LES FETES DE L’ETERNEL
Le repos de Dieu après les œuvres de la création et le sabbat
Les fêtes de Lévitique 23
La Pâque
La fête des prémices
La fête des premiers fruits
Les trois fêtes du septième mois (ou du Jubilé)
Le grand sujet des fêtes de l’Eternel dans le chapitre 23 du Lévitique nous apporte un enseignement très intéressant du point de vue historique, typique ou prophétique. Nous avons là un maillon de la révélation de Dieu que nous trouvons dans tout l’Ancien Testament.
Le repos de Dieu après les œuvres de la création et le sabbat
Les versets de la Genèse concernant la création (1 : 1-2, 31) donnent la première pensée de Dieu, c’est-à-dire le repos. Le repos de Dieu, caractéristique de sa nature, ne peut être comparé avec le repos de la terre après la fatigue physique. Le repos de Dieu est caractérisé par le fait de la félicité, c’est-à-dire le bonheur de quelqu’un qui est pleinement satisfait. Dieu s’est reposé après les œuvres de la création parce que « Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, cela était très bon » (v. 31). Nous comprenons la joie qui a été la sienne quand Il a constaté la perfection de la terre. Ce repos n’a pas duré car le péché est entré dans le monde et Dieu n’a plus pu se reposer. La création terrestre a été gâtée et Dieu ne pouvait plus se reposer sur le fait que tout était très bon. J.N. Darby a dit : La première pensée, la première révélation de Dieu, c’est la dernière qu’Il réalisera.
Nous trouvons cette pensée dans le livre de Sophonie, ce prophète qui a eu l’honneur de parler du repos divin final. Nous avons en Esaïe le repos du Fils et dans l’évangile de Jean, le repos des rachetés. Nous ne voyons nulle part une puissance qui puisse modifier les conseils de Dieu ; ceux-ci se caractérisent par ce que Dieu se propose et qui atteindra la perfection. Les voies de Dieu sont les moyens à travers le temps pour que les conseils de Dieu s’accomplissent. Le temps a à faire avec l’homme. Dieu ne peut plus se reposer. C’est pourquoi le Seigneur dira à propos du sabbat qu’on l’accusait de violer : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi aussi je travaille » (Jean 5 : 17). Ce passage nous montre les conséquences du péché. La félicité de Dieu ne pouvait pas être réalisée tant que la question du péché n’était pas réglée et qu’il n’était pas ôté du monde. « Cela arriva à Béthanie, au-delà du Jourdain, là, où Jean baptisait. Le lendemain, il voit Jésus venant à lui, et il dit : Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1 : 28-29). C’est une déclaration en rapport avec ce qu’Il accomplira en perfection.
Il y a un autre aspect qu’il nous faut bien saisir, c’est que Dieu a institué pour les hommes, pour Israël, le sabbat, qui ne donne pas le repos (le Seigneur le dira Lui-même), mais il en est le témoin. Et parce qu’il en est le type, il devait être observé scrupuleusement. Il n’a rien à voir avec le premier jour de la semaine qui est le jour de la résurrection. Le sabbat nous montre la pensée de Dieu et le premier jour de la semaine sa réalisation. Il y a une corrélation dans les pensées de Dieu, dans leur enchaînement, dans leur réalisation, qui nous montre sa grandeur infinie. Il y a la manifestation de sa puissance, de son amour et de sa grâce. Tout contribue à ce but. L’apôtre Paul, pénétré par le Saint Esprit, pouvait dire qu’il poursuivait une chose. C’était son désir et tout cela nous montre que du point de vue de Dieu, il y a une unité. Il n’y a jamais de dispersion, ni dans ses conseils ni dans ses voies ni dans ce qu’il met dans le cœur des siens ; il y a toujours unité et c’est important de le saisir pour comprendre les sept fêtes de l’Eternel.
Ce qui est intéressant à sa place, c’est que dans l’institution de ces fêtes, Dieu va nous ouvrir les yeux sur ses intentions, premièrement à l’égard d’Israël et ensuite à l’égard des nations ; c’est un premier jalon ; le deuxième, c’est que ces fêtes sont liées absolument aux sacrifices ; il n’y a pas de fêtes sans sacrifice. On a la profondeur de cette parole dans ce que dira David : « Je n’offrirai pas à l’Eternel, mon Dieu, des holocaustes qui ne coûtent rien » (2 Sam. 24 : 24). On a dit : « Dieu est riche et quand Il donne, Il ne s’appauvrit jamais, ce qui Lui permet de donner et de donner sans mesure ».
Pourquoi ces cérémonies sont-elles appelées des fêtes ? Il y a là une intention divine qu’il ne faut pas ignorer. En réalité, le vrai terme selon les textes originaux est « jours solennels ».
Lorsque Dieu est en relation avec sa créature, c’est toujours un fait solennel. Dans le langage humain on emploie le mot « fête » pour exprimer cette relation avec l’homme, même quand il s’agit de jugement, nous avons dans cette relation, l’expression d’un jour solennel. Nous trouvons des réalisations partielles dans le peuple d’Israël, lorsqu’il a inauguré par exemple l’autel sous Esdras, avec des cymbales, le témoignage le plus retentissant. Pourquoi ? Parce que c’était le rétablissement de relations qui n’avaient pas été réalisées auparavant. C’était une fête et il fallait la célébrer d’une manière retentissante. Ce fut la même chose pour la muraille, la même chose quand l’arche fut revenue après avoir été enlevée par les Philistins. L’histoire d’Israël a été marquée par cela. Les relations deviennent plus intimes quand il y a restauration et qu’elles se rétablissent. C’est de là que vient le mot fête. Ce sont des relations retrouvées pour le bonheur des deux parties. Ce sont des jours solennels.
Y a-t-il quelque chose de plus solennel que la présence sur la terre d’une réunion d’assemblée ? Rien ne peut lui être comparé. Pour Dieu, il n’y a rien de plus solennel. Etre réunis autour de la personne du Seigneur Jésus devant Dieu est un fait solennel. C’est une fête. C’est maintenant la joie qui caractérise la communion avec le Seigneur. Le Seigneur étant là, nous sommes réunis et c’est un moment solennel.
La Pâque était la première fête, étroitement liée à la fête des pains sans levain. Tous les conseils de Dieu reposent sur la Pâque. Elle nous ramène à l’œuvre de Christ, à Sa mort sur le Calvaire, type de la rédemption. Cette Pâque a été offerte, la première fois lors de la délivrance de l’Egypte. Ensuite elle a été célébrée dans le désert et dans le pays. Chaque fois elle a une portée différente. Au commencement c’est la délivrance en vertu du sang que Dieu verrait et à cause duquel Il pouvait passer par-dessus. Dans le désert, la Pâque est un rappel et dans le pays, elle est le mémorial. Le croyant ne doit jamais oublier la mort du Seigneur. C’est la Pâque. Tout repose sur elle. C’est la délivrance et toute la nourriture spirituelle du croyant. C’est donc la fête initiale et en réalité, c’est la base des fêtes. L’éternité avec sa plénitude de félicité est la fleur, pour ainsi dire, de la Pâque.
Pourquoi des pains sans levain sont-ils mentionnés dans cette première fête de Pâque ? Cela nous parle du seul juste qu’il y a eu sur la terre, du seul Homme qui était saint, saint dans sa nature, le seul dans lequel Dieu a trouvé son plaisir d’une façon complète. Il fallait être cela pour donner Sa vie. Le levain est l’image de la souillure. L’épître aux Hébreux nous donnera un rayon sur ce sujet en nous disant : « un tel souverain sacrificateur nous convenait, saint, exempt de tout mal, sans souillure, séparé des pécheurs et élevé plus haut que les cieux » (Héb. 7 : 26). « Séparé des pécheurs » veut dire qu’Il n’a jamais participé à la nature adamique. Il était un Homme parfait, et Il est né saint. Il venait du ciel. Il était séparé des pécheurs et il est ajouté « innocent ». C’est pour cela que la Pâque devait être célébrée absolument avec des pains sans levain. Le sacrifice du Seigneur est saint. C’est pourquoi si nous étions morts sur la croix nous n’aurions pas pu expier nos péchés. « Il est mort pour nous » nous dit la Parole. Il était saint, mais cela ne caractérisait pas Adam et sa descendance. Celui qui monte sur la croix est saint. C’est un sujet d’une telle profondeur que nous avons un peu de peine à y pénétrer. Le Seigneur a participé au sang et à la chair. C’est le mystère de l’incarnation et il n’est jamais dit qu’Il ait participé à notre nature. Par la vieille nature nous ne sommes pas des saints. L’homme a été créé innocent et s’il avait été créé saint, il n’y aurait pas eu de péché. La question est profonde et cela nous est révélé dans cette liaison entre la Pâque et la fête des pains sans levain. Quels délices la vie de Jésus offrait à Dieu de la crèche à la croix et plus que cela tout au long de son existence terrestre ! Il était saint dans la crèche de Bethléhem, saint pendant les trente années passées dans l’atelier de Nazareth. Il était saint au Jourdain quand Jean Baptiste refusait de le baptiser. Pourquoi ? C’était la première fois qu’entrait dans le Jourdain un saint ! « C'est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c'est toi qui viens à moi ! » (Matt. 3 : 14). Il avait parfaitement compris et reculait devant le fait de le baptiser, mais le Seigneur lui dit : « Laisse faire maintenant, car ainsi il nous est convenable d’accomplir toute justice » (v. 15). Au moment où Il se substituait au peuple repentant, pour son salut futur, que s’est-il fait entendre du ciel ? Une voix, celle de Dieu Lui-même, disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (v. 17). Dieu n’a pas pu se retenir et nous dirons avec toute révérence, qu’Il n’a pas pu laisser passer ce moment sans le justifier et prononcer ces paroles. C’est une merveille que cette appréciation de Dieu à l’égard de Son Fils !
Quand nous voyons le Seigneur sur la croix, que s’est-il passé au moment où Il a été fait péché ? Une telle chose a arrêté la lumière visible. Les ténèbres ont recouvert le pays. C’est pourquoi nous avons dans les trois évangiles synoptiques le terme de « ténèbres », en rapport avec les heures qu’Il a passées sur la croix de la sixième à la neuvième heure. Nous en avons une image en Exode 10 : en Egypte, il y eut d’épaisses ténèbres dans tout le pays pendant trois jours (v. 22). Pendant les heures de ténèbres, le péché est expié sur la croix, heures terribles pour Celui qui était sans péché, mais qui était venu ôter le péché du monde. Le sacrifice de Christ enlève le péché du monde. Il a eu la possibilité de l’ôter et c’est ce que le Seigneur a obtenu. La félicité éternelle ne risque pas d’être troublée par une nouvelle chute. C’est pourquoi dans la fête des tabernacles nous lisons ces termes : « Tu ne seras que joyeux » (Deut. 16 : 15).
C’était une chose grave d’enfreindre le sabbat qui n’était qu’une image du repos de Dieu, mais qui était d’une solennité exceptionnelle, un type de toutes les fêtes réunies. « Vous ne ferez aucune œuvre ». Voilà la pensée profonde et il fallait vénérer cela. Le Seigneur l’a réalisé en plénitude. Dieu a trouvé plus de bonheur en Christ que dans toute une humanité d’innocence. Combien cela est grand !
Elle n’a pas été célébrée dans le désert. Elle n’a pu l’être que dans le pays, car dans le désert il n’y avait pas de froment et pas de récolte. On était nourri de la manne et abreuvé de l’eau du rocher. C’est le temps du vieux blé du pays, type de Christ comme prémices. Nous avons donc là l’image de la résurrection, et de la nouvelle création.
Le Seigneur est venu sous le régime de l’ancienne création, c’est-à-dire qu’Il a vécu dans ce monde les souffrances que connaît l’ancienne création. Mais quand Il est sorti du tombeau, Il a mis fin à cet état de choses. L’Homme est vainqueur et Il est sorti du tombeau dans la nouvelle création. C’est pourquoi un croyant est une nouvelle création et non pas une nouvelle créature. Il participe à la nature divine, qui est nouvelle (2 Cor. 5 : 17). La gerbe des prémices était apportée pour cette fête. On la tournoyait devant l’Eternel. Autrement dit, c’est la proclamation de l’ère de la grâce, car Il est les prémices, le premier-né d’entre les morts. Il y a eu Lazare, mais il est mort par la suite. C’est pourquoi Christ est appelé les prémices. L’expression « d’entre les morts » signifie qu’il y en a qui restent dans la mort. Les croyants maintenant délogés seront aussi ressuscités d’entre les morts, car il en restera qui dans l’avenir paraîtront devant le grand trône blanc. La Parole est précise et précieuse et met toujours en évidence la gloire de Dieu et ce qui se rattache au bénéfice de son œuvre.
Souvenons-nous de la gerbe tournoyée, de la gerbe des prémices. Sans doute les Hébreux et les sacrificateurs eux-mêmes n’avaient pas alors compris le sens profond de ces fêtes. Pour eux ce qui importait, c’était de les faire selon l’ordonnance. Il s’agissait d’obéissance plus que de fidélité. Mais pour l’Eglise, depuis que le Saint Esprit a donné la compréhension vivante de la pensée de Dieu à l’égard de ces types, c’est un trésor qui nous est donné : le sens véritable de ces fêtes, qu’Israël n’a jamais connu.
Cinquante jours s’étaient écoulés et sept sabbats entre la fête des la fête des prémices et la fête des premiers fruits (v. 15-16). Cette fête devait être célébrée à la Pentecôte : cinquante jours après la résurrection du Seigneur et de là part le temps de la grâce, qui est un temps merveilleux. Il est remarquable à cet égard que la première fête soit celle de la Pâque et la dernière, celle des tabernacles et entre les deux, les cinq autres correspondent au développement spirituel d’un racheté : les prémices, la descente du Saint Esprit, la fête du Jubilé, la fête des propitiations et enfin la fête des tabernacles. C’est le processus des voies de Dieu pour le développement et le bonheur de ses rachetés. Les voies de Dieu ne sont-elles pas merveilleuses ?
Les trois fêtes du septième mois (ou du Jubilé)
Au septième mois se déroulaient successivement la fête des trompettes (v. 23-25), le grand jour des propitiations (v. 26-32) et la fête des tabernacles (v. 33-43).
La fête des trompettes (ou du Jubilé) correspond exactement dans les voies de Dieu, à ce que nous avons fait déjà remarquer, c’est-à-dire au rassemblement. En 1 Thessaloniciens 4, nous avons la trompette de Dieu. Il y a aussi la voix de l’archange et la « trompette de Dieu ». Dans le chapitre 10 des Nombres, l’argent dont étaient faites ces trompettes, nous parle de la rédemption. Ici elle proclame la venue du Seigneur.
Remarquons encore une chose dans ce chapitre 23 au verset 17. Dans la célébration de la fête des premiers fruits, il fallait apporter deux pains en offrande tournoyée : « Vous les cuirez avec du levain ; ce sont les premiers fruits à l’Eternel ». Pourquoi avec du levain ? Pourquoi y avait-il deux pains ? Il était pourtant formellement établi que le levain ne devait pas exister dans la Pâque. Mais ici ce n’est plus la Pâque. Les deux pains signifient Israël d’un côté et les nations de l’autre. Tant que l’homme sera ici-bas, il aura toujours la vieille nature en lui. Nous ne pourrons pas atteindre ici-bas la perfection. La Pâque nous parle de Christ. Ici il y a encore l’infirmité et ce sera jusqu’au bout, jusqu’au moment où nous entrerons dans l’éternité. Alors il assujettira toutes choses sous ses pieds. Il n’y a plus de limitation.
Nous avons dans ces fêtes de Lévitique 23 la grande pensée de Dieu dans ce qu’il réalisera en perfection dans l’avenir et la félicité éternelle. En Sophonie 3 : 17, Dieu « se reposera dans son amour ». Il sera satisfait. « Il verra du fruit du travail de son âme, et sera satisfait » (Es. 53 : 11). Quant aux croyants, la première épître de Jean donne une pensée similaire : « Nous lui serons semblables » (3 : 2). Tout est parfait dans les conseils et les voies de Dieu. C’est une conclusion divine. Tout est digne de Lui et cela fait monter de nos cœurs la louange et la reconnaissance dont Il est digne.
D’après G. Combe