Paix et délivrance
Les tristes résultats du péché
La paix et la délivrance par la croix de Jésus Christ.
La jouissance de la paix, du pardon et de la délivrance
Quel est le secret pour obtenir cette délivrance ?
« Ayant donc été justifiés sur la base de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » (Rom. 5 : 1)
« Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? - Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur » (Rom. 7 : 24-25)
La comparaison de ces deux passages place notre sujet devant nous. La paix avec Dieu et la délivrance du péché et de la chair en nous sont deux grandes bénédictions que l’évangile de Dieu présente à tous. Elles vont de pair, mais elles sont distinctes ! Il est bon que nous comprenions la différence qui existe entre elles, ainsi que la façon dont nous nous approprions l’une et l’autre. La croix de Christ est bien sûr la grande base des deux.
Les tristes résultats du péché
Nous pouvons remarquer tout d’abord que les tristes résultats du péché se manifestent extérieurement et intérieurement.
- Extérieurement, le péché a coupé l’heureux lien qui unissait l’homme, en tant que créature intelligente, à son Créateur. Satan a réussi dès le début à utiliser le péché pour couper la ligne de communication entre l’homme et l’origine dont il dépend – Dieu lui-même. Depuis lors, le genre humain est dans la position de la petite ville dont parle Salomon. Un grand roi est venu contre elle, l’a assiégée et a construit de grands remparts contre elle (Ecc. 9 : 14). Ainsi, le péché a apporté distance, séparation et inimitié de l’homme envers Dieu, et toutes ses relations avec Dieu sont dans la plus terrible confusion.
- Intérieurement, la ruine n’est pas moins complète. Les sources de la vie ont été empoisonnées ; le ressort de la volonté et de l’affection de l’homme s’est brisé. Le chaos règne en maître dans l’esprit et dans le cœur de chaque pécheur. Au lieu d’être libre et heureux, et de vivre dans la faveur de Dieu, en Lui étant soumis, il est dans l’esclavage. Au lieu d’être maître de lui-même, le péché est son maître. Au lieu d’avoir le contrôle de son intellect et de son corps, son esprit est à la merci de toute une panoplie de passions et de convoitises perverses.
Les chapitres 1 à 3 de l’épître aux Romains décrivent le terrible état dans lequel le péché a plongé l’homme quant à ses relations avec Dieu. Puis est exposé le remède divin qui est dans la mort et la résurrection de Christ, avec comme conséquence pour la foi : la paix avec Dieu.
Le chapitre 7 révèle l’anarchie interne et la confusion ! Dans quel enchevêtrement de désirs, d’émotions et de luttes contradictoires, le péché ne nous a-t-il pas plongés ! Mais il est possible d’émerger de tout cela, grâce à la croix de Christ et à la puissance de l’Esprit (Rom. 8 : 1-4), avec comme conséquence : la délivrance de ce corps de mort.
La paix et la délivrance par la croix de Jésus Christ.
La paix est donc avec Dieu, du fait que toutes nos relations sont établies avec Lui sur la base juste et suffisante de l’œuvre de Christ. Nous sommes délivrés de ce corps de mort, c’est-à-dire de ce corps de corruption, que nous avons tous en nous, à cause du péché dans la chair.
Il y a donc une nette distinction entre ces deux grandes bénédictions, mais les deux sont « par Jésus-Christ notre Seigneur ». Sa croix est la base de l’une et de l’autre. Elle était à la fois la réponse complète à toute notre culpabilité, de sorte que nous qui croyons, nous sommes justifiés par Dieu lui-même (Rom. 3 : 25-26), et la condamnation totale de tout ce que nous étions en nous-mêmes en tant que fils d’Adam (Rom. 6 : 6 ; 8 : 3), afin que nous soyons délivrés par la puissance de Christ ressuscité.
Mais bien que la base des deux soit évidemment la même, la façon dont nous les recevons est différente.
- Il est dit clairement que la paix est reçue par la foi (Rom. 5 : 1), bien qu’elle soit toujours précédée par l’anxiété produite par la prise de conscience d’être dans une position dangereuse vis-à-vis de Dieu.
- La délivrance, en revanche, bien qu’elle ne puisse être séparée de la foi, est en grande partie liée à l’expérience. Il faut parcourir le bourbier de Romains 7 pour atteindre le rocher qui se dresse devant nous à la fin du chapitre.
Il faut apprendre les leçons utiles, quoi que douloureuses, qu’il n’habite « point de bien dans la chair » (v. 18), que les désirs les meilleurs sont impuissants (v. 23), même lorsqu’ils viennent d’une nouvelle nature intérieure, appelée ici « la loi de mon intelligence » ou « l’homme intérieur » (v. 22). Alors, écœuré du péché et de soi-même, l’âme fatiguée cherche un libérateur extérieur et le trouve dans le Seigneur Jésus Christ.
Cette délivrance est trouvée en reconnaissant que la croix de Christ signifie la condamnation du péché dans la chair, et par la puissance de l’Esprit de Dieu, qui rend Christ une réalité si vivante que l’ordre commence à sortir du chaos et que la victoire est obtenue sur le péché.
La jouissance de la paix, du pardon et de la délivrance
Est-il possible d’avoir ses péchés pardonnés, et ne pas avoir la paix ?
De quoi dépend le pardon ? Evidemment de la simple foi en Christ. « Quiconque croit en lui reçoit le pardon des péchés », déclare l’Ecriture (Act. 10 : 43).
De quoi dépend la paix ? De la foi en l’évangile de Dieu, qui place devant nous un Sauveur « qui a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification » (Rom. 4 : 25).
La question devient alors : Est-il possible de croire simplement en Christ et de se fier entièrement à Lui en tant que pauvre pécheur, sans croire avec la même simplicité le message de l’évangile qui nous présente non seulement Christ, mais aussi son œuvre et ses résultats ?
Cela est malheureusement possible : beaucoup trop de gens accordent à leurs sentiments autant d’attention, sinon plus, qu’à l’évangile, et n’ont donc pas la paix, bien qu’ils aient pleinement confiance en Christ. Un tel état de choses n’est ni l’intention de Dieu, ni ce que les Ecritures envisagent. C’est le fruit d’un enseignement défectueux, ou le produit de l’incrédulité.
La paix et la délivrance doivent-elles toujours être reçues ensemble, ou peuvent-elles être goûtées à des moments différents ?
Aucune règle n’est énoncée dans les Ecritures, même si elles sont évidemment traitées séparément dans l’épître aux Romains. La paix est traitée entièrement en Romains 1 à 5, avant que la délivrance le soit en Romains 6 à 8.
Pratiquement, il semblerait le plus souvent que la question des péchés et comment rencontrer Dieu occupe entièrement l’esprit jusqu’à trouver la paix, et qu’ensuite l’Esprit de Dieu soulève la question du péché et de la chair, et de la victoire sur les deux.
Néanmoins, beaucoup de personnes diraient que dans leur cas, les deux questions étaient mêlées dans leurs angoisses et leurs exercices, et qu’il semblait que la lumière se faisait sur les deux à la fois. L’auteur de cet article témoigne que dans son cas, il n’a pas eu la paix avant que la lumière commence à se faire sur la question de la délivrance.
Est-il possible qu’une personne soit continuellement vaincue par le péché, comme en Romains 7, tout en ayant la paix avec Dieu ?
Pas exactement. En prenant le chapitre tel quel, on ne peut qu’être frappé de ce que des versets 7 à 24, celui qui parle ne fait allusion ni à l’œuvre de rédemption de Christ, ni à l’Esprit de Dieu. Ces exercices douloureux sont évidemment ceux de celui qui, bien que né de nouveau et donc possédant une nouvelle nature, se place sous la loi, ne connaît pas la rédemption et n’a pas le don de l’Esprit demeurant en lui. C’est pourquoi il est « charnel », « vendu au péché » et il n’y a absolument rien de juste en lui.
Cependant, le croyant ayant la paix avec Dieu peut faire une expérience de ce genre, mais différente, puisqu’il connaît la rédemption et possède l’Esprit. Bien qu’il ne soit pas vendu au péché, il peut souvent connaître la tristesse d’une défaillance humiliante, mais cependant pas sans un seul rayon de lumière, comme ce chapitre le montre.
Si une personne vraiment convertie connaît une telle expérience, cela ne montre-t-il pas que quelque chose ne va pas du tout ?
Oui, certes, mais c’est elle qui est dans l’erreur, pas son christianisme. Le malheur, c’est que beaucoup ne semblent pas connaître cette expérience. Il y a quelque chose qui ne va pas chez eux, mais ils ne semblent pas le ressentir.
En fait, certains chrétiens disent qu’« entrer dans Romains 7 » est un signe de progrès spirituel et non l’inverse. Ils disent que cela dénote une conscience sensible et un réel désir de marcher dans un chemin de sainteté. Les leçons apprises au cours de l’expérience, bien que douloureuses, sont salutaires.
De même que personne ne trouve la paix sans être auparavant angoissé, aucun croyant ne parvient à cette délivrance du péché et du « moi », qui conduit à un christianisme solide, sans une expérience comme celle décrite dans Romains 7.
Quel est le secret pour obtenir cette délivrance ?
C’est simplement de ne pas regarder à soi mais à Christ. Notez la répétition incessante de « moi » et en particulier de « je », dans les versets 7 à 24 de Romains 7, puis le changement soudain dans le dernier verset. Malade et désespéré, celui qui parle lève les yeux et cherche un libérateur extérieur. Ce n’est pas « Comment vais-je me délivrer ? » mais « Qui me délivrera ? ».
La délivrance n’est pas obtenue à un moment précis et une fois pour toutes, comme la paix. La paix résulte de la réception du témoignage de Dieu quant à l’œuvre de Christ ; elle vient souvent soudainement. La délivrance, en revanche, ne dépend pas seulement de l’œuvre de Christ pour nous, mais de l’œuvre de l’Esprit en nous. Ce travail n’est pas accompli une fois pour toutes, il doit se maintenir et progresser.
Il y a bien sûr un moment précis où l’âme s’écrie : « Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? », un moment où nous commençons à comprendre ce que signifie être « dans le Christ Jésus » (Rom. 8 : 1), et où nous goûtons d’abord la douceur de la liberté qui résulte du fait que nous sommes sous le contrôle de « l’Esprit de vie dans le Christ Jésus » (v. 2). C’est le moment où la délivrance commence, mais elle doit être maintenue et sa mesure devrait croître tant que nous sommes dans ce monde.
Certains croyants ont passé de longues années dans de vaines luttes contre la puissance du péché qui habite en eux. Que leur conseiller ? Renoncez à ces luttes et regardez au grand libérateur ! Perdez-vous dans les doux rayons de son amour et de sa gloire - c’est vraiment là la délivrance.
L’allégorie d’un célèbre évangéliste illustrant bien cela
« Les gouttes d’eau à la surface de l’océan regardaient les nuages cotonneux qui passaient au-dessus d’elles dans le ciel et désiraient ardemment quitter leurs profondeurs plombées et s’envoler avec légèreté en leur compagnie. Elles ont donc décidé d’essayer. Elles ont appelé le vent pour les aider. Il souffla violemment, et les vagues déchaînées se jetèrent de toute leur force contre les rochers jusqu’à briser les gouttes en fines gouttelettes qui auraient dû parvenir aux nuages et y rester. Mais non, elles sont retombées en une pluie fine sur les vagues sombres et froides. Elles ont fini par soupirer : « Ce ne sera jamais possible ». Le vent tomba et la tempête s’arrêta. Le soleil s’est alors mis à briller avec force, la mer était calme sous ses chauds rayons et voici, presque avant de le savoir, les gouttes s’élevèrent par sa grande puissance et, sans bruit ni effort, elles se retrouvèrent en train de flotter dans le ciel bleu, sous forme de vapeur.
La délivrance est ainsi. Conservez-vous aux doux rayons de l’amour de Christ pour vous, et vous direz bientôt : « Je rends grâce à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur » (Rom. 7 : 25 ) !
F.B. Hole