LES FILS DES PROPHETES EN COMPAGNIE D’ELISEE
2 Rois 4 : 38-41 ; 6 : 1-7
Les « coloquintes sauvages » dans la marmite et l’intervention d’Elisée
Les fils de prophètes assis devant Elisée
La « mort » dans la marmite
Le remède
Un autre remède fourni par Elisée : un « bois », symbole de la mort de Christ
Un lieu « trop étroit »
La recherche de l’approbation d’Elisée
La hache empruntée tombée dans le Jourdain
Le morceau de bois jeté par Elisée dans l’eau du Jourdain
Les « coloquintes sauvages » dans la marmite et l’intervention d’Elisée
« Elisée retourna à Guilgal. Or il y avait une famine dans le pays. Et les fils des prophètes étaient assis devant lui ; et il dit à son jeune homme : Mets la grande marmite, et cuis un potage pour les fils des prophètes. Et l’un d’eux sortit aux champs pour cueillir des herbes, et il trouva de la vigne sauvage et y cueillit des coloquintes sauvages, plein sa robe ; et il rentra et les coupa en morceaux dans la marmite du potage, car on ne les connaissait pas. Et on versa à manger aux hommes ; et il arriva que, comme ils mangeaient du potage, on cria et dit : Homme de Dieu, la mort est dans la marmite ! Et ils n’en pouvaient manger. Et il dit : Apportez de la farine. Et il la jeta dans la marmite, et dit : Verses-en à ce peuple, et qu’ils mangent. Et il n’y avait rien de mauvais dans la marmite » (2 Rois 4 : 38-41).
Les fils de prophètes assis devant Elisée
C’est « un temps de petites choses », un temps de famine, un temps où chacun fait ce qui est bon à ses yeux. Dieu est mis de côté mais Il ne rejette pas son peuple. Il en prend soin et lui envoie des prophètes. Il avait envoyé Elie. Il envoie maintenant Elisée.
Elisée n’est pas l’homme « des foules », mais plutôt l’homme des rencontres individuelles, un peu comme celles du Seigneur dans l’évangile de Jean : un chef du peuple (ch. 3), une femme samaritaine (ch. 4), un homme paralysé (ch. 5)… On y voit le Seigneur s’approcher d’une âme, puis d’une autre, selon les besoins qu’Il connaît dans ces cœurs. Il suit son chemin. « Il lui fallait traverser la Samarie » (Jean 4 : 4).
Elisée agit un peu de la même manière que le Seigneur. Elie en revanche se tenait devant la foule, sur le Carmel. Elisée passe plutôt au milieu du peuple. Il entre dans la maison d’une femme riche, mais il saura s’occuper aussi d’une femme dans la détresse, parce que le « créancier » veut prendre ses enfants. Auprès de Lui se rassemblent aussi ceux qui ont de grands besoins comme c’est le cas ici des fils des prophètes.
C’est une place précieuse pour nos cœurs : être assis auprès de Celui qui seul peut répondre à nos besoins ! Le Seigneur est Celui vers lequel nous pouvons toujours venir, comme le faisait Marie (Luc 10). A qui donc irions-nous si ce n’était à Celui qui a été un « homme » ici-bas, un Homme parfait, un Homme divin, mais qui a connu la faim, la soif ? Qui en dehors de Lui pourrait entrer pleinement dans nos besoins et y répondre ? Le prophète est quelqu’un dont l’âme est attachée à la vérité divine, dont le cœur est engagé avec son Dieu, et qui n’a pas peur de se tenir seul, peut-être, devant des foules. Il revendique la gloire de son Dieu, il parle de la part de Dieu au peuple, c’est un « homme de Dieu » (v. 9, 40). Il Lui est pleinement attaché, ainsi qu’à sa position devant Dieu.
Elisée se trouve alors à Guilgal, un lieu qui parle à nos cœurs ! Dieu a roulé de dessus nous l’opprobre de l’Egypte (Jos. 5 : 9). Il en a terminé avec l’homme « dans la chair », en figure, à Guilgal. C’est là qu’Elisée revient parce que c’est la place où Dieu peut nous bénir, là où l’homme dans la chair est mis dans la mort. Les fils des prophètes s’y retrouvent autour d’Elisée ; ils ont le désir d’être là ensemble, ils ont les mêmes intérêts, les mêmes pensées. Au milieu d’un peuple ruiné, ils s’attachent à Elisée et désirent sa présence. Ils sont assis devant Lui, ils n’ont pas de ressources personnelles, mais ils se regroupent autour du prophète.
Nous aussi, nous sommes sans ressources au milieu d’une chrétienté « professante » qui n’a de chrétienne que le nom. Nous pouvons nous retrouver autour du Seigneur et aussi de sa Parole. Les fils des prophètes avaient une certaine connaissance de la pensée de Dieu, mais cela ne suffisait pas ; ils étaient sans ressources réelles. On le voit dès le chapitre 2. Ils savent qu’Elie va être enlevé de devant les yeux d’Elisée. Celui-ci leur dit : « Je le sais, moi aussi ; taisez-vous » (v. 3). Ils connaissent une partie de la pensée de Dieu, mais quand Elisée revient seul, le manteau d’Elie dans sa main, les fils des prophètes veulent aller à la recherche d’Elie. Ils disent : « L’Esprit de l’Eternel l’aura peut-être emporté et l’aura jeté sur quelque montagne ou dans quelque vallée » (v. 16). Ils n’ont pas la compréhension des choses. Où est-il allé ? Qu’est-ce que tu as fait ? Ils ne comprennent pas et vont aller chercher en vain Elie. A leur retour, Elisée leur dit : « Ne vous avais-je pas dit : N’y allez pas ? » (v. 18).
Les fils des prophètes étaient donc « assis devant Elisée » avec leurs besoins. Il est tout à fait précieux d’occuper une place où l’on peut s’attendre simplement à Celui autour duquel on aime se rassembler, « laissant les heures s’écouler, Jésus, pour te laisser parler » - comme l’exprime un cantique. C’est un peu ce que les premiers disciples ont vécu dans la chambre haute, les portes étaient fermées, par crainte des Juifs. Le Seigneur entre et se tient au milieu d’eux, apportant la paix et la joie. Jésus est seul à s’exprimer : Il va leur parler du Père et aussi du Saint Esprit (Jean 20). Avoir vu le Seigneur devrait toujours apporter la joie et la paix !
Nous avons de grands besoins, il convient de prendre aussi la grande marmite pour y cuire un potage, car c’est un temps de famine, de petites choses. Dieu l’a promis : « C’est à celui-ci que je regarderai : à l’affligé, et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole » (Es. 66 : 2) - à celui qui réalise sa faiblesse.
Elisée dit à son serviteur : « Mets la grande marmite ». On dira peut-être : A quoi bon une grande marmite du moment que c’est un temps de famine ? Une petite marmite n’aurait-elle pas suffi ? Les ressources, du côté de notre Dieu, sont inépuisables, il faut s’en souvenir. Les « limitations » sont toujours de notre côté. Pour notre Dieu, il n’y a pas de différence, « pour aider, entre beaucoup de force, et point de force » (2 Chr. 14 : 11). Il n’y a pas de différence - pour nourrir son peuple - entre une petite marmite et une grande. Elisée précise : « Mets la grande marmite, et cuis un potage ». C’est à ce moment-là que la folie de l’homme se manifeste. Un homme veut aller ailleurs, il veut agir. Chaque fois que la chair agit chez l’homme, elle veut ajouter quelque chose. Ici le prophète prépare ce que le Seigneur veut nous donner ; mais le résultat est là : « la mort est dans la marmite ». C’est le résultat de l’activité de la chair religieuse. Elle veut ajouter quelque chose à ce que Dieu a fait, à l’œuvre parfaite du Seigneur ! « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » (Act. 16 : 30). C’est toujours le même désir : faire. Il suffit d’une seule chose : « Vends tout ce que tu as, donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; et viens, suis-moi » (Marc 10 : 21). Il n’y a rien à faire si ce n’est se débarrasser de tout ce qui nous lie à la terre et suivre le Seigneur seul. Se confier simplement dans ce que Dieu a fait, dans ce que notre Seigneur a parfaitement réalisé par son œuvre à la croix, accomplie une fois pour toutes. Nous avons été « rendus parfaits à perpétuité » (Héb. 10 : 14).
Mais l’homme veut agir, ajouter quelque chose à ce que le prophète a préparé. Quand l’homme intervient, la « mort » est dans la marmite. On discerne que la mort est là. « On cria ». Nous avons de grands besoins, nous ne savons pas comment y répondre, mais nous avons une ressource : crier à Dieu. « J’ai vu, j’ai vu… j’ai entendu… je suis descendu » (Act. 7 : 34) : c’est ce que Dieu a dit à Moïse. Il a entendu. On a crié du bon côté, en s’adressant à la bonne Personne. Est-ce que nous savons agir ainsi pour nos besoins, nous tourner simplement vers notre Dieu, crier au Seigneur ? Le faisons-nous ?
Ici, c’est à « l’homme de Dieu » que l’on s’adresse. La prière expose simplement les faits : la mort est là. Dans telle ou telle circonstance, durant ma vie, la mort est là. Je ne sais comment m’en tirer, je n’ai aucune ressource personnelle. Mais toi, Seigneur, tu es là, tu connais mes besoins, mes circonstances, ma situation. Je n’ai pas de ressources, pas de solution, mais je peux crier à Dieu - ici, crier au prophète. Dans Jean 5 l’homme paralysé dit : « Je n’ai personne... » (v. 7). C’est un peu le même cri que nous devons pousser.
Le prophète dit : « Apportez de la farine ». La farine est une image, dans toute la Parole, de notre Seigneur, de son humanité parfaite. Lévitique 2 nous parle de « l’offrande de gâteau ». Elle était faite de fleur de farine ointe d’huile, pétrie à l’huile ; ces images nous parlent de la perfection de notre Seigneur : Celui qui n’a pas connu le péché (2 Cor. 5 : 21), n’a pas commis le péché (1 Pier. 2 : 22), Celui en qui le péché n’a pas été trouvé (1 Jean 3 : 5). Il était parfait devant son Dieu comme homme, le « pain vivant qui est descendu du ciel » (Jean 6 : 51), le grain de blé qui allait tomber en terre et mourir, afin de porter beaucoup de fruit (Jean 12 : 24).
Toutes ces images sont devant nos yeux en lisant ce récit de la vie d’Elisée. « Apportez de la farine ». Tout parle de perfection, de la finesse du grain, de la « fleur de farine ». Introduisons Christ dans nos difficultés. Là où la mort a fait son œuvre, introduisons-Le. « Et il n’y avait rien de mauvais dans la marmite ». « O Jésus, pain du ciel, divine nourriture, par toi nous vivrons à jamais », dit un cantique. A la folie de l’homme répond la simplicité de la grâce de Dieu, par le moyen du prophète : la farine. Connaissons-nous ces ressources lorsque l’homme en arrive à la fin des siennes ? Dieu pouvait alors intervenir, ici, à Guilgal, là où le peuple devait revenir continuellement, là où le rappel de la mort est constamment placé devant nos yeux et notre cœur. La chair s’est manifestée, elle a produit de mauvais fruits. En grâce, Dieu agit par la farine. « Verses-en à ce peuple, et qu’ils mangent. Et il n’y avait rien de mauvais dans la marmite ».
Un autre remède fourni par Elisée : un « bois », symbole de la mort de Christ
« Les fils des prophètes dirent à Elisée : Tu vois que le lieu où nous habitons devant toi est trop étroit pour nous. Allons, s’il te plaît, jusqu’au Jourdain, et nous y prendrons chacun une pièce de bois, et nous y bâtirons un lieu pour y habiter. Et il dit : Allez. Et l’un d’eux dit : Consens, je te prie, à venir avec tes serviteurs. Et il dit : J’irai. Et il alla avec eux ; et ils vinrent au Jourdain, et coupèrent des arbres. Et il arriva, comme l’un d’eux abattait une pièce de bois, que le fer tomba dans l’eau ; et il s’écria et dit : Hélas, mon maître ! il était emprunté ! Et l’homme de Dieu dit : Où est-il tombé ? Et il lui montra l’endroit ; et Elisée coupa un morceau de bois, et l’y jeta, et fit surnager le fer ; et il dit : Enlève-le. Et il étendit sa main, et le prit » (2 Rois 6 : 1-7).
Dans cette scène du chapitre 6, les fils des prophètes sont encore là, devant Elisée et ils lui disent. « Tu vois que le lieu où nous habitons devant toi est trop étroit pour nous ». Le lieu peut-il être trop étroit lorsque nous sommes groupés autour de notre Seigneur ? Oui, il peut être trop étroit si la chair veut se manifester. On voudrait qu’il y ait plus de « liberté », plus de place pour « l’homme ». N’est-ce pas le danger que l’on court parfois, peut-être un reproche que les plus jeunes feront ? Ils pensent : Ne pourrait-on pas agir « autrement », laisser plus de place à ceci ou à cela ? Le lieu est-il donc trop étroit ? Non, il ne l’est jamais lorsque le Seigneur est là.
« Allons, s’il te plaît, jusqu’au Jourdain… », disent les fils des prophètes. Allons « ailleurs », laisse-nous aller jusqu’au Jourdain : « nous y prendrons chacun une pièce de bois, et nous y bâtirons un lieu pour y habiter » - un autre lieu, où Elisée ne sera pas... Est-ce cet exemple que nous devons imiter ? Le Seigneur Jésus a-t-Il toute la place dans notre vie, dans la vie de famille, dans le rassemblement, ou pense-t-on que l’on pourrait laisser un peu plus de place à la liberté d’action de l’homme ? Elisée n’a pas repris ce jeune. On a tendance à dire aux jeunes : non, ne faites pas comme cela ! Nous voulons les arrêter avant qu’ils n’aient fait eux-mêmes l’expérience de ce que leur chair peut produire. Elisée n’avait pas retenu cet homme quand il était parti aux champs (4 : 39). Le Seigneur veut que nous fassions l’expérience de l’inanité de nos « capacités », de nos propres ressources ! Elisée dit : « Allez ».
La recherche de l’approbation d’Elisée
« L’un d’eux dit : Consens, je te prie, à venir avec tes serviteurs ». Ce fils de prophète réalise peut-être que quitter ce lieu où il se tient devant Elisée serait à son détriment. On ne peut pas simplement s’en aller, quitter ainsi la présence du prophète. Non, lui, en tout cas, désire qu’il soit là avec eux. Elisée répond : « J’irai ». Quelle grâce de sa part ! Les fils des prophètes groupés jusqu’ici autour de lui, veulent aller ailleurs, Elisée consent à aller avec eux. Le Seigneur n’abandonne jamais les siens. Il connaît nos faiblesses, nos difficultés, le chemin dans lequel nous nous engageons. Mais en est-Il le « centre » ? Nous tenons-nous toujours devant Lui, là où Il est ?
Un peu plus tard, un petit résidu du peuple d’Israël s’enfuira en Egypte. Ils diront à Jérémie : Interroge l’Eternel sur ce que nous devons faire, s’il faut descendre en Egypte ou non. Ils affirment : Nous écouterons la voix de l’Eternel. Jérémie revient alors leur apporter la pensée de l’Eternel : « Ne descendez pas en Egypte ». Ils osent lui dire : « C’est un mensonge que tu dis » (Jér. 43 : 2). Que fait alors Jérémie ? Il va avec eux en Egypte, il accompagne ce résidu désobéissant, ces quelques-uns qui vont descendre en Egypte et y mourir. Il va « en grâce » descendre avec eux ! Il va encore parler à leur conscience et à leur cœur.
Quelle différence avec les deux disciples qui ont suivi Jésus dans l’évangile de Jean et Lui ont dit : « Rabbi (ce qui se traduit par : maître), où demeures-tu ? Il leur dit : Venez et voyez. Ils allèrent donc, et virent où il demeurait ; et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là : c’était environ la dixième heure » (1 : 38-39). Il faut rechercher le lieu où le Seigneur promet sa présence : Vous suivrez un homme portant une cruche, répond le Seigneur aux disciples quand ils Lui demandent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la pâque ? » (Marc 14 : 12). Jésus était l’objet de leurs cœurs, ils désiraient faire quelque chose pour Lui. « Où veux-tu » : c’est l’expression de leur dépendance. « Un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre ; suivez-le », c’était une image du Saint Esprit, l’eau était une image de la Parole. Ils trouvent toutes choses préparées. Le Seigneur va pouvoir manger la pâque avec ses disciples comme Il l’avait « fortement désiré » (Luc 22 : 15). Ils ont suivi les indications que Jésus leur a données, ils désiraient tout faire de la façon dont le Seigneur le désirait - pour Lui plaire. Le Seigneur groupe les siens autour de Lui.
Mais ici, ces fils des prophètes trouvent le lieu « trop étroit » pour eux. L’un d'eux, en tout cas, désire prendre le prophète avec eux. Le Seigneur a égard à nos faiblesses. Il consent à aller avec nous.
La hache empruntée tombée dans le Jourdain
Arrivés sur les lieux, les fils des prophètes se mettent au travail. Mais il survient ce qui a souvent lieu lorsque l’on n’est pas dans le chemin de Dieu. On est sans ressource. Un fer de hache tombe dans l’eau : « Hélas, mon maître ! il était emprunté ! », s’écrie l’homme qui se servait de cet outil.
La Parole de Dieu nous invite à nous revêtir de l’armure complète de Dieu (Eph. 6). Nous devons écouter. « De toutes tes armes, viens nous revêtir », chantons-nous parfois. Parmi les pièces de l’armure énumérées, la septième, c’est la prière. S’agit-il dans notre cas d’une arme « empruntée » ? L’épée de l’Esprit, c’est la Parole de Dieu. Ce fer de hache ne nous parle-t-il pas de la même chose ? Les vérités que nous avons reçues, les avons-nous faites nôtres, ou sont-elles simplement « empruntées » ? Nous en connaissons bien l’usage, mais nous appartiennent-elles comme pour cet homme qui a frappé les Philistins jusqu’à ce que sa main demeure attachée à l’épée ou celui qui, pourtant seul, a conservé un champ de lentilles : c’était la nourriture du peuple de Dieu (2 Sam. 23 : 10-12). Ne vivons-nous pas parfois de choses excellentes en elles-mêmes, mais « empruntées » au lieu d’être devenues vraiment nôtres ?
Que le Seigneur nous garde de vivre de façon « extérieure » des vérités simplement connues par l’intelligence, telles que le rassemblement autour du Seigneur, l’action du Saint Esprit au milieu des deux ou trois, les vérités en relation avec le retour du Seigneur, la réalisation en pratique de notre position en Christ, « morts et ressuscités »... Nous avons appris qu’un chrétien est mort au monde, qu’il y vit pour Dieu, destiné à hériter du salut. Toutes ces très précieuses vérités chrétiennes sont la part des saints. Mais sont-elles devenues nôtres, les vivons-nous pratiquement, ou sont-elles simplement dans nos têtes ? Au moment de nous en servir, nous ne connaissons pas ces armes. Nous les avons pourtant, en principe, à notre disposition ; mais nous ne savons pas nous en servir, et nous les « perdons ». Que le Seigneur nous accorde de posséder ces choses, de les acquérir pour vraiment nous en servir ! Que l’épée qui a été utilisée par David dans le combat contre Goliath, cette arme qui a servi à la mort de Goliath, ait aussi du prix pour nos cœurs. « Il n’y en a point de pareille », a dit David au moment où plus tard, on lui a remis en mains cette épée (1 Sam. 21 : 9). La Parole de Dieu que nous avons entre nos mains et que nous avons reçue de nos devanciers, toutes ces si précieuses vérités sont-elles les nôtres ? Elles pourraient être gardées comme des « reliques », que nous vivons « un peu », mais sans que nos cœurs soient véritablement engagés.
Le morceau de bois jeté par Elisée dans l’eau du Jourdain
Bien que ce fils de prophète ne soit pas dans le chemin ni dans le lieu où il aurait dû se trouver, Elisée est là et intervient en coupant un morceau de bois. Il le jette à l’eau et fait surnager le fer. Le fer était là. Il a fallu un morceau de bois, qui nous parle de la croix, de mort mais aussi de résurrection. Il faut que nous réalisions notre position en Christ, morts et ressuscités, pour que nous entrions pleinement dans la jouissance des vérités reçues ! Ces choses ne peuvent pas être connues « par la chair ». Elles appartiennent au nouvel homme.
Dans Exode 15, le peuple est dans le désert. Ils arrivent à un point d’eau, mais ils ne peuvent pas en boire, car ces eaux sont amères. Il y a une très belle expression dans le verset 25 de ce récit : « L’Éternel lui (à Moïse) enseigna un bois ». La signification de ce verbe est extrêmement forte ; ce n’est pas simplement prendre un bois, comme on voit Elisée le faire. Le Seigneur veut nous enseigner la signification de ce bois. Il n’y a rien de vrai en dehors de ce bois-là. « Maudit est quiconque est pendu au bois » (Gal. 3 : 13). Jésus a été fait malédiction de Dieu. Quelle grande vérité pour nous, pour nos cœurs et nos consciences ! Il a été « fait péché », afin que nous devenions justice de Dieu en lui (2 Cor. 5 : 21). Ce « bois » traverse toute l’Ecriture. Il nous parle de son œuvre rédemptrice, et de notre identification avec Lui - dans sa mort et dans sa vie. Il faut que les vérités « empruntées » et « perdues » reviennent à la surface.
« Enlève-le. Et il étendit sa main, et le prit ». Quelle leçon pour chacun ! Que le Seigneur nous accorde de nous attacher vraiment à la Personne du Seigneur Jésus, d’écouter sa Parole, sa voix afin que dans toutes nos circonstances, dans nos vies de famille ou d’assemblée, nous sachions venir à Lui, rester à ses pieds, nous y jeter. « Dans la faiblesse extrême ta vertu s’accomplit », dit un cantique. Et un autre : « Notre impuissance même est notre sûreté ».
Dans chacun des récits que nous avons considérés, les fils des prophètes savaient où étaient les ressources : ils se sont adressés à l’homme de Dieu. Ils les connaissaient, sans savoir vraiment en saisir la valeur. Ils ont su seulement reconnaître que la mort était dans la marmite ; ils ont pris un fer pour abattre les arbres, mais ils l’ont perdu. Le même danger nous menace certainement aussi. Nous avons hérité, pour la plupart, de nos parents, de nos « devanciers », des vérités ; les pratiquons-nous avec notre cœur ou s’agit-il simplement d’« habitudes » ? Mettons-nous vraiment en pratique ce que nous avons reçu ? « Ce que tu as entendu de moi en présence de nombreux témoins, confie-le à des hommes fidèles qui soient capables à leur tour d’en instruire d’autres », dit Paul à Timothée (2 Tim. 2 : 2).
Peut-être gardons-nous seulement des « formes » extérieures, sans que les choses soient véritablement reçues et vécues par conviction personnelle. Nous courons le danger de connaître beaucoup de choses et pourtant de ne pas les vivre ! Nous avons beaucoup reçu. « Dis-tu ceci de toi-même, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? », a dit le Seigneur à Pilate (Jean 18 : 34). Partageons-nous les « habitudes » de parler d’autres personnes et répétons-nous les paroles d’autres ? L’alternative souhaitable est de vivre ces choses par conviction personnelle. Sommes-nous désireux de nous acquitter de la charge que le Seigneur nous a confiée (Mal. 3 : 14) ?
Les fils des prophètes désiraient s’asseoir aux pieds du prophète, recevoir la nourriture de sa main, goûter sa présence. Comme eux, désirons nous nourrir de la Parole de manière intelligente, avoir conscience de notre incapacité, mais aussi des ressources infinies de la grâce divine : elle peut répondre à tous nos besoins.
Y. M - D’après une méditation de la Parole de Dieu (déc. 2018)