Une grande hardiesse dans la foi
Pierre et Jean (Actes 4)
Apollos (Actes 18)
L’apôtre Paul
La mention de la hardiesse dans les épîtres de Paul
2 Corinthiens 10 et 11
Ephésiens 3 et 6
Philippiens 1
1 Thessaloniciens 2
1 Timothée 3
Dans l’Ancien Testament, de nombreux croyants ont été fidèles, en montrant leur courage moral (leur vertu) dans des moments difficiles. Citons quelques exemples. Josué combattait contre Amalek, tandis que Moïse, sur la montagne, priait Dieu pour l’issue du combat (Ex. 17 : 8-13). Caleb a dit au peuple d’Israël : « Montons hardiment et prenons possession du pays » (Nom. 13 : 31) ; il a montré une magnifique énergie de foi. Jonathan est monté avec foi contre tout un camp de Philistins retranchés, en compagnie seulement du jeune homme qui portait ses armes (1 Sam. 14 : 11-15). David, confiant dans l’Eternel, a affronté seul, victorieusement, le géant Goliath. Devant ce formidable ennemi, l’armée d’Israël s’était enfuie à plusieurs reprises (1 Sam. 17 : 40-54).
Nous aimerions considérer, dans le livre des Actes, l’exemple de serviteurs dont la hardiesse peut illustrer ce verset de la première épître à Timothée : « Ceux qui ont bien servi acquièrent une bonne maturité pour eux-mêmes et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le Christ Jésus » (3 : 13). Enfin, nous nous arrêterons brièvement sur quelques passages des épîtres de Paul mentionnant la hardiesse.
Après l’œuvre de la croix, suite à la promesse du Seigneur Jésus, le Saint Esprit descend sur la terre (Jean 14 : 15-17 ; Act. 2 : 4 ; 4 : 31). Il habite désormais dans chaque croyant (Eph. 1 : 14) et au milieu de l’Assemblée (1 Cor. 3 : 16). Il n’y a qu’une Assemblée, elle est formée de tous les croyants habitant sur la terre. Ils sont alors « remplis par l’Esprit Saint », ce qui explique leur hardiesse. Elle vient de Sa présence en eux. Une hardiesse qui n’a donc rien de commun avec l’énergie charnelle qui avait poussé Pierre à agir et avait provoqué sa chute.
Un miracle étonnant a lieu à Jérusalem ; il s’agit d’un homme impotent depuis sa naissance, incapable de se tenir debout ! Or, aussitôt que Pierre lui dit : « Au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche » (Act. 3 : 6), un grand nombre de personnes le voient marcher, et même sauter, au moment d’entrer dans le temple.
Guéri, cet homme loue Dieu de lui avoir donné ainsi la capacité de marcher comme les autres hommes (v. 6-8). Toute l’opposition des chefs de la nation juive ne pouvait pas empêcher l’évangile de se répandre (4 : 4). Les apôtres avaient reçu de Dieu leur appel et leur mission (v. 19). La Parole habitait désormais dans leur cœur « comme un feu brûlant » (v. 20 ; Jér. 20 : 9).
Traduits devant le souverain sacrificateur Anne, en présence de ces chefs, Pierre et Jean rendent un témoignage clair touchant la manière dont cet homme impotent a été guéri : au nom de Jésus. Ils rappellent hardiment que ces chefs sont responsables de la crucifixion du Fils de Dieu. Ils rendent courageusement témoignage que Dieu l'a ressuscité - une grande vérité constamment rappelée dans ce livre des Actes
Jésus Christ est devenu « la pierre maîtresse de l’angle » (4 : 11 ; 1 Pier. 2 : 7) et « il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a pas non plus sous le ciel d’autre nom, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faut être sauvés » (v. 12).
« Considérant la hardiesse de Pierre et de Jean, et s’étant aperçus que c’étaient des hommes sans instruction et du commun, ils (les sacrificateurs) s’en étonnaient, et ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus » (v. 13). Ils n’avaient rien de sérieux à opposer aux disciples. Le miracle était indiscutable et le peuple tout entier louait Dieu. Alors, ces hommes méchants, par crainte des réactions de la foule, se contentent d’interdire aux apôtres de parler de Jésus à quiconque, en les menaçant de représailles (v. 14-18).
Or, ayant recouvré leur liberté, les deux apôtres retournent aussitôt vers leurs frères et ensemble, d’un commun accord, s’adressent à Celui qui est le Souverain et le Créateur de toutes choses. Ces opposants, malgré leur cruauté, sont « sans force » devant Celui qui, par sa puissance, a fait sortir la terre du néant et établi le monde. Il a aussi, dans sa sagesse et avec son intelligence, étendu les cieux. Ici, ces disciples Le supplient de regarder aux menaces de ces méchants hommes « religieux » et de donner à ses esclaves d’annoncer la Parole avec toute hardiesse (v. 29).
La réponse divine est immédiate (Es. 65 : 24). « Comme ils priaient, le lieu où ils étaient assemblés fut ébranlé ; ils furent tous remplis du Saint Esprit et annonçaient la parole de Dieu avec hardiesse » (v. 31).
Un juif nommé Apollos, originaire d’Alexandrie, est arrivé à Ephèse. « C’était un homme éloquent et puissant dans les Ecritures. Il était instruit dans la voie du Seigneur ; et, fervent en esprit, il parlait et enseignait avec exactitude ce qui concernait Jésus ; toutefois, il ne connaissait que le baptême de Jean. Il se mit donc à parler avec hardiesse dans la synagogue » (v. 24-26).
Apollos a donc écouté et reçu, avec humilité, les précisions données par des faibles instruments parmi ceux que Dieu utilise volontiers (1 Cor. 1 : 27-29). L’attitude de ce serviteur de Dieu est une leçon pour chaque enfant de Dieu. Nous sommes, hélas, portés à parler plutôt qu’à écouter (Jac. 1 : 19).
Or Apollos se proposait justement de passer en Achaïe. Les frères d’Ephèse écrivent donc aux disciples de cette région, en les exhortant à le recevoir (v. 27). Ainsi, c’est avec une chaleureuse lettre de recommandation, écrite sous le regard du Seigneur, qu’il est reçu. C’est un exemple à imiter dans les assemblées où il est bon que « tout se fasse avec bienséance et avec ordre » (1 Cor. 14 : 40).
Le service d’Apollos en Achaïe est devenu ensuite plus juste et utile, à la suite des soins fraternels d’Aquilas et Priscilla, qui ont saisi l’occasion favorable (2 Tim. 4 : 2).
Apollos, cet envoyé du Seigneur, contribue beaucoup, par la grâce de Dieu, aux progrès de ceux qui ont cru, car il réfute publiquement les Juifs avec une grande force ; il démontre par les Ecritures que Jésus est le Christ (v. 24-28).
Avec Barnabas, Paul a parlé hardiment à Iconium (Act. 14 : 3). A Ephèse, il est entré dans la synagogue où il a parlé avec hardiesse. Pendant trois mois, il s’est entretenu avec les Juifs, en les persuadant de la valeur des enseignements de la Parole, au sujet du royaume des cieux (Act. 19 : 8). L’apôtre a aussi parlé hardiment devant le roi Agrippa (Act. 26 : 26).
A la fin de ce livre des Actes, le même apôtre reste actif, alors que le terme de son séjour ici-bas s’approche. Il vit alors dans un petit logement où, durant deux années entières, il reçoit tous ceux qui viennent le voir et prêche le royaume de Dieu. Il leur enseigne tout ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ - « avec toute hardiesse, sans empêchement » (Act. 28 : 30-31).
Paul était resté hardi et s’entretenait volontiers de ce qui débordait de son cœur, des choses de Dieu. Chers amis chrétiens, notre témoignage ne doit pas faiblir en prenant de l’âge. Nos ressources en Lui ne changent pas et sa Parole reste à notre entière disposition.
La mention de la hardiesse dans les épîtres de Paul
Paul n’avait pas voulu user aussitôt du « bâton » pour réprimer un mal qui était au lieu des croyants à Corinthe (10 : 1-2). Il avait longtemps travaillé avec zèle au milieu d’eux et, dans sa sollicitude, il priait sans se lasser pour cette assemblée et tant d’autres aussi. Il se déclare « assiégé », ce qui montrait la ferveur de ses prières (11 : 28).
Il avait beaucoup espéré que la lettre qu’il leur avait envoyée aurait l’effet attendu sur la conscience et dans le cœur de ces chers enfants de Dieu. Mais certains parmi eux avaient profité de sa patience - et de son absence - pour chercher à déprécier son service auprès de leurs frères et sœurs à Corinthe. Ces personnes malveillantes méprisaient l’humilité de l’apôtre, sa douceur et sa débonnaireté. Ces qualités étaient pourtant si précieuses dans le service de Paul ; mais elles manquaient, semble-t-il, totalement chez ses détracteurs.
Paul supplie maintenant ses frères à Corinthe de ne pas l’obliger, quand il viendrait les voir, à montrer sa hardiesse, en reprenant ouvertement ceux qui affirmaient que l’apôtre marchait selon la chair (ou, d’après une note : selon ses penchants naturels). Sans une vraie et prompte repentance de leur part, il se sentait obligé, par obéissance au Seigneur, d’agir contre un mal toujours vivace, qui pour l’instant n’était ni confessé ni abandonné.
Dans le chapitre 3 de cette épître, l’apôtre s’occupe du dessein éternel que Dieu a réalisé dans le Christ Jésus, notre Seigneur ; « nous avons hardiesse pour nous approcher avec confiance, par la foi en lui » (v. 12) . Les chrétiens loin de perdre courage, doivent être remplis de hardiesse pour s’approcher de Dieu par Jésus Christ (voir aussi Héb 4 : 16) .
Au chapitre 6, l’apôtre demande aux frères d’Ephèse de faire des supplications à Dieu en faveur de tous les saints, mais aussi pour lui, afin que, quand il ouvrirait la bouche, la parole lui soit donnée « pour faire connaître avec hardiesse le mystère de l’évangile », pour lequel il était un ambassadeur lié de chaînes ; il désirait avoir aussi la hardiesse nécessaire pour en parler de la façon convenable (v. 18-20).
Paul venait et revenait toujours visiter les saints « de la part de Dieu » pour voir comment ils se portaient spirituellement d’abord. Aussi, il ressentait un besoin impérieux d’être soutenu par les prières des saints à Ephèse - et certainement aussi celles d’autres assemblées! Il est nécessaire que tous les serviteurs aient le même désir et se réjouissent de savoir que l’on prie dans ce sens dans les assemblées.
Les incrédules haïssent souvent le grand Dieu des cieux ; c‘est pour cette raison que l’un de ses « ambassadeurs », Paul, avait été « lié de chaînes ». Ce n’est pas souvent dans le monde que l’on traite un ambassadeur de cette façon. Mais Paul était un ambassadeur d’un genre particulier, heureux de souffrir pour le nom de Christ.
Cependant, même emprisonné, il avait très à cœur que son service soit rendu à la gloire exclusive du Seigneur qui le lui avait confié. Il demandait donc, humblement, aux saints de prier pour Lui. Il avait besoin, comme tous les serviteurs du Seigneur, d’être puissamment soutenu par Dieu (Act. 23 : 11).
Alors qu’il est « prisonnier pour Christ », Paul se réjouit en pensant que l’évangile est annoncé (v. 18). Il dit aux Philippiens : « La plupart des frères, encouragés dans le Seigneur par mes liens, ont beaucoup plus de hardiesse pour annoncer la Parole sans crainte » (v. 14). Quelle noble attitude de sa part ! Il avait pourtant certainement appris que l’évangile était parfois hélas annoncé avec un esprit fâcheux, ce que précisent les versets suivants. Il n’y avait pas de rancœur chez l’apôtre, mais une joie sincère en voyant l’œuvre de Dieu s’accomplir, en dépit de la faiblesse coupable des serviteurs. Il met volontairement l’accent sur une constatation encourageante : la hardiesse avait augmenté chez ses frères !
On trouve une autre mention de la hardiesse, dans ce même chapitre, au verset 20. Paul espérait qu’en réponse aux supplications des Philippiens, et avec le secours de l’Esprit de Jésus Christ, ses difficultés présentes allaient être enlevées. Il ne doutait pas que, selon sa vive attente et son espérance, il ne serait confus en rien, mais qu’avec « toute hardiesse », maintenant encore comme toujours, Christ serait magnifié dans son corps, « soit pour la vie, soit pour la mort » (v. 20). Car pour lui, dit-il, « vivre, c’est Christ et mourir, un gain » (v. 21). Rien d’autre ne peut avoir d’attrait si mon cœur est rempli de Jésus. C’était le cas de cet apôtre. Christ était son seul objet, sa seule raison de rester encore ici-bas. Qui d’entre nous oserait dire qu’il réalise personnellement ce verset 21 ?
L’apôtre Paul dit à ces croyants de Thessalonique :« Alors que nous venions de souffrir et d’être maltraités à Philippes, comme vous le savez, nous avons eu toute hardiesse, en notre Dieu pour vous annoncer l’évangile de Dieu avec beaucoup de grands combats » (v. 2). Les outrages et les sévices subis par Paul et Silas à Philippes (voir Act. 16), loin de les décourager, les avaient remplis de toute hardiesse. La réaction furieuse de l’Adversaire prouvait justement que leur travail, avec l’aide du Seigneur, n’avait pas été vain. Partout désormais, il était connu qu’il y avait maintenant des chrétiens fidèles à Thessalonique !
« Ceux qui ont bien servi acquièrent une bonne maturité pour eux-mêmes et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le Christ Jésus » (v. 13), dit Paul à Timothée. Les cas de Philippe et d’Etienne, « homme de foi et plein de l’Esprit Saint », en sont une belle illustration. Ils avaient d’abord été choisis pour servir le Seigneur parmi ceux qui étaient appelés à s’occuper du bien-être des veuves (Act. 6 : 5). Ils avaient été fidèles dans cette activité et l’Esprit Saint avait permis qu’ils soient, l’un et l’autre, appelés à un service plus en vue dans leur assemblée. Philippe avait servi comme évangéliste, Etienne, comme docteur. Ils avaient cette grande hardiesse dans la foi qui est dans le Christ Jésus.
La source de la hardiesse chez les apôtres, dans la nôtre aussi, vient du Seigneur. Chez les apôtres, les souffrances, les épreuves ne faisaient qu’aviver la hardiesse en eux. Ces apôtres pouvaient parler hardiment de Lui, car ils en étaient vraiment remplis. Ils n’avaient qu’un seul but : la gloire de Christ. Tandis que nous sommes parfois tentés de nous écrier avec le prophète : « Ma maigreur, ma maigreur » (Es. 24 :16). Tournons-nous, chers enfants de Dieu - sans tarder davantage - vers Celui qui seul peut et veut remplir notre cœur et le faire déborder (Luc 6 : 38). Nous vivons dans des jours d’indifférence, de lassitude et de nonchalance. Nous le ressentons dans notre vie spirituelle personnelle, et, collectivement, dans celle de l’Assemblée. Aimons beaucoup plus le Seigneur, Qu’Il devienne notre unique raison de vivre. Nous aurons ainsi beaucoup plus de hardiesse dans notre témoignage autour de nous, au milieu de ceux qui secrètement peut-être, nous regardent vivre. Ils devront reconnaître, à la gloire de Dieu, que nous avons réellement été avec Jésus (Act. 4 : 12).
Ph. L le 27. 11. 2019