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Mon cœur et ma chair crient après le Dieu vivant

Psaume 84


Le désir du croyant de connaître la joie de la présence de Dieu (v. 1-4)
Le chemin suivi pour arriver là où le cœur se trouve déjà (v. 5-7)
Le bonheur trouvé dans la présence de Dieu (v. 8-12)

 

            Les fils de Coré, auteurs de ce psaume, ont été les objets d’une grâce particulière de la part de Dieu puisqu’ils ont échappé au jugement envoyé par Dieu envers leur père Jitsehar (Coré) qui, avec Dathan et Abiram, s'était révolté contre Moïse et Aaron, convoitant le sacerdoce (voir Nom. 16). La terre s'était ouverte et les avait engloutis vivants, eux et leurs familles et tout leur avoir (v. 32). Mais nous apprenons ensuite « que les fils de Coré ne moururent pas » (26 : 11).
            La plupart de leurs psaumes parlent de leur désir profond : s’attacher à Dieu et venir à la Maison de l’Eternel. Ils avaient là des services : celui de chantres (1 Chr. 6 : 33 ; Ps. 42 ; 44 à 49 ; 84, 85, 87, 88) et celui de portiers (1 Chr. 9 : 19), gardiens des seuils, pour empêcher l'entrée de tout mal dans la Maison de l'Eternel. Il est saint et « la sainteté sied à sa maison » (Ps. 93 : 5).
            Combien on désirerait voir ces mêmes sentiments dans l’Assemblée et chez chacun de nous : avoir de la joie à venir dans la présence de Dieu, dans sa maison ! Avons-nous cette même joie à rechercher et à goûter cette présence du Seigneur Jésus, à être ensemble dans la Maison de Dieu. Quand nous sommes réunis autour du Seigneur Jésus, Il nous assure de sa présence (Matt. 18 : 20) de sa paix et de sa joie (Jean 20 : 19-21). C’est cette joie et cette paix que ressentaient les disciples quand le Seigneur est venu au milieu d’eux après sa résurrection.
            Les croyants de l’Ancien Testament ne connaissaient pas tout ce que nous connaissons. Pourtant ils avaient soif de se trouver dans la présence du « Dieu vivant », dans sa Maison !


Le désir du croyant de connaître la joie de la présence de Dieu (v. 1-4)

            Les fils de Coré connaissaient la Maison de Dieu, c’est pourquoi ils peuvent dire : « Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison ; ils te loueront sans cesse ! » (v. 4). Habiter, ce n’est pas s’y tenir seulement de temps en temps.
            Leur désir était d'entrer dans les « demeures » (ou : tabernacle – voir note Ps. 78 : 60), de s'en approcher le plus près possible. Mais ils n'avaient pas le droit d'entrer dans le temple lui-même, ce qui était réservé aux sacrificateurs. Aujourd'hui, les croyants peuvent entrer dans la présence de Dieu, en vertu du sacrifice du Seigneur Jésus à la croix. Ces fils de Coré ne pouvaient alors que se tenir dans le parvis, d'où ils pouvaient seulement entrevoir l'intérieur du temple, quand le sacrificateur entrait dans le lieu saint pour y apporter le sacrifice du matin et du soir. Le grand jour des propitiations (Lév. 16), une fois par an, ils voyaient le souverain sacrificateur entrer dans le lieu saint,  puis ressortir, vivant, à cause du sang apporté sur le propitiatoire.

            « Mon âme désire, et même elle languit après les parvis de l’Eternel ; mon cœur et ma chair crient après le Dieu vivant » (v. 2). Pouvons-nous dire nous aussi que notre âme désire et même languit après les parvis de l’Eternel ? Connaissons-nous ce Dieu qui remplit sa Maison de sa gloire ?

            Le verset 3, après l’expression du désir profond de leur cœur, est particulièrement touchant. Le passereau est un petit oiseau sans valeur, méprisé même ; on vendait 2 passereaux pour un sou (Matt. 10 : 29). Cependant Dieu lui trouve une maison. L'hirondelle s'agite beaucoup jusqu'à ce qu'elle ait trouvé « un nid pour elle où elle a mis ses petits ». Nous-mêmes, sommes souvent inquiets, sans force, mais nous trouvons repos et sécurité auprès du Seigneur. Et Lui-même a été seul, « comme un passereau solitaire sur un toit » (Ps. 102 : 7), et Il a été « abandonné » sur la croix (Ps. 22 : 1).

            « Tes autels, ô Eternel des armées ! Mon roi et mon Dieu ! » (v. 3b). Les fils de Coré voyaient, dans le parvis, l'autel d'airain où brûlaient les sacrifices ; ils pouvaient peut-être parfois apercevoir l'autel d'or (celui des parfums) qui était dans le lieu saint. Cela suggère le parcours que nous avons à faire quand nous entrons dans la Maison de Dieu.
            Le premier autel nous parle de la croix du Seigneur Jésus qui s’est offert en sacrifice ; il parle de sa mort avec tous ses résultats : la satisfaction pour Dieu et la propitiation pour nous. Ceux qui s’en approchaient pouvaient être pardonnés de leurs péchés. Sommes-nous passés par cet « autel des holocaustes ? » Avons-nous tous cette assurance d’être sauvés ?
            Avant d’arriver à l’autel des parfums, sur lequel les sacrificateurs seuls pouvaient offrir à Dieu, il y avait la cuve d’airain. Là, le sacrificateur devait se laver afin d’être rendu propre pour la présence de Dieu. De même, le Seigneur nous sanctifie par sa Parole (Jean 17 : 17), nous amène à nous juger nous-mêmes, c’est-à-dire juger, reconnaître devant Dieu ce que nous faisons ou avons fait de mauvais en paroles, pensées ou actes. Nous parlons souvent de la grâce et de l’amour de Dieu, mais n’oublions pas que Dieu est aussi pur et saint. Nous ne pouvons entrer n’importe comment dans sa présence. Quel amour plus grand que celui du Seigneur quand Il nous tend le pain et le vin chaque dimanche, pour que nous nous souvenions de sa mort et de son retour ! Mais en même temps Il nous dit : « Que chacun s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et qui boit mange et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le corps. C’est pour cela que beaucoup sont faibles et malades parmi vous, et qu’un assez grand nombre dorment.Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés… » (1 Cor. 11 : 28-31).
            Après la cuve d’airain, il y avait la Table avec les douze pains nous parlant de l’unité du peuple de Dieu.
            Ensuite, il y avait l’autel d’or où était offert le parfum dont la confection était unique, car définie par Dieu Lui-même. Cet autel parle des perfections de Christ dans sa vie et dans sa mort. Il « s'est livré… comme offrande et sacrifice à Dieu en parfum de bonne odeur » (Eph. 5. 2). « Christ s'est offert lui-même à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14).
            Tout cela doit attirer nos cœurs. Quelqu’un a dit : Nous ne devrions pas passer un seul jour sans venir à ces deux autels !
            Derrière l’autel il y avait un voile qui cachait la gloire de Dieu dans le lieu très saint. Une fois par an le sacrificateur seul pouvait y entrer.
            Quand, sur la croix, le Seigneur Jésus s’est écrié : « C’est accompli » (Jean 19 : 30), « le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas » (Marc 15 : 38). Ce « voile » a été déchiré de sorte que les croyants peuvent entrer dans la présence de Dieu, du Dieu saint, du Dieu de gloire ! Le chemin est ouvert jusque-là et nous pouvons contempler Sa gloire. Mais est-ce que cela nous tient à cœur ?

            « Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison ; ils te loueront sans cesse ! Selah » (v. 4). Arrivés au « sommet » de leur désir d’habiter dans la Maison de Dieu, les fils de Coré peuvent dire : « Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison ! ». La joie éprouvée dans ce lieu est permanente et la louange est continuelle : « ils te loueront sans cesse ! ». Le mot « Sélah » est un appel à s'arrêter un instant, à méditer ce qui vient d’être exprimé.


Le chemin suivi pour arriver là où le cœur se trouve déjà (v. 5-7)

            Le deuxième paragraphe commence aussi par un « bienheureux » : « Bienheureux l’homme dont la force est en toi et ceux dans le cœur desquels sont les chemins frayés ! » (v. 5). L'expression « Bienheureux l'homme » (v. 5) est au singulier. C'est une expérience personnelle : chacun reçoit de la force pour lui-même. En marche pour parvenir à la maison de l’Eternel, le fidèle est déjà bienheureux car il trouve sa force en Dieu et dans la communion avec Lui. Le peuple d'Israël devra passer par un chemin douloureux avant d'entrer dans cette gloire. En attendant la joie du règne de son Messie, il devra connaître beaucoup de souffrances, durant la « grande tribulation » (Matt. 24 : 21)
            « Ceux dans le cœur desquels sont les chemins frayés » est au pluriel. Si j'ai reçu de la force de la part de Dieu, d'autres suivront. Les « chemins frayés » sont des chemins ouverts ; au départ, il y avait des obstacles, mais Dieu les a enlevés. Cela nous parle des circonstances difficiles par lesquelles Dieu juge bon de nous faire passer, pour toucher notre cœur et y faire un travail béni. « Aucune discipline pour le présent ne semble être un sujet de joie mais de tristesse ; mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle » (Héb. 12 : 11-12). Il y a un bonheur dans les résultats de cette épreuve en ce qu’elle produit le fruit de la justice à ceux qui sont exercés par elle, c’est-à-dire ceux qui laissent Dieu agir en profondeur dans leur cœur et dans leur vie. Les circonstances difficiles font souvent pleurer mais même au milieu des larmes peut jaillir une « fontaine » de joie et même une « pluie » qui couvre cette vallée de bénédictions.

            « Ils marchent de force en force, ils paraissent devant Dieu en Sion » (v. 7). Ils reçoivent chaque matin la force dont ils ont besoin, mais pour l'étape du jour seulement. Le lendemain, ils recevront à nouveau la force nécessaire. Le Seigneur ne donne pas une provision à l'avance ! Restons dans sa dépendance et demandons-Lui chaque jour la force dont nous avons besoin.
            Dans la deuxième épître aux 2 Corinthiens, nous trouvons cette expression « de gloire en gloire » quand, contemplant la gloire du Seigneur, « nous sommes transformés en la même image comme par le Seigneur en Esprit » (3 : 18).


Le bonheur trouvé dans la présence de Dieu (v. 8-12)

            Le psalmiste demande à Dieu d’écouter sa prière et ajoute : « Toi, notre bouclier ! – vois ô Dieu ! Et regarde la face de ton Oint » (v. 9). L’Eternel est le « bouclier » de ceux qui Lui appartiennent (voir Gen. 15 : 1) ; ils sont les compagnons de « son Oint », « les compagnons du Christ » (Héb. 3 : 14). L’Oint de l’Eternel c’est son Messie, son Envoyé ; c’est donc le Seigneur Jésus Lui-même. Déjà les croyants de l’Ancien Testament pouvaient parler ainsi réalisant que Dieu pouvait avoir de la joie à regarder Celui qu’Il appréciait, son Bien-aimé.
            La sécurité du croyant est en Christ ; Dieu nous voit à travers Lui. Nous sommes acceptés à cause de tout ce que Christ a obtenu par son œuvre à la croix. Aussi a-t-Il été « oint d'une huile de joie au-dessus de ses compagnons » (Héb.1 : 4).

            « Car un jour dans tes parvis vaut mieux que mille. J’aimerais mieux me tenir sur le seuil dans la maison de mon Dieu, que de demeurer dans les tentes de la méchanceté. » (v. 10). Ce verset montre le contraste entre ce monde qui nous entoure et un jour seulement dans les parvis de Dieu. Se tenir « sur le seuil » dans la maison de Dieu est bien meilleur que de demeurer avec les méchants. Les « tentes de la méchanceté » rappellent les conditions de vie de la famille de Caïn, cherchant le confort terrestre, une vie agréable, mais sans Dieu ! (Gen. 4 : 17-24).
            Les fils de Coré parlent du « seuil » de la maison de Dieu : c’était  l'endroit où plusieurs d’entre eux avaient la fonction de portiers, de gardiens des seuils. Ils étaient satisfaits du service qui leur avait été donné par Dieu. Le sommes-nous aussi ?

            « Car l’Eternel Dieu est un soleil et un bouclier ; l’Eternel donnera la grâce et la gloire ; il ne refusera aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité » (v. 11). Le bouclier représente sécurité devant les attaques de l'ennemi. Le « bouclier de la foi » fait partie de « l'armure complète de Dieu » (Eph. 6 : 16).
            « Tu donnes la grâce et la gloire, ô Seigneur, notre Dieu, notre Père en Jésus ! », dit un cantique. Il est remarquable que les fils de Coré en aient fait l’expérience ! L'apôtre Pierre déclare : « Le Dieu de toute grâce … vous a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ Jésus » (1 Pier. 5 : 10).La gloire sera notre part uniquement parce qu'il y a eu d'abord la grâce !

            « Eternel des armées ! Bienheureux l’homme qui se confie en toi » (v. 12). De même, nous pouvons mettre une confiance inébranlable en notre Dieu ! « Qui se confie en l’Eternel est bienheureux », déclare le livre des Proverbes (16 : 20). Nous lisons aussi dans le livre du prophète Esaïe : « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi. Confiez-vous en l’Eternel, à tout jamais ; car en Jah, Jéhovah, est le rocher des siècles » (26 : 3-4).

            Ce psaume parle du bonheur qu’il y a à goûter l’immensité de la gloire et de la grâce du Seigneur, en venant dans sa présence. Ce bonheur est lié à l’habitation du fidèle dans la maison de Dieu pour le louer (v. 4), à la force qu’il trouve en Dieu pour le chemin (v. 5) et à la confiance entière en Lui (v. 12).


D’après J-P S - Notes d’une méditation de la Parole de Dieu