A L’OMBRE DE SES AILES
L’image de l’aigle dans la Parole
Les tendres soins de Dieu à l’égard des siens
L’expression « sous ses ailes », ou « sous l’ombre de tes ailes », se trouve quatre fois dans le livre des Psaumes :
- « Combien est précieuse ta bonté, ô Dieu ! Aussi les fils des hommes se réfugient sous l’ombre de tes ailes » (Ps. 36 : 7)
- « Use de grâce envers moi, ô Dieu ! Use de grâce envers moi ; car en toi mon âme se réfugie, et sous l’ombre de tes ailes, je me réfugie, jusqu’à ce que les calamités soient passées » (Ps. 57 : 1)
- « Tu as été mon secours, et à l’ombre de tes ailes je chanterai de joie » (Ps. 63 : 7)
- « Il te couvrira de ses plumes, et sous ses ailes tu auras un refuge » (Ps. 91 : 4).
Dans ce dernier psaume, le Saint Esprit parle directement au Messie. Il n’y a rien de plus intime ! La confiance en Dieu de Jésus, le Messie, est absolue. Aussi, le Saint Esprit lui fait-il cette promesse, comparant le Très-haut, l’Eternel, à un oiseau qui chérit ses petits.
Dans la magnifique histoire de Ruth, on trouve ces précieuses paroles de Boaz - un type de Christ - adressées à la jeune Moabite : « Que l’Eternel récompense ton œuvre, et que ton salaire soit entier de la part de l’Eternel, le Dieu d’Israël, sous les ailes duquel tu es venue t’abriter (Ruth 2 12) !
L’image de l’aigle dans la Parole
Deutéronome 32 : 11-12
Dieu conduisant son peuple est comparé à un aigle, apprenant à ses aiglons à voler. Cette ravissante image trouve sa place dans la Création. La Bible parle d’environ 80 oiseaux différents. Il y a en Palestine 8 espèces d’aigles - dont le gypaète (Es. 40 : 31).
L’aigle royal est le plus grand des rapaces nocturnes qui vivent en Europe. Son envergure peut atteindre 3 mètres. C’est un magnifique voilier, harmonieux et redoutable. Il plane très haut dans le ciel, ce qui lui permet d’apercevoir de très loin sa proie et de fondre sur elle. Il peut voler jusqu’à 150 km à l’heure (exploit contrôlé par un avion).
Il construit son nid, ou plutôt son aire, dans des lieux particulièrement escarpés et, de ce fait, presque inaccessibles. Il y a, en général, deux petits aiglons en même temps dans un nid. Le mâle apporte, en grande partie, la nourriture. Les aiglons vont normalement quitter le nid familial à environ trois mois. Mais l’aigle reste d’abord en vol près d’eux pour assurer leur sécurité.
Matthieu 24 : 28
Ce passage concerne Israël. Dans l’avenir, après l’enlèvement de l’Eglise, l’Antichrist séduira les nations ; il souillera le temple et persécutera les fidèles qui s’enfuiront dans les montagnes (v. 16).
Jésus montre aux siens combien ces événements lui tiennent à cœur. Ils précèdent son retour en gloire. La Parole Le compare ici à l’éclair qui sort de l’Orient (v. 30). Or au verset 28, on lit : « Où que soit le cadavre, là s’assembleront les aigles ». L’interprétation de cette image est discutable. On pense généralement que le « cadavre » représente ici les « Juifs apostats ». Les aigles sont des oiseaux de proie. A ce moment-là, l’organisation satanique, instaurée sous les ordres de la bête et du faux prophète cessera brusquement. Il y aura une convulsion générale ; elle précédera l’anéantissement des adversaires.
Luc 17 : 37
Dans ce passage de l’évangile de Luc, le Seigneur répond à une question sur le jugement final. Il se sert de la même vague locution proverbiale. Là aussi, une interprétation est proposée : le corps mort serait Israël selon la chair ; le jugement fondra sur lui, à la manière de faire d’un aigle. Il tombera sur l’humanité corrompue parvenue au comble de l’impureté et de la violence. L’Eglise aura été enlevée depuis longtemps.
Apocalypse 4 : 6-8
« Au milieu du trône et autour du trône, quatre Vivants pleins d’yeux devant et derrière. Le premier « Vivant » est semblable à un lion ; le second Vivant est semblable à un veau ; le troisième Vivant a un visage comme celui d’homme ; et le quatrième Vivant est semblable à un aigle en plein vol. Les quatre Vivants, ayant chacun six ailes, sont, tout autour et au-dedans, pleins d’yeux ; et ils ne cessent de dire, jour et nuit : Saint, saint, saint, Seigneur, Dieu, Tout-puissant, Celui qui était et qui est et qui vient ».
Ils sont chargés d’exécuter les jugements divins. Selon qu’ils ressemblent à un lion, un veau, un homme ou un aigle, ils représentent un aspect du jugement - sa force, sa fermeté, sa patience, son intelligence et, quand il s'agit d’un aigle, sa rapidité dans l’action. Ils ont certains caractères qui appartiennent ailleurs aux anges. Ils sont en effet « pleins d’yeux » ; d’abord devant et derrière (v. 6), puis tout autour, et, enfin, au-dedans (v. 8). Leur connaissance et leur discernement, tant du passé que du futur, sont donc parfaits ! Ils ont également une perception intérieure totale de tout ce qui est normalement caché - à l’exception évidemment de Dieu seul !
Apocalypse 8 : 13
L’apôtre Jean déclare : « J’entendis un aigle qui volait en plein ciel, disant d’une voix forte : Malheur, malheur, malheur à ceux qui habitent sur la terre, à cause des autres sons de trompettes des trois anges qui vont sonner de la trompette ! ». C’est maintenant l’homme lui -même qui va être frappé. Ici nous sommes dans les temps apocalyptiques.
L’aigle, un oiseau de proie redoutable, est choisi par le Saint Esprit en vue d’être un messager de calamités imminentes, plus terribles encore que les précédentes ! « Ceux qui habitent sur la terre » sont ceux qui, sur les traces de Caïn, se sont éloignés volontairement de la présence de Dieu, pour construire un monde à leur goût - sans Lui ! Ayant ainsi choisi de s’identifier avec la Bête romaine plutôt qu’avec l’Agneau, ils doivent s’attendre à partager le jugement que subira cette Bête - comme autrefois les Egyptiens, qui s’étaient eux-mêmes endurcis, ont eu le même sort que le Pharaon et ses dieux.
Apoc. 12 : 13-14
Il est maintenant question du Dragon - une des « apparences » que Satan prend. A la suite de son combat perdu contre Michel et ses anges dans le ciel, il est précipité sur la terre. Là, il persécute la femme qui avait enfanté le fils mâle : Christ est né de femme, sous la Loi (Gal. 4 : 4). Dans sa rage impuissante, Satan se déchaîne contre le résidu d’Israël.
C’est alors que l’Ecriture parle des « deux ailes du grand aigle » ; elles sont données à la femme, afin de s’envoler au désert. En ce lieu, elle est nourrie « un temps et des temps ».
Les tendres soins de Dieu à l’égard des siens
L’aigle « étend ses ailes »
« Comme l’aigle éveille son nid, plane au-dessus de ses petits, étend ses ailes, les prend, les porte sur ses plumes, l’Eternel seul l’a conduit, et il n’y a point eu avec lui de dieu étranger » (Deut. 32 : 11-12). L’image de l’aigle illustre ici les tendres soins et la sollicitude de Dieu à l’égard de son peuple terrestre, au milieu des dangers qu’il doit affronter. Après l’aridité d’un désert où ils n’ont manqué de rien, Il les conduit en Canaan, un pays ruisselant de lait et de miel.
Le prophète Esaïe dit : Une mère oubliera-t-elle son nourrisson, pour ne pas avoir compassion du fruit de son ventre ? » (Es. 49 : 15a). Mais Dieu, Lui, n’abandonnera jamais aucun de ses enfants : « Même celles-là oublieront… mais moi, je ne t’oublierai pas. Voici, je t’ai gravée sur les paumes de mes mains » (v. 15b-16). On lit dans le Psaume 125 : « L’Eternel est autour de son peuple, dès maintenant et à toujours » (v. 2), et en Esaïe 31 : « Comme des oiseaux qui déploient leurs ailes, ainsi l’Eternel des armées couvrira Jérusalem : la protégeant, il la délivrera, et l’épargnant, il la sauvera » (v. 5).
Il n’y a rien de plus fort dans la nature humaine que l’amour d’une mère, pas de dévouement plus grand que le sien ! On trouve en général chez une mère un esprit de sacrifice et de renoncement. Pourtant la Parole de Dieu dit qu’une mère peut oublier. Mais le Seigneur n’oublie jamais car Il est amour et le déploiement de son amour est merveilleux ! Il dit encore : « Je t’ai aimée d’un amour éternel ; c’est pourquoi je t’attire avec bonté » (Jér. 31 : 3).
Ce cantique enseigné par Moïse en Deutéronome 32 ne comporte pas malheureusement une seule strophe - celle qui célèbre le « côté de Dieu » ! Voyons maintenant le « côté de l’homme ». Nous devons constater que les « riches dons divins » n’ont servi aux hommes qu’à s’engraisser eux-mêmes. Au lieu de s’attacher de plus en plus au « Rocher de son salut », de Lui offrir la graisse des agneaux et des libations de vin (v. 14), Israël l’a abandonné, méprisé, provoqué et pratiquement abandonné (v. 15-16). Quelle ingratitude de leur part ! Mais ne ressemblons-nous pas parfois à ce pauvre peuple ? Nous nous engraissons volontiers de l’abondance dont notre Père nous comble ; nous cherchons à faire prospérer nos « affaires terrestres » et oublions de donner au Seigneur la place qui Lui revient dans notre vie. Nous devenons paresseux, et ne travaillons plus pour le Seigneur.
« Ils s’élèveront avec des ailes, comme des aigles »
Nous apprenons en Esaïe 40 que « ceux qui s’attendent à l’Eternel renouvelleront leur force ; ils s’élèveront avec des ailes, comme des aigles » (v. 31). Nous trouvons en 2 Corinthiens 4 une pensée semblable : « Même si notre homme extérieur dépérit, toutefois notre homme intérieur est renouvelé de jour en jour » (v. 16). « S’élever avec des ailes, comme des aigles » nous montre que notre Dieu et Père désire toujours nous voir prendre « de la hauteur » par rapport à tout ce qui se passe autour de nous sur cette terre.
« Ta jeunesse se renouvelle comme celle de l’aigle »
Le Psaume 103 nous invite à bénir l’Eternel, à n’oublier aucun de ses bienfaits, et le fait en particulier qu’Il pardonne toutes nos iniquités ! Au verset 5, on lit : « Qui rassasie de biens ta vieillesse ; ta jeunesse se renouvelle comme celle de l’aigle ». Il semble bien en effet que l’aigle possède une vigueur remarquable ; une jeunesse renouvelée nous est offerte par notre Dieu et Père en Jésus, lorsque tout ici bas touche à sa fin. Dieu rassasie de biens spirituels ses enfants jusque dans leur vieillesse. Autrement, cette étape de la vie est redoutée pour les hommes « sans Dieu ».
« Au-dessous de toi sont les bras éternels » (Deut. 33 : 27)
Avec cet autre verset du Deutéronome, nous pouvons encore revenir sur l’attitude des aigles à l’égard de leurs « aiglons ». Soyons assurés que le Seigneur agit à notre égard encore mieux qu’une mère aigle ne le fait en suivant l’instinct reçu de son Créateur. Elle commence par enlever des plumes du nid afin de le rendre plus inconfortable, Si les petits y restent tout de même, elle se place sur un rocher à proximité et les appelle à la rejoindre. S’ils persistent dans leur immobilité, elle met elle-même des épines au fond du nid où ils sont nés, de sorte qu’il devient vraiment désagréable d’y rester (Osée 6 : 2).
Comme l’aigle cherche à ce que ses petits s’élèvent et planent, le Seigneur veut que nous nous élevions au-dessus de tout ce qui peut surgir dans notre vie, lié aux contingences terrestres.
Si tous ces moyens dissuasifs employés par la mère pour décider ses aiglons à s’envoler s’avèrent inopérants, elle se résout à jeter résolument les aiglons dans le vide. Mais elle se hâte de planer au-dessous d’eux ; elle étend ses ailes et les porte sur ses plumes, au lieu de les laisser choir à terre et se meurtrir !
N’avons-nous pas senti parfois, nous aussi, les ailes aimantes et puissantes du Seigneur nous porter ? Oui certainement, car « le Dieu d’ancienneté est ta demeure et au-dessous de toi sont les bras éternels ». Nous ne comprenons pas toujours sur le moment la façon dont Dieu nous forme ; plus tard, et en tout cas au ciel, nous comprendrons que tout était nécessaire. Déjà maintenant, dans la mesure où nous entrevoyons le « plan » de Dieu dans notre vie, nous pouvons dire que tout est bien ; notre cœur est en repos, car nous saisissons un peu la bonté du Seigneur.
Ne perdons pas de vue notre merveilleux appel ; nous marchons vers le ciel ! A l’ombre des ailes du Seigneur, nous pouvons chanter de joie ! « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi » (Es. 26 : 3).
Ph. L - Le 07-05-2019
C’est à l’ombre de tes ailes qu’est le vrai repos ;
Là plus de douleurs cruelles,
Là plus d’angoisses mortelles,
Là plus d’écrasants fardeaux : c’est le vrai repos !
C’est à l’ombre de tes ailes qu’on trouve la paix.
Les oiseaux dans leurs nids frêles,
Sous les plumes maternelles,
Ne s’épouvantent jamais : ils dorment en paix !
C’est à l’ombre de tes ailes qu’est le vrai bonheur.
Toutes choses sont nouvelles,
Et c’est la vie éternelle,
Que d’être près de ton cœur ! C’est le vrai bonheur !
Vrai repos, vrai repos, paix parfaite, paix parfaite,
Et bonheur, bonheur, sous les ailes du Seigneur !