Comment Dieu nous donne la victoire
Extrait d’une lettre d’un jeune chrétien :
Le combat de l'Esprit contre la chair fait rage dans mon cœur et me rend malheureux. On m'avait dit que je devais cesser de regarder à moi-même pour regarder au Seigneur. C'est ce que je fais, et j'ai pourtant l'impression de retomber sans cesse dans mon état précédent ! Je prie pour avoir de l'aide et tout va bien pendant quelque temps et puis tout recommence. Je sais que le Seigneur est en train de m'apprendre combien mon cœur est méchant, mais je voudrais que cela cesse, car je déteste Lui déplaire. Avec cela je trouve merveilleux qu'Il m'aime toujours, malgré tout. Il me semble que depuis que je suis sauvé mon cœur est plus mauvais qu'avant. Je voudrais bien aimer le Seigneur davantage et demeurer toujours dans la lumière de son amour. Alors, dois-je attendre d'être meilleur ou qu'aucun mal ne surgisse en moi ? Je sais qu'Il pardonne mes péchés quand je les Lui confesse, mais mon désir est de ne plus pécher du tout. Je désire Le servir avec joie et toujours Lui plaire.
Réponse :
Tous vos désirs de plaire au Seigneur et de le servir joyeusement sont bons et viennent de l'Esprit de Dieu. Mais vous dites : « Il me semble que mon cœur est plus mauvais qu'avant » et vous demandez : « Dois-je attendre d'être meilleur et qu'aucun mal ne surgisse en moi ? ». La première leçon difficile à apprendre est que votre vieille nature ne sera jamais meilleure. Elle ne peut pas être améliorée et Dieu n'essaie pas non plus de l'améliorer. Ce que Dieu a fait, c'est la condamner et la crucifier.
Quand Christ était sur la croix, Il était là comme votre Remplaçant. Dieu vous a vu là, Il a vu toute votre vie et non seulement les choses que vous avez faites ou dites, mais tout ce que vous êtes dans votre nature déchue, reçue d'Adam. Il a alors fait passer sur vous la sentence de la mort et il a exécuté cette sentence de mort, qui était sur vous, dans la personne de Christ. Ainsi votre histoire telle que vous la vivez actuellement, jour après jour, est pour ainsi dire une chose passée pour Dieu ; elle a pris fin pour Dieu par une sentence de mort et son exécution. Par conséquent il n'y a plus maintenant aucune condamnation pour vous : « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Rom. 8 : 1). C'est la grande réalité de l'évangile de Dieu ! Dieu n'a pas seulement jugé vos péchés quand Christ les a portés sur la croix, mais Il vous a jugé, vous-même, comme étant tellement pécheur par nature qu'Il ne pouvait rien trouver de bon en vous. Toutes ces découvertes que vous faites jour après jour sur votre nature de péché, Dieu, Lui, les a déjà faites. Il y a appliqué la mort et Il en a fini pour toujours. Rien de tout cela ne surgit plus devant Lui comme motif de condamnation car Il l'a déjà condamné en Christ.
Voyons maintenant un second côté. Dieu vous a donné une nouvelle nature, une nouvelle vie, et Il vous a aussi donné son Saint Esprit pour habiter dans votre cœur. La nouvelle nature aime ce que Dieu aime ; elle trouve ses délices à faire la volonté de Dieu et elle hait le péché. Cette nature ne pèche jamais. C'est seulement la vieille nature qui pèche. Avant d'être sauvé, vous n'aviez que la vieille nature, mais maintenant vous avez deux natures, l'ancienne et la nouvelle. Avant d'être sauvé, vous étiez aveuglé par le péché et par Satan et bien que votre conscience vous ait condamné à cause des péchés que vous commettiez, vous n'avez jamais réalisé que vous étiez foncièrement pécheur par nature. Mais maintenant vos yeux sont ouverts et parce que vous avez cette nouvelle nature qui aime Dieu et hait le péché, vous réalisez comme jamais auparavant combien votre vieille nature est pécheresse. Mais vous devez apprendre qu'il n'y a aucun espoir d'amélioration pour cette vieille nature. Vous ne parviendrez jamais ici-bas à un état tel qu'aucun mal ne puisse surgir en vous, si vous ne vous tenez pas sur vos gardes.
Enfin le troisième point c'est que Dieu vous a créé comme une créature morale responsable ayant une volonté et en tout ce que vous dites ou faites, vous vous soumettez à la nouvelle ou à la vieille nature. Ou plutôt, soit vous soumettez votre volonté pour accomplir les désirs de la vieille nature (et cela est toujours et simplement le péché), soit vous vous soumettez à Dieu pour accomplir sa volonté dans votre nouvelle nature par la puissance de son Esprit. Si vous succombez à la vieille nature, vous devenez esclave de ces péchés que vous haïssez, ce qui vous rend malheureux et de plus votre communion avec Dieu est rompue.
Mais souvenez-vous que la vieille nature a déjà été jugée et la question entièrement réglée quand Christ était sur la croix pour vous, donc elle ne vous met plus sous la condamnation de Dieu. Il vous voit toujours en Christ dans votre nouvelle nature et parfaitement lavé de toute inculpation qui pourrait vous être mise à charge à cause de votre vieille nature. Ainsi ce que vous perdez lorsque vous succombez à la vieille nature, ce n'est pas votre salut, ni votre justification, ni votre parfaite position devant Dieu en grâce, qui est à jamais vôtre par le seul et unique sacrifice de Christ (voir Héb. 10 : 14). Mais vous perdez la joie de la communion avec Dieu et avec votre Sauveur et cela vous rend malheureux parce que vous êtes tombé sous le pouvoir de la vieille nature que la nouvelle nature déteste. De plus le Saint Esprit qui habite en vous est attristé et ne peut pas, par conséquent, remplir votre âme de la joie du salut.
Ce que vous désirez encore savoir, puisque votre vieille nature ne peut absolument pas être changée pendant que vous êtes dans ce corps, c'est comment vous pouvez être délivré de son pouvoir. Quand nous quitterons ce corps pour être avec le Seigneur - ou lorsque nous serons changés à sa venue, si nous sommes vivants à ce moment-là -, toute trace de la nature de péché disparaîtra pour toujours. Mais en attendant, elle demeure dans nos corps mortels et veut y régner. Cependant nous ne sommes plus ses débiteurs. Nous ne devons pas lui obéir. Nous pouvons revendiquer nos droits comme rachetés par Christ de son esclavage.
Illustrons cela : Un esclave a été racheté par quelqu'un qui l'aimait et qui a payé le prix de son rachat. Mais le jour suivant son ancien maître vient lui dire : Va et travaille aujourd'hui dans mon champ. - Si l'esclave obéit, il reste dans la pratique l'esclave de cet ancien maître. Mais s'il revendique ses droits comme racheté, il dira à son ancien maître : Non, j'en ai fini avec vous, vous n'avez plus rien à me dire. - Et c'est exactement ce que nous devons faire quand notre ancienne nature de péché, notre ancien maître, nous suggère de faire ceci ou cela. Or, vos dites : C'est justement ce que je veux faire, mais je découvre que je n'en ai pas la force. - Eh bien, c'est la raison pour laquelle Dieu vous a donné son Saint Esprit, pour vous communiquer cette puissance. Les tendances à pécher de votre vieille nature sont comme la loi de la gravité qui attire sans cesse un morceau de fer vers le bas. Mais la puissance de l'Esprit est comme la loi magnétique qui attire toujours le morceau de fer vers le fer d'un aimant situé au-dessus de lui ; la loi de la gravité qui le tirait vers le bas est annulée et la puissance supérieure de l'aimant le soulève. Les mauvaises tendances de notre vieille nature sont appelées la « loi du péché » (Rom. 7 : 21, 23 ; 8 : 2). C'est comme la loi de la gravité, elle nous attire sans cesse vers le péché, mais l'Esprit de Dieu est comme l'aimant. C'est sa puissance qui brise le pouvoir du péché lorsque nous nous soumettons à Dieu pour faire sa volonté. Cette puissance de l'Esprit est appelée la « loi de l'Esprit » : « Car la loi de l'Esprit de vie dans le Christ Jésus m'a affranchi (ou : libéré) de la loi du péché et de la mort » (Rom. 8 : 2). Cela ne signifie pas être affranchi de la présence de la nature de péché, mais affranchi de son pouvoir et de sa puissance sur nous.
Dans cet exemple du fer délivré de la loi de la gravité par la loi supérieure de la force magnétique, la loi de la gravité est toujours présente. Elle attire toujours le fer vers le bas, mais la force supérieure de l'aimant maintient le fer en haut. Au moment où le pouvoir de l'aimant est interrompu, le fer retombe sous l'effet de la loi de la gravité. Ici, cependant, le fer n'a pas de volonté propre pour résister à l'une ou l'autre de ces forces. Mais nous, nous avons une volonté et nous pouvons résister à l'Esprit de Dieu. L'Esprit ne forcera jamais notre volonté et nous pouvons donc lui résister. Nous devons nous soumettre nous-mêmes à Dieu ainsi qu'à l'influence du Saint Esprit. Alors Il peut travailler et le fera en puissance pour nous maintenir au-dessus des mauvaises tendances de notre vieille nature. C'est une question de chaque instant. L'attitude continuelle de nos cœurs devrait être celle de la soumission à la volonté de Dieu et à l'influence de son Esprit. Si nous faillissons en cela, la vieille nature resurgit et s'impose.
Que faire alors ? Nous lamenter sans cesse sur nos fautes et être occupés de celles-ci ? Non, jamais, car lorsque nous sommes occupés de nous-mêmes, c'est-à-dire du mal et des manquements que nous voyons en nous, la vieille nature s'impose davantage encore parce que de telles occupations nous coupent de la source de notre puissance. Nous devrions plutôt confesser ouvertement notre manquement à Dieu. Nous mettre du côté de Dieu contre notre vieille nature, sans oublier de remercier Dieu, parce que tout ce qui nous a troublés a déjà été réglé par lui depuis longtemps à la croix. Alors nous nous détournons entièrement de nous-mêmes pour être occupés de Dieu, de Christ, de sa Parole, de sa volonté, de ses intérêts, avec un cœur qui lui est soumis ; et son Esprit nous donnera la force de poursuivre notre chemin.
Si nous sommes occupés des choses dans lesquelles la vieille nature se complaît, elle relèvera la tête et prendra la place qui revient à la nouvelle nature. Ainsi faites attention à ce que vous lisez, et à ce dont vous nourrissez votre esprit. Si vous êtes occupés des choses dans lesquelles la nouvelle nature trouve sa joie, elle en sera nourrie, vous en serez affermis. Prenez le temps de lire la Parole de Dieu, de la méditer et de prier. Vaquez à vos occupations quotidiennes avec la pensée de plaire au Seigneur dont les yeux sont constamment sur vous. « Quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père (Col. 3 : 17). « Que vous mangiez, que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Cor. 10 : 31). Ainsi votre cœur sera gardé en communion avec Dieu et l'Esprit qui ne sera pas attristé vous donnera la victoire sur la vieille nature.
« Messager évangélique » (1986 p. 296-301)