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Notes d'une étude biblique sur le Saint Esprit (3)

 

Les dons de l'Esprit
            Les dons sont pour tout le Corps
            Dons de L'Esprit et aptitudes naturelles
            Des dons complémentaires
            L'exercice des dons

 

Les dons de l'Esprit

            Faisons bien la distinction entre le don de l’Esprit qui est le fait de recevoir le Saint Esprit habitant en nous et les dons de l’Esprit qui sont des compétences données aux croyants, par le Saint Esprit, pour les exercer dans leur vie chrétienne. Le Seigneur avait dit aux disciples : « Vous, vous êtes témoins de tout cela ; et voici, moi, j’envoie sur vous la promesse de mon Père », puis il fait référence au don du Saint Esprit en Actes 2 : « Mais vous, demeurez dans la ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de puissance d’en haut » (Luc 24 : 48-49). Il leur avait dit aussi : « Mais vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous ; et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre » (Act. 1 : 8). Ainsi, le Saint Esprit nous donne la capacité de rendre témoignage, autrement dit de communiquer les gloires de Christ. Les dons variés que nous recevons du Saint Esprit – qui nous est envoyé pour prendre de ce qui est à Christ et nous le communiquer – nous sont donnés pour être des témoins des choses divines et en faire part. C’est d’ailleurs ce que fait l’apôtre Jean dans sa première épître, quand il dit : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que vous aussi vous ayez communion avec nous : or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1 Jean 1 : 3). Jean communique ce qu’il a reçu personnellement de la part du Seigneur et qu’il a compris par l’Esprit. Le Seigneur avait dit : « Il vous est avantageux que moi je m’en aille » (Jean 16 : 7). Il devait partir pour que nous puissions recevoir le Saint Esprit qui allait nous révéler les gloires variées de Christ.


                        Les dons sont pour tout le Corps

            L’Esprit utilise les différents dons pour nous révéler les différentes gloires de Christ pour que nous en rendions ensuite témoignage, pour Sa gloire, et non la nôtre. Tout don spirituel est pour le bénéfice des autres, même si nous en retirons aussi du bien personnellement. Les dons sont donnés pour le corps tout entier. On trouve des listes de dons de l’Esprit que le Seigneur donne à l’assemblée en 1 Corinthiens 12, Romains 12 et Ephésiens 4. En Ephésiens 4 nous lisons : « Celui qui est descendu est le même que celui qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplisse toutes choses. Et c'est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs » (v. 10-11). Dans quel but ? « En vue du perfectionnement des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ : afin que nous ne soyons plus de petits enfants, ballottés et emportés çà et là à tout vent de doctrine par la tromperie des hommes, par leur habileté à user de voies détournées pour égarer, mais que, gardant la vérité dans l’amour, nous croissions en tout jusqu’à Lui qui est le chef, le Christ, de qui tout le corps, bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure qui le soutient, produit, selon l’opération de chaque partie dans sa mesure, la croissance de ce corps pour être lui-même édifié en amour » (v. 12-16). Souvenons-nous toujours que nous avons reçu un don dans le but de prendre soin de l’assemblée qui est chère au cœur du Seigneur, pour la chérir et la nourrir (Eph. 5 : 29) de Celui qui est notre aliment spirituel, et cela, « dans l’amour ». Ces dons sont ces capacités spécifiques que le nouvel homme, par l’Esprit Saint, est capable de fournir pour l’accroissement, en vue de « l’édification du corps de Christ ». A Corinthe, où il y avait beaucoup de problèmes, il est dit : « vous ne manquez d’aucun don de grâce » (1 Cor. 1 : 7) ; on voit que Dieu avait fourni les ressources nécessaires, tous les dons, pour répondre aux besoins locaux. Mais encore faut-il exercer les dons qui sont donnés et les exercer de manière spirituelle !
            Le don de pasteur (qui n’a rien à voir avec la fonction de pasteur que s’attribuent certains), c’est la capacité de prendre soin des brebis du Seigneur, en les nourrissant de la nourriture spirituelle des verts pâturages, les rafraîchissant des eaux paisibles de la Parole, et soignant les plaies avec douceur. On ne peut communiquer que ce que l’on a soi-même expérimenté avec le Seigneur. Le don de docteur est la capacité de présenter la doctrine, les vérités de la Parole, pour la faire comprendre. Le don d’évangéliste est la capacité de présenter avec puissance l’évangile du salut aux inconvertis. En 1 Corinthiens 12, il est mentionné le don d’« aide », tout simplement. Il y a aussi le don de foi qui est la capacité de s’élever au-dessus des difficultés et de « marcher sur l’eau » aidant ainsi les frères et sœurs dans les circonstances difficiles. Notons que le fait de prier par l’Esprit, de rendre culte par l’Esprit, et de marcher par l’Esprit, est la part de tous ceux qui possèdent le Saint Esprit, ce ne sont pas des dons spécifiques.
            Que penser du don de guérison aujourd’hui ? Rappelons qu’aux jours du Seigneur Jésus, il y avait beaucoup de malades, mais tous n’ont pas été guéris. Le Seigneur lui-même a dit : « Et il y avait beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Élisée ; mais aucun d'eux ne fut rendu net, sinon Naaman le Syrien. » (Luc 4 : 27). L’apôtre Paul, qui a sans aucun doute guéri des malades, a laissé son compagnon de service Trophime, malade. A l’époque, le don de guérison n’était exercé que dans le but de glorifier Dieu. Dieu coopérait avec les apôtres par des signes et des prodiges, et par divers miracles (Hébr. 2 : 4), pour attester ce qui était dit, parce que la Parole de Dieu n’était pas encore complète. De nos jours, elle l’est, elle n’a plus besoin d’être attestée par quelque résurrection ou guérison miraculeuse. Le Seigneur Jésus a guéri les personnes qu’Il rencontrait, mais la grande majorité n’a pas été guérie. Il n’était pas venu à ce moment-là pour abolir les conséquences désastreuses du péché sur cette création comme la maladie, ou la famine. Il était venu pour libérer les gens d’un esclavage beaucoup plus grave, l’esclavage du péché et l’esclavage du diable. Celui qui est guéri physiquement, mais reste esclave de Satan, est très pitoyable. La maladie peut être un appel du Dieu Tout puissant à un cœur pour qu’il se repente, c’est encore le temps de la grâce.
            Certains dons ont été donnés pour un temps et un but spécial. De temps à autre, le Seigneur en a mis en valeur pour confirmer qu’un message apporté venait réellement de Dieu. « Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : … ils saisiront des serpents ; quand ils auront absorbé un breuvage mortel, cela ne leur nuira pas » (Marc 16 : 17-18). Ces signes ne sont pas accomplis par ceux qui croient, mais ils les accompagnent. Du temps de la Russie communiste, un officier de la police secrète avait fait boire du poison à un évangéliste emprisonné, en citant ce verset, par défi. L’évangéliste a dit : « Ma vie n’est pas entre vos mains. Si Dieu veut que je meure, je mourrai, par le poison ou par autre chose, s’il ne veut pas, je ne mourrai pas ». Il l’a bu, et est resté en vie … l’officier s’est converti ! Maintenant, si cet évangéliste disait à d’autres : Je vais vous montrer que j’ai le pouvoir de boire ce poison n’importe quand, - il ne survivrait pas. La Parole dit : ce sont les signes qui accompagneront. Cela ne veut pas dire que nous ne croyons pas que Dieu fasse des miracles, car n’est-ce pas un miracle que des gens viennent à la repentance ? Par ailleurs, tant que nous sommes sur la terre, la guérison n’est jamais définitive, les maladies peuvent revenir. Ce n’est que lorsque le Seigneur Jésus viendra comme Sauveur et qu’Il transformera nos corps que nous aurons une vraie libération.
            Le don de discernement d’esprit est mentionné en 1 Corinthiens 12. Dans l’Ancien Testament la tribu d’Issacar savaient discerner les temps (1 Chr. 12 : 32). Ceux qui ont ce don savent discerner la pensée de Dieu s’appliquant dans telle ou telle situation.
            Le don de gouvernement est aussi mentionné en 1 Corinthiens 12. Il s’agit de ceux « qui sont à la tête parmi vous dans le Seigneur » (1 Thes. 5 : 12). Il y a des frères qui savent conduire d’une façon vraiment spirituelle, dans la marche collective.
            Si l’on est spirituel, on saura reconnaître le don qu’ont nos frères et sœurs. Quant à nous, l’important est de marcher dans ce que le Seigneur place devant nous. Il place ce qui correspond aux capacités qu’Il nous a données. Avec l’expérience, nous connaîtrons le don que le Seigneur nous a accordé.
            Le don n’est en aucun cas une fonction ou un titre reçu de la part des hommes, comme cela se fait dans la chrétienté. Frères et sœurs sont concernés pour exercer un don reçu. Seulement, si une sœur a un don pour enseigner, elle ne l’exercera pas dans les réunions d’assemblées, mais l’exercera envers des sœurs ou des enfants dans un cadre privé.


                        Dons de L'Esprit et aptitudes naturelles

            Il est important de bien faire la différence entre les dons de l’Esprit, qui sont des capacités données par l’Esprit Saint aux croyants, et les aptitudes naturelles. En effet, on emploie souvent le mot don ainsi : « Cette personne a un don pour le chant, elle a un don pour parler en public ». Ces capacités sont données de Dieu, à la naissance, mais les dons spirituels, dont nous parlons, sont donnés après avoir reçu l’Esprit Saint. Pour ne pas confondre les deux, on parlera de dons de l’Esprit et d’aptitudes naturelles. On peut avoir des aptitudes d’orateur éloquent, avoir le contact facile, avoir des capacités intellectuelles, ou simplement être en bonne santé ; nous devons remercier Dieu pour cela. Mais ce ne sont pas là des dons spirituels. Exercer une aptitude naturelle ne met pas forcément la gloire du Seigneur en évidence. Un talent d’orateur n’édifie pas forcément l’assistance. Les aptitudes naturelles sont souvent utilisées indépendamment de Dieu pour son propre profit, et elles mettent souvent en évidence ceux qui les ont, alors que les dons spirituels mettent en évidence le Seigneur et non ceux qui les ont. Puisque nos aptitudes naturelles viennent de Dieu, nous ne devons pas les mettre de côté, mais nous devons les soumettre au service de Dieu en exerçant nos dons spirituels.
            L’apôtre Paul avait de grandes capacités intellectuelles. Avant de recevoir l’Esprit Saint, toutes les aptitudes qu’il avait étaient utilisées pour son propre compte ou même pour le compte de l’Ennemi ; il persécutait l’assemblée, mais une fois converti, il a mis ces capacités au service du Seigneur pour l’édification du corps de Christ.
            L’apôtre Pierre était pêcheur de métier. Il avait d’autres aptitudes que Paul. Cette activité lui a appris à rapporter de la nourriture spirituelle aux autres. Le Seigneur va utiliser cette capacité. Il lui dira : « Pierre, m’aimes-tu ? », « Fais paître mes agneaux », c’est-à-dire : tu ne pêcheras plus seulement des poissons, mais tu prendras soin de donner aussi aux autres de la nourriture spirituelle. Dans ce passage on voit que ce service de pasteur est fondé sur l’amour pour le Seigneur. Si j’aime le Seigneur, je dois m’occuper de ceux qui Lui appartiennent, les petits comme les grands.
            C’est le Seigneur qui choisit, qui qualifie et donne les aptitudes à chacun et qui envoie. Nous avons tous des « vécus » différents, des cheminements différents, des expériences différentes. Souvent, nous avons à rendre témoignage de certaines gloires du Seigneur en fonction de notre vécu. Quelqu’un ayant été arraché aux ténèbres de façon saisissante, aura peut-être à cœur ce don d’évangéliste, parce qu’il s’est particulièrement rendu compte de la nécessité de ce service. Quelqu’un qui a peut-être souffert et connu les soins du Berger, comme Pierre lors de sa restauration, pourra communiquer cela à d’autres. On ne choisit pas soi-même son service. Nous sommes chacun un membre du corps de Christ, le Seigneur nous place comme Il l’entend et l’Esprit nous dirige comme Il le veut pour accomplir la fonction qu’Il choisit pour nous. Parfois on se surprend à désirer un service en vue parce qu’on y reçoit plus d’honneur, ou, à l’inverse, on aimerait être « dans l’ombre », par timidité. Ce n’est pas une timidité maladive qui empêchera le Seigneur d’utiliser quelqu’un pour un service public. Nous devons nous laisser conduire par ce que Dieu nous montre et non par nos goûts ou nos préférences. Nous devons rechercher l’approbation du Seigneur, la gloire du Seigneur et l’édification des âmes. Si chacun est soumis à l’Esprit et exerce son don dans la dépendance, il y aura alors une variété de dons. Les divers dons doivent s’exercer non seulement lors des réunions le dimanche mais toute la semaine.


                        Des dons complémentaires

            La répartition des dons qu’opère l’Esprit, selon la sagesse de Dieu, ne peut pas susciter de concurrence entre nous, de jalousie, ou de contradiction. Nous ne sommes pas concurrents dans l’assemblée du Seigneur, nous sommes « complémentaires ». Convoiter la place d’un frère, sa fonction, ou l’honneur qu’on pense qu’il en retire, ne convient pas. Nous avons lu « selon l’opération de chaque partie dans sa mesure » (Eph. 4 : 16). Nous n’avons pas tous la même mesure ; c’est le Seigneur qui la donne. Si ma mesure est plus petite que celle de mon frère, je dois me contenter de ma mesure et ne pas être jaloux de son ministère. Si ma mesure est plus grande que celle de mon frère, je ne dois ni le mépriser ni penser qu’Il devrait faire autant que moi. Ce qui est important aux yeux du Seigneur, c’est que nous remplissions notre fonction dans la mesure qu’Il nous a donnée, qu’elle soit petite ou grande.
            En Ephésiens, il est dit : « C'est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs » : (4 : 11). Ici, contrairement à 1 Corinthiens 12 et à Romains 12, ce sont les personnes mêmes qui sont données. Le don est intimement assimilé à la personne. Celui qui a reçu un don de l’Esprit pour l’assemblée est lui-même le don de Dieu à l’assemblée. L’exercice du don n’est pas comme un travail dont on s’acquitte, c’est le don de soi. Nous ne pouvons pas nous vanter du don que nous avons, parce que nous ne l’avons pas mérité ; Dieu nous l’a donné dans sa souveraineté. Le Saint Esprit glorifie le Seigneur, et non pas le « vase » qui a reçu le don. Nous ne pouvons en aucun cas nous donner un titre. Le Nouveau Testament ne l’indique jamais. Dans l’évangile le Seigneur dit : « N'appelez personne sur la terre votre Père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux » (Matt. 23 : 9). Nous ne devons pas prendre une position d’autorité. Un véritable serviteur qui exerce un don de l’Esprit, est marqué par l’humilité. Prenons exemple sur le Seigneur Jésus qui se met aux pieds de ses disciples pour leur laver les pieds (Jean 13), comme le parfait serviteur dirigé par l’Esprit de Dieu.


                        L'exercice des dons

            Dans l’exercice des dons, nous avons à rendre compte à Dieu et non à l’homme. La crainte de l’homme peut nous empêcher de faire ce que Dieu veut que nous fassions pour Lui. C’est Dieu qu’il faut craindre, et non pas les hommes. La crainte de Dieu libère de la crainte des hommes. On peut ne pas faire l’œuvre d’évangéliste par peur que l’on se moque de nous, cela vient de la crainte des hommes. On peut ne pas prier dans l’assemblée, donner un petit message d’encouragement ou d’exhortation, craignant que mes frères et sœurs en Christ me jugent. Il ne faudrait pas avoir la crainte des hommes et encore moins la crainte des frères et des sœurs. C’est la communion entre frères et sœurs qui doit régner, et non la crainte. Inversement, dans l’exercice de mon ministère, est-ce que je recherche l’approbation et la reconnaissance des hommes ou de Dieu ? L’Esprit pourra nous diriger si nous accordons plus de poids à Dieu qu’aux hommes.
            Quand l’Esprit Saint nous a communiqué un don, quand et comment allons-nous l’exercer ? Il y a une évolution dans l’exercice d’un don. Par exemple, on n’imagine pas qu’un jeune frère de 19 ans enseigne la doctrine et la marche de l’assemblée lors de réunions d’édification. En revanche, on peut bien imaginer qu’il enseigne à l’école du dimanche. Cela rejoint ce que le Seigneur Jésus disait à Pierre. Il commence par : « Fais paître mes agneaux », les petits du troupeau. Au début, on peut parler du Seigneur aux petits enfants et leur donner des bases simples, en quelques mots. Puis le Seigneur dit : « Sois berger de mes brebis ». Cela veut dire : veiller et prendre soin avec bienveillance. C’est une autre étape. Ensuite : « Fais paître mes brebis ». C’est donner de la nourriture aux brebis. L’ordre est le suivant : nourrir spirituellement les petits, puis s’enquérir des besoins du troupeau et enfin apporter une nourriture spirituelle adaptée aux brebis. On ne peut pas donner un message en assemblée ou dans une famille, en étant complètement déconnecté de la réalité de leur vie. Il faut d’abord s’enquérir avec bienveillance des besoins. Exerçons le ministère que nous avons reçu dès le début de la vie chrétienne, progressivement. N’attendons pas d’être libérés des contraintes de la vie de famille ou de la vie professionnelle. On ne commence pas à exercer un ministère à l’âge de la retraite !
            Il peut arriver qu’on interrompe à tort l’exercice d’un don. On peut trouver mille raisons pour s’arrêter en chemin, mais il ne le faut pas. Il faut continuer à avancer, par la foi et avec la force du Seigneur. Il est dit à Timothée de ranimer le don de grâce qui est en lui. Il est dit à Archippe en Colossiens 4 : « Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu l’accomplisses » (v. 17).
            Si l’on est tombé dans le péché et qu’on est soumis à la discipline, on sera dans l’incapacité d’exercer un don. La restauration est impérative pour que le don soit à nouveau exercé.
            On ne voit pas, dans la Parole de Dieu, qu’un don soit ôté, si ce n’est lorsque le frère ou la sœur est recueilli auprès du Seigneur.
            Selon les circonstances, la façon d’exercer un don peut changer ; l’âge et la maladie peuvent y contribuer. Par exemple, l’apôtre Paul voyageait beaucoup pour porter l’évangile à travers le monde et visiter les assemblées, et puis un jour il a été prisonnier à Rome, mais l’exercice de ses dons – l’apôtre Paul cumulait plusieurs dons – n’était pas terminé pour autant. Il a pu continuer à les exercer. Ce n’est plus lui qui visitait les frères, ce sont les frères qui venaient le visiter. De sa prison, il a rédigé des lettres qui nous ont permis de profiter de son enseignement. Ainsi, une incapacité quelconque n’empêche pas forcément l’exercice d’un don.
            Ne pensons pas aller exercer un don au loin, si nous ne l’exerçons pas chez nous. Cela peut sembler plus facile d’aller là où l’on n’est pas connu. Mais en principe, on ne va pas prêcher au bout du monde ce qu’on ne fait pas chez soi ! Le Seigneur a dit : Vous serez mes témoins à Jérusalem … et jusqu’au bout de la terre. Le Seigneur nous enverra peut-être jusqu’au bout de la terre, mais si tel est le cas, on l’aura auparavant exercé autour de soi. Ce n’est pas parce qu’on aura le temps de voyager une fois à la retraite, qu’on pourra aller enseigner des peuples au bout du monde, si on ne l’a jamais fait jusque-là. Il faut d’abord avoir à cœur les gens qui nous entourent, là où nous sommes.
            Dans la parabole des talents, un maître donne un talent à une personne, deux talents à une autre personne et cinq talents à une troisième personne. Le premier enterre son talent, il l’investit dans les choses de la terre mais ne fait pas fructifier ce talent pour son maître. Les deux autres les font fructifier, chacun selon sa mesure : l’un en rapporte deux supplémentaires, l’autre cinq supplémentaires. Dans cette parabole, celui qui a enterré son talent est évidemment un incrédule, ce ne peut pas être un croyant, car il est envoyé en enfer. Le principe de Dieu à retirer de cette parabole, c’est que quand on reçoit quelque chose de Sa part, on doit le faire fructifier selon sa mesure. Un autre principe, c’est que les incrédules seuls ne font pas fructifier ce qu’ils ont, en ne mettant pas au service de Dieu les aptitudes naturelles qu’ils ont. Il serait anormal qu’un enfant de Dieu ne fasse pas fructifier les aptitudes et les dons spirituels qu’il a reçu.
            Nous avons vu qu’il est dit en 1 Corinthiens 1 : 7 : « si bien que vous ne manquez d’aucun don de grâce ». Nous pourrions envier l’assemblée à Corinthe en nous disant que ce n’est pas le cas dans notre rassemblement. De nos jours, il peut sembler que des dons manquent dans beaucoup de rassemblements, avec lesquels nous sommes en communion. Cela peut être une conséquence de la faiblesse numérique, mais surtout spirituelle. A cause des divisions, les dons sont dispersés dans les diverses dénominations chrétiennes, ou, pour ainsi dire, dans le « camp », selon Hébreux 13 : 13. Nous en perdons le bénéfice. Nous devrions davantage nous en humilier, mais il ne sert à rien de se lamenter. Considérons le talent que nous avons reçu et demandons-nous si nous le faisons fructifier ! Il est utile que des frères qui ont un don visitent les rassemblements ou qu’il y ait des réunions régionales de temps à autre. Nous avons besoin les uns des autres ; nous devons nous compléter.
            Nous aimons lire les nouvelles de frères qui se consacrent entièrement à l’œuvre du Seigneur à l’étranger ; combien y en a-t-il aujourd’hui ? Dans le peuple d’Israël une tribu était entièrement consacrée au service de Dieu. Il semble normal que des frères se consacrent entièrement au service du Seigneur. Tous n’y sont pas appelés, mais tous ont à œuvrer pour le Seigneur, chacun dans sa mesure. Soyons-y exercés car nos vies personnelles et professionnelles peuvent se remplir au point de ne plus laisser de place pour le Seigneur, et son service ! Les portes sont encore ouvertes, aujourd’hui il y a beaucoup de façons de travailler pour le Seigneur, que ce soit par Internet ou par d'autres moyens. Grâce à Dieu, il y a dans la chrétienté beaucoup de croyants dévoués pour le Seigneur. Notre pays est un champ missionnaire. N’attendons-pas que le Seigneur suscite des colporteurs, faisons l’œuvre d’évangéliste (2 Tim. 4 : 5).


A suivre