Notes d'une étude biblique sur le Saint Esprit (4)
La direction de l'Esprit
L'unité de l'Esprit
Considérons l’exemple du Seigneur Jésus qui est notre parfait Modèle. En Luc 4 : 18, le Seigneur lit une citation d’Esaïe 61 : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint ». Esaïe dit ailleurs : « L’Esprit de l’Eternel reposera sur lui, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel. Et son plaisir sera la crainte de l’Eternel ; et il ne jugera pas d’après la vue de ses yeux » (Es. 11 : 2-3). « Il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe, et venir sur lui » (Matt. 3 : 16). L’Esprit est descendu sur le Seigneur Jésus, au début de son ministère public. Ce n’est pas là qu’Il a commencé à vivre par l’Esprit. Il l’a fait pendant toutes les années où Il vivait à Nazareth comme charpentier. Maintenant, comme Il commence un service public, le Saint Esprit descend sur le Seigneur de façon visible, publiquement.
Il est dit en Luc 4 : « Jésus, plein de l’Esprit Saint, revint du Jourdain et fut mené par l’Esprit dans le désert ; il fut tenté par le diable quarante jours » (v. 1-2). Nous pensons souvent que si le Saint Esprit nous dirige, tout ira sans difficulté. Or, la toute première fois que l’on voit l’Esprit agir en relation avec le Seigneur Jésus, Il Le mène dans le désert, un lieu désolé ! En Actes 8, alors qu’une foule venait au Seigneur, à Samarie, le Saint Esprit dit à Philippe : « Lève-toi, et va vers le midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza ; il est désert » (v. 26). Il s’est peut-être demandé pourquoi il fallait abandonner toute une foule pour aller dans un désert ! Il n’y a aidé qu’un seul homme, un riche Africain qu’il ne reverra jamais. C’était le plan du Seigneur qui sait mieux que nous où Il a besoin de nous. L’Esprit peut aussi nous amener quelque part où nous pouvons penser : Qu’est-ce que je viens faire là ? Le Seigneur Jésus a ensuite été tenté dans le désert ! De même, sur le chemin sur lequel nous sommes, des problèmes peuvent survenir. Devant tant de problèmes, nous pouvons peut-être très vite penser que ce n’est pas le chemin du Seigneur. En fait, les problèmes sont parfois la preuve que nous sommes sur le chemin du Seigneur. Ce n’est que dans la communion avec le Seigneur que nous le discernerons.
« Jésus revint en Galilée dans la puissance de l’Esprit » (Luc 4 : 14). « Jésus qui était de Nazareth... Dieu l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance, lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu (l’Esprit) était avec lui » (Act. 10 : 38-39).
En Esaïe 11, l’Esprit de l’Eternel est appelé « l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel » (v. 2). Nous aussi nous avons reçu ce même Esprit de Dieu. Nous avons donc à notre disposition une source intarissable et infinie de sagesse, d’intelligence, de conseil, de force, de connaissance et de crainte de l’Eternel. Nous ne sommes pas laissés à nous-mêmes. Le Seigneur Jésus a dit : « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jean 14 : 18). Nous avons cette ressource, une Personne divine, Dieu le Saint Esprit, en nous qui est cet esprit de sagesse. Cette sagesse n’est pas la nôtre, mais elle est à notre disposition. Il veut nous la donner en toute circonstance. En 2 Timothée 1 nous voyons que l’Esprit Saint travaille en nous pour que nous n’ayons pas en nous-mêmes « un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de sobre bon sens » (v. 7).
Vivre dans la communion avec le Seigneur, en accord avec la Parole, sous la direction du Saint Esprit, concerne toute notre vie : la vie privée, la vie familiale comme la vie d’assemblée et les réunions d’assemblée. Si je ne me laisse pas diriger par l’Esprit dans ma vie personnelle pendant la semaine, si je ne prie pas pour demander la direction de Dieu et si je n’attends pas ses instructions, je ne pourrai pas discerner cette direction durant les réunions d’assemblée et je ne serai pas un instrument utile entre les mains du Maître. C’est un point capital. 1 Corinthiens 12 nous dit que ce que l’Esprit opère est toujours utile (v. 7), selon ce qui plaît à Dieu (v. 11) et selon sa volonté (v. 18). Si j’ai à cœur de prendre de l’action pendant les réunions (prières, cantiques, lectures, édification), je dois me demander : Est-ce pour l’utilité de l’ensemble ? Est-ce pour plaire à Dieu, plaire à moi-même ou plaire aux hommes ? Et est-ce selon Sa volonté ? Est-ce scripturaire dans le contenu, dans la façon de faire, dans ma manière de m’effacer pour donner la gloire au Seigneur seul ? En assemblée, le Saint Esprit nous dirige collectivement, nous devons tenir compte de ce qu’Il opère dans les autres.
« Ne te presse point de ta bouche, et que ton cœur ne se hâte point de proférer une parole devant Dieu ; car Dieu est dans les cieux, et toi sur la terre : c’est pourquoi, que tes paroles soient peu nombreuses » (Ecc. 5 : 2). Ceci s’applique à toute circonstance de notre vie, tant lorsque des sœurs se rendent visite que lors de réunions d’administration. On présente souvent son point de vue : je pense ceci, je pense cela ; mais est-ce utile de savoir ce que l’on pense ? Ne s’agit-il pas plutôt de savoir quelle est la volonté du Seigneur ? Ce verset est certainement aussi utile pour les réunions d’assemblée. Un autre verset va dans le même sens : « Quand vous priez, ne répétez pas de vaines paroles, comme ceux des nations, parce qu'ils s’imaginent qu’ils seront exaucés en parlant beaucoup. Ne leur ressemblez donc pas » (Matt. 6 : 7-8). Lors des réunions de prière, en assemblée, nous devrions présenter les besoins que l’on a à cœur avec simplicité ; les prières devraient être courtes. On ne devrait évoquer qu’un seul sujet dans une prière, et laisser d’autres frères présenter d’autres sujets auxquels on penserait, quitte à prier à nouveau pour un autre sujet. Lorsqu’on est seul à la maison, dans le secret de sa chambre, on peut prier très longuement et présenter tous les sujets que l’on a à cœur : « Quand tu pries, entre dans ta chambre, et, après avoir fermé ta porte, prie ton Père » (Matt. 6 : 6). Mais en public, nous devons nous attendre les uns aux autres. Dans la Parole de Dieu, on voit de courtes prières, comme : « O Dieu ! je te prie, guéris-la » (Nom. 12 : 13). L’assemblée peut vraiment dire amen après une telle prière. Il nous faut avoir du bon sens : « Je prierai avec l’esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence ; je chanterai avec l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence » (1 Cor. 14 : 15). Ne croyons pas que plus une prière est longue, plus elle est spirituelle. Les pharisiens faisaient de longues prières pour être vus ! Cela peut hélas arriver. Ce n’est pas spirituel, et peut aussi décourager les jeunes frères qui peuvent avoir des complexes à ne pas atteindre un tel « niveau ». Il est bon que les frères âgés montrent l’exemple et soient brefs, de temps à autre. Il en est de même pour la réunion d’édification. Si un frère n’a que cinq paroles à dire, qu’il n’en dise pas plus pour remplir l’heure de réunion. Une fois, lors d’une réunion d’édification, après un long silence, un frère qui avait un don remarquable s’est levé, et a dit : Le Seigneur ne m’a rien donné aujourd’hui et il s’est assis. Alors un frère qui n’ouvrait jamais la bouche s’est levé et a parlé pour la première fois, et ce qu’il a dit a vraiment touché les cœurs. Sachons laisser de la place pour que d’autres frères puissent apporter ce que le Seigneur leur aura donné. N’oublions pas que lorsque nous prions, nous sommes la bouche de l’assemblée et lorsque nous présentons la Parole, nous parlons « comme oracle de Dieu » (1 Pier. 4 : 11).
Un jeune frère peut bien exprimer une courte prière de reconnaissance ou d’adoration, sans se forcer à imiter les frères qui ont une plus grande maturité - il doit être naturel. Il faut se souvenir que « dans la multitude des paroles la transgression ne manque pas » (Prov. 10 : 19) – ou : les erreurs ne manquent pas. Dans beaucoup de rassemblements les jeunes ouvrent à peine la bouche, surtout pendant le culte. On peut encourager les jeunes à prendre de l’action ; en se laissant diriger par l’Esprit, cela va de soi ! Cela ne veut pas dire qu’ils doivent ouvrir la bouche à tout moment, mais qu’ils peuvent être un vase utile au Maître, s’Il veut les utiliser. Ils peuvent ne pas ouvrir la bouche parce que les frères plus âgés ne leur en donnent pas l’occasion. Que les frères plus âgés laissent de la place en faisant de courtes prières et en donnant des messages plus brefs ! Ainsi, dans un esprit de confiance mutuel, les plus jeunes seront encouragés pour progresser.
Les sœurs sont concernées comme les frères, car tous ont reçu un don qui doit être exercé dans la dépendance de l’Esprit. Rappelons-nous que l’exercice du don ne se limite pas aux heures de réunion, mais à toute la semaine. Il arrive que des assemblées survivent à cause de la piété de sœurs fidèles qui sont à genoux avant la réunion et qui prient pendant la réunion pour que le Saint Esprit puisse réellement agir pour la gloire du Seigneur.
La difficulté pour discerner la direction par le Saint Esprit peut venir de notre « moi » qui est un sérieux obstacle, que ce soit dans notre vie personnelle ou en assemblée. Par exemple, un frère sera retenu d’indiquer un cantique parce qu’il s’estime inférieur à ses frères. En assemblée, l’aspect collectif implique que je dois tenir compte des autres. Je ne dois pas oublier non plus quel est le caractère de la réunion. S’il me vient à l’esprit un cantique d’appel alors que je suis à la réunion de culte, il serait déplacé de l’indiquer. Je dois tenir compte de ce que d’autres frères auront dit ou indiqué auparavant, me demandant si l’action que j’ai à cœur de prendre concorde avec ce qui a été devant nous jusque-là, que ce soit pour un cantique, une prière, ou la lecture d’un passage. Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’un passage de la Parole m'a particulièrement touché qu’il doit être présenté collectivement. Quand on est jeune, il y a certainement un « apprentissage » pour discerner cette direction de l’Esprit.
« Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de l’appel dont vous avez été appelés, avec toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant l’un l’autre dans l’amour ; vous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel » (Eph. 4 : 1-4)
Nous disons souvent que l’épître aux Ephésiens est d’un niveau élevé, comparée aux autres épîtres. C’est vrai. Et pourtant, dans ces quelques versets, nous voyons que les gens auxquels l’apôtre s’adressait étaient comme nous, avec les mêmes faiblesses et les mêmes difficultés à se supporter. Ces détails ne s’y trouvent pas en vain. Le Seigneur voyait dans cette assemblée à Ephèse, si bénie qu’elle était, des éléments qui la mettaient en danger. Ce n’est pas le fait d'avoir une grande connaissance de la Parole de Dieu et une grande jouissance des bénédictions spirituelles, qui nous garde de tout danger. C’est pourquoi, l’apôtre, par le Saint Esprit, les avertit et les encourage. Il ne les blâme pas de ne pas avoir de patience, mais il les exhorte afin de marcher d’une manière digne de l’appel dont ils avaient été appelés.
- « Avec toute humilité ». L’humilité n’est pas naturelle ; notre chair aime s’élever. Cette exhortation s’adresse aussi à ceux qui pensent être humbles, car il est dit « toute humilité », non pas seulement un peu. Qui peut dire qu’il manifeste une telle humilité ? Seul le Seigneur Jésus pouvait dire : « Apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur » (Matt. 11 : 29).
- « Avec douceur ». Même en ayant une attitude humble, il peut arriver que nous réagissions rudement, d’une façon qui blesse ; c’est pourquoi nous sommes exhortés à avoir de la douceur.
- « Avec patience ». Quand nous prions pour des situations difficiles, il faut attendre avec patience que l’Esprit opère, et non pas vouloir que les choses changent immédiatement selon nos souhaits. Pendant ce temps, le Saint Esprit travaille pour nous former.
- « Vous supportant l’un l’autre dans l’amour ». Cela n’est dit ni aux assemblées de Galatie, ni à Corinthe, mais à Ephèse. Il y avait peut-être entre eux des choses difficiles à supporter, comme des problèmes de comportement. Se supporter est toujours d’actualité. Cela ne veut pas dire tolérer ce qui est faux, ou fermer les yeux sur le péché, mais supporter les différences ou les faiblesses, car on peut effectivement manquer parfois d’humilité, de douceur ou de patience. Ainsi, il faut se supporter l’un l’autre, mais « dans l’amour », cet amour de Dieu « qui est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rom. 5 : 5).
- « Vous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix ». S’appliquer signifie qu’on s’y investit corps et âme, qu’on y met toute son énergie. Il en est de même de l'exhortation à « poursuivre », en 2 Timothée 2 : 22 : « Fuis les convoitises de la jeunesse, et poursuis la justice, la foi… ». Poursuivre demande de faire des efforts. Si l’on s’applique, si l’on s’efforce, on empêchera la chair de se manifester. Satan est toujours très actif pour utiliser la chair dès qu’il le peut afin que les choses s’enveniment. « Par le lien de la paix » : manifester l’humilité, la douceur, la longanimité, c’est-à-dire les caractères du Seigneur Jésus comme Homme parfait, permettra à la paix de régner et nous aidera à garder l’unité de l’Esprit. C’est cette même paix qui nous est promise en Philippiens 4 lorsque nous exposons nos requêtes à Dieu ; la paix gardera nos cœurs et nos pensées dans le Christ Jésus. Cette même paix deviendra un lien qui nous unit.
« Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel ».
L’Esprit opère une unité, mais non pas une uniformité. L’unité n’est pas dans le fait d’être tous habillés de la même façon ou de penser la même chose au sujet de tel et tel point. Cela, c’est l’uniformité et non pas l’unité de l’Esprit. Si nous avons tous la même conviction sur tel ou tel point, c’est une bénédiction, mais ce n’est pas obligatoire. L’unité, c’est le fait d’avoir un seul objectif et une seule Personne pour laquelle nos cœurs brûlent. Ce désir brûlant est opéré par une seule Personne, le Saint Esprit. Les contacts mutuels entre croyants avec lesquels nous nous réunissons et même avec d’autres enfants de Dieu qui se trouvent dans diverses dénominations est d’une importance capitale. Nous devons nous appliquer à garder l’unité de l’Esprit, lors de ces contacts. Considérons-nous toujours les frères et sœurs avec toute humilité et douceur, avec longanimité ? Les supportons-nous toujours dans l’amour ? Nous appliquons-nous toujours à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix avec telle et telle personne ? Ou est-ce que nous nous évitons, ou nous saluons froidement ? Comment considérons-nous l’assemblée voisine qui semble peut-être plus « souple » ou plus « dure » que nous : Est-ce que nous nous entraidons avec toute humilité et douceur, ou est-ce que nous rompons la communion pratique ? Il en est de même que dans un couple, s’il n’y a pas de communication entre les conjoints, la rupture est inévitable. En ce qui concerne la discipline en assemblée, il est dit : « S'il arrive que ton frère pèche contre toi, va, reprends-le, seul à seul ; s’il t’écoute, tu as gagné ton frère » [et non pas : tu as eu raison] (Matt. 18 : 15). Il n’est pas dit de regagner une bonne relation avec son frère, mais de gagner son frère. Si mon frère a péché contre moi, c’est d’abord contre le Seigneur qu’il a péché, et sa communion avec le Seigneur est interrompue. Je dois être en souci pour lui, car s’il persiste dans ce chemin en péchant contre ses frères, il va s’égarer. J’irai donc vers lui pour l’aider à confesser cet état et retrouver la communion avec le Seigneur. Quant à moi, je n’ai pas à me sentir blessé, si je réalise que je suis mort avec Christ et que « je ne vis plus, moi », mais que « Christ vit en moi » (Gal. 2 : 20). Nous devons tenir notre chair dans la mort. Les problèmes viennent souvent de ce que nous ne tenons pas réellement notre « moi » dans la mort. Plus je suis rempli de mes pensées, de mes idées, de mes émotions, de mes frustrations, moins je serai rempli du Saint Esprit. Il y en a des conséquences non seulement dans ma vie individuelle, mais aussi dans la vie d’assemblée et dans les relations entre rassemblements. Généralement, là où les rassemblements croissent spirituellement et numériquement, même si les frères sont très différents les uns des autres, on y voit du support l’un envers l’autre, dans l’amour. Nous devons accepter les caractères des uns et des autres et marcher ensemble, dans la paix ; l’Esprit veut nous y venir en aide dans la vie des assemblées locales.
L’assemblée a une grande valeur pour le cœur de Dieu. Il se l’est acquise pour Lui-même « par le sang de son propre Fils » (Act. 20 : 28). « Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle » (Eph. 5 : 25). En Matthieu 13 l’assemblée est comparée à une perle de très grande valeur, pour laquelle Celui qui l’achète donne tout ce qu’il a (v. 45-46). Pour acquérir l’assemblée, le Seigneur Jésus a donné tout ce qu’Il avait, Il a donné sa vie. La Parole souligne maintes fois l’unité de l’assemblée. En Jean 11, il est dit que Christ a donné sa vie « pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (v. 52). Il les a rassemblés en un, autour d’un seul centre, Lui-même. Il n’y a qu’une seule Eglise ; elle est une ; il y a un seul corps. L’unité de l’assemblée est le fait qu’elle est une et l’unicité est le fait qu’il n’y en a qu’une, formée de tous les rachetés du monde entier.
L’assemblée est la propriété de Dieu et Il l’a donnée à son Fils. Voilà pourquoi le Seigneur dit : « mon assemblée » (Matt. 16 : 18) ; c’est l’assemblée du Dieu vivant. Les assemblées locales ne sont que des représentations de l’assemblée de Dieu qui est une. Si l’assemblée appartient à Dieu, ce n’est donc pas la nôtre, ni sur le plan universel ni localement. L’unité de l’église est un fait, qui n’est hélas pas visible, tout d’abord parce que les croyants sont dispersés sur la surface de la terre, et aussi parce qu’ils sont dispersés dans différents systèmes et dénominations. En Ephésiens 4, l’Eglise est vue comme un corps, et il est dit qu’il y a un seul corps, Christ étant la tête de ce corps. En 1 Corinthiens 12 : 13-27, nous trouvons le fonctionnement de ce corps. Le corps a un seul chef, Christ, et beaucoup de membres différents qui ont chacun leurs fonctions.
L’unité de tous les croyants en un seul corps est faite par Dieu Lui-même et personne ne peut la détruire. Dès le temps des apôtres, elle a été de moins en moins visible, à cause des dissensions et des sectes qui sont survenues, comme à Corinthe. Cependant, dans son essence même, cette unité est immuable ; elle est toujours belle aux yeux de Dieu. Il ne nous est pas demandé de la garder. Elle ne peut être altérée, même si les divisions au cours des âges ont conduit aux multiples dénominations et systèmes que nous voyons de nos jours. Nous sommes plus affectés par les divisions qui sont survenues au milieu de nous parce que nous sommes directement touchés dans nos affections, mais nous devrions plutôt souffrir de voir que depuis des siècles, et non pas quelques années seulement, cette unité n’est plus visible pratiquement. L’unité de l’Esprit est bien sûr liée au corps de Christ, nous pouvons dire que c’est l’unité du corps rendue visible dans les rassemblements locaux et entre les rassemblements locaux, lorsque nous agissons en étant soumis à la Parole, et en étant dirigés par le Saint Esprit. Nous ne pouvons pas imaginer que le Seigneur, par son Esprit et sa Parole, conduise d’une certaine façon dans un rassemblement et d’une façon contraire dans un autre. Nous pouvons faire des erreurs, c’est vrai, mais pour autant, nous ne devons pas rejeter d’emblée une décision. Ne pas respecter les décisions prises dans d’autres rassemblements conduit à la dispersion qui caractérise la chrétienté. L’unité que prônent certains aujourd’hui, l’œcuménisme, à savoir de réunir de temps en temps toutes les dénominations, n’est ni l’unité du corps, ni garder l’unité de l’Esprit. C’est un effort humain pour rassembler le maximum de croyants possible, mais ce n’est pas garder l’unité de l’Esprit.
Cette unité est appelée l’unité de l’Esprit, parce qu’elle est opérée par le Saint Esprit ; elle n’est pas opérée par des hommes, mais nous avons la responsabilité de la garder. C’est la communion du Saint Esprit (2 Cor. 13 : 13), vécue dans l’assemblée locale et entre les assemblées. Nous avons dit que ce n’est pas une uniformité où tout le monde a la même apparence et les mêmes convictions. Chacun a un passé différent, une connaissance différente de la Parole et une action différente. Tout est maintenu par la puissance du Saint Esprit, et non par l’effort des frères. Si chacun est rempli par l’Esprit, l’unité se verra automatiquement, malgré nos différences. Bien qu’elle ne soit pas maintenue par nos propres forces, nous avons une responsabilité en ce que le Saint Esprit opère par nous. C’est pourquoi il est dit : « vous appliquant ». Le fait de garder l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix, contribue à ce que le Père et le Fils soient glorifiés. La manifestation de cette unité de l’Esprit est conforme à la Parole qui est inspirée par l’Esprit, et non pas fondée sur des habitudes, cultures et traditions humaines.
L’unité de l’Esprit est sainte, elle ne peut jamais être gardée en relation avec le mal, puisque cela contredirait absolument le caractère de Dieu qui est saint. Ce n’est pas une unité à tout prix. Elle exclut tout péché, toute communion avec une iniquité quelconque. Si la libre direction par le Saint Esprit est remplacée par les arrangements humains, comme l’établissement d’anciens ou de pasteurs, ou l’action des femmes dans l’assemblées, c’est de l’iniquité : l’homme usurpe la direction à l’Esprit et désobéit aux instructions de la Parole de Dieu. Si tel est le cas, la Parole nous exhorte à nous en retirer : « Qu’'il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2 Tim. 2 : 19).
L’unité de l’Esprit est réalisée lorsqu’une décision prise au nom du Seigneur dans une assemblée locale est appliquée par les autres rassemblements en communion avec elle. L’assemblée n’a pas d’autorité en elle-même ; nous ne pouvons pas nous vanter de quelque puissance que ce soit, mais parce qu’elle est réunie au nom du Seigneur, elle lie ou délie avec l’autorité du Seigneur Lui-même. Il a dit : « là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mat. 18 : 18, 20) La décision qui est reconnue au ciel lie toutes les assemblées. Cela signifie qu’à chaque décision, nous devons tenir compte de Sa présence et de Son autorité, et que nous devons dépendre de Lui. Une décision prise doit refléter l’esprit du Seigneur : amour, grâce, vérité, sainteté. Une décision d’assemblée ne peut qu’être acceptée si l’on désire garder l’unité de l’Esprit. C’est un des aspects pratiques sur la façon de vivre l’unité de l’Esprit et la garder entre assemblées locales. Lorsqu’une décision est prise, les autres assemblées s’y soumettent de prime abord et par principe. Rejeter la décision d’une assemblée réunie selon les mêmes principes, avec laquelle on a communion, serait se dissocier d’avec l’assemblée réunie en Son nom, ce serait de l’indépendance et rompre l’unité de l’Esprit. On reconnaît une décision parce qu’elle a été prise par une assemblée réunie par principe au nom du Seigneur Jésus et qui est elle-même une expression de la seule assemblée de Dieu sur la terre. Les assemblées locales se réunissant en divers lieux représentent la même unité, à savoir l’assemblée de Dieu et fonctionnent selon les mêmes principes, ceux de la Parole de Dieu. Mais les décisions d’assemblée ne sont pas infaillibles. Si une décision s’avère fausse, des frères d’ailleurs doivent avoir à cœur de s’entretenir avec les frères de l’assemblée en question, en s’appliquant à garder l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix. Si cette assemblée reconnaît qu’elle a mal agi, elle reviendra sur sa décision et le fera connaître. Mais si malgré ces entretiens, cette assemblée tenait ferme une décision contraire à la Parole de Dieu, elle briserait l’unité de l’Esprit, perdrait le caractère de représentation locale de l’assemblée, et nous ne pourrions que constater que la communion n’est plus possible avec elle. Ces choses se font avec larmes, en toute humilité et douceur, et non pas comme une affaire juridique à expédier.
S’appliquer localement à garder l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix, implique d’agir avec sagesse, selon la Parole de Dieu, en tenant compte que des assemblées sont liées par notre décision. Si nous pensons pouvoir décider ce que nous voulons, avec autorité en disant que les assemblées voisines n’ont qu’à se soumettre, nous rompons l’unité de l’Esprit. Si nous devons prendre une décision, nous aurons soin qu’elle soit en accord avec la seule norme que nous connaissons : la Parole, et non pas nos sentiments. Nous agirons dans un sentiment d’humilité et de paix, en ayant en vue l’ensemble de l’Eglise, car nous agissons pour le compte de l’Eglise universelle. Prendre des décisions ou en recevoir avec cet esprit d’humilité et de douceur, c’est s’appliquer à garder l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix.
D'après E. L et H. T