Le fruit de l’Esprit (2)
La patience
La bienveillance
La bonté
La patience
« Ce qui est dans la bonne terre, ce sont tous ceux qui, après avoir entendu la Parole, la retiennent dans un cœur honnête et bon, et portent du fruit avec patience » (Luc 8 : 15).
Cette saveur du fruit de l'Esprit, la patience, est le premier caractère de l'amour cité dans le chapitre 13 de la lettre aux Corinthiens : « l'amour est patient » (v. 4).
Dans l'original, le mot traduit par « patience » est moins le fait de savoir attendre que celui de supporter les situations et les personnes difficiles. Mais attention! être patient, ce n'est pas fermer les yeux devant la maltraitance et les agressions.
La patience n'est pas démission, c'est cette force tranquille qui garde l'espoir en vue du bien. Si nous patientons tout en « bouillant » intérieurement, ce n'est pas la patience de l'Esprit Saint. Cette patience permet de vaincre la frustration, l'irritation ou le découragement en face de l'apparente stérilité de nos efforts. Elle nous permet de mûrir, en nous apprenant à laisser l'Esprit agir en nous quand il faut, et comme il faut. La patience nous apprend à tenir bon dans la confiance, en attendant de porter son fruit. C'est ainsi qu'elle aura « son œuvre parfaite » (Jac. 1 : 4).
Nous sommes encouragés par la Parole de Dieu à « toute patience et toute persévérance, avec joie » (Col. 1 : 11). La patience n'est pas triste, elle n'a pas la lourdeur d'un fardeau, elle nous incite à semer sans nous lasser, parfois dans la souffrance, mais toujours en comptant sur le Seigneur, le maître de la moisson. « Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin accordée par le Seigneur - que le Seigneur est plein de compassion et miséricordieux » (Jac. 5 : 11).
« Vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur : marchez comme des enfants de lumière (car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité) (Eph. 5 : 7-9).
La cinquième saveur du fruit de l'Esprit est la bienveillance. Cette vertu est très proche de la suivante : la bonté. C'est un état d'esprit qui conduit à des actes de bonté.
Etre bienveillant envers quelqu'un, c'est, selon l'étymologie du mot, lui vouloir du bien, sans a priori. La bienveillance est à l'opposé de toute jalousie ou ressentiment, mais elle est sans condescendance. Une pensée bienveillante est sans préjugé, libératrice, elle n'enferme pas l'autre. La bienveillance se déploie aussi dans la manière de parler : une parole droite et sincère, une parole qui annonce du bien. La bienveillance est ainsi rendue visible dans des actes généreux et rejoint la bonté.
Il peut exister ce que l'on a appelé « les pièges de la bienveillance », lorsque celle-ci devient complaisance au mal, lâcheté ou, encore pire peut-être, manipulation. L'authentique bienveillance chrétienne veille à laisser à l'autre sa liberté. Elle le reconnaît dans sa différence, l'accueille comme aimé par Dieu, témoignant ainsi d'un Dieu qui ne s'impose pas mais est venu pour nous sauver.
Pour exercer la bienveillance, il nous est nécessaire de faire preuve d'intérêt pour notre prochain. Et de toujours nous souvenir que la bienveillance n'est pas le résultat de nos efforts mais le fruit de l'Esprit de Dieu dans notre cœur.
« Celui qui a l'œil bienveillant sera béni, car il donne de son pain au pauvre » (Prov. 22 : 9).
« Ce qui attire dans un homme, c’est sa bonté et le pauvre vaut mieux que l’homme menteur » (Prov. 19 : 22).
« Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d'affection miséricordieuse, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience » (Col. 3 : 12).
La sixième saveur du fruit de l'Esprit est la bonté. La bonté est comme la signature de Dieu, la garantie qu'Il est là. « Nul n'est bon, sinon un seul, Dieu » (Luc 18 : 19). Très souvent, d'ailleurs, l'Ancien Testament parle de la bonté de Dieu. David peut prier : « Ta bonté est meilleure que la vie » (Ps. 63 : 3). Pour lui, la bonté de Dieu avait plus de prix que sa propre vie. Il a voulu à son tour faire preuve d'une grande bonté, « d'une bonté de Dieu », envers le fils de Jonathan, son ami, en l'invitant à sa table tous les jours (2 Sam. 9).
La bonté, dans toute son étendue, trouve ainsi sa source en Dieu : « A toi, Seigneur, est la bonté » (Ps. 62 : 12). Elle est proche de la grâce, et pousse l'homme pécheur à la repentance (Rom. 2 : 4). C'est dans la mesure où nous goûtons la bonté de Dieu que nous pouvons à notre tour en donner une vraie expression autour de nous.
Nous sommes invités à manifester la bonté, sans aucun sentiment de supériorité, à être de simples « canaux » par lesquels coule la bonté du Seigneur, une bonté agissante, qui s'approche de l'autre, se met à son service, et lui pardonne si nécessaire. Si ce fruit qu'est la bonté était plus présent dans notre vie, nous serions sensibles aux autres, à leur situation parfois difficile, nous les aiderions à porter leurs fardeaux.
« Ne sois pas surmonté par le mal, mais surmonte le mal par le bien », écrit l'apôtre Paul (Rom. 12 : 21). C'est là le signe indéniable de la bonté, comme fruit de l'Esprit, une bonté qui, par delà l'animosité, le mépris, l'échec, révèle le cœur de Dieu.
« La Bonne Semence » (mai 2019) www.labonnesemence.com
A suivre