DES VASES DE TERRE
Des vases brisés pour que la vie de Jésus soit manifestée
Des vases formés par le divin Potier
Dans de nombreux passages de la Bible, l'image du « vase » est employée pour désigner des personnes, ou leur corps. Dieu a préparé d'avance les « vases de miséricorde », tandis que les « vases de colère » (ceux qui refusent sa grâce) sont préparés pour la destruction (Rom. 9 : 22-23). Saul de Tarse était un « instrument » choisi par le Seigneur (ou : un « vase d'élection ») pour porter son Nom devant les nations, et les rois et les fils d'Israël (Act. 9 : 15). Le croyant est exhorté à préserver son « propre corps » (ou : « vase ») de l'impureté (voir 1 Thes. 4 : 4, 7). Le mari chrétien doit avoir égard à « la nature plus délicate » (ou : au « vase plus faible ») de son épouse et lui porter un honneur particulier (1 Pier. 3 : 7).
Nous proposons de nous arrêter sur deux autres passages où il est question de « vases » - des vases qui doivent être brisés (Jug. 7 ; 2 Cor. 4), ou encore formés par le potier (Jér. 18).
Des vases brisés pour que la vie de Jésus soit manifestée
« Nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que l’excellence de la puissance soit de Dieu et non pas de nous » (2 Cor. 4 : 7)
L'apôtre Paul fait probablement allusion ici au combat de Gédéon contre Madian (Jug. 7 : 15-25). Sans autres « armes » que des « cruches » contenant des torches, et des trompettes, les hommes de Gédéon ont remporté une éclatante victoire contre l'ennemi ! Ces cruches (ou : vases de terre) n'avaient pas de valeur propre, mais à l'intérieur, les torches, image de la lumière céleste, montraient que la gloire de la victoire revenait à Dieu.
Connaître Christ dans la gloire était pour Paul un trésor précieux. Il doit l’être pour nous ! Les enfants de Dieu sont simplement des « vases » qui contiennent ce trésor ; ces vases de terre sont très fragiles, ils n’ont en outre aucune valeur personnelle. Mais, si le vase est brisé, comme les cruches de Gédéon, c'est pour que le trésor qu'il contient soit révélé ; c'est « afin que la vie de Jésus, aussi, soit manifestée dans notre corps » (2 Cor. 4 : 10).
Si « l’instrument » employé par Dieu est remarqué à cause de ses brillantes qualités humaines, il peut attirer rapidement l’attention des autres aux dépens du vrai trésor - de Christ. Lui seul est digne d’être adoré ! Les « vases » doivent servir à mettre en évidence toute la beauté du Seigneur. Les bijoutiers se servent souvent d’un banal boîtier noir, pour faire ressortir la beauté d’un bijou de très grande valeur. Au sujet du Seigneur, le psalmiste dit : « Tu es plus beau que les fils des hommes ; la grâce est répandue sur tes lèvres : c’est pourquoi Dieu t’a béni à toujours » (Ps. 45 : 2)
Notre « trésor » (Christ lui-même) est si grand qu’avec humilité, nous devons reconnaître que le « vase » qu’Il daigne occuper par grâce n’est pas digne de Lui. Deux choses totalement différentes y ont accès : la chair, qui est en nous aussi longtemps que nous sommes sur la terre, et la gloire de Dieu, qui s’y révèle aussi.
Nous sommes de pauvres créatures ! Pierre l’a compris, après avoir déclaré à Jésus, sans avoir encore appris à se connaître : « Je laisserai ma vie pour toi ! » (Jean 13 : 37). Or, nous savons ce qui s’est passé ensuite : il a renié trois fois son Seigneur.
Notre chair est perfide, et se manifeste parfois juste au moment où nous nous efforçons vraiment de servir le Seigneur. N’ayons pas confiance en nous-mêmes, sinon nous nous exposons à des chutes. La chair cherche constamment à se montrer ; soyons sur nos gardes. Il ne suffit pas d’avoir un désir sincère d’annoncer le salut en Christ ; il ne faut pas du tout compter sur ses propres capacités.
Dieu ne se sert jamais de ce qui vient de notre « moi ». Les chrétiens doivent être entièrement « vidés » d’eux-mêmes. Ils doivent, en revanche, être remplis du Saint Esprit et ne pas l’attrister pour être en mesure d'honorer le Seigneur dans leur service. Au commencement de l’Assemblée, les disciples, remplis du Saint Esprit, annonçaient la Parole avec hardiesse (Act. 4 : 31).
Des vases formés par le divin Potier
Si un racheté n’a plus aucune confiance en lui-même, il sera disposé à s’attendre entièrement à Christ. Il reconnaîtra son extrême faiblesse et se laissera diriger. Le Seigneur lui donne tout ce qui est nécessaire en vue du service qu’Il lui confie. Il n’a aucun besoin des hommes, contrairement à ce que certains penseurs affirment.
La forme et les capacités de chaque « vase » sont d’abord choisies par le grand Dieu Créateur. Pour essayer de se faire une idée de la manière dont se déroule le travail divin, on peut observer un potier dans son travail patient. En prenant un morceau d'argile brut, il sait ce qu’il va en faire. Pour le rendre le plus malléable possible, il commence par le fouler sur un tour animé par un mouvement giratoire. Il va donner ainsi peu à peu à l’argile la forme voulue. Durant son travail, le rôle des mains est essentiel : l’une d’entre elles, à l’intérieur du vase, y exerce une pression continue, lente et précise ; son action est combinée à celle de l’autre main qui agit à l’extérieur – la seule visible pour l’entourage. Les mains du potier, dans leurs mouvements harmonieux et minutieux donneront finalement à l’objet la forme exacte choisie, après avoir soigneusement éliminé, l’une après l’autre, les aspérités qui ne pourraient qu’altérer le galbe de l’objet modelé.
Ainsi Dieu désire former les siens en leur enseignant les leçons nécessaires pour réaliser une vie de foi et porter du fruit pour Lui. Cette formation est illustrée par le récit du début du chapitre 18 de Jérémie : le prophète reçoit d’abord l'ordre de descendre dans la maison du potier pour entendre les paroles de l'Eternel (v. 2). L'homme naturel ressemble au vase découvert par Jérémie : gâté par le péché, il est devenu inutilisable. Tous les défauts sont la conséquence du péché. Il a tout gâté, même la création a été de ce fait assujettie à la vanité (Rom. 8 : 20). Un nouveau vase peut être aussi façonné par le potier. Le tour qu’il utilise évoque les moyens employés par Dieu pour nous former : les circonstances par lesquelles Il nous fait passer, les épreuves, la maladie… Au moment voulu, pendant notre vie ici-bas, le divin Potier permet que ses « vases » en formation soient foulés - « serrés de près » - par des difficultés variées. Les leçons divines sont parfois mal reçues, mal comprises. Il doit les répéter. Mais suite au travail patient et parfait du Seigneur, son œuvre s’achèvera.
« Ôte de l’argent les scories, et il en sortira un vase pour l’orfèvre » (Prov. 25 : 4). L’argile vient de la terre et désigne dans l’Ecriture ce qui est passager, de courte durée - en contraste avec le « solide fondement de Dieu qui demeure » (Dan. 2 : 33 ; 2 Tim. 2 : 19-21). Ainsi cette motte de glaise, informe au départ, mais modelée par une main experte, devient un objet utile - ou même, si l’artisan le souhaite, un véritable objet d’art.
Le Saint Esprit se sert d’une telle image au cours des écrits de serviteurs aussi différents qu’Esaïe, Jérémie, Zacharie ou Paul. Il s’ensuit des enseignements, comparables à des « aiguillons », très utiles pour pénétrer nos consciences (Ezé. 28 : 24 ; Act. 26 : 14). Ils sont donnés par un seul Pasteur (Ecc. 12 : 11).
Rachetés du Seigneur, nous qui avons reçu ce « trésor » de la connaissance de Christ, désirons-nous que Sa vie soit manifestée dans notre corps ? Sommes-nous malléables dans les mains du divin Potier, afin que le travail opéré dans notre cœur produise un « autre vase », comme il plaît au Seigneur de le faire (Jér. 18 : 4) ? Que chacun de nous puisse ainsi devenir « un vase à honneur, sanctifié, utile au maître » (2 Tim. 2 : 21 ; 3 : 17 ; 4 : 11), en attendant d’être au ciel, semblable à Christ. Sa main mène tout à bonne fin !
Ph. L le 19. 01. 2019