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Le solide fondement de Dieu
 
 
« Car personne ne peut poser d'autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ » (1 Corinthiens 3 : 11).
 
 
 
            Chaque fois qu'il est question, dans la Bible, d'édifier, de construire une oeuvre durable, la nécessité de poser au préalable un fondement sûr est mentionnée : il faut une base stable et solide, capable de résister à l'usure du temps.
            Il en est ainsi, à titre individuel, pour l'édification de la foi chrétienne (la foi du croyant), comme, à titre collectif, pour celle de l'assemblée. 
            Dans l'évangile selon Matthieu, nous trouvons une comparaison susceptible de nous éclairer davantage sur ce point (7 : 24-27). D'un côté, une maison bâtie sur le roc, et de l'autre côté une maison construite sur le sable. Lorsque l'heure de l'épreuve arrive et que ces deux maisons sont soumises aux intempéries (pluies, torrents, vent...), le sort de chaque maison est tout à fait différent : la maison construite sur le roc résiste contre vents et marées, tandis que la maison construite sur le sable s'écroule, tel un château de cartes. Dans ce texte, le problème de la qualité des matériaux de construction n'est pas en vue ; l'accent est mis sur la nature du fondement qui détermine le sort final de chaque bâtiment. La prudence et la sagesse sont du côté de celui qui a bâti sa maison sur le roc, tandis que celui qui a bâti sur le sable est qualifié d'insensé ! La folie et l'ignorance conduisent inexorablement à la ruine. Tel est le lot de ceux qui méprisent les avertissements du Seigneur.
 
            En tenant compte du symbolisme biblique, on comprend aisément que le roc est une figure du Seigneur Jésus, une figure aussi de la Parole de Dieu. Selon la pensée de Dieu, sa maison doit être bâtie sur le Rocher des siècles, la personne adorable de son Fils. Dans l'Ancien Testament, l'Eternel est le Rocher d'Israël (Deut. 32 : 18, 30-31). Il en est de même pour l'Eglise aujourd'hui : Christ, l'Eternel de l'Ancien Testament, est le Rocher sur lequel elle est fondée.
            A Pierre, le Seigneur Jésus a dit : « tu es Pierre ; et sur ce roc (la déclaration de Pierre) je bâtirai mon assemblée... » (Matt. 16 :18). Désorientés par certaines versions qui traduisent mal ce passage, certains lecteurs de la Bible croient que l'apôtre Pierre est lui-même le fondement sur lequel le Seigneur voulait bâtir son Eglise. Comment le Seigneur Jésus aurait-il pu faire reposer son ouvrage sur un homme, au surplus instable et impétueux comme l'était Pierre. Tel est d'ailleurs le caractère de tout homme ; sa bonne volonté ou son désir de bien faire n'y changent rien. Si les portes du  hadès  ne peuvent rien contre l'assemblée, c'est parce que son fondement est sûr : Christ, la Parole de Dieu, est ce roc sur lequel l'assemblée repose en toute sécurité. Il est la pierre angulaire (Act. 4 : 11 ; Ps. 118 : 22-23). L'apôtre Pierre n'est qu'une « pierre » parmi les autres dans cet édifice spirituel (1 Pier. 2 : 4-5).
 
            Christ est donc ce roc ; d'autre part, sa Parole est aussi ce roc. Tout cela est vrai ! Sa Parole et sa Personne forment un ensemble harmonieux et homogène. A ceux qui l'importunaient en cherchant à savoir – entre autres - qui il était réellement, le Seigneur a répondu : « Absolument ce qu'aussi je vous dis » (Jean 8 : 25). Il avait pu dire par une parole prophétique : « Ma pensée ne va pas au-delà de ma parole » (Ps. 17 : 3b).
            Dans Apocalypse 19 : 13 ainsi que dans Jean 1 : 1, le Seigneur Jésus est appelé : «  la Parole de Dieu » ; il est « le Verbe » qui est devenu chair en venant sur la terre. Sans contredit, Christ est la pleine manifestation de Dieu (Jean 14 : 9). Notre foi ne doit pas reposer sur des fables profanes, ingénieusement imaginées, mais sur la Parole inspirée de Dieu (1 Tim. 4 : 7 ; 1 Pier. 1 : 16). La Parole écrite est le moyen excellent par lequel Dieu nous communique sa pensée. A travers ces saintes lettres, qui peuvent nous rendre sages à salut (2 Tim. 3 : 15), Dieu parle avec clarté, en toute simplicité, « communiquant les choses spirituelles par des moyens spirituels » (1 Cor. 2 : 13).
 
            Gardons-nous de nous fier aveuglément à nos rêves, même si l'Ecriture montre que dans le passé Dieu parlait souvent en songe (Job. 33 : 15). Les rêves  résultent souvent de nos pensées et sont le fruit de l'imagination, consciente ou inconsciente, de notre esprit (Ecc. 3 : 3, 7). Nous vivons en effet dans une période où la révélation de Dieu est complète ; tout ce qui devait être accessible ici-bas à la connaissance de l'homme a été révélé. C'est pour cette raison que notre foi doit se fonder uniquement sur la Parole de Dieu. Les songes et les visions constituent un terrain glissant, instable et incertain, qui ne saurait convenir pour faire face aux intempéries, aux circonstances adverses de la vie.
            Au lieu de s'attarder sur le sens de nos rêves, méditons avec soin la Parole de Dieu, regardons à Christ. Dans l'une des scènes bien connues des évangiles, aussi longtemps que Pierre a gardé ses yeux fixés sur Jésus, sa marche sur les eaux est restée stable et paisible ; mais dès qu'il a regardé aux rafales de vent, il a eu peur et il a commencé à enfoncer dans les eaux (Matt. 14 : 24-33). Heureusement le Seigneur était là pour le secourir. Croire, c'est regarder à Jésus et non aux circonstances. La foi fixe les yeux sur Jésus, elle ne se laisse pas surmonter par les obstacles de la vie (Héb. 12 : 2). Elle trouve ses ressources dans la Parole de Dieu et ne s'appuie pas sur l'imaginaire toujours changeant chez l'homme. « La foi est de ce qu'on entend, et ce qu'on entend par la parole de Dieu » (Rom.10 : 17).
 
            Nous sommes exhortés à marcher par la foi et non par la vue (2 Cor. 5 : 7). Jadis, des hommes aussi remarquables que Joseph et Daniel ont eu des visions extraordinaires ; ils ont été divinement éclairés par des songes. Mais ces croyants vivaient à une époque où la Parole de Dieu n'était pas complète. La révélation s'est ensuite complétée peu à peu jusqu'au moment où les visions apocalyptiques de l'apôtre Jean sont venues y mettre un point final.  L'Apocalypse s'achève d'ailleurs par cet avertissement solennel : « Si quelqu'un ajoute à ces choses, Dieu lui ajoutera les plaies écrites dans ce livre » (Apoc. 22 : 18).
            Certes, d'un point de vue pratique, certains songes peuvent susciter en nous de saines réflexions, des exercices de coeur ou de conscience ; et ceux-ci peuvent être salutaires encore aujourd'hui. Mais cet effet positif est lié à des rêves rarissimes, inhabituels.
            Le seul fondement solide de la foi chrétienne demeure inchangé ; nous parlons de la Parole de Dieu. C'est pourquoi, l'apôtre Paul pouvait rassurer Timothée en lui rappelant que « le solide fondement de Dieu demeure » (2 Tim. 2 : 19). Il est immuable, inaltérable et irremplaçable.
 
            Le psalmiste s'interroge : « Si les fondements sont détruits, que fera le juste ? » (Ps. 11 : 3). La réponse de l'Ecriture est claire et nette : « L'Eternel est dans le palais de sa sainteté » (v. 4). C'est vers Lui qu'il faut se tourner pour trouver la sécurité et la stabilité qui font entièrement défaut dans ce monde, où tout est précaire, changeant, et se déroule d'ailleurs à un rythme de plus en plus infernal.
            Mais les croyants peuvent affirmer : « Dieu est notre refuge et notre force, un secours dans les détresses, toujours facile à trouver. C'est pourquoi nous ne craindrons point, quand la terre serait transportée de sa place, et que les montagnes seraient remuées [et jetées] au coeur des mers » (Ps. 46 : 1-2). Tout autre fondement que celui que Dieu lui-même a posé s'écroulera tôt ou tard : ce n'est qu'un problème de temps. Rien ici-bas n'échappe à l'usure ! Les fondements humains « substitutifs » sont comparables à du sable, ce qui explique leur fragilité.
            La sagesse et la prudence sont du côté de ceux qui bâtissent sur le Roc. Faisons nôtre cette merveilleuse déclaration du psalmiste : « Sur Dieu seul mon âme se repose paisiblement ; de lui vient le salut… Lui seul est mon rocher et mon salut, ma haute retraite : je ne serai pas ébranlé » (Ps. 62 : 1, 6). Telle était l'expérience de David, un homme selon le coeur de Dieu (1 Sam. 13 : 14). A quoi peut-on objectivement nous comparer ? A une maison bâtie sur Christ, le Roc séculaire ou bien à une maison bâtie sur « le sable » de la philosophie ou des pensées humaines ?
            Il est encore temps de nous remettre en cause si, jusqu'à maintenant, notre confiance a reposé sur « les enseignements des hommes, selon les éléments du monde et non selon Christ (Col. 2 : 8, 18-19).
 
            La Bible est l'unique base crédible sur laquelle peut se reposer une foi réelle ; celle-ci honore Dieu par une marche dans la voie de la vérité, dans le sentier des justes où « la lumière va croissant jusqu'à ce que le plein jour soit établi » (Prov. 4 : 18). 
            Marchons dans cette étroite voie en toute simplicité de coeur, même si tout autour de nous, bon nombre de ceux qui font pourtant profession d'appartenir à Christ, préfèrent marcher par la vue et trouvent leur satisfaction dans ce qui n'édifie pas. Suivons l'exemple des damans, ce peuple sans force mais d'une sagesse remarquable ; ils ont placé leurs maisons dans le rocher qui est leur constant refuge (Prov. 30 : 26 ; Ps. 104 : 18b). Ce n'est pas sans motif qu'ils font partie des quatre petites choses sur la terre qui sont sages entre les sages !       
            Il faut retenir aussi l'exemple de la bien-aimée du Cantique des cantiques, une figure de l'épouse terrestre de Christ. Elle se tient aussi dans la fente du rocher (Cant. 2 : 14), l'abri aussi de Moïse, il y a déjà plusieurs siècles, d'où il pouvait contempler par derrière la gloire de Dieu (Ex. 33 : 21-22). A l'instar de cette bien,-aimée, qui évoque aussi l'assemblée, présentement fiancée à Christ (2 Cor. 11 : 2), tenons- nous sur un terrain ferme et inébranlable. Soyons fondés et enracinés en Lui. Alors notre marche sera conséquente et digne de l'appel de Dieu, à l'abri du vent de la tromperie des hommes.
 
            Puissions-nous faire partie de ceux qui chantent de coeur ces paroles édifiantes des « Hymnes et Cantiques » : Sur toi je me repose, ô Jésus mon Sauveur !… Mon rocher, ma forteresse, mon asile protecteur, mon recours dans la détresse, c'est Jésus le Rédempteur (H et C 268 et 267).
 
            Grâce et paix à ceux qui aiment le Seigneur en pureté (Eph. 6 : 24) !
 
 
 
                                                                                                    Ch. Mga.