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Le chrétien face au mariage

 
Soyez saints, car moi je suis saint (1 Pier. 1 : 16)
Notre corps, un sacrifice agréable à Dieu
Le joug mal assorti
Doit-on tenir compte de l'avis des parents ?
 
 
            Dans ses jeunes années, le chrétien doit prendre des décisions qui influeront sur sa vie tout entière. Leurs conséquences s'étendront même jusque dans l'éternité.
Tôt ou tard, il devra répondre aux questions suivantes :
                        - Dois-je me marier ?
                        - Avec qui ?
                        - Quand ?
 
            Combien il est important que le jeune croyant demande à Dieu la grâce de pouvoir attendre, dans la pureté et la chasteté, le moment choisi par Lui, où il pourra vraiment penser au mariage. Une communion constante avec le Seigneur, une humble soumission à sa Parole, qui nous révèle ses pensées, permettra de discerner ce moment. Bien entendu, le jeune homme doit être en mesure d'entretenir une famille, si modestement que ce soit, sans aide extérieure et sans contracter de dettes.
 
            Admettons que ce moment soit arrivé : l'enfant de Dieu doit alors donner une réponse tout à fait personnelle aux questions posées ci-dessus. A certains égards, le Seigneur le laisse libre : Il ne lui ordonne pas de rester célibataire, mais ne l'engage pas non plus à se marier. Dans toutes les circonstances, la vie d'un chrétien est subordonnée à certaines règles, qui contribuent à le faire progresser dans un chemin agréable à Dieu. Ces principes nous ayant été donné pour notre direction, rappelons-les ici.
 
 
Soyez saints, car moi je suis saint (1 Pier. 1 : 16)
 
            Dans le monde, la conscience est toujours moins exercée à l'égard de l'impureté morale. Plus le respect de Dieu et de sa Parole diminuera dans la chrétienté, plus les péchés contre les ordonnances bibliques seront jugés légèrement. On s'accoutume si aisément au mal !
            Mais le croyant est lavé dans le sang de Jésus. Il est mort et ressuscité avec Lui. Dieu attend de ce racheté qu'il abandonne sa conduite passée, le vieil homme qui se corrompt selon les convoitises trompeuses, et ainsi renouvelé dans l'esprit de son entendement, il marche en nouveauté de vie.
 
            Si la vie intérieure d'un enfant de Dieu est pure, il cherchera dans ses relations avec le sexe opposé, à garder une conscience sans reproche, se rappelant cette parole : « comme celui qui nous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite » (1 Pier. 1 : 15). Il évitera les amourettes ou l'amitié volage, cause de tant de malheurs. Il se souviendra du sens profond du mariage, cette union entre l'homme et la femme, union voulue de Dieu. Quelle bénédiction lorsque de jeunes croyants maintiennent intacts et purs leur corps et leur âme pour le conjoint qui leur sera peut-être donné, et qu'ils marchent selon les pensées de Dieu dans le chemin qui les conduit vers la création d'un tel foyer.
 
 
Notre corps, un sacrifice agréable à Dieu
 
            Le mariage n'est pas le but principal, ni le problème le plus important de notre vie ! L'Agneau de Dieu nous « a achetés pour Dieu » en payant le prix de son propre sang (Apoc. 5 : 9). Nous lui appartenons. Il a tous les droits sur notre corps, sur notre coeur, sur nos capacités, sur notre temps et sur tout ce que nous possédons. Notre « service intelligent », ici-bas, consiste à présenter nos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu (Rom. 12 : 1). Nous devons dépenser nos forces à son service, de même que l'holocauste était consumé sur le foyer de l'autel. En toutes choses nous devons examiner quelle est Sa volonté, agréable et parfaite.
 
            « Cherchez premièrement le royaume de Dieu » (Matt. 6 : 33). Toute autre chose doit se subordonner à cette première et sainte aspiration. Ainsi Paul, appelé au difficile travail de pionnier, devait porter l'évangile dans les pays lointains. Il a dû passer par des détresses et des tribulations sans nombre. Comment aurait-il pu être accompagné d'une femme et peut-être d'enfants ?
            Aujourd'hui aussi on rencontre de tels hommes « qui se sont faits eux-mêmes eunuques pour le royaume des cieux » (Matt. 19 : 12). Ils ont renoncé volontairement au mariage pour pouvoir servir le Seigneur sans entrave. Ils restent fermes dans leur coeur et leur continence désintéressée. Ils trouvent par les ressources du Saint Esprit la force de maîtriser leur corps.
 
            Il y a des soeurs dont l'aspiration première est de se marier. Elles sont hantées par le désir ardent de posséder un foyer et des enfants. Si cela leur est refusé, elles pensent avoir manqué le véritable but de leur vie. Elles se sentent mises de côté. Elles se rendent et rendent les autres malheureux parce qu'elles voient les années passer. Mais que dit l'Ecriture ? « Celle qui n'est pas mariée a le coeur occupé des choses du Seigneur pour être sainte et de corps et d'esprit » (1 Cor. 7 : 34). Adopter ce motif dominant, de tout son coeur, remplira la vie de Sa paix et de Sa joie.
 
            Cependant, pour la plupart des croyants, le mariage est le chemin conforme aux pensées de Dieu. Mais pour eux aussi ces paroles sont valables : « car nul de nous ne vit ayant égard à lui-même, et nul ne meurt ayant égard à lui-même : mais... nous vivons ayant égard au Seigneur » (Rom. 14 : 7-8). Choix du conjoint, création d'un foyer, la première question ne doit pas être : Y trouverons-nous le bonheur pour notre vie terrestre ? Mais au contraire : Pourrons-nous servir ensemble le Seigneur ? Serons-nous l'un pour l'autre une aide véritable dans la tâche qu'Il nous a confiée ? Pourrons-nous ensemble élever pour Lui les enfants qu'Il nous donnera ? Nous sera-t-il possible d'être en bénédiction à d'autres étant mariés ? Le mari sera-t-il un homme qui « sache bien conduire sa maison ? » (1 Tim. 3 : 4, 5, 12). L'épouse possèdera-t-elle « l'incorruptibilité d'un esprit doux et paisible qui est d'un grand prix devant Dieu » ? » (1 Pier. 3 : 4). Montrera-t-elle quelques-unes des vertus de la femme de Proverbes 31 ? Les personnes mariées ne doivent pas non plus oublier de présenter à Dieu leur corps en sacrifice vivant. « Le temps est difficile : au reste, c'est pour que ceux mêmes qui ont une femme soient comme n'en ayant pas... et ceux qui usent du monde comme n'en usant pas à leur gré ; car la figure de ce monde passe » (1 Cor. 7 : 29-31).
 
            Dieu « le donateur », ne restera pas débiteur de celui qui se donne à lui. Celui qui est à son service expérimentera la promesse de Luc 6 : 38 : « Donnez, et il vous sera donné : on vous donnera dans le sein bonne mesure, pressée et secouée et qui débordera ; car de la même mesure dont vous mesurerez il vous sera mesuré en retour ».
 
 
Le joug mal assorti
 
            Les jeunes chrétiens qui n'ont pas le désir de suivre le Seigneur de plein gré et ne jugent pas leurs sentiments mondains, se préparent une vie de malheur. Une fréquentation commencée dans le « monde » met le coeur à l'unisson des pensées du monde !
 
            Nous connaissons les suites de telles amitiés. Et précisément parce que ces jeunes sont influencés par le monde, ils ne prennent pas au sérieux le flirt à ses débuts. « Tout le monde fait bien ainsi ! Aujourd'hui on a des vues plus larges à ce sujet ». Mais arrive un moment où, le coeur étant engagé, la liaison sera établie définitivement.
 
            Une autre étape sera franchie. Il faut apaiser ses scrupules de chrétien entraîné dans le monde. Le conjoint mondain, poussé par son amour humain, est apparemment d'accord de suivre son compagnon dans un chemin plus ou moins étroit. « Je peux lire la Bible avec elle, elle montre de l'intérêt ; tout ira certainement pour le mieux ! » Ou bien : « Il est déjà venu aux réunions ; c'est d'ailleurs un homme distingué ». Ou encore : « Je suis fermement persuadée qu'il est un enfant de Dieu ; il a seulement un peu de difficulté à le manifester ». Bref, le mariage est célébré ; la vie conjugale commence... les désillusions surviennent, l'ivresse des sens étant passée. La lecture de la Bible et la prière en commun cessent. Dès lors, ils ne viennent plus à la réunion…
            Le croyant n'a pas trouvé, pour sa vie spirituelle et son service chrétien, une aide dans son conjoint, mais, au contraire, un frein puissant. Un tel état persistera peut-être la vie durant. Le manque de respect pour le Seigneur s'ensuivra, ce qui portera préjudice aux enfants qui grandiront dans cette atmosphère d'indifférence.
            Des unions de ce genre présentent naturellement plusieurs variantes. Mais, dans la plupart des cas, les difficultés et les larmes jalonnent le chemin parcouru par de telles familles.
 
            Oh ! Que dès leur jeunesse les croyants prennent à coeur ce clair avertissement de la Parole de Dieu : « Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules ; car quelle participation y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou quelle communion y a-t-il entre la lumière et les ténèbres ? ou quel accord de Christ avec Bélial ? ou quelle part a le croyant avec l'incrédule ? » (2 Cor. 6 : 14-18).
 
            Faisons encore un pas en avant. Savoir que le conjoint choisi est un croyant ne doit pas me suffire. Dans la confusion des systèmes et des pensées religieuses, je me suis séparé, en soumission à la Parole de Dieu, de tout ce que l'homme a introduit dans la « grande maison » de la chrétienté. J'aspirais ainsi à obéir à Dieu et à devenir un vase à honneur utile et sanctifié pour lui. Puis-je rester indifférent au fait d'être marié avec une personne qui, devant le Seigneur, n'attache aucune importance à de telles questions ? Elle ne serait pas une aide mais un obstacle pour moi. Nous n'aurions pas la même pensée à l'égard du royaume de Dieu, qui doit occuper la première place dans notre coeur. Nous marcherions dans des chemins divergents. Cette absence de communion serait un mauvais signe, car, dans ce domaine, on doit combattre ensemble d'une même âme, avec la foi de l'évangile.
 
 
Doit-on tenir compte de l'avis des parents ?
 
            Parmi les jeunes croyants d'aujourd'hui, il existe ce penchant – dû une fois de plus à l'influence du monde – de placer les parents devant un fait accompli, quand l'union intérieure est déjà réalisée avec la personne de son propre choix. Dieu a confié aux parents la tâche d'élever leurs enfants dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur (Eph. 6 : 4), de les diriger dans le bon chemin durant toutes leurs jeunes années, de seconder leurs fils et leurs filles devenus grands de leurs conseils.
            Pourquoi donc les jeunes gens, qui avec leurs parents aiment le Seigneur, ne se confieraient-ils pas en eux pour les questions les plus importantes de leur vie ? Craignent-ils peut-être que leurs parents désapprouvent leur choix ? Cette appréhension même devrait au contraire les inciter à tenir compte de leur pensée.
            D'autre part les parents pieux et avisés savent bien que ce n'est pas eux qui doivent unir leurs enfants. En Genèse 24, l'Eternel choisit Rebecca pour Isaac (v. 14, 44) ? L'Eternel envoie son ange en réponse aux prières de ses bien-aimés qui tenaient sérieusement compte des principes divins (v. 27, 48). Il provoque la rencontre du serviteur et de la jeune fille élue (v. 12, 14) ; l'Eternel fait prospérer tout le voyage (v. 21, 56) et tous les intéressés peuvent reconnaître que la chose avait « procédé » de l'Eternel (v. 50). A la fin du chapitre seulement nous lisons : Rebecca dit : « J'irai » (v. 58) ; « Isaac prit Rebecca, et elle fut sa femme, et il l'aima » (v. 67).
 
 
            Chers jeunes amis, celui qui examine toutes ces questions dans une patiente dépendance de Dieu et de ses enseignements et qui, avec son approbation, s'engage dans le chemin du mariage, trouvera le conjoint qui lui est destiné. Bien des années plus tard, tous deux rediront avec reconnaissance : « La chose a procédé de Dieu ».
 
 
 
                                                W. Gschwind - article paru dans la « Feuille aux jeunes »