Les premiers éléments de la doctrine
1- La repentance des oeuvres mortes
2- La foi en Dieu
3- La doctrine des ablutions
4- L'imposition des mains
5- La résurrection des morts
6- Le jugement dernier
2- La foi en Dieu
3- La doctrine des ablutions
4- L'imposition des mains
5- La résurrection des morts
6- Le jugement dernier
« C'est pourquoi, laissant la parole du commencement du Christ, avançons vers l'état d'hommes faits, ne posant pas de nouveau [le] fondement de la repentance des oeuvres mortes et de la foi en Dieu, de la doctrine des ablutions et de l'imposition des mains, et de la résurrection des morts et du jugement éternel » (Héb. 6 : 1-2)
L'épître aux Hébreux a été d'abord écrite à des Juifs chrétiens qui connaissaient seulement quelques vérités élémentaires et qui étaient tentés de revenir au judaïsme. D'ailleurs parmi eux se trouvaient de simples professants sans la vie de Dieu.
Dans le passage biblique ci-dessus extrait de cette épître, il est question des doctrines déjà enseignées dans l'Ancien Testament. Il ne s'agit pas de doctrines propres au christianisme, mais plutôt d'un enseignement propagé par des chrétiens d'origine juive au début de l'Eglise. C'était seulement le point de départ des grandes vérités chrétiennes contenues dans le Nouveau Testament. L'attachement que ces chrétiens avaient encore pour leur religion traditionnelle était de fait un obstacle à leur croissance spirituelle. Au lieu de s'emparer résolument des lumières apportées par le Christ (Jean 1 : 17), ils persistaient à se contenter des premiers rudiments des oracles de Dieu (Hébreux 5 : 12). Or ils avaient tout à gagner d'aller en eau profonde, pour jouir pleinement de la révélation de Dieu en Christ. L'exhortation à laisser ces doctrines du commencement – ces premiers éléments – ne signifie pas qu'elles soient sans importance (2 Tim. 3 : 16) ; elles incitent plutôt à avancer vers une réelle maturité spirituelle en Christ, et à ne plus se contenter simplement de lait. Le temps du judaïsme était une période d'enfance spirituelle, tandis que les vérités du christianisme correspondent à la pleine maturité.
Nous désirons, à travers ce traité, reconsidérer ces six enseignements de la Bible, afin que nous ayons le désir d'avancer vers l'état d'hommes faits, en prenant de la nourriture solide, celle qui convient à ceux qui, « par le fait de l'habitude ont les sens exercés à discerner le bien et le mal » (Hébreux 5 : 14).
1- La repentance des oeuvres mortes :
C'est le message de la plupart des prophètes, un message adressé seulement aux Juifs. C'est à eux que la Loi avait été donnée, un joug que ni eux ni leurs pères n'avaient pu porter (Act. 15 : 10). Suscités généralement pendant les périodes sombres de l'histoire d'Israël, périodes de déclin spirituel et moral, les prophètes avaient pour mission de convaincre le peuple de péché et d'annoncer le jugement de Dieu qui le menaçait. Simultanément, ils l'exhortaient à revenir à l'Eternel, en abandonnant ses mauvaises voies.
Ainsi, de Samuel à Jean le baptiseur, le message a été fondamentalement le même : une exhortation à la repentance, à un changement de pensée à l'égard de soi-même et vis-à-vis de Dieu. Nous lisons dans les Ecritures : « Ainsi, encore maintenant dit l'Eternel, revenez à moi de tout votre coeur… ; dès les jours de vos pères, vous vous êtes détournés de mes statuts, et vous ne les avez pas gardés. Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l'Eternel des armées… ; revenez chacun de sa mauvaise voie, et de l'iniquité de vos actions… » (Joël 2 : 12 ; Mal. 3 : 7 ; Jér. 25 : 5).
La repentance montre quelque chose d'entièrement nouveau, un changement de pensée au sujet des « oeuvres mortes » qui ne peuvent pas apporter le salut. Un sentiment profond se forme dans la conscience : qui porte un jugement vrai sur elle-même et se détourne de la voie qu'elle suivait jusqu'alors. La repentance se montre par un changement dans la façon de voir les choses ; un changement dans les raisons et les intentions se produit. Le remords consiste à regretter simplement ses manquements, tandis que la repentance, elle, va jusqu'à abandonner ses péchés.
Le Seigneur nous appelle tous à la repentance, à abandonner les oeuvres de la chair (Gal. 5 : 19-21). « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs » (Héb. 4 : 7). Tel est le message que l'Esprit de Dieu veut faire pénétrer dans nos consciences. Puissions-nous être des auditeurs attentifs !
Il faut donc retenir, chers lecteurs, qu'il ne peut pas y avoir de vraie conversion sans vraie repentance. C'est une condition « sine qua non » pour avoir le pardon de Dieu. Nos coeurs doivent être sincères pour répondre à l'appel de Dieu, pour jouir de son pardon en Celui qui s'est donné lui-même pour nos péchés, pour nous retirer du présent siècle mauvais, selon la volonté de Dieu le Père (Gal. 1 : 3-4). « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés : en sorte que viennent des temps de rafraîchissement de devant la présence du Seigneur » (Act. 3 : 19). L'homme est incapable de garder toutes les oeuvres de la Loi ; celle-ci ne peut avoir, à notre égard, qu'un ministère de mort. Seul le sang de Christ peut nous purifier de ces oeuvres mortes (Héb. 9 : 14).
Elle est d'une importance capitale pour le croyant. « Sans la foi il est impossible de lui plaire, car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu est, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Héb. 11 : 6). Par la foi, nous croyons que Dieu existe et que tout a été créé par lui (Héb. 11 : 3 ; Gen. 1 : 1). La foi est synonyme de confiance ; nous pouvons la définir comme étant l'assurance, la fidélité, la loyauté de l'homme vis-à-vis de Dieu. C'est une conviction fondée sur la parole de Dieu, sur la révélation que Dieu donne de lui-même. Elle suppose un acte de soumission de la part du croyant qui reconnaît la véracité de la révélation divine. La foi est une condition essentielle pour que nous soyons acceptés auprès de Dieu. Elle reconnaît la nature de Dieu, ses titres, son oeuvre et sa volonté ; elle les reçoit en montrant une obéissance sans réserve.
La Bible nous parle d'un homme de foi : Abraham. Il a renoncé à sa patrie par obéissance à Dieu, pour aller vers une terre étrangère jusqu'alors inconnue (Gen. 12 : 1-4 ; 15 : 1-6 ; Rom. 4 : 17-22). Sa foi lui fut comptée à justice, au point qu'il est considéré comme le père des croyants (Gal. 3 : 7-9). « Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit pour s'en aller au lieu qu'il devait recevoir pour héritage ; il s'en alla, ne sachant où il allait. Par la foi, il demeura dans la terre de la promesse ; car il attendait la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l'architecte et le créateur » (Héb. 11 : 8-10). La foi honore Dieu et Dieu honore la foi (1 Sam. 2 : 30b).
Il faut sans doute préciser que la foi dont il est question ici est la foi en Dieu. Il ne s'agit pas, à proprement parler, de la foi personnelle en notre Seigneur Jésus Christ. Aujourd'hui, une foi qui ignore Christ est inadéquate. « Et c'est ici le témoignage : que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie » (1 Jean 5 : 11). « Celui qui croit en lui n'est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jean 3 : 18).
3- La doctrine des ablutions :
Les ablutions (littéralement : « lavages ») occupaient une place essentielle dans les activités religieuses extérieures des sacrificateurs et du peuple d'Israël (Nom. 8 : 7 ; Héb. 9 : 10). Il ne s'agit pas du baptême chrétien comme l'ont pensé certains commentateurs de la Bible. Il s'agit plutôt des lavages cérémoniels inscrits dans la loi de Moïse, figure d'une réalité à venir. Il y avait à l'entrée du tabernacle une cuve d'airain située entre la tente d'assignation et l'autel ; cette cuve contenait de l'eau (Ex. 30 : 17-18). Aaron et ses fils devaient y laver leurs pieds et leurs mains pour servir Dieu en pureté, afin qu'ils ne meurent pas en entrant dans la présence de Dieu. La sainteté de Dieu exigeait une telle attitude.
L'Ancien Testament étant « l'ombre des choses à venir » (Héb. 10 : 1a), cette pratique juive parlait symboliquement de la purification par l'eau de la Parole telle que Christ l'a réalisée sur la croix, purification qui se poursuit encore – d'une autre manière – pour les siens qui sont sur cette terre (Eph. 5 : 26 ; Jean 17 : 17-19). L'eau est une figure de la parole de Dieu. Ainsi, le sens spirituel du lavage des pieds des disciples par le Seigneur Jésus Christ peut se comprendre (Jean 13 : 3-10, 14). Jésus dira par la suite : « Vous êtes déjà nets à cause de la parole que je vous ai dite » (Jean 15 : 3). De même que l'eau purifie le corps, la parole de Dieu purifie moralement et pratiquement le croyant (Lév. 15 ; Nom. 19).
Elle est avant tout l'expression de l'identification, de la communion ou de l'association. Cet acte rituel est décrit dans le livre du Lévitique aux chapitres 1 : 2-4 ; 3 : 2 ; 16 : 8, 10, 21, 22. L'imposition des mains est le signe de l'identification de l'Israélite avec la victime qu'il offrait. C'est dans ce sens que l'Israélite ou le sacrificateur posaient leurs mains sur la tête de l'animal qu'il fallait sacrifier à Dieu. Lorsque l'offrande était un holocauste, le donateur était agréé par Dieu en vertu du jugement qui tombait sur la victime offerte en ses lieux et place. Mais lorsque l'offrande était un sacrifice du péché (cas du bouc émissaire), c'était le contraire qui se produisait : le péché du donateur était attribué à l'animal innocent sur lequel il posait ses mains. Cet acte rituel préfigurait l'expiation des péchés. Il y a identification dans le premier cas, tandis que dans le second, il y a d'abord association et substitution ensuite. Toutes ces images parlent de différents aspects de l'oeuvre rédemptrice de Christ. Il est le substitut du racheté ; Il a porté nos péchés à la croix (1 Pier. 2 : 24). Par la foi, nous sommes mis au bénéfice de son oeuvre expiatoire sur la croix. En lui, nous avons été « rendus agréables » (Eph. 1 : 6-7).
On peut noter que c'est aussi par l'imposition des mains que des bénédictions sont accordées à certaines personnes. Celui qui imposait les mains s'identifiait avec celui auquel il les imposait, l'associant ainsi à sa bénédiction personnelle. C'est ainsi que Jacob a agi pour transmettre la bénédiction d'Abraham aux fils de Joseph (Gen. 48 : 8-20). Plus tard, le Seigneur Jésus bénira ainsi les petits enfants qu'on lui avait apportés (Marc 10 : 16). Toutefois, cela n'est nullement une règle ou un principe que nous devons garder. Pour bénir Jacob, Isaac ne lui avait pas imposé les mains (Gen. 27 : 1-30) et probablement, Abraham ne l'a pas fait pour bénir son fils Isaac, bien qu'il ait veillé à ce que ce dernier puisse lui succéder dans la lignée de la foi (Gen. 25 : 5).
Hélas ! De nos jours, certains groupes de chrétiens ont fait de l'imposition des mains, une cérémonie et un rite par le moyen desquels la puissance est supposée être transmise ; ce n'est pas scripturaire, même si quelques-uns, pour justifier cette pratique, citent parfois quelques textes bibliques en les séparant de leur contexte.
C'est en vertu de l'autorité apostolique que certaines personnes ont reçu le Saint Esprit par l'imposition des mains des apôtres (Actes 8 : 14-20 ; 19 : 1-6). L'autorité apostolique était l'apanage et l'exclusivité des apôtres du Seigneur (2 Cor. 10 : 8 ; 13 : 10). L'humilité et la sobriété sont indispensables pour nous aider à apprécier cette vérité.
5- La résurrection des morts :
C'est un retour à la vie après l'avoir perdue. Cette vérité était présentée de façon encore assez imprécise dans l'Ancien Testament. La résurrection des morts est enseignée dans Job 19 : 25-27, ainsi que dans le Psaume 17 : 15. Elle est supposée dans Esaïe 53 : 10-12 ; 25 : 8. Il faut toutefois signaler que la résurrection dont il est question dans de tels passages est celle « des morts » et non celle « d'entre les morts », comme c'est le cas dans le Nouveau Testament. Comme Marthe, la soeur de Lazare (Jean 11 : 23-24), les croyants juifs s'attendaient à une résurrection générale au dernier jour (Dan. 12 : 2). Il leur était difficile d'admettre que quelques-uns puissent ressusciter d'entre les morts alors que d'autres seraient laissés dans la mort, pour attendre une autre résurrection. C'était la pensée des disciples de Jésus à un moment donné, avant la descente du Saint Esprit le jour de la Pentecôte. Après que le Seigneur ait fait allusion à sa résurrection d'entre les morts, ses disciples ne comprirent rien à cette vérité : «…ils gardèrent cette parole, se demandant entre eux ce que c'était que ressusciter d'entre les morts » (Marc 9 : 9-10). C'est en atteignant l'état d'hommes faits que nous pouvons réaliser qu'il y a en réalité deux résurrections : une première qui concerne les croyants (que nous pouvons appeler la résurrection pour la vie éternelle), et une seconde, qui concerne les incroyants : la résurrection pour le jugement et la perdition éternelle (Act. 24 : 15 ; Jean 5 : 28-29 ; 1 Cor. 15 : 35-50). Entre les deux résurrections, il y a un intervalle de mille ans (Apoc. 20 : 4-6).
Ce qui apparaissait indistinctement dans l'Ancien Testament est clairement révélé dans le Nouveau (2 Tim. 1 : 10). Si la résurrection des morts reste une doctrine incompréhensible pour l'homme naturel (Act. 17 : 32 ; Luc 20 : 27), la résurrection pour la vie éternelle est une vérité fondamentale pour la foi du croyant (1 Cor. 15 : 13-19) ; elle est l'objet d'une révélation progressive dans la Bible. La joie du chrétien est de savoir que Christ est ressuscité, prémices de ceux qui sont endormis (1 Cor. 15 : 20).
Il a lieu lors de la comparution des impies devant le grand trône blanc (Apoc. 20 : 11-15). Ceux qui seront condamnés à l'éloignement de Dieu seront jetés dans l'étang de feu, pour y subir un châtiment éternel. Ce jugement aura lieu après la mort (Héb. 9 : 27). Dieu prononcera son jugement sur tous ceux qui auront négligé d'accepter le « si grand salut » annoncé d'abord par le Seigneur et confirmé ensuite par ceux qui l'ont entendu (Héb. 2 : 3). L'Ecriture contient un grand nombre de passages qui exposent de manière irréfutable la vérité de l'éternité des peines (Matt. 25 : 46 ; 18 : 8 ; Marc 3 : 29 ; 2 Thes. 1 : 9 ; Jude 9 ...).
Cependant, en se réclamant de la miséricorde de Dieu, certains croyants nient l'éternité des peines. Ils atténuent ainsi la gravité du péché devant Dieu et la rigueur de sa colère qui est pourtant révélée du ciel (Rom. 1 : 18). Nous ne devons pas oublier que le Dieu de miséricorde est aussi le Dieu de justice. La justice de Dieu est aussi un de ses caractères essentiels…autant que sa miséricorde l'est. Cette justice est mise en doute quand on nie la réalité des peines terribles encore à venir. Ceux qui osent les nier en arrivent par degrés à faire assez bon marché de cette justice.
Dieu a établi un jour où il jugera en justice la terre habitée (Dan. 7 : 9-10). Dieu est juste dans ses jugements ! (Ps. 9 : 8-9 ; Gen. 18 : 25). Si l'incroyant, l'homme sans Dieu, a peur du jugement éternel (Act. 25 : 24-25), le chrétien lui, n'a pas à redouter cet événement qui ne le concerne pas. Jésus a dit : « Celui qui entend ma parole, et qui croit Celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5 : 24). Tel est le privilège de tous les enfants de Dieu.
Conclusion :
Ces premiers éléments de la doctrine préparaient les croyants de l'ancienne économie à la venue de Christ. Ils constituent en quelque sorte « l'a.b.c. » de la connaissance selon Dieu. En tant que chrétiens, nous ne devons pas nous contenter de tels enseignements élémentaires, mais plutôt concentrer nos pensées sur la pleine révélation que nous avons en Christ, afin de croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ (2 Pier. 3 : 18). Il nous faut passer des « ombres » à la lumière, des « figures » à la réalité. C'est ce que nous ferons certainement, « si Dieu le permet » (Héb. 6 : 3), avec son secours. Les entraves pour une croissance spirituelle harmonieuse sont toujours de notre côté.
Chr. Mga