 : 11) et qui nous empêchent de porter du fruit pour Dieu ! Quel sujet de honte ! Puissions-nous nous réveiller, confesser nos fautes et combattre pour la foi !
Zacharie, un prophète de l’Éternel, a toute une série de visions dont le thème général est le gouvernement de Dieu qui se sert des nations (le cavalier et les chevaux) pour l’exécuter. Zacharie voit différents envoyés se promener par la terre (Zach. 1 : 8-11). Ils constatent qu’elle est en repos et tranquille. L’Ange de l’Éternel supplie l’Éternel des armées en faveur de Jérusalem et des villes de Juda, pour que se terminent les 70 ans de la captivité de ce peuple.
Dans la huitième et dernière vision, le prophète voit des chevaux vigoureux (6 : 7) – figurant peut-être Rome qui cherche à étendre sa domination. Trois fois il est répété, dans le même verset, qu’ils se promènent par la terre. Le fait que ces chevaux sont envoyés montre que rien n’échappe au gouvernement de Dieu. Il envoie débusquer tous ceux qui vont connaître les effets de son gouvernement.
Moïse, lors de la septième des dix plaies envoyées sur l’Égypte, « étendit sa verge vers les cieux : et l’Éternel envoya des tonnerres et de la grêle, et le feu se promenait sur la terre » (Ex. 9 : 23). Des orages exceptionnels ont dévasté le pays, détruisant en particulier une partie des récoltes.
Dieu permet des catastrophes, des fléaux imprévisibles, des tremblements de terre, des invasions d’insectes, pour rappeler à sa créature sa petitesse et humilier son orgueil (Job 38 : 22-23). Il voudrait que l’homme ait ses pensées tournées vers Lui d’une façon durable. Toutefois, contrairement aux dires des incrédules, Dieu n’agit pas aveuglément. Il prend soin des siens. On lit au verset 26, que dans le pays de Goshen où se trouvaient les israélites, il n’y avait pas eu de grêle.
Le Seigneur, à la fin de sa carrière ici-bas, entre dans le temple et « porte ses regards à la ronde sur tout » (Marc 11 : 11), puis Il sort sans intervenir, laissant encore du temps aux Juifs de se juger eux-mêmes. Quand Il revient, le lendemain, rien n’a changé. Il doit alors exécuter lui-même le jugement nécessaire. Le zèle pour la Maison de Dieu le dévore (Jean 2 : 17). Il revient le lendemain se promener dans le temple (v. 27), pour vérifier, semble-t-il, si la discipline a produit son fruit. Hélas, les pharisiens viennent encore l’affronter !
Durant son ministère ici-bas, Jésus a mis ses disciples en garde contre les scribes « qui se plaisent à se promener en longues robes et qui aiment les salutations dans les places publiques, les premiers sièges dans les synagogues… qui dévorent les maisons des veuves » (Marc 12 : 38-40). Jésus dénonce ainsi l’orgueil de ces chefs et leur cupidité, car « l’homme regarde à l’apparence extérieure, et l’Éternel regarde au cœur » (1 Sam. 16 : 7). Quant à nous, veillons à ne pas chercher à « paraître » aux yeux des autres, servons-nous les uns les autres, avec humilité.
Aujourd’hui, dans la chrétienté, si des personnes ont un comportement qui rappelle celui des scribes, ne jugeons pas sur l’apparence. Seul, le Seigneur sait ce qui se passe dans l’être intérieur. Il peut visiter leurs cœurs et les amener à se repentir, s’il y a de l’orgueil. Il recommande aux siens de ne pas juger sur l’apparence mais de porter un jugement juste (Jean 7 : 24). Un scribe, justement, voyant que Jésus avait su répondre à des sadducéens pervertis dans leurs raisonnements, s’est approché de Lui et a répondu avec droiture et intelligence à Ses paroles, montrant ainsi qu’un vrai travail était probablement en cours en lui. Jésus a pu l’encourager ainsi : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu » (Marc 12 : 28-34).
Chers lecteurs, veillons à ne pas nous « promener » au milieu des vains plaisirs de ce monde infidèle ; restons-y le moins possible. Promenons-nous en compagnie du Seigneur. Restons en communion avec Lui ; cherchons d’abord sa gloire.
Ph. L - Le 21. 12. 2019