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Sécurité et sainteté


Etre « sanctifié », qu’est-ce que cela veut dire ?
De quoi dépend la sanctification ?
Ne déconnectons pas sécurité et sainteté
Progresser dans la sainteté pratique
Sanctifiés entièrement (1 Thes. 5 : 22)
L’importance donnée par la Parole à la sanctification absolue de position
 

            Quand Dieu a appelé Israël hors d’Egypte, Il a commencé par mettre son peuple à l’abri du jugement, par le sang de l’agneau immolé, puis Il a sanctifié les premiers-nés qui avaient été protégés. Le chapitre 12 de l’Exode donne des détails sur la mise à l’abri du sang, et le chapitre 13 commence par la sanctification : « Sanctifie-moi tout premier-né ».
            C’est le type dans l’Ancien Testament. Dans le Nouveau Testament, la protection et la sanctification sont à nouveau liées. En Jean 17, par exemple, le Seigneur Jésus parle de la protection des siens. Quant au passé, il dit : « J’ai gardé ceux que tu m’as donnés » (v. 12). Pour l’avenir, Il prie son Père en disant : « Père saint, garde-les en ton nom » (v. 11). Immédiatement après, Il prie pour leur sanctification (v. 16, 19).
            Ces versets nous montrent que la pensée de Dieu est de mettre le croyant en sécurité et de le sanctifier. Cependant, ne lions pas notre sécurité à notre croissance dans la grâce, ne les séparons pas non plus pour en faire des bénédictions séparées par des années d’expérience. Pour comprendre la relation correcte entre être mis en sécurité et être sanctifié, nous devons connaître la signification biblique de ces termes et savoir de quoi ils dépendent.
            Il n’est pas difficile de savoir ce que signifie « sécurité ». Pour « sanctifié », il peut en être autrement. Peu de mots dans les Écritures sont plus incompris que celui-ci.


Etre « sanctifié », qu’est-ce que cela veut dire ?

            Pour certains, sanctification est synonyme de « bigoterie ». Ce n’est ni cela ni « devenir très saint ». La signification première de sanctifier est de mettre à part - quitter un état initial pour être mis au service de Dieu. Par exemple : « Tu oindras l’autel ... et sanctifieras l’autel ... tu oindras la cuve ... et le sanctifieras » (Ex. 40 : 10-11). « Je [Jésus] me sanctifie moi-même » (Jean 17 : 19). « Sanctifiez le Seigneur le Christ dans vos cœurs » (1 Pier. 3 : 15).
            Dans quel sens un objet en bois ou en métal est-il sanctifié ? Il ne peut pas être rendu saint au sens ordinaire du mot. Les objets inanimés n’ont pas d’esprit ou de personnalité. Ils peuvent toutefois être solennellement réservés à un usage divin. Moïse a ainsi mis à part l’autel et la cuve, et ils ont ainsi été sanctifiés ou rendus saints, selon le sens biblique de ce terme.
            Comment concevoir que Dieu lui-même ou le Seigneur Jésus soit sanctifié, eux devant qui les anges se couvrent la face en criant : « Saint, Saint, Saint est l’Eternel des armées »  (Es. 6 : 3) ? Dans ce même sens, le Seigneur Jésus seul s’est mis à part dans le ciel pour nous ; et nous pouvons mettre Dieu lui-même à part dans nos cœurs, en Lui donnant toujours cette place de suprématie et d’honneur qui lui revient.
            De même, lorsqu’il s’agit de nous, croyants, la sanctification a cette première signification. Au début Exode 13, déjà cité, Dieu revendique pour lui-même ceux qu’Il a mis à l’abri du sang ; c’est cela la sanctification. Nous sommes ainsi séparés, ou mis à part, pour le plaisir et le service de Dieu.
            Cependant, pour nous, la sanctification a deux aspects :
                    - Le premier, absolu, concerne notre position Dieu nous met à part, c’est le point de départ de notre vie chrétienne.
                    - Le second, progressif, concerne notre vie pratique ce travail s’approfondit tout au long de notre chemin sur la terre.

            Les versets qui parlent de la sanctification du croyant comme une chose faite, ont naturellement le premier sens. Par exemple, Paul, dans la première épître aux Corinthiens, écrit aux « sanctifiés dans le Christ Jésus » (1 Cor. 1 : 2). Il dit encore : « Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus, et par l’Esprit de notre Dieu » (1 Cor. 6 : 11). Ces paroles sont frappantes, car les chrétiens de Corinthe étaient à bien des égards très blâmables. Ils n’avaient pas encore bien avancé dans la sainteté pratique, mais l’apôtre n’hésite pas à leur rappeler qu’au nom du Seigneur Jésus et par l’Esprit de Dieu, ils avaient été sanctifiés aussi véritablement qu’ils avaient été lavés et justifiés. Ils avaient été mis à part pour Dieu. En Hébreux 10, il est dit : « Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (v. 14). Qui sont ces sanctifiés ? Des croyants ayant atteint un niveau spécial de sainteté ? Non, ce sont tous des chrétiens sans distinction ni classe - mis à part pour Dieu en vertu du seul sacrifice de notre Seigneur Jésus-Christ.
            Mais il y a d’autres versets où la sainteté est présentée comme un objectif à atteindre et à désirer. Il est dit : « C’est ici la volonté de Dieu, votre sainteté » (1 Thes. 4 : 3) ; « Le Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle, afin qu’il la sanctifie, en la purifiant » (Eph. 5 : 25-26) ; « Si donc quelqu’un se purifie de ceux-ci, il sera un vase à honneur, sanctifié, utile au Maître » (2 Tim. 2 : 21). Dans ces versets, bien que la sanctification ait toujours le sens premier de « mettre à part », elle est clairement considérée comme ce que Dieu attend de son peuple ; comme ce que Christ fait pour son église, aujourd’hui - non pas : a fait ; et comme ce que nous devons rechercher individuellement et qui, au lieu d’être déjà nôtre par la grâce de Dieu, sera nôtre si nous répondons aux instructions divines. En un mot, c’est la sainteté pratique et progressive.


De quoi dépend la sanctification ?

            Voyons maintenant de quoi dépendent ces choses ? Dans l’Ecriture, notre sécurité est toujours liée à la valeur infinie de l’œuvre expiatoire de Christ et à son pouvoir de nous garder. Notre sainteté pratique après la conversion, aussi importante soit-elle, à sa place, n’y apporte rien. Dans cette nuit tragique, en Egypte, aucun fils aîné n’aurait été épargné si le chef de la famille avait mis une inscription, au linteau de la porte, indiquant les excellences de son fils ou ses progrès en sainteté. La sécurité de tous les premiers-nés épargnés ne dépendait que de l’aspersion du sang et de rien d’autre. Il en est ainsi pour nous. Notre sécurité, notre pardon et notre justification dépendent entièrement du sang précieux de Christ. Nous sommes pardonnés « par son nom » (Act. 10 : 43), nous sommes justifiés « par son sang » (Rom. 5 : 9).
            Quant à notre position, la sanctification est fondée sur l’œuvre de Christ. Nous sommes sanctifiés « par sa seule offrande ». Elle dépend aussi du Saint Esprit. Nous sommes « élus ... en sainteté de l’Esprit » (1 Pier. 1 : 2). Nous sommes nés de nouveau par l’Esprit et en croyant à la vérité, nous sommes finalement scellés par ce même Esprit. En vertu de tout cela, nous sommes mis à part pour Dieu.
            Quant à l’aspect pratique et progressif, la sainteté dépend de la vérité. « Sanctifie-les par ta vérité ; ta parole est la vérité » (Jean 17 : 17). Par conséquent, la sainteté est « par la Parole », selon le verset 26 d’Ephésiens 5 déjà rappelé. Aussi est-il facile de comprendre que la diligence et la disposition de cœur à se retirer de l’iniquité sont indispensables pour réaliser la sainteté pratique. « Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez pas la convoitise de la chair » (Gal. 5 : 16). Christ est devant nous comme notre objet et nous sommes amenés sous l’influence de la vérité de la Parole ; nous sommes ainsi pratiquement séparés pour Dieu en esprit et dans nos affections. Cette sanctification pratique se poursuit tous les jours de notre pèlerinage.


Ne déconnectons pas sécurité et sainteté

            Ne penserait-on pas, si nous déconnections sécurité et sainteté, que l’on peut être sauvé tout en continuant à vivre comme on veut ? L’Ecriture montre clairement que Dieu sépare pour lui-même ceux qu’Il met à l’abri du jugement. Il est tout simplement impensable pour l’esprit chrétien que quelqu’un soit mis à l’abri et laissé dans le monde sous la puissance du péché. Seul un incrédule peut avoir une telle pensée.
            Ne séparons pas sécurité et sainteté, mais sachons les distinguer, car la Parole de Dieu le fait. Malheureusement, certains confondent ces deux choses. Ils désirent tellement que nous soyons humbles et marchions dans un chemin droit, qu’ils voudraient nous faire croire que notre sécurité dépend du niveau de notre sainteté pratique. En est-il ainsi ? Notre mise à part est-elle si incertaine qu’il nous faille rester dans une dangereuse incertitude pour ne pas la mettre en péril ? Prenons une image. Faut-il terrifier les petits enfants pour qu’ils se conduisent bien ? Est-ce la seule méthode, ou la meilleure, pour y arriver ? Sinon, pourquoi Dieu traiterait-Il ses enfants de cette façon ? En vérité, toute bonne conduite découle du fait de savoir que nous sommes mis à l’abri et de comprendre que nous sommes séparés pour Dieu.


Progresser dans la sainteté pratique

                        Quand a lieu cette sainteté progressive ou pratique ? L’obtenons-nous par un acte de foi ?

            Personne ne peut dire qu’à tel jour ou telle heure, « il a été sanctifié pratiquement », sinon, comment serait-ce progressif ? Nous ne sommes pas non plus sanctifiés pratiquement par un acte de foi. Il faut bien sûr la foi dans le fait que nous sommes mis à part par Dieu pour Lui-même. La foi n’est pas un acte auquel nous parvenons par une sorte d’effort suprême. La foi agit vraiment, mais de façon constante et continue. Avoir cru, c’est bien, mais il faut continuer à croire !
            En nous laissant guider par les Ecritures, nous apprenons que la vérité sanctifie et que la parole de Dieu est la vérité (Jean 17 : 17). De plus, l’Esprit de Dieu sanctifie. Il est la puissance sanctifiante, car c’est Lui qui nous guide dans toute la vérité (Jean 16 : 13). La vérité nous présente Christ, elle dévoile sa gloire à notre âme et, comme nous le voyons par la foi, nous sommes transformés à son image, de gloire en gloire (2 Cor. 3 : 17-18). C’est la sanctification progressive !

                        Progresser dans la sainteté améliore-t-il le titre du croyant pour avoir une place au ciel ?

            Pas du tout, mais sans la sainteté, nul ne verra le Seigneur. A la fin d’une vie zélée, marquée par un si haut niveau de sainteté pratique et de dévouement, l’apôtre Paul écrit : « déloger et être avec Christ, cela est, de beaucoup, meilleur » (Phil. 1 : 23). Au brigand mourant, tout juste converti, qui avait peu d’heures de sainteté pratique à son actif, Jésus dit : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23 : 43). Lequel des deux avait la plus grande perspective d’aller au ciel et d’être avec Christ ? Paul ? Non, ils avaient la même perspective, et elle était aussi sûre et ferme que l’œuvre de Christ et la sûre Parole de Dieu pouvaient la rendre.
            L’aptitude pour le ciel n’est pas ce à quoi le croyant travaille – il est apte dès le début de sa course. Nous rendons grâces au Père « qui nous a rendus capables d'avoir part au lot des saints dans la lumière » (Col. 1 : 12). Notons bien : « nous a rendus » ! C’est quelque chose qu’Il a fait et non pas qu’Il fait.
            
Les progrès dans la sainteté pratique améliorent cependant notre aptitude pour la terre ! Nous sommes ainsi rendus beaucoup plus capables de prendre notre place en tant que témoins et serviteurs de Christ dans ce monde.

                        Quand un chrétien a-t-il le droit de se dire sanctifié ?

            Chaque vrai croyant est sanctifié. Il peut être dit de chacun : « Vous êtes de lui dans le Christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption » (1 Cor. 1 : 30). En sorte que, si vous êtes vraiment converti et « dans le Christ Jésus », vous pouvez dire que vous êtes saints avec autant d’assurance que vous dites que vous êtes racheté.
            Si, toutefois, cette question concerne la sainteté pratique, la réponse est : jamais ! Ceux qui manifestent le plus de sainteté, autrement dit qui ressemblent le plus à Christ, sont les derniers à le dire. Ce qui remplit leurs âmes, c’est Christ, et non leur sainteté pratique. Comme Paul, ils poursuivent l’excellence de la connaissance du Christ Jésus leur Seigneur (voir Phil. 3 : 8), et s’ils parlent d’eux-mêmes, c’est pour dire : « Non... que je sois déjà parvenu à la perfection » (v.12).


Sanctifiés entièrement (1 Thes. 5 : 22)

            Dans les Ecritures, il est question de croyants entièrement sanctifiés. De tels croyants ne sont-ils pas parfaits et hors d’atteinte des tentations ?
            Ceux qui ne regardent pas le contexte des expressions bibliques pensent parfois qu’être sanctifié « entièrement », c’est avoir la vieille nature éliminée entièrement. Un coup d’œil sur le passage nous aidera toutefois à saisir le sens de ces mots. Il dit ainsi : « Abstenez-vous de toute forme de mal. Que le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement ; et que votre esprit, votre âme et votre corps tout entiers soient conservés sans reproche à la venue de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Thes. 5 : 22-23).
            L’apôtre Paul désirait, pour chacun de ces croyants, que leur être tout entier soit mis pratiquement à part pour Dieu. Chacune des trois parties qui composent une personne - esprit, âme et corps - devait être affectée, si elle est croyante, au point qu’elle ne soit pas seulement séparée du mal, mais aussi de « toute forme de mal ». Ce devrait être aussi l’objet de notre désir sincère. Mais « si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous » (1 Jean 1 : 8). Il est évident que si l’ancienne nature n’est pas éradiquée, aucun chrétien ne peut dire qu’il est parfait ou hors de portée de toute tentation.


L’importance donnée par la Parole à la sanctification absolue de position

            Pourquoi la Bible insiste-t-elle autant sur cette sanctification absolue de position que possède tout croyant ? Quel avantage pratique en retirons-nous ?
            C’est de la plus haute importance. La loi propose un idéal qu’il faut s’efforcer d’atteindre. Les voies de Dieu en grâce nous montrent ce que nous sommes, par son choix souverain, afin que nous soyons conséquents.
            Prenons une allégorie. Deux garçons naissent le même jour : l’un est le fils d’un roi, mis à part, par naissance, pour de hautes fonctions ; l’autre est le fils d’un pauvre homme. Pourquoi le jeune prince porte-t-il toujours sur lui qu’il est fils du roi ? En a-t-il un avantage pratique ? Bien sûr. Les deux garçons peuvent arpenter les mêmes rues, mais leur vie pratique et leur façon de se comporter sont très différentes. Puisque par naissance le prince est absolument mis à part pour des fonctions royales, il se tient pratiquement à l’écart des choses vulgaires.
            Il doit toujours en être ainsi pour nous. Nous ne pouvons jamais trop nous rappeler que nous avons été mis à part pour Dieu par l’œuvre de rédemption de Christ, par le travail de l’Esprit et son habitation en nous. C’est ce qui conduit à une vie de sainteté.


F.B. Hole