Prier en tout temps
L’exemple du Seigneur Jésus (évangile de Luc)
L’exemple de Néhémie
La prière de Jonas
« Priez par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l’Esprit, et veillez à cela avec toute persévérance ; faites des supplications en faveur de tous les saints et pour moi » (Eph. 6 : 18).
L’exemple du Seigneur Jésus (évangile de Luc)
Au baptême de Jean
« Il arriva que, comme tout le peuple était baptisé, Jésus aussi ayant été baptisé et priant, le ciel s’ouvrit ; alors l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe ; et il y eut une voix qui venait du ciel : Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir » (Luc 3 : 21-22).
Nous voyons ici au début de l’évangile de Luc (l’évangile du Fils de l’homme, de l’Homme parfait qui a été sur la terre) Celui qui prend place au milieu des baptisés, des « repentants » ; Dieu « habite le lieu haut élevé et saint, et avec celui qui est abattu et d’un esprit contrit » (Es. 57 : 15).
Le Seigneur Jésus prend place au milieu de ceux que Jean-Baptiste a préparés à Sa venue. Il a une humble et merveilleuse attitude. Nous avons cette petite mention tellement importante : « Jésus aussi ayant été baptisé et priant ». Le Seigneur Jésus, un homme sur la terre qui prie ! Que Dieu nous trouve sur la terre, dans notre vie, en prière. C’est sans doute la première chose aussi que Dieu a appréciée de son Fils sur la terre ici-bas.
Retiré dans les déserts
« Sa renommée se répandait de plus en plus ; et de grandes foules s’assemblèrent pour l’entendre et pour être guéries de leurs infirmités ; mais lui se tenait à l’écart dans les déserts et priait » (Luc 5 : 15-16).
Le Seigneur venait de guérir un homme qui était plein de lèpre. Est-ce que le Seigneur manquait à sa mission en se retirant dans les déserts et priant alors qu’il y avait là une si grande foule qui venait pour l’entendre et être guérie de leurs infirmités ? Non, car c’est une absolue priorité du Seigneur qui est, sans doute, plus importante même que l’activité qui était devant Lui. Il pouvait être débordé par cette activité. Il y avait toujours des besoins, et toujours des foules, il y avait aussi toujours des malades. Le Seigneur avait d’autres besoins : vivre toujours très près de Dieu. Or là nous voyons qu’il « se tenait à l’écart dans les déserts et priait ». Quel exemple pour nous ! Il y a besoin d’activité, il y a tant de besoins, tant de choses à faire pour le Seigneur, il y a des obligations dans notre vie. Mais n’oublions pas ces moments de prière, à l’écart.
Nous lisons dans l’évangile de Marc : « Levé le matin, longtemps avant le jour, il (Jésus) se rendit dans un lieu désert, et il priait là » (1 : 35), et au Psaume 5 : « Le matin, je disposerai ma prière devant toi, et j’attendrai » (v. 3). Le Seigneur ne pouvait pas commencer une journée sans prière. Avant que les activités ne commencent sur la terre, l’homme Christ Jésus était auprès de son Père, dans son intimité, par la prière. Certainement c’est une très grande bénédiction pour nous de commencer chaque journée par la prière. On peut penser parfois : Je n’ai pas beaucoup de temps pour prier ce matin, j’ai à peine cinq minutes. - En cinq minutes, on peut dire quand même bien des choses. Et puis les cinq minutes se transforment facilement en dix minutes. Combien la prière du matin est importante ! Si le Seigneur Jésus ressentait un tel besoin, combien nous devrions le ressentir nous-mêmes, nous qui sommes si faibles et qui avons des besoins que le Seigneur Jésus n’avait pas. Nous sommes engagés à prier par rapport à notre propre faiblesse, à cause de la chair qui est en nous. Il faut être tranquille pour la prière, le plus tranquille possible. Le Seigneur cherchait cette tranquillité.
Avant le choix des disciples
« Il arriva, en ces jours-là, qu’il (Jésus) alla sur la montagne pour prier. Et il passa toute la nuit à prier Dieu. Quand il fit jour, il appela à lui ses disciples » (Luc 6 : 12-13).
Nous avons ici aussi une attitude très particulière du Seigneur, quelque chose de très fort. Le Seigneur avait besoin d’aller sur une montagne, tout à fait à l’écart, d’une manière très rapprochée de Dieu. Et puis Il a passé la nuit à prier Dieu ; toute la nuit ! Il semble bien que cette prière-là était en relation avec les décisions qu’Il avait à prendre le lendemain : « quand il fit jour, il appela ses disciples ». On peut dire qu’ici c’est une sorte de prière qui nous concerne facilement, peut-être plusieurs fois par jour, sans doute tous les jours, et parfois d’une manière particulière. C’est une prière de dépendance ; c’est demander à Dieu avec insistance et jusqu’à ce que nous ayons une réponse : Seigneur, que dois-je faire par rapport à cette décision qui est devant moi ? J’ai un choix à faire, je ne sais pas ce que je dois faire. Donne-moi une direction, donne-moi un conseil. - Le Seigneur avait passé toute la nuit à prier avant de choisir ses disciples.
Lors de la multiplication des pains
« Il prit les cinq pains et les deux poissons et, regardant vers le ciel, il les bénit et les rompit » (Luc 9 : 16).
Nous voyons dans d’autres évangiles que le Seigneur a rendu grâces. Il a aussi rendu grâces au moment de l’institution de la Cène. Rendre grâces est tellement important : « Rendez toujours grâces pour tout à Dieu le Père » (Eph. 5 : 20) ; « priez par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps » (Eph. 6. 18). Le chrétien est quelqu’un qui sait dire merci à Dieu. Nous savons par l’épître aux Romains que le mauvais comportement de l’homme éloigné de Dieu, c’est qu’il ne Le glorifie pas comme Dieu et il ne Lui rend pas grâces (1 : 21). L’homme pécheur ne sait pas dire merci à Dieu. Mais le croyant trouve des sujets d’actions de grâces pour tant de « petites choses », pour tant de petits détails - et en particulier pour la nourriture. Le Seigneur a toujours remercié pour la nourriture quand Il allait la donner ; parce que « tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières » (Jac. 1 : 17). Le croyant sait cela. Tout ce qu’il reçoit, tout le bien qu’il reçoit, vient d’en haut, du Père des lumières. C’est la volonté de Dieu que je reçoive aujourd’hui telle ou telle chose. Combien les actions de grâces nous rapprochent de Dieu qui aime les entendre ! Elles doivent être toutes simples, toutes spontanées.
Avant le dernier voyage de Jésus vers Jérusalem
« Il arriva, comme il était en prière à l’écart, que ses disciples étaient avec lui » (Luc 9 : 18).
Le Seigneur Jésus est en chemin pour se rendre à Jérusalem, « la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés » (Luc 13 : 34). Nous comprenons alors son attitude ici encore en prière. N’est-ce pas auprès de son Père qu’Il trouverait la force pour « dresser sa face résolument pour aller à Jérusalem » (9 : 51), sachant qu’Il devait y souffrir beaucoup, y être rejeté des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, et y être mis à mort ?
De plus, Il devait préparer ses chers disciples qui l’accompagnaient dans ce chemin et qui étaient « frappés de stupeur et le suivaient avec crainte » (Marc 10 : 32). Ils devaient être affermis quant à la divine identité de leur Maître, pour le connaître comme « le Christ de Dieu » (Luc 9 : 20).
Combien nous devons prier nous-mêmes pour suivre le Seigneur dans ce chemin de réjection qui pèse encore aujourd’hui sur tous ceux qui Lui appartiennent. « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et me suive » (v. 23).
Lors de la transfiguration
« Il monta sur la montagne pour prier » (Luc 9 : 28).
Les disciples ont eu huit jours pour peser ces paroles. Le Seigneur leur avait dit qu’Il ressusciterait le troisième jour (v. 22). Il leur donne maintenant une vision de sa gloire dans le royaume de Dieu. Prenant avec Lui Pierre, Jean et Jacques, Il monte sur la montagne pour prier. Il est transfiguré devant eux « comme il priait » (v. 29). Celui qui est transfiguré, c’est Celui qui est dans le sein du Père, qui vit dans son intimité par la prière !
A tout moment, encore aujourd’hui, si nous levons les yeux de notre foi vers le ciel, nous rencontrons la face d’un Sauveur glorieux.
Jésus se réjouissant en esprit et louant son Père
« Jésus se réjouit en esprit et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants. Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (Luc 10 : 21).
Ici, c’est une autre sorte de prière. Nous avons vu auparavant la prière d’action de grâces. Ici c’est plutôt une prière de louange à Dieu. Dans l’action de grâces, on remercie pour ce que l’on reçoit de la part de Dieu. Dans la louange, on loue Dieu pour ce qu’Il est et pour ce qu’Il fait. Il est merveilleux que le Seigneur nous ait laissé cette prière. Il nous montre comment son cœur pouvait s’élever à son Père au milieu de tant de difficultés, de tant de problèmes. Il rencontrait tant de déceptions. Il louait le Père parce que le « travail de grâce », que les hommes et Satan voulaient finalement empêcher de se réaliser sur la terre, continuait envers et contre tout. Aujourd’hui encore malgré toutes les entraves que met l’homme pécheur, le travail de la grâce de Dieu avance encore, sinon nous ne serions plus là aujourd’hui, si ce n’était pas un jour de grâce. C’est un grand sujet de louange pour nous, et c'en est qu’un parmi beaucoup d’autres.
Les disciples de Jésus demandant à être enseignés à prier
« Comme Jésus était en prière en un certain lieu, après qu’il eut terminé, il arriva qu’un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean aussi l’a enseigné à ses disciples. Il leur dit : Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; donne-nous chaque jour le pain qu’il nous faut ; et remets-nous nos péchés, car nous-mêmes aussi nous remettons à quiconque nous doit ; et ne nous expose pas à la tentation » (Luc 11 : 1-4).
C’était certainement une chose merveilleuse d’être avec le Seigneur quand Il priait. Il a souvent emmené ses disciples avec Lui. Voir le Seigneur en prière ne pouvait que susciter ce désir : « Seigneur, enseigne-nous à prier ». Peut-être que les disciples voyaient le Seigneur prier pendant des heures et des heures, mais peut-être qu’ils n’arrivaient eux-mêmes à prier que pendant un quart d’heure, comme cela nous arrive souvent.
Nous voyons que Jean avait cet exercice aussi, non seulement d’amener des âmes à la repentance mais de les mettre en relation avec Dieu. Il apprenait à ses disciples comment prier. Nous devons aussi apprendre à nos enfants à prier. Il n’y a rien de plus important qu’apprendre à prier.
Nous devons quand même bien prendre à cœur de donner tout d’abord tout l’honneur et toute la gloire à Dieu. C’était au fond le premier des dix commandements, donner à Dieu la place qui Lui appartient, que son règne vienne. Nous réalisons ensuite que nous avons besoin qu’Il ouvre sa main pour nous, pour toutes choses, pour notre vie sur la terre. Il nous donne le pain, le travail, la santé, bien d’autres choses encore, des choses spirituelles. Le Seigneur dit : « Quel père parmi vous, à qui son fils demandera un pain, lui donnera une pierre ? ou encore, s’il demande un poisson, lui donnera, au lieu d’un poisson, un serpent ? ou encore, s’il demande un œuf, lui donnera un scorpion ? Si donc vous, qui êtes méchants, vous savez donner des choses bonnes à vos enfants, combien plus le Père qui est du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (v. 11-13). Le Père donnera l’Esprit Saint. Il donnera des ressources spirituelles à ceux qui le Lui demandent. Ces ressources, il faut les Lui demander par la prière. Elles viennent en relation avec nos demandes et la manière dont nous avons contact avec notre Père qui est dans les cieux. « Remets-nous nos péchés » : c’est notre grand besoin. Même en tant que croyants nous faisons des chutes, nous avons besoin de la grâce, de la miséricorde de Dieu, que Dieu soit bon envers nous, même quand nous ne le méritons pas et qu’Il nous remette nos péchés ou nos dettes comme il est dit dans d’autres passages, que nous ayons un cœur droit à cet égard, par rapport à notre prochain aussi. Notre comportement par rapport à notre prochain nous montre l’honnêteté que nous avons dans notre cœur vis-à-vis de Dieu ! On n’a pas le droit de demander grâce à Dieu si l’on n’est pas capable d’avoir de la grâce pour les autres. Et puis « ne nous expose pas à la tentation » est aussi une prière tellement importante. Nous avons besoin d’être gardés du mal. Le Seigneur en a fait un sujet de prière tout à fait particulier en Jean 17, en demandant au Père pour ceux qui sont encore sur la terre, dans ce monde, qu’ils soient gardés du mal.
Jésus déclarant à Pierre qu’Il avait prié pour lui
« Le Seigneur dit encore : Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22 : 31-32).
Nous avons ici une sorte de prière qui a beaucoup occupé le Seigneur quand Il était sur la terre : c’est la prière d’intercession. Ici le Seigneur prie, Il intercède pour une seule personne. Combien de fois le Seigneur agit ainsi pour nous dans notre vie ! Il prie spécialement pour moi, Il prie spécialement pour toi, comme si tu étais tout seul, toute seule. Le Seigneur sait où tu en es, Il connaît les dangers avant que toi tu ne les discernes, Il connaît ta force, Il connaît ta faiblesse, Il sait ce qui va se passer, Il prie pour toi.
La très grande et très précise prière du Seigneur pour les croyants d’alors, nous l’avons dans le chapitre 17 de l’évangile de Jean. Le Seigneur prie pour les croyants avec une connaissance parfaite, le désir d’une bénédiction excellente pour nous, que nous soyons dans une plus grande proximité avec Dieu pendant que nous sommes sur la terre, que nous soyons gardés du mal, que nous soyons unis - unis à Dieu, unis au Père, unis au Fils. Et cette prière, Dieu l’exauce encore aujourd’hui pour nous !
Jésus priant son Père à Gethsémané
« Lui (Jésus) s’éloigna d’eux environ d’un jet de pierre, et s’étant mis à genoux, il priait, disant : Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22 : 41-42).
C’est une prière que seul le Seigneur pouvait faire, mais qui nous enseigne quand même quelque chose. Il y a là un combat pour obéir, il y a un combat pour le renoncement, le renoncement suprême.
Il est dit ensuite : « Etant dans l’angoisse du combat, il priait plus instamment ; et sa sueur devint comme des grumeaux de sang qui tombaient sur la terre » (v. 44). Ce n’est pas une étape qu’on peut franchir comme cela, facilement. Elle peut aussi se présenter à nous, le renoncement, une chose très difficile pour l’homme, même pour le croyant. C’est alors bien le moment de prier, de demander du secours à notre Dieu. En même temps cette prière du Seigneur a un autre caractère, c’est comme on le voit dans le premier livre de Samuel, chez Anne ; c’est répandre son âme devant Dieu, tout ce qui est dans mon cœur, tout ce que j’éprouve, tout ce qui me trouble en ce moment. Le Seigneur l’a placé devant son Père comme c’était dans son cœur. C’est aussi une grande ressource pour nous dans notre vie : répandre notre âme devant Dieu. Quand personne ne peut nous comprendre, que l’on est tout seul devant un problème, dans une détresse, répandons notre âme devant Dieu parce qu’Il comprend. Il voit, Il entend, Il sympathise et Il répond.
Sur la croix, Jésus priant pour les transgresseurs
Nous connaissons la grande intercession du Seigneur sur la croix quand Il dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23 : 34).
C’est une prière très particulière. C’est vraiment ce qui avait été annoncé dans le chapitre 53 d’Esaïe : « Il a intercédé pour les transgresseurs » (v. 12). Le Seigneur est venu et combien de fois Il a prié, et en particulier à cette heure-là. Il a intercédé pour les transgresseurs, pour notre délivrance, pour notre pardon, s’offrant Lui-même en rançon pour nous.
La dernière parole du Sauveur sur la croix
« Père ! Entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23 : 46).
Cette dernière parole du Sauveur sur la croix revêt un caractère d’une infinie douceur. Le Fils bien-aimé du Père a achevé l’œuvre de la rédemption, Il a tout accompli (Jean 19 : 30). Il vient de livrer son âme en sacrifice pour le péché, Il a traversé les trois heures terribles de l’abandon de Dieu. Une dernière fois sur la terre, Jésus fait monter vers son Père cette courte prière: « Père ! entre tes mains je remets mon esprit ». Plus d’angoisse, plus de combat, plus ce poids du châtiment divin sur son âme sainte, mais déjà un cri de victoire et une pleine communion retrouvée avec Celui avec lequel il avait « travaillé » (Jean 5 : 17) à notre salut.
« Il arriva au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès, comme le vin était devant lui, que je pris le vin et le donnai au roi ; et je n’avais pas été triste en sa présence. Et le roi me dit : Pourquoi as-tu mauvais visage, et pourtant tu n’es pas malade ? Cela n’est rien que de la tristesse de cœur. Alors j’eus extrêmement peur. Et je dis au roi : Que le roi vive à toujours ! Pourquoi mon visage ne serait-il pas triste, quand la ville, le lieu des sépulcres de mes pères, est dévastée, et que ses portes sont consumées par le feu ? Et le roi me dit : Que demandes-tu ? Et je priai le Dieu des cieux ; et je dis au roi : Si le roi le trouve bon, et si ton serviteur est agréable devant toi, qu’il m’envoie en Juda, à la ville des sépulcres de mes pères, et je la bâtirai » (Néh. 2 : 1-5).
Néhémie faisait partie du peuple de Dieu, aux temps de sa déportation à Babylone. Il était serviteur du roi Artaxerxès, son échanson. La particularité de ce grand monarque était d’avoir des règles très strictes pour ses serviteurs. Entre autres, il était interdit d’avoir un mauvais visage ou d’être triste en sa présence. C’était punissable de mort. Néhémie venait d’être informé tout récemment de l’état de Jérusalem : ses portes étaient brûlées par le feu, et sa muraille était en ruine. Cette nouvelle l’avait profondément affecté. Sommes-nous affectés de la même manière lorsque nous savons dans quel état est le peuple de Dieu aujourd’hui ? En sommes-nous affligés comme Néhémie l’a été ?
Néhémie était donc si touché que cela se voyait sur lui, il avait un visage triste ; or cela était interdit car il se tenait devant le roi. Il pouvait être condamné à mort. Alors « j’eus extrêmement peur », dit-il. Néhémie ne cache rien, il ne dit pas : Non, non, ce n’est pas vrai, je vais bien, tout va bien. - Néhémie est droit. Il épanche son cœur : « Pourquoi mon visage ne serait-il pas triste, quand la ville, le lieu des sépulcres de mes pères, est dévastée, et que ses portes sont consumées par le feu ? ». La droiture de cœur est importante dans notre marche.
Nous avons dit plus haut qu’on avait parfois à peine cinq minutes le matin, mais qu’on pouvait toutefois dire beaucoup de choses. Mais là, Néhémie n’avait même pas cinq minutes, il n’avait que quelques secondes ! Lors d’un dialogue, quand l’un pose une question, l’autre répond dans les secondes qui suivent. Artaxerxès lui dit : « Que demandes-tu ? ». Dans ces deux ou trois secondes, son âme s’est élevée vers Dieu. Cette prière exprimait sa dépendance vis-à-vis de Dieu. Il se sentait vraiment incapable de répondre au roi. Que dire ? S’il avait eu ne serait-ce que cinq minutes, il aurait pu raisonner et se dire : Je vais lui dire ça, ou faire ceci ou cela... - Non, il n’a même pas eu ce court temps de réflexion. Heureusement, d’un côté, car dans la réponse qu’il va donner, rien ne viendra de lui-même, de son « moi », pour ainsi dire. Il prie le Dieu des cieux et Il répond. Cela nous fait penser à ce que le Seigneur disait à ses disciples : « Ne soyez pas à l’avance en souci de ce que vous direz, et ne méditez pas votre discours ; mais tout ce qui vous sera donné en cette heure-là, dites-le ; car ce n’est pas vous qui parlez, mais l’Esprit Saint » (Marc 13 : 11). Nous, croyants, nous avons ce privilège infini d’avoir le Saint Esprit en nous et d’être renouvelés dans notre entendement, c’est-à-dire que la source des pensées ne vient pas de la chair, du péché, mais de l’Esprit (si la chair est tenue dans la mort, bien entendu). Ce n’était pas le cas de Néhémie, évidemment, mais sa dépendance vis-à-vis de Dieu était la même et la puissance de Dieu pour lui donner ce qu’il avait à répondre, était également la même. Combien il est important lorsque nous sommes dans des situations d’urgence d’avoir cette disposition de cœur : Seigneur, aide-moi ! - Cela prend une fraction de seconde, mais cela exprime notre dépendance de Lui. Alors, l’Esprit en nous va nous être en aide.
La réponse que donne Néhémie au roi, ici : « Si le roi le trouve bon, et si ton serviteur est agréable devant toi, qu’il m’envoie en Juda, à la ville des sépulcres de mes pères, et je la bâtirai », lui est donnée par Dieu, là, à ce moment-même. Il ne l’a pas imaginée, c’est Dieu lui-même qui met la réponse dans sa bouche. Qu’il est précieux pour nous de savoir cela ! Il est bon de nous en remettre entièrement à Dieu, de lui faire confiance, et de nous abandonner à Lui, sans nous reposer sur notre « moi », sur notre propre raisonnement, sur notre propre intelligence.
Il s’agissait pour Néhémie d’une situation d’urgence. Il y a bien sûr des sujets importants pour lesquels nous pouvons passer des heures en prière. Il y a des choses qu’il faut d’abord méditer. Il y a des situations où le Seigneur nous dit qu’il faut s’asseoir et calculer la dépense. Pour entrer dans un service, par exemple, il ne faut pas qu’une fraction de seconde comme pour Néhémie ici.
Pour Néhémie, il fallait aussitôt s’en remettre entièrement à Dieu, et avoir confiance que Lui donnerait la réponse. On ne la calcule pas, elle est ce qu’elle est ! Par la suite, on se dira peut-être : Pourquoi ai-je dit cela ? C’était une sottise. - C’est ce que nous pourrons peut-être penser à posteriori, mais il est probable que c’est alors notre raisonnement qui se remet en route. Si nous sommes vraiment dépendants de Dieu, Il mettra dans nos bouches ce que nous avons à répondre dans des situations d’urgence telles que celle de Néhémie. Que cela puisse aussi nous encourager et garder nos cœurs en paix !
« L’Eternel prépara un grand poisson pour engloutir Jonas ; et Jonas fut dans les entrailles du poisson trois jours et trois nuits. Et Jonas pria l’Eternel, son Dieu, des entrailles du poisson, et il dit : J’ai crié à l’Eternel du fond de ma détresse, et il m’a répondu. Du sein du shéol, j’ai crié ; tu as entendu ma voix. Tu m’as jeté dans l’abîme, dans le cœur des mers, et le courant m’a entouré » (Jonas 2. 1-4).
Dans une détresse extrême, Jonas trouve enfin le chemin de la prière ; il se rapproche de nouveau de Celui loin duquel il a voulu s’enfuir. Il retrouve un Dieu qui l’écoute, qui lui répond, qui entend sa voix.
« Je suis descendu jusqu’aux fondements des montagnes ; les barres de la terre s’étaient fermées sur moi pour toujours ; mais, ô Eternel, mon Dieu, tu as fait remonter ma vie de la fosse. Quand mon âme défaillait en moi, je me suis souvenu de l’Eternel, et ma prière est venue jusqu’à toi, dans le temple de ta sainteté » (v. 7-8).
C’est la reconnaissance que Dieu désire aussi trouver dans nos cœurs comme quand il est dit : « Mais moi, je te sacrifierai avec une voix de louange ; je m’acquitterai de ce que j’ai voué. La délivrance est de l’Eternel » (v. 10). C’est évidemment une prière qui devrait avoir toute sa place dans nos cœurs : rendre grâces à Dieu. Dans combien d’occasions, certainement, nous avons été délivrés au-delà même de ce que nous avions pu espérer.
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Que ces exemples merveilleux de prières dans la vie du Seigneur, ou dans celle de bien des serviteurs, nous encouragent à prier. Nous avons besoin de faire des progrès dans la prière. Il y a évidemment encore une sorte de prière que l’on ne trouve absolument pas dans la vie du Seigneur. C’est aussi une sorte de prière très importante. C’est la prière de confession, c’est confesser une faute devant Dieu. Nous avons un très bel exemple de cette sorte de prière dans la vie de David. Nous avons un psaume entier, un psaume de confession. Je me tiens devant Dieu et puis je reconnais en quoi j’ai mal agi quand j’ai péché, quand j’ai fait cette chute. Je viens devant Dieu, je m’abandonne entre Ses mains, je confesse mon péché, je dis : « J’ai fait ce qui est mauvais à tes yeux » (Ps. 51 : 4), quelque chose que je n’aurais pas dû faire. Dieu me donne alors le sentiment profond du pardon. C’est une chose extraordinaire et que David a éprouvée. Il a éprouvé la béatitude de la grâce de Dieu, de son pardon. Celui à qui Dieu ne compte pas l’iniquité, qui lui pardonne vraiment entièrement le péché et l’iniquité et rend au cœur du croyant la joie de son salut, la paix qui découle de son salut. Alors ce croyant peut « recommencer » et poursuivre un chemin de communion avec Dieu. Il n’y a rien de plus précieux qu’un chemin de communion et ce chemin se fait obligatoirement dans la prière.
Encourageons beaucoup nos enfants à prier. C’est peut-être difficile au début. On ne trouve pas les premiers mots. C’est une grande bénédiction de prier et de ne pas seulement prier « en silence », dans sa tête, mais de prier à voix haute, de parler vraiment à Dieu, de savoir que quand je me relève de ma prière j’ai vraiment dit quelque chose à Dieu, j’ai parlé à mon Dieu et je suis sûr qu’Il a entendu ce que je lui ai dit.
D’après les notes prises lors de méditations de la Parole de Dieu (février 2019)