Marie, la mère de Jésus, dans les Ecritures.
Marie, choisie par Dieu
Le message de l'ange Gabriel à Marie
La visite de Marie à Elisabeth
La naissance de Jésus à Bethléhem
La circoncision de Jésus et la prophétie de Siméon
La visite des mages de l'Orient à Jérusalem
Jésus de Nazareth auprès de Marie et de Joseph
Comme Dieu l'avait annoncé, la semence de la femme a brisé la tête du Serpent (Gen. 3 : 15). Seul un homme, seul le Fils de Dieu, qui pourtant a accepté de « participer au sang et à la chair » (Héb. 2 : 14) pouvait répondre aux besoins de la descendance d'Adam, de la race humaine déchue. Cet Homme, engendré de Dieu devait être placé sous la Loi, pour répondre à ses justes exigences, afin que la malédiction qui pesait sur nous puisse être ôtée.
Tel est le grand mystère de la piété : « Dieu a été manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16). « Etant en forme de Dieu, le Christ Jésus n'a pas regardé comme un objet à ravir d'être égal à Dieu, mais il s'est anéanti lui-même » (Phil. 2 : 7). Le ciel a visité la terre, le Dieu tout-puissant, le Créateur glorieux a accepté de naître d'une femme et de prendre un corps pour mourir. Vérité solennelle, Il est venu en « ressemblance de chair de péché ». Celui qui est lumière et sainteté a pris volontairement cette ressemblance, de sorte que Dieu puisse « condamner le péché dans la chair » (Rom. 8 : 3).
Parmi les femmes, Dieu a choisi Marie, pour être la mère de Jésus. Esaïe avait prophétisé à ce sujet : « La vierge concevra, et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel » (Es. 7 : 14). Qui est cette femme ? Marie était une vierge qui habitait une bourgade méprisée, Nazareth (Jean 1 : 47). Elle était fiancée à Joseph qui exerçait le métier assez rude de charpentier, lui procurant tout juste de quoi vivre. On n'entend jamais cet homme parler, mais le moment venu, il fait tout ce que Dieu lui demande (Matt. 1 : 18-25 ; Matt. 2 : 13-14, 20-22).
Il y a dans le caractère de Marie plusieurs traits dignes d'être retenus. Citons son obéissance, sa foi, son amour. Mais le trait le plus remarquable est sans doute son humilité ou plutôt sa grâce. Les Evangiles parlent peu de Marie. Il y a des circonstances où elle intervient, d'autres où elle est simplement présente. Les coeurs fidèles sont amenés à adorer, non pas Marie, mais le Fils de Dieu, manifesté en chair.
La tradition qui présente les mêmes dangers que du temps du Seigneur (Matt. 15 : 3, 6 ; Marc 7 :13) a obscurci et déformé peu à peu l'image de Marie. Elle est devenue, pour une partie de la chrétienté, bien différente de celle que présentent les Ecritures !
C'est maintenant pour beaucoup de personnes enseignées mais égarées (Apoc. 2 : 20), une sorte d'idole, avec les effets désastreux que l'on constate. Mais une autre partie de la chrétienté n'a peut-être pas le respect qu'il convient d'avoir à l'égard de Marie, la mère de Jésus, notre Sauveur.
Marie faisait partie de la race pécheresse, elle aussi avait besoin de la rédemption apportée par l'oeuvre de Jésus. Elle est au bénéfice du sang versé à la Croix. Mais il a plu à Dieu de la bénir grandement.
Nous devons veiller à reconnaître, dans nos pensées et dans nos paroles, la part privilégiée et même unique accordée à Marie (Rom 12 : 10 ; 13 : 7). Les Evangiles font ressortir la limpidité et la simplicité de la conduite de Marie. Quelques-unes de ses paroles ont été conservées dans le saint Livre.
Le message de l'ange Gabriel à Marie
Si l'on examine un peu en détail ce que la Parole rapporte au sujet de la mère de Jésus, on relève d'abord la visite de l'ange Gabriel, venu lui annoncer quelle sera sa grande et difficile mission (Luc 1 : 26-28). Si une vierge affirmait avoir donné le jour à un enfant, qui la croirait ? Cet ange lui dit d'abord : « Je te salue, toi que Dieu fait jouir de sa faveur ! Le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre les femmes ». On peut lire aussi : « Toi qui reçois une si grande grâce de la part de Dieu ». C'était une salutation extraordinaire. Zacharie n'est pas salué par cet ange, quand il lui apparaît peu de temps avant de se rendre auprès de Marie (Luc 1 :13). La jeune fille est troublée par les termes si surprenants et si élevés de cette salutation apportant une grande grâce de la part de Dieu ». Rien n'indique que Marie s'attendait à cette visite et à ce choix divin. Mais il est hors de doute que Dieu avait préparé ce vase en secret.
Rien, dans ce que dit l'Ecriture, ne permet de supposer, « la préservation de toute tache » ou « l'immaculée conception » que l'on attribue à Marie dans une partie de la chrétienté.
On affirme que ce dogme a été reconnu comme une vérité incontestable (!) après une enquête minutieuse et de nombreuses consultations. Faut-il comprendre que cette immaculée conception de Marie est simplement accréditée par la conviction intime de plusieurs personnes, estimées dignes de foi ? On explique de même que Marie aurait été préservée de la « faute originelle » par un effet anticipé de la Rédemption ! Mais où trouver dans l'Ecriture une justification de cette affirmation ? La Parole de Dieu déclare clairement que par un seul, Adam, le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort (Rom. 5 :12). Elle dit aussi : « Tous ont péché et n'atteignent pas à la gloire de Dieu » (Rom. 3, 23). Pécheur par nature, chacun d'entre eux a ajouté ses propres péchés (Rom. 3 : 10-18).
L'ange commence par rassurer Marie par un « Ne crains pas » parole qui revient sept fois dans cet évangile de Luc. La jeune fille est apaisée et réalise qu' « elle a trouvé grâce auprès de Dieu » ; cette expression est fréquente déjà dans l'Ancien Testament. Voyez, par exemple, Genèse 6 : 8 ;. 18 : 3 ; Exode 33 : 12-13. Puis Gabriel délivre son message : « Voici, tu concevras dans ton ventre, et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom Jésus. Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ; et il régnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n'y aura pas de fin à son royaume (Luc 1 : 31-33). De telles paroles, concernant la royauté de Jésus-Christ, sont l'accomplissement de nombreuses prophéties. L'Eternel avait déjà parlé de la même manière au roi-prophète David (2 Sam. 7 : 16) et les Psaumes apportaient la confirmation de ces paroles (Ps. 89 : 3-4 et 35-37).
Ces gloires doivent appartenir à Celui qui va devenir volontairement le Fils de Marie, tout en restant, simultanément, le Fils du Très-haut, le Fils de Dieu de toute éternité. Désormais Il porte un nouveau titre de gloire : celui de Fils de l'Homme.
Sa mère appartient à la descendance de David, et le Seigneur est appelé le Fils de David. Marie, instruite par le messager divin, peut déjà entrevoir que l'enfant auquel elle va donner le jour sera le Messie. « Et Marie dit à l'ange : Comment ceci arrivera t-il, puisque je ne connais pas d'homme ? » (Luc 1 : 34). Sa question rappelle un peu celle de Zacharie (Luc 1 : 18). Mais dans le coeur de Marie, il n'y a pas trace d'incrédulité. Confiante en Dieu, elle interroge, et la réponse de l'ange est très précieuse pour la foi. Elle montre que la naissance de Jésus aura un caractère surnaturel : « L'esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre; c'est pourquoi la sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu ». Le mystère de la conception miraculeuse et de la naissance de Celui qui est parfaitement Homme, sans cesser d'être Dieu, est jalousement gardé. Jésus devient semblable à nous, à part le péché (Héb. 4 :15). Il naît sur cette terre et Il y meurt. Mais sa naissance est tout à fait différente de la nôtre, et sa mort n'est pas celle des autres hommes.
L'ange va se retirer, mais il annonce d'abord à Marie qu'Elisabeth, sa parente, aura, elle aussi un fils malgré son âge avancé, car dit-il : « Rien n'est impossible à Dieu » (Luc 1: 36-37 ; Ps. 135 : 6 ; Jér. 32, 17). Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu : Marie doit croire tout ce que cet ange lui annonce de la part de Dieu. Appelée à une si haute destinée, cette humble servante du Seigneur donne à l'envoyé de Dieu une réponse admirable de confiance et d'abandon à la volonté de Dieu : « Voici l'esclave du Seigneur : qu'il me soit fait selon ta parole » (Luc 1 : 38). Il n'y a aucune vanité chez elle, cette vanité si fréquente dès la jeunesse (Prov. 31 : 30). La présence divine produit une si forte impression qu'elle n'est pas occupée d'elle-même, comme c'est si souvent notre cas. Elle estime vraiment que Dieu est tout et qu'elle n'est rien. Chacun devrait le réaliser. Une juste appréciation de la grandeur du Seigneur conduit à ne pas avoir une haute idée de nous-mêmes, au-dessus de celle qu'il convient d'avoir (Gal. 6 : 3 ; Rom. 12 : 3).
« En ces jours-là » Marie se lève en hâte et s'en va au pays des montagnes (Luc 1 : 39). Elle reste sous l'impression de la révélation qu'elle vient de recevoir et porte désormais dans son coeur une précieuse espérance. Son désir est de revoir Elisabeth, sa parente (Luc 1 : 24-25). Quand ces deux femmes se rencontrent, c'est un moment unique dans l'humble demeure de Zacharie. Toutes deux ont fait l'expérience de la miséricorde et de la puissance de Dieu. Elles ont la même foi, la même espérance. Un même amour les unit dans une intime communion, au sujet du Messie et des conseils divins.
Elisabeth est l'épouse d'un sacrificateur estimé, Marie, la fiancée d'un humble charpentier. Qu'importe, c'est Marie qui, la première, salue Elisabeth. En l'entendant le petit enfant qu'Elisabeth porte dans son sein tressaille de joie (Luc 1 : 41 et 44). Il deviendra Jean le baptiseur, le plus grand des prophètes du Très-haut, qui ira devant la face du Seigneur, préparer Ses voies et donner la connaissance du salut à Son peuple (Luc 1 : 76-77 ; Luc 7 : 28). Alors Elisabeth est remplie de l'Esprit Saint et s'écrie à haute voix : «Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton ventre est béni. Et d'où me vient ceci, que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? » (Luc 1 : 42-43). Marie porte déjà dans son sein Celui qui est le Sauveur du monde. Il est donc grave d'affirmer, comme certains le font aujourd'hui, qu'un foetus n'est qu'un amas de cellules que l'on peut sans crainte détruire, au lieu de reconnaître qu'il s'agit déjà, aux yeux de Dieu, de l'une de ses créatures !
Quelle est la femme qui, en Israël, ne désirait pas ardemment donner le jour auMessie ! Par la foi, Elisabeth est en mesure, guidée par le Saint Esprit, de contempler la réalisation de ce grand mystère. De son coeur s'élève un véritable hymne : elle chante la part bénie de Marie qui a cru à ce qui lui a été annoncé. Elle sait qu'il y aura pour elle « un accomplissement des choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur » (Luc. 1 : 45). Il n'y a aucune jalousie chez cette Elisabeth, aucun orgueil chez cette Marie.
A son tour, Marie proclame les grands bienfaits reçus du Seigneur. Bien que le récit ne le dise pas expressément, elle parle sous la conduite de l'Esprit Saint. Dans son cantique, qu'on a appelé le « Magnificat » elle célèbre la puissance, la sainteté et la miséricorde de Dieu « sur ceux qui Le craignent » (Ps. 103 : 17). « C'est l'expression de sa foi personnelle, de sa piété, des relations habituelles de son coeur avec Dieu » (JND).
Il s'agit d'une réponse plutôt que d'une révélation de la part de Dieu. Elle se borne essentiellement à ce qui est la sphère de sa piété, celle d'Israël, et s'attache aux espérances et aux promesses de Dieu à son peuple. C'est un écho puissant des déclarations des saints de l'ancienne alliance, mais un prélude aussi à l'allégresse éternelle dans les cieux. Dieu seul est source de joie et de paix. « Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit s'est réjoui en Dieu, mon Sauveur, car il a regardé à l'humble état de son esclave » (Luc 1 : 46-48).
Elle réalise que toutes les générations la diront bienheureuse. Remplie de gratitude, elle ne cherche pas à s'élever. Elle ne confère pas des grâces, comme on l'affirme. Elle fait partie de ceux qui en reçoivent avec reconnaissance ! Elle parle de Dieu, son Sauveur. L'idée répandue par plusieurs qu'elle est sans péché est donc fausse ! Comme Anne (1 Sam. 2 : 1-10), elle montre que Dieu rejette toute idée de grandeur humaine. Il l'a montré une fois encore en l'appelant, elle, la plus humble des filles de son peuple, à donner le jour au Messie.
Après trois mois environ auprès d'Elisabeth, Marie retourne dans son village. Une nouvelle scène où il question de Marie, se déroule plus tard à Bethléhem. César Auguste ordonne le recensement de toute la terre habitée et chacun doit se rendre dans sa ville (Luc 2 : 2-3). Finalement ce recensement n'aura lieu que plus tard. Mais cet acte d'autorité d'un homme aboutit sans qu'il en soit conscient « à accomplir l'admirable dessein de Dieu » (JND). En effet, Joseph s'en va à Bethléhem, avec Marie, laquelle était enceinte (Mat. 1 : 24 ; Luc 2 : 4-5). Cette petite ville de Bethléhem Ephrata (Ps. 132 : 6) est celle de David, leur ancêtre royal commun.
Ce sont les Ecritures qui s'accomplissent : Jésus devait y naître. (Mich. 5 : 2). Pendant qu'ils étaient là, « elle mit au monde son fils premier-né, et l'emmaillota, et le coucha dans la crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie » (Luc 2 : 7 ; Matt. 1 : 25).
L'abaissement du Seigneur de gloire est profond ! Dans cette nuit unique, des bergers gardent comme à l'accoutumée leurs troupeaux aux champs. Un ange leur apparaît et leur adresse les mêmes paroles que précédemment à Zacharie et Marie : « N'ayez point de peur » ! Il leur annonce un grand sujet de joie, qui sera pour tout le peuple, la naissance dans la cité de David d'un Sauveur, le Christ, le Seigneur ! (Luc 2 :10-11). Soudain, une multitude de l'armée céleste se trouve avec l'ange, louant Dieu et disant : « Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts ; et sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes » ! Le ciel tout entier célèbre cet incomparable mystère : « Dieu manifesté en chair, vu des anges » (1 Tim. 3, 16). Mais il n'est pas question de Marie dans le message de l'ange.
Les bergers se consultent et s'en vont en hâte à Bethléhem. Ils y trouvent Marie et Joseph, et le petit enfant, couché dans la crèche. Auprès du Sauveur du monde il n'y a personne, à part ces modestes bergers. « Et l'ayant vu, ils divulguèrent la parole qui leur avait été dite, touchant ce petit enfant » (Luc 2, 17). Marie n'intervient pas, elle a pourtant été instruite par l'ange. Il semble qu'elle aurait eu beaucoup à dire, mais elle « gardait toutes ces choses par-devers elle, les repassant dans son coeur » (Luc 2 : 19). Elle était pénétrée par la fidélité de Dieu, et la manière admirable dont sa Parole s'accomplissait.
La circoncision de Jésus et la prophétie de Siméon
Au bout de huit jours, l'Enfant reçoit le signe de l'alliance. Il est circoncis et il est appelé JESUS. Selon la loi, pendant trente-trois jours, Marie ne doit pas toucher de choses saintes, ni même aller au sanctuaire (Lev. 12, 4). Quarante jours après sa naissance, Jésus est porté dans le Temple par ses parents (Lui qui porte tout et qui soutient toutes choses !) et il est présenté au Seigneur. Tout mâle qui ouvre la matrice devait être appelé saint auSeigneur, accompagné d'un sacrifice (Ex. 13 : 2, 12, 15). Le sacrifice offert auSeigneur pourJésus sera très modeste, en raison de la pauvreté des parents : une paire de tourterelles ou deux jeunes colombes (2 Cor.8 : 9). Joseph et Marie montrent ainsi leur obéissance et c'est un parfum excellent pour Dieu !
C'est à ce moment-là que le vieillard Siméon (son nom signifie: exaucement), un homme juste et pieux, qui « attendait la consolation d'Israël », vient par l'Esprit dans le Temple. « Il avait été averti divinement par l'Esprit Saint qu'il ne verrait pas la mort que, premièrement, il n'eût vu le Christ du Seigneur » (Luc 2 : 26). Dans cette scène touchante, il tient dans ses bras le petit enfant Jésus, qui est tout pour sa foi. On s'attendrait à voir le vieillard bénir cet enfant. Il n'en est rien, Siméon bénit Dieu, disant : « Maintenant, Seigneur, tu laisses aller ton esclave en paix, selon ta parole ; car mes yeux ont vu ton salut, lequel tu as préparé devant la face de tous les peuples : une lumière pour la révélation des nations, et la gloire de ton peuple Israël » (Luc. 2 29-32). « Et son père et sa mère s'étonnaient des choses qui étaient dites de Lui » ! En écoutant Siméon, qui a visiblement une profonde connaissance prophétique, ils font des progrès dans leur appréciation au sujet de cet Enfant. Ils n'avaient pas encore compris Ses gloires merveilleuses, ni toutes les conséquences glorieuses de Sa venue ici-bas.
L'oeuvre n'est pas encore accomplie, mais Siméon a vu en Christ le salut de Dieu. Il bénit les parents et déclare : « Voici, celui-ci est mis pour la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et pour un signe que l'on contredira » (Luc 2 : 34). Il annonce à Marie, sa mère : « et même une épée transpercera ta propre âme » (Luc 2 : 35). Le mot que l'Ecriture emploie ici pour l'épée est le même que celui qui désigne la grande épée dont Goliath se servait (1 Sam. 17 : 51). Quant au verbe, il traduit une souffrance continuelle, qui ne cesse de s'approfondir. Marie écoute, elle reste silencieuse.
Si Marie a une place très privilégiée parmi toutes les femmes, elle a connu aussi une tristesse de plus en plus grande, tout au long des trois ans et demi du ministère du Seigneur ici-bas.
Quelle affreuse douleur étreignait son coeur, tandis qu'elle assistait à la Crucifixion ! (Jean 19, 25). Mais il faut toutefois préciser, sans minimiser son épreuve, que sa souffrance personnelle ne faisait absolument pas partie du travailrédempteurdeChrist. Lui seul pouvait se charger des péchés et lui seul pouvait les expier (1 Tim. 2 : 5).
La visite des mages de l'Orient à Jérusalem
Joseph et Marie sont de retour à Bethléhem. De nobles visiteurs, les Mages venus d'Orient, arrivent à Jérusalem et demandent : « Où est le Roi des Juifs qui a été mis au monde ? Nous avons vu son étoile dans l'orient, et nous sommes venus lui rendre hommage »(Matt. 2 : 2). Personne, parmi les principaux des Juifs n'était moralement qualifié pour aller se prosterner devant le Messie d'Israël. D'ailleurs personne ne désirait vraiment Sa venue ! Et pourtant, les scribes qui connaissaient la lettre des Ecritures, sans s'y soumettre, sont immédiatement capables de répondre, en citant le prophète Michée : « A Bethléhem de Judée » (Matt. 2 : 5-6 ; Mich. 5 : 2). Ce long voyage des Mages touche à son terme : Dieu les conduit à la maison où se trouve alors le petit Enfant (Matt. 2 : 9). Ils se réjouissent d'une fort grande joie de voir le « petit enfant, avec Marie, sa mère». Les parents gardent le silence. Les Mages se prosternent devant le petit enfant et lui rendent hommage. Ils ouvrent leurs trésors, et Lui offrent de l'or, de l'encens, et de la myrrhe (Matt. 2, 11). Ils ne se prosternent pas devant sa mère ! Cet Enfant, « Dieu manifesté en chair », est l'unique objet de leur adoration (Matt. 4 : 10 ; Luc 4 : 8). La chrétienté n'aurait-elle pas dû s'inspirer d'un tel exemple ?
Les desseins du cruel Hérode, qui voulait mettre à mort le Seigneur, sont déjoués. Les Mages, divinement avertis, ne retournent pas à Jérusalem. Ils étaient censés expliquer à ce roi d'origine édomite le lieu exact où il trouverait le Seigneur (Matt. 2 : 8). Un ange du Seigneur apparaît à Joseph, disant : Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et fuis en Egypte ! Joseph, toujours aussi obéissant aux instructions divines, s'y rend de nuit (Matt. 2 : 13-14).
Après la mort du successeur d'Hérode le grand, Dieu conduit pas à pas Joseph et Marie à s'installer à Nazareth, une ville obscure dans la province méprisée de Galilée, au lieu de retourner à Bethléhem (Matt. 2, 23 ; Jean 1 : 47). Jésus va y vivre près de trente ans, connu comme le fils du charpentier, et exerçant bientôt Lui-même cet humble métier (Matt. 13 : 55 ; Marc 6 : 3). Luc est le seul évangéliste qui évoque un peu l'adolescence de Jésus. Il brosse une esquisse morale de cette merveilleuse Personne dans sa jeunesse : « L'Enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la faveur de Dieu était sur lui (Luc 2 : 40).
A l'âge de douze ans, avec Joseph et Marie, Il se rend avec la foule des pèlerins à la fête de Pâques à Jérusalem (Ps. 42 : 4). Là, Il reste dans le Temple, à l'insu de Joseph et de sa mère. Ils croyaient qu'Il se trouvait dans la troupe des voyageurs qui s'en retournaient chez eux. C'était de leur part une négligence injustifiée. Les suppositions sont dangereuses, elles ne doivent pas être confondues avec l'attitude de la foi. La Personne du Seigneur et ce qui Le concerne ne doivent pas donner lieu à des spéculations.
Après une journée de voyage, il leur faut se rendre à l'évidence, l'enfant Jésus n'est pas au milieu de leurs parents ni parmi leurs connaissances. Ils décident donc de retourner à Jérusalem, à sa recherche (Luc. 2 : 44-45). Ce n'est qu'après trois jours de recherches anxieuses, qu'ils se rendent au Temple, c'est-à-dire dans un des bâtiments sacrés attenants. Ils y retrouvent Jésus, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Jésus occupait déjà une place peu commune pour un enfant de cet âge, mais « tous ceux qui l'entendaient, s'étonnaient de son intelligence et de ses réponses (Luc 2, 46-47). Il y avait bien en Lui un développement graduel, mais parfait en même temps. Il était aussi véritablement homme qu'il était réellement Dieu (Col. 2 : 9). Mais tout en étant rempli de connaissance divine, Il ne prenait pas alors la place d'enseigner avec autorité. Il agira ainsi plus tard (Matt. 7 : 29).
Joseph et Marie, à leur tour, sont frappés d'étonnement. Marie, après tous ces jours d'inquiétude, adresse à Jésus des reproches qui montrent son infirmité humaine : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait ainsi ? Voici, ton père et moi, te cherchions, étant en grande peine ». Marie fait état d'un lien de filiation qui n'existait pas avec Joseph. On comprend que la réponse de Jésus va remettre les choses à leur juste place : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu'il me faut être aux affaires de mon père » ? Il établit sa vraie relation, et leur montre ce que sera le but constant de Sa vie : « Il me faut » (Luc 1, 48-49 ; Jean 3 : 14 ; 9 : 4 ; 10 : 16 ; Luc 24 : 7). C'est la première parole de Jésus qui nous soit parvenue. Il avait parfaitement conscience qu'il était le Fils du Père, son comportement le montrera constamment.
Mais ses parents ne comprirent pas sa réponse, pour eux elle était mystérieuse. Ils ne comprenaient pas suffisamment sa relation avec Dieu. Mais Lui en avait toujours conscience, car Il était le Fils de Dieu. Pourtant, tout ce que Joseph et Marie avaient certainement vu en Lui, jour après jour, dans leur humble demeure, aurait déjà dû les éclairer sur l'attachement de Jésus à la Maison de Dieu et aux affaires de son Père. Mais, par ailleurs, ils n'avaient pas encore reçu le Saint Esprit (Jean 14 : 26).
Contemplons le Seigneur : Il accepte de les suivre à Nazareth où « il leur était soumis ». La Parole de Dieu ajoute, au sujet de Marie : « Sa mère conservait toutes ces paroles dans son coeur » (Luc 2 : 51 ; voir aussi Luc 2 : 19). Elle ne pouvait pas entrer intelligemment dans tout ce qu'était Jésus, mais son coeur éprouvait une jouissance profonde à conserver Ses paroles ; sans doute lui devinrent-elles intelligibles plus tard ? C'est une bonne attitude, qui seule permet de croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ (2 Pier. 3 : 18).
Dans l'Ecriture, la scène suivante où l'on voit Marie intervenir se déroule à Cana, environ dix-huit ans plus tard. Une noce a lieu dans ce village et la mère de Jésus est là.
Il semble que Joseph, cet homme au coeur patient et dévoué, tellement silencieux, avait alors disparu. Jésus aussi est convié à la noce, ainsi que ses disciples. Sa présence met le sceau de son approbation sur cette institution (Jean 2 : 1). Le vin - si souvent lié à la joie dans l'Ecriture – vient à manquer. Marie présente leur embarras à Jésus : « Ils n'ont pas de vin ». Est-ce la demande discrète d'une intervention de Jésus ? Quelque chose peut-il manquer quand le Seigneur est là ? Marie avait une leçon à apprendre. Déjà, dans la scène précédente, elle avait pu entrevoir les raisons secrètes de la conduite de Jésus. Il lui répond ici : «Qu'y a -t-il entre toi et moi, femme ? Mon heure (celle de sa mort) n'est pas encore venue » (Jean 2 : 4 ; 7 : 30 ; 8 : 20 ; 12 : 23,27 ; 13 : 1 ; 17 : 1). La réponse de Jésus est respectueuse mais elle montre bien que Celui qui est entré publiquement dans l'accomplissement de sa mission divine, agit entièrement dans l'obéissance à la volonté de son Père dans le ciel (Jean 8 : 29). Il faut Sa mort pour mettre fin à l'homme en Adam et régler la question du péché selon les exigences de la justice de Dieu. Rien ni personne ne peut s'interposer entre Lui et son Père. Il ne peut donc pas reconnaître l'intervention de sa mère, du moment qu'il s'agit de Sa mission et de Son oeuvre. « Je fais toujours les choses qui Lui plaisent » (qui plaisent au Père) déclare-t-Il. Il agit toujours au moment convenable, sa vie est dirigée d'en Haut (Jean 7 : 6-8, 14 ; 11 : 6 et 9 ; 14 : 31).
Tout ceci est incompatible avec le rôle que certains voudraient faire jouer à Marie, présentée comme une « médiatrice maternelle » auprès de son fils ! La « tradition » l'appelle la « toute-puissance suppliante » ! Se servant de l'image si belle de Christ, la Tête de son Corps mystique formé de tous les croyants, on a osé dire et écrire que si Marie n'est pas la tête, elle est le cou, par lequel passe tout son influx (c'est nous qui soulignons) ! Est-il besoin de dire, avec tristesse devant les inventions de l'imagination humaine, qu'on ne trouve RIEN dans l'Ecriture qui accrédite de telles affirmations ! Le Médiateur entre Dieu et les hommes est un, l'homme Christ Jésus, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous (1 Tim. 2 : 5-6). Le propos de la grâce de Dieu était de nous placer dans une position que nous ne méritions pas : c'est un des résultats merveilleux de l'oeuvre de Christ à la Croix, de son sang versé. Nous avons par Christ, et par Lui seul, un libre accès auprès du Père (Héb. 10 : 19). Prenons la seule Parole de Dieu pour guide. Sinon, comme le craignait fort l'apôtre Paul, nous serions vite capables de supporter celui qui prêche « un autre Jésus » (2 Cor. 11 : 4). Vouloir ajouter ou retrancher quelque chose àl'Ecriture, la frelater ou la tordre aussi des conséquences gravissimes touchant « la foi qui a été une fois enseignée aux saints » (Jude 3 ; Matt. 5 : 19 ; 2 Cor. 2 : 17 ; 2 Pier. 3 : 16 ; Apoc. 22 : 18).
La mère de Jésus attendait secrètement que les paroles de l'ange se réalisent, elle aurait voulu que son fils soit glorifié (Luc 1, 32-33). Il le sera certainement, mais le temps n'était pas encore venu : Jésus devait d'abord s'offrir en sacrifice, sur l'autel de la Croix (Luc 24 : 26). Alors Marie déclare simplement aux serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira » (Jean 2, 3-5). Chacun doit avoir cette attitude, c'est la seule qui convient. Elle est le seul principe de bénédiction dans toutes les circonstances.
Marie ne dit pas aux serviteurs de lui obéir à elle, elle ne le dit à personne. Elle dirige les regards vers le Seigneur. C'est à Lui seul qu'il faut toujours obéir. Cherchons les enseignements du Seigneur tout au long du Nouveau Testament. Retenons ces dernières paroles de Marie dans l'Ecriture. Dieu a trouvé bon de les conserver. Ce qui importe, c'est que nous fassions tout ce que le Seigneur nous dit ! (Job 36 : 22).
Plus tard, au cours de son ministère, Jésus se trouve « à la maison ». Une grande foule, désireuse de l'entendre et d'être guérie, se presse autour de Lui, au point « qu'ils ne pouvaient pas même manger leur pain »(Marc 3 : 20). Ne comprenant pas que le zèle pour la maison de son Père le dévore (Ps. 69 : 9) ni la grandeur de ses compassions pour les brebis perdues, ses proches sortent pour le saisir, car ils disent : « il est insensé » (Marc 3 : 21). Ses frères et même sa mère viennent, et se tenant dehors, ils l'envoient appeler. La foule est assise autour de Lui lorsqu'on vient Lui dire. : « Voici ta mère et tes frères, là dehors, te cherchent » (Marc 3 : 31-33). Le Seigneur répond : « Qui est ma mère ou qui sont mes frères ? ». Il regarde autour de lui et déclare : «Voici ma mère et mes frères ; car quiconque fera la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma soeur et ma mère ». Il y a certainement une note de sévérité dans ses paroles adressées à ses proches, conséquence de leur attitude. La famille du Seigneur et même peut-être dans une mesure sa mère n'avaient pas compris le pourquoi du ministère du Seigneur ni le but vers lequel Il marchait ! (Luc 13 : 33). Le Seigneur distingue nettement ceux qu'Il considère comme les membres de sa famille (voir aussi Luc 11 : 27-28). Les relations naturelles doivent céder le pas aux relations d'un caractère spirituel, qui se forment avec ceux qui obéissent à la Parole.
Plusieurs leçons importantes à retenir de cette scène :
1°- Le culte de Marie est incompatible avec les paroles du Seigneur. Il ne la renie pas comme étant sa mère sur cette terre : on voit de quels soins affectueux Il l'entoure au moment de la Croix. Mais Il montre que les relations spirituelles ont encore plus de prix pour son coeur. Pour Marie aussi, il était plus important de faire la volonté de Dieu que d'être la mère de Jésus.
2°- Le dogme de la « perpétuelle virginité » de Marie n'est pas scripturaire. Jésus a eu des frères. Il était le « premier-né » de Marie, mais par la suite elle a eu des relations maritales normales et d'autres enfants (Matt. 13 : 55 ; Marc 6 : 3 ; Jean 2 : 12 ; 7 : 3, 5, 10 ; Act. 1 : 14 ; 1 Cor. 9 : 5 ; Gal. 1 : 19 ; et aussi le Ps. 69 : 8).
3°- Jésus fait passer les intérêts de Dieu avant les liens naturels. Encore aujourd'hui, Il dit à ceux qui désirent Le suivre : « Si quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple « (Luc 14 : 26).
4°- Ce passage de l'Ecriture établit que les croyants sont unis à leurs frères en Christ par des liens plus forts qu'à leurs proches, si ces derniers sont incrédules.
Plus tard encore, Marie, le coeur brisé par la douleur, se tient près de la croix de Jésus, avec d'autres femmes courageuses. Elles montrent, au milieu d'une populace haineuse, leur fidélité au Seigneur. Plusieurs seront ensuite les premières au tombeau. C'est un exemple de cette force que la grâce de Dieu accorde à l'extrême faiblesse qui s'appuie sur Lui (Jean 19 : 25). Pour Marie, cette mort de la Croix signifie la fin de toutes les relations terrestres. C'est pour elle un instant déchirant, même si Jésus a déjà doucement détaché sa mère de Lui. La terrible prophétie de Siméon s'accomplit : une épée transperce l'âme de Marie. Mais n'avait-elle pas déjà connu l'opprobre avant même la naissance de Jésus et plus tard en entendant les pharisiens dire : « Il chasse les démons par le chef des démons » ou en voyant qu'ils cherchaient à le tuer (Matt. 1 : 18-21 ; Matt. 9 : 34 ; Luc 4 : 29) ?
Les soldats romains montrent une brutale indifférence, en partageant entre eux ses vêtements après l'avoir crucifié (Jean 19 : 23-24). Mais à cette scène succède un trait que seul l'évangile de Jean a conservé. Il permet d'entrevoir la délicatesse et l'amour à l'égard de ses bien-aimés, qui remplissent le coeur du Seigneur sur la Croix, malgré ses souffrances extrêmes. « Jésus voyant sa mère et le disciple qu'Il aimait se tenant là... « dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voici ta mère » (Jean 19 : 26-27). Dans la langue que Jésus emploie, le mot : femme n'a rien de rude ou d'irrespectueux. Il le prononce certainement avec une infinie tendresse. Mais Il ne l'appelle pas mère. Quand Il était encore en bas âge, elle avait certainement pris grand soin de Lui. Maintenant Il faisait pour elle ce qu'elle n'aurait jamais pu faire : Il donnait Sa vie pour elle. Il ôtait son péché de devant Dieu, car elle avait besoin, elle aussi d'un Sauveur (Luc 1 : 47).
N'y a-t-il pas là une leçon à retenir pour ceux qui veulent exalter Marie, au point de l'appeler la Mère de Dieu, de sorte qu'elle soit un objet d'adoration ? Marie est la mère de notre Seigneur Jésus Christ, dans son humanité, mais elle ne l'est pas dans Sa divinité. En confiant Marie à Jean, qui dans son évangile se cache toujours derrière cette expression : « le disciple que Jésus aimait », le Seigneur veut combler, en partie, le vide immense et douloureux que son départ allait laisser dans le coeur de sa mère. « Dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui ». Sans doute Jean n'a-t-il pas tardé à entraîner cette pauvre mère loin de ce spectacle qui attirait les foules mais brisait le coeur de Marie (Luc 23 : 48).
Marie n'est pas mentionnée, dans les évangiles synoptiques, parmi les femmes qui ont regardé de loin (Matt. 27 : 55). L'Ecriture reste silencieuse à son sujet, au moment où Marie de Magdala et l'autre Marie, la mère de Jacques et de Joses, sont « assises vis-à-vis du sépulcre (Matt. 27 : 61) et comptent parmi les premiers témoins de la glorieuse Résurrection de Jésus. Elle n'est pas citée non plus quand le Seigneur paraît dans la chambre haute (Jean 20 : 19), ni même lors de son Ascension à Béthanie (Luc 24 : 50).
C'est dans le livre des Actes des Apôtres qu'on retrouve Marie pour la dernière fois. A nouveau réunis dans la chambre haute, les disciples persévèrent d'un commun accord dans la prière, avec les femmes et avec Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères (Act. 1,14). Les disciples ne font pas monter leurs prières vers Marie, qui est elle-même présente à cette réunion de prières. Ils s'adressent à Dieu. Ils attendent, et Marie attend aussi, de recevoir le Saint Esprit. Elle n'occupe pas une place de prééminence. Rien dans l'Ecriture n'autorise les croyants à lui adresser des prières, pas plus d'ailleurs qu'à aucune autre créature.
Depuis longtemps, c'est pourtant une coutume largement propagée par le chapelet et le rosaire. De plus, comme lorsque l'on s'adresse au Père, on use pour Marie de prières répétitives, ce que le Seigneur Jésus censure clairement : « Quand vous priez, n'usez pas de vaines redites, comme ceux des nations, car ils s'imaginent qu'ils seront exaucés en parlant beaucoup » (Matt. 6 : 7).
Il n'est pas question non plus d'un culte quelconque à rendre à Marie dans l'exposé doctrinal si complet des épîtres écrites par différents apôtres.
La Parole de Dieu -non la parole des hommes- (1 Thess. 2, 13) ne dit rien d'autre sur Marie, cette femme à qui la pure grâce de Dieu a accordé la faveur insigne d'être sur la terre la mère de notre Rédempteur. Elle doit rester pour nos coeurs celle qui magnifie le Seigneur et dont l'esprit s'est réjoui en Dieu, son Sauveur (Luc 1 : 46-47). C'est une pierre de grand prix dans ce temple saint qui s'élève depuis l'oeuvre de la Croix à la louange du Seigneur (Eph. 20-21).
Répétons-le : Marie n'est pas elle-même un sujet d'adoration. Elle a été bénie entre toutes les femmes, elle a été la mère du Fils de l'Homme, de Celui qui, par sa mort expiatoire, a accompli l'oeuvre glorieuse de notre salut. Elle sera parmi les heureux rachetés dans la gloire de la Maison du Père. Elle chantera avec les élus, le Cantique nouveau : « Tu es digne, … car tu as été immolé, et Tu as acheté pour Dieu, par ton sang, de toute tribu, et peuple et nation » (Apoc. 5 : 9).
Ph. L. Revu le 2.09.05
Tu trouvais tes plaisirs avec les fils des hommes,
Et tu vins dans un corps par Dieu même formé,
Humble enfant, tu naquis plus bas que nous ne sommes
O mystère profond, des anges acclamé !
Toi qui sondais à fond notre état misérable,
Cet abîme de mal où nous étions plongés ;
Tu mis pour nous ta vie, ô Sauveur adorable !
Ton sang fut répandu pour ôter nos péchés.
Marie3.doc