Quelques nourritures spirituelles du croyant
L'agneau de la Pâque et les « pains sans levain »
La manne
Le vieux blé du pays
La Parole de Dieu présente en figure plusieurs aspects de la nourriture spirituelle des croyants. Nous les trouvons, en particulier, dans l'histoire d'Israël :
- lors de la sortie d'Egypte (la Pâque et les pains sans levain) ;
- durant la marche à travers le désert (la manne) ;
- dans le pays de la promesse (le vieux blé du pays).
L'agneau de la Pâque et les « pains sans levain »
Moïse avait transmis au Pharaon un message de la part de Dieu : « Israël est mon fils, mon premier-né. Et je te dis : Laisse aller mon fils pour qu’il me serve ; et si tu refuses de le laisser aller, voici, je tuerai ton fils, ton premier-né » (Ex. 4 : 23). Mais le Pharaon ayant endurci son cœur, les premiers-nés en Egypte, les prémices de sa vigueur, sont tous frappés alors que ceux d’Israël sont épargnés ! Dieu avait en réserve, pour ceux qui croient en Lui, un Substitut qui allait subir le châtiment qu’ils méritaient à leur place. « Par la foi, Moïse a fait la Pâque et l’aspersion du sang, afin que le destructeur des premiers-nés ne les touche pas » (Héb. 11 : 28). L’Eternel dit à son peuple : « Ce mois-ci sera pour vous le commencement des mois ; il sera pour vous le premier des mois de l’année » (Ex. 12 : 2). En attendant l’œuvre excellente et parfaite de Christ que Dieu avait en vue, un agneau par maison va mourir (v. 3).
Cet agneau de la Pâque est une figure claire et émouvante de Jésus. Il est « l’Agneau sans défaut et sans tache, préconnu avant la fondation du monde » et mis à mort au temps fixé par Dieu (1 Pier. 1 : 19). Si nous pensons à Ses douleurs, nous réalisons un peu mieux que c’est notre péché qui l’a conduit à subir la mort expiatoire de la croix. Les « herbes amères » dont il est question ici représentent ces pensées d’humiliation qui se forment dans nos cœurs (Ex. 12 : 8).
Cet agneau se mangeait en famille. Les parents, les enfants, chacun dans la maison d’un Israélite, avait sa part. Avons-nous souvent mangé la Pâque de cette manière ? Nous sommes-nous appropriés, par la foi, la mort expiatoire du Seigneur Jésus ? Une date inoubliable est celle de notre conversion ; c’est le point de départ de la nouvelle naissance d’un enfant de Dieu.
Cependant, durant ce repas si précieux pour les croyants, dehors, dans le monde, régnaient l’épouvante et la désolation ! Le destructeur était passé partout et un grand cri de désespoir remplissait l’Egypte. C’était la dixième et dernière plaie, image d’un jugement infiniment plus redoutable - encore à venir. Dieu l’appelle la seconde mort (Apoc. 20 : 6), elle est réservée à ceux qui, malgré les appels, ne se sont pas mis à l’abri du sang versé par l’Agneau de Dieu.
Ensuite pour les fils d’Israël, est arrivé le jour du grand départ. Amis chrétiens, sommes-nous aussi « sur le départ ». « En un instant, en un clin œil » (1 Cor. 15 : 52), le Seigneur va nous appeler à Le rejoindre ! Ce peuple étranger, séparé, était prêt. Le sommes-nous ? Ils ont mangé la Pâque à la hâte, les reins ceints, des sandales à leurs pieds, le bâton à la main (Ex. 12 : 11).
Dieu fait désormais tout commencer au jour de la rédemption (v. 2 ; 1 Rois 6 : 1). Il institue la Pâque comme un statut perpétuel. C’est l’opposé de la pensée de l’Ennemi au sujet de l’Agneau. Il veut toujours que l’on ne se souvienne pas de Son nom (Jér. 11 : 19). Dieu, pour qui l’œuvre de son Fils a un si grand prix, veille au contraire à ce que le souvenir de cette œuvre incomparable soit perpétuel. « C’est une nuit à garder » (v. 42), proclame-t-Il ; plus loin, Il recommande : « Souvenez-vous de ce jour » (13 : 3).
En substituant le mémorial de la Cène à celui de la Pâque, le Seigneur Jésus invite les siens à faire ceci en mémoire de Lui (1 Cor. 11 : 24-25) - après l’œuvre qu’Il a accomplie à la croix. Chers lecteurs chrétiens, avons-nous répondu au « fort désir » exprimé par le Seigneur ?
A cette fête de Pâque s’associe étroitement celle des pains sans levain. Nous devons comprendre que la mise à l’abri par le sang de l’Agneau et la nécessité d’une vie sainte sont, pour chaque enfant de Dieu, deux vérités inséparables (Tite 2 : 14). Il ne doit pas y avoir de levain dans nos cœurs ni dans notre conduite. N’ayons rien à faire avec le mal, en particulier doctrinal !
La Pâque se célèbre en traversant le désert de ce monde, mais également en entrant déjà - par la foi - dans ce qui pour un chrétien revêt le caractère d’une Canaan « céleste ». Lorsque Israël célèbre à nouveau la Pâque, ils ne sont plus en Egypte : désormais, la Pâque a pris le caractère d’un mémorial. Ils se souviennent de la façon dont l’Eternel avait préservé « les maisons d’Israël » (Ex. 12 : 26-27). Le jugement appartient au passé. De même l’œuvre de la croix a été accomplie une fois pour toutes. Son immense valeur est éternellement devant Dieu ; toutefois son souvenir est cher au cœur de ses rachetés !
Quand on est « passé par le Jourdain » et en comprenant que l’on est « mort avec Christ », la Pâque prend pour notre cœur une signification encore plus complète : celle d’un salut accompli.
En parlant d’Israël, l’Ecriture dit que « tout arriva » selon ce que l’Eternel avait dit (Jos. 21 : 45). Les chrétiens ont été vivifiés et ressuscités ensemble avec Christ, mais Il nous a aussi déjà fait asseoir ensemble dans les lieux célestes !
C’est une autre manière de se nourrir de Christ. Israël n’a pu s’en nourrir qu’au désert. Peu de jours auparavant, ce peuple avait chanté d’une seule voix le cantique de la délivrance. Mais sitôt entré dans le désert, il murmure. C’est, hélas, une image juste de notre propre cœur. Le peuple commence par murmurer contre Moïse, mais bientôt il ose le faire contre Dieu.
S’inquiéter au sujet des choses de la vie, c’est offenser Celui qui a dit : « Ne soyez pas en souci… » (Matt. 6 : 24-25). Quelle immense patience de la part de Dieu ! Au lieu de châtier son peuple, Il lui montre sa gloire et s’engage à le rassasier !
Christ a rappelé aux foules qui l’entouraient : « Nos pères ont mangé la manne au désert », avant de se présenter à eux comme le vrai pain qui vient du ciel (Jean 6 : 31-35). Il donne non seulement une vie nouvelle, mais Il est lui-même toujours une nourriture excellente.
La quantité ramassée dépend en fait de notre appétit (Ex. 16 :18). Nous jouissons de Christ dans la mesure où nous désirons Le posséder. La manne répondait aux besoins d’un jour, et pas à ceux du lendemain : il faut s’en souvenir. Christ doit être mon aliment et ma force de chaque jour. Si par exemple j’ai besoin de plus de patience, je la trouverai en m’occupant de la parfaite patience de Christ.
Les fils d’Israël devaient ramasser leur portion « chaque matin » avant qu’elle ne fonde à la chaleur du jour. Il faut se nourrir de la Parole de Dieu le matin, de bonne heure, avant que de multiples occupations dans la journée nous en ôtent l’occasion.
Nous ne passons pas un jour sans nourrir notre corps, ne privons pas notre âme du seul aliment qui peut la faire vivre et prospérer : Jésus, le « pain de vie ».
Dans ce désert aride et sans chemin tracé,
Mon Modèle et mon guide, mon Sauveur a passé…
Ô Jésus, pain de vie, que je goûte ici-bas,
Ta vertu fortifie mon âme à chaque pas…
La manne est un type de Christ descendu du ciel. Elle a été donnée au peuple de Dieu après la Mer Rouge. Elle a cessé le lendemain du jour où ils ont mangé du vieux blé du pays. La merveilleuse grâce de Dieu s’est déployée en leur faveur tout au long du désert. La manne n’a pas cessé d’être envoyée un seul jour, malgré la désaffection affichée par les pèlerins à son égard (Nom. 11 : 6). Ils finiront même par oser dire qu’ils sont « dégoûtés de ce pain misérable » (21 : 5) !
Type de Christ monté en haut, ce « vieux blé du pays » est associé par la Parole à la Pâque et à la manne (Josué 5 : 10-12). Le vieux blé, c’est un type de Christ dans la gloire, vie et force de nos âmes.
A Guilgal - dans le Pays - le peuple a célébré la Pâque selon l’ordonnance, le quatorzième jour du premier mois. Avant de prendre possession de l’héritage, il garde en mémoire sa délivrance de l’Egypte. Dieu dresse « une table en présence de ses ennemis » (Ps. 23 : 5). Dès le lendemain, Il change la nourriture de son peuple. La manne est remplacée par le cru du pays, le vieux blé et le grain rôti (v. 11-12). Le pain sans levain, de son côté, ne doit pas être oublié dans la marche.
Les chrétiens, un peuple céleste, se nourrissent d’un Christ assis à la droite de Dieu au ciel. Pour Israël, la manne est remplacée par la nourriture du pays, du moment où il quitte le désert et entre dans la terre d’Emmanuel. Pour le chrétien maintenant, Christ est à la fois la manne pour traverser le désert et le vieux blé du pays. Il est appelé à vivre, par la foi, avec Lui dans le ciel. Tout en étant encore sur la terre, nous sommes déjà avec Christ, là où Il est lui-même, assis sur un trône. Cherchons-nous « ce qui est en haut » ? (Col. 3 : 1-2).
Rachetés à si grand prix, notre âme est-elle ancrée de façon ferme et sûre dans le Seigneur ? Si c’est le cas, notre entourage en sera témoin : nous serons vraiment détachés des choses d’ici-bas, sobres à tous égards (2 Tim. 5 : 4). Sinon nous chercherons, comme tant d’hommes à accumuler les biens de cette terre, qu’il faudra pourtant abandonner d’un instant à l’autre. Nos vrais biens sont-ils dans les cieux ?
C’est dans les cieux qu’est Jésus, notre vie,
Notre Avocat, notre Chef, notre Epoux,
Jésus en qui notre âme se confie.
Ah ! quelle gloire et quel bonheur pour nous !
Suivons-le tous animés d’un saint zèle ;
N’arrêtons pas nos cœurs en ces bas lieux ;
Ce Dieu Sauveur, lui-même, nous appelle,
Et nos vrais biens sont cachés dans les cieux.
Ph. L Le 28.12.2018
A lire, sur le même sujet : « Les nourritures du croyant » (P. Finet)