bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

Se tromper soi-même !
 

1 - Penser être sage à ses propres yeux
2 - Penser être quelqu’un à ses propres yeux
3 - Penser qu’un coup d’œil dans le miroir est suffisant
 

            Qui ne s’est pas déjà senti trahi, trompé par autrui ? Sous une forme ou une autre, nous avons tous probablement connu ce sentiment. Quelle déception et quelles blessures lorsque l’on se sent trahi !
            Pour nous, croyants, le fait de chercher à ne pas tromper son prochain, qu’il soit croyant ou incroyant, doit être une évidence. Et pourtant, il peut nous arriver de rechercher son propre avantage au détriment des autres. L’apôtre Paul avertit les Thessaloniciens de façon très claire : « Que personne ne trompe (induise en erreur) son frère ni ne lui fasse tort » (1 Thes. 4 : 6). Il reproche même aux Corinthiens : « Mais c'est vous qui faites des injustices et qui causez du tort, et cela à des frères » (1 Cor. 6 : 8).
            De tels propos pourraient-ils être exprimés à notre sujet ? Nous vivons à une époque marquée par l’égoïsme (2 Tim. 3 : 2), c’est pourquoi nous devons tout particulièrement être sur nos gardes contre ce péché.
            Il existe cependant une autre forme de tromperie qui nous touche tous, même si nous n’en sommes pas conscients : se tromper soi-même. Est-ce vraiment possible ? Peut-être nous croyons-nous suffisamment intelligent pour ne pas tricher avec nous-même. La réalité est malheureusement bien différente ! Nous pouvons montrer extérieurement envers les hommes une certaine authenticité ou droiture tout en nous trompant nous-même. La Bible nous avertit à ce sujet. Tout cela se joue en nous-même, dans nos pensées. Nous développons par exemple un certain raisonnement, ou alors nous adoptons un point de vue paraissant logique et utile pour telle ou telle situation, apportant même un sentiment d’apaisement intérieur.
            Ces raisonnements peuvent être contraires à la vérité divine, et si c’est le cas, nous risquons d’aboutir à de profondes désillusions dont les conséquences peuvent être tragiques. C’est pourquoi le croyant est mis en garde de ne pas « se tromper lui-même ».

            Nous allons étudier trois passages de la Parole sur cette question.


1 - Penser être sage à ses propres yeux

            « Que personne ne se trompe lui-même : si quelqu’un parmi vous a l’air d’être sage dans ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage » (1 Cor. 3 : 18).

            Parmi les Corinthiens, certaines personnes avaient une si mauvaise influence que l’apôtre pouvait même s’interroger sur leur conversion. Elles pouvaient prétendre être des personnes sages et instruites, mais leur travail parmi les fidèles n’était pas en vue de l’édification spirituelle. Au contraire, il avait des conséquences dévastatrices : l’Assemblée, le temple de Dieu, était corrompu (v. 16-17).
            Les destinataires de cette lettre ne s’attendaient probablement pas à une telle injonction ! Comme ils étaient charnels, ils avaient succombé à leurs propres illusions : la sagesse environnante, leur position sociale, leur nom, tant de choses auxquelles ils accordaient de l’importance et qui les influençaient profondément du fait de leurs origines grecques. Ils avaient utilisé « la sagesse du monde » pour s’occuper des besoins de l’assemblée de Dieu. Or « la sagesse de ce monde est folie devant Dieu » (v. 19).
            Nous vivons aujourd’hui à une époque où beaucoup de nos contemporains placent une grande confiance dans la science. Bien sûr, dans de nombreuses situations, cela est légitime. Un grand nombre de découvertes scientifiques, ainsi que les résultats des travaux de recherche, contribuent à augmenter le bien-être de la vie humaine. Nous devons en être reconnaissants ! Mais lorsque l’approche scientifique, ou prétendue telle, et l’interprétation des résultats s’opposent à la vérité biblique, le croyant doit rejeter de telles idées. C’est le cas, par exemple, pour tout ce qui s’oppose, de près ou de loin, à la pensée de Dieu sur le mariage, la famille, l’éducation, voire sur des questions liées à des actes thérapeutiques.
La pensée moderne sur l’homme,l’humanisme, est en totale contradiction avec la pensée de Dieu. C’est pour cette raison que la Parole déclare que, pour la pensée humaine, la fidélité à ce que Dieu a institué est une pure folie (1 Cor. 2 : 14).
Il s’agit donc de rejeter ce qui est contraire à la vérité de Dieu, et en même temps, dans une attitude d’obéissance et de foi, de recevoir et de mettre en pratique les pensées divines. De cette façon, nous serons sages aux yeux de Dieu. Seule la vérité de Dieu est nourriture, lumière et protection pour les croyants. Rien d’autre ne permet la croissance et la maturité spirituelle. Cela est valable individuellement, mais aussi collectivement.


2 - Penser être quelqu’un à ses propres yeux

            Le Seigneur dénonce l’hypocrisie des pharisiens autoritaires et dit d’eux : « Ils lient des fardeaux pesants et difficiles à porter, et les mettent sur les épaules des hommes », alors qu’en même temps « ils font toutes leurs œuvres pour être vus des hommes » (Matt. 23 : 4-5).

            Toute personne qui se réfère à une échelle légale pour ses actes, que ce soit la loi du Sinaï ou toute autre loi humaine, est confrontée au même danger. La mise en application de telles lois conduit aux notions de performance et de mérite : celui qui agit est capable de réussir, et celui qui réussit a droit à la reconnaissance de son succès.
            Chaque croyant qui n’est pas sous la contrainte de la loi, mais qui vit sous la grâce, agit différemment. Il sait que Dieu n’attend rien de spirituel de la part de l’homme naturel. De sa propre nature, l’homme ne peut rien apporter à Dieu qui puisse lui être agréable ; aucune propre justice qui conduirait au salut ni aucune bonne œuvre. Même un caractère noble peut moralement produire des « œuvres mortes ». C’est pourquoi Dieu a réglé le compte du vieil homme : « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi (le vieux moi), mais Christ vit en moi » (Gal. 2 : 20).
            Nous ne sommes donc rien en nous-mêmes. Cela est valable pour l’homme naturel mais aussi pour le croyant. Cela peut paraître une déclaration très déprimante ! Nous désirons tant être un peu considérés comme quelque chose ou quelqu’un. Nous touchons là à des questions d’identité. On se demande : Qui suis-je ? Que puis-je faire ? Quelle appréciation ai-je de moi-même ? - avec l’idée de se comparer aux autres. Celui qui pense à lui de cette façon ne profite plus de la position qu’il a en Christ. Il aura tendance, soit à devenir suffisant, soit à souffrir d’un sentiment d’infériorité. Or la Parole de Dieu dit que nous ne sommes rien. Sur cette question, ne nous trompons donc pas nous-mêmes. Ayons vraiment dans notre cœur cette pensée que nous ne sommes rien devant Dieu.
            Fort heureusement, la vérité de Dieu possède un deuxième côté, sinon il nous serait bien difficile de supporter une telle situation. Certes, nous l’avons vu, devant Dieu, nous ne sommes rien. Mais de l’autre côté, en tant que vrai croyant, notre identité est entièrement en Jésus Christ.
            Lui-même vit en nous (Gal. 2 : 20), Dieu nous voit en Jésus : « vous êtes de lui dans le Christ Jésus (1 Cor. 1 : 30), et le Père nous aime comme Il aime son propre Fils (Jean 17 : 23). Quelle grâce incompréhensible ! « Il nous a élus en lui avant la fondation du monde » (Eph. 1 : 4), « Il (nous) a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils » (Rom. 8 : 29). Quelle immense valeur ont, aux yeux de Dieu, ceux qui croient en son Fils. En prendre conscience nous rend heureux, pleinement satisfaits, et nous maintient dans une position d’humilité.
            L’apôtre Paul a regardé la réalité en face : il a accepté avec joie de n’être rien (2 Cor. 5 : 17 ; 12 : 2) et un serviteur doué (1 Cor. 15 : 10). Apprenons de cet exemple et ne nous trompons pas nous-mêmes.


3 - Penser qu’un coup d’œil dans le miroir est suffisant

            « Mettez la parole en pratique, et ne vous contentez pas de l’écouter, vous abusant vous-mêmes. Car si quelqu’un écoute la Parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui observe son visage naturel dans un miroir : il s’est observé lui-même, s’en est allé, et aussitôt il a oublié comment il était » (Jac. 1 : 22-24).

            Ce n’est pas le seul passage de la Bible qui attire notre attention sur la façon dont nous mettons en pratique ce que dit la Parole de Dieu. Le Seigneur Jésus a présenté une parabole qui cible précisément ce problème. Relisons la parabole de l’homme « insensé ». Les conséquences sont fatales pour celui qui ne met pas la Parole en pratique (Matt. 7 : 24-27).
Jacques exhorte les destinataires de sa lettre de la même manière. Seulement, il utilise une autre parabole, et parle du fait de se séduire soi-même. SI l’on prend en compte le contexte dans lequel il présente cette parabole du miroir, il est frappant de constater que, même avant cette mise en garde, il nous invite à être « prompt à écouter » (Jac. 1 : 19). C’est une condition importante pour la vie chrétienne : la Parole de Dieu doit être lue et entendue de façon régulière. Elle parle de ce que nous sommes, ne manquons donc pas les occasions qui nous sont offertes pour y prêter attention.
            Seulement, écouter la Parole ne suffit pas. C’est comme quand nous nous regardons dans un miroir sans que cela soit suivi d’action. Le miroir donne une image de la réalité. Il a une fonction positive : il nous révèle la vérité sur nous-mêmes. De même, dans le miroir de la Parole de Dieu, nous pouvons nous connaître nous-mêmes, discerner nos faiblesses, nos erreurs et nos péchés. Voilà pourquoi il est si important de regarder constamment dans ce miroir.
            Mais il y a une chose que le miroir ne peut pas faire : opérer un changement ! Si nous ne sommes pas prêts à rester devant le miroir avec le désir de nous purifier, et ensuite à demander l’aide du Seigneur pour changer notre comportement, nous ne pourrons pas faire de progrès spirituels. Si la crainte de Dieu et l’obéissance ne nous poussent pas à lire la Parole de Dieu et à la mettre en pratique, nous continuerons à vivre une vie de foi superficielle et volatile : « Il s’en est allé, et aussitôt il a oublié comment il était ».

            Soyons vigilants, ne nous trompons pas nous-mêmes !


H. Mohncke - « Messager évangélique » (2017 p. 211-217)