bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

LA DEUXIÈME ÉPÎTRE AUX CORINTHIENS (3)

 

 

TÉMOIGNAGE COLLECTIF DE L’ASSEMBLÉE

                        CHAPITRE 3

            Le chapitre 3 constitue la deuxième subdivision de la première partie de cette épître (ch. 1-7). Il présente le témoignage collectif rendu par l’assemblée devant le monde ; ce témoignage est comparé ici à une lettre qui apporte la lumière à tous les hommes. Mais, au cours de son développement, l’apôtre introduit dans une parenthèse (v. 7-16) le contraste entre les choses anciennes et les nouvelles.
            Au chapitre 1, le ministère de Paul consiste à prêcher Christ (1 : 19).
            Au chapitre 2, son ministère prend la forme d’un enseignement au sujet de l’ordre et de la discipline dans l’assemblée.
            Enfin, le chapitre 3 montre ce que sont les croyants devant ce monde, dont ils ne font pas partie (Jean 17 : 14). Alors Paul est conduit à un enseignement doctrinal au sujet des choses vieilles et passées d’une part, et de celles qui sont nouvelles et éternelles, d’autre part. Paul est ici le ministre de la nouvelle alliance (v. 3, 6).

                                    L’assemblée, la lettre de Christ (v. 1-6)

                                                Les caractères de la lettre de Christ (v. 1-3, 18)

            Dès le premier verset, l’apôtre Paul fait allusion à la coutume très justifiée des « lettres de recommandation ». On voit que cela se pratiquait déjà à l’époque (Act. 18 : 27 ; Rom. 16 : 1-2). Nous devons conserver cette habitude, non par méfiance à l’égard de frères ou de sœurs de passage, non connus, mais par crainte du Seigneur et dans la conscience de la sainteté de sa table. C’est aussi un signe visible de l’unité du Corps vécue en pratique. C’est enfin l’occasion de transmettre un message d’amour fraternel d’une assemblée à l’autre.
            Loin de l’apôtre la pensée de se recommander lui-même ! Mais le résultat de son travail dans le cœur des Corinthiens constituait en soi une lettre de recommandation. Il peut les considérer comme ses propres enfants (6 : 13 ; 12 : 14).
            Paul ne leur demande pas d’être la lettre de Christ, mais il affirme : Vous êtes cette lettre (v. 2). Il leur avait déjà écrit : « Vous êtes le sceau de mon apostolat » (1 Cor. 9 : 2). Ils constituaient l’expression vivante de son évangile, la preuve de la puissance de son ministère. De même, il avait écrit aux Thessaloniciens qu’ils étaient sa « couronne » (1 Thes. 2 : 19).

            Cette lettre de Christ :
                    – Qui l’a écrite ? C’est Paul.
                    – Sur quoi l’a-t-il écrite, sur quelles tablettes ? Sur le cœur des Corinthiens et, par extension, sur le cœur de tous les croyants.
                    – Avec quelle plume et quelle encre ? Avec le Saint Esprit.
                    – Quel est le sujet de cette lettre ? C’est Christ. Paul n’a pas écrit son nom sur le cœur des Corinthiens, mais celui de son Seigneur.
                    – Qui va lire cette lettre ? Tous les hommes. Certes, tous les hommes, de nos jours, peuvent disposer de la Parole de Dieu. Mais ils ont une autre manifestation de Jésus Christ devant eux tous : c’est l’Assemblée, la lettre de Christ.
                    – Enfin, quel est le secret pour que la lettre soit bien lisible ? C’est la contemplation de la gloire du Seigneur (v. 18). Selon que la gravure du nom de Christ est plus ou moins profonde sur nos cœurs, la lettre que nous constituons sera plus ou moins explicite.

            L’apôtre n’écrit pas : Vous êtes les lettres de Christ, mais « la lettre » unique. Un chrétien isolé ne peut représenter cette lettre. Les individus les plus pieux, les plus saints, les plus fidèles, ne peuvent former, chacun pour son compte, cette lettre. C’est le témoignage collectif et cohérent des membres du corps de Christ qui montrera Jésus Christ aux hommes. Telle est la mission de l’Eglise sur la terre.
            Combien il est touchant de lire, sous la plume de Paul s’adressant aux Corinthiens dont il connaissait toutes les faiblesses : « vous êtes manifestés comme la lettre de Christ » (v. 3). Ces derniers auraient pu se demander si, malgré tout, ils restaient cette lettre. Recommandaient-ils vraiment l’apôtre ? Présentaient-ils Christ au monde en pratique ?
            Il appartient maintenant à chaque témoignage local de se poser la question en toute droiture. La lettre est-elle lisible ? Ne ressemble-t-elle pas à ces pierres tombales de cimetières abandonnés ? Un nom de famille y est bien gravé, mais la patine du temps et les salissures ont rendu sa lecture impossible.
            Une communauté de chrétiens, qui conserve un enseignement orthodoxe, et même spirituellement élevé, n’aura le caractère de lettre de Christ bien lisible que si cet enseignement est mis en pratique dans la vie de chacun. S’il en est ainsi, l’Eglise sera une lumière dans ce monde de ténèbres. « Vous brillez comme des luminaires dans le monde », dit Paul aux Philippiens (2 : 15). Le rassemblement d’Antioche en est un bel exemple. La lettre y était bien visible ! (voir Act. 11 : 26).
            Retenons tous cette précieuse vérité : contempler par la foi la gloire de Celui qui est plus beau que les fils des hommes remplira nos cœurs et les fera « bouillonner d’une bonne parole » (Ps. 45 : 1-2). Le Saint Esprit, après avoir rendu en nous un témoignage intérieur (2 Cor. 1 : 21-22), nous donnera la puissance d’un témoignage extérieur par notre vie, nos actes et nos paroles.

            Ce témoignage présente quatre caractéristiques :
                    – Il est vivant (en contraste avec la Loi qui parlait de mort) ;
                    – Il parle de bénédictions (au contraire, la Loi parlait de malédictions) ;
                    – Il est relatif aux choses éternelles, « ce qui demeure » (alors que la Loi ne concernait que des choses temporaires) ;
                    – Sa gloire est bien supérieure à celle de la Loi.

            L’apôtre va maintenant développer ces pensées.

                                                Paul, un « vase » faible (v. 9-10)

            Paul nous donne tout d’abord une leçon d’humilité et de dépendance. Il se reconnaît par lui-même incapable de tout. En revanche, il peut tout en Celui qui le fortifie (Phil. 4 : 13). Ce qu’il vient d’écrire et ce qu’il va développer sur le ministère de la nouvelle alliance, il en a reçu la capacité de Dieu. Nous retrouverons cette juste estimation de lui-même lorsqu’il se comparera à un « vase de terre » (4 : 7) et surtout quand il évoquera sa faiblesse et son écharde (12 : 1-11).

                                    Les deux ministères de la loi et de l’Esprit (v. 10-16)

                                                La lettre et l’esprit (ou l’Esprit)

            La parenthèse introduite par la fin du verset 6 énonce le contraste complet entre le ministère de la lettre qui tue et celui de l’Esprit qui vivifie.
            Précisons qu’il ne faut pas appliquer à la Parole de Dieu en général ce qui se rapporte à « la lettre », cette lettre qui tue.
            Bien au contraire :
                    - « Les paroles que moi je vous ai dites sont esprit et sont vie », a dit le Seigneur à ses disciples (Jean 6 : 63).
                    - « Tu as les paroles de la vie éternelle », a reconnu Pierre (Jean 6 : 68).
                    - « Sondez les Ecritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle » (Jean 5 : 39).

            Ici, « la lettre » désigne les dispositions de la Loi (la loi de Moïse), et « l’Esprit », l’enseignement spirituel donné par le Saint Esprit, c’est-à-dire par le Seigneur, car « le Seigneur est l’Esprit » (v. 17).
            Quant à nous qui sommes sous la grâce, si nous appliquons d’une manière rigide et sans grâce les enseignements du Seigneur, ceux-ci risquent de devenir « la lettre qui tue ».

                                                Les deux ministères

            L’apôtre compare l’ancienne alliance et l’évangile. Ce sont deux doctrines inconciliables, qui s’opposent point par point.
                    – Le ministère de la Loi a pour conséquence la mise en évidence du péché de l’homme. Le pécheur rencontre la justice de Dieu. Et le verdict c’est la mort, « salaire du péché » (Rom. 6 : 23). Ainsi, pendant toute sa vie, l’homme est « tenu en esclavage » en attendant la mort (Héb. 2 : 15). Mais, grâce à Dieu, ce ministère a pris fin.
                    – Le ministère de l’Esprit, celui de la foi, met en jeu la justice justifiante de Dieu qui apporte la vie, la liberté et la gloire. Nous lisons que Dieu a présenté Jésus « pour propitiatoire, par la foi en son sang… de sorte qu’il est juste et qu’il justifie celui qui est de la foi de Jésus » (Rom. 3 : 25-26). Et, grâces à Dieu, ce ministère subsiste.
            La grande différence entre l’ancienne (ou première) alliance (Héb. 9 : 15-18) et la nouvelle, c’est que par la Loi (l’ancienne alliance) Dieu exige le bien tout en restant « en dehors » de l’homme. Au contraire, par le Saint Esprit, Dieu agit dans l’homme, lui ayant donné une nouvelle nature. Christ est écrit dans le cœur des croyants.

                                                Moïse et les tables de la Loi

            L’apôtre fait manifestement allusion (v. 7) à la deuxième descente de Moïse du mont Sinaï (Ex. 34 : 29). Il portait les tables de pierre, écrites du doigt de Dieu, comme les premières. Et ce sont les mêmes commandements.
            Mais la grande différence, c’est qu’entre la première et la seconde descente de Moïse, la scène du veau d’or avait eu lieu. Ce grave péché était une flagrante transgression des deux premiers commandements (Ex. 20 : 1-6). Et pourtant Dieu n’avait pas détruit le peuple. Moïse avait vu passer devant lui toute la bonté de l’Eternel ; il avait entendu sa voix lui dire : « L’Eternel, l'Eternel ! Dieu, miséricordieux et faisant grâce… » (Ex. 34 : 6). Puis, Moïse était redescendu de la montagne ; alors, à son insu, la peau de son visage rayonnait (v. 35). Certes, il ne s’agissait pas du reflet de la face de Dieu (sa gloire judiciaire) qu’il n’avait pas vue. C’était le reflet de la gloire de sa bonté et de sa miséricorde. Moïse avait vu Dieu par derrière. Mais il pouvait entrevoir là quelques rayons de la grâce divine, bien qu’elle ne soit pas encore pleinement révélée. Celle-ci ne viendra que par Jésus Christ.
            Plusieurs étapes sont à considérer :
                    - En Sinaï, le premier don de la Loi était celui d’un commandement pur et implacable. Moïse en a conscience : il brise les premières tables de la Loi, en présence de l’idolâtrie du peuple, pour éviter qu’il ne soit consumé.
                    - La Loi est alors donnée une seconde fois, mais mêlée de grâce. La scène du réservoir de Béthesda (Jean 5 : 1-9) en est une belle illustration. La multitude d’infirmes symbolise les hommes pécheurs sous la Loi. Le moyen de guérison (l’ange qui agite l’eau) existe, mais il est précaire et parcimonieux.
                    - Alors Jésus paraît. Mettant de côté toutes les dispositions légales (même mêlées de miséricorde), Il ordonne la guérison de l’infirme selon son pouvoir de grâce souveraine.

            La grâce de Dieu manifestée pendant la période de la Loi, appelée ici « le ministère de la condamnation » (v. 9), ne faisait qu’aggraver le cas du pécheur qui désobéissait en dépit de la bonté et de la patience de Dieu. La culpabilité de l’homme n’est pas reniée par la grâce. L’Eternel a épargné son peuple à cause de l’intercession de Moïse (Ps. 106 : 23). Mais la Loi demeurait. C’est pourquoi le rayonnement de la face de Moïse, tout en exprimant la grâce, faisait peur au peuple ; un voile était nécessaire.
            Considérons maintenant le contraste entre les deux ministères, dans quatre domaines distincts mais entièrement liés : la justice, la liberté, l’entendement et la gloire.

                                                La justice

            Le ministère de la Loi est le ministère de la condamnation. Celle-ci était inéluctable, puisque celui-là exigeait de l’homme une justice pratique parfaite qu’il ne possédait pas (voir Rom. 3 : 19-20). La Loi, sainte, juste et bonne en elle-même (Rom. 7 : 12), au lieu de rendre l’homme parfait, ne pouvait que mettre en évidence la réalité et la gravité de son péché.
            Mais maintenant est introduit le ministère appelé « le ministère de la justice » (v. 9). Celle-ci n’est plus exigée de l’homme, mais elle est révélée et manifestée parfaitement par l’homme Christ Jésus, le Saint et le Juste.
            Et ce qui nous émerveille et nous remplit de bonheur, c’est que Dieu attribue gratuitement cette justice à tous les croyants. Leur foi leur est « comptée à justice » (Rom. 4 : 22-25). Comment est-ce possible ? La réponse est en Christ et dans l’œuvre de l’expiation : « Celui qui n’a pas connu le péché (Christ), Dieu l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en lui » (5 : 21). C’est à la croix, en effet, que la justice et la paix se sont « entre-baisées » (Ps. 85 : 10).
            Maintenant, rien n’est plus précaire ou révocable pour le croyant. Sa position est ferme et assurée, car elle repose sur l’œuvre parfaite de Christ.
            Après le péché du veau d’or, Moïse avait dit : « Maintenant je monterai vers l’Eternel, peut-être ferai-je propitiation pour votre péché » (Ex. 32 : 30). En revanche, notre Seigneur, après sa résurrection, a dit à Marie de Magdala : « Je monte vers mon Père et votre Père » (Jean 20 : 17).
            La propitiation est pleinement accomplie, elle est suffisante. La grâce surabondante est proclamée, elle règne par la justice (Rom. 5 : 20-21) ; notre heureuse liberté en Christ en découle.

                                                La liberté, l’entendement et la gloire

            Le contraste entre les deux ministères est présenté par l’apôtre du point de vue de la liberté, de l’entendement et de la gloire.

                                                     La liberté (v. 12-13)

            Sous la Loi, le manque de liberté était total :
                    – entre l’homme et Dieu en général
                    – entre l’Eternel et son peuple en particulier.

            La Loi n’était pas la cause de la culpabilité de l’homme, ni de sa faiblesse ; elle en était la démonstration. Cette expérience était nécessaire, non pour convaincre Dieu qui connaît toutes choses, mais pour l’homme lui-même. « Vos iniquités ont fait séparation entre vous et votre Dieu », dira le prophète (Es. 59 : 2). Et à cela l’homme répond : « Retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur » (Luc 5 : 8). L’obstacle dans les relations entre Dieu et l’homme est dans les deux sens : de Dieu vers l’homme et de l’homme vers Dieu.
            Pourtant, sous l’ancienne alliance, Dieu, dans sa patience, avait permis à la famille d’Aaron de s’approcher de Lui. Cette famille sacerdotale (c’est-à-dire une famille de sacrificateurs) servait d’intermédiaire au peuple. Mais Dieu restait caché derrière le voile du lieu très saint. Une fois par an seulement, comme un rayon précurseur de la grâce, le souverain sacrificateur entrait tout seul au-delà du voile avec le sang d’un sacrifice et avec l’encens. Mais le voile subsistait.
            Maintenant, quel changement ! Dieu lui-même a déchiré le voile du temple. Combien ce fait surnaturel, survenu dès l’accomplissement de l’œuvre de la croix, a de sens pour nous ! Nous pouvons « user d’une grande hardiesse » (v. 12 ; voir aussi Eph. 3 : 12). Et c’est la part de tout le peuple de Dieu et non de quelques privilégiés seulement.
            Les hommes ont établi un sacerdoce ecclésiastique officiel qui limite l’activité de l’Esprit, contrairement à l’enseignement de la Parole. En effet, « là où est l’Esprit du Seigneur, il y a la liberté » (v. 17). Les apôtres se sont bien gardés de jouer ce rôle de dominateur et d’intermédiaire (1 : 24 ; 1 Pier. 5 : 1-4).
            Cette liberté nous conduit alors jusqu’à la gloire de Dieu. Mais avant d’aborder ce dernier point, considérons l’entendement spirituel.

                                                      L’entendement (v. 14-15)

            Dans l’épître aux Romains, l’apôtre Paul exhorte les frères à être transformés par le renouvellement de leur intelligence (ou : entendement) (Rom. 12 : 2). Il y a là encore, en effet, une opposition totale entre l’intelligence spirituelle des hommes pieux qui ont vécu avant l’œuvre de la croix et la venue du Saint Esprit, et celle qui est notre part après ces deux grands faits.
            Avant Christ, Dieu s’était manifesté de diverses manières dans ses caractères, mais toujours d’une façon limitée et partielle. Il en résultait pour Israël une connaissance, elle aussi limitée, mais non coupable. Dieu maintenait un voile. Même la gloire de la bonté de Dieu devait être cachée (v. 13), afin que la portée de la Loi sur les cœurs et les consciences ait tout son effet. Les types contenus dans les rites de l’Ancien Testament devaient prendre fin, mais leur réalisation complète (c’est le sens du mot « consommation » au verset 13), qui est en Christ, était cachée, voilée à leur entendement. Ils savaient que Dieu se satisfaisait de l’effusion du sang d’animaux, mais ils n’en comprenaient pas la raison. Dieu seul le savait.
            Mais voilà que Christ apparaît, « la vraie lumière… venant dans le monde » (Jean 1 : 9 ; 8 : 12). Le voile est levé. Il prend fin en Christ (v. 14). Dès lors l’ignorance devient coupable. Et le plus coupable de tous les peuples, n’est-ce pas Israël qui n’a pas reconnu son Messie ? Le Seigneur avait dit en pleurant sur Jérusalem : « Si tu avais connu, toi aussi, au moins en cette journée – la tienne – ce qui t’apporterait la paix ! Mais maintenant, cela est resté caché à tes yeux… tu n’as pas connu le temps où tu as été visitée » (Luc 19 : 42-44).
            Et les Juifs les plus pieux, les scribes les plus versés dans les Ecritures saintes, ont beau les lire chaque sabbat dans les synagogues, jusqu’à maintenant, le voile demeure sur leur cœur. Ils sont sous une sentence d’endurcissement annoncée par Esaïe, appliquée par le Seigneur et confirmée par l’apôtre Paul : « En entendant, vous entendrez et ne comprendrez pas » (Es. 6 : 9-10 ; Act. 28 : 26-27).
            Mais nous savons qu’enfin un jour Israël reconnaîtra comme Christ et Seigneur ce Jésus qu’ils ont crucifié. Il y aura alors contrition et lamentation (Zach. 12 : 10). Le peuple sera relevé et le voile sera ôté.
            Sans attendre ces jours prophétiques, tous les enfants de Dieu reçoivent cette merveilleuse bénédiction d’avoir l’intelligence ouverte « pour comprendre les Ecritures » (Luc 24 : 45). En Christ tout s’explique, tout s’illumine.
            Remarquons (v. 17) que le Seigneur est ici identifié à l’Esprit (Personne divine) ou à l’esprit (manifestation de sa présence et de sa puissance).

                                                      La gloire (v. 8, 11)

            Il est question environ 15 fois de la gloire dans les chapitres 3 et 4. Comment pourrions-nous contempler la gloire de Dieu sans porter nos regards sur Celui qui en est le « resplendissement », Jésus Christ ? (Héb. 1 : 3).
            Là encore, le contraste est souligné entre la Loi et l’évangile : un peu de gloire passagère avait accompagné le deuxième don des tables de la Loi. Une gloire « qui lui est infiniment supérieure » (v. 10) a brillé à la venue de Christ. « Nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père » (Jean 1 : 14).
            Quel changement depuis que le chemin nouveau et vivant nous a été consacré au travers du voile ! (Héb. 10 : 20). Il ne s’agit plus d’une vision fugitive de la gloire divine, comme ce fut le cas pour quelques-uns : Esaïe, Ezéchiel, Daniel.

                                    Contempler la gloire de Christ (v. 17-18)   

            Au contraire, nous contemplons maintenant à face découverte la gloire du Seigneur. Cette gloire produit des effets moraux sur ceux qui en sont les témoins. Ils sont transformés dans leur âme et dans leur vie de tous les jours.
            Il ne s’agit pas du tout d’une contemplation mystique ou imaginaire, mais simplement de la réception des révélations et des témoignages de la Parole de Dieu au sujet du Seigneur. Ce sont surtout ses gloires morales qui sont à même de nous transformer. Cette transformation est actuelle et progressive. Une autre transformation aura lieu quand le Seigneur reviendra, celle de nos corps de faiblesse ; elle sera immédiate et complète (Phil. 3 : 20-21 ; 1 Jean 3 : 2).
            Les chrétiens ne sont pas source de lumière, mais en sont le reflet.
            En contemplant Christ, cette réflexion se fera sans effort et sera même inconsciente. Moïse ne savait pas que la peau de son visage rayonnait (Ex. 34 : 29). De même, Etienne avait-il conscience que son visage ressemblait à celui d’un ange ? Ce sont ses ennemis, assis dans le sanhédrin, qui en ont été les témoins involontaires (Act. 6 : 15).
            La contemplation de notre Seigneur était aussi nécessaire à l’apôtre qu’aux Corinthiens : « nous tous », dit-il au verset 18. Il ne s’agit pas là du « nous » apostolique, mais d’une expression qui s’applique à tous. Paul s’identifie aux Corinthiens pour la même confession et le même message. L’apôtre en vient à oublier même le discrédit jeté sur lui par certains.
            Toutes ces heureuses conséquences de l’œuvre rédemptrice de notre Sauveur sont étroitement liées et interdépendantes : la foi reçoit le Seigneur Jésus Christ et par cela le ministère de l’Esprit. Le cœur est délivré du voile de l’incrédulité. Le Saint Esprit nous communique la pensée de Dieu au sujet de notre justification. Dès lors, nous jouissons de la liberté des enfants de Dieu et nous pouvons voir la gloire divine qui, en se reflétant, fait de nous tous, collectivement, la lettre bien lisible de Christ.
            Que Dieu veuille que cela soit vraiment réalisé en nous tous, croyants.
 

D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 6)

 

A suivre